INTRIGUE : conférence de presse autour des maraudeurs

Riley n’avait pas fermé l’œil de la nuit tant il était excité à l’idée de participer à cet événement. Il avait attendu ce jour des semaines durant, s’y était longuement préparé –et aujourd’hui, il ne tenait plus en place. Ce concours ? Il y avait d’abord participé pour plaisanter. Lorsqu’il était tombé sur le formulaire en question, il ne s’attendait pas une seule seconde à être sélectionné –mais il avait tout de même décidé de tenter sa chance, conscient que ça ne l’engageait en rien. Parti défaitiste, le jeune homme ne s’attendait pas à faire partie des gagnants, raison pour laquelle il avait été très surpris de recevoir une invitation qui le conduirait tout droit à la conférence. Depuis ? Il chérissait ce morceau de papier comme son trésor le plus précieux.

« Tu penses quoi des acteurs qu’ils ont retenu ? » lui demanda l’un de ses plus proches amis, tandis qu’ils se glissaient dans la file d’attente. « J’en sais rien » répliqua-t-il en haussant les épaules. « Ils ont l’air compétent, mais j’attends de voir la suite. » La vérité, c’est que Riley n’avait pas d’avis bien arrêté sur la question. Même si physiquement les acteurs correspondaient plus ou moins bien à l’image que les fans se faisaient de leurs héros, il était curieux de savoir si ces jeunes gens allaient pouvoir remplir convenablement leurs rôles ou si, au contraire, ils allaient totalement dénaturer leurs personnages. « J’aime beaucoup l’interprète de Lily cela-dit… » ajouta-t-il, pensif. « C’est une jolie femme, c’est vrai ! But forget about it ! She’s way out of your league, mate ! » Riley secoua la tête. « Qu’est-ce que tu peux être con quand tu t’y mets ! Tout ce que j'dis, c'est qu'elle va être parfaite dans le rôle de Lily » « C’est ça, ouais ! Je te connais… et quoi que tu en dises, tu restes un mec ! » Bravo, très pertinent, pensa Riley en arrivant au bout de la file d’attente. « Vos billets s’il vous plaît » ordonna un gorille posté à l’entrée de la salle. Les deux jeunes gens obéirent et brandirent fièrement leurs tickets gagnants. Une fois installé à l’intérieur, Riley jeta un coup d’œil à sa montre. Le cadrant affichait dix heures pile. « Ça va commencer » dit-il, des étoiles plein les yeux; ce qui ne manqua pas d’amuser son acolyte.

Un peu nerveuse, Joanne observe la foule qui s'amasse dans l'immense salle de la Cambridge Corn Exchange, où va débuter cette journée d'exception. Cela fait longtemps que l'auteure ne s'est pas rendue à des événements de ce genre et une petite part d'elle-même se demande pourquoi elle a accepté ce projet fou. Elle avait pourtant décidé de laisser son fils de papier derrière elle, d'avancer, d'innover. Mais puisque visiblement, l'anonymat n'est plus fait pour elle - preuve en est la facilité avec laquelle son nouveau nom de plume a été démasqué - autant accepter. Harry Potter est une part de sa vie qu'elle ne peut pas renier et se pencher sur les Maraudeurs, pour le plus grand plaisir de ses fans, semble être un bon compromis. Il n'empêche que cette salle de spectacle a une très grande capacité d'accueil et que l'anxiété ne manque pas de gagner J.K Rowling, pourtant aguerrie. Elle jette un coup d'oeil aux jeunes acteurs qui incarnent ces personnages, qu'elle n'aurait jamais pensé voir à l'écran de son vivant et un sourire maternel étire ses lèvres. Jessie et Leo sont indéniablement en train de se chamailler, Maxym affiche un air amusé et Charlie se tient un peu plus loin, observateur. C'est sans hypocrisie qu'elle chantera leurs louanges dans quelques instants...

