NRJ || But I'd rather stay, on the so-oh-oh-oh-oh-oh-oh-oh-oh-fa, with you

13 septembre 2000
Cher journal, (quelle stupidité de dire bonjour à du papier, je saisis pas…)
Je m’appelle Naveed Jones, je viens d’avoir sept ans! Et une amie particulièrement stupide vient de me donner un journal intime pour que j’écrive dedans. Les journaux, c’est pour les filles, et elle s’imaginait que j’allais écrire dedans. Parce que, il paraît que j’écris bien pour un gars de sept ans. C’est bien normal, je me force, je fais attention. Je veux avoir un beau bulletin pour pouvoir devenir un scientifique. Comme le type qui a créé Frank Einstein, et pis, j’vais peut-être créer un monstre comme Frank Einstein plus tard qui sait? Alors, finalement, Aimee, la fille, bah, elle avait raison, j’avais rien à faire parce que maman m’a confisqué mes jeux vidéo, donc j’ai sorti le journal et bin, j’écris dedans, ça se voit? Je crois que dans un journal, on doit se présenter, même si je vois sérieusement pas pourquoi, un bout de papier, ça peut pas devenir not’ ami? Je vis à Cotham, proche de Bristol, en Angleterre. J’suis pas comme mes grandes sœurs et mes parents, eux ils passent leur vie à boire du thé et ils croient pas à mon rêve de devenir un scientifique fou. Moi, je trouve que le thé c’est dégoûtant, c’est trop amer & ça pue et j’crois en mes rêves. Mon papa il vient d’ci, de Bristol et ma maman, elle vient du Pakistan, d’une petite ville, je me rappelle plus trop de son nom, je crois que c’est Isa quelque chose. Mes quatre sœurs, bin c’est des sœurs, et j’peux pas les sentir, elles m’embêtent tellement! Elles s’appellent Aarya, Naheema, Ghazala et Parween, et moi Naveed parce que nos parents aiment les e et les a. Bon donc, j’adore les jeux vidéo et pis j’aime jouer dehors, mais il pleut tout le temps en Angleterre. Je pourrais aller vivre au Brésil ou en Jamaique, il dit mouiller beaucoup moins qu’ici. Je sais plus trop quoi écrire, alors, à la prochaine bout de papier!

20 mars 2002
Cher journal,
Je viens de retrouver mon journal dans un vieux tiroir plein de vieux jouets, j’avais vraiment oublié que ça existait toujours. Maman m’a demandé de faire le ménage de ma chambre parce que c’est la semaine de relâche et que mes amis vont venir à la maison. Il va y avoir Aimee, j’t’en ai parlé la dernière fois, parce que j’viens de me relire et j’ai vu son nom. (C’que j’écrivais mal avant!) Je crois qu’je l’aime. Ses cheveux bruns foncé, ondulés, ils sentent tellement bon! Et ses yeux sont de la couleur de la mer en Cornouailles, l’endroit où j’suis allé en vacances. Elle est tellement belle, mais j’vais jamais oser lui dire, j’e sas, j’suis comme ça mi. J’garde mes sentiments pour moi. Sinon, bin, j’ai huit ans et demi! Je veux toujours devenir n scientifique. J’ai entendu dire qu’il y avait un bébé canard à quatre pattes qui était né quelque part dans le monde. C’est quand même pas Frank Einstein, mais si j’peux créer une grenouille à quatre yeux, ça serait top. En plus, la grenouille, ça pourrait être ma princesse si j’lui donne un bisou. Une petite princesse qui ressemble à Aimee. Parce que je suis pas très grand, en fait j’suis minuscule, il faudrait que je monte sur une brique si je voulais embrasser une file. Beurk! Embrasser une fille! Même Aim’ j’y pense même pas. J’préfère rester à mes jeux vidéo ou à mon ballon que donner un bisou à une fille! Sinon, et bin, j’ai encore goûté au thé de maman, le goût a pas changé, c’est toujours aussi dégueu! J’crois que j’serai jamais un vrai Anglais, sauf peut-être si j’ajoute cinq sucres. J’serais alors un Anglais sucré… Non, jamais, parce que j’comprends pas c’que les gens lui trouvent à cette vieille qui passe sa vie à agiter la main. Elle sert à rien. J’crois que c’est tout, j’te remet dans ton tiroir et peut-être qu’on s’reparlera un jour!


