BLJ ∞ I tried to be not perfect

Vous parlez de ma vie… C’est une tâche bien difficile à accomplir. C’est vrai, ma vie est tellement passionnante, trépidante, on pourrait presque écrire un bouquin gros comme un pavé sur ma personne. Imbu de ma personne ? Comment ça je suis égoïste et hautain ? Vous voyez, vous commencez à me connaitre petit à petit, c’est bien, encore un petit effort et vous me connaîtrez sur le bout des doigts. Bref, assez parler de vous, c’est moi la personne influente et très importante ici.Je suis né à Boston il y a environ vingt cinq ans, je suis issu d’une famille aimante, j’ai cinq frères et sœurs, bon, aucun d’entre eux n’a survécu, je m’explique, mon père était un terrible misogyne à tendance psychopathe, il les a tous tués dans leur sommeil, sauf moi, j’étais son préféré. HAHA, je vois d’ici vos visages décomposés, certains sont même en train de vomir j’en suis sûr. Bon un petit peu de sérieux : Je suis vraiment né à Boston, et je suis issu d’une famille plutôt bourgeoise, de la haute. Mon père est un brillant chirurgien, reconnu pour son doigté de talent, et pas que dans le domaine de la chirurgie si vous voyez ce que je veux dire. Ma mère est une simple serveuse qu’il a rencontré un soir dans une boîte branchée de la capitale lorsqu’il était jeune. Lorsque j’étais plus jeune, il me racontait sans cesse cette rencontre, ce coup de foudre immédiat qu’il avait eu en le voyant, il n’imaginait pas que j’étais déjà au courant de ses magouilles, de ses soirées nocturnes avec les infirmières dans les salles de garde. Oh ne blâmez pas mon père, ma mère était du même genre. Alors que j’étais encore enfant, à l’heure où je plongeais doucement dans mes rêves, j’entendais les ébats de celle-ci avec le petit vendeur tenant l’épicerie du coin. Oh ne pleurez pas, je l’ai très bien vécu. Ce n'était pas le premier drame de ma vie, le premier choc était en fait le soir où mes parents se disputaient à mon sujet, et lorsque j'avais fait surface dans la pièce, ils m'avaient annoncé en cœur que j'étais en fait un gosse adopté, quoi de plus normal ? Comment ça c’est surement pour ça que je méprise tout le monde ? Vous n’y êtes pas du tout, laissez-moi continuer. Je n’ai ni frère ni sœur, je suis le seul enfant de la famille. Mais qu’importe, ne pouvant avoir d'enfant, ils avaient décidé de d'adopter un petit orphelin, se disant qu’un petit être resserrait les liens, foutaises. Si je devais résumer mon enfance, je dirais que celle-ci était normale, j’ai été élevé par ma nourrice, j’étais sage, j’avais continuellement le nez dans le bouquin ou j’étais en train de casser mes jouets, un gosse normal. En revanche je ne vous ferai pas d’éloges sur mon adolescence vraiment plus tumultueuse. Vous voyez le gosse qui ne pense qu’à lui, qui fou le bordel tout autour de lui, l’ado que l’on va chercher à trois heures du matin au commissariat parce qu’il a voulu mettre le feu à la petite épicerie d’à côté (oui celle de l'amant de ma mère) ? Oui ce gosse-là aussi chiant que tête à claques, et bien c’était moi. J’étais le petit rebelle le plus connu et le plus téméraire de Boston, les parents craignaient que leurs enfants me suivent dans mes conneries, et croyez-moi j’avais une bande de potes fidèles pour les conneries. Les études ? Non merci, certes je suis très intelligent mais écouter à longueur des journées des profs aussi coincés que stressés, très peu pour moi, et puis faut dire que l’école de base ne m’intéressait pas, et puisque je n’avais personne pour m’engueuler à la maison je continuais à sécher et à faire mes conneries. Mais les années passent, et le gosse devient un homme. Ce qui m’a changé ? Le fait que je trouve ma voie, par pur hasard qui plus est. Ayant pas mal de connaissances à Boston via mes parents, je flânais un jour dans les rues de la ville, me demandant bien où j’allais passer la soirée. Par chance, un pseudo ami de mon père passait par-là, m’embarquant dans son coupé coutant plus cher qu’un bras. Scénar’ digne des films me direz-vous ? Peut-être bien. J’ai passé l’après-midi chez lui, mais surtout la soirée, soirée où justement il travaillait. Son boulot ? Réalisateur de film porno, un bon cru me direz-vous, et je répondrais avec un grand oui. Mais pour faire un bon film, il faut de bonnes actrices, et j’ai donc regardé un tas de belles nanas ainsi qu’un tas de gros bras dont je me fichais complètement, défiler devant moi. Et à la minute où le réalisateur m’a demandé mon choix, j’ai su que cette voix était faite pour moi, que je voulais avoir le choix, que je voulais le faire. Ce n’est pas compliqué de trouver sa voie en fin de compte, rien de bien chiant. Je suis reparti ce soir-là chez moi en compagnie d’une actrice n’ayant pas eu le rôle, histoire de la réconforter, oui je sais je suis un gentleman. Et voilà comment je me suis retrouvé à Londres, tout simplement pour faire mes pseudos études. Je vous passe bien évidemment mes études, aussi ennuyantes que brillantes. Je suis bien évidemment sorti major de ma promo, enfin si on peut réellement parler de promo, c’est tout ce qu’il y a à savoir. L’étape la plus importante de ma vie, enfin celle après de la mort du pauvre épicier qui m’a terriblement attristé (oui oui l'amant de ma mère, mort atroce apparemment, et dire que j'ai raté cela) comme vous pouvez le deviner, c’est certainement mon mariage, enfin mon presque mariage. J’ai rencontré Véronika à une soirée mondaine organisée par mon père, le genre de soirée ennuyante à mourir, mais le genre de soirée où le fils prodigue se doit d’assister. Elle paraissait si féline dans sa robe bleu nuit, une vraie déesse. C’était la protégée de mon père, demoiselle destinée à un brillant avenir, bref la femme à épouser. Heureusement pour moi, Véronika était le genre de femme que j’appréciais énormément. Elle avait ce comportement explosif, cette soif de jeu et de pulsion à combler dans la seconde qui suit, bref ce tempérament chaud qui m’a envouté moi, le célèbre coureur de jupons, le goujat de ses dames. Mon union avec elle était malheureusement à double tranchant, au départ tout était rose, merveilleux, c’était limite écœurant de vivre chaque jour au pays des bisounours, seulement quelque temps après, après qu’elle ait montée en grade, nous voir devenait presque une chose impossible à faire. Je ne vais pas vous mentir, j’aime cette femme, sinon je ne lui aurais pas passé la bague au doigt, et surtout je ne serais pas fidèle, mais ces engueulades, cette distance désormais installée entre nous m’ont fait succomber, et je suis tombé dans les bras d’une autre femme, puis une autre, et encore une autre, et elle de son côté fréquentait les infirmiers. Nous étions devenus mes parents, traits portraits. Nous avons rompu nos fiançailles, elle est partie, et moi de même, continuant ma vie de rêve ici, en quelque sorte, ainsi va la vie...

