We are going to do it, together [pv Aliyah S. Coolidge & Tom A. Jackson]

Aujourd'hui était un jour particulier pour moi et pour cause, je ne travaillais pas. D'abord, parce que j'avais bossé comme un forcené ces dernières semaines et que j'avais bien besoin de repos; ensuite parce que j'avais promis à Aliyah de l'aider avec cette sombre histoire de succession. Il faut dire qu'avec ce frère sorti de nulle part, la pauvre frôlait le désespoir. Comme si elle n'avait pas suffisamment souffert par le passé, voilà maintenant qu'on venait lui demander des comptes, remuant le couteau dans la plaie? Cette histoire me révoltait, l'état de ma sœur m'inquiétant d'autant plus, j'avais naturellement décidé de l'aider. Raison pour laquelle je me trouvais présentement devant chez elle, en train de klaxonner. Nous avions pourtant bien convenu de l'heure à laquelle je viendrai la chercher ? « Ah, les femmes.... » soupirais-je tandis que je me résolvais à la biper. Sait-on jamais, peut-être bien qu'elle dormait... encore ? - A 10 heures passées ? - rugit subitement Nataniele, accentuant mes maux de tête dans la foulée. Une sonnerie, deux sonneries, trois sonneries... et la voilà qui apparaissait. « Ah ba quand même ! J'ai bien cru que j'allais finir par prendre racine » maugréais-je alors qu'elle me baisait la joue, dans le but de me saluer. « Je sais bien que tu n'as jamais été très matinale, mais tout de même ! J'espérai secrètement que la marmotte que tu es... étais, aurait évoluée. Enfin passons... Tu te sens prête ? » A le confronter ? Manquais-je d'ajouter. Si j'étais inquiet ? Plus que jamais. Cette histoire sentait les problèmes à plein nez et, je refusais qu'on puisse - à nouveau - la blesser. Pourtant, ce malpropre qui qu'il soit, allait forcément essayer.

Aliyah se regardait dans le miroir. Elle avait la mine fatiguée et elle était on ne peut plus stressée. Cette histoire était démente ! Aujourd'hui, elle devait régler cette affaire de succession . Heureusement pour elle, son jumeau serait à ses côtés pour l'épauler. Il était évident que ce ne serait pas facile, de plus, elle allait se retrouver confronter au frère de Tom. Cela serait douloureux et elle le savait. Mais la jeune femme devait se montrer forte. Lorsqu'elle reprit ses esprits, elle était déjà en retard. Et les coups de klaxons qui provenaient de l'extérieur ne faisaient que confirmer ses dires. Heureusement pour elle, elle était déjà maquillée et coiffée, il ne lui restait plus qu'à s'habiller. Son portable sonna alors et la jeune femme se dépêcha de sortir. Elle attrapa son sac au vol et fila rapidement. Elle entra dans la voiture de Noah et l'embrassa tandis qu'il la réprimandait, ce qui la fit sourire. Puis il lui posa LA question. Aliyah savait qu'ils ne pouvaient pas éviter le sujet, après tout c'était lui qui la conduisait au rendez-vous ." Et bien, je n'ai pas vraiment le choix tu sais . Mais je suis contente et même soulagée que tu restes avec moi. Merci Noah.