17 novembre 2003
Cher journal,
Je m’appelle Naveed Stupide Jones et je suis un idiot sans cervelle. Tout le monde en Angleterre sait que je suis amoureux d’une fille, y compris la fille, mais moi, j’ai pas le courage de lui avouer. J’ai un rêve stupide que je ne vais jamais réaliser, parce que je ne suis pas assez intelligent. En plus, je cache mon journal intime de fillette dans un endroit bien trop évident!


18 novembre 2003
Cher journal,
Je déteste tellement ma sœur Aarya! Pour qui elle se prend de venir écrire des conneries dans mon journal? Et puis, Aim’, je l’aime même plus. Et elle ne sait pas que je l’aimais! Elle avait commencé à sortir avec ce gars, il joue au foot et il est parfait. Et moi, bah, je suis moi. Je me demande si un jour je vais trouver une fille qui pourra m’aimer, on sera comme Roméo et Juliette. On est allés voir la pièce il y a quelques mois avec mon école et depuis ce temps-là j’ai envie de trouver ma Juliette. Naheema arrête pas de dire que je suis comme une fillette et que je crois aux contes de fées. Mais j’suis un gars, j’suis normal, j’suis certain que tous les gars en ont envie aussi. Hier, j’ai voulu avoir un nouveau jeu vidéo, mais ma mère n’a pas voulu, je crois que c’est parce qu’elle veut se garder de l’argent pour la fête de Gaz, mais je m’en fous moi! Elle dépense beaucoup trop d’argent pour des cigarettes. En plus, c’est pas bon pour la santé et ça pue, comme le thé! Moi, jamais je vais fumer, j’le jure! J’essaye de réfléchir à ce qu’il y a de neuf, depuis l’année passée. Je me suis cassé un bras et j’ai passé deux jours à l’hôpital parce que l’os de mon bras (comment il s’appelle donc cet os? Le ra…. J’me souviens pas) il sortait de ma peau. Ça faisait tellement mal! Mais Aimee est venue me porter des fleurs avec sa mère et j’étais vraiment heureux. Hum… Pas tant que ça, tu sais, vu que je ne l’aime plus… Et puis, bon j’suis plus trop sûr de vouloir devenir un savant. J’sais pas trop, parce qu’à l’école, on fait des maths, et que j’aime bien les maths, c’est facile! Je comprends vite et j’ai des bonnes notes. J’vais réfléchir à ça et de toute façon, il me reste pas mal de temps pour décider. Je sais juste que je veux aller à une université reconnue dans le monde entier et que je veux être reconnu dans le monde entier. Comme ça je vais pouvoir impressionner les filles.


14 septembre 2004
Cher journal,

Hier, j’ai fêté mes onze ans. Les gars et Aim’ on trouvé mon journal et l’ont tout lu. Aim’ a vu que j’ai toujours eu un petit quelque chose pour elle… et elle m’a embrassé. Je n’en reviens toujours pas. J’en ai des papillons, c’est complètement fou. J’étais passé à autre chose, je n’espérais plus, et elle m’a vraiment surpris. J’en parle et j’y repense, waaah. Je lui ai rendu son baiser, mais elle devait se pencher pour m’atteindre tellement je suis un nain. Elle m’a dit : « Nav, je t’avais toujours aimé, mais je n’avais jamais osé t’le dire, j’étais sûre que j’étais pas assez bien pour toi » et elle m’a souri. C’était la plus belle fête de ma vie, mais j’sens qu’après ça, les gars vont se moquer de moi pour le reste de ma vie. Au moins, j’ai ma récompense! On a bu une tasse de thé hier, et j’dois avouer que je trouve ça moins dégoûtant que quand j’étais plus jeune. Mais j’en raffole pas encore autant que mes parents et maintenant Aarya. Sinon, j’ai commencé à ramasser mon argent pour aller à Cambridge. J’suis encore trop jeune pour travailler, mais ça s’en vient et un jour, j’aurai assez d’argent pour aller vivre là-bas et devenir un grand mathématicien. D’ailleurs, on va bientôt commencer à faire de l’algèbre, ça veut dire ajouter des lettres dans les maths, j’ai vraiment hâte. Des fois, j’me demande ce que je trouve aux chiffres, c’n’est pas vivant, ça n’a pas d’émotions et on peut pas vraiment s’amuser avec les chiffres. Pourtant, je trouve ça apaisant. À mon anniversaire, j’ai reçu un autre jeu vidéo… enfin! Ce sont des soldats qui se battent et y’a plein de sang partout! Yeah! Maman, elle m’a donné mon premier appareil photo, depuis hier j’ai pas arrêté de tout prendre en photo. Même mes sœurs sont devenues intéressantes tout d’un coup, très rare. Ouais, ça a vraiment été une belle fête, on a joué toute la nuit sur mon jeu et on a fini par s’endormir sur le sofa.


