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 I am not a porcelain doll [Andrew <3]

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MessageSujet: I am not a porcelain doll [Andrew <3]   I am not a porcelain doll [Andrew <3] Icon_minitimeSam 19 Mai - 17:03

Andrew & Kin
« I'm not a porcelain doll »
[Seuls les administrateurs ont le droit de voir ce lien]



Je sors de l'amphithéâtre, me dépêchant pour éviter d'être emportée par le flot d'étudiants. Le ciel est gris, il pleut des cordes. Tout est morose, comme moi ce matin et je n'ai qu'une envie, rentrer à la maison et m'enfouir sous la couette. Je n'aurais pas dû me lever ce matin, il faisait froid hors du lit et j'aurais pu rester avec Méphisto à regarder des comédies musicales ou à écouter du ABBA. Je ne comprends pas pourquoi je m'obstine à suivre ces cours qui ne sont pas obligatoires, à accepter de faire quelques interventions comme me l'a demandé mon directeur de recherche. Comme si ces petits crétins de première année s'intéressaient plus à ce que je dis qu'à mon décolleté. C'est vrai que comparée au croulant professeur Fitzgerald, je suis plutôt pas mal. Et je ne bave pas. Oui finalement ils ont des circonstances atténuantes. Mon sac sur l'épaule, je me dirige vers la bibliothèque, bien décidée à optimiser mon temps de présence à l'université que je déserte par périodes. Et là je suis dans la mauvaise. Je ne suis pas de bonne humeur, je n'ai envie de rien et j'ai complètement abandonné l'idée de porter du Chanel aujourd'hui. Oui l'heure est grave. J'ai ressorti mon blouson en cuir, un vieux teeshirt piqué à Jimmy avant de quitter le Texas et un slim noir rentré dans des bottines à talons, l'honneur est sauf. Un étudiant m'a fait remarqué en rigolant que j'étais un peu la Kate Moss de Cambridge aujourd'hui. En brune et la drogue en moins ai-je précisé avant de le planter là. Je suis à bout de nerfs. J'ai besoin d'un endroit calme, sans personne pour me parler, j'ai juste envie qu'on me foute une paix royale et de me plonger dans le boulot pour ne penser à rien. Au détour d'un couloir je me fige. J'ai la tête qui tourne. Je respire profondément et fais encore quelques pas. Non ça ne va pas du tout. J'ai l'impression que je vais tomber. Maladroitement je lâche mon sac et m'assois à même le sol, avant de carrément m'allonger et de presser ma joue contre le sol en pierre à la recherche de fraîcheur. Au point où j'en suis, je crois que j'ai abandonné toute fierté. Dans mon malheur, je suis au moins certaine de ne pas être dérangée puisqu'il fait tellement mauvais que personne ne passera par ici vu que ce couloir en extérieur n'est que modérément protégé contre la pluie. J'essaye de me relever mais rien à faire, le moindre geste me donne la nausée et je ne parviens pas à retenir un gémissement de détresse alors que mon front se couvre de sueur.

J'essaye vaguement d'attraper mon téléphone dans ma poche et lorsque je l'ai je le lâche, découragée. Plutôt crever ici que d'appeler un de mes camarades à l'aide. Je ferme les yeux et me mords la langue en sentant la nausée revenir. J'entends des pas mais pour rien au monde je n'ouvrirais les yeux. Par fierté mais aussi parce que lorsqu'ils sont ouverts ça me rend encore plus malade. Je suis pitoyable. Je sens vaguement qu'on déplace mon corps et le moindre mouvement m'arrache des gémissements plaintifs. Je ne veux pas bouger ! J'ai encore plus la tête qui tourne, je veux qu'on me foute la paix et qu'on me laisser crever toute seule dans ce couloir ! On serre ma main, on effleure mon front et je me maudis de ne pas avoir la force de repousser cette personne. Je brûle, je n'ai pas besoin non plus de cette foutue main sur mon foutu front qui doit frôler les quarante degrés ! « Kin? Tu m'entends? Serre ma main s'il te plaît Kin... » J'ouvre les yeux brusquement et les referme bien vite en repoussant sa main. Andrew. De toutes les personnes qui traînent à Cambridge il a fallu que ce soit lui qui tombe sur moi. J'aurais préféré Dayris, même si cette conne ne peut pas me voir et que c'est réciproque au moins elle aurait la décence de me laisser mourir en paix. Mais pas lui ce foutu boy-scout. J'essaye de me relever à nouveau mais retombe lourdement sur le sol. « Fous moi la paix Andrew.... » je marmonne, à moitié dans les vapes. « Je vais b... » Je m'interromps soudain, incapable d'en dire plus. Non je ne vais pas bien. Mais ça va passer, je veux juste qu'on me laisse tranquille et qu'on me laisse seule dans cette humiliante situation que je vais m'empresser d'oublier dès que ce sera possible.

« Je n'irais pas jusque là princesse. » Connard. Parce qu'en plus tu crois que c'est le moment de faire de l'humour ? Doucement il m'aide à me redresser et enfin, j'arrive à atteindre la position assise. Il m'énerve avec ses manières de gentil garçon, il m'énerve à être aussi parfait que je suis imparfaite, il m'énerve parce que malgré le fait qu'il soit un type exaspérant je ne parviens pas tout à fait à le détester. « Ca t'arrive souvent ce genre de malaise? Tu es sujette à la spasmophilie ou aux baisses de tension? » Je ne réponds pas et attrape mon sac. Prenant bien garde à ne pas le regarder dans les yeux, je fouille presque fébrilement jusqu'à trouver mon paquet de cigarettes et mon briquet. Les mains tremblantes, j'arrive à en attraper une mais au moment de l'allumer les tremblements se font si forts que je la lâche et qu'elle roule sur le sol pavé. Je sens une boule dans ma gorge et là je panique. Hors de question de fondre en larmes devant lui ! Bon gré, mal gré, je m'accroche au mur et essaye de me mettre debout. Je vacille un instant et après avoir inspiré profondément j'attrape mon sac je lui tourne le dos. Il ne va pas me lâcher, je le sais. « Non, non et non. Voilà tu as tes réponses. » je finis par lâcher. « Sur ce, bonne journée. » j'ajoute avant de faire trois pas et de retomber à genoux. Un chapelet de jurons m'échappe et je tape du poing sur le sol. Ok j'ai peut être légèrement sous-estimé la situation. Non seulement je suis lamentable mais aussi pathétique.