« Et bien, je n'ai pas vraiment le choix tu sais . Mais je suis contente et même soulagée que tu restes avec moi. Merci Noah. » me répondit-elle, tandis qu'elle bouclait sa ceinture et que je démarrais. Tout en prenant bien garde de ne couper la route à personne, j'ajoutais, probablement aussi anxieux qu'elle « Mais de rien ma belle, c'est tout naturel. Espérons désormais que cet énergumène se montrera correct! » D'ailleurs c'était plutôt dans son intérêt. Nataniele avait tendance à se montrer assez régulièrement ces dernières semaines, un peu trop à mon goût d'ailleurs et, je craignais que les choses ne dégénèrent. Il était tellement imprévisible, après tout. Perdu dans mes pensées, je posais pourtant un œil inquiet sur ma sœur qui, la tête appuyée contre la vitre de la voiture, semblait désespérée. Impuissant, je posais alors ma main sur son genou, tentant tant bien que mal de la rassurer. « Allez, t'en fais pas. Ça va bien se passer, tu verras. Puis, je serai là tout le temps que ça durera. Tu peux compter sur moi. Si on essaye de me sortir de force ou quoi que ce soit, je siffle Nataniele et » - OH ! Je ne suis pas ton putain de clébard ! Tu te démerderas tout seul mon p'tit gars - « Ça va aller! Dis toi simplement que c'est un mauvais moment à passer, d'accord? » concluais-je tandis que sur sa joue, une larme s'écrasait.

Tandis qu'Aliyah bouclait sa ceinture, Noah redémarra. Son frère ajouta que c'était normal. La jeune femme ne savait pas si c'était le cas mais elle ne remercierait jamais assez . Elle posa sa tête sur la fenêtre, le regard vide. Noah tenta de la réconforter mais elle ne serait pas en paix tant que tout cela ne serait pas terminé. Malgré ses actions, Aliyah ne put retenir une larme. " Je ne sais pas si impliquer Nataniele est bonne idée, sauf si ce fameux frère est trop ... Enfin bref, il me tarde que tout soit terminé, comme ça je pourrai repartir du bon pied. " Aliyah essaya d'un geste ses larmes et respira un bon coup. Cette entrevue risquait d'être riches en rebondissements mais pas forcément dans le sens positif du terme. " Tu crois qu'il lui ressemble ? Son frère ? " Sa remarque était peut-être idiote, mais elle avait peur de voir un peu de Tom en cet homme. Serait-elle capable de l'affronter ? Serait-elle assez forte ? Si ce n'était pas dans le caractère ou les principes moraux, elle risquait peut-être de croiser ce même regard. Cette perspective ne fit que l'effrayer davantage. Par reflex, elle saisit la main de Noah et la serra aussi fort qu'elle le put. Mon dieu, ce que c'était douloureux.

Tout en me faisant remarquer qu'impliquer Nataniele n'était pas nécessairement une bonne idée, elle ajouta qu'elle avait hâte que l'on en finisse, qu'elle puisse enfin souffler. Ce que je comprenais parfaitement. D'ailleurs la voir dans cet état me bouleversait tellement que j'osai à peine imaginer ce qu'elle pouvait ressentir en sachant qu'elle était au cœur de cette histoire, qu'elle avait même été prise pour cible. D'où pouvait-il donc bien sortir ? Un frère ne se manifestait pas, tout sourire, après avoir laissé passer autant de temps! Et pourquoi Tom lui aurait-il caché l'existence d'un membre de sa famille? Ça n'avait aucun sens. Tout ça me chiffonnait et, plus vite nous y serons, mieux ce sera pensais-je tandis que j'appuyais modérément sur l'accélérateur, déterminé à régler ce problème au plus vite. « Tu crois qu'il lui ressemble? Son frère? » demanda-t-elle subitement, en me serrant la main. Pris au dépourvu, j'y réfléchis quelques instants. « Oui. Peut-être. Il y a des chances... » Elle serra ma main de plus belle, probablement apeurée par la possibilité de reconnaître son mari en cet énergumène, ce qui à coup sûr la déstabiliserait. - MAIS RASSURE LA, BORDEL ! - pesta de nouveau Nataniele - Faut-il réellement que je fasse tout par moi-même?! - « Compte tenu de ta délicatesse, j'aimerais autant éviter, laisse-moi faire ». « Mais tout est relatif » lâchai-je, finalement « Il peut tout aussi bien ne pas lui ressembler tu sais. Et quand bien même ce serait le cas, tu ne dois pas te laisser déstabiliser Aliyah. Parce que s'il perçoit ton trouble, c'est contre toi qu'il va l'utiliser. Je connais ce genre de type et, il va essayer de te faire craquer. Alors qu'il ait les yeux de Tom, sa bouche, ou son nez, il te faudra être forte et, rester maître de tes émotions. Et ce, même si c'est difficile. Tu comprends ce que je veux dire? » Elle acquiesça d'un signe de la tête. C'est alors que je détachai momentanément ma main du levier de vitesse et, venait la passer derrière sa tête, l'incitant ainsi à se reposer sur mon épaule. « Je suis désolé que tu aies à subir tout ça ma belle, mais je te promets qu'on va s'en sortir. Ensemble ».