15 juillet 2005
Cher journal,

Ça fait maintenant un an que je suis à l’école secondaire et je viens de finir ma septième année. C’est tellement un grand changement! À l’école on est les petits bébés de la place et il y a des gens de dix-sept ans qui arrêtent pas de manquer des cours, qui fument dans un coin de la cour d’école et qui arrivent le matin en scooter au lieu de prendre la bus. J’arrive pas à croire que ça sera moi, un jour qui sera comme ça. Je me vois vraiment pas délinquant, parce que je dois avoir des bonnes notes, et je doit avoir de bonnes manières pour pouvoir être accepté à Cambridge. Il ne faut pas que je manque les cours et il faut que je fasse mes devoirs. Le pire c’est que c’est ce que les parents de tous les autres voudraient, un élève parfait! Moi, mes parents s’en fichent un peu! Ils n’ont pas beaucoup d’argent et que je devienne mécanicien dans un garage ou un médecin réputé ça ne changerait rien. Ils ne me soutiennent pas, tant que je vais à école, ça fait leur affaire. Je suis rendu à deux cents livres dans ma tirelire. Ça ne monte pas vite, mais l’été prochain, je vais peut-être réussir à avoir un travail pour la tonte des moutons, ça ne doit pas être une partie de plaisir, mais au moins, ça va me rapporter de l’argent, parce qu’avec deux cent dollars, on ne va pas très loin. D’un autre côté, mon année a été un peu moche… Je suis sorti avec Aimee pendant un moment, mais durant l’hiver elle a rompu avec moi, parce qu’elle me trouvait trop coincé. Mais ce n’est pas de ma faute, il faut que je sois un petit gars parfait qui suit l’étiquette pour réaliser mes rêves et mes rêves c’est plus important que les filles. Ça m’a rendu vraiment triste au début, mais j’ai réussi à m’y faire, même si j’avais perdu une amie en plus d’une petite copine. Il y en aura d’autres des filles, sûrement, j’ai toute la vie devant moi, non? Une de perdue dix de retrouvées qu’on dit, même si je ne comprends pas vraiment le sens du proverbe complètement…


22 octobre 2006
Cher journal,

Oh my fucking god! Je n’en reviens pas, c’était complètement fou, mais en même temps, pas vraiment fou, plus relax. Je ne crois toujours pas que j’aie pu faire quelque chose aussi rebelle que ça! Ce n’est comme pas réel encore, on aurait dit que j’ai tout imaginé. Je m’explique pour que mon tas de feuilles lignées puisse mieux me comprendre. Il y a quelques jours, c’était l’anniv’ d’un de mes potes, Liam, il venait d’avoir quatorze ans et on est allé à son chalet, dans le Lincolnshire, sur le bord de la mer, pour fêter ça. C’que personne savait c’est qu’il s’était acheté du weed on ne sait comment. Alors, pour pas paraître froussard, j’ai accepté d’essayer avec lui. Il a sorti du papier à rouler et il s’est roulé un joint juste en face de nous, comme ça, bin tranquillement. Il l’a allumé, a tiré une grosse taff et me l’a passé. J’savais pas trop quoi faire, alors j’ai respiré la fumée comme de l’oxygène et… j’me suis étouffé comme pas possible pendant cinq minutes. Puis j’ai inspiré une autre bouffée et ça a marché, même si la ganja a pas trop bon goût selon moi. Pire que le thé ou que l’odeur de la cigarette. On s’est passé le « blunt » un moment, j’aurais dit trois heures, et on était surpris de comment ça se fumait lentement et comment nos chansons de nirvana étaient longues aussi. On s’en était jamais rendu compte. On doit avoir englouti quatre sacs de chips avant de se rendre compte que ça faisait que quinze minutes finalement. On aurait bu l’océan et on a ri comme des fous. Mais jamais je vais recommencer, je suis censé être un élève modèle, studieux, parfait. Ce n’est pas en fumant que je vais entrer à l’université. Ça non. J’dois avouer que c’était pas comme je me l’étais imaginé, c’était plus fucké, mais c’était amusant. Une nouvelle expérience. La plus rafraichissante de mon année évidemment. Parce qu’il ne s’était rien passé d’intéressant. J’étais rendu en neuvième année. Point à la ligne.


