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 ASLD Ϟ How long can you stand the heat ?

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MessageSujet: ASLD Ϟ How long can you stand the heat ?   ASLD Ϟ How long can you stand the heat ? Icon_minitimeDim 16 Oct - 15:25


Andrea Sylvain Leroy-Duchesne w/ Jonathan Groff
the characterthe person
→ habite à Oxford.
→ âgé(e) de 21 ans.
→ né(e) le 26 juin 1990 à Paris, France.
→ est Etudiant en philosophie.
→ un t-shirt likes boys, likes girls ou bicurious ? Fut un temps ou j'aurais répondu likes girls, mais je crois que ça n'est plus tellement d'actualité, so... Likes TWF ?
→ est actuellement Fiancé.
→ pseudo : Bohemian Rhapsody.
→ âge : 20 ans.
→ comment avez-vous connu le forum ? Ahahaha. Je sais pas, c'est mon radar à inceste il m'a dit de venir ici pour faire du scandaleux.
→ code : Don't dream my dear.
→ crédits : Tumblr.
→ de quelle couleur sont les petits pois ? Merci à ma Maman, à mon Papa, à ma soeur et à mon frère, à mes grands parents, et à tous ceux qui ont contribué à faire de moi ce que je suis aujourd'hui, vraiment, ça ne me serait pas arrivé sans vous.
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MessageSujet: Re: ASLD Ϟ How long can you stand the heat ?   ASLD Ϟ How long can you stand the heat ? Icon_minitimeDim 16 Oct - 15:29

it's my life, it's now or never
01. new school, bright future.
« Bienvenue au lycée Henri IV, M. Leroy-Duchesne. C’est un grand plaisir que celui de vous avoir parmi nous. » Poignée de mains franchement satisfaite, le directeur du lycée me sourit fièrement, tandis que mon père dépose sa main sur mon épaule. Je suis fier au-delà de toute possibilité envisageable. Bien entendu, je ne suis pas encore au terme de ma troisième, mais je ne me pose pas trop de questions quant à ma réussite en cette fin d’année. L’avenir était très largement ouvert devant moi, et la clé du succès reposait entre mes mains. L’âge n’empêche pas d’avoir de l’ambition. Intégrer Henri IV, puis s’exporter vers l’Angleterre pour faire de prestigieuses études, et faire la fierté de la famille. Seule ombre au tableau, l’éternelle concurrence familiale. Mais l’excitation du concours permanent en vaut la chandelle. Gagner est une sensation bien meilleure qu’obtenir, plus enivrante que posséder. Je ne dois rien, mais tout m’est dû. C’est comme ça qu’il faut se construire homme, comme ça qu’il faut fonctionner. « Merci à vous, M. Corre. » Je souris, éclatant de fierté. Ma mère nous entraine tous les trois en dehors du bureau au style ancien, et je balaye des yeux les couloirs que je fréquenterai l’an prochain, ne pouvant que difficilement masquer l’excitation qui m’habite. C’est pourtant comme ça que ça marche, dans la famille. On ne montre rien, ne tirant de fierté que discrète et des actes les plus nobles. Alors je me contiens, ne dit rien. Mon père s’autorise une petite toux décalée, et ma mère se laisser aller à l’ébauche vague d’un faux compliment : « Ils vont tous être très fiers de toi. » Fin de l’histoire, Henri IV, me voilà comme on arriverait dans n’importe quel établissement mal famé. La normalité n’est pas pour tous la même.

02. virgin suicide.

« Je suis rentré ! » Je dépose les clés dans la coupelle en verre qui fait office de porte-clés, dans notre hall d’entrée. Maman est au bout du couloir, les traits tirés, l’air un peu inquiet. Le téléphone est plaqué contre son oreille, et elle chuchote des messes basses que je ne peux pas distinguer sans m’approcher. J’enlève mon manteau et mes chaussures, déposant toutes les choses à leur place. La perfection a sa place dans cette maison, et c’est une chose dont je suis infiniment fier. Elle raccroche le téléphone avant que toute tentative d’espionnage réussisse. « Comment s’est passée ta journée, Andrea ? » Jamais de signes d’affection, au moins quand mon père est dans la maison. Le fait qu’elle m’appelle par mon prénom est une prévention qui signifie qu’il rôde quelque part. Je joue donc la carte de la banalité, haussant une épaule. « Ce fainéant de Tristan était encore absent aujourd’hui. Est-ce que tu peux y croire ? Sinon, rien de particulier. » Je secoue la tête, déposant un tas de copies, toujours excellentes, sur la table basse de notre salon. Ma mère défroisse sa jupe avant de s’asseoir, jambes croisées, sur un des canapés. « A propos de Tristan… J’étais avec Gregory au téléphone. Il semblerait que ton cousin ait tenté de mettre fin à ses jours. » J’entends les mots sortir de sa bouche à vitesse grand V, et ils me font l’effet d’un électrochoc aussi agréable qu’insupportablement douloureux. Je suis réanimé et anéanti, habité par une force nouvelle et réduit à néant. Je me mure dans un silence qu’elle prend sans doute pour une stupeur emplie de tristesse. « Il va bien, ne t’en fais pas. Tout ira bien. » Je m’en fous presque mais l’annonce nouvelle me rassure. J’observe ma mère du coin de l’œil. Tout ça lui coûte. Le suicide est une honte, de notre côté de la famille au moins. Elle ne peut pas comprendre. Moi non plus, d’ailleurs, mais je ne veux pas comprendre de toute façon. Tout ce que je sais, la seule pensée qui m’habite, c’est que Tristan Faure a cédé. Il est en position de faiblesse, et c’est à moi de faire en sorte qu’il y reste. Pour toujours. Je tapote l’épaule de ma mère et sort de la pièce pour masquer le sourire qui prend naissance sur mes lèvres.

