Concours de juillet & résultats

c'est une belle fiiiiiin

Eh oui un Olimoon-pokémonesque avec Coffee en guest star ! oui je fais dans le crackship mignon moi, pas dans le traumatisant (la prochaine fois jfais un Jason/Dexter histoire de satisfaire mon imagination déviante hahahaha) et oui bon j'étais pas sûre de la couleur des yeux toussa toussa mais c'est pas graaaaave

« So, Dad, I think.. » « Did it hurt ? » Abygail me jette un regard agacé avant de soupirer. « Sometimes, I feel as if I was the grown-up, confesse-t-elle en me regardant très, très sérieusement du haut de ses neuf ans, anyway, Rach wants us to come over for dinner tonight and before you say no, I have to told you that I already gave her a positive answer. Besides you don’t work tomorrow and I don’t have school either so we can some family time with auntie Rach, right ? » C’est à mon tour de tiquer. Cette gamine est aussi autoritaire que sa mère, parle autant ― et aussi bien ― qu’elle et sait jouer également à la perfection les parfaites petites pimbêches hautaines, ce que je trouve effrayant, de temps à autre, surtout lorsque je me rappelle qu’elle n’a que neuf ans. Je plains le pauvre type qui partagera sa vie plus tard. Non que j’ai envie qu’elle ait une vie amoureuse un jour. Avec un peu de chance, son sale caractère fera fuir tous les imbéciles qui l’approcheront et elle restera la fille de son père pour le restant de ses jours. Ou, en tout cas, des miens. « Oh come on, dad, it will be cool and I promise that I won’t threatened you for your dessert ! » Ses grands yeux verts, reflets des miens, me fixent, faussement suppliants. Elle sait très bien que je vais dire oui. « Don’t promise things you won’t do » je ne peux m’empêcher d’ajouter avant de reporter mon attention sur la rediffusion de Doctor Who que nous regardions tranquillement avant ça. « Ew, you sound just like mom » Et je te retourne le compliment honey. Il est affolant de constater à quel point Rose déteint sur elle. Affolant, flippant, désespérant aussi. « Oh and speaking of mom, she’ll be there » PARDON ? Ai-je bien entendu ? Pas certain d’avoir très bien compris ce que la môme vient de dire, je lui glisse un regard soucieux. Elle fixe l’écran, impassible, espérant manifestement éviter la tempête. Bien essayé. « Abygail Rose Baker, what on the Earth have you done ? » Elle se pince l’arrêt du nez avant de me jeter un regard agacé. « Dad, you really sound like mom, that’s sorta― » « I lov― I lived with your mom for a while Aby, je soupire avant d’éteindre la télévision, but you won’t change the subject. Nice try by the way but you still have things to learn from her. Now, please, baby girl, explain yourself » J’ai soudain droit au regard de Bambi-venant-de-perdre-sa-mère et mentalement, je ne peux m’empêcher de maudir Rose. Plus le temps passe et plus j’ai l’impression d’avoir une Foster version miniature à mes côtés. Seulement je n’ai pas l’intention de céder. Accepter une invitation à ma place est une chose, m’obliger à dîner avec sa mère en est une autre. Non que ça me pose un problème mais par précaution, j’ai appris qu’il valait mieux éviter les plans foireux visant à nous contraindre à passer du temps ensemble, Rose et moi. Et des plans foireux, on en a eu quelques uns, thanks to Faure et cette sociopathe d’Eastwood. « What have you done ? » je répète calmement, sachant très bien que je ne tirerai rien d’elle en criant. Chaque fois que quelqu’un hausse la voix pour s’adresser à elle, Abygail se raidit, ne regarde plus personne et réplique avec hauteur. Un peu comme.. oui, bon, passons. « I just want you to be happy.. together, précise-t-elle avec un soupir, because mom and you are meant to be. You love each other, right ? Rachel said that I’m the living proof of it ! » Un jour, Rachel apprendra à fermer sa grande bouche. Du moins, je l’espère encore. Si au moins elle pouvait éviter de donner ce genre d’idées dans la tête de ma fille. Elle est peut-être plus mature que les enfants de son âge mais ce n’est pas une raison. « When I was younger, you said that I’m made of my love, reprend-t-elle en évitant toujours soigneusement de me regarder, it’s true, isn’t it ? » Voilà, voilà, VOILA ! Voilà pourquoi cette foutue manie qu’a mon idiote de soeur de parler à tort et à travers m’énerve au plus haut point. Ce n’est pas franchement le genre de décision que j’ai envie d’avoir avec ma gamine de neuf ans. Je soupire, maudissant mentalement Rachel. « Of course you’re made of love sweetie pie but- » « Then mom and you should be together. That’s why Auntie Rach and I planned this » D’accord, d’accord, très bien. Ça doit sans aucun doute lui paraître parfaitement logique, seulement ce n’est pas si simple. « I know you love her, you know, dad » Uh ? Pardon ? « Ava’s parents always fought before their divorce and now, they don’t really talk to each other, reprend-t-elle avec sérieux, but mom and you.. well, I don’t really remember how that was between you two prior your separation but you never yell at each other, you chat as if you were friends and when you see her, you just smile and.. anyway, you don’t date anybody, mom hasn’t any boyfriend. Ava’s dad has a new wife and her mom loves a woman, just like Sawyer, so.. » Je sais très bien que le père d’Ava est remarié, merci, hein, il nous a convié à la cérémonie. God, Abygail est un curieux mélange entre mes soeurs, sa mère et Gillian. Et c’est profondément emmerdant. A l’avenir, il faudra que je surveille ses fréquentations. Très, très, très attentivement. Mais.. « Wait, Ava’s mother dates a woman ? » je demande, surpris. Aby lève les yeux au ciel. J’éclate de rire. « Is this the only part you choose to understand ? » marmonne-t-elle en se tassant sur le canapé. J’ébouriffe ses courts cheveux bruns. « Nope but I don’t think what’s going on between your mom and me is any of your business » Comme si elle était convaincue du contraire — et elle l’est probablement — elle me lance un grand sourire satisfait. « And.. dad, I already told this to mom. She was more comprehensive than you by the way » Bien entendu, ouais. Comme si Rose avait ce genre de discussions avec elle.

