we need to talk w/ juliet

« Vous n’oubliez pas vos cas pratiques. Je ramasse tout le monde la semaine prochaine et pas d’exception. Ah oui et le prochain qui me fait une petite remarque sur mes choix de cas pratiques aura 3 points en moins. Je n’aime pas trop discuter avec vous, bande d’ignorants, sur les qualités d’un mariage d’amour. » Je me retourne pour effacer le tableau et mettre fin à cette discussion ; j’espère qu’aucun élève ne viendra m’inonder de questions sur le cours d’aujourd’hui. Je ne suis pas d’humeur à répondre gentiment. J’ai besoin d’un café et j’ai un rdv important. Je ramasse mes affaires et quitte la salle sans un regard pour les derniers élèves encore présents dans celle-ci. Ca attendra le prochain cours. Je passe par la machine à café pour prendre ma boisson, qui me fera grimacer. C’est suffisant pour ma dose de caféine mais j’ai connu mieux et me dirige vers mon bureau. J’ai à peine le temps de m’installer et m’asseoir dans mon fauteuil que mon rdv est arrivé. Juliet entre dans mon bureau avec un sourire timide. « Ah Juliet ! Je suis contente que tu ais pu venir ! » Je lui souris à mon tour et lui fais signe de m’asseoir. Il est temps qu’on discute toutes les deux. « Il se passe quelque chose ? Vous avez besoin de moi ? » J’éclate de rire et secoue la tête. « Je n’ai besoin de rien, Juliet. Je voulais juste discuter avec toi. » Toute cette histoire entre elle et Henry est compliquée. Encore plus si on s’ajoute dans l’équation avec Kenneth. « Mais j’en oublie les bonnes manières, tu vas bien ? Les cours se passent bien ? » Elle me sourit. « Oh, vous savez, les cours... Ca ne m'intéresse pas tellement. » Je souris à mon tour. « Vraiment ? Et qu’est-ce qui vous intéresse alors ? » Finalement j’arrive au sujet principal de ce petit rdv bien avant ce que j’avais prévu. Si Henry apprend que j’interroge Juliet sur toute cette histoire, je risque de me faire engueuler. Mais ça vaut le coup puisqu’il ne m’aide pas dans cette histoire.

Elle me répond du tac-au-tac. « Votre frère. » Sa réponse ne me surprend pas tellement pourtant je ne m’attendais pas à ce qu’elle me l’avoue directement. Elle rit avant d’enchainer avec une réponse plus conventionnelle qui conviendrait à n’importe quel autre professeur. « Il est très bon... professeur. Et il... » Elle rougit. « Il aime le théâtre, comme moi ! » Je rigole à mon tour. « Ah oui, le théâtre ! Il a toujours adoré ça. » Je lui fais un clin d’œil. « Tu sais ça l’a beaucoup surpris qu’on se connaisse toutes les deux. Enfin connaitre est un bien grand mot mais je suis contente que tu ais repris contact avec moi. Ensembles, j’ai l’impression qu’on pourra lui faire comprendre certaines choses. » Je reste légèrement vague, me demandant si elle comprendra où je veux en venir. « Il a plein de choses à comprendre, si vous voulez mon avis » Je soupire et acquiesce en levant les yeux au ciel. Malheureusement, c’est le cas. Henry est encore le seul qui n’a pas compris que Kathleen est sérieuse quand elle lui dit je t’aime. « Est-ce qu'il vous a déjà parlé de moi ? » Je souris et retiens un rire. On entre dans le vif du sujet et avec mon tact naturel, je vais droit au but. « Il t’a déjà évoqué quelques fois, notamment une histoire avec un baiser si je me souviens bien. D’ailleurs, Henry n’a pas apprécié que mes clés tombent entre tes mains. » Elle rougit un peu. Bon le baiser n’a pas perturbé qu’Henry. Je pense qu’elle saura mettre plus de mots sur la sensation qu’elle a ressentie quand elle l’a embrassé. « Il les a récupérées, depuis » Elle me sourit comme si toute cette histoire était normale. « Il ne me les a pas rendues. Je crois qu’il n’a plus confiance en moi. Le coup du « elles sont tombés par mégarde dans son sac » n’a pas fonctionné. » Je rigole légèrement avant de redevenir sérieuse. « Est-ce que ça valait le coup ? » Elle acquiesce. Un sourire se dessine sur mes lèvres. Je n’ai absolument aucun regret. Ça a réveillé Henry, qui commence à comprendre qu’il a un certain charme. « J'avais un peu trop bu, l'angoisse sans doute, mais il a été parfait, comme toujours... » C'est bien le genre d'Henry. Je termine mon café, écoutant le récit du point de vue de Juliet. Ça n’est pas du tout la même chose. C’est plus vivant que celui d’Henry qui n’a retenu qu’elle avait un lipstick à la fraise. « Je crois que je suis amoureuse de lui. » Je me fige un instant. « A ce point-là ? » Je lui souris de nouveau. Je ne m’attendais pas à ça. Un simple crush sur un professeur, c’est connu, presque normal mais de l’amour, c’est différent. Ça n’a pas les mêmes enjeux.

