RKL, no fifty shades of Grey here.

Ma vie n’est guère intéressante. Je la qualifierai même de banal. Une famille aimante qui habitait sur l’île de Man à Douglas. Toute ma famille vivait ici. En effet, des générations et générations de Levy ont vécu ici donc il fut normal pour ma petite sœur et moi-même de grandir là-bas. Avec des parents aimants qui nous soutenaient à chaque minute, on ne manqua jamais d’amour. Ma petite sœur était une version miniature de moi. Avec une frimousse plutôt mignonne et beaucoup plus mince. On aurait pu dire une version 2.0 de moi-même. Ce n’est qu’à l’âge de dix ans que je fus envoyée à Manchester dans un pensionnat religieux pour les petites filles juives. Education stricte, je détestai cet endroit. Nous étions censés apprendre l’indépendance mais j’ai cru pendant des années que mes parents ne m’aimaient plus et ne voulaient plus de moi mais c’est ma grand-mère qui m’a confiée que c’était une tradition familiale. Tradition stupide, je vous l’accorde. Si un jour, j’ai des enfants – ce dont je doute fortement ayant une phobie de ces petites choses – je ne les enverrai pas là-bas, c’est trop cruel. Quand j’eus treize ans, ma petite sœur me suivit. On se serait crus dans une version améliorée et plus réelle de Poudlard, bien que ça n’existait pas à l’époque. J’ai accueilli Ivory, je lui ai montré le chemin et je l’ai surtout protégée des autres. On ne s’attaque pas à ma famille. Je suis du genre à faire attention à ce qui lui arrive et les petites pestes qui se croient tout permis… Je les aurai expédiée à la morgue sans aucun remord si elles avaient touché à un cheveu blond de ma petite sœur, je les aurai écrasé. Comme des pucerons.

Deux ans plus tard, alors que nous dormions dans les dortoirs, nous fûmes appelées en pleine nuit par le principal qui nous intima de faire nos bagages. Nos parents avaient eu un accident et on devait rentrer à la maison. Ce n’est qu’une fois sur place que mes grands-parents nous donnèrent des détails. Maman était dans un coma artificiel tandis que mon père était mort. Je tombai de haut, je n’en croyais pas mes yeux, mes oreilles. Ma famille avait volée en éclats à cause d’un excès de vitesse. C’est là que j’ai commencé à fumer. Ce fut le seul moyen de calmer mes crises d’angoisse. Après de longs mois à espérer, à me rendre à la synagogue, Maman sortit du coma. Mais elle n’était plus la même. Mémoire défaillante, membres endommagés, je voyais cependant ma mère comme une miraculée et une nouvelle chance de vivre. Seulement, comme elle n’était plus maitre d’elle-même, elle fut placée sous la tutelle de ses parents et Ivy ainsi que moi-même fumes conviées à rester avec eux. Je n’avais cependant plus la place dans leur monde. Ayant trop souffert de la perte de mon paternel, quelque chose s’est brisé en moi pour ne plus jamais revenir. Il était parti avec mon père.

C’est donc avec impatience que j’ai attendu la fin de mes études au lycée pour partir loin de ma famille. Je fus rapidement admise à l’Université en droit avec d’excellentes notes. J’ai laissé tomber l’uniforme, je suis devenue plus indépendante et alors privée de tout, j’ai découvert les choses de la vie. Le sexe, l’argent, les téléphones et le luxe. Mes sous partaient en fumée mais je m’en fichai. Ayant vue la vie de mon père partir aussi vite qu’une nouvelle série, j’ai décidé de profiter à fond. Avec scrupules, j’ai commencé à mentir à mes grands-parents pour leur extorquer de l’argent. Les études sont couteuses et je devais arriver à vivre, comprenez. C’est à Cambridge que j’ai vécu les meilleures expériences de ma vie et aussi les pires. Je suis une femme certes dure mais je ne suis pas immunisée contre le charme des hommes. Je ne suis pas tombée amoureuse mais disons que je me suis vue vivre une relation stable. Je ne me cachais pas, bien au contraire mais j’aurai aimé plus que tout que ça marche. Patrick, c’était son nom et je ne m’épancherai pas là-dessus. En effet, notre histoire fut de courte durée. Il m’a trompé, est parti avec l’autre mais étant une femme de caractère, j’ai réussi à faire en sorte que cette femme quitte la ville pour ne plus jamais avoir à la revoir. Premier chagrin d’amour qui sera également le dernier.