« Je suis désolé que tu aies à subir tout ça ma belle, mais je te promets qu'on va s'en sortir. Ensemble ». Aliyah esquissa un sourire. Le reste du voyage se passa en silence, la jeune femme méditant sur les paroles de son frère. Même si ce fameux frère ressemblait à son mari, il avait raison, elle devait se montrer forte. Elle ne devait pas laisser entrevoir ses faiblesses. Ils arrivèrent alors chez le notaire. Allez ma petite Aliyah, tu peux le faire ! Noah est avec toi et étrangement, Nataniele semblait l'être aussi. Son jumeau se gara non loin du bureau. Elle sortit du véhicule et resta immobile quelques instants devant le bâtiment. C'était maintenant. Sans qu'elle ne s'en rende compte, Noah l'avait rejoint et la jeune femme agrippa son bras. Ils pénétrèrent dans le bureau où le notaire était déjà là pour les accueillir. Son coeur s'accéléra mais lorsqu'ils prirent place, le frère de Tom n'était pas encore arrivé. Finalement, ce n'était peut-être pas plus mal. Noah s'installa à côté d'elle. " Il a peut-être changé d'avis ? " Mais bien sûr, ça avait l'air d'être son genre. Comme pour la énième fois de la journée, Aliyah saisit la main de Noah. Ils n'avaient plus qu'à attendre.

Sa tête posée sur mon épaule, Aliyah tenta alors de calmer ses nerfs. Ce qu'elle fit plus ou moins bien. N'ayant rien d'autre à ajouter, nous décidâmes de terminer le trajet en silence. Elle, méditant probablement sur ce que je venais de lui dire. Moi, appréhendant plus que nécessaire ce qui pourrait bien se passer par la suite. - Plus que nécessaire, tu dis ? Écoutes Noah, je n'ai pas pour habitude de te soutenir, mais cette-fois si laisse-moi te donner un petit conseil: méfie-toi de ce type comme de la peste. Des personnes telles que lui sont pourries par l'argent jusqu'à la moelle et, ils n'ont aucun sentiment. Ce sont des charlatans, des abrutis, des salopards, des -. « STOP! » m'écriai-je mentalement. « J'ai compris et, je resterai sur mes gardes, c'est promis. Mais pour l'instant, je t'en supplie laisse-moi tranquille. Compte tenu des circonstances, Aliyah a besoin d'une personne stable et à même de la soutenir. Tout du moins, aussi saine d'esprit que possible, alors s'il te plaît, cesse d'intervenir ». - Comme tu voudras! - maugréa-t-il. Quand on y repensait, c'est fou comme des états de stress intenses comme celui-ci pouvaient interférer sur mon psychisme. Comme ils parvenaient à provoquer des crises. Comme ils le ramenaient à la vie. J'avais pourtant bien pris mon traitement, aujourd'hui? - Cette cochonnerie? Plutôt deux fois qu'une oui! D'ailleurs je m'en serais bien passé. MERCI! - [...]