6 août 2007
Cher journal,

C’est l’été et je reviens de travailler. Je suis complètement « knackered ». P’pa m’a eu ce boulot sur une ferme, j’croyais que j’allais tondre des moutons, mais non, j’étais trop jeune. Pourtant j’vais bientôt avoir quatorze ans, j’suis plus un enfant! Finalement, on m’a envoyé ramasser du foin et balayer. C’est ridicule, j’ai l’impression de ne plus avoir de bras, tellement j’ai forcé. Ema (Naheema) n’arrête pas de se moquer de moi, parce que nos parents l’ont convaincue que je faisais ça pour rien et que je n’irai jamais à Cambridge. Il me semble que le boulot des parents c’est d’encourager leurs enfants à réaliser leurs rêves, pas les gâcher. Je déteste mes parents… Ils ne sont pas normaux, c’est parce que je suis le contraire des autres jeunes de mon âge qu’ils doivent être le contraire des parents. Je ne veux pas être comme eux, je veux pouvoir élever des enfants dans une maison où ils auront tous leur chambre, pas une chambre commune. Je veux leur garantir un avenir, pas me foutre de ce qui leur arrive. Je commence à penser à mon futur et on aurait dit que personne ne me comprend. J’espère que je vais pouvoir avoir mille cinq cent livres dans mon compte d’ici cet hiver avec mon travail. Ils arrêteront de se moquer de moi quand j’aurai fait mes preuves. D’ailleurs, je fais rire Rya, car le thé qui me dégoûtait quand j’étais plus petit, c’est rendu indispensable. Je me fais rire moi-même en relisant mon journal, comment je trouvais le thé dégueu. Je suis peut-être un vrai britannique après tout. Quand il y a eu la Fête de la Reine en avril dernier, j’ai été vraiment fier de venir de ce coin du monde. Je n’aurais jamais cru que j’allais aimer cette vieille croûte un jour. La dixième année commence, plus que 4 ans avant d’aller à l’uni, il faut que j’économise encore. Bon, je vais me coucher, je suis brûlé et j’ai eu envie d’écrire sur tes pages, j’avais rien à faire…


13 septembre 2008

J’viens d’avoir quinze ans, ce soir c’était de la vraie merde, sauf la fin de la soirée. Comme je veux ramasser mon argent pour aller à l’université et étudier en mathématiques, je dois travailler. Et ça se trouve que ce soir, c’est moi qui devait faire la caisse et les comptes. Le resto où je travaille ferme à 9PM et la patronne a menacé de me virer si je passais mon tour. Alors j’suis resté travailler jusqu’à la fermeture le soir de mon anniversaire. C’est fou tout ce qu’on peut faire pour réaliser nos rêves. Quand je suis revenu, j’suis allé prendre le thé avec Liam. Tu sais, bout de papier, quand on fait un café avec du rhum dedans, on appelle ça un café espagnol, eh bien. Liam nous a fait du thé espagnol. Ça ne goûtait pas très bon le mélange des deux selon moi, mais c’était bien amusant. Maintenant, je suis couché dans mon lit, j’entends Gaz ronfler. Elle a un mauvais rhume la pauvre petite chouette. C’est une des choses qui fait vraiment chier dans ma vie, de dormir dans la même chambre que mes sœurs. Rya est rendue à dix-huit ans et j’espère qu’elle va bientôt déménager d’ici, Ema a 16 ans et a tendance à ramener son mec assez souvent dans la chambre. J’ai 15 ans et amplement le droit à mon intimité. Vee a onze ans et Gaz, le petit bébé de la famille est rendue à 9 ans. C’est un peu bizarre de partager sa chambre avec une gang de filles et parfois un autre gars. Je déteste ça. J’aimerais mieux dormir dans la cour arrière que ça, mais maman ne me laisserait jamais. J’pourrais me louer un logement aussi, mais les dix mille livres que j’ai ramassé en travaillant très fort ces deux dernières années partiraient en fumée. Ma vie, c’est de la vraie merde, il ne me reste que les chiffres qui ne m’ont jamais déçu…. Et mon appareil photo, quoique… il s’est cassé un jour et ça a été vraiment décevant.