Un assistant plateau vient lui tendre un micro et lui annonce que c'est à elle dans quelques minutes. Inspirant profondément, elle se prépare, tandis que le directeur de la salle annonce son nom. C'est elle qui animera la convention et la surprise fait son petit effet. Jo est ravie de voir qu'à l'ère du spoiler et des rumeurs, sa venue soit restée un secret. Les visages émerveillés qui s'étirent dans la salle, où l'on y voit comme en pleine jour malgré l'absence de fenêtres, sont sa récompense. Elle sourit, adresse des signes de la main au public déchaîné et profite finalement d'un accalmie pour prendre la parole. « Bienvenue à Cambridge ! » De nouveaux cris l'empêche de poursuivre, mais elle y parvient enfin, de cette voix douce et avec ce sourire tendre qui la caractérisent « Je suis on ne peut plus contente de vous voir si nombreux pour soutenir ce projet, ça me fait vraiment chaud au coeur. Je sais que j'avais dit que je ne ferais pas de tome 8 et que je laisserai Harry Potter derrière moi... Mais dans un sens, on peut dire que j'ai tenu ma promesse. » Quelques rires résonnent, tandis qu'elle poursuit, désormais assise derrière une petite table, sur le côté droit du panel. Les comédiens diraient côté cour sans doute. « Rien ne me fait plus plaisir que de permettre à mes fans de rencontrer le merveilleux cast de ce film et toute l'équipe de tournage. Ce sont indéniablement des gens formidables et je ne doute pas que vous les aimerez tout autant que Dan, Emma et Rupert... » Une pointe de nostalgie la surprend, tandis qu'elle évoque ces jeunes gens qu'elle a vu grandir et apprit à tant aimer. « Mais tout d'abord, je vous demande d'applaudir bien fort la fantastique réalisatrice de ce premier opus, Katharine Lawrence ! » La salle gronde et Joanne joint ses applaudissement à ceux de la foule, tandis que la ravissante blonde prend place derrière la longue tablée. « Kath fait un travail extraordinaire et peut-être pourrez vous en juger par vous même avec quelques teasers tout à l'heure... » Un mince sourire taquin illumine son visage tandis que des cris et murmures empreints d'excitation parcourent la Cambridge Corn Exchange. « Mais pour l'heure, je vous prie d'accueillir les Maraudeurs ! » Lily, James, Remus, Sirius et Peter font leur entrée et la rouquine fait signe à d'autres personnes derrière le rideau de venir, aussi sont-ils bientôt rejoints par Severus, Alice, Frank et une foule d'autres acteurs et de membres du crew, que Jo s'efforce d'annoncer à mesure qu'ils arrivent. La salle rugit, les intéressés vibrent de joie et les doutes que pouvaient avoir la plus célèbre des écrivains britanniques de notre ère s'envolent. C'était une bonne idée.

Je saute sur place. Littéralement. Trop excité à l’idée de participer à un nouvel événement Harry Potter, moi qui pensais que l’on n’aurait plus droit à quelque chose du genre après la première mondiale du dernier film à Trafalgar Square. Et pourtant nous voilà, et je suis de l’autre côté du rideau maintenant. Je dois rester calme et ne pas me pincer toutes les cinq minutes pour vérifier que je ne rêve pas. Surtout lorsque Jo – LA Jo ! – vient nous dire bonjour en personne. Bien sur, elle nous a tous écrit, pour nous féliciter et nous donner plus d’informations sur nos rôles, mais l’avoir en face de soit est une toute autre chose.
Du calme, Lawrence, ton côté fanboy aura raison de toi.
J’essaie de me calmer entre mon smarphone branché sur twitter et me chamailler joyeusement avec Jessie – voire les deux, lorsque je prends une photo d’elle pour la mettre en ligne, ce qui la fait forcément râler. Katharine me tapote sur l’épaule et me fait les gros yeux, et je réponds à ma tante d’un sourire innocent.
Et puis Queen Rowling monte sur scène, et les hurlements qui en résultent me fait sourire. Cela aura de quoi faire encore plus le buzz qu’Hiddleston à San Diego, c’est certain. C’est d’ailleurs bientôt à nous de monter sur scène et je me remet à sauter sur place, en agitant les bras et soufflant bruyamment – voilà donc pourquoi je n’ai jamais fait de théâtre comparé à mes collègues, le trac ayant toujours raison de moi.
Mais celui-ci disparaît dès que je mets un pied sur scène en compagnie des autres acteurs, tout de suite acclamés et applaudis. Sourires hystériques de rigueur et petits rires nerveux alors que je sors à nouveau pour immortaliser l’événement. Une vidéo de quelques secondes, pour bien prendre tout le public, que je risque de garder bien précieusement. Je jette alors un coup d’œil à ma droite, vers Jessie, pour vérifier qu’elle est toujours en vie – ou quelque chose du genre. On nous a évidemment placés de telle sorte qu’elle soit assise à côté de moi, couple officiel oblige, et je lui lance un sourire alors que je m’assoie entre ma tante et elle.
« Wow ! » est tout ce que j’arrive à dire dans mon micro, et cela fait rire quelques personnes au premier rang. J’aperçois deux douzaines de cosplays face à moi, dont un Maugrey Fol-Œil qui ferait pâlir d’envie plus d’un styliste. Je reconnais même plusieurs moi – lunettes carrées plutôt que rondes, manque d’une cicatrice sur le front – et tout cela me paraît tellement irréel que j’ai simplement envie de rire comme un idiot pendant plusieurs heures.