03. love is painful.
Il est plus de trois heures du matin, et je tourne encore dans mon lit, incapable de fermer l’œil. J’ai un entretien demain matin avec le directeur d’un nouveau conservatoire que je dois convaincre de me prendre alors même qu’il n’est pas situé dans mon secteur et qu’il croule déjà sous les demandes diverses. Il me le faut pourtant, sans autre option possible. J’inspire, m’extirpe de mon lit. J’ai chaud, mon cœur bat trop vite. J’ouvre la porte de ma chambre et descends lentement les escaliers, pour rejoindre la cuisine. Je tends l’oreille derrière la porte en entendant du bruit, malgré l’heure tardive. Des éclats de voix. On dirait que… Je fronce le nez, pousse la porte. « Henri… » Le spectacle est affligeant et me prend aux tripes, je recule de quelques mètres. Ma mère est recroquevillée dans un coin de la pièce, mains haussées devant la tête. Mon père se dresse devant elle, son poing haussé dans les airs. Je grimace, écarquille les yeux. Dans l’ensemble de confusion qui me prend aux tripes, je crois distinguer du sang. « Mais… » Ma mère m’avise et perd toute expression de peur qu’elle arborait quelques secondes auparavant au profit d’une honte franche. « Andrea… » Mon père se détache et se tourne, plantant son regard dans le mien, retrouvant un calme stoïque qui contraste avec la colère qu’il semblait ressentir. « Bonne nuit, Andrea. » Je hoche la tête. Jette un regard vers Maman qui sanglote sur le sol de la cuisine. « Bonne nuit, j’ai dit. » Je recule jusqu’à me retrouver en dehors de la cuisine et regagne ma chambre sans faire de commentaire, sentant quelque chose s’effondrer au plus profond de mes entrailles.

04. don't act like you don't know.
Maman descend la première. Elle affiche une mine fatiguée, son visage est soigneusement maquillé malgré l’heure. Je mange un bout de pain, assis droit sur ma chaise. Elle m’embrasse dans les cheveux, s’assoit en face de moi. « Tu as bien dormi, mon chéri ? » Je hoche la tête, me demandant si elle compte aborder l’épisode de la veille ou non. Elle se sert un thé, que vient de déposer notre bonne devant elle, et découpe un bout de brioche qu’elle mange du bout des doigts. « Quel est ton programme pour la journée ? » Visiblement, rien de planifié à propos du léger incident de cette nuit. Je soupire un peu, referme le Figaro que je feuilletais d’un œil distrait. « Il faut que je révise. Et je ne sais pas. J’irais sans doute faire un tour. » Elle me fait un clin d’œil, manière silencieuse d’approuver ce que je lui dis. « Pourquoi n’irais-tu donc pas faire un tour chez les Faure ? Peut être que tu pourrais aider ton cousin avec ses cours. » Mauvaise idée. Mais une nouvelle fois, je hoche la tête. Je trouverai bien autre chose à faire dans son dos. C’est au tour de mon père d’émerger dans la salle à manger. Il me tapote sur l’épaule pour me saluer, la virilité avant tout, et dépose un baiser sur les lèvres de ma mère, qui ne tique pas. Je fronce le nez, sentant une étrange sensation d’intrusion grimper en moi. Je recule ma chaise et m’éclipse, profondément mal à l’aise. « Je vais me préparer. » Effectivement, il faut que je trouve quelque chose à faire. Loin.

05. don’t walk away from me.
Ma tête tourne. Je n’ai plus de sensations, du moins, je n’arrive plus à distinguer mes mains. Je cherche la salle de bain, j’ai besoin d’air, d’eau. J’ai chaud, je suffoque. Que m’arrive-t-il ? Les souvenirs d’alcool ne sont pourtant pas si nombreux. J’arrive dans une chambre, définitivement pas la salle de bain. Je distingue quelqu’un mais… Qui est-ce ? Mes yeux se plissent tandis que j’entre, tant pis pour l’intimité. Je me laisse tomber sur un fauteuil, prend ma tête dans mes mains. « Qu'est-ce que tu fiches ici? » Je sursaute. Depuis combien de temps je suis là ? Pourquoi cette lumière aveugle et ce ton condescendant ? Mon cœur rate un battement, je m’offusque. C’est impossible, pourquoi doit-il être si beau, si parfait, même avec l’heure avancée de la nuit et les litres d’alcool ingurgités ? Pourquoi est-ce que je me sens si bizarre, si… attiré ? Je secoue la tête, ferme les yeux, mon dieu réveillez-moi de ce cauchemar. J’ai envie de… Non. Non. « Tris…Tan. » Le surnom ne me semble pas être une bonne idée, la soudaine envie qui m’étreint de le toucher, d’établir le contact me fige sur place. Il va partir. Non, non non. Il ne peut pas faire ça. Il part et je le veux. Tant qu’il est là, le détester me suffit, mais s’il part. Non. « Ne pars pas. » Quoi ? Ces mots sont-ils vraiment sortis de ma bouche ? Je me lève d’un bond, approche un peu, pas trop, tiens toi bien. « Tu ne devrais pas quitter Paris. » Ta gueule Andy. Tais toi et sors de là, sauve la dignité qu’il te reste encore. Sauve toi. Pitié. « Je ne veux pas que tu partes. » Je me laisse tomber sur son lit, avance ma main vers la sienne, me résigne. « Non. » Je ne sais même plus ce que je dis à voix haute ou à voix basse, mon cerveau n’est centré que sur ce qui est pitoyablement en train de se produire. Ca ne peut pas être vrai. Je ne peux pas… Est-ce que je le désire ? Est-ce que je l’aime ? Mon corps est secoué de tremblements tandis qu’il ne doit sans doute pas comprendre ce qu’il se passe. « Andrea, je te déteste, tu me détestes, je ne vois pas en quoi ce que je devrais faire ou non te concerne. Je ne sais même pas ce que tu fais ici. Et si tu voulais me proposer d'arranger les choses avec toi, c'est trop tard. » Je secoue la tête, non, tout est presque clair. « Tu n’y es pas. » Je prends sa main pour qu’il s’assoit, rompt rapidement le contact, bon sang mais qu’est-ce qui me prend ? Je soupire, secoue de nouveau la tête, je ne peux pas faire ça, c’est un suicide social, une catastrophe. « Je ne veux pas que tu partes. Je ne te déteste pas. » Ma main glisse sur sa cuisse, je l’avise plus franchement, pas même maitre des mots qui sortent de ma bouche. La torture vient de la connaissance de leur véracité plus que d’autre chose, je réalise, avec effroi, à quel point je l’aime, le veux. « Tout ça n’est qu’une façade, c’est… » L’angoisse est vive, mon rythme cardiaque beaucoup trop élevé. « Je te veux ici, près de moi. » Je l’ai dit. Mon dieu. Il me dévisage, il est clair qu’il ne partage rien de ce que je viens de dire. Qu’est-ce que j’ai fait, mon Dieu ? Je secoue la tête, me lève en même temps que lui pour lui faire face. La gifle qu’il me lance dans la figure est violente, sonore. Je ferme les yeux un instant. « Dégages de chez moi maintenant. Je veux plus jamais te voir. » J’ouvre la bouche pour protester, mais il est déjà en train de s’éloigner. « Nan… » Je secoue la tête, sors à mon tour de la chambre et attrape une bouteille pleine qui traine, bousculant les gens sur mon passage.

