incompetent intern and bitchy boss - Nancy

Oh fuck. Je relis le mail pour la dixième fois et me mords la lèvre. Ma main se crispe sur ma souris et je ferme les yeux un instant, priant pour que ça soit une mauvaise blague, un canular de ce cher Simon qui semble tellement s’épanouir ici. Je les rouvre, une part de moi espérant que ce mail aura disparu de mon écran mais ce n’est pas le cas. Fuck. Je grogne et lève les yeux. Simon est parti, ce qui me permet d’être tranquille. Je me lève et fais quelques pas en silence pour m’approcher du bureau de Nancy, qui est vide. Je ne sais pas si je dois m’en réjouir ou non. Je retourne rapidement m’asseoir et cherche un moyen de lui annoncer la mauvaise nouvelle. A part être directe, je ne vois pas ce qui pourrait arranger tout ça. Je me relève après avoir imprimé le mail pour partir à sa recherche, en priant de nouveau pour qu’elle soit de bonne humeur. Je parcours quelques couloirs, finissant par entendre sa voix. Le fait que je l’entende aussi bien en étant aussi loin n’annonce rien de bon. Je m’approche discrètement, écoutant la conversation pour tenter de faire une approche au moment le plus propice. Fuck. Moment qui n’est pas prêt d’arriver puisque son interlocuteur n’est autre que sa mère. Je suis dans la merde. Le sujet de leur conversation n’est autre qu’Hayden et je ne peux m’empêcher d’être plus ou moins d’accord avec sa mère. Je me garde bien de le lui dire mais cette histoire avec Hayden n’est pas la meilleure idée du siècle. « Tu ne crois pas que t’as passé l’âge d’écouter aux portes ?! » Je sursaute, surprise par ses paroles. Parfois, je ne suis pas du tout habituée au ton qu’elle emploie pour m’en faire voir de toutes les couleurs. « Qu’est-ce que tu veux ?! » Je prends cinq secondes pour réfléchir à ce que je dois faire. Sois je lui dis tout devant sa mère et elle m’en voudra d’avoir donné une arme de plus à celle-ci pour la dénigrer. Soit je prétends que tout va bien. Je décide de me sacrifier, en espérant qu’elle saura le reconnaitre quand on sera seules. « J’ai un problème que je n’arrive pas à régler. J’espérai pouvoir ne pas vous déranger mais c’est urgent. »  

Un sourire carnassier apparait sur son visage. Là, je commence à flipper. Je prends une longue inspiration. Je sens que je vais passer un mauvais quart d’heure. Elle se retourne vers sa mère pour lui parler puis attrape mon bras pour nous éloigner de celle-ci. « Si tu veux bien nous excuser...  Alors? Je t'écoute. Qu'est-ce qu'il y a de si grave? » Je déglutis avant de lui tendre le mail imprimé. « Mauvaise nouvelle. Notre invité de la semaine a finalement décidé que notre émission ne méritait pas sa présence. » Je retiens mon souffle, tandis qu’elle lit la feuille qu’elle tient. « Excuse-moi?! J'ai du mal entendre?! Et c'est seulement maintenant que tu me préviens?! Bordel, Bonnie, ça t'arrive de réfléchir?! Tu as essayé de joindre l'argent de cette petite pimbêche?! J'te jure qu'ils vont m'entendre! On trouvera jamais quelqu'un pour la remplacer en si peu de temps! » Je finis par prendre une grande inspiration. Je prends sur moi, je ne réponds pas, je ne lui ferai pas ce plaisir. Le tout est de rester calme mais elle attend des réponses. Je lisse ma jupe en prenant mon air le plus sérieux et neutre possible. « Je vous ai contactée dès que j’ai eu le mail. J’ai essayé de contacter l’agent mais ils ne répondent pas. Comme il semblerait qu’elle ait autre chose à faire, je ne pense pas qu’en parler avec son agent change les choses. On peut toujours demander à votre ami Hayden de la remplacer. Il ne cherche pas un moyen de revenir sur le devant de la scène par hasard ? » Immédiatement, je regrette mes paroles sur Hayden. Evoquer son petit-ami, qui s’avère être faux n’est pas la meilleure des idées.                        