« Voilà, nous y sommes » lâchai-je dans un soupir, tandis que je coupai le moteur.
« Tu es prête? » Elle acquiesça de la tête, nerveuse. Puis nous sortîmes de la voiture. Pas plus rassuré qu'elle, je tentai tout de même d'afficher un air serein, histoire de la rassurer quelque peu, sans grand succès cependant. Mes traits, tout comme les siens, trahissaient mes appréhensions les plus secrètes. C'est alors que nous entrâmes dans le cabinet du notaire. Aliyah constata avec soulagement que le dit frère manquait à l'appel. Je ne pus alors m'empêcher d'émettre un sourire satisfait. C'est con, mais sur le moment je me suis plu à penser comme elle. Peut-être qu'il ne viendrait pas ? Peut-être s'était-il dégonflé, après tout? J'avais été bête. L'appât du gain surpassait les craintes. Assis à côté de ma sœur jumelle, je lui serrai la main de plus belle, tandis que la porte s'ouvrit une première fois. « Bonjour, Monsieur Jackson » lâcha le notaire, tout en réajustant ses lunettes. Il prit alors place à nos côtés, nous gratifiant d'un sourire désagréable à souhait. - Quel couillon - rugit Nataniele. Puis la porte s'ouvrit une seconde fois, laissant apparaître un visage qui m'était familier, mais sur lequel je n'arrivai pourtant pas à mettre un nom. « Ceci est une réunion privée, monsieur. Alors, sortez, je vous prie. Vous attendrez votre tour. Comme tout le monde » vociféra alors le notaire, mécontent. Voyant que l'inconnu refusait d'obtempérer, il rugit, impatient « Susanne ! SUSANNE ! Faites donc sortir ce malotru! ».

Le dossier était arrivé la veille dans le petit hôtel une enveloppe blanche qui allait changer le destin de Tom à jamais. Une fois installé dans son canapé il ouvrit le pli et découvrit ce qu'on lui avait envoyé. Etrange coïncidence que la personne sur la photo lui ressemble étrangement, enfin excepté la barbe qu'il avait en ce moment et qu'il en imposai un peu plus mais cela était son avis. La lettre manuscrite glissa sous le canapé et il fallut une bonne minute à Tom pour la déloger de celui ci, c'est avec attention qu'il lut ce qui lui avait été adressé par un membre de la brigade de Londres, son coéquipier à vrai dire
~Tom,
la ressemblance de cet homme a joué en ta faveur, sur la scène de crime il y avait écrit la vengeance a été effectué, personne dans le service n'a jugé bon de te prévenir tout de suite mais je ne fais jamais comme tout le monde. Si tu évites le monde de la drogue pendant quelques mois encore, tout devrait rentrer dans l'ordre, tout le monde ici pense que tu ne risques rien si tu ne fais pas l'idiot~
Un sourire joyeux illumina ses traits ce soir là bien que la mort d'un homme soit toujours un échec pour le coup c'était plutôt une victoire. Cet homme par sa mort lui permettait d'aller intervenir dans l'histoire qui le préoccupait énormément ces derniers temps et qui expliquait sa présence à Oxford.

Aujourd'hui, Tom était resté sous le jet brulant de la douche pour calmer sa peau légèrement à vif à cause du rasage qu'il venait d'effectuer pour éliminer cette barbe. Il venait d'enfiler son uniforme de policier qui lui allait il faut le dire à la perfection. Après une minute d'hésitation il glissa son automatique dans l'endroit prévu à cet effet au cas où problème il y avait. Il était légèrement anxieux pressé de la revoir mais anxieux parce que c'était pas hyper simple comme situation du coup il avait la tête dans les mains et semblait réfléchir, jetant un rapide regard à l'horrible coucou qui affichait l'heure, il constata qu'il était pas du tout à l'heure. Il enfila par-dessus son uniforme un manteau couleur nuit pour ne pas qu'on le repère de loin tout de même et prit un taxi sa voiture ne démarrant pas comme par hasard. Dans la voiture, il ne quittait le rétroviseur du regard, il aurait pu s'entraîner à l'avance pour parler mais n'y pensait pas. Etant en tenue pour la première fois depuis des mois il était sur ses gardes et vérifiait qu'aucune voiture ne les suivait, la main droite proche de son arme au cas où.