06. can you bring him life today ?
Le stéréotype du psychiatre en bonne et due forme n’est pas respecté par Monsieur Dubois. L’a-t-il fait exprès ? C’est la question qui obnubile mes pensées, tandis qu’installé sur un siège, en face de son bureau, j’ai plus l’impression de passer un entretien d’embauche que d’assister à un rendez vous programmé chez un psychiatre. « Nous avons fait de réels progrès ensemble, M. Leroy-Duchesne. Il me semble que nos rendez-vous vont pouvoir être espacés. » Je me retiens de sourire à sa remarque, non pas parce qu’elle me fait plaisir, mais parce qu’elle me donne plutôt envie de rire. « En réalité, je crois qu’il va même falloir que je vous quitte. » Je lui offre un sourire éclatant, du mec sûr de lui et bien dans sa peau que tout le monde me connait. « Je vais étudier à… à l’étranger l’année prochaine. » Il hausse un sourcil curieux, et j’anticipe déjà la réponse qu’il va me faire. « Bien… Tant que vous évitez l’Angleterre, tout ça me semble être une excellente idée. » Je hoche la tête, toujours souriant. « Bien entendu. » Bien entendu. Je vais bien, il l’a dit lui-même. Pourquoi dans ce cas là gâcherai-je mes perspectives d’avenir en m’interdisant de fouler les allées d’Oxford, l’université qui m’a toujours appelée ? Aucun rapport avec mon cousin, notre accident commun ou notre course à la conquête du monde. Mais le monde semble sourire pour la première fois depuis longtemps, et je ne vais pas rester assis là à attendre que le temps passe.

07. past is past.
La gare du Nord ne m’a jamais semblée aussi belle. L’heure du départ a sonnée, tout étant déjà méticuleusement prévu, préparé, structuré. Du sourire affligeant qui m’habitait les lèvres lorsque j’ai passé la porte aux valises bien légères qui m’accompagneront dans ma nouvelle ville, ou ma nouvelle vie, les deux se confondant clairement. Personne m’accompagne, personne ne me dira au revoir sur le quai. Et c’est tant mieux. Il ne faut pas vivre dans le passé quand le futur qui s’ouvre est clairement plus intéressant. Dans quelques heures, les vieilles habitudes pourront refaire tranquillement surface, au fil des jours et du temps. Je cours après la stabilité qui m’avait conduit à tant de dérives, après la stabilité qui m’a rendu instable. Je cours après la salvation, le moment où il m’apercevra, le choc de la surprise et la honte du passé. Je cours après une vie presque gâchée, pour montrer que quoi qu’il arrive, je me relèverai. Quoi qu’il se passe désormais, je suis prêt. J’ai les cartes en main, le jeu de la domination et du pouvoir joue une nouvelle fois en ma faveur. Mais cette fois ci, contrairement à la première fois, je ne compte pas tout foutre en l’air, non. Il ne tient qu’à moi de jouer correctement. Et de gagner.