Oh my god, oh my god, oh my god. Je ne crois pas être en mesure d'exprimer d'autres pensées. J.K Rowling herself est là. Jo. Nous l'appelons Jo. Le monde est devenu fou et je vais me réveiller dans mon appartement à Londres avec une audition pour East Enders dans ma boîte mail. Oui. Ca n'est pas en train de m'arriver. Je suis tellement excitée, anxieuse, ravie, stressée que j'en oublie d'être constamment froide à l'égard de Leo. Je suppose que ça jouera en notre faveur aux yeux des Potterheads déchaînés qui se sont réunis aujourd'hui. La salle de spectacles est bondé et tout à l'heure les heureux élus bénéficieront d'une visite des studios exclusives. Nous signerons des autographes. Ca aussi, c'est très neuf et incroyable pour moi. J'ai plus l'habitude de les demander quand j'arrive à m'infiltrer aux BAFTA ou à la Fashion Week. Peut-être qu'être des fans nous mêmes nous aident à mieux comprendre cette foule de gens. Je proteste sans trop de vigueur quand Lawrence m'attaque à coups d'Iphone pour prendre un cliché sans doute peu flatteur qui finira sur Twitter. Je plisse le nez mais ne m'énerve pas d'avantage, me contentant d'une petite tape sur son bras. Notre grand prêtresse à tous s'avance finalement sur la scène et nous présente, avec une gentillesse dont je n'aurais osé rêver. Etant pour une fois sur la même longueur d'ondes que mon acolyte à l'écran, je dégaine mon téléphone portable et filme brièvement la foule en délire, le sourire imperturbable de JKR et l'air extatique du reste du cast and crew. C'est notre premier vrai bain de foule collectif, notre première immersion dans l'enthousiasme échauffé qui accueillera toutes nos apparitions publiques dans les prochaines années.

Je serre rapidement la main de Juliet et échange un regard rassurant avec elle, avant de finalement m'installer entre Leo et Charlie. James et Severus. Ils savent y faire nos producteurs. Je souris nerveusement et même ma co-star, qui pourtant doit avoir l'habitude des ados qui crient son nom, est terrassé par ce moment délirant. Je parviens à reprendre suffisamment constance pour glisser dans mon micro « Hey guuuuys ! Vous êtes prêts? » Cris, sifflements, applaudissements me répondent et je ne peux retenir un rire joyeux et enfantin, que j'essaie de réprimer en plaquant mes deux mains contre ma bouche. Mais la vague d'émotion est forte et plus intense que je ne le pensais. Il faut dire que j'avais vraiment peur. Peur que les fans y voient un coup marketing, peur qu'ils ne m'aiment pas, ne nous aiment pas, ne croient pas en nous, en nos personnages. Mais cette foule hystérique et pleine d'amour a de quoi me rassurer. La tempête se calme finalement et la voix de Jo résonne finalement de nouveau dans la salle « Okay, alors, je pense qu'on va pouvoir commencer par la Q&A... Vous êtes tous invités à poser vos questions et prendre la parole, il y a des gens dans la salle avec un micro... Vous pouvez tous participer bien sûr, alors n'hésitez pas. » Je n'arrive pas me défaire de mon immense sourire et attends avec excitation les premières questions et le lancement véritable de cette journée riche en émotions.

Être retenu pour jouer Severus Rogue était déjà merveilleux. Rencontrer Sa Majesté Rowling, c'était une expérience magique ― c'était d'ailleurs le cas de le dire. Mais cette conférence ? Ces hurlements, cette impatience, cette adrénaline qui courrait dans ses veines ? Charlie aurait probablement père et mère ― ou en tout cas leur infect chat obèse et puant ― pour le vivre, ce moment. Il connaissait l'ambiance des tapis rouges, des avant-premières pour en avoir visité quelque uns. Il commençait à se faire à la notoriété, aux coups d'oeil peu subtile dans la rue et aux autographes demandés un peu partout, à la pharmacie comme à la sortie d'un plateau télé, mais ça.. ça, c'était du jamais-vu, c'était nouveau pour Charles Fitzwilliam, acteur de son état et certainement proche de l'état de vapeur tant il bouillonnait intérieurement. Fébrile mais encore maître de lui-même, il attendait avec une impatience non feinte le moment de monter sur scène, n'écoutant que d'une oreille ― et encore ! ― le speech de leur grande maîtresse à tous. Pour tout dire, Charlie avait encore du mal à se faire à l'idée qu'il l'avait rencontrée, mieux qu'il la connaissait. C'était inouï, complètement fou et ô combien génial. Merde, là où des centaines de milliers de personnes l'appelaient "madame Rowling", eux, les membres du cast, avaient le privilège de l'appeler "Jo", comme s'il s'agissait d'une vieille amie. Au fond, c'était un peu ça ; beaucoup d'entre eux avait grandi dans son univers, s'était perdu dans les aventures qu'elle avait écrit, s'était passionné pour ses personnages. Et aujourd'hui, aujourd'hui ils avaient le bonheur de pouvoir les interpréter. C'était juste.. merveilleux et foutrement excitant. Aussi s'autorisa-t-il un bref pas de danse de la joie ― excellent moyen d'évacuer le stress d'ailleurs ― avant de rejoindre sa place, son nom résonnant avec celui de ses camarades, annoncés par Jo ― madame Rowling.

Nom de Dieu.