Sans plus un mot, elle se lève et disparaît de mon champ de vision pour réapparaître très vite, nos vestes à la main. « Hurry up ! lance-t-elle en me jetant un regard courroucé. You know that Rachie isn’t really patient.. neither is Mom » Yup, je suis au courant depuis le temps.

« Nerveuse ? » C’est un euphémisme. Je crois n’avoir jamais été aussi fébrile de toute ma vie. Incapable de répondre correctement à ma mère, j’acquiesce avec un bref sourire tandis que ses mains volettent tout autour de ma tête. J’ai toujours détesté qu’elle joue à la poupée avec moi sous prétexte que je suis incapable de m’habiller correctement seule. Ce qui n’est pas faux. Seulement je n’ai pas besoin de son aide pour ce faire. Garreth a toujours su d’instinct ce qui me plaît et me va. Toutefois, il paraît que les futurs mariés ne doivent pas se voir avant la cérémonie, ça porterait malheur. Ma vision à moi est plutôt réduite pourtant mais ma mère ― encore et toujours ― a tenu bon. « Relax Leah, lance, derrière moi, une voix masculine qui m’est très familière, tu ressembles à une cocotte-minute sur le point d’exploser » Crétin va. Oubliant maman qui se donne du mal pour me rendre présentable, j’effectue un demi-tour sur moi-même et tend une main dans l’espoir qu’il la prenne. « Bon sang Leah ! Arrête de bouger ! » Un ricanement fend l’air, répondant aux grognements mécontents de ma pauvre petite maman. « Tu devrais te détendre aussi maman, raille Lysander, ne t’inquiète pas » souffle-t-il à mon intention alors que ses doigts serrent les miens. L’espace d’une seconde, ses lèvres effleurent ma joue. « Lysander, pour l’amour de Dieu, lâche-la, je— et je vous fait rire en plus ? » En effet, je n’ai pas pu m’empêcher de ricaner à mon tour, rejoignant mon frère aîné. Pauvre maman. Je crois bien que de nous deux, c’est elle la plus nerveuse. « Où est ton père Lys ? » Une porte se referme. « Là, là » Quand on parle du loup. J’entends ma mère pousser un soupir de soulagement. « Respire un peu Ana, tu es toute rouge, lui glisse papa avant de prendre ma main libre, tu es très belle chérie » Je l’espère, oui. C’est mon jour, aujourd’hui, c’est moi qui dois briller. Après tout, ce n’est pas parce que mes yeux ne fonctionnent plus que je dois avoir l’air d’un as de pique. Dieu merci, ma mère est bien trop fière et maniaque pour me laisser passer le seuil de l’église mal fagotée.