Doucement, sans prêter attention à ma mauvaise humeur, il m'attrape et me fait asseoir, dos à un mur pour que je puisse m'y appuyer. Je le hais. Je déteste être malade et je déteste qu'on me materne. J'ai déjà un père ultra-protecteur, pas la peine de me traiter comme une petite chose fragile ! j'ai envie de lui hurler. Mais j'en suis bien incapable. Il s'assoit en face de moi et je meurs d'envie de lui écraser mon poing sur le nez pour qu'il cesse de sourire comme un crétin. Il a de la chance que le moindre mouvement me coûte un effort surhumain et que je ne veuille pas me ridiculiser davantage en le ratant. « Je ne crois pas que tu sois en mesure d'aller bien loin Kin. Alors s'il te plaît, laisse moi t'aider. » Il me regarde fixement et moi je regarde ailleurs, franchement gênée. Andrew est quelqu'un de profondément gentil et même si c'est un coureur de jupons de première catégorie, il est adorable et très sexy. C'est justement là qu'est le problème. Je ne veux pas rester en sa présence plus de temps que nécessaire et là c'est déjà trop pour moi. « Depuis combien de temps t'as pas mangé? » « J'en sais rien » je lâche d'un ton monocorde. « T'as pas mieux à faire que de m'emmerder, Brown ? » je fais d'un ton acide. Je suppose qu'il sait que lorsque j'utilise le nom de famille de la personne à laquelle je m'adresse au lieu de son prénom, c'est que je ne suis pas dans d'excellentes dispositions pour la conversation. « Et qu'est ce que ça peut bien te faire hein ! » je finis par cracher. « Je ne t'ai pas demandé de te mêler de ma vie ! ». Je suis au bord des larmes et je ne veux pas craquer. Pas devant lui. Je ne veux pas qu'il me voit encore plus fragile. Je ne peux pas. Il me tend une barre de céréales. « Mange ça déjà. Ordre du docteur. » Je secoue la tête, têtue comme une mule. Alors là, hors de question. Rien que l'idée d'absorber de la nourriture me soulève le coeur. « Ceci dit, je ne me mêle pas de ta vie Eastwood. Simplement je n'ai pas pour habitude de laisser les gens agoniser sous les porches humides, que veux-tu, déformation professionnelle ou je suis trop bien élevé. Alors arrête de faire ton emmerdeuse. » Je le laisse parler, incapable de répondre, tentant de juguler les vagues de nausée qui me secouent de l'intérieur. Je suis une emmerdeuse. Première nouvelle. Et lui un sale petit enfoiré qui se mêle de ce qui ne le regarde pas. « De toute façon, je ne bougerai pas d'ici tant que je ne serais pas certain que tu vas mieux. » Un putain d'enfoiré qui me fait devenir très vulgaire. J'essaye de le repousser du plat de la main. J'échoue lamentablement et je laisse tomber. Je regarde ailleurs. Je suis fatiguée. Cette histoire me tue à petit feu et moi j'aimerais une mort rapide et sans douleur. Je sais bien que ce n'est pas sur Andrew que je devrais passer ma colère. Mais je suis trop lâche pour aller sonner chez lui et lui coller mon poing dans la figure et lui dire d'aller se faire foutre lui et sa connasse de secrétaire. « Je n'y arrive pas. A manger. » je finis par murmurer. « J'ai essayé mais ça ne passe pas » . Je ramène mes genoux contre ma poitrine et enfouis mon visage dans mes bras. « S'il te plaît Andrew, va-t-en. » je fais d'une voix sourde. Oui va-t-en avant que je ne fonde en larmes.

Je veux qu'il parte. Je veux qu'il... Andrew s'assoit à côté de moi et m'entoure d'un de ses bras. Je serre les dents de toutes mes forces mobilisant toute mon énergie pour ne pas pleurer. « Tu devrais essayer de la soupe ou de la purée. Ou de la glace même. Ou de petites quantités des plats que tu préfères, joliment arrangé. Pour te donner envie de le manger. » C'est horrible ce que je peux me sentir faible et pathétique. Surtout quand il se montre aussi gentil avec moi. Qu'il supporte sans broncher mon caractère de chien. Qu'il se fiche pas mal que je l'évite depuis qu'on a passé une nuit ensemble. Cinq ans et des poussières. Cela fait cinq ans que je l'évite comme la peste. Depuis ma première année de fac. « Je ne te veux aucun mal Kin, je te le promets, je suis juste là pour t'aider. » Je craque et fonds en larmes. Incapable de me contenir davantage, je me blottis contre lui et laisse éclater ce chagrin que je contiens depuis mon retour. Je ne me suis pas laissée aller depuis que j'ai revu Rose. Je n'ai pas versé une larme. Mais là, Andrew est arrivé à faire tomber mes dernières défenses. Je le déteste. J'aurais dû tomber amoureuse d'un type comme lui. D'un type bien. « Je suis désolée... désolée... j'aurais dû... » je balbutie entre deux sanglots. Je m'accroche à lui comme à une bouée de sauvetage. S'il me lâche, je ne me relèverais pas je le sais. Je ne peux pas. Je sais que je ruine actuellement sa chemise mais peu m'importe, j'ai besoin qu'il continue à me serrer contre lui. J'étais brûlante il y a quelques minutes et maintenant je tremble de froid. Je n'arrive plus à parler. « Chut, ça va aller. C'est pas grave. » Et pourtant j'aimerais tellement m'excuser de la manière dont je l'ai traité. Si je ne l'avais pas fait alors peut être que ma vie serait bien différente maintenant. C'est grave, je l'ai ignoré pendant près de cinq ans alors qu'on a couché ensemble. J'essaye de lui dire mais je n'y arrive pas, ma voix se bloque et ma respiration est trop irrégulière pour me le permettre. Trop irrégulière pour que j'arrive à respirer normalement aussi. Je n'arrive pas à me calmer et l'air commence à manquer. Je panique, je m'accroche à Andrew, complètement désarmée et incapable de l'appeler au secours. Et plus je panique et moins j'arrive à contrôler mon souffle. Et plus l'air me manque. Et plus je panique. Je m'effondre contre lui.