Entendre les fans hurler est une chose, les voir en est une autre et ça, Charlie le comprit en rejoignant son siège. Ce n'était plus quelques Potterheads envoyant des tweets en pleine nuit ou une poignée d'étudiants tentant de s'introduire sur le set. Non, cette fois, c'était une foule, une masse venue les voir et les acclamer. Parce que c'était bien ce qu'ils étaient en train de faire. Incapable de se retenir, Charlie esquissa un large sourire qui fendit alors son visage d'une oreille à l'autre. Il aurait probablement mal aux joues ce soir à force de montrer son bonheur d'être là mais peu importait. Parce qu'aujourd'hui, ils n'étaient plus simplement les "acteurs qu'on avait engagé pour les Maraudeurs", ils devenaient officiellement les Maraudeurs. Cette conférence avait autant valeur d'adoubement que le coup de fil d'un agent fier d'annoncer la réussite d'un casting, si ce n'était plus. C'était un grand jour.

Bien installé à la place qu'on lui avait attribué, à côté de Jessie. Elle n'en menait pas large non plus mais après tout, c'était nouveau pour beaucoup de monde et qui, qui n'aurait pas été ébranlé ? Même Léo Lawrence, pourtant l'un des plus habitués, avait l'air nerveusement heureux. Merde, c'était effrayant, tous ces gens qui hurlaient, souriaient à s'en déchirer les joues. Complètement effrayant, terrorisant même, mais génial. Absolument génial. Charlie ne put s'empêcher de photographier la portion du premier rang qui se trouvait juste devant lui, tant les sourires étaient grands et les cosplays, réalistes. Puis, enfin, la clameur qui avait enflé à leur arrivée sur scène se dissipa, laissant la maîtresse de cérémonie reprendre la parole pour donner quelques explications. L'impatience était palpable, tant d'un côté de la scène que de l'autre. Cette journée était magique, c'était indéniable.

L'alarme se déclenche, mais je suis levé depuis bien longtemps. Impossible de dormir, car aujourd'hui c'est le grand jour. Je vais assister à la conférence de presse avec le cast des Maraudeurs, et voir les coulisses du films, incroyable non ? J'ai pu gagner des places VIP sur internet, et le jour où j'ai reçu le mail m'annonçait que j'avais gagné, toute la ville a du entendre mon cri de joie. J'ai toujours du mal à y croire, c'est quand même le film sur les Maraudeurs, avec des acteurs qui sont parfait pour incarner les personnages. Oui bon, je connais les histoires de Sirius, Lily et les autres par coeur, et j'ai longtemps imaginé qui pourrait jouer leurs rôles au cinéma. J'ai du passer pour un dingue devant beaucoup de monde, mais peu importe, je suis fan et j'en suis fier.

Me voilà parti pour aller à l'endroit où se déroule la conférence, et j'ai du mal à contenir ma joie, j'ai envie de hurler à tout le monde ce qui va se passer. Je suis à l'avance, car je veux avoir une bonne place pour assister à tout ça, je ne veux pas me retrouver au fond de la salle et ne rien voir. Ah je vous ai pas dit ? J'ai décidé, comme surement beaucoup de fans, de me déguiser, et j'ai choisi Drago Malefoy, parce qu'on a les mêmes cheveux (oui bon je sais), et heureusement que j'avais gardé mon costume et ma baguette, pour ressembler à un sorcier en herbe. Je connais même les formules magiques, bien qu'elles ne seront pas d'une grande utilité. Je suis arrivé, et me voilà à montrer mon invitation, et je rentre enfin dans la salle. Je suis bien placé devant, c'est cool non ? Je vois beaucoup de monde en cosplay comme moi, c'est assez amusant en fait.

Le fait d'avoir gagné le privilège d'être là, je n'en reviens toujours pas. J'ai du être très lourd ces derniers jours, au Judging Cambridge Club comme avec tous mes amis, qui ont surement voulu m'enfermer dans un placard à balai comme Harry Potter plus d'une fois. Mais que voulez-vous, on est fan ou on ne l'est pas. Et je le suis depuis des années, Harry Potter c'est un peu ma drogue, j'ai les livres, les films, j'ai toujours voulu rencontrer le cast. Et maintenant j'en ai l'occasion avec le tournage du film sur les Maraudeurs ! Et voilà qu'arrive JK Rowling, c'est un rêve c'est ça ? Je ne peux m'empêcher de l'ovationner comme tout le monde, avant que les acteurs n'arrivent à leur tour. La conférence est sur le point de vraiment commencer.

« Okay, alors, je pense qu'on va pouvoir commencer par la Q&A... Vous êtes tous invités à poser vos questions et prendre la parole, il y a des gens dans la salle avec un micro... Vous pouvez tous participer bien sûr, alors n'hésitez pas. » Est-ce que je me lance ? Je vais attendre de voir comment ça va se dérouler, et peut-être poser une question moi aussi. En tout cas ça commence bien.