Ses mains glissent sur ma nuque, ajustent les perles qu’elles y ont accroché un peu plus tôt. Ce collier est à elle, je le sais. Je me souviens l’avoir beaucoup embêtée, lorsque j’étais môme, pour qu’elle me le prête. Elle répondait toujours d’un air mystérieux que je l’aurai en temps voulu. Then, the time has come, je l’ai. « Lys, je parviens à articuler, Lys, tu as vu.. tu sais ? » A nouveau, il serre ma main, probablement pour me rassurer. « Ne t’inquiète pas, il est bien là, il est prêt, il ne s’en ira pas » Hochant la tête, je baisse les paupières. Mon coeur cogne fort, fort, fort dans ma poitrine, si fort que j’ai l’impression qu’il se trouve dans ma gorge. « Maman ? » La course de ses mains dans mon dos pour vérifier les boutons s’arrête. « Oui chérie ? » Je déglutit avec difficulté. Fichue nervosité. « Je t’aime, je marmonne, et je suis désolée de n’avoir que deux bras, j’aurais aimé que tu me conduises aussi et.. désolée » A ma gauche, Lys éclate de rire. Sweet. Je fronce les sourcils, sans comprendre. « Je te donne dix secondes pour réaliser que tu viens de t’excuser d’avoir deux bras comme tout le monde » ricane-t-il, comme le grand crétin qu’il. Un brin agacée, je repousse sa main. Comme si c’était le moment de rire. Je vais me marier et tout ce qu’il trouve à faire, c’est se moquer. « Leah, sérieusement, reprend-t-il en capturant à nouveau mes doigts, admets que c’est drôle tout de même » Certes. « Remarque, si tu avais eu trois bras, on aurait pu faire fortune en te montrant dans les foires » ajoute-t-il avant de repartir dans un grand éclat de rire. « Élégant Lysander, élégant » grince ma mère que ça ne déride pas non plus. « Détendez-vous un peu » réplique Lys qui ne se marre plus cette fois. Je n’ai pas le temps de me détendre, bordel. Il y a tellement à penser, tellement à ne pas oublier. Le pire de tout reste sans aucun doute ces engins de torture dont maman m’a affabulée. Comment diable vais-je réussir à tenir sur mes pieds avec ça ? J’ai eu beau lui répéter encore et encore que j’allais me ramasser, manger la moquette et tout gâcher avec ces.. ces.. ces chaussures, elle n’a rien voulu entendre. C’est une connerie, une monstrueuse connerie. Je vacille sans arrêt. « Et si je tombe ? » je ne peux m’empêcher de demander. Cette perspective m’effraie. Pire que ça. Je crois que je vais être malade. « Ca va aller » tente de me rassurer mon père. Ca part sans doute d’une très bonne intention et si sa voix tremble, c’est probablement sous le coup de l’émotion — ce n’est pas tous les jours qu’on marie sa seule fille, j’imagine — mais ça n’est pas crédible et franchement, je me passerais bien de ce genre de murmures tremblotants. « Maman, tu ne l’as pas assez enduite de fond d’teint, on voit qu’elle devient verte là » déclare très sérieusement Lys. Malgré lui, Papa laisse échapper cet espèce de jappement, preuve manifeste qu’il n’a pas réussit à contenir son hilarité. J’entends maman marmonner tout bas. La pauvre doit certainement les vouer tous les deux à tous les diables. « Et où est Léandre ? demande-t-elle, soudain paniquée alors qu’elle semble avoir terminé son inspection. Je pensais qu’il passerait regarder si— » « Maman, maman, maman, soupire Lysander d’un ton peu trop théâtral pour être vraiment sérieux, arrête de paniquer. Leah est parfaite, tu as fait de l’excellent travail et de toute façon, Léandre doit être en train de courir après les jumeaux. Tu sais comment les enfants.. » Ouch, grossière erreur. J’espère qu’il n’a pas fait ça consciemment parce que lancer maman sur les enfants alors qu’elle est dans tous ses états et que je suis dans les parages, aussi calme qu’elle (sic) est une très, très, très mauvaise idée. « Non, justement, je ne sais pas Lysander » répond-t-elle avec hauteur. Here we go. Bravo Lys. « Je ne sais pas puisque vous refusez tous les deux de me donner des petits-enfants. Je vous rappelle que vous ne serez pas éternellement jeunes et que Léandre— » Oh god. Stop, ça suffit, ça suffit, ÇA SUFFIT !