→ Ton heure de gloire est enfin arrivée, un producteur de cinéma vient de te remarquer dans la rue et te propose de devenir la star de son nouveau film. Que lui dis-tu ? Je le regarde de haut en bas tout en riant. Wrong person. C’est moi qui engage les personnes pour que ce mec-là puisse tourner son stupide film, alors pourquoi vient-il me chercher ? Si je pouvais me recruter pour tous les films à scénario palpitant je le ferais, mais attend… je peux !

→ Une pauvre fille en pleurs chante All by myself avec son cornet de glace à la vanille en plein de milieu de la rue retournant tous les regards sur son passage, y compris le tien. Ta réaction ? Je fronce les sourcils, plissant le regard tout en la fixant, qu’est-ce qu’elle a chanter la dépressive ? Je souffle longuement en entrant dans un combat fatal entre mes deux côtés. Si le mal l’emporte, je me fous d’elle avant de partir les mains dans les poches, mais si elle est séduisante et que le bon côté prend le dessus, je m’assois à côté d’elle pour essayer de comprendre ce qui se passe. Le cœur brisé par un con ? Ma spécialité, viens là que je te guérisse… ou pas.

→ Ton(ta) cousin(e) t'avoue sous l'emprise de l'alcool son attirance pour toi, et tente de t'embrasser. Premières impressions à chaud ? Réactions à froid ? Je dirais que c’est normal. Même en étant sobre je suis tout à fait sûr qu’elle est folle de moi. Le délice renversant l’aide juste à dénouer sa langue, rien de plus. Si c’est une belle cousine éloignée, pourquoi ne pas en profiter ? Tata Roberta n’en saura rien, promis.

→ Ton idée du parfait samedi soir : une soirée arrosée au Carling à Oxford, une nuit de folie au Fez Club de Cambridge, une sortie au théâtre de Londres ou une soirée geek avec plat commandé et partie de jeux vidéos avec tes meilleurs potes ? Une soirée de beuverie entre pote, sans hésitation. Et si tout le monde me lâche, j’y vais quand même ! On mange une pizza avec des bières à l’appart, on picole dans une soirée étudiante pour finir totalement bourré en boite à danser jusqu’au bout de la nuit, pour finir dans le lit d’une belle inconnue et s’éclipser discrètement le lendemain, tout en prenant soin de détruire chaque preuve comme un stupide numéro de téléphone. Ça c’est un samedi soir digne de ce nom.

→ T'es au confessionnal, tu peux avouer ta pire faute, ou encore un secret particulièrement pesant que tu n'aimerais pas voir révélé. Que dis-tu au père Patrick pour te soulager la conscience ? Mon père je dois soulager ma conscience. Cela fait trop longtemps que cela dur, cela me torture, je n’en peux plus. Je dois affronter la vérité en face, et détruire ce qui me ronge depuis un bon bout de temps maintenant. Mon père… je crois que vous n’êtes pas mon vrai père.

