LJT ♣ Picture yourself in a boat on a river

Lucy a écrit:

Aujourd'hui, je suis arrivée à Dublin. Ville un peu étrange mais sympa. Les irlandais aiment la bière et la pluie. Super pour le premier, moins pour le second. Mais je devrais passer une bonne année. Enfin j'espère. Je suis timide en général. Mais je vais tout faire pour me sortir bon gré mal gré de cette carapace!

Lucy sourit en lisant cette page de son journal intime. Son arrivée à Dublin lui semblait si lointaine dorénavant ! Elle était assise au milieu de cartons qui s’empilaient dans tout l’espace de sa petite chambre. Certains portaient l’inscription « POUBELLE » et d’autres la mention « OXFORD ». C’est dans un de ces derniers que Lucy lança son journal. Elle l’emmenait avec elle. En souvenir de la personne qu’elle était avant. La jeune fille avait obtenu une bourse pour aller étudier la littérature anglaise à Oxford, grâce à un ami de son père qui y était professeur. Elle était on ne peut plus heureuse de déménager d’un appartement où l’ambiance était devenue très lourde depuis quelques engueulades sévères avec sa colocataire. Que ce soit pour une question de café, d’une place dans leur minuscule cuisine, d’un tube de dentifrice sans bouchon ou d’un programme télé, tout était propice au désaccord des jeunes filles. Lucy était actuellement seule dans l’appartement. Elle alluma une cigarette, sachant pertinemment à quel point ça exaspérerait Tiffanie. Non, elle était vraiment heureuse de quitter Dublin, même si elle ne regrettait pas cette année sabbatique. Elle avait changé. Oui. Elle n’était plus la gentille petite fille sage qui mettait le couvert chez papa/maman à Toulouse. Elle avait prit de l’indépendance et de la maturité durant cette année. Peut être trop. Mais elle ne reviendrait pas en arrière. Qu’on la traite de « pute » et de « trainée » ! Après tout, qu’est-ce que ça pouvait bien changer à sa façon d’être ? Les commères et les hypocrites pouvaient bien dire ce qu’ils voulaient, cela ne la changerait pas. Lucy était plongée dans ses pensées quand la porte claqua.

«- Je suis lààààà !
- Je sais Tiff, j’ai entendu la porte tu sais !
- Tu n’es pas obligée de me parler comme ça ! »

Elle fit irruption au milieu des cartons. Lucy tira nonchalamment sur sa cigarette, dans une envie de provocation subite.

« - Pourquoi est-ce que tu fais exprès de m’énerver ? Tu sais que je ne supporte pas que tu fumes !
- On se calme ! C’est une cigarette, rien d’autre !
- Il t’a changée. Complètement. Je regretterais l’ancienne Lucy quand tu seras partie, mais pas cette espèce de…
- Pute ? Merci pour ces paroles Tiffanie.
- Je sais qu’il t’a fait souffrir, mais je ne me rendais pas compte que tu changeais comme ça !
- Arrête de parler de lui d’accord ! Il est parti. Je ne sais même pas où. Dégage d’ici, tu sais parfaitement que ce sujet m’exaspère, surtout quand TU as le culot de m’en parler. »

Quand Tiffanie fut partie, une larme coula sur la joue de Lucy. Elle l’essuya aussitôt. « Lui » c’était Eliott. Le premier amour de Lucy. Un irlandais qui avait été sa première vraie relation amoureuse et qui lui avait, entre autres fait essayer diverses drogues. Lucy in the Sky with Diamonds. Voila le thème de leur rupture. Trois simples lettres : L, S et D. Une limite que Lucy s’était refusé de franchir. Ce qui n’avait pas été du gout d'Eliott. Il était parti. En la traitant de coincée et d’inutile. Des insultes dérisoires. Mais qui l’avaient tellement touchée à cette époque. Depuis, Lucy ne se fixait plus aucune limite. Elle n’était pas coincée, ni inutile.

Une heure plus tard, la jeune fille finissait d’emballer ses derniers cartons. Elle emmena tous ceux sur lesquels il était écrit « POUBELLE » à la déchetterie et mis les quatre cartons portant la mention « OXFORD » dans son immense valise. Son avion était à 18h, elle devait prendre le bus de 16h. Elle décida d’aller dire au revoir à sa colocataire, ce qui fut expédié en quelques minutes, sans grandes effusions. Elles garderaient contact par facebook et msn, ça suffirait. Lucy attrapa sa valise, sa guitare et son sac à main et partit. Sa guitare était restée rangée dans un placard pendant un mois. Encore quelque chose qui rappelait Alex à la jeune fille. Et pourtant. La musique c’était sa passion. Du moins elle était censée l’être.

