KBE - Kimberley Beverly Evans | Fiche terminée

Dans la vie, il y a ceux qui ont tout sans rien faire et ceux qui ont tout en travaillant dur toute leur vie. Si mes grands-parents faisaient partie de la deuxième catégorie, mes parents eux faisaient partie de la première partie. Non pas que mes grands-parents respectifs leurs cédaient tout, mais presque. Après tout, ils s'étaient tellement privés durant leurs jeunesses, alors pour eux il était hors de question que mes parents soient privés de quoique ce soit. Étonnamment, les parents de papa, pensaient la même chose que les parents de maman et cela, tout le temps. Néanmoins, ils ne se connaissaient même pas tous les quatre. Ce n'est qu'après, que papa ait demandé la main de maman au père de cette dernière, que ceux-ci ont enfin consenti à rencontrer les parents de mon très cher père. Pourtant, même s'ils avaient plein de points communs, ils ne s'entendaient pas du tout malheureusement. La raison à cela ? Le père de maman avait eu, des années auparavant, une liaison extra-conjugale avec la mère de mon père. Évidemment, cette découverte a jeté un froid dans les familles respectives de mes parents, mais aussi entre mes parents eux-mêmes. Pendant des mois, ils sont restés sans se voir, jusqu'au jour où maman s'est rendu compte qu'elle était enceinte de moi. Être enceinte hors mariage, quelle honte pour la famille de maman ! Il était absolument hors de question que leur fille soit mère célibataire et comme il était trop tard pour avorter, mes grands-parents paternels ont eu une idée : Me faire passer pour leur propre fille. Oh bien sûr maman a accepté cette proposition sans aucun problème, même si ça ne l'enchantait pas de faire croire à tout le monde que sa propre fille était sa petite sœur. Mais bon elle n'avait pas le choix en même temps. C'était soit elle acceptait et sa réputation resterait intacte, soit cela venait à se savoir et là, ses études à Cambridge seraient fortement compromises et sa réputation encore plus.

Ce n'est qu'à l'âge de douze ans que j'ai appris la vérité concernant le secret de maman et de mes grands-parents maternels. Au hasard d'ailleurs. Alors, même que je rentrais du collège, comme tous les soirs, une énième altercation entre mes parents et ma soeur ainée eut lieu. J'étais habituée, ils s'engueulaient toujours ces trois-là. Néanmoins, ce soir-là, ma soeur aînée n'avait pas coupé cour à la conversation quand j'avais passé le pas de la porte. Non bien au contraire. Au lieu de cela, elle a provoqué mes parents, qui se sont énervés un peu plus contre elle. Mon père a d'ailleurs fini par lui en mettre une, chose qu'il n'avait jamais fait auparavant. « Richard, non ! » avait crié ma mère, avant, que ma soeur ainée s'exclame ensuite « Tu as tout gagné papa. Non seulement tu as perdu ton unique fille, mais en plus de cela tu as aussi perdue ta petite fille. Je me casse et j'emmène ma fille avec moi que tu le veuilles ou non. » C'est en entendant ces derniers mots que j'ai compris que celle que je prenais pour ma soeur ainée depuis toutes ces années, n'était autre que ma mère en réalité. « Il en est hors de question ! Kimmy ne quittera pas cette maison. Tu oublies que nous l'avons adopté quelques jours après sa naissance. » « Oh non je n'ai pas oublié, mais c'est plutôt toi qui as oublié de me faire signer ce document devant un avocat. » Lui montrant alors le papier d'adoption dont ils parlaient, maman reprit « Tu aurais dû y penser avant de vouloir me voler ma fille. Kimberley a un père et contrairement à ce que tu as toujours dit, Nolan, n'a jamais eu l'intention de me quitter. Tu l'as payé pour qu'ils nous abandonnent Kimberley et moi. Je sais tout papa, il m'a tout dit ! » « Ah ce sale petit c*n, je savais qu'on ne pouvait pas lui faire confiance. » A peine ces derniers mots prononcés, maman m'avait dit d'aller dans ma chambre, chercher quelques affaires et quelques heures plus tard, sans même nous retourner, nous avions quitté le domicile de mes grands-parents maternels. Depuis ce jour, je ne les ai plus jamais revu.