13 mai 2010
Cher journal,

Je n’ai pas beaucoup de temps pour écrire, même une fois par année. Je viens de feuilleter mon journal qui est presque à moitié rempli maintenant. Ce que j’étais mignon quand je n’avais que sept ans. Aujourd’hui, j’ai presque terminé mon avant-dernière année d’école secondaire, la douzième année. Je suis submergé par les devoirs et mon emploi. Je ne travaille plus dans le même stupide restaurant que la dernière fois où j’ai écrit. Je suis serveur dans un autre restaurant, où mes bonnes manières me rapportent beaucoup de pourboires. Sinon, qu’y a-t-il de nouveau dans ma vie depuis presque deux ans? J’ai arrêté de voir Liam, il ne m’aidait pas à réaliser mon rêve, tout ce qu’il voulait c’était boire et fumer. Ce p’tit gosse de riche a tout d’un faiseur de trouble. J’suis sûr qu’il va finir par aller à Oxford et va lâcher pour devenir un Troublemaker, ça serait tout lui. Je ne cesse de penser à Aimee, je l’ai revue, il n’y a pas trop longtemps, cette fille, elle est tout simplement devenue un ange. Elle fait battre mon cœur à la vitesse de la lumière. Je rêve à elle, même si ça fait très longtemps que je ne lui ai pas parlé. Elle me hante et je crois que je suis toujours amoureux d’elle après toutes ces années. Il serait grand temps que je passe à autre chose. Sinon… Aarya a déménagé à Londres, loin de la monotonie de Cotham, pour commencer sa vie à elle. Il y a un peu plus d’espace dans la chambre, mais il manque quelqu’un, il y a comme un vide. Je dois y aller, Ema va partir pour l’école et j’ai besoin de sa voiture.


20 juillet 2011
Cher journal,

Ça y est! J’ai fini l’école, je vais entrer à l’université! J’ai eu une bourse! Je vais pouvoir aller à Cambridge! Mes parents ne me croient toujours pas! Je suis certain qu’ils sont fiers de leur fils, mais comme je les connais, ils ne me le montreront jamais, surtout que je les ai grandement déçus dernièrement. Je suis passé à autre chose, comme j’avais dit que je devrais le faire avec Aim’ et ça a vraiment déçu ma famille. Même s’ils ne sont pas très aisés et qu’ils se fichent de l’éducation de leurs enfants, ma famille est plutôt conservatrice et quand j’ai commencé à sortir avec un autre gars, ça les a profondément choqués. J’ai rencontré Greghory au resto et on est vite devenus amis. Puis il m’a avoué qu’il était gay et qu’il était amoureux de moi. J’ai découvert que je n’étais pas exclusivement aux filles. J’étais curieux, et voilà. Mais maintenant, je dois partir pour Cambridge et laisser Greg derrière, à Bristol. Mais c’est sûr qu’il va me manquer, je ne dis pas le contraire, je tiens à lui. Je pars dans deux semaines, je prends le train pour Cambridge et je vais tenter de me trouver un appartement là-bas avec mes économies. Puis un boulot, si j’ai le temps avec les cours. Je suis sur un petit nuage! J’ai réalisé mon rêve et j’ai hâte de le vivre. Je sais que je vais quitter ma famille et qu’ils vont certainement me manquer, même s’ils m’horripilent au plus haut point. C’est ma famille, c’est normal que je les aime!