Doux Jesuis JKR est présente à cette convention ou sont présentement Juliet et Jessie, Ludwig Allen Jenzell ne peut définitivement pas manquer ça. Vêtu de ma robe de sorcier, aux couleurs de gryffondor, je compte bien me fondre dans la masse aujourd’hui, puisque je ne serais pour une fois pas le seul à avoir cette idée brillante. Cela dit je ne m’en offusque pas, et enroule mon écharpe autour de mon cou après avoir positionné un chapeau sur ma tête. Pour être tout à fait honnête j’ai longuement hésité entre gryffondor et poufsouffle et les tests déjà pratiqués sur le net sont un peu flous à ce sujet, peu sont vraiment bons d’ailleurs, mais pottermore a choisi Gryffondor, Gryffondor ce sera donc ! Tout le monde fait confiance à JKR ! Je me rends donc à Cambridge très excité de voir ma cousine et Juliet se présenter officiellement et c’est en un coup de Jenzellmobile que je me rends donc sur les lieux du tournage, garé à quelques minutes de marche seulement du grand évenement. Il y aura bien entendu ce fichu Lawrence, dont j’ai sinistrement entendu parler, et le petit bouclé ferait vraiment mieux de se tenir à carreau devant Ludwig Allen Jenzell, l’énergumène ayant commis l’impardonnable affront de se conduire comme un gougeat avec deux des femmes de ma vie. J’échoue dans la deuxième rangé et sautille sur mon siège lorsque je vois apparaître dame Rowling en personne. Même Ludwig Allen Jenzell, parvient difficilement à cacher son admiration devant cette femme extraoordinaire. Mon sourire s’accentue cependant lorsque je reconnais mes deux amies assise l’une à côté de l’autre. Pris d’un élan d’affection incontrôlable, je me lève soudainement et hurle. « OUHOUUUUUUUH JESSIEEEE JULIEEEET!!! » en agitant la main, ce qui me vaut bien entendu une flopée de regards en ma direction. Le type de la sécurité me sonne gentiment de calmer mes ardeurs et je lui promet de ne pas recommencer, les doigts croisés évidemment, ce serait mal me connaître.

Après le fabuleux speech de l’ateur de la saga qui parvient au moins à me faire taire le temps de quelques minutes, Jessie décide de prendre la parole pour annoncer une séance de questions. Tout le monde semble trop impressionné pour parler ou tout du moins poser la première question et c’est évidemment à ce moment là que j’interviens. « Est-ce qu’il y aura des scènes de nu, ou un peu olé olé ? Parce que ma cousine chérie, je ne cautionnerais pas que tu tournes ce genre de trucs avec cet abruti à bouclettes. Avec le succès de fifty shades, je m’inquiète. En plus j’ai lu que vous vouliez faire de cette saga quelque chose de plus adulte, PAS TROP NON PLUS HEIN, je pense qu’Harry Potter doit rester familial. Bon si vous tenez quand même à tourner du hot, je peux doubler un fessier j’ai rien contre, d’ailleurs mon numéro de téléophone c’est 0798..» Le mec de la sécurité me fait taire et me menace cette fois de me mettre, alors qu’une bonne partie de la salle éclate de rire, too bad j’avais une question pour Lawrence. Plus tard, faut pas abuser des bonnes choses.

« Violet, j'ai une surprise pour toi. » Un sourire énigmatique se dessine au coin de mes lèvres lorsque je lui tend une enveloppe avec les places que m'a donné Juliet. Peu enclin à lui dire que la blonde est à l'origine du cadeau, je choisis le silence dans le but de ne pas la brusquer, je n'ai pas vraiment envie d'avoir une énième conversation douloureuse à ce sujet, alors même que nos relations ne sont pas vraiment au beau fixe. Le cadeau est cependant très généreux de la part de Juliet qui fait sans doute son maximum pour lier un semblant de relation avec elle. La réaction de ma fille ne se fait pas attendre et après avoir ouvert l'enveloppe, la petite se met déjà à sautiller et à me sauter dans les bras envoyant valser les places que certains autres enfants se seraient damnés pour avoir eux aussi. Je la serre contre moi tandis qu'elle détruit mon tympan pleine d'enthousiasme en s'écriant. « Merciiiiiii ! Comment tu as fait pour avoir des places VIP ? Tu avais fait le concours et tout ? Ou tu es allé demander à Leo ? Je sais pas si les acteurs ont des places VIP, tiens… mais j’imagine que oui, ils doivent bien en avoir quelques-unes pour leurs proches. En tout cas, c’est génial ! Tu es génial ! Ça va être génial ! » Je souris, me demandant si je dois mettre tout ça sur le compte de Leo, il aurait pu c'est vrai, d'ailleurs. Je profite qu'elle ait quitté mes bras pour ramasser les places et les remettre dans l'enveloppe. « J'ai cependant une mauvaise nouvelle à t'annoncer. » Je lui lance mystérieux en jetant un coup d'oeil à ma montre. « Tu n'as plus que treize minutes pour te changer et enfiler ton uniforme, oh et parce que je suis un père formidable à mes heures, il se trouve que je t'ai acheté l'écharpe et qu'elle posée sur ton bureau, dépêche toi Violeeet, je parle trop, il ne reste plus que dix minutes maintenant... »

