...starring Cara Gallagher

Cara entra dans sa loge dans l’optique de se démaquiller. La journée avait été longue, la scène compliquée à tourner, et l’ambiance tendue qui régnait sur le plateau n’avait pas spécialement contribué à la mettre à l’aise. Son partenaire était distant, et de toute façon, elle le savait, il avait les mêmes à priori que les trois quarts des personnes présentes. Elle l’avait entendu pendant la pause café du début de semaine. Evidemment, cela ne risquait pas de l’aider à avoir un meilleur jeu, quand on le lui reprochait justement dans son dos ! Elle s’assit en fermant les yeux quelques secondes, en essayant de réfléchir à une solution pour sortir de ce cercle vicieux, agacée par cette image de fille lisse, empotée et superficielle, ouais tout ça à la fois. Ca lui collait à la peau comme les anciens rôles qui avaient pourtant été son âge d’or, il n’y avait encore pas si longtemps. En rouvrit les paupières, en songeant qu’il ne manquait pas grand chose avant qu’elle ne pète les plombs, et son regard s’appuya sur une enveloppe vierge de toutes informations, déposée sur sa coiffeuse qui n’était pas là tout à l’heure. Elle déplia le contenu, une simple expression expression manuscrite à l’intérieur qui lui glaça le sang, tant c’était inattendu.

« Sale pute ! »

Par réflexe, elle tourna la tête vers la porte de sa loge, comme si cela suffirait à dénicher le coupable, alors que la pièce était définitivement vide. Elle froissa le papier avant de le jeter dans un coin à l’autre bout de la loge, comme si le bout de ses doigts s’était brûlé à son contact. Elle resta plusieurs longues minutes figée, les épaules légèrement recroquevillées, terrorisée de honte à l’idée de sortir d’ici, et de croiser sans le savoir le visage du responsable. Est-ce que c’était la fille avec qui elle avait échangé plusieurs sourires ces derniers jours ? Est-ce qu’elle avait comprit ? C’était impossible. Non. Et si elle avait deviné quand même et qu’elle voulait se venger ?? Elle finit par envoyer un message à son mec, en lui demandant si il voulait bien la rejoindre, incapable de se retirer de se manteau de faiblesse et de culpabilité qui lui collait à la peau. Il lui fallait bien ça pour affronter les regards plein de rancœur de ses collègues de plateau.