→ Le père Patrick était en fait un vrai sociopathe fan de Pretty Little Liars, et t'envoie un sms anonyme où il vous demande de choisir entre un secret révélé qui pourrait anéantir ta réputation ou briser ta famille, et de voler la bague de fiançailles Cartier d'un de vos amis. Après mûre réflexion, qu'est-ce que tu choisis ? Je rigole. Un secret ? Mais quel secret ! Ceux que j’ai sont bien gardés, il n’y a pas de soucis là-dessus. Une bague de fiançailles ? Qu’est-ce qu’il pourrait en faire ? Le mariage avec les gosses de dix ans n’est pas encore autorisé il me semble…

→ C'est le mec (la fille) de tes rêves, tu en es persuadé(e) et pourtant, celui(celle)-ci est en couple avec quelqu'un d'autre. Tu te la joues résigné(e), stratégique, ou éploré(e) ? On veut les détails ! Stratégique, et surtout fatal. Rien ne me résiste, ce que je désire, je l’obtiens toujours, ce n’est pas compliqué. Elle est à moi et le restera.

→ Dans dix ans, je me vois bien ouvrir un resto spécialité moules frites avec Camille Jules Martin, marié, six gosses et à l'origine d'une toute nouvelle sauce roquefort-épinards et toi, des projets pour l'avenir ? Projet intéressant. Personnellement je me vois plutôt dans un autre type d’avenir, je serai alors le successeur d’Hugh Hefner étant donné que je suis déjà son fils spirituel. Diriger le manoir, ça c’est une tâche classe.

→ Et enfin, honnêtement, entre truth ou dare, qu'est-ce que tu préfères ? (oui ça rime !) I don't care but ... Dare !

→ En pleine soirée baby-sitting, l'adorable petite fille aux cheveux blonds que vous gardez s'installe sur vos genoux et vous demande, d'un air suppliant : « Moi plus tard, je veux être la Reine d'Angleterre. Papa m'a dit que pour pouvoir le faire, il fallait aller à l'université. Mais il a dit aussi qu'il fallait choisir entre Oxford et Cambridge, parce que ce sont elles les meilleures d'Angleterre. A ton avis, il vaut mieux apprendre à devenir Reine à Oxford, ou à Cambridge ? » Tu sais quoi ? Prend exemple sur moi. Moi je serai bientôt le roi d’Angleterre, et tu sais où je suis allé ? À Cambridge. C’est une école prestigieuse tu sais, si tu veux réussir, il faut aller là-bas. Après tout tu veux devenir quoi hein ? Médecin ? Trop futile, avec ta bouille tu devrais être mannequin, la plus jolie blondinette que j’ai pu apercevoir ! Après ce n’est que mon avis, peut-être que ton père voudra que tu ailles à Oxford. Dans tous les cas, on finira tous les deux sur le trône, promis !

→ Après avoir écouté votre argumentaire, elle s'interrompt une seconde et fronce étrangement le nez. « Mais, au fait, qu'est-ce que c'est, le Judging Cambridge Club ? » Barf, tu sais, Cambridge est une école de renommée, et qui dit renommée qui dit argent et talent. Le Judging Cambridge Club est un groupe de personnes, personnes qui étudieront ton dossier lorsque tu seras plus grande et que tu auras postulé. Ils regardent si tu es douée, si tu as de bonnes notes et tout ce qui va avec. Ils font une sorte de sélection tu vois ? Parce que s’ils acceptaient tout le monde dans l’université, ce serait le bordel ! Donc c’est pour ça que tu dois bosser et arborer ta plus jolie frimousse pretty girl !

→ « Aaaah, d'accord. Je comprends mieux. Et les TroubleMakers, alors ? C'est la même chose ?» Hum ça c’est encore une chose différente. Si les juges du club de Cambridge essayent de faire régner l’autorité au sein de cette université, les troublemakers eux aiment faire le contraire, faire le bordel, tout foutre en l’air, mettre la pagaille dans tous les coins, tu vois ? Ils propagent des rumeurs le plus souvent, ou font des entourloupes, il faut s’en méfier et être plus intelligente qu’eux, mais je ne me fais pas de doute là-dessus à ton sujet… Enfin j’espère que tu seras tout de même assez discrète et surtout prudente pour ne pas voir arriver tes sextapes sur le net…

→ « C'est bien compliqué tout ça. Mais alors, si je choisis Cambridge et que finalement je préfère Oxford, j'ai le droit de changer en cours de route ? » Dis donc tu ne serais pas un peu indécise toi ? Disons que tu auras le temps de bien faire ton choix, de réfléchir à tout cela avant de t’inscrire à Oxford ou Cambridge. Une fois que tu seras dans tes études, je ne pense pas que tu désireras changer quoi que ce soit. Enfin le principal c’est que tu réussisses n’est-ce pas ? En tout cas, choisi bien, cela vaut mieux, crois-moi ! C’est tout ce que je peux te dire, de toute manière tu verras lorsque tu seras plus grande, tu comprendras…

→ « Hm... Bon. Ca m'avance pas beaucoup. Mais en même temps, j'ai le temps. »