Au silence gêné qu’ils observent brusquement tous les trois, je comprends que j’ai réellement crié. Tant pis. « Pitié, maman, arrête ou je te jure que sitôt mariée, je pars élever des chèvres dans la Cordillère des Andes » Extrême mais ça semble faire son effet. « Quelle heure il est ? » je demande un peu trop abruptement. Je sais très bien qu’elle s’inquiète pour nous, qu’à ses yeux, devenir parents est un réel bonheur et l’objectif de tout adulte normalement constitué, et marié, si possible — si elle savait, mon dieu, si elle savait — mais vraiment, ce n’est pas le moment d’en parler. J’ai d’autres sujets bien plus important à traiter. Ces maudits escarpins, par exemple. Et je jure que si par malheur je tombe, ma mère ne verra jamais, ô grand jamais mon— ses petits-enfants.

« L’heure d’y aller, répond finalement mon paternel, on est prêt ? » Oui. Non. Enfin, si. Je ne sais pas. Si mon rythme cardiaque n’a cessé de s’affoler jusqu’ici, ce n’était rien comparé à maintenant. Et si jamais il dit non ? Si jamais il se met à penser que nous n’avons rien à faire ensemble ? Crispée, je serre la main de Lys et celle de Papa. Si il dit non.. mieux vaut-il éviter d’y penser. Je sais que je vais dire oui, je sais que je prends la bonne décision. Je sais que je suis prête, même si je crève de trouille. « Allons-y » Mon père laisse aller mes doigts mais j’enferme ceux de mon frère dans mon poing. « Ne me laisse pas » je murmure, même si ils m’entendent probablement tous. « Je suis là, répond-t-il, je serai toujours là, je te l’ai déjà dit, non ? » Oui, tu me l’as dit, oui mais c’était avant, c’était ailleurs. C’était dans une autre vie mais tu es toujours là.

« Je vais mourir, je vais mourir, JE VAIS VRAIMENT MOURIR ! »

Rose me regarde d’un air consterné alors que je tourne en rond comme un lion en cage dans cette pièce, cette prison, cette minuscule pièce, je manque d’air, j’étouffe, je… !

« Bordel Eastwood calme-toi ! On va pas t’exécuter !
-Rose, je vais me marier, JE VAIS ME MARIER MERDE ! ÇA RESSEMBLE FOUTREMENT A UNE EXECUTION ! »

Je m’effondre tragiquement sur le canapé en m’excusant d’avoir hurlé et je suis sur le point de fondre en larmes et de ruiner mon maquillage. Non, jamais. Pas avoir passé plus de deux heures entre les mains d’une maquilleuse talentueuse mais psychopathe. Pas alors que je suis l’exemple même du bon goût et de la réussite, image de la jeunesse dorée à qui tout réussi et surtout l’une des plus grosses fortunes d’Angleterre. Si je venais à ruiner mon propre mariage, non seulement cela ferait les choux gras de la presse, mais mon capital crédibilité en prendrait un sacré coup. J’attrape la coupe de champagne que me tend Andrea, la vide d’un trait et file me blottir dans ses bras en geignant que je suis morte de trouille, que je veux mourir et tout de suite. Il se contente de sourire, de me frotter gentiment le dos et de m’assurer que tout va bien se passer. Et que ce serait dommage de gâcher cette superbe robe réalisée par Léandre. Je hoche la tête. La robe est superbe. Plutôt courte, dans l’esprit baby-doll tout en étant élégante et sexy, elle est parfaite. Avec mes escarpins et mon chignon romantique (quel sens du détail n’est-ce pas ?), je suis d’une sobriété et d’un bon goût exemplaire. Absolument parfaite si l’on excepte le fait que normalement je n’ai pas le droit de me marier en blanc. Mais bon, me marier est déjà une folie, alors avec un homme que je n’aurais pas testé et sans service après vente par la suite ? Non merci !