Comme nous avions trois ans de différence, cela fut normal que ma petite sœur vienne se joindre à moi. Les joies de la colocation fraternelle comme on dit. J’ai menti à ma petite sœur pour la première fois depuis le début de sa vie. Elle ne cessait de me poser des questions et de savoir si j’allais bien. Mais non, je n’allais pas bien. Un vide s’est créé à nouveau des suites de ma rupture avec Patrick, suite à la mort de mon père qui ne cessait de s’agrandir. Outre l’alcool, les soirées, les coucheries et la cigarette, quelque chose m’aidait à aller mieux. Les petits billets qui te servaient à avoir ce que tu voulais. Tu peux acheter n’importe quoi avec l’argent. Je pouvais avoir tout ce que je voulais grâce à l’argent. L’amour n’est que futilité. L’amitié, mise à part le Judging Club… Toutes les portes s’ouvraient devant nous et je me suis construite une certaine réputation.

Alors que ma sœur était en seconde année de Musicologie, je fus diplômée en droit et devins avocate. L’ambition, gravir les échelons. J’arrivai la première au bureau et je finissais la dernière. Ce fut donc normal que je fus nommée associée du cabinet d’avocat. Je n’avais plus besoin de mentir à mes grands-parents et je leur fis donc un énorme cadeau pour me faire pardonner. Mes affaires ainsi que moi-même déménagèrent en plein cœur de Cambridge. Un peu plus d’indépendance. Les garçons défilaient sans que l’un d’entre eux ne fasse battre mon cœur. Cependant, un garçon a attiré mon attention. Jordan, l’ex petit-ami de ma sœur. Envieuse pour la première fois, je voulais cet homme plus que n’importe quel autre ? Dans quel but alors que je pourrais blesser ma petite sœur ? Mon subconscient s’en fichait. Outre nos soirées karaoké et notre complicité, je sentais que quelque chose était en train de se produire avec Jordan. Attachée ? Certainement pas. Résignée ? Par tous les moyens.
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→ Ton heure de gloire est enfin arrivée, un producteur de cinéma vient de te remarquer dans la rue et te propose de devenir la star de son nouveau film. Que lui dis-tu ? La gloire, est-ce que cela veut dire avoir de l’argent, non mais parce que si c’est ça, j’accepte tout de suite et je signe. Sauf si c’est pour un porno. Je n’ai pas ce genre d’ambitions que quand on tape mon prénom sur Google, on tombe sur mes seins. Je les aime bien, ils sont superbes et bien proportionnés mais je les réserve à des fins différentes.

→ Une pauvre fille en pleurs chante All by myself avec son cornet de glace à la vanille en plein de milieu de la rue retournant tous les regards sur son passage, y compris le tien. Ta réaction ? Je trouve ça très pitoyable en soi. La fille doit souffrir de troubles mentaux pour faire ça en pleine rue. Se faire remarquer de cette façon ? Je lui offre un mouchoir avant de lui filer le numéro d’un psy. Cette fille a besoin d’être soignée, c’est certain.

→ Ton(ta) cousin(e) t'avoue sous l'emprise de l'alcool son attirance pour toi, et tente de t'embrasser. Premières impressions à chaud ? Réactions à froid ? Un peu de retenue mon cher ! Nous ne sommes pas à Oxford. C’est là-bas qu’ils sont consanguins. Je le repousse gentiment en lui renversant ma menthe à l’eau sur la figure pour lui faire comprendre que ce qu’il vient de faire, ce n’est pas distingué.