08. baby come back to me.
« Mais c'est toi que je veux, sans le côté incestueux, la situation perd tout son charme ! Allez Andy quoi. Dis moi oui. » Il replace ses cheveux, on dirait un adolescent de quinze ans en train de découvrir la septième merveille du monde. Il se lève, va chercher du café et revient, disposant les tasses devant nous. Puis il se penche près de mon oreille, et mon rythme cardiaque s’envole, accélérant les pulsations de mon cœur, laissant une étrange chaleur m’envahir soudainement. « J'adore ta nouvelle coupe de cheveux en plus, c'est supersexy, je signe tout de suite moi... » Je secoue la tête tant qu’il se rassoit, luttant contre l’envie de partir après lui avoir jeté son café et mon poing à la figure. « On continue comme ça, ou on règle ça une bonne fois pour toute ? » Je souris légèrement, effort surhumain à fournir. « Mais bien sûr, réglons ça, qu’est-ce que tu proposes ? » J’attrape mon café et en avale une gorgée. Il inspire, avant de déclarer, d’une traite, sans perdre son sang-froid : « Que tu arrêtes de me prendre pour de la merde. Que tu cesses immédiatement de jouer les garces en quête de vengeance et qu'on apprenne à se connaître. Puisque t'es là, j'aime autant qu'on en profite pour faire les choses bien pour une fois. Faire les choses bien ? De quoi parle-t-il ? J’ai envie de rire, non, Tristan ne peut possiblement pas être sérieux, pas comme ça. Se pense-t-il innocent au point de croire que toute la faute me revient ? Que je suis celui qui le déteste, celui qui l’enfonce ? Ma haine se renforce d’un cran, mes mains se crispent un peu plus. J’inspire lentement, discrètement, pour ne pas perdre mon sang-froid, parce que la solution tant espérée est là. L’occasion en or, l’achèvement, la partie principale du plan : l’acceptation. Il faut qu’il m’accepte. Si Tristan m’apprécie, il tombera de plus haut encore, et de plus haut il tombe, mieux je me sens. « Je me fous que tu aies eu envie de me sauter, je voulais que tu te sentes mal, autant que je me suis senti mal quand tu m'a rejeté au lycée. » Sa vulgarité me répugne, je retiens une grimace. Evidemment, tout se ramène toujours à lui. C’est ma faute. Forcément. Je déglutis, inspire de nouveau, il prendra sans doute ça pour une réflexion intense. « Je t’ai déjà dit que j’étais ici pour toute autre chose que pour une quelconque idée de vengeance. J’ai grandi, et aussi difficile qu’il puisse être pour toi de le croire, j’ai changé. Je me fous pas mal de toutes ces histoires. Je ne veux qu’être bien. » Je hausse une épaule, cette réponse vaut acceptation, il n’obtiendra pas mieux de moi, dire oui à toutes ses exigences ouvertement me ferait trop mal. « Tu pourrais peut être commencer par venir dîner à la maison ce soir. » Visiblement, le mensonge prend. Tant mieux. Je me détends un peu, et lui offre même une ébauche de sourire. Infiltration directe. Non seulement j’aurais le bénéfice d’être vu avec mon cousin, ce qui me permettra de zapper un certain nombre d’étapes d’accès à la popularité, mais en plus j’atteins rapidement mon objectif. Je hoche la tête, calme mon ton et mon insolence au profit d’une réserve plus fragile. « Merci de comprendre. » J’avale la fin de mon café, en acquiesçant. « Je viendrai. » Il semble presque satisfait de la tournure des évènements, tout ça est définitivement au dessus de mes espérances. Je joue avec la petite cuillère posée devant moi, mais m’arrête net quand il poursuit. « Excuse moi pour ce que je t'ai fait. Même si c'est probablement mieux comme ça pour toi. » Je le fixe un instant sans comprendre, tandis que mon cœur s’emballe à un rythme effroyable, terrifiant. Je pose la petite cuillère dans un geste délibérément lent, et hausse une épaule. Je sens la douleur revenir progressivement. Mon cœur me hurle de demander des explications, pourquoi, pourquoi. Mon cerveau me stoppe net. « Quelle heure, ce soir ? » est la seule phrase que je parviens à articuler. Il n’avait pas le droit de faire ça, de me présenter des excuses. On se s’excuse pas pour l’humiliation éternelle, pour la dignité brisée. On ne s’excuse pas pour ces choses là, on se contente de les oublier à jamais. « Viens quand tu veux. » Il n’insiste pas, je tente de me détendre en inspirant un coup. « On a beaucoup de choses à rattraper tous les deux. » Je relève les yeux vers lui, désagréablement satisfait de cette constatation, comme si elle pouvait mener à quoi que ce soit de positif pour moi. Je sais bien que non. De nouveau, je le fixe, la réalisation tragique du fait qu’il ne sera jamais à moi achève mon cœur déjà bien entaillé. J’ai naïvement pensé que je pouvais guérir, je sais qu’il n’en est rien. Quand il me regarde, je me sens différent, encore mieux, meilleur. Sa place dans ma vie est indispensable, mais fait tellement mal qu’il vaudrait mieux que je prenne mes jambes à mon cou tout de suite. « Oui, sans doute. » Nouveau hochement de tête, je ne parviens pas à arrêter de le fixer. Je voudrais mettre des mots sur l’inexplicable, et déjà, je sens mon envie de vengeance flancher. Il est tellement parfait qu’on ne saurait lui reprocher sa perfection, et je sais, au fond de moi, qu’il est celui qui a raison. « Je te libère, t'es pas obligé de rester ici si t'en a pas envie. Faut que j'aille rejoindre les filles de toute façon... » Il soupire, je hoche la tête, à moitié perdu dans le flot de pensées qui m’entoure. J’attends qu’il parte, mais il n’en fait rien. Le contact établi est aussi douloureux que plaisant, en réalité, mais je sens que ma capacité de résistance est en train d’arriver à zéro. « J'ai vraiment envie que toi et moi on ait une relation normale. Ca m'a vraiment affecté pendant toutes ces années. » Il ajoute, et je ne peux cette fois-ci m’empêcher d’afficher un air légèrement sceptique. Lui et moi n’aurons jamais une relation normale. Même si je le voulais, et en admettant que nos volontés se rejoignent sur ce point, rien ne pourra être normal. Je hoche cependant la tête. « Ca vaut sans doute le coup d’essayer. » Mais ce sont des paroles en l’air. Ca ne vaut pas le coup d’essayer, et si nous étions censés, nous aurions fui tous les deux. Tenter d’être amis et cousins dans une relation exempte de toute rivalité, de toute volonté de destruction ou de toute attirance physique est utopique et ne fera que nous emmener plus bas encore. Mais tant pis, je suis déjà descendu tellement bas, je n’ai plus rien à perdre. « Tu penses que c'est irréaliste d'y croire ? » Sa question me prend de court, tout comme la tournure que prend soudainement la conversation. Je baisse les yeux vers ma tasse vide, tentant de calmer mon rythme cardiaque et de rester zen. J’ai tellement mal au cœur que je pourrais pleurer là, maintenant tout de suite, devant lui. C’est impossible, cependant. Je suis fatigué, je voudrais abandonner. Mais je ne pourrais jamais vivre normalement en assumant cette attirance qui me bouffe et me donne envie de me jeter contre lui en ce moment même. Je me dégoute, comment alors répondre à sa question ? « Je ne sais pas. Peut être. » Si j’étais complètement honnête, je lui dirai que oui, mais je ne peux pas. Je refuse de l’éloigner de moi. Je refuse de le perdre, à moins de l’avoir décidé.



09. error 404.
Nos gestes s’emmêlent, j’ai du mal à distinguer ce que je fais. Nos mains sont cordonnées, les miennes courent sa colonne vertébrale avec une aisance toute particulière. Je ne sens plus rien ou plutôt ressens tellement de choses qu’il m’est difficile de distinguer quelles émotions dominent. Je m’enterre dans les courbes de son corps en signant ce qui doit s’apparenter le plus à mon arrêt de mort, mais surtout en me demandant pourquoi ça n’est pas arrivé plus tôt, pourquoi il a fallu attendre si longtemps. Mes gestes se font plus précis, plus pressants aussi, mon genoux remonte contre sa cuisse et mes mains l’approchent encore, en admettant que c’est seulement possible. On dépasse les limites, on va au bout de ce que l’on pensait tous deux impossibles depuis cette année qui vient de s’écouler. Les limites elles mêmes n’existent plus, et je me sens aussi vulnérable que ravi, au fur et à mesure que l’alcool commence à s’estomper doucement. Toujours allongé, j’évite de bouger, cantonné à ma position générale. Je suis toujours tendu, j’essaye de me faire discret, mais la détresse qui m’habite désormais ne résiste pas quand il se met à pleurer. Je me mords la lèvre, prend ses excuses de plein fouet, je n’en veux pas. Je ne veux pas qu’il regrette, pas qu’il soit responsable. Je sais ce que c’est, la culpabilité, la honte. La volonté d’oublier, d’effacer. Je survivrai mais lui, qui sait ? « Tu n’y peux rien. Tu n’y peux rien. » Je fronce le nez, voudrais tenter un contact réconfortant mais n’ose pas.

Je refuse de réaliser pleinement ce que je viens de faire, refuse d’oublier le plaisir ressenti au profit de la douloureuse réalité qui s’impose. Tout ce que j’ai bâti depuis mon arrivée ici s’envole en poussière, tous les progrès effectués font de même. Je suis impuissant, ne sait que faire ni que penser. De toute façon il est trop tard, on ne peut plus faire machine arrière. J’ai envie de fuir mais n’ose pas, je ne sais comment adapter ma conduite.

10. hello, is it me you’re looking for ?