Un sursaut fut provoqué dans tout son corps lorsque le chauffeur lui glissa qu'ils étaient arrivés. Il jeta un coup d'oeil à la bâtisse et glissa le nombre de billets demandé après être sortit de la voiture. Il ouvrit lui même la porte du notaire se fichant pas mal de l'autorisation et se promena dans les couloirs jusqu'à la plaque de celui qui l'intéressait. Légèrement maniaque il la remit droite exactement jugeant que cela faisait plus professionnel même si celui ci semblait être pourrit jusqu'à la moelle et rentra d'un pas qui était loin d'être assuré. Aussitôt entré il ferma la porte derrière lui malgré les vociférations de cet imbécile de notaire qui ne voulait pas d'intrus. Attrapant la dénommée Suzanne et la sortant sans le moindre ménagement du cabinet il se tourna vers le notaire semblant n'avoir d'yeux que pour ce dernier. D'un pas qu'il voulut assuré il rejoint le bureau où trônait les documents important pour l'histoire en cours certainement. Il s'arrêta devant la personne qui se trouvait en face de lui et déposa avec un geste plutôt lent son badge de policier ainsi que sa carte de police annonçant avec froideur

« je crains être le premier concerné par cette histoire monsieur »D'un doigt il montra ce qu'il lisait sur la carte d'identité « Tom Alexandre Jackson, je crois me souvenir que le nom et prénom de celui qui a soussigné l'assurance vie est le même. Ne vous embêtez pas à vérifier c'est moi qui est signé »

Non sans surprise il constata que le notaire vérifiait chaque information ce qui agaça profondément Tom qui tapotait nerveusement du bout des doigts le bord de la table en acajou. Il arrivait presque à sentir le regard des personnes derrière lui et aurait voulu s'échapper voir même se cacher tellement il se sentait mal mais il faisait ce qui était juste et même si c'était déroutant pour toutes les personnes présentes ici, y comprit le notaire qui ne cessait de lire le dossier ce même dossier que Tom voulait tenir dans ses mains, il le fallait.

Aliyah s'était trompée, finalement, le fameux frère de Tom, dont elle ne connaissait toujours pas le nom, se pointa. Elle était réellement heureuse que Noah soit près d'elle. Il arborait un sourire suffisant, hypocrite et désagréable. La jeune femme fut heureuse : que ce soit physiquement ou dans l'attitude, il était le total opposé de son défunt mari. Tom était quelqu'un de bien bâti et gentleman, alors que l'homme en face d'elle était gringalet et plus que condescendant. Alors que l'entretien allait commencer, quelqu'un d'autre ouvrit la porte. Toutes les têtes se tournèrent vers cet élément interrupteur et Aliyah n'en crût pas ses yeux. Elle serrait déjà la main de son frère mais là, nous pourrions dire qu'elle la lui broya. " Tom ... " - fut le seul mot qu'elle parvint à prononcer. Elle n'en revenait pas, il était en vie ! Comment cela était-ce possible ? Il était pourtant là, en uniforme, pointant son badge sous le nez du notaire qui vérifiait très méticuleusement l'identité de cet homme. Puis ça fit tilt dans sa tête : il était vivant mais il avait décidé de revenir le jour de ce rendez-vous avec le notaire. Pourquoi aujourd'hui ? De plus, elle ne semblait être la seule à être surprise, Jackson junior était pâle comme la mort.
Mais pourquoi l'avait-il abandonné ? Pourquoi l'avoir laissé seule ? Elle aurait pu tomber bien plus bas qu'autrefois. Heureusement qu'elle avait retrouvé Noah, sinon, Dieu sait ce qui lui serait arrivée. Aliyah avait imaginé des centaines de fois de le revoir et à chaque fois, elle s'était imaginée le serrer contre elle. Mais sa réaction fut toute autre. Elle se leva d'un bond, lâchant la main de son frère par la même occasion. Elle attrapa alors le dossier contenant le testament et le jeta à la figure de Tom.