Je m'accroche à son regard désespérément. Je m'en veux. J'ai besoin de lui et je m'en veux de ne pas être capable de me débrouiller seule. Il n'aurait jamais dû passer par là, ni même s'arrêter. J'ai été odieuse avec lui, il aurait dû continuer sa route et je n'aurais pas craqué comme ça. « Calme-toi... Ca va aller, respire. Je suis là Kin, ne t'inquiète pas. Inspire, détends-toi. » Je gémis et m'accroche plus fort à lui. J'essaye... j'essaye vraiment, mais c'est trop dur, je n'arrive pas à me débarrasser de cette peur panique qui me prend aux tripes. « Respire là dedans, tranquillement, doucement. Tout va bien... » Il pose un sac en papier sur ma bouche et j'obtempère sans broncher. Au début ça ne marche pas. Puis les minutes passent et je me calme. Les larmes continuent à couler mais ma respiration est plus régulière. J'ai la tête qui tourne, sûrement parce que je me suis mal oxygénée mais ça devrait passer. Enfin je lâche le sac et ferme les yeux, blottie contre Andrew, encore tremblante. Je ne sais pas quoi dire. J'attrape maladroitement sa main et la presse doucement. Je ne peux pas parler. Je ne sais pas quoi dire, j'aimerais qu'il me dise quoi faire. J'aimerais aussi tout lui dire, mais je ne peux pas. Non, seuls Jimmy et Rose sont au courant. Mais ils ne sont pas là. Et je me vois mal aller jusqu'à Oxford dans mon état, alors au Texas ! Je veux juste rentrer à la maison et me coucher. « Merci... » Finalement ça m'a coûté moins que je le pensais. Il dépose un baiser sur mes cheveux et je me blottis un peu plus contre son torse. Andrew est un type bien. Le genre de type qui plairait même à mon père, même à Rose. Le genre de type qui vous tend la main, même si on lui a fait les pires crasses. Je me suis contentée de l'ignorer quoi ? Cinq ans ? Je suis un monstre d'égoïsme et de lâcheté. « Mais de rien, tout le plaisir est pour moi. Enfin, je préférerais éviter que ça se reproduise donc pense à te nourrir de temps en temps. Et puis dormir aussi, c'est plutôt bon pour la santé. » Je baisse les yeux. Comment lui dire que je n'ose pas fermer l'oeil, que lorsque j'arrive enfin à dormir je fais des cauchemars, qu'il n'y a que quand je suis trop épuisée pour réfléchir que j'ai droit à un sommeil sans rêve ? Je ne dis rien et me contente de trouver un soudain intérêt à mes pieds. « Et peu importe ce qui te fait pleurer comme ça, ça n'en vaut pas la peine. Mais si tu as besoin de moi... » Je relève la tête et le fixe d'un air mi-étonné, mi-attristé. Il est trop gentil pour son propre bien et pour ma santé mentale. Je préfère presque quand les gens se comportent comme Rose et me secouent. Ce qui a tendance à me faire oublier mes problèmes sur l'instant. Certes ça ne les règle pas mais c'est mieux que rien. « Je suis désolée » je répète en le fixant d'un air presque effrayé. Effrayé par ce que je vais dire. « Mais j'avais peur pour ma réputation et... et passer pour frigide me paraissait être la meilleure des options, c'était plus prudent... je n'aurais pas dû t'ignorer » j'avoue avant de baisser les yeux. « J'aimerais que... que tout ça s'arrête... je suis fatiguée.» .