On aurait pu croire que lorsque maman a quitté le domicile de ses parents, ceux-ci lui auraient coupé les vivres, pourtant ce ne fut pas du tout le cas. D'après maman, s'ils ne l'ont pas fait c'est tout simplement parce que j'étais avec elle, mais aussi parce qu'ils tenaient à ce que je continue de suivre mes études et m'assurer ainsi un avenir professionnel sûr et certain. Dès l'âge de quatorze ans j'ai su ce que je voulais faire en étant adulte : Pédiatre. Et c'est pourquoi j'ai d'abord fait un bac S, que j'ai obtenu sans problème avant d'intégrer trois ans plus tard, l'université de Cambridge. Là-bas, j'étais une élève consciencieuse et très sérieuse. Tant et si bien que j'ai vite été catalogué comme étant une intello. Même si cette appellation ne me plaisait pas du tout, je n'avais pas l'intention de régresser dans mes études ou changer mon comportement pour qu'on me surnomme autrement. Je tenais d'une part à ma réputation, mais encore plus à pouvoir devenir un jour, un grand pédiatre, pour venir en aide aux enfants. C'est à l'âge de vingt-huit ans, que j'ai obtenu mon diplôme et que je suis devenue ce pédiatre que je voulais tant devenir. Grâce à ce diplôme, j'ai obtenu il y a quelques mois un poste de pédiatre dans l'un des plus grands hôpitaux de Londres et je compte bien mettre mon expérience au service des autres, que ce soit pour les familles aisées, comme la mienne ou pour les familles démunies. S'il y a bien une chose que j'ai apprise en allant à Cambridge et en écoutant mes parents, c'est que ce n'était pas mal d'aider les gens en difficulté, contrairement à ce que m'avait toujours fait croire le père de ma mère. Après tout, pourquoi devrait-il y avoir les plus riches d'un côté et les pauvres de l'autre ? Ne devrions-nous pas être tous sur le même pied d'égalité normalement ? Apparemment non.

Côté cœur, je n'ai vécu qu'une histoire d'amour. Celle-ci a duré deux ans et demi et quand elle s'est terminée j'ai tellement souffert que je me suis jurée de ne plus jamais tombée amoureuse d'un homme à l'avenir. Attention, j'ai bien parlé des hommes, pas des femmes. Ah oui, je ne vous l'ai pas dit, mais je suis autant attirée par les hommes, que par les femmes. Pour certain, être bisexuelle c'est une tare, pour moi c'est juste une chance de plus de trouver l'amour. J'ai découvert mon attirance pour les femmes lors de ma quinzième année, mais jamais je n'ai fait part de ma bisexualité avant mes vingt-cinq ans. D'ailleurs, je n'ai jamais embrassé une fille avant mes vingt-cinq ans, c'est pour dire. Cette fille, c'était ma colocataire à l'université. Alors que j'étais en train de réviser mes cours en vue d'un examen prévu pour le lendemain, celle-ci était entrée en trombe dans la chambre, complètement bourrée et en larmes. Étant amie avec elle, j'avais cherché à comprendre ce qui n'allait pas, mais au lieu de me confier ce qui n'allait pas, celle-ci m'avait embrassé. D'abord, j'étais tellement surprise, que je n'ai pas réagi, puis quand elle a recommencé, je l'ai laissé faire et nous avons ensuite passé la nuit ensemble. Le lendemain, au réveil, je pensais qu'elle aurait tout oublié ou alors qu'elle aurait quitté notre chambre pour me fuir, mais ce ne fut pas le cas. Non, au lieu de cela, elle était toujours dans mon lit et à peine avait-elle ouvert les yeux, elle avait essayé de m'embrasser à nouveau. Étrangement, même si j'avais envie de lui rendre ce baiser, je l'avais repoussé gentiment en lui faisant comprendre que je n'avais pas envie d'une relation suivie avec quelqu'un. Que ce soit avec un homme ou avec une femme. Bien sûr, le fait, que j'ai refusé d'embrasser ma colocataire une nouvelle fois, nous a éloigné toutes les deux, à tel point que j'ai demandé à changer de chambre quelques semaines plus tard, cette dernière n'ayant de cesse de me harceler pour que je retombe dans ses bras. Ce que je voulais à tout prix éviter, de peur de la faire souffrir, tout comme j'avais souffert à cause de mon ex.