Elle se fige un instant avant de se précipiter dans les escaliers ce qui ne se termine évidemment assez mal mais ca j'aurais pu parfaitement bien le prévoir. « Tu n’es vraiment, mais vraiment pas drôle ! J’ai vraiment eu peu… Aouïh ! » Je grimace un peu lui demandant si elle va bien mais elle disparaît déjà dans sa chambre pour se préparer. J'enfile moi même un manteau et prends une inspiration laissant tout de même un sourire s'afficher sur mes lèvres en pensant au bonheur de Violet, alors même que pour ma part ça ne sera sans doute pas une partie de plaisir. Lorsqu'elle redescend je l'accueille en bas pour l’empêcher de tomber et de se fracasser le crâne connaissant que trop bien le mauvais karma de notre famille. « C’est bon, je suis prête. » « Allons-y alors! » Je lui adresse un clin d'oeil et l'accompagne dehors.

Une fois à Cambridge, assis sur ma chaise, je laisse mon esprit dériver un peu alors que l'anxiété me gagne assez tragiquement. Violet elle, semble tout à fait dans son élément et après le magnifique speech de Joanne Rowling, ce que je crois être un ami de Juliet prends la parole, faisant cette fois rire l'assemblée. Mon regard se pose doucement sur Juliet alors que je commente un peu ailleurs et à voix basse. « Peut être que tu devrais poser une question... » Je hausse un peu les épaules, ne pouvant m'empêcher de la fixer, souriante comme toujours, dans son élément ici à Cambridge. « Je vais attendre que quelques-uns se soient lancés je crois… » En espérant que les questions soient un peu moins obscènes. « Ca va toi ? » Je sursaute un peu en entendant la question et répond presque sur la défensive comme si je cherchais justement à cacher quelque chose à la seule personne qui sait lire en mois comme dans un livre ouvert. « Bien sur, pourquoi ca n'irait pas ? »