→ Ton idée du parfait samedi soir : une soirée arrosée au Carling à Oxford, une nuit de folie au Fez Club de Cambridge, une sortie au théâtre de Londres ou une soirée geek avec plat commandé et partie de jeux vidéos avec tes meilleurs potes ? Je suis au Fez Club de Cambridge ou en galante compagnie chez moi. Mais je n’ai pas l’intention de rester seule un samedi soir. Pour qui me prenez-vous ?

→ T'es au confessionnal, tu peux avouer ta pire faute, ou encore un secret particulièrement pesant que tu n'aimerais pas voir révélé. Que dis-tu au père Patrick pour te soulager la conscience ? Je mens à mes grands-parents pour leur extorquer de l’argent parce que j’aime vivre dans le luxe.

→ Le père Patrick était en fait un vrai sociopathe fan de Pretty Little Liars, et t'envoie un sms anonyme où il vous demande de choisir entre un secret révélé qui pourrait anéantir ta réputation ou briser ta famille, et de voler la bague de fiançailles Cartier d'un de vos amis. Après mûre réflexion, qu'est-ce que tu choisis ? Je suis capable de tout pour garder mon secret y compris voler la bague de mon ami. Mais si on me fait chanter trop longtemps ça risquerait de mal finir.

→ C'est le mec (la fille) de tes rêves, tu en es persuadé(e) et pourtant, celui(celle)-ci est en couple avec quelqu'un d'autre. Tu te la joues résigné(e), stratégique, ou éploré(e) ? On veut les détails ! Je dirai stratégique et patiente. Les barrières ne m’ont jamais arrêtée. On peut toujours sauter par-dessus.

→ Dans dix ans, je me vois bien ouvrir un resto spécialité moules frites avec Camille Jules Martin, marié, six gosses et à l'origine d'une toute nouvelle sauce roquefort-épinards et toi, des projets pour l'avenir ? Riche, je serai riche, c’est tout ce que je sais. Les hommes, je ne leur fais plus confiance, tandis que les enfants. MON DIEU. Mais quelle horreur !

→ Et enfin, honnêtement, entre truth ou dare, qu'est-ce que tu préfères ? (oui ça rime !) Dare voyons, je n'ai peur de rien.

→ En pleine soirée baby-sitting, l'adorable petite fille aux cheveux blonds que vous gardez s'installe sur vos genoux et vous demande, d'un air suppliant : « Moi plus tard, je veux être la Reine d'Angleterre. Papa m'a dit que pour pouvoir le faire, il fallait aller à l'université. Mais il a dit aussi qu'il fallait choisir entre Oxford et Cambridge, parce que ce sont elles les meilleures d'Angleterre. A ton avis, il vaut mieux apprendre à devenir Reine à Oxford, ou à Cambridge ? » Ah sweet little girl, si tu regardes sur internet, tu verras que l’université qui est la plus réputée dans le monde est Cambridge. Mais si tu veux faire partie des loosers, tu peux toujours aller à Oxford. Enfin, c’est que certains pensent. Mais je fus la reine de Cambridge et je n’ai pas eu trop de mal à réussir dans la vie.

→ Après avoir écouté votre argumentaire, elle s'interrompt une seconde et fronce étrangement le nez. « Mais, au fait, qu'est-ce que c'est, le Judging Cambridge Club ? » C’est élite de Cambridge. Un club très fermé qui réunit les personnes les plus brillantes et les plus aimées. Un peu comme ton club de Barbie mais en plus grand et plus connu.

→ « Aaaah, d'accord. Je comprends mieux. Et les TroubleMakers, alors ? C'est la même chose ?» Je dirai des vermines mais chacun ses goûts. Juste des adolescents qui ont trop regardé Pretty Little Liars.

→ « C'est bien compliqué tout ça. Mais alors, si je choisis Cambridge et que finalement je préfère Oxford, j'ai le droit de changer en cours de route ? » Oh, bien sûr que non, les transferts ne sont pas acceptés donc choisis bien my dear.

→ « Hm... Bon. Ca m'avance pas beaucoup. Mais en même temps, j'ai le temps. »