Il sourit. Ce type est un sain et je déteste ça. Je me sens tellement misérable à côté de lui. J'aurais voulu être quelqu'un sur qui compter moi aussi. Ne pas être lâche. Je n'aurais jamais dû tomber amoureuse, tout est parti de là. J'aurais dû m'envoyer en l'air avec tous les mecs de Cambridge et d'Oxford. Tiens et même proposer un plan à trois à Tristan et Andy pendant que j'y suis. Je n'aurais jamais dû Le laisser me rendre à ce point dépendante de lui. « Je savais bien que tu n'étais pas frigide au fond. » Je rougis légèrement. Oh ça oui il le sait. Une nuit, mais je m'en souviens parfaitement bien. Et je ne devrais pas m'en souvenir sous peine de virer complètement folle. « Je ne sais pas ce qui t'arrives et je ne te demande pas de me raconter de toute façon, mais si ça t'épuise tellement et que tu peux y mettre un terme, fais le. D'un point de vue purement médical, cette situation quelle qu'elle soit ne te réussit pas. » Je le dévisage sans rien dire et accepte de le fixer dans les yeux. « Allez arrête de pleurer ma belle, tu vas finir par me rendre triste aussi. » J'hésite. Je me lance. « J'ai essayé... je te jure que j'ai vraiment essayé ! » j'ajoute d'un ton cette fois vraiment effrayé. « Je suis partie six mois et ça n'a fait que repousser le problème. » Je me prends la tête entre les mains avec un gémissement douloureux. J'ai besoin de le dire. Papa avait peut être raison, je devrais peut être voir un psy. Mais rien à faire, je bloque. Parler à un étranger me déprime encore plus. Mais j'ai besoin de dire ce que je ressens et ce n'est pas à Rose que j'irais me confier après le fiasco du gâteau au gingembre. « Hey, hey, tu n'as pas de comptes à me rendre, je suis désolé si cette discussion fait resurgir des choses dont tu n'as pas envie de parler... Tu es revenue différente Kin, ça se voit. Et c'est peut être pas si mal. Je suis sûr que tu as le courage nécessaire pour affronter ton problème. T'es une catcheuse non? Une petite battante.» J'ai soudainement envie de lui coller ma main dans la figure. Ce n'est pas très gentil je sais. Surtout qu'il a été adorable. Et très sympa de ne pas me marcher dessus quand j'étais par terre ni de me sauter dessus à pieds joints. Chose que j'aurais fait à sa place. Je relève la tête et me tourne soudainement vers lui. « Sept mois » je lâche d'une voix atone. « Sept mois, vingt-deux jours et presque dix heures que je n'ai pas eu la moindre relation sexuelle. Et non en effet je n'étais pas frigide, juste que je préférais m'envoyer en l'air avec le meilleur ami de mon père qui m'a, soit dit en passant, brisé le coeur après deux ans de baise mémorable. Alors non, je n'ai pas le courage nécessaire pour affronter le problème. » .Je ramasse mon paquet de cigarettes, mon briquet et m'en allume une, vaguement en colère contre Andrew mais surtout contre moi. Qu'est-ce qu'il m'a prit de lui dire ça ! Et je crois qu'il est pour le moins surpris. Si je n'étais pas en train de me dire qu'un suicide à coups de doliprane est tout bonnement ridicule, je rirais sûrement. Je n'ai que ça dans mon armoire à pharmacie. J'aspire une bouffée de nicotine et je ferme les yeux. Terminée la cigarette post-coïtale. Depuis longtemps. Je n'ai jamais considéré le sexe comme étant indispensable tant que j'avais ma dose. Mais là j'avoue que je commence légèrement à trouver le temps long. Mais alors juste légèrement. Ce n'est pas tant l'abstinence qui me fait mal. Juste que j'aimais -j'aime- énormément Rowan. Que nos conversations me manquent. Que j'aimais lire dans son regard cette adoration presque palpable quand il me voyait. « Hum certes... Tu veux que je fasses ou dises quelque chose? » Je hausse les épaules. « Ne le dis à personne c'est tout. » Je ne tiens pas à ce que toute la fac soit au courant. Je jette ma cigarette, soudain dégoûtée par cette odeur âcre et entêtante. « C'est de toi dont j'aurais dû tomber amoureuse. » je fais soudain. « Pas lui. J'aurais dû tomber amoureuse d'un type bien » . Les larmes recommencent à couler sur mes joues mais peu m'importe. Je regarde la pluie tomber, j'ai froid et je vais attraper une pneumonie avec un peu de chance. Je suis toujours incapable de me lever. « Tu devrais y aller, j'ai suffisamment abusé de ton temps » je lui dis d'une voix que j'aimerais être assurée, amis qui évidemment ne l'est pas.

« Comme si j'allai te laisser agoniser dehors avec ce temps. Je ne veux pas aller en taule pour non assistance à personne en danger moi. » Il pose son manteau sur mes épaules. Andrew Jackson Brown, je te maudis. Alors qu'il m'aide à me relever, je vacille et me raccroche à lui comme je le peux, un peu vexée de ne toujours pas être capable de me débrouiller seule. « J'ai cours dans pas longtemps, mais je te dépose à la cafétéria et je te paie un café avant. » Je secoue la tête et je m'apprête à protester quand il me refile sa foutue barre de céréales. Il ne lâche jamais l'affaire ? « Et tu mangeras ça. Pour me faire plaisir. » Je regarde ailleurs. Je sais que je vais finir à l'hosto si je continue comme ça. Avec des perfusions plein les bras. « Je ne suis pas sûre... de pouvoir affronter les regards des autres. » Je finis par avouer en regardant mes pieds. « Je... je vais rentrer chez moi » j'ajoute en essayant de lui rendre son manteau. J'ai envie de m'enfuir, chose impossible dans mon état. Mais toute sa gentillesse me met profondément mal à l'aise. Déjà que je viens de lui expliquer de but en blanc la nature de mon problème, j'ai peur de faire davantage de conneries. Comme de lui dire qu'après toutes ces années j'ai encore un faible pour lui, chose qui m'a empêchée de lui écraser le nez avec mon poing, par exemple. Malheureusement Andrew est aussi têtu que moi et il ne fait que m'envelopper un peu plus dans son manteau. Je lui en suis reconnaissante, je suis gelée, mais d'un autre côté j'ai un peu peur qu'il attrape froid et je m'en voudrais terriblement si cela devait arriver. Oui je suis le genre de fille à pleurer pour peu qu'on attrape un rhume, c'est pathétique. « Je te dépose? Ce n'est pas vraiment une question. » Je réponds à son sourire par un soupir las. Il a gagné. Je ne suis pas en mesure de lui résister davantage, de toutes manières j'ai déjà du mal à garder les yeux ouverts. Fort heureusement vu l'horrible temps, il n'y a personne sur le parking (et allez savoir pourquoi je suis venue à pied ce matin) et donc personne pour me voir dans cette délicate situation. J'ignore pourquoi je m'accroche encore à ces bribes de réputation qu'il me reste encore. Ni pourquoi je m'obstine à ne pas vouloir être vue en compagnie d'Andrew. Pendant tout le chemin je me perds dans mes pensées et lorsque nous arrivons devant ma porte, je sursaute. Déjà ? Je lance un regard perdu à Andrew avant de déverrouiller la porte puis lui lance d'une petite voix d'entrer. Je vais m'écrouler sur le canapé et ne bouge plus. Tant pis si je dégouline je ne suis pas à ça près. Méphisto grimpe sur la table et me fixe d'un air désapprobateur. « Continue à me regarder comme ça et je te fous dehors suppôt de Satan. » je menace. Monsieur Chat miaule puis trottine vers Andrew avant de l'examiner soigneusement, hésitant à s'approcher davantage, voulant très certainement se forger une opinion sur cet intrus avant de le laisser faire un pas de plus sur son territoire. « Ne te laisse pas impressionner Andrew. Méphisto est une vraie charogne » je lance en fronçant les sourcils.