En attendant son bus, Lucy sortit Ginger de son étui. Ginger. Sa guitare. Elle savait encore jouer. I feel like I’m knockin’ on heaven’s door. Bob Dylan avait déjà tout comprit. Les portes du paradis, Lucy y frappait chaque fois qu’elle prenait Ginger. La musique, tout simplement. Alors que son bus arrivait et qu’elle hissait tant bien que mal sa valise dedans, Lucy se promit de s’y remettre. Sérieusement ce coup-ci. Elle se souvenait de son rêve de devenir chanteuse. Pour de vrai. Elle y croyait.

A 20h, l’avion de Lucy atterrit à Londres. Elle récupéra sa valise et sortit de l’aéroport. Tout recommençait maintenant.

→ Ton heure de gloire est enfin arrivée, un producteur de cinéma vient de te remarquer dans la rue et te propose de devenir la star de son nouveau film. Que lui dis-tu ? Bah je lui réponds oui!!!! De toutes les façons j'ai toujours su que j'étais une actrice géniale!

→ Une pauvre fille en pleurs chante All by myself avec son cornet de glace à la vanille en plein de milieu de la rue retournant tous les regards sur son passage, y compris le tien. Ta réaction ? Je vais lui chanter "I will survive"!!!!

→ Ton(ta) cousin(e) t'avoue sous l'emprise de l'alcool son attirance pour toi, et tente de t'embrasser. Premières impressions à chaud ? Réactions à froid ? Je commence par trouver ça flippant, puis marrant à chaud (je suis en général la plus bourrée de mes cousins de toutes les manières). A froid, j'éviterai simplement de relancer le sujet!

→ Ton idée du parfait samedi soir : une soirée arrosée au Carling à Oxford, une nuit de folie au Fez Club de Cambridge, une sortie au théâtre de Londres ou une soirée geek avec plat commandé et partie de jeux vidéos avec tes meilleurs potes ? Ai-je réellement besoin de répondre à cette question?

→ T'es au confessionnal, tu peux avouer ta pire faute, ou encore un secret particulièrement pesant que tu n'aimerais pas voir révélé. Que dis-tu au père Patrick pour te soulager la conscience ? Je ne peux pas être au confessionnal. Et si PAR HASARD je m'y retrouvais, ce serait une erreur et je demanderais simplement à notre ami Patrick où se trouve le mcdo le plus proche.

→ Le père Patrick était en fait un vrai sociopathe fan de Pretty Little Liars, et t'envoie un sms anonyme où il vous demande de choisir entre un secret révélé qui pourrait anéantir ta réputation ou briser ta famille, et de voler la bague de fiançailles Cartier d'un de vos amis. Après mûre réflexion, qu'est-ce que tu choisis ? Personne ne peut plus rien faire contre ma réputation vous savez. Je suis la nympho-alcoolo d'Oxford, donc les menaces de ce pauvre Patrick me laissent assez tranquille!

→ C'est le mec (la fille) de tes rêves, tu en es persuadé(e) et pourtant, celui(celle)-ci est en couple avec quelqu'un d'autre. Tu te la joues résigné(e), stratégique, ou éploré(e) ? On veut les détails ! Je ne supporte pas qu'on m'échappe. Je me la joue stratégique et je me débrouille pour l'arracher des bras de sa future ex. Sauf quand j'aime bien le conjoint. Par exemple, j'aime bien TWF, donc je ne vais pas lui voler ASLD. Par contre, si je peux voler quelqu'un à Foster, je n'hésiterai pas une demi seconde.

→ Dans dix ans, je me vois bien ouvrir un resto spécialité moules frites avec Camille Jules Martin, marié, six gosses et à l'origine d'une toute nouvelle sauce roquerfort-épinards et toi, des projets pour l'avenir ? Je vais devenir une grande star de la chanson franco-britannique. Ou serveuse au Carling. Au choix.

→ Et enfin, honnêtement, entre truth ou dare, qu'est-ce que tu préfères ? (oui ça rime !) Dare, toujours.

Je suis la fan numéro un des trouble makers, ils sont vraiment trop drôles!!!!!! Faire partie d'une bande comme ça doit être génial... Sans compter qu'il vaut certainement mieux avoir ces Trouble Makers parmi ses amis que parmi ses ennemis... Par contre, je vous en supplie, ne me parlez pas de ce pitoyable JCC. Cambridge sucks. C'est la vie mes chatons, OXFORD FAURE ZE OUINE!