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 Can you help me? # Stury

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MessageSujet: Can you help me? # Stury   Can you help me? # Stury Icon_minitimeJeu 28 Nov - 23:04

Le temps s'écoulait lentement. Trop lentement. Et je sentais la frustration et l'agacement monter en moi inexorablement. A moitié assis sur une chaise, j'attendais depuis plus d'une demi-heure dans la salle d'attente du cabinet du Docteur Howard. Autant dire un calvaire pour moi. Et puis quelle idée d'appeler ça une salle d'attente. Attendre qui, quoi, dans quel but? Salle de torture aurait mieux fonctionner dans mon cas. Je soupirai bruyamment et passai nerveusement une main dans mes cheveux. Je n'étais pas à proprement parler dans de bonnes dispositions pour ce genre de rendez-vous. D'ordinaire, j'accueillais ces séances avec Mr Howard de bonne grâce, mais aujourd'hui, je ne pouvais simplement plus encaisser certaines choses. Tout ça à cause de ces c**ards de clients qui m'avaient cherché des noises au café. Je ne m'en étais pas pris à eux -même si l'envie y était et heureusement que les autres serveurs étaient là- mais la table du café en face d'eux n'avait pas passé l'après-midi. Et évidemment j'avais du tout nettoyer et tout ranger. Et le pire du pire, ce qui m'a mis vraiment sur les nerfs. C'est d'avoir raté mon train pour Cambridge et donc tout espoir d'apercevoir Juliet pour la journée. Des heures perdues inutilement, voilà ce que c'était! Perdu dans mes pensées, je cherchais à me concentrer sur une tâche sur le parquet, tentant tant bien que mal de stopper ma jambe qui n'arrêtait pas de bouger. Même les exercices de respiration et de contrôle de soi que m'avais enseigné le Docteur ne m'apaisaient pas... Et puis il y avait ce bruit. Un bruit strident, net, répété inlassablement. Depuis que mon oreille l'avait capté, je n'avais pas pu l'ignorer. Ce bruit, c'était celui d'un stylo bic avec lequel une personne -en l'occurrence la secrétaire du Docteur- jouait ou plutôt en faisait sortir et rentrer la mine dans un "clic" infernal. Je l'aurais fusillé du regard si seulement je ne m'étais pas forcé à passer outre cet agacement. Amenant mes mains sur les oreilles, je fermais les yeux et essayer de me concentrer sur autre chose. Rien à faire. Il y avait des jours où j'en avais vraiment marre d'être moi... Ma nervosité devait se lire sur mon visage car l'un des autres patients du Docteur me regardait comme si j'allais lui sauter dessus pour l'égorger. Bah. Quel intérêt de s'en prendre à un pauvre imbécile, psychologiquement instable et inconnu? Je le fixai un moment et lui souris soudain, dans une tentative maladroite de détendre l'atmosphère. C'était peine perdue. Il détourna de suite le regard et plongea sa tête dans un magazine. Pathétique. Je soupirai une deuxième fois.
Ce bruit! "Arrêtez ça..." Murmurai-je pour moi-même.
Me levant brutalement, sans prendre garde si ma chaise était tombée ou non, je me dirigeai d'un air déterminé vers la secrétaire. Sans attendre, je lui pris violemment le stylo de sa main et sous son regard éberlué je lui lançai: "J'ai dit: ARRETEZ CA. TOUT DE SUITE!" Un silence gêné s'installa dans la salle d'attente. Seul mon souffle rapide venait le briser. Et puis je le sentis. Ce sentiment qui nous dit qu'il y a une présence derrière soi. Cette sensation que la personne qu'on vient de trahir est juste derrière soi ou que la personne sur qui on a dit du mal a en fait tout entendu. Je me retournai précipitamment pour me retrouver en face du Docteur Howard, qui, vraisemblablement venait de terminer sa séance précédent quand j'ai commencé mon petit show. Stupido. J'ouvrai la bouche et la fermai aussi vite, répétant la chose au point que je ressemblai à ce poisson rouge qu'on avait voulu me faire adopter mais qui était mort au bout de trois jours à cause d'un manque cruel de soins. Je me tournai vers la secrétaire, puis de nouveau vers le Docteur, puis de nouveau vers la secrétaire à qui je tendis sans ménagement le stylo. "Tenez, votre stylo." Des excuses? Très peu pour moi. Je n'allais quand même pas m'abaisser à ça alors que c'était elle qui était en tord! Les seuls remords que j'avais, c'était que je n'aimais pas me montrer comme ça devant le psy. Parce que ça ne reflétait en rien mes efforts. Parce qu'il penserait peut-être que je ne l'écoutais pas. Alors que c'était faux. Il était bien une des rares personnes que j'écoutais réellement... Me tournant de nouveau vers mon psy, j'évitai soigneusement son regard tandis que j'allais vers lui pour pouvoir entrer dans son bureau -s'il me laissait entrer-. "Bonjour Docteur." « Bonjour