« Je ne suis pas impressionné mais euh, je suis allergique aux chats. Pour l'instant ça a l'air d'aller... Tu as besoin de quelque chose avant que je file? » Je souris faiblement et fixe Andrew d'un air presque triste. Je n'ai pas envie qu'il parte. Je n'ai pas envie de me retrouver seule ici. « Méphisto est un vrai démon mais c'est un chat anti-allergique. Il a au moins une qualité » . Papa a fait attention aux moindres détails. Un félin ultra-possessif, anti-allergique, qui ne perd pas trop ses poils et qui a des goûts de luxe. Monsieur Chat râle et trottine vers moi, grognon, me griffe légèrement la main. Je grimace et lui tire la queue avant de le regarder filer dans le bureau, son fief, son royaume. « Merci de m'avoir ramenée » je murmure. Mais je n'arrive pas à lui dire de s'en aller. Je me roule en boule et je ferme les yeux. Avec un peu de chance, je vais m'endormir et me réveiller dans deux jours. Ou ne pas me réveiller du tout. Oui ce serait bien. Pour m'éviter toute nouvelle humiliation, déconvenue ou alors qu'on me brise le coeur, encore. La boule dans ma gorge se rappelle à mon bon souvenir et je serre les dents. J'ai suffisamment abusé de sa gentillesse pour le prochain millénaire. Je ne dois pas me remettre à pleurer. Sinon il ne va jamais partir. « ... ça va aller c'est promis. Claque la porte en partant s'il te plaît. » je fais dans un souffle. Je vais rester là et dormir. Comme il m'a dit de le faire. Manger je ne sais pas. Je m'en sens incapable. Mais dormir je le ferais. J'ouvre les yeux et le regarde s'agenouiller près de moi. J'ai vraiment envie de pleurer et de me blottir à nouveau contre lui. Parce que finalement, quand j'étais dans ses bras j'étais bien. J'avais l'impression de compter un peu, qu'on s'inquiétait pour moi. Qu'on se préoccupait de mon sort finalement. « Je repasse après mon cours, d'accord? Je te ramène quelque chose à grignoter? » Je me mords violemment la lèvre inférieure pour ne pas fondre en larmes. Et je hoche la tête doucement, comme une gamine. J'ai l'impression d'être une gamine clouée au lit par une mauvaise grippe. Je n'aime pas qu'on me materne et pourtant là j'en ai terriblement besoin. « De la glace ? » je demande d'un ton incertain, pas vraiment sûre que ce soit le régime le plus indiqué pour reprendre des forces. Il me sourit. Et je glisse ma main dans la sienne. Et l'instant d'après, je m'endors.


Dernière édition par Kin Eastwood le Lun 21 Mai - 8:42, édité 14 fois
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MessageSujet: Re: I am not a porcelain doll [Andrew <3]   I am not a porcelain doll [Andrew <3] Icon_minitimeSam 19 Mai - 17:34

Evidemment Josh ne vient pas au cours de seize heures. Evidemment il veut que je lui envoie les notes que je ne manquerai pas de prendre, parce que, évidemment, je suis un brave garçon et moi je ne rate jamais un cours. En vérité, je n'en ai pas manqué un seul depuis que j'étudie ma spé. Enfin pas que je me souvienne et ça tient de l'exploit par ici. Alors, oui, à qui d'autre demander pareil service? Au moins je suis fiable dans un domaine, c'est déjà ça. Et le patron du magasin qui veut que je prennes des heures de remplacement samedi matin, juste après l'entraînement d'aviron. Dieux, heureusement que je ne dors pas beaucoup, les journées sont beaucoup trop courtes si on s'octroie huit heures de sommeil. Je pianote sur mon Iphone, envoyant des sms plus ou moins rageurs à mon camarade et essayant de faire rentrer toutes mes obligations sur mon planning. Tâche ardue. Il se met à pleuvoir des cordes et pour éviter d'abîmer ce petit jouet qui m'a coûté les yeux de la tête, je cours m'abriter sous un porche, lâchant un juron fort imagé contre ce maudit temps anglais. Je parviens finalement à faire rentrer aviron, travail, révision et rendez-vous dans mon emploi du temps de samedi et dresse la tête avec un sourire satisfait en rangeant mon téléphone. Pour voir une jeune fille s'effondrer contre un mur. Mes instincts protecteurs et ma formation de médecin reprenant le dessus je me précipite vers elle. Elle a eu de la chance que je sois passée par là, les lieux sont pratiquement déserts.

Brusquement, je reconnais cette chevelure brune et ses traits fins et ne peut contenir ma surprise. Si je m'y attendais ! Kin Eastwood, presque méconnaissable avec son look pseudo rock'n roll et dépourvue de tout accessoire de luxe. Mais je n'ai pas le temps de m'étonner plus longtemps, c'est son état qui m'inquiète. Je m'agenouille près d'elle et l'allonge en position latérale de sécurité, craignant qu'elle ne s'évanouisse. Je prends sa main avec douceur et lui caresse le front de l'autre « Kin? Tu m'entends? Serre ma main s'il te plaît Kin... » Je prends son pouls avec un sourire rassurant, mon sourire de docteur comme dit ma mère. Son coeur bat un rien trop vite et je n'aime pas beaucoup ces tremblements qui l'agitent. Les nerfs. Spasmophilie? Crise d'angoisse? Rien de très grave a priori, mais je ne suis tout de même pas rassuré. Dans un geste faiblard, elle tente de me repousser et lâche avec toute la conviction possible « Fous moi la paix Andrew.... » Bon elle m'a reconnu et elle m'envoie balader, au moins elle ne délire pas et a encore pleinement conscience de son environnement. C'est toujours ça. « Je vais b... » Les mots s'étranglent dans sa gorge et la contredisent. Je souris discrètement, presque amusé de la voir aussi opiniâtre dans un moment pareil. Délicatement, je passe mon bras dans son dos et l'aide à se redresser, ce qu'elle cherchait visiblement à faire depuis quelques instants déjà. « Je n'irais pas jusque là princesse. » Gentiment moqueur, je l'aide néanmoins à s'adosser contre le mur et reprends mon sérieux tout médical « Ca t'arrive souvent ce genre de malaise? Tu es sujette à la spasmophilie ou aux baisses de tension? » Avec une mauvaise foi rare et diablement féminine, elle ne me répond pas et entreprend de s'allumer une cigarette. En voilà une bonne idée. Je ne dis rien toutefois, sentant bien que ses gestes saccadés et fébriles auront raison de sa tentative avant mes vaines paroles. La clope tombe sur le sol, de plus en plus humide et la pauvre Kin semble au bord de la crise de larmes. Je vais pour faire un geste de réconfort, mais elle s'accroche au mur de toutes ses faibles forces et parvient à se redresser. Je me lève à mon tour, dans un mouvement souple et facile. Elle titube sur ses talons, chose que je ne l'ai jamais vu faire depuis toutes ces années. « Non, non et non. Voilà tu as tes réponses. » lance-t-elle sans me regarder. Bon, voilà qui élimine les causes purement médicales. Je doute qu'elle soit atteinte d'une quelconque maladie ou qu'elle fasse de l'anémie. Je me vois mal demander d'ailleurs.