→ Ton heure de gloire est enfin arrivée, un producteur de cinéma vient de te remarquer dans la rue et te propose de devenir la star de son nouveau film. Que lui dis-tu ? Je lui répondrai sans doute que ça ne m'intéresse pas. Si j'avais voulu faire du cinéma j'aurai intégré une école d'art et spectacle, hors ce n'est pas le cas. Si j'ai suivi des études de médecine pour être pédiatre, c'est pour venir en aide aux enfants malades, alors devenir l'une des actrices les plus en vogue du moment grâce à un film, cela ne m'intéresse pas.

→ Une pauvre fille en pleurs chante All by myself avec son cornet de glace à la vanille en plein de milieu de la rue retournant tous les regards sur son passage, y compris le tien. Ta réaction ? Je crois que devant une telle scène il me faudrait quelques secondes avant de réagir. Ben oui quoi, ce n'est pas tous les jours que l'on assiste à un tel spectacle. Ensuite, après ces quelques secondes, je pense que j'irai voir cette jeune femme, je mettrai ma veste sur ses épaules, l'abriterait avec mon parapluie et l'emmènerai boire quelque chose de chaud, sans pour autant me montrer indiscrète vis-à-vis d'elle et de son histoire.

→ Ton cousin t'avoue sous l'emprise de l'alcool son attirance pour toi, et tente de t'embrasser. Premières impressions à chaud ? Réactions à froid ? Étant quelqu'un d'impulsive, je crois que je lui jetterai le contenu de mon verre à la figure dans un premier temps, pour le calmer, puis ensuite, une fois nos esprits respectifs récupérés, je pense que je m'expliquerai calmement avec lui, pour comprendre pourquoi il a agi comme ça.

→ Ton idée du parfait samedi soir : une soirée arrosée au Carling à Oxford, une nuit de folie au Fez Club de Cambridge, une sortie au théâtre de Londres ou une soirée geek avec plat commandé et parties de jeux vidéos avec tes meilleurs potes ? A choisir, je préfère mille fois me rendre à une sortie théâtre à Londres avec des collègues de travail, plutôt qu'à des beuveries ou à des soirées jeux vidéos. Non pas que je sois restée une intello comme je l'étais déjà quand j'étais étudiante, mais disons qu'à mon âge on ne passe pas ses nuits à faire la fête avec des étudiants. Cela ne serait pas sain du tout.

→ T'es au confessionnal, tu peux avouer ta pire faute, ou encore un secret particulièrement pesant que tu n'aimerais pas voir révélé. Que dis-tu au père Patrick pour te soulager la conscience ? « Pardonnez-moi mon père, car j'ai pêché, je n'ai plus mis les pieds dans une église depuis l'âge de vingt et un an. » Non mais franchement vous croyez vraiment que je vais confier quoique ce soit à un prêtre alors que je suis athée ?

→ Le père Patrick était en fait un vrai sociopathe fan de Pretty Little Liars, et t'envoie un sms anonyme où il vous demande de choisir entre un secret révélé qui pourrait anéantir ta réputation ou briser ta famille, et de voler la bague de fiançailles Cartier d'un de vos amis. Après mûre réflexion, qu'est-ce que tu choisis ? Ben qu'il le révèle ce soi disant secret qui va ruiner ma réputation. Il est hors de question que je fasse du mal à ma famille ou à mes amis, tout ça pour un prêtre qui se comporte comme un certain -A, personnage phare de la série "Pretty Little Liars."