« A ce point-là, oui ». Elle acquiesce tut en serrant son sac contre elle. Sa réponse me laisse perplexe. Je sais qu’Henry n’approuverait pas ce que je suis en train de faire mais elle a l’air vraiment sincère. « Juliet, je vais être sincère avec toi. Il faut que tu fasses attention avec toute cette histoire. Je n’ai pas envie que tu sois blessée. » Pas plus qu’Henry. Il est très à cheval sur la déontologie donc je sais qu’il ne se passera rien entre les deux. Je sens que ça ne lui plait pas. Mais étrangement, je commence à l’apprécier. Je fais plus attention à Henry qu’à elle mais dans cette histoire j’ai bien l’impression que ça sera elle, la plus blessée. « Blessée ? Par quoi est-ce que je pourrais être blessée ? » Je soupire et tente de trouver les bons mots. « As-tu déjà songé au sentiments qu’Henry pourrait avoir, ou pas justement, pour toi ? Je ne sais pas ce qu’il ressent exactement mais dans cette histoire, il faut aussi que tu prennes en compte ce qu’il ressent. Cette histoire n’est pas claire, ni pour toi, ni pour lui, ni pour personne. » Elle n’a pas l’air convaincue par ce que je dis. Je peux le comprendre. Je n’aurai pas envie d’être d’accord avec une personne qui met en cause l’amour que j’ai envers quelqu’un. Après un petit silence, elle reprend la parole. « Je pense que s'il me laisse un peu faire partie de sa vie, tout ça ne sera pas un problème. Ce n'est pas un caprice d'enfant, vous savez, même si tout le monde semble le croire. » Je soupire et acquiesce. « Alors je n’ai rien à ajouter. Je ne peux rien faire dans cette histoire. » Je lui souris et ajoute. « Merci d’avoir été aussi sincère avec moi Juliet. Et à bientôt ! » Je suis sûre de la revoir ou d’entendre parler d’elle très vite.
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J'erre dans les couloirs de la fac, cherchant le bureau qu'Amy m'a indiqué comme mieu de rendez-vous. J'ignore pourquoi elle veut me voir mais la formulation de la convocation fait légèrement peur. Je suis interrompue dansa recherche par mon téléphone qui sonne, m'annonçant un pervers maman qui m'arrache une grimace. Je décroche cependant, lasse : « Maman ? » Emle tousse et j'entends un bruit sourd, comme des casseroles qui tombent. « Merde ! » J'écarte le téléphone de mon oreille et ma grimace prend de l'ampleur. « Juliet c'est moi, excuse moi, j'ai fait tomber la cocotte minute ! » Je me mords la lèvre pour ne pas rire et la laisse éclaircir le but de son coup de fil : « Dis-moi, je voulais m'assurer que tu serais bien là ce soir pour dîner ? » Je grimace et acquiesce d'un « Hm » encore plus las, tandis qu'elle m'explique en long, en large et en travers que mes grands parents venant dîner, il est capital que je sois là et apprêtée. Je n'ai pas prévu quoi que ce soit de particulier, mais le fait de savoir que je suis obligée de rentrer m'agace. Je conclus en promettant, et raccroche, arrivée devant le bureau d'Amy dans lequel j'entre après avoir signalé ma présence en frappant. Je l'arme d'un sourire quand mon regard rencontre le sien et referme derrière moi : « Ah Juliet ! Je suis contente que tu ais pu venir ! » J'acquiesce et m'assoit sur une des chaises à disposition. « Il se passe quelque chose ? Vous avez besoin de moi ? » J'espère qu'elle ne compte pas me reprocher mon comportement trop poussé avec son frère, elle me fait bien plus peur que lui. Mais Amy éclate de rire et secoue vivement la tête. « Je n’ai besoin de rien, Juliet. Je voulais juste discuter avec toi. » J'acquiesce lentement, rassurée par sa bonne humeur apparente et la gentillesse dont elle semble naturellement faire preuve - quoi que ce soit parfois la marque d'un dédain considérable chez les adultes qui m'entourent. « Mais j’en oublie les bonnes manières, tu vas bien ? Les cours se passent bien ? » Je souris un peu et hausse une épaule. « Oh, vous savez, les cours... » Je baisse les yeux et prends une courte inspiration. « Ca ne m'intéresse pas tellement.»