« Sur ce, bonne journée. » Sur ce elle fait deux pas misérables et s'écroule à nouveau. Cruelle ironie. Je me précipite vers elle une nouvelle fois, malgré sa mauvaise humeur, je ne peux pas me résoudre à la laisser seule dans cet état. Avec toute la douceur dont je suis capable, je la fais s'asseoir sur le sol à la propreté douteuse, puis m'assois en tailleur face à elle, un mince sourire sur les lèvres. « Je ne crois pas que tu sois en mesure d'aller bien loin Kin. Alors s'il te plaît, laisse moi t'aider. » Je regarde ses cernes immenses, dissimulées à la va vite sous une petite couche de maquillage et sa silhouette maigrichonne. Elle n'a jamais été très épaisse, mais là, elle fait peine à voir. Ca, sa mine fatiguée, le changement de look. Visiblement, il n'y a pas que physiquement qu'elle ne va pas bien. Mais parons au plus urgent. « Depuis combien de temps t'as pas mangé? » Elle me lance un regard assassin et siffle méchamment « J'en sais rien. T'as pas mieux à faire que de m'emmerder, Brown ? » Je hausse un sourcil, dubitatif. Je l'emmerde là? J'aimerai bien voir ce que ça donne quand on la fait, mais alors vraiment chier. « Et qu'est ce que ça peut bien te faire hein ! Je ne t'ai pas demandé de te mêler de ma vie ! » Houla, un peu drama queen sur les bords la demoiselle. Je lève les yeux au ciel d'un air distrait et fouille dans ma sacoche, avant de finalement mettre la main sur une barre de céréales que je lui tends d'un air autoritaire « Mange ça déjà. Ordre du docteur. » Je souris malicieusement, ne me laissant pas abattre par son sale caractère. Si j'avais dû m'incliner à chaque fois qu'une fille m'a envoyé chier, j'aurais passé ma vie à me traîner à quatre pattes. « Ceci dit, je ne me mêle pas de ta vie Eastwood. Simplement je n'ai pas pour habitude de laisser les gens agoniser sous les porches humides, que veux-tu, déformation professionnelle ou je suis trop bien élevé. Alors arrête de faire ton emmerdeuse. » J'ajoute d'un ton résolu « De toute façon, je ne bougerai pas d'ici tant que je ne serais pas certain que tu vas mieux. »

Elle refuse obstinément la barre de céréales mais je la pose près d'elle néanmoins, estimant quasiment vital qu'elle se nourrisse. Elle a l'air d'un zombie. Un zombie très charmant mais néanmoins pâle et mal en point. Encore une fois, elle tente de me repousser faiblement, mais je ne saurais dire si c'est le coeur ou la force qui n'y est pas. On va dire le coeur pour flatter mon ego. « Je n'y arrive pas. A manger. J'ai essayé mais ça ne passe pas. » dit-elle finalement, avant de ramener ses genoux contre elle et d'y enfouir sa tête. Oh non. Ne pleure pas Kin, ne pleure pas. Je déteste quand les filles pleurent. Je ne le supporte vraiment pas. « S'il te plaît Andrew, va-t-en. » Certainement pas. J'en suis pas capable de toute façon. Je m'installe à ses côtés contre le mur et passe timidement un bras autour de ses épaules. Je ne sais pas ce qui la met dans cet état, mais ça me fend le coeur. « Tu devrais essayer de la soupe ou de la purée. Ou de la glace même. Ou de petites quantités des plats que tu préfères, joliment arrangé. Pour te donner envie de le manger. » Je resserre un peu mon étreinte et chuchote doucement « Je ne te veux aucun mal Kin, je te le promets, je suis juste là pour t'aider. » Visiblement secouée et à fleur de peau, elle finit par craquer. Elle fond en larmes comme si elle n'avait jamais pleuré de sa vie, laissant couler des torrents de pleurs qui me brisent un peu plus le coeur à chaque sanglot. Je crois que je n'ai jamais rien vu de plus terrible qu'une fille qui pleure. Je la prends plus franchement dans mes bras, la laissant inonder ma chemise de ses larmes et de son maquillage qui coule. « Je suis désolée... désolée... j'aurais dû... » Je lui tapote le dos, ose une caresse dans ses cheveux et la serre doucement contre moi. « Chut, ça va aller. C'est pas grave. » Je ne sais pas exactement de quoi elle s'excuse, peut-être de la façon dont s'est terminé notre première entrevue. Mais ça fait tellement longtemps... Je ne dis rien de plus, me contentant de la tenir près de moi en attendant qu'elle se calme, la laissant pleurer tout son soûl. Le spectacle est d'une infinie tristesse mais on voit bien qu'elle en a besoin. Elle s'agrippe à moi de toutes les forces qui lui restent et je continue à la tenir tendrement, me voulant le plus rassurant possible. Ses sanglots sont terribles à entendre et sa respiration s'affole. Elle commence à suffoquer et quand je pose les yeux sur elle, paraît en proie à la panique la plus totale. Crise d'angoisse d'une quelconque nature. Je la berce doucement, respirant calmement tout contre elle « Calme-toi... Ca va aller, respire. Je suis là Kin, ne t'inquiète pas. Inspire, détends-toi. » Je farfouille d'une main dans ma sacoche et finit par mettre la main sur le petit sac en papier qui emballait mon pain au chocolat de ce matin. Ca fera l'affaire. Je le secoue pour éliminer toutes les miettes et le défroisser un peu, puis le place sur sa bouche « Respire là dedans, tranquillement, doucement. Tout va bien... » Seigneur Dieu, j'ai bien fait de passer par là moi !