→ Ton heure de gloire est enfin arrivée, un producteur de cinéma vient de te remarquer dans la rue et te propose de devenir la star de son nouveau film. Que lui dis-tu ? Oh my. Non merci monsieur, je crois que j'vais passer mon tour. Vous voyez, j'suis un peu réservé et timide et je crois que si je devais être sur un plateau de cinéma, ma place serait plutôt derrière la caméra. Je suis assez awkward quand on me filme. En fait ça serait mieux pour vous de ne pas me proposer un tel contrat, croyez-moi. *Baisse les yeux et rit doucement*

→ Une pauvre fille en pleurs chante All by myself avec son cornet de glace à la vanille en plein de milieu de la rue retournant tous les regards sur son passage, y compris le tien. Ta réaction ? Je lui souris en silence, je la regarde jusqu'à ce qu'elle soie hors de vue d'un regard amusé. Je lui mate le derrière une seconde, me trouve déplacé puis regarde son visage. Une chose certaine, jamais je n'irai l'aborder même si c'est une déesse, pas une étrangère. Je regarderai jalousement le type qui osera...

→ Ton(ta) cousin(e) t'avoue sous l'emprise de l'alcool son attirance pour toi, et tente de t'embrasser. Premières impressions à chaud ? Réactions à froid ? Je la repousse brusquement et me mets à lui gueuler dessus et lui dis que j'en aime une autre, mais que ce n'est sûrement pas réciproque. Mais je me ravise et je pense que j'aime peut-être aussi un de mes amis, que c'est peut-être plus qu'un ami, mais que lui il aime exclusivement les minous. Je commence à m’apitoyer sur mon sort et à me lamenter sur le fait que ma vie amoureuse est un total mess. Parce que je suis un emotive drunk vous voyez. Le lendemain, je vais probablement rire à la fois de ma cousine et de moi-même. De son attitude et de son amour et de ma réaction lamentable.

→ Ton idée du parfait samedi soir : une soirée arrosée au Carling à Oxford, une nuit de folie au Fez Club de Cambridge, une sortie au théâtre de Londres ou une soirée geek avec plat commandé et partie de jeux vidéos avec tes meilleurs potes ? Ça dépend. Bien accompagné avec Oliver, Emile, Moon et tout le monde, une soirée bien arrosée, je dis pas non. J'suis peut-être timide et réservé, amis je sais lâcher mon fou quand je veux, surtout quand j'ai l'aide de quelques mojitos... Mais une soirée jeux vidéo, ça peut être tout aussi cool. Une bonne pizza extra-large à deux et World of Warcraft & Call of duty toute la nuit.

→ T'es au confessionnal, tu peux avouer ta pire faute, ou encore un secret particulièrement pesant que tu n'aimerais pas voir révélé. Que dis-tu au père Patrick pour te soulager la conscience ? Je suis pas un gars vraiment méchant, disons qu'une fois, pour m'amuser, j'ai pas été très nice et j'ai mis une paille dans la buttcrack d'une fille qui portait ses pantalons trop bas. Elle est tombée par terre de surprise et elle s'est mise à pleurer. Sinon, bah j'ai rasé la tête des poupées de ma soeur Parveen et j'ai trempé ;leur crâne dans la vaseline parce qu'elle avait envoyé mon haki dans la gouttière. Mais j'ai toujours regretté mes bêtises.

→ Le père Patrick était en fait un vrai sociopathe fan de Pretty Little Liars, et t'envoie un sms anonyme où il vous demande de choisir entre un secret révélé qui pourrait anéantir ta réputation ou briser ta famille, et de voler la bague de fiançailles Cartier d'un de vos amis. Après mûre réflexion, qu'est-ce que tu choisis ? Wooh, monsieur le père Patrick, on peut s'asseoir et prendre le thé ensemble pour discuter de tout ça? Il y a sûrement une autre alternative.