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« Maman ?! Mais qu’est-ce que tu fais là ?! » Dans son petit tailleur noir, ma mère n’a jamais été aussi élégante. Pourtant, on ne peut pas dire que sa visite me réjouisse. « J’ai besoin d’une raison spécifique pour venir voir ma fille, maintenant ?! » Elle croise les bras sur sa poitrine et me lance un regard faussement outré. Je soupire. Elle choisit mal son moment. « Écoutes, maman, je ne veux pas être grossière, mais je n’ai vraiment pas le temps de m’occuper de toi aujourd'hui » je lâche, en m’efforçant de rester correcte. « Dans ce cas, j’attendrai que tu te libères. On pourrait même dîner ensemble » décrète-t-elle en s’asseyant en face de moi. Je ris jaune. « TU NE PEUX PAS RESTER LA ! Je te le répète, j’ai beaucoup de travail… » dis-je en tournant les talons. Si elle veut passer le reste de sa journée dans la salle de pause, à sa guise ! Mais quant à moi, je compte bien me remettre au travail, seule, dans mon bureau. Le souci, c’est que Mrs. Cromwell n’est pas du genre à s’avouer vaincue. « Dis donc jeune fille, la célébrité te serait-elle montée à la tête ?! » Je m’arrête subitement de marcher et fronce les sourcils. Non, mais qu’est-ce qu’elle me fait ?! « Je te rappelle tout de même que je suis ta mère, show me some respect ! » Alright ! Elle a gagné, je suis au bord de la crise de nerfs ! « Ça suffit comme ça! » Mon ton est tout de suite plus autoritaire, mais elle reste parfaitement impassible. Foutue bonne femme ! Elle m’énerve ! « Ici, tu es sur MON lieu de travail et j’ai mieux à faire que de me donner en spectacle ! Alors, tu es gentille, mais tu prends tes cliques et tes claques et tu Dé-guer-pis ! » Et encore, je reste polie. « Comment va ce cher Hayden ? Vous filez toujours le parfait amour ? » Je lève les yeux au ciel. Sale vipère ! Je suis convaincue qu’elle sait qu’on joue la comédie. « J’en ai encore lu de bonnes à son sujet… Pas plus tard qu’hier, il était en première page d’un magazine à scandale ! Il y avait un encadré qui t’était consacré en bas de l’article ! Tu sais comment ils t’appellent dans le milieu ? » Le pire dans tout ça, c’est que ça l’amuse. Tout ce qu’elle attend c’est que la vérité éclate. Une fois chose faite, elle se fera un plaisir de me dire qu’elle m’avait prévenu et recommencera à me bassiner avec ses histoires de « gendre idéal ». « VA TE FAIRE VOIR! » Je suis rouge de colère et l’arrivée de mon assistante ne fait rien pour arranger les choses. « Tu ne crois pas que t’as passé l’âge d’écouter aux portes ?! » Elle baisse la tête. « Qu’est-ce que tu veux ?! » Elle reste là à me fixer sans rien dire, ce qui ne fait que m'énerver davantage. « J’ai un problème que je n’arrive pas à régler. J’espérai pouvoir ne pas vous déranger mais c’est urgent. » Un énorme sourire vient fendre mon visage. Cette histoire sent l'embrouille à plein nez et dans deux minutes, je sais que j'vais hurler -mais le point positif, c'est que ça va me permettre d'échapper à ma mère. « Si tu veux bien nous excuser... » dis-je en attrapant Bonnie par le bras pour l'entraîner un peu plus loin. « Alors? Je t'écoute. Qu'est-ce qu'il y a de si grave? » Bonnie a l'air encore plus mal à l'aise et empotée qu'elle ne l'était le jour où elle a commencé... Est-ce seulement possible?! Il y a visiblement quelque chose qui cloche et je n'aime pas ça. Je n'aime pas ça du tout... « Mauvaise nouvelle. Notre invité de la semaine a finalement décidé que notre émission ne méritait pas sa présence » dit-elle en me tendant la photocopie d'un e-mail. « Excuse-moi?! J'ai du mal entendre?! » Elle hoche la tête. « Et c'est seulement maintenant que tu me préviens?! Bordel, Bonnie, ça t'arrive de réfléchir?! Tu as essayé de joindre l'argent de cette petite pimbêche?! J'te jure qu'ils vont m'entendre! On trouvera jamais quelqu'un pour la remplacer en si peu de temps! » Je fais claquer mon talon sur le sol, folle de rage.

« Je vous ai contactée dès que j’ai eu le mail. J’ai essayé de contacter l’agent mais ils ne répondent pas. Comme il semblerait qu’elle ait autre chose à faire, je ne pense pas qu’en parler avec son agent change les choses. On peut toujours demander à votre ami Hayden de la remplacer. Il ne cherche pas un moyen de revenir sur le devant de la scène par hasard ? » Je déglutis. Elle n'est tout de même pas sérieuse? Apparemment si... En soit, recevoir Hayden ne me dérange pas, ça pourrait même lui être très bénéfique, mais avec ma mère dans les parages et notre couple qui fait parler de lui- je doute que le moment soit bien choisi. D'un autre côté, je crois que je n'ai pas vraiment le choix. « C'est une idée... Ça ne m'enchante pas, mais puisqu'on n'a pas d'autres solutions... » Je prends quelques secondes pour réfléchir et jette un coup d'oeil en direction de ma mère, qui m'attend toujours de pied ferme. Quel boulet! « Il va sans doute falloir faire quelques raccords. Je m'occupe d'Hayden. De ton côté, fais savoir sur les réseaux sociaux, enfin le compte facebook, twitter et tout le tralala qu'on a dû effectuer un petit changement de dernière minute. Débrouille-toi comme tu veux, mais j'ai pas spécialement envie qu'on sache qu'elle nous a planté. Prétexte un empêchement, un problème de timing, n'importe quoi! » Elle opine et je ne peux m'empêcher de la fusiller du regard. Non, ça n'a aucun rapport avec son travail. Même si elle m'agace, c'est une excellente stagiaire. Ça me tue de l'admettre, mais si jamais je devais m'en séparer, j'aurais beaucoup de mal à la remplacer. Seulement, elle est au courant pour Hayden et moi... Je serais même prête à parier que la situation la fait jubiler. « Oh et temps que je te tiens, essaye d'être correcte avec Hayden. Je sais que vous avez du mal à vous entendre et qu'il est parfois un peu trop exigeant, mais je ne veux pas d'esclandre dans les coulisses, c'est clair? On a déjà suffisamment de problèmes comme ça! »

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