" Tu sais quoi ? J'en veux pas de ton argent, tu peux le reprendre . Oh et emmènes ton frère avec toi, je ne veux plus jamais te voir tu m'entends ? Jamais ! Aucun des Jackson. "

Aliyah se tourna alors vers Noah et d'un regard lui fit comprendre qu'ils n'avaient plus rien à faire ici. Elle sortit bientôt rejoins par son jumeau. Elle le regarda, hésitant entre la colère, la déception et la joie.

" Nataniele avait peut-être raison, Tom n'est pas quelqu'un de bien .. il m'a abandonné, lâchement abandonné. Je veux m'en aller, on y va ? Je ne veux pas rester ici une seconde de plus

Elle se souvint alors du sentiment lors du trajet pour venir jusqu'ici, et elle se trouvait bien stupide à présent. La jeune femme se tourna vers le bâtiment et se fit la promesse de ne plus jamais verser une seule larme pour cet homme. Il l'avait sorti de la plus grande misère qui soit, il l'avait pris sous son aile, il l'avait aidé à décroché de la drogue, il lui avait fait reprendre les études et elle avait obtenu un diplôme pour pouvoir enseigner. Mais lorsqu'elle le voyait aujourd'hui, elle avait du mal à croire que c'était l'homme dont elle était tombée amoureuse et qu'elle avait épousé.

L'homme qui venait d'arriver brandit alors ses papiers devant le notaire, le priant de les examiner. Surprise par l'intervention de cette personne, Aliyah murmura quelque chose que j'eus du mal à cerner. Ce n'est que quelques minutes plus tard que je compris ce qu'elle disait, de qui il s'agissait aussi. Aussi invraisemblable cela puisse paraître, ce policier n'était autre que Tom Jackson, ou le défunt mari. Une fois le voile sur son identité levé, les choses se passèrent très vite. En spectateur passif, je subissais plus que je n'agissais et, lorsqu'Aliyah se leva pour envoyer balader les Jackson et qu'elle revint vers moi dans le but de m'emmener en dehors du bureau, je ne protestai pas. Nataniele non plus d'ailleurs. « Nataniele avait peut-être raison, Tom n'est pas quelqu'un de bien .. il m'a abandonné, lâchement abandonné. Je veux m'en aller, on y va ? Je ne veux pas rester ici une seconde de plus ». Aucune satisfaction ne put se lire sur mon visage lorsqu'elle prononça ces phrases. Nataniele de son côté, continua de se terrer, refusant d'intervenir de quelque manière que ce soit. J'ignorai si cela était dû au fait que j'avais discrètement augmenté la dose de mes médicaments ou bien à de la mauvaise volonté de sa part, mais le fait est qu'il ne s'imposa pas. Pourtant, Dieu sait comme j'aurai aimé qu'il se réveille et passe à tabac ces abominables personnages. Comment ? Pourquoi lui avait-il fait ça? Lorsque l'on prétend aimer quelqu'un, lorsque l'on vit avec cette même personne, il est parfaitement impossible de lui faire sciemment autant de mal! Et simuler sa propre mort?! Non, mais qu'est-ce qui ne tournait pas rond chez lui? J'étais peut-être atteint, mais il avait de toute évidence un sérieux problème psychologique lui aussi. NOM DE DIEU! Pestai-je intérieurement. Comment une telle abomination pouvait-elle être possible? Cela n'avait aucun sens! Et plus encore, pourquoi revenir aujourd'hui?

Toujours aussi furieuse, Aliyah m'entraîna avec détermination vers la voiture. Une fois à l'intérieur, elle fondit en larmes. Impuissant, je bredouillai alors un ridicule
« Chut, ça va aller... » avant de la serrer dans mes bras. De toutes les manières, je doutais qu'elle ait réellement envie de parler de ça. Tout ce dont elle avait besoin désormais c'était de soutien, de repos, mais surtout de temps pour digérer cette sombre histoire.

FIN .