→ C'est le mec de tes rêves, tu en es persuadée et pourtant, celui-ci est en couple avec quelqu'un d'autre. Tu te la joues résignée, stratégique, ou éplorée ? On veut les détails ! Résignée. Pourquoi ? Tout simplement, parce qu'il est absolument hors de question que je pique le mec d'une autre. Si je dois finir avec lui un jour, cela se fera un jour et sinon, ben cela voudra dire que je me suis trompée et que ce mec n'était pas fait pour moi.

→ Dans dix ans, je me vois bien ouvrir un resto spécialité moules frites avec Camille Jules Martin, marié, six gosses et à l'origine d'une toute nouvelle sauce roquefort-épinards et toi, des projets pour l'avenir ? Moi dans dix ans, je me vois toujours pédiatre, mariée avec l'homme de ma vie et maman de deux enfants. Une fille et un garçon. Enfin ça c'est ce dont je rêve, mais qui sait réellement de quoi sera fait demain ?

→ Et enfin, honnêtement, entre truth ou dare, qu'est-ce que tu préfères ? (oui ça rime !) Truth. Et plutôt deux fois qu'une. Je déteste les mensonges et quand j'ai quelque chose à dire je le dis sans passer par quatre chemins et tant pis si ça dérange.

→ En pleine soirée baby-sitting, l'adorable petite fille aux cheveux blonds que vous gardez s'installe sur vos genoux et vous demande, d'un air suppliant : « Moi plus tard, je veux être la Reine d'Angleterre. Papa m'a dit que pour pouvoir le faire, il fallait aller à l'université. Mais il a dit aussi qu'il fallait choisir entre Oxford et Cambridge, parce que ce sont elles les meilleures d'Angleterre. A ton avis, il vaut mieux apprendre à devenir Reine à Oxford, ou à Cambridge ? » A mon avis, je pense que Cambridge serait la meilleure université pour ça. Les étudiants marchent droit là-bas et sont souvent mieux élevés que ceux d'Oxford. Bon en même temps, je ne suis pas objective, puisque je suis une ancienne élève de Cambridge. Mais tu sais, tu n'es pas obligée pas d'aller à l'université pour devenir reine. Il suffit juste d'épouser un prince charmant pour y arriver.

→ Après avoir écouté votre argumentaire, elle s'interrompt une seconde et fronce étrangement le nez. « Mais, au fait, qu'est-ce que c'est, le Judging Club Cambridge ? » C'est un club fondé par des membres de Cambridge il y a des années. Ces personnes prônent les bonnes manières et la droiture et si tu fais un pas de travers, tout le monde le saura puisqu'ils ne se gêneront pas pour faire part de tes actes à tous les étudiants. D'ailleurs, quand j'allais à Cambridge, chaque semaine ils affichaient une liste sur le tableau d'affichage, liste sur laquelle on trouvait les meilleurs étudiants, mais aussi ceux qui ne méritaient pas d'être à Cambridge à cause de leur mauvais comportement. Je pense que cette tradition existe encore aujourd'hui, mais je n'en suis pas certaine.

→ « Aaaah, d'accord. Je comprends mieux. Et les TroubleMakers, alors ? C'est la même chose ?» Ah non pas du tout. Les TroubleMakers, eux, sont là pour te gâcher la vie. S'ils peuvent t'empêcher d'être heureux ou d'avoir de bonnes notes à tes examens ils feront tout dans cette optique là. À mon avis, ils s'ennuient tellement dans leur vie, qu'ils se sentent obligés de pourrir celles des autres pour occuper leur temps libre.

→ « C'est bien compliqué tout ça. Mais alors, si je choisis Cambridge et que finalement je préfère Oxford, j'ai le droit de changer en cours de route ? » Oui, bien sûr. Pour ce faire tu n'auras qu'à demander un dossier d'admission à Oxford et prévenir le doyen de Cambridge que tu comptes quitter son université. Bien sûr, il essaiera sûrement de te dissuader de partir, mais si c'est vraiment ce que tu veux, il sera obligé de te rendre ton dossier scolaire pour que tu le fournisses au doyen d'Oxford.

→ « Hm... Bon. Ça m'avance pas beaucoup. Mais en même temps, j'ai le temps. »