Stuart, installez vous. » Comme il me tendait sa main, je la serrais en retour, et entrai dans le bureau sans dire un mot. Apparemment, il n'avait pas relevé mon comportement. Alors, soit il considérait que ce n'était pas grave, soit il ne disait rien parce qu'il voulait que je me culpabilise moi-même. Dans tous les cas, le résultat était le même: je me retrouvai assis face à lui, les yeux fuyant sur les objets de décoration diverses. Mais qu'Est-ce que j'allais bien pouvoir lui raconter aujourd'hui? Il semblait fatigué, le bon Docteur. Mauvaise journée? Je ne pouvais pas lui en vouloir, moi-même, on ne pouvait pas dire que ce fut une journée "petite maison dans la prairie". « Comment s’est passé cette semaine ? » Happé par sa question, je posai mes yeux sur lui de nouveau, cherchant la bonne phrase, le bon ton, la bonne attitude. Un tas de choses s'étaient passés cette semaine, mais une seule était notable, et je n'étais pas prêt à lui parler. "Pas pire que d'habitude. Pas mieux non plus. Tout dépend en termes de quoi on parle. Je dirais que le boulot, ça a été. Du moins jusqu'à aujourd'hui." Je soupirai. C'était toujours la même chose. Toujours le même problème. La gestion de la colère que j'avais en moi me faisait terriblement défaut... Instantanément, je sentis cette nervosité latente me reprendre et se manifester par cette foutue jambe qui tremblait. "Ce n'était pas ma faute." Ce n'était jamais ma faute. Pourquoi donc Est-ce qu'on s'acharnait sur moi? Qu'Est-ce que je pouvais bien leur avoir fait? Je n'avais pas envie d'en parler, mais je savais que c'était nécessaire. Ne serait-ce que pour comprendre mes erreurs, s'il y en avait. Le simple de penser à ces abrutis m'énervait. Et je sentais ma colère effleurer la surface de mon esprit. Elle n'était jamais très loin. Elle était juste habilement dissimulée. "Cela faisait plusieurs fois qu'ils s'en prenaient à moi. Je sentais constamment leurs regards moqueurs sur mon dos, et ils prenaient un malin plaisir à m'insulter. Bien sur, ils prenaient soin à ce que je sois le seul à entendre leurs insultes... Alors oui, j'ai perdu le contrôle. Je leur ai montré que le "gentil triso" du Costa n'avait rien à voir avec qui j'étais réellement. Ils ont eu de la chance que je ne sois pas prêt à perdre mon boulot, sinon, je peux vous jurer que j'les aurais pas raté. C'est la table qui a pris. Tant pis." J'haussais les épaules d'un air distrait, comme si cet incident n'avait au final aucune importance. Cela me faisait du bien d'en parler, même si je savais que je n'aurais pas du m'énerver. Je voulais savoir ce qu'il en pensait... « Les gens se moquent toujours des gens différent, mais le mieux reste encore de les ignorer. Attirer votre attention c’est qu’ils cherchent, si vous leur montrez des signes d’agacement, ils continueront malheureusement. Est-ce que vous vous sentez nerveux, des difficultés à dormir ? » J'étais certain qu'il allait répondre quelque chose dans ce genre-là.« Et en dehors de ce groupe de clients, le reste de la semaine s’est bien passé sur le plan émotionnel ? »  Sa question sur ma nervosité était tout à fait légitime. Je devais paraître être une vraie boule de nerf. "Si je suis nerveux? J'imagine que pour vous, les fêtes de fin d'année qui arrivent sont réjouissantes. Pour moi, c'est un vrai cauchemar. Ma famille, il y a bien longtemps que je ne supporte plus leurs regards méprisants. Et ceux qui me sont proches comme mon oncle, sont loin de moi. Je me sens...triste. Et seul. Quant à bien dormir, ça m'arrive rarement, j'ai tendance à passer beaucoup de temps sur mes loisirs la nuit." Pendant un instant, mon regard s'adoucit et une lueur de tristesse et de peur s'y allumèrent. Je n'aimais pas les périodes de Noël. Je n'avais pas de bon souvenirs de cette période, hormis quand j'avais pu le fêter avec ma cousine ou encore avec Paloma. Je ne connaissais pas les goûts de mes proches, je n'osais pas leur faire de cadeaux. Mais je sais qu'on pouvait me reprocher de ne pas aller vers eux. Quelque part, c'était moi qui me coupais du monde. Emotionnel? Il avait dit émotionnel? Qu'Est-ce qui aurait pu plus me toucher que ma soirée féérique avec Juliet? Mais je ne pouvais pas. Comment Est-ce qu'il prendrait mon amour pour elle? Est-ce qu'il me jugerait? Des questions se bousculaient dans ma tête tandis que j'hésitai à répondre. " Quant au niveau émotionnel... Et bien... Rien de particulier..." Un sourire s'afficha brièvement sur mon visage. "Enfin si." Je secouais la tête. "Euh, non." Rah. C'était difficile. Après tout, je n'en avais jamais parlé à personne. "Il y a bien quelque chose... Ou plutôt quelqu'un. Mais je ne sais pas si..."