→ C'est le mec (la fille) de tes rêves, tu en es persuadé(e) et pourtant, celui(celle)-ci est en couple avec quelqu'un d'autre. Tu te la joues résigné(e), stratégique, ou éploré(e) ? On veut les détails ! J'vais plutôt être résigné. J'vais sûrement être mortellement jaloux de ce gars ou de cette fille, sait-on jamais, et j'irai me noyer dans la vodka dans un pub à écouter de la musique d'amour jusqu'à ce qu'elle change son statu de couple sur Facebook.

→ Dans dix ans, je me vois bien ouvrir un resto spécialité moules frites avec Camille Jules Martin, marié, six gosses et à l'origine d'une toute nouvelle sauce roquefort-épinards et toi, des projets pour l'avenir ? Je voudrais bien devenir un chercheur en maths, ou peut-être un prof, j'aime bien les enfants. Je me vois dans un couple stable avec une famille unie, pas d'amante ou d'amant ni de fuck friends. J'aimerais bien être avec Emi, mais ça n'arrivera jamais, donc une étudiante sexy que j'aurai rencontré sur le campus, ou alors un étudiant, peut-être un de mes amis. Des enfants, éventuellement, si la vie m'emmène sur ce chemin. Vous savez, il faut embarquer dans les montagnes russes de la vie et se laisser aller.

→ Et enfin, honnêtement, entre truth ou dare, qu'est-ce que tu préfères ? (oui ça rime !) Dare. Je suis un gars plutôt secret, qui aime rester mystérieux, donc aller crier tous mes secrets, j'aime moins. Je suis plus attirant quand je suis mysterious. *Mysterious face* Ah AH ça marche!

→ En pleine soirée baby-sitting, l'adorable petite fille aux cheveux blonds que vous gardez s'installe sur vos genoux et vous demande, d'un air suppliant : « Moi plus tard, je veux être la Reine d'Angleterre. Papa m'a dit que pour pouvoir le faire, il fallait aller à l'université. Mais il a dit aussi qu'il fallait choisir entre Oxford et Cambridge, parce que ce sont elles les meilleures d'Angleterre. A ton avis, il vaut mieux apprendre à devenir Reine à Oxford, ou à Cambridge ? » À Cambridge évidemment. Là-bas l'étiquette et la classe c'est important, tu as de loin de plus grandes chances de devenir Reine là-bas crois-moi fillette *clin d'oeil complice*. Et si t'as des écarts, il va y,avoir le JCC pour te remettre sur les rails pas de doute.

→ Après avoir écouté votre argumentaire, elle s'interrompt une seconde et fronce étrangement le nez. « Mais, au fait, qu'est-ce que c'est, le Judging Club Cambridge ? » C'est un club qui veille à ce que tu agisses toujours comme une belle petite britannique parfaite et que tu aies des bonnes manières. Si il te prend l'envie de mettre le vieux peignoir de ta maman pour aller te promener et de foutre de la peinture partout il vont te le faire remarquer. Alors ne fais pas ça *sourit*

→ « Aaaah, d'accord. Je comprends mieux. Et les TroubleMakers, alors ? C'est la même chose ?» Ah ça non! Ils font un peu le contraire, mais pas à Cambridge, à Oxford, l'université rivale. Au lieu de vouloir garder la belle réputation de la ville, ils foutent le trouble partout, ils mettent quand même un peu de piquant dans la vie selon moi, mais d'une façon assez spéciale en ruinant les vies amoureuses de gens comme tes parents et leurs ex petits amis, ils bousillent les voitures, des trucs du genre.

→ « C'est bien compliqué tout ça. Mais alors, si je choisis Cambridge et que finalement je préfère Oxford, j'ai le droit de changer en cours de route ? » Alors là fillette, on ne peut pas changer d'université comme on change de petites culottes. Une fois que tu as fais ton choix, tu ne peux plus revenir en arrière, déjà que 'est assez difficile d'entrer dans une université comme Cambridge.

→ « Hm... Bon. Ca m'avance pas beaucoup. Mais en même temps, j'ai le temps. » T'as toute la vie devant toi! En tous cas, j'espère que tu vas réussir à devenir la future Reine d'Angleterre, on prendra le thé ensemble un de ces jours! *salut de la main*