J’ai l’impression que mêler ces deux parties de mon existence m’apporte une stabilité à laquelle je ne voudrais renoncer pour rien au monde. Je respire un dernier coup, c’est à moi, c’est l’heure. J’oublie tout, mon cerveau n’est plus qu’un vide géant, plus d’émotions, plus d’angoisse. Le silence absolu malgré les gens si proches. Je n’entends que mes pas sur le sol, je fais une révérence. Le bruit du tabouret qui glisse, mes doigts qui entrent en contact avec le marbre blanc. Je ne suis jamais aussi excellent qu’en face d’un piano. La constatation n’est pas prétentieuse, elle est, c’est tout. Je me sens bien quand je sais que je crée quelque chose, un son réinterprété. Ce soir, rien de classique, mais un morceau plein de nostalgie, et plein de sens, aussi. Je sors un instant de mon enveloppe de réserve et jette un œil vers l’assemblée, les gens se taisent petit à petit, attendent. La pression monte, nos yeux s’accrochent, il est là, avec mon amie. Il est là, sourit. Je souris à mon tour, me garderait de quelconques dédicaces pour cette fois, mais j’espère qu’il comprend. J’appuie les premiers accords et mon regard s’accroche de nouveau au piano tandis que les premières notes de la mélodie retentissent. « I’ve been alone with you inside my miiiiiiiiiiind… »

« And I want to tell you so much… » Mes yeux se décrochent de nouveau de l’écran. Je souris, retiens l’émotion qui menace de m’envahir. Je ne le regarde qu’un instant, puis fixe la foule au hasard. « I love you. » Derniers accords, je laisse les dernières notes s’envoler dans la salle tandis que les premiers applaudissements retentissent. Je souris, remercie, m’éclipse rapidement. J’ai besoin d’un instant pour me contenir de nouveau, je tremble. Finalement, on me tend une bouteille d’eau que je vide dans son intégralité. Je me reprends, et m’extirpe des coulisses, direction les deux personnes qui comptent le plus dans ma vie. Je souris en arrivant près d’eux. « Alors, à quel point ai-je été formidable ? » Je frôle la main de Tris et embrasse Jane, sans me départir de mon sourire.

11. you were right, but it’s too late.
J’ai honte de mes ressentis. Honte de moi, de mes sentiments, de ce que j’ai pensé et fait pendant ces semaines ou j’ai cru à un nouveau rejet. Je serai sans doute complètement différent si cette soirée ne nous avait pas rapprochés, mais la culpabilité ne s’est pas en allée le soir même. J’ai souffert de nombreuses journées encore, mais comment expliquer tout ça à Laureline qui ce soir, ne voyait que la propre douleur qui lui déchirait sans doute les entrailles ?

Elle vaut mieux que moi, elle a raison. Je ne la contredirai pas sur ce point, sur aucun point d’ailleurs. La faute est mienne, je le sais. Je n’ai été guidé que par une partie de moi. Et si ses arguments ne sont pas les bons, le résultat est le même : Tristan n’est avec moi que par ma faute. Il s’est sans doute effectivement coupé de son monde d’avant et peut être a-t-il même fuit sa sœur par ma faute, je n’en sais rien. Je n’ai que ce que je mérite, son déversement de paroles est le prix à payer de ces semaines d’insouciance et d’amour que nous avons partagées. J’ai menti, parce que l’amour rend fou. Mais cette pensée ne traverse pas plus mes lèvres que toutes les autres. Debout sur le pallier de ma propre porte, je suis en train de recevoir le coup de grâce, et contrairement à ce que j’aurais pu penser, je réalise que l’opinion des autres comptent réellement. Elle ne me pardonnera jamais. Et en disant ces mots, Laureline scelle mon destin. Si elle ne me pardonne pas, Tristan ne restera pas. Je le sais, suis sans doute trop sous le choc pour le réaliser pour le moment. Elle fait demi-tour, je ne ferme pas la porte, reste figé sur le seuil sans savoir ce que je dois faire à présent. Finalement, elle revient, et me balance à la figure le contenu des deux gobelets qu’elle porte à la main. Une vague de froid qui me fait sursauter, me glace le sang. J’ai du mal à respirer, je ne vois plus rien, n’entend que son pas décidé qui s’éloigne tandis qu’elle jette ses dernières phrases de mépris à mon intention. Et rien ne semble plus avoir d’importance que ce parfum qu’effectivement, je ne connais pas. Je reste ainsi debout pendant de longues minutes, et me traine finalement jusqu’à la salle de bain. Le miroir me renvoie une image pitoyable de moi-même, couvert d’un liquide rouge et collant. Je m’agrippe au rebord du lavabo quelques secondes, puis je lâche prise, m’effondre à même le sol, laisse couler les larmes qui menaçaient de m’échapper depuis qu’elle est apparue.

12. you make me sick because I adore you so.
« Votre père m’a raconté vos frasques dans la piscine. Votre histoire avec votre cousin. » Oh mon Dieu. Je dois prévenir Tristan, je dois lui dire. Et puis qu’est-ce que fout ce psy ici ? Pourquoi est-ce que mon père n’a pas fait le déplacement tout seul ? Et comment… « Vous avez raconté à mon père… ? » J’écarquille les yeux, repose ma tasse sur la table basse devant moi, soudain saisi d’une peur panique. « Il le fallait. » Il sort une enveloppe de sa poche. « Mais ne vous en faites pas Andrea. Vous allez aller mieux. Encore mieux que l’année dernière, avant votre dérapage. Nous allons vous guérir. » Guérir ? Guérir de quoi ? Je ne veux pas guérir, je ne suis pas malade. Qu’est-ce qu’il entend par là ? Pourquoi est-ce que mon téléphone n’est pas dans ma poche ? Je me sens étrangement menacé, peu en confiance. « Il faut que vous partiez maintenant. » Il termine son café, secoue la tête. « Non. C’est vous qui allez partir. Avec moi. » Impossible. Je suis majeur, il ne peut rien faire. Je me lève, refuse qu’il approche. « Où est mon père ? Il ne peut pas… » Non non non. C’est impossible. Impossible. « Vous allez venir avec moi, et tout va s’arranger. C’est dans votre cerveau tout ça, rien de ce que vous ressentez ne fait partie de la réalité. Tout provient de la maladie. » Je plisse les yeux, secoue la tête. « Est-ce que vous avez mis quelque chose dans mon café ? » Je vois flou, ma tête tourne. De quoi parle-t-il, enfin ? Il sort un lettre dans une enveloppe. « Votre père, votre tuteur légal étant donné vos capacités mentales réduites du moment, m’a demandé de signer ceci ». Il ouvre la lettre qu’il pose devant moi, mais je ne vois plus très clair, je suis étourdi. « C’est un ordre d’internement. » Je suis secoué de tremblements, mon cœur accélère sa course dans ma poitrine à un rythme effréné. Un ordre de quoi ? Les deux types se montrent dans le salon, me font me lever. Partagé entre la vive panique qui m’habite et l’horrible sensation de malaise qui m’envahit, je tente de me débattre, en vain. Nous sortons dans la rue, une voiture nous attend, et je sombre.