« Tu sais qu’une voiture t’attend pas loin si t’as envie de t’enfuir Eastwood. »


Je lance un sourire complice à Rose. Elle serait capable d’assommer le futur marié pour me permettre de fuir, j’en suis persuadée. Mais je ne vais pas fuir. Enfin pas tout de suite. C’est l’heure. Agrippée au bras d’Andrea, j’avance doucement dans le couloir. Ça ressemble vraiment à une exécution. J’ai le cœur qui bat trop vite, j’ai chaud, j’ai froid, j’ai envie de champagne, de me bourrer au champagne tiens. Excellente idée. Irréalisable mais excellente idée. Papa m’attend devant la porte et je me précipite dans ses bras. Il me serre contre lui en me murmurant que je suis la plus belle, qu’il est si fier de moi, de sa petite fille… et qu’il est toujours temps de m’enfuir puisque l’hélicoptère m’attend dans le jardin. Je pouffe de rire et l’embrasse sur la joue. La porte s’ouvre. Papa me conduit jusqu’à mon futur époux. Oh. Mon. Dieu. Finalement l’hélicoptère n’était peut-être pas une si mauvaise idée.

Enfin je suis près de Lui. Il attrape ma main, doucement, tendrement et je ne peux m’empêcher de sourire. Je n’ai plus envie de m’enfuir. Les mots du maire m’atteignent à peine et c’est dans un brouillard cotonneux que je m’entends prononcer « Oui. ».

Ce n’est que lorsque Rowan pose ses lèvres sur les miennes que je reprends pied avec la réalité. Nous sommes mariés ! Non ? Sérieusement ? J’ai du mal à y croire alors que je me pends à son cou et l’embrasse passionnément. J’ai du mal à croire que Papa nous ai laissé nous unir après avoir 1) tenté de le tuer en l’étranglant ; 2) tenté de le tuer en lui jetant divers objets à la tête tels que statue en cristal, lampe et imprimante de bureau ; 3) tenté de le tuer en lui faisant une prise de catch qu’il avait vue à la télé ; quand il a appris pour nous deux.

Le plus étonnant étant qu’il n’ai pas tenté de faire capoter la cérémonie, même en ayant appris que c’était à cause de lui que j’étais partie pendant six mois. Enfin. Cela fait longtemps, trois ans déjà. J’ai mûri et je sais ce que je veux. Je le veux lui et maintenant il est mien. Le partager ? Hahaha, jamais ! Et hors de ma vue péronnelles, il est à moi maintenant, preuve en est cette magnifique alliance en or blanc qui lui tient lieu de menottes ! Nous sortons de la mairie sous les cris de joie des invités et je lance mon bouquet avant d’éclater de rire en voyant que Jason l’a attrapé et qu’il lance un regard paniqué à Rose.

« Tu es la prochaine sur la liste Foster ! Ou devrais-je dire future Mme Baker ! »


Je sais déjà qu’en rentrant de ma lune de miel, je vais finir chez Tristan et Andrea pour fomenter un plan machiavélique (qui réussira mieux que notre désastreux plan du gâteau au gingembre qui, je le rappelle, avait quand même bien fonctionné au point même de faire trembler l’univers). Mais pour le moment je m’engouffre dans la limousine qui nous attend et à peine la porte refermée, je me jette sur les lèvres de mon mari. Mon mari. Mon. Cette constatation me fait sourire jusqu’aux oreilles et je ronronne presque entre ses bras.

« Maintenant tu vas pouvoir légalement t’envoyer en l’air avec la fille de ton meilleur ami, puisque tu as eu son divin et paternel consentement. Heureux vieil homme ? »


Il me sourit et réplique qu’il est surtout heureux de ne plus risquer de mourir étranglé par un père en furie, ou d’une autre manière impliquant mon géniteur. Et qu’il n’est pas vieux et qu’il m’aime. Je souris à mon tour. Bien sûr qu’il est vieux. Il a vingt ans de plus que moi. Mais peu m’importe, je l’aime, c’est lui et personne d’autre. Ça n’a pas été facile de digérer sa trahison. Nous avons eu des hauts et des bas et notre couple a bien failli ne pas survivre à mon père. Mais nous avons dépassé tout cela. J’ai grandi. J’ai laissé derrière moi la Kin Eastwood futile qui ne pensait pas au lendemain et qui croyait que tous les jours étaient une fête. Et aujourd’hui je n’ai plus de regret. Car quand je vois tout l’amour qu’il me porte dans les yeux de Rowan, je me dis que ça en valait la peine.