« Violet, j'ai une surprise pour toi. » Je relève les yeux vers mon père, un sourire sur les lèvres, me demandant ce que ça pouvait bien être; à vrai dire avec papa, ça pouvait être à peu près tout et n’importe quoi, un plat que j’aime, un cadeau, une sortie, un jour ça a même été de construire un tardis tous les deux, alors les possibilités étaient infinies. Il me tend une enveloppe avec un sourire énigmatique, et tandis que je la prends, je réfléchis aux possibilités restantes, après tout, il n’y a pas grand-chose qui tient dans une si petite enveloppe. De l’argent, mais ce n’est vraiment pas son genre et il n’en ferait pas un tel mystère, une lettre, des places de spectacle, cinéma ou autre, une carte au trésor ? Excitée et intriguée par ce cadeau spontané – après tout, il restait encore plusieurs semaines avant mon anniversaire – et tout en me demandant si papa avait entendu toutes mes très peu subtiles remarques sur les diverses conventions qui n’allaient pas tarder – comme celle du film de Leo sur les maraudeurs par exemple, et celle de Dr Who dont la date semblait enfin proche -, j’ouvris finalement cette petite enveloppe et découvris deux places vip pour la convention sur le premier volet de la trilogie des Maraudeurs à savoir THE MARAUDERS & THE RISE OF EVIL où il y aura presque tous les acteurs et même JKR en personne !! A la vue de ces dernières, mon sourire s’étira sur mon visage et je me mis à sautiller en tapant dans mes mains – tentant par là de contenir un peu toute mon énergie et excitation à cette idée -, ce qui fatalement fit tomber les places, mais je n’étais plus suffisamment concentrée pour y faire attention. Les yeux pétillants, je regardai à nouveau papa et sautai dans ses bras avec un grand « Merciiiiiii ! » sûrement un peu trop aigüe et près de ses oreilles à son goût. Mais ne tenant plus vraiment en place, je ne reste qu’une poignée de secondes dans ses bras avant de me remettre à sautiller de partout en parlant très vite et sans vraiment attendre de réponse. « Comment tu as fait pour avoir des places VIP ? Tu avais fait le concours et tout ? Ou tu es allé demander à Leo ? Je sais pas si les acteurs ont des places VIP, tiens… mais j’imagine que oui, ils doivent bien en avoir quelques-unes pour leurs proches. En tout cas, c’est génial ! Tu es génial !  Ça va être génial ! » Je finis par m’arrêter tout de même et reprendre un peu mon souffle, bien que je ne parviens pas à me départir de ce grand sourire benêt fixé sur mon visage et des étoiles qui ont décidé de s’inviter dans mes petits yeux. Il profite de ce petit moment de répit et de liberté pour aller ramasser et remettre avec précaution dans l’enveloppe les places qui m’avaient tant ravies que j’en avais oublié d’y faire attention… je le regarde faire avec une petite mine, tentant de faire paraître une expression qui dirait ‘oops, je suis désolée et je m’en veux’ mais je suis tellement joyeuse que ça n’a pas dû transparaître beaucoup. Enfin, les places vont bien, ce qui est l’essentiel. A nouveau face à moi, papa reprend la parole, d’un ton très sérieux et avec un regard étrange : « J'ai cependant une mauvaise nouvelle à t'annoncer. » Mon cœur s’arrête à ces mots – sérieusement, mon cœur a vraiment loupé un battement à ces mots -, en fait tout mon corps s’arrête. Alors qu’il y a quelques secondes à peine, j’étais toute excitée et bougeais dans tous les sens, parfois de manière assez étrange et incontrôlée, maintenant je ne respirai même plus, attendant de savoir quelle horreur, accident, problème allait venir tout chambouler et détruire ma joie au passage, comme souvent. Jetant un œil à sa montre, il reprend, alors que ma tension est à son comble : « Tu n'as plus que treize minutes pour te changer et enfiler ton uniforme, oh et parce que je suis un père formidable à mes heures, il se trouve que je t'ai acheté l'écharpe et qu'elle posée sur ton bureau, dépêche-toi Violeeet, je parle trop, il ne reste plus que dix minutes maintenant... »  Je ne sais comment réagir à ces mots, je me remets à respirer bien entendu, mais je demeure incapable de bouger, ne sachant pas ce qui est le plus important à gérer pour le moment entre souffler de soulagement et en sourire, hurler contre mon père pour son humour qui est le plus pourri de l’univers – et je suis sûre que si notre Tardis fonctionnait, on pourrait le prouver – ou me précipiter dans les escaliers pour vite aller me préparer parce qu’on risquait d’arriver en retard à une convention sur les maraudeurs, ce qui était une vraie méga urgence. Finalement, devant le peu de temps qu’il nous restait et à l’idée terrorisante d’arriver en retard et de rater la moindre minute de cet évènement, j’ai réagi d’instinct dans un mélange qui devait paraître étrange et déroutant pour les spectateurs qui ne sont pas habitués à l’espèce Howard – parce que oui, nous sommes suffisamment étranges je pense pour nous considérer comme une espèce à part, ce qui est assez inquiétant pour nos possibilités de reproduction, je dois bien l’avouer mais on est pressés là ! On va être en retard, on réfléchira à une meilleure image plus tard -. Donc je me précipitai finalement vers les escaliers en baragouinant contre mon père : « Tu n’es vraiment, mais vraiment pas drôle ! J’ai vraiment eu peu… Aouïh ! » Oui, petit conseil, ne vous précipitez pas quelque part en parlant et regardant quelqu’un qui est derrière vous, ça peut être une expérience très douloureuse, aussi après un regard noir vers mon père et en sautillant sur un pied pour me tenir mon genou douloureux, je m’élançai finalement vers ma chambre, j’aurai tout le trajet après tout pour alterner mon énervement contre sa blague stupide et mon débordement d’amour pour le meilleur papa du monde qui a dégoté ces places et qui va m’emmener à cette géniaaaaalisssssime conférence, avec une écharpe en plus. Je me dépêchai de me préparer, réfléchissant à toute vitesse à tout ce dont je pourrai avoir besoin, attrapant au passage un appareil photo, mon stylo préféré (qui a une merveilleuse couleur verte), un deuxième au cas où et ainsi de suite. Je descendais finalement à temps les escaliers, à une vitesse folle de peur d’être en retard, tentant plus de sauter jusqu’en bas que de marcher jusque-là, ce qui me fis atterrir dans mon père, rempart qui au moins stoppa ma course. « C’est bon, je suis prête. »  dis-je avec un sourire, en me tenant devant lui. « Allons-y alors! » répond-t-il avec un clin d’œil, tandis que nous nous dirigeons vers l’extérieur, vers l’avenir, vers JKR !