Avec difficulté, elle s'applique à ralentir sa respiration saccadée, puis après quelques minutes d'efforts et de gestes rassurants de ma part, elle parvient à se calmer, à reprendre son souffle. Elle semble encore un peu chancelante mais sa crise de panique est passée. Le pauvre sac en papier s'échoue sur le sol et les larmes continuent de perler sur ses joues. Je ne sais pas ce qui la met dans un tel état, mais j'aimerai beaucoup pouvoir l'aider. Peut-être est-ce une peine contre laquelle je ne peux rien, mais il m'est presque insupportable de la voir pleurer de la sorte sans rien faire. Elle prend ma main et je réponds à la pression avec douceur, un vague sourire sur les lèvres. On dirait qu'elle commence à se sentir mieux. Du moins que son malaise est passé. « Merci... » chuchote-t-elle. Je me permets de déposer un baiser dans ses cheveux humides et réponds d'un ton le plus enjoué possible « Mais de rien, tout le plaisir est pour moi. Enfin, je préférerais éviter que ça se reproduise donc pense à te nourrir de temps en temps. Et puis dormir aussi, c'est plutôt bon pour la santé. » Dit l'insomniaque chronique. Ouais bon, faites ce que je dis pas ce que je fais hein. J'ajoute, un tantinet plus sérieux « Et peu importe ce qui te fait pleurer comme ça, ça n'en vaut pas la peine. Mais si tu as besoin de moi... » Je laisse ma phrase en suspens, ne sachant pas trop quoi lui dire. Après tout, nous ne sommes pas parlé depuis... quoi, cinq, six ans? Et elle a royalement pris soin de m'éviter jusque là. Mais que voulez-vous, je suis une bonne poire. Elles auront ma peau ces nanas. Elle lève les yeux vers moi avec une expression indéchiffrable, empreinte de tristesse, de surprise mais aussi de... peur? Peut-être, je ne saurais vraiment dire, la pauvre est en pleines montagnes russes émotionnelles. « Je suis désolée » dit-elle encore une fois. J'ai à peine le temps de hocher la tête pour signifier que ce n'est rien qu'elle poursuit « Mais j'avais peur pour ma réputation et... et passer pour frigide me paraissait être la meilleure des options, c'était plus prudent... je n'aurais pas dû t'ignorer. J'aimerais que... que tout ça s'arrête... je suis fatiguée. » Je ne suis pas certain de saisir toutes les subtilités de ses excuses, mais au moins, elle s'est excusée. C'est déjà bien. Mieux vaut tard que jamais comme qui dirait. Je lui souris néanmoins et rétorque « Je savais bien que tu n'étais pas frigide au fond. » Je lui donne un léger coup dans l'épaule avec un rire bref et ajoute « Je ne sais pas ce qui t'arrives et je ne te demande pas de me raconter de toute façon, mais si ça t'épuise tellement et que tu peux y mettre un terme, fais le. D'un point de vue purement médical, cette situation quelle qu'elle soit ne te réussit pas. » D'une main bienveillante j'essuie délicatement ses joues encore inondées de larmes et tente de capturer son regard fuyant « Allez arrête de pleurer ma belle, tu vas finir par me rendre triste aussi. »

« J'ai essayé... je te jure que j'ai vraiment essayé ! » Sa voix paniquée m'alarme, je ne voudrais pas qu'elle refasse une petite crise de Dieu sait quoi. « Je suis partie six mois et ça n'a fait que repousser le problème. » Elle se prend la tête dans les mains dans un geste théâtral pour souligner son désespoir. La sobriété incarnée mademoiselle Eastwood. Mais je n'ai malheureusement pas le coeur à rire. Je passe doucement ma main sur son épaule, essayant de la réconforter comme je peux « Hey, hey, tu n'as pas de comptes à me rendre, je suis désolé si cette discussion fait resurgir des choses dont tu n'as pas envie de parler... » Mais comme elle s'est librement confiée à moi, j'ose une remarque « Tu es revenue différente Kin, ça se voit. Et c'est peut être pas si mal. Je suis sûr que tu as le courage nécessaire pour affronter ton problème. T'es une catcheuse non? Une petite battante. » Visiblement agacée, elle se tourne vers moi et lâche d'une voix sans timbre « Sept mois » Je la regarde sans comprendre, mais l'explication ne tarde pas. « Sept mois, vingt-deux jours et presque dix heures que je n'ai pas eu la moindre relation sexuelle. Et non en effet je n'étais pas frigide, juste que je préférais m'envoyer en l'air avec le meilleur ami de mon père qui m'a, soit dit en passant, brisé le coeur après deux ans de baise mémorable. Alors non, je n'ai pas le courage nécessaire pour affronter le problème. » Holy shit. Déjà que je ne sais pas quoi dire à Sara quand elle m'annonce que son copain est a) un connard b) trop gentil c) trop collant etc, qu'est-ce je peux bien dire à Kin? Et sept mois? Ca fait... Ca fait presque un an ça. C'est long. Oh putain c'est long. Une part de moi se proposerait volontiers pour remédier au problème, mais je ne suis pas certain que la plaisanterie fasse mouche. Je la regarde allumer une cigarette, encore hébété. Sept mois. Le meilleur ami de son père et sa peine de coeur tout ça, ok, un problème existentiel de filles s'il en est. Et il n'y a rien à dire à ça. Si j'ai appris une chose, c'est que les filles n'écoutent jamais les conseils qu'on leur donne. Quand un gars vous demande conseil, c'est qu'il en a vraiment besoin, qu'il vous écoutera parce qu'il ne se confie pas à vous par hasard. Les filles... Allez savoir ce qui se passe dans leur tête. « Hum certes... » Belle répartie Brown. « Tu veux que je fasses ou dises quelque chose? » C'est encore l'option la plus sûre que j'ai pour éviter de me prendre une baffe ou de me faire hurler dessus sans savoir pourquoi. Même si le résultat n'est pas garanti.