Je me réveille dans une chambre minuscule, et vide. Entièrement blanche, un peu comme dans un rêve bizarre. J’ai toujours mon jean, en revanche on m’a enfilé un polo blanc à la place de ma veste. Je n’ai plus de ceinture, plus de lacets non plus. La prison, en moins crasseux. Ma tête cogne contre mes tempes, et je mets un moment avant de réussir à me souvenir de ce qui m’est arrivé. J’essaye de me concentrer sur autre chose pour ne pas céder à la panique. La chambre, la douche dans le coin, le lavabo, la porte. Le lit, un téléviseur, deux lampes, une fenêtre grillagée qui donne sur un parc. Il fait gris, la pluie bat les carreaux sur un rythme assorti à celui adopté par mon cœur. Évidemment, pas de téléphone, pas d’affaires personnelles. La porte de la chambre est fermée à clés. Je m’assois sur le lit, tente de remettre en place les pièces du puzzle. On est en pleine journée, les événements ont donc dû avoir lieu la veille au soir.



13. for you I’ll do anything
Le temps passe. Je ferme les yeux, les rouvre. Tremble de plus belle. Je continue un cycle particulier des émotions, passant du rire aux larmes, de la terreur à un apaisement terrifiant, banal. Je me tourne dans la poussière, tente de me relever sans y parvenir. Je me tords de douleur, ma tête menace d’exploser, et il n’y a plus une seule pensée que je parviens à saisir au vol dans mon cerveau. Tout est sombre. Le téléphone cesse de s’agiter. Je reste blotti par terre, incapable de mieux, sentant une immense frustration s’accumuler en moi, révélant une tension particulièrement difficile à supporter dans chacun de mes membres. Je crois entendre crier mon nom, je tente de me manifeste, mais ma gorge brulée par l’alcool trop fort est incapable de produire le moindre son. J’étouffe de plus en plus, serre les poings en tentant de me débarrasser de ma veste. Je n’y parviens qu’à moitié, arrache un bouton supplémentaire. La boite de médicaments se trouve dans ma main, serrée à me faire mal.
Je perçois des bruits, sans doute mon imaginaire. Un peu de lumière, finalement, je suis peut être réveillé. Les larmes s’écoulent de mes yeux sans que je ne les contrôle. Finalement, je sens une main se poser sur mon épaule, me retourner. Je plisse les yeux, avise le noir qui me fait face, le même que celui que j’observe depuis de longues minutes. Je ne comprends pas, est-ce qu’on va me tuer, maintenant ? « Andrea, est ce que ça va ? » Ah, visiblement, non. Cette constatation a au moins le don de me faire rire. Jusqu’à ce que je fasse le lien. Je cligne des yeux, secoue la tête. « Non ! » La force accumulée dans mes bras me permet de me redresse. Je secoue la tête, rompt immédiatement tout contact physique entre nous et recule. « Non. N’approche pas. » Je secoue la tête, m’enfonce dans la pénombre, sent ma tête tourner de nouveau face à tant d’alcool ingurgité. « Non. » Je traine des pieds jusqu’à rencontrer un mur, la boite de pilules toujours serrée dans ma main, et me laisse tomber jusqu’au sol, peu enclun à une nouvelle vague de protestation, je ne veux pas, pas maintenant, je préfèrerai encore qu’on me laisse crever ici, il ne faut pas qu’il me voit, je ne peux pas lui imposer ça, le forcer à voir la vérité en face. Ma main s’écrase soudain dans un fracas indescriptible contre la parois du mur de l’usine, et je grimace de douleur, laissant ma tête contre le mur qui résonne.

Pendant un instant, j’espère qu’il a abandonné l’idée. Qu’il va me laisser là, le temps que la vodka s’évapore dans mes veines, le temps que le médicaments redevienne bénéfique et non toxique. Mais je sais que je me trompe. « Andrea faut qu'on sorte d'ici. » Il s’approche, et sa main rejoint la mienne. La mienne, comprimée sur la boite pleine. La mienne, chaussée de la bague bafouée. De notre amour bafoué, de mon inconstance, de mes remords. Je secoue la tête, la violence qui circule dans mes veines au même rythme que mon sang est insupportable, il faut qu’il parte. « Toi et moi on va rentrer. » Trouver la lumière ? Pas question. Je suffoque, me concentre sur la volonté de fer de maitriser le moindre de mes gestes, opération qui s’avère délicate. « Non. Laisse moi. » Je ne parviens pas à me dégager cette fois, tenter quoi que ce soit serait mettre trop de violence dans un geste regrettable. Je lutte contre la valse de sentiments contradictoires qui démarre au sein de mon cerveau. « S’il te plait, laisse moi. Je suis tellement désolé…

« J'ai eu tellement peur. » Ses lèvres sur les miennes calment la tension qui occupe mon bras, j’ai tellement peur, tellement peur. Si mon bras partait, hors de contrôle, si jamais je… sa main passe sur la mienne. « Tu n'aurais pas du te mettre en danger pour ce bout de ferraille... » Je secoue la tête, secoué de tremblements, de nouveau. « Ne dis pas ça. Non, ne dis pas ça. » Ma main passe sur l’anneau presque machinalement. « Pardon, pardon. » Je suis tellement désolé. Pour ça, pour la bague. Pour l’état dans lequel je suis. Je finis par me redresser, tremblant, pas persuadé de tenir sur mes jambes très longtemps. Mon rythme cardiaque est toujours tellement élevé. « Il faut vraiment qu'on sorte, t'as besoin de voir un médecin Andrea. » Je secoue la tête, impossible, on va m’enfermer. Je panique, m’écarte de nouveau. « On ne peut pas faire ça. » Je secoue la tête, tente de remettre ma veste correctement, de paraitre à peu près normal, mais c’est peine perdu. Je suis en pleine crise, plein de poussière et complètement débraillé. « Tu ne comprends pas… » Je secoue la tête, m’agrippe à son bras après m’être approché de nouveau. « Ils vont m’emmener. Ils avaient raison, et ils vont m’enfermer… »