Et maintenant encore plus vu que ses mains sont présentement occupées à se frayer un chemin sous ma robe.

« Je t’aime. »

« Vous pouvez embrasser la mar… »

C’est moi qui me jette sur les lèvres d’Andrew alors que résonnent les cris de joie des invités. Je n’en pouvais plus d’attendre. Je suis heureuse, tellement heureuse ! Le stress et la peur se sont envolés et maintenant ne reste plus que lui qui me serre dans ses bras avec un sourire tendre qui me fait craquer.

« Tu es magnifique Eastwood.
-Je te retourne le compliment Brown. »

Nous éclatons de rire. Ça fait bien une semaine que je ne l’ai pas vu. Sous prétexte que ça porte malheur de voir la mariée avant la cérémonie, Andrea et Tristan, Rose et Jason se sont mis en tête de ne pas nous laisser nous croiser, même quelques secondes. Je retiens particulièrement les deux français « et puis comme ça la nuit de noce sera réussie ». Vue la frustration et le stress engrangés durant cette semaine, je crois que ce soir sera particulièrement mouvementé oui. Je crois que Rose et Jason ont également décidé de me faire payer le petit discours que j’avais préparé pour leur propre mariage, qui parlait vaguement d’un gâteau au gingembre et de l’univers qui tremblait. Bon, je me vengerais plus tard je suppose.

Nous arrivons enfin au manoir où aura lieu la fête et comme je m’y attendais de la part de mon père qui a tout organisé avec mes deux couples préférés (Andrestan et Jose Foker si vous avez bien tout suivi), c’est grandiose, magnifique, époustouflant. La déco, le repas, bref, un conte de fée. Je ne tique même pas au discours de Jason sur le fait que je suis mariée à un gynécologue qui a très certainement réussi ses études grâce aux cours d’anatomie que je lui ai donné. Non je me contente de lui balancer mon bouquet à la figure et à le menacer de lui faire une prise de catch. Tout en lui rappelant avec un sourire éblouissant que je l’ai battu au bras de fer la veille. En plus c’est faux, Andrew n’a pas eu besoin de moi pour réussir brillamment ses études. Mais je ne suis pas mécontente d’être mariée à un gynécologue aussi brillant si vous voyez ce que je veux d… Hum. Bref.

Vient le moment d’ouvrir le bal, avec mon père comme le veut la tradition. Et comme le veut la tradition chez les Eastwood, c’est sur du ABBA que nous dansons : Dancing Queen. Nous enchaînons avec Gimme Gimme Gimme et Andrew me rejoint et prouve qu’il fait véritablement partie de notre famille, car avec un sens du rythme aussi bon et un déhanché aussi splendide il ne peut être qu’un digne membre de la famille Eastwood. La suite est tout aussi délirante quand Tristan et Andrea viennent nous rejoindre et qu’une Rose un peu pompette traîne Jason légèrement réticent à sa suite. Tim arrive accompagné d’une Lia survoltée et j’éclate franchement de rire en voyant Papa Eastwood et Daddy Logan se déhancher sur la Fièvre du Samedi Soir. J’ai même droit à une battle de papa le jour de mon mariage, je suis comblée.

Ce n’est que longtemps après que je parviens à me retrouver seule avec Andrew. Je ne serais jamais repue de lui, de sa tendresse, de ses taquineries, de sa chaleur rassurante. J’adore le fait qu’il me tienne tête, tout en douceur mais sans jamais rien me céder, qu’il soit là pour me soutenir mais qu’il me laisse indépendante. Et depuis que nous sommes ensemble, cela fait maintenant quatre ans, je n’ai jamais eu envie d’aller voir ailleurs. Cet espèce de boy-scout agaçant de perfection était finalement tout ce qu’il me fallait. Et c’est sans regret que je me laisse aller sous ses caresses et ses baisers.

« Je t’aime. »