« Ne le dis à personne c'est tout. » Je hoche la tête, ça me semble évident. Je ne vois pas qui ça intéressait d'une part et d'autre part, je me doute bien que ce n'est pas le genre de choses qu'elle aimerait voir colporter à son sujet. « C'est de toi dont j'aurais dû tomber amoureuse. » lâche-t-elle brusquement. Je ne peux retenir un rire amusé alors qu'elle continue « Pas lui. J'aurais dû tomber amoureuse d'un type bien » Cela fait-il de moi un type bien? Bon, je n'aurais pas perdu ma journée moi. Réconcilié avec une fille qui a refusé de me parler pendant des années au point qu'elle s'autorise à me complimenter. En voilà une réussite. « Tu devrais y aller, j'ai suffisamment abusé de ton temps » Elle frissonne dans cette espèce de corridor à moitié ouvert, alors que la pluie s'abat encore et toujours sur la faculté. « Comme si j'allai te laisser agoniser dehors avec ce temps. Je ne veux pas aller en taule pour non assistance à personne en danger moi. » Je quitte mon manteau assez épais et l'enveloppe dedans, tout en l'aidant à se redresser. « J'ai cours dans pas longtemps, mais je te dépose à la cafétéria et je te paie un café avant. » Elle n'a pas trop le choix de toute façon, considérant qu'elle est encore très faible. « Et tu mangeras ça. Pour me faire plaisir. » J'ajoute en glissant la barre de céréales dans la poche de sa petite veste.« Je ne suis pas sûre... de pouvoir affronter les regards des autres. » dit-elle en fixant ses pieds. Certes, c'est concevable, je l'ai vue dans de meilleures dispositions. Elle tente de me rendre mon manteau en murmurant un vague « Je... je vais rentrer chez moi » Je resserre le vêtement autour de ses épaules et l'aide à marcher vers le parking de l'université « Je te dépose? Ce n'est pas vraiment une question. » Je lui souris, mais n'en suis pas moins sérieux pour autant. Comme si j'allai la lâcher dans la nature dans cet état.

Nous roulons jusqu'à chez elle dans un silence total, qui n'a bizarrement rien d'oppressant ou de gênant. Le trajet ne prend que quelques minutes il faut dire et alors que je me gare devant chez elle, Kin semble presque surprise de nous voir si vite arrivés. Elle m'invite à entrer d'une petite voix et j'hésite une fraction de secondes. Je ne sais même pas pourquoi, c'est stupide. Mais entrer chez cette fille, après ce qu'il s'est passé entre nous. Je ne sais pas, c'est étrange. Car je n'ai absolument pas oublié ce qu'il s'est passé entre nous. Je suis peut être un coureur mais j'aime sincèrement toutes les filles avec qui j'ai couché. Même si ce n'est que pour une nuit. Nous entrons finalement et ma réflexion romantique est interrompu par une vision terrible. Un chat. Oh non... Elle le houspille en s'écoulant dans le canapé, tandis que je fouille ma sacoche à la recherche de mes médicaments. Je les ai presque toujours sur moi. Mais bien sûr, pas aujourd'hui. Toutefois, je n'éternue pas et mes yeux ne me piquent pas à mesure que la bestiole s'avance. Peut être est-ce un des rares spécimens à ne pas déclencher mes allergies. « Ne te laisse pas impressionner Andrew. Méphisto est une vraie charogne » lance la propriétaire de la bête. Il semble me jauger un instant. Les chats sont de toute façon des animaux perfides. Je m'éloigne le plus possible, venant me planter derrière le canapé où Kin est étendue. « Je ne suis pas impressionné mais euh, je suis allergique aux chats. Pour l'instant ça a l'air d'aller... Tu as besoin de quelque chose avant que je file? » J'aimerai autant rester près d'elle et m'assurer qu'elle va bien, mais malheureusement le devoir m'appelle. « Méphisto est un vrai démon mais c'est un chat anti-allergique. Il a au moins une qualité » Effectivement, c'est appréciable. Mais le félin a l'air de mauvaise humeur et après une courte bagarre avec sa maîtresse, il s'éclipse dans une autre pièce d'un air digne. « Merci de m'avoir ramenée » Son chuchotement est presque imperceptible et je fais donc le tour du canapé pour m'agenouiller près d'elle. « Mais de rien. » Je la regarde se rouler en boule sur le canapé, visiblement épuisée et émotionnellement agitée. Je n'ai vraiment pas le coeur à partir. « ... ça va aller c'est promis. Claque la porte en partant s'il te plaît. » Ma conscience est tiraillé entre mon obligation de me rendre en cours et mon incapacité à la laisser dans un état si déplorable. Mais elle est chez elle, elle est en sécurité. Je dépose donc un baiser maladroit sur sa tempe et me lève « Je repasse après mon cours, d'accord? Je te ramène quelque chose à grignoter? » C'est un compromis qui me permet de ne pas me sentir trop coupable. « De la glace ? » demande-t-elle d'un ton hésitant. Je lui adresse un sourire complice et elle sert ma main. Je caresse doucement ses cheveux et chuchote. « Ca marche princesse, à tout à l'heure. » Je lui lance un dernier regard et quitte finalement sa demeure, l'esprit encore un peu préoccupé. Mais je me rassure à l'idée que je reviens dans quelques heures et parviens à me rendre à mon cours dans les dispositions d'esprit nécessaire.
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I am not a porcelain doll [Andrew <3]
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