Amy m'interroge, visiblement pas trop perturbée par mon manque d'intérêt scolaire. « Vraiment ? Et qu’est-ce qui vous intéresse alors ? » Je fronce le nez et sors, le plus naturellement du monde : « Votre frère. » Je ris un peu et mes mains se joignent quand je réalise que la déclaration est quand même légèrement bizarre. « Il est très bon... professeur. Et il... » se laisse bien embrasser. Je rougis un peu et hausse une épaule. « Il aime le théâtre, comme moi ! » Elle rit un peu et me réponds, du tac au tac : « Ah oui, le théâtre ! Il a toujours adoré ça. » J'acquiesce lentement en souriant un peu quand elle me fait un clin d'oeil. « Tu sais ça l’a beaucoup surpris qu’on se connaisse toutes les deux. Enfin connaitre est un bien grand mot mais je suis contente que tu ais repris contact avec moi. Ensembles, j’ai l’impression qu’on pourra lui faire comprendre certaines choses. » J'hausse un sourcil curieux en me demandant ce que cette dernière phrase veut dire. Je souris de plus belle, et hoche la tête de nouveau : « Il a plein de choses à comprendre, si vous voulez mon avis », je me risque à répondre sur un ton compréhensif. J'hésite une demie seconde avant de poser la question qui me brûle les lèvres : « Est-ce qu'il vous a déjà parlé de moi ? » Je souris un peu et me mords la lèvre nerveusement. « Il t’a déjà évoqué quelques fois, notamment une histoire avec un baiser si je me souviens bien. D’ailleurs, Henry n’a pas apprécié que mes clés tombent entre tes mains. » Certes. Je rougis légèrement et tousse un peu pour masquer le trouble qui me monte aux joues à l'évocation du fameux baiser, et hausse une épaule. « Il les a récupérées, depuis », je réponds en relevant la tête, souriant de manière plus naturelle. « Il ne me les a pas rendues. Je crois qu’il n’a plus confiance en moi. Le coup du « elles sont tombés par mégarde dans son sac » n’a pas fonctionné. » Mon rire se joint au sien et je m'agite un peu au souvenir de cette fameuse soirée qui était plus étrange qu'elle n'aurait dû l'être. « Est-ce que ça valait le coup ? » J'acquiesce vivement, il aurait pu se passer n'importe quoi que ça aurait quand même valu le coup, de toute façon. « J'avais un peu trop bu, l'angoisse sans doute, mais il a été parfait, comme toujours... » Je souris, attendrie, et relève les yeux vers ma presque-tante. « Je crois que je suis amoureuse de lui. » Non, en fait j'en suis sûre. Mais autant ménager les coeurs.

Elle se fige un peu, mais me sourit cependant. « A ce point-là ? » J'inspire et serre mon sac contre moi, acquiesçant lentement de la tête. « A ce point-là, oui ». Comment comprendre, personne ne le fait je crois. Moi même, j'ai du mal à m'expliquer comme j'ai pu autant m'attacher à un homme que je ne connaissais pas, et j'ai déjà flanché, marchant dans sa théorie de l'obsession. Mais c'est comme ça, les choses sont ainsi et je suppose que je n'ai pas vraiment le choix de mes sentiments. « Juliet, je vais être sincère avec toi. Il faut que tu fasses attention avec toute cette histoire. Je n’ai pas envie que tu sois blessée. » Je fronce le nez et mon regard rencontre prudemment le sien. J'ai peur de comprendre où elle veut en venir, mais je n'ai pas vraiment envie de l'entendre de sa bouche. Ecouter Henry qui me dit qu'il résistera toujours à mes avances est une chose, le rationaliser de la bouche de quelqu'un en est une autre. « Blessée ? Par quoi est-ce que je pourrais être blessée ? » Elle essaye de me ménager un peu, je le vois, mais les mots sortent tout même et l'opinion de sa soeur est une chose assez difficile à appréhender sans angoisse. « As-tu déjà songé au sentiments qu’Henry pourrait avoir, ou pas justement, pour toi ? Je ne sais pas ce qu’il ressent exactement mais dans cette histoire, il faut aussi que tu prennes en compte ce qu’il ressent. Cette histoire n’est pas claire, ni pour toi, ni pour lui, ni pour personne. » J'acquiesce lentement et déglutis, me gardant de répondre un instant. Mes mains se joignent, machinales, et j'inspire finalement. « Je pense que s'il me laisse un peu faire partie de sa vie, tout ça ne sera pas un problème. Ce n'est pas un caprice d'enfant, vous savez, même si tout le monde semble le croire. » J'hausse une épaule et m'arrête là, inutile de développer en long en large et en travers pourquoi j'aime son frère, et pourquoi je pense qu'il m'aime, lui aussi, d'ailleurs. « Alors je n’ai rien à ajouter. Je ne peux rien faire dans cette histoire. » J'acquiesce, et me redresse, il est l'heure de partir visiblement. « Merci d’avoir été aussi sincère avec moi Juliet. Et à bientôt ! » Je lui souris gentiment en ramassant mes affaires et me dirige vers la porte. « Je vous en prie, à bientôt ». Je quitte finalement son bureau, regagnant une salle de cours où je dois vraisemblablement être en retard.