14. finally I can love you.
Le taxi nous dépose devant l’université. Nous descendons, et les battements de mon cœur atteignent des sommets de vitesse. Il semble émerveillé par l’endroit, je le regarde s’y diriger avec tendresse et émotion. Lui, et moi, main dans la main, ici, c’est plus que je n’aurais jamais pu espérer. C’est ce qui rend le pire vivable, le simple fait que nous puissions être ici, tous les deux, ensemble, en couple. Il m’aime. Tristan Faure ne me déteste pas. Mon cousin m’aime et nous sommes ensemble devant la meilleure université d’Angleterre. Je serre sa main et le laisse me diriger en bon pro des lieux qu’il est. Il continue un peu dans les allées, et semble de plus en plus satisfait. Je souris, forcé à me détendre par le bonheur qu’il laisse entrevoir. Il s’arrête soudainement, me fixe. « Toi et moi, on peut tout faire. Embrasse-moi. » Je hausse un sourcil et jette un coup d’œil autour de nous. Évidemment, ces dernières semaines, tout ça est devenu encore plus réel. Mais je ne suis quand même pas habitué à autant de monde. Je passe ma main derrière sa nuque et l’approche de moi pour prendre ses lèvres sans réfléchir, avec une ardeur qui me permet d’évacuer les dernières traces d’angoisse dont j’étais encore victime. Je me détache et souris. « On peut. » Je hoche la tête en fermant les yeux, laissant mon front contre le sien.

15. our hearts just don’t belong.
Je ne lui oppose aucune résistance, le laissant simplement faire. Ses lèvres rejoignent mon cou et j’essaye de me convaincre que je fais pour le mieux. Je ferme les yeux et n’esquisse aucun geste, enfermé dans une passivité impressionnante qui me caractérisera tout au long de son petit manège. « Si tu as des préférences, c’est le moment d’en faire part. » Je ricane légèrement, secoue la tête. « Fais vite, c’est ma seule préférence ». Je secoue la tête et prend appui sur le mur pour ne pas tomber, tentant en vain de focaliser mon esprit sur autre chose que ce que je suis en train de faire. Ses lèvres gagnent les miennes et il m’embrasse, dirigeant sa main vers la fermeture de mon jean. Je frissonne un peu mais il s’interrompt, visiblement agacé. « Tu me détestes non ? Si ça pouvait se ressentir un peu plus dans tes gestes, ça serait nettement meilleur. Je ne couche pas avec toi pour être dégoûté du sexe à vie, rappelle toi Andrea, ce n’est pas un viol, tu es venu en ton âme et conscience. » Il me regarde, menaçant de nouveau, et mon cœur se serre encore un peu plus. J’ai l’impression d’être sale, j’ai une furieuse envie de vomir et de m’effondrer. Mon regard se plante dans le sien à nouveau. « De plus ça ira plus vite, si tu m’aides un peu Andy. » Je grimace, ferme les yeux un moment et lève ma main qui s’empare de sa nuque pour le rapprocher de moi de nouveau. Nos lèvres se croisent de nouveau dans un geste mesuré, calculé, rien de naturel là dedans. Je ferme les yeux et glisse ma main libre sous son t-shirt. Fais comme si c’était lui, lui que tu aimes tellement. Tout va bien, ça sera bientôt terminé. Ma main glisse vers m’arrière de son jean, mes lèvres toujours occupées avec les siennes. Son corps réagit à mes faibles tentatives avec une ardeur qui m’étonne malgré le contexte. Je reste distant en y mettant un peu plus du mien pour ne pas avoir à subir de nouveau son chantage, tandis qu’il semble de plus en plus satisfait. Ses lèvres ne lâchent plus les miennes et sa main caresse mon torse. Mon propre corps réagit de lui-même, sans que je ne puisse me contrôler, et là chose me rend fou. Je m’accroche à sa chemise pour ne pas tomber, me laisse faire, pitoyable et faible. Adrian est capable de me faire de l’effet. J’aime les hommes, il avait raison. La passion physique se compenserait n’importe ou, le principe de spécialité écarté au profit d’une vérité douloureuse et lancinante. Les larmes montent en même temps que le plaisir ; je ne comprends pas. Le laisse faire de nouveau, tout est fait de toute façon, il semble arrivé à l’objectif qu’il s’était fixé, tremble et soupire. Je reste immobile, incapable d’esquisser le moindre geste, attendant l’autorisation de m’en aller, de me sauver, de partir. « Merci beaucoup Andrea, tu étais à la hauteur de mes espérances, tu peux t’en aller. Je crois que la meilleure chose à faire maintenant, est de ne plus t’adresser la parole. Ca devrait te convenir. » Je suis une prostituée, pire sans doute. Je remets mes vêtements en place et avance vers la chaise sans lui adresser un seul regard, la tête haute. Je récupère mon manteau et file par la porte sans me retourner, regagnant l’air frais de l’extérieur avec un empressement suspect. Mon cœur ne bat plus, j’en suis presque certain. Je rallume mon téléphone et reprend le trajet de chez moi, j’ai besoin de prendre une douche.

16. oh baby please, just forgive me.
« J’ai fait une énorme connerie. » Je laisse ma tête entre mes bras et me mord la lèvre assez fortement. Je relève un instant les yeux vers lui. Une fois que les mots auront franchi mes lèvres, il sera trop tard pour revenir en arrière. Il saura, et alors il faudra que je compose avec ce que j’aurais récolté. « J’ai couché avec Adrian. » Je ne peux pas soutenir son regard cette fois-ci, je m’effondre un peu plus, c’est trop tard. Tout ce que j’avais tâché de garder pour moi, tous les ressentiments, tout se mélange dans un tourbillon qui ne laisse place qu’à une chose, la peur. La panique. La terreur. J’inspire, expire, lutte contre les larmes qui m’assaillent. Je me sens sale, tellement salle, inutile, privé de tout le bon dont j’étais capable en ne m’offrant qu’à lui. « Il y a quelques jours, chez lui. » Je grimace, me mords la lèvre. « Je ne voulais pas, Tris, mais j’ai pas eu le choix. Il voulait te faire virer. » Je pleure désormais pour de bon, ne relevant toujours pas la tête, incapable de l’affronter, incapable de soutenir son regard ou son jugement. Il recule jusqu’à rencontrer un mur, semble ne pas pouvoir réussir à analyser ce que je lui dis. « Non t’as pas fait ça. Tu me dis que tu m’aimes depuis trois jours. T’as pas fait ça. Pas avec lui, c’est incohérent. » Je grimace et baisse les yeux, mon cœur se brise encore un peu plus, en admettant que ce soit seulement possible. Il faut que je lui explique, il faut qu’il comprenne. « Je t’aime. Je t’aime Tris c’est la seule chose dont tu n’as pas le droit de douter ». Je secoue la tête, soupire et essaye d’inspirer un peu, tentant de me calmer, d’adopter un rythme cardiaque normal, une attitude rationnelle. « Il a mal pris le fait que je le repousse et il est venu me voir l’autre jour, pendant ton partiel. » je baisse les yeux, si seulement il savait comme j’ai honte. « Il a commencé à me parler d’informations, de choses que tu aurais faites, d’élèves drogués et de doyen. » Je reste assis par terre contre le mur, en face de lui, tête baissée. « Il voulait te faire expulser d’Oxford, et tout ce que j’avais à faire pour l’en empêcher… » Mon cœur proteste, ma voix se brise, et les larmes affluent dans un mélange incohérent, « Quoi ? » Il se fige, semble réaliser alors même que l’incompréhension la plus totale habitait ses traits quelques secondes auparavant « Je... » Sa voix s’éteint, et des larmes inondent brusquement ses joues que je ne peux sécher. « Tu as... » Il s’approche rapidement et son incohérence me laisse douter de ses réelles intentions. Pourtant autant, je ne bouge pas, figé au sol par la peur panique qu’il me quitte. Je préfèrerai encore qu’il me frappe, qu’il me tape dessus. Ses mains se déposent sur mon visage un instant mais il se ravise. « Non. C’est trop facile. TROP FACILE. »