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Dernière édition par Stuart O. Costa le Jeu 19 Déc - 0:42, édité 4 fois
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MessageSujet: Re: Can you help me? # Stury   Can you help me? # Stury Icon_minitimeJeu 28 Nov - 23:23

Rhume et surcharge de travail que je m’impose à un rythme sans doute malsain ne font évidemment pas bon ménage et c’est exténué que je rejoins donc mon cabinet un énorme café à la main et prêt à prendre en charge des personnes dans une situation bien plus critique que la mienne si je dois positiver à l’idée de devoir travailler cinq heures de plus dans cet état. C’est donc après m’être débarrassé de Nancy Davis de façon plutôt rude et indélicate que je m’installe pour une nouvelle après-midi de travail acharné qui me permettra sans doute d’éviter de penser à Juliet qui semble plus distante qu’elle ne l’a jamais été. J’ai beau ne pas m’offusquer du manque de nouvelles, mon cœur ne peut pas s’empêcher d’éprouver une certaine angoisse qu’il est difficile d’écarter. Alors je travaille, sans doute plus que je le devrais aussi bien en semaine que pendant les week ends pour occuper mon temps et surtout combler le vide qu’elle a laissé derrière elle alors même qu’elle ne semble plus éprouver les mêmes sentiments pour moi, mais rien n’y fait vraiment. Mon regard se pose très régulièrement sur mon téléphone, mais aucun message n’apparaît. Pour quelqu’un qui n’était pas un fan inconditionnel du texting et des réseaux sociaux, je suppose qu’on pourrait s’étonner du changement opéré sur mes habitudes à ce niveau là, puisqu’il m’arrive tragiquement d’actualiser on ne peut plus régulièrement sa page twitter de la même manière. Mais l’avantage de ce travail c’est qu’il me permet de ne pas penser à moi. Tandis que je m’évertue à régler les problèmes des autres en prétendant que je n’en ai pas moi même, ce qui est assez aberrant d’ailleurs, je ne pense pas à elle. Enfin presque. Alors que j’entends du bruit dans la salle d’attente, je me présente pour finalement récupérer Stuart apparemment agacé après ma secrétaire. « Tenez votre stylo.. » Je hoche la tête, et lui me remarque alors semblant quelque peu embarassé par la situation. « Bonjour docteur. » Je lui indique ma porte et lui serre la main. « Bonjour Stuart, installez vous. » Je rejoins moi même mon fauteil pour lui faire face. « Comment s’est passé cette semaine ? »

Il s’installe sans plus attendre, et ma question semble l’agiter quelque peu. J’observe et hoche la tête, me montrant réceptif et à l’écoute, en terme de thérapie l’erreur à éviter étant bien sûr de trop parler quand le plus gros de la thérapie est bien sur d’amener le patient à s’exprimer. Sa jambe s’agite tandis qu’il répond alors à ma question. "Pas pire que d'habitude. Pas mieux non plus. Tout dépend en termes de quoi on parle. Je dirais que le boulot, ça a été. Du moins jusqu'à aujourd'hui. Cela faisait plusieurs fois qu'ils s'en prenaient à moi. Je sentais constamment leurs regards moqueurs sur mon dos, et ils prenaient un malin plaisir à m'insulter. Bien sur, ils prenaient soin à ce que je sois le seul à entendre leurs insultes... Alors oui, j'ai perdu le contrôle. Je leur ai montré que le "gentil triso" du Costa n'avait rien à voir avec qui j'étais réellement. Ils ont eu de la chance que je ne sois pas prêt à perdre mon boulot, sinon, je peux vous jurer que j'les aurais pas raté. C'est la table qui a pris. Tant pis." Lorsqu’il semble avoir terminé, je prends une inspiration. « Les gens se moquent toujours des gens différent, mais le mieux reste encore de les ignorer. Attirer votre attention c’est qu’ils cherchent, si vous leur montrez des signes d’agacement, ils continueront malheureusement. Est-ce que vous vous sentez nerveux, des difficultés à dormir ? » Je questionne en m’inquiétant de son état. « Et en dehors de ce groupe de clients, le reste de la semaine s’est bien passé sur le plan émotionnel ? »
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