truth or (almost) dare
Parce que c'est fun, que ça vous donne un aperçu du genre de situations dans lesquelles votre personnage pourrait se retrouver un de ces jours sur TTR et que ça nous donne, nous lecteurs, un aperçu des quelques réactions que votre perso' pourrait avoir, voici un mini Truth or (almost) Dare. Enjoy !

→ Ton heure de gloire est enfin arrivée, un producteur de cinéma vient de te remarquer dans la rue et te propose de devenir la star de son nouveau film. Que lui dis-tu ? Je dis non. Franchement, avec un petit ami qui est mon cousin, la bipolarité et le traitement qui s'en suit, vous pensez vraiment que j'ai besoin des déboires du show-bizz en plus ? Moi non.

→ Une pauvre fille en pleurs chante All by myself avec son cornet de glace à la vanille en plein de milieu de la rue retournant tous les regards sur son passage, y compris le tien. Ta réaction ? Je dis "Carolyn, calme toi, ça va aller", et je lui tend une rose jaune, voilà qui devrait suffire à la réconforter.

→ Ton(ta) cousin(e) t'avoue sous l'emprise de l'alcool son attirance pour toi, et tente de t'embrasser. Premières impressions à chaud ? Réactions à froid ? Question intéressante en somme.

→ Ton idée du parfait samedi soir : une soirée arrosée au Carling, une nuit de folie au Fez Club, une sortie au théâtre de Londres ou une soirée geek avec plat commandé et partie de jeux vidéos avec tes meilleurs potes ? Réponse ici.

→ T'es au confessionnal, tu peux avouer ta pire faute, ou encore un secret particulièrement pesant que tu n'aimerais pas voir révélé. Que dis-tu au père Patrick pour te soulager la conscience ? Réponse ici.

→ Le père Patrick était en fait un vrai sociopathe fan de Pretty Little Liars, et t'envoie un sms anonyme où il vous demande de choisir entre un secret révélé qui pourrait anéantir ta réputation ou briser ta famille, et de voler la bague de fiançailles Cartier d'un de vos amis. Après mûre réflexion, qu'est-ce que tu choisis ? Réponse ici.

→ C'est le mec (la fille) de tes rêves, tu en es persuadé(e) et pourtant, celui(celle)-ci est en couple avec quelqu'un d'autre. Tu te la joues résigné(e), stratégique, ou éploré(e) ? On veut les détails ! Réponse ici.

→ Dans dix ans, je me vois bien ouvrir un resto spécialité moules frites avec Camille Jules Martin, marié, six gosses et à l'origine d'une toute nouvelle sauce roquerfort-épinards et toi, des projets pour l'avenir ? Réponse ici.

→ Et enfin, honnêtement, entre truth ou dare, qu'est-ce que tu préfères ? (oui ça rime !) Réponse ici.

they don't really care about us
De vous à nous, dîtes-nous. Votre personnage a-t-il déjà entendu parler des Trouble Makers ? Si oui, qu'en pense-t-il ? Désapprouve-t-il de leurs actions ou bien serait-il prêt à tout faire pour qu'ils le remarque ? Rêverait-il même d'en faire partie? Ou serait-il prêt à rejoindre le premier anti-fanclub de ces chers TM? À moins qu'il ne s'en foute complètement de leurs activités (raison à préciser)?
Et le Judging Cambridge Club alors, le connaît-il? Si oui, l'audace dont fait preuve ce groupe l'impressionne-t-il ou le révulse-t-il ? Et leurs critiques alors, les prend-t-il en compte ou pense-t-il plutôt qu'elles ne vous servent à rien ? Votre personnage serait-il du genre à vouloir impressionner cette élite et voire même la rejoindre ou aimerez-t-il au contraire la voir disparaître ?

Les TroubleMakers sont mignons... Jusqu'au jour où ils se font pirater leur blog et laissent place à des sanguinaires malades qui m'enferment dans une usine pour me forcer à boire de la vodka, ça croyez-moi, c'était nettement moins mignon. Alors franchement, qu'ils se bougent les fesses pour rétablir l'ordre qui de droit doit être établi parce que je vais pas recommencer la petite sauterie tous les trois jours, ça c'est clair.
Le JCC, je ne peux que l'approuver puisqu'il est à l'origine de mes deux meilleurs amis, January & Lysander, qui mènent leurs membres d'une main de maître et que l'organisation contribue au prestige établi de Cambridge. Si j'avais été là bas, j'en aurais sans doute fait partie, mais j'avais des intérêts plus particulièrement attrayants à Oxford, dommage pour eux.




Dernière édition par Andrea S. Leroy-Duchesne le Dim 1 Avr - 23:36, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: ASLD Ϟ How long can you stand the heat ?   ASLD Ϟ How long can you stand the heat ? Icon_minitimeDim 16 Oct - 15:42

ALL BY MYYYYYYYYYYYYYYYSELF DONT WANNABE ALL BYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYYY MYSEEEEELF ANYMOOOOOOHOHOHRE ALL BY MYSEEEEEEEELF HEHEHELF DONT WANNA LIIIIVE ALL BY MYYYYYSEEEEEEEEEEEEEEEELF ANYMOOOOOHOHORE.

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ANDRESTAN FTW. ASLD Ϟ How long can you stand the heat ? 424623794
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