Une fois à Cambridge, nous sommes tous deux assis sur une chaise côté à côté, pas très loin de la scène d’ailleurs ; seule différence, je trépigne d’impatience tandis que papa est tout droit, très droit, trop droit. Il aime bien l’univers d’Harry Potter aussi pourtant – pas autant que moi, certes, mais tout de même – et je réalise à ce moment-là que j’ai été complètement stupide, aveuglée par ma propre excitation et joie. Juliet allait être là, Juliet jouait dans ce film, il allait sûrement lancer sa carrière d’ailleurs… je me demandai ce qui se passait entre eux, nous n’en avions pas reparlé depuis cette fatidique conversation le jour de son retour de l’hôpital. Je lui jetai un coup d’œil inquiet et décidai finalement de faire comme si de rien n’était, peut-être que mon sur-enthousiasme allait un peu le contaminer et que lui aussi allait pouvoir profiter pleinement de cette merveilleuse journée. Aussi j’applaudis à m’en briser les métacarpes et phalanges quand Joanne Rowling fait son apparition et un petit discours introductif, qui fait succès dans la salle. Puis la super géniale réalisatrice – et je dis ça en toute impartialité et pas du tout parce que c’est ma tante – Katharine Lawrence entre, et je donne un petit coup de coude à papa pour lui afficher un grand sourire tatieestunesuperrealisatriesuperconnuemaintenantcestpastroplaclasse. Toutefois, même si elle reçoit un accueil chaleureux de la part de la salle, elle est assez vite éclipsée par l’annonce de l’arrivée des maraudeurs. A ces mots, mon cœur s’accélère et je ne peux m’empêcher de tourner la tête et de regarder papa d’un œil inquiet avant de revenir sur la scène pour voir la magnifique flamboyante Jessie  Jenzell, qui va interpréter Lily Evans. J’ai toujours eu un faible pour les rousses, il faut dire qu’elles sont juste amazing – il n’y a qu’à regarder Dr Who, j’ai beau aimer Rose de tout cœur, Donna & Amy ont la classe, vous ne trouvez pas ? -, et puis LILYYY quoi ! Je souris aussi à Leo, qui la suit de près, bien qu’il y ait très peu de chances pour qu’il nous repère de là où il est.  Le regard de papa s’égare sur Juliet, et je me demande où ils peuvent bien en être tous les deux… « Peut-être que tu devrais poser une question... » me chuchote-t-il. Je tourne la tête vers lui avec un petit frisson, regardant autour de moi. « Je vais attendre que quelques-uns se soient lancés je crois… » Je n’étais pas sûre d’être capable de m’adresser à Jessie devant tant de personnes ! Devant des centaines de personne. Devant JKR. Devant tout le cast du film. Et devant papa, et la moitié de ma famille à vrai dire. Ca faisait beaucoup beaucoup de pression. « Ca va toi ? » demandai-je tandis qu’il ne quittait pas des yeux la jolie blondinette qui interprétait Alice Longdubat dans le film. Il sursaute légèrement à cette question, ce qui montre bien à quel point il était tendu, et répond rapidement, sur la défensive : « Bien sûr, pourquoi ça n'irait pas ? » J’acquiesce avec un sourire, sachant bien qu’il était inutile d’insister.

L'excitation lui piquait les yeux et la poitrine, comme tout à chacun autour de lui. Tout le monde était là par amour pour ces livres. Tout le monde était là, partagé entre émotion et nostalgie. Une enfance passée pour la plupart à lire les best-sellers, regarder les films, prier pour recevoir un jour une lettre au tampon de Hogwarts. Cael avait revêtu ce que beaucoup de ses voisins portait aujourd'hui, une robe de sorcier aux couleurs de sa maison favorite, une écharpe assortie, une peluche de rat et une baguette magique de sa collection personnelle. C'était le grand jour. Le jour de la convention des maraudeurs, le jour où ce qui s'était arrêté recommençait enfin. Evidemment, Cael avait participé au concours et évidemment, ne s'attendait pas à recevoir sa place pour cet événement. Peut-être que finalement tout tournerait rond pour lui après tant d'échec. Il s'était vanté pendant des jours auprès de ses collègues d'avoir eu une place, lui, qui n'a pas eu beaucoup de chance avec le cast d'Harry Potter.
Il avait une bonne place dans la salle, correcte, au bord d'une allée et la plupart des gens avaient décidé de passer par sa rangée pour rejoindre celles situées plus loin, le forçant à rester assis en équilibre sur le dossier pendant un moment, mais il s'en fichait, il était bien là où il était, tout seul comme un grand des étoiles pleins les yeux et les yeux rivés sur son téléphone, attendant l'heure, dix heures. Il savait déjà tout ce qu'il était possible de savoir, suivait tout le cast sur les réseaux sociaux, discutait avec les visiteurs des dernières informations. Il voulait tout connaitre, tout savoir, pour être le plus parfait petit fanboy de la grande, l'immense J.K. et ses oeuvres.

Tout d'un coup un homme est rentré sur scène, personne d'important certes, mais chacun semblait excité par sa présence. Cael se laissa retombé correctement sur son siège, près à applaudir et à hurler, à montrer toute sa joie, comme ses voisins et voisines, comme tout le monde dans la grande salle de Cambridge où il avait fait le déplacement, tot, pour être certain d'être à l'heure. Lorsque Joanne Rowling fut annoncée, la salle sembla prise par un séisme tant les hurlements, applaudissement et saut des Potterhead était vifs. Rowling, leur chère Rowling serait là, de quoi les faire hurler, pleurer, rire et prendre un demi-millième de photos en une journée. Puis la voilà, le sourire aux lèvres un micro à la main, son auditoire se rendant muet en hurlant le plus fort possible, couvrant presque ses paroles, son bienvenue. « Bienvenue à Cambridge ! » De nouveaux cris raisonnaient et Cael en faisait partie, applaudissant à s'en faire mal aux paumes.

Elle présenta tout le monde, chaque membre du cast qu'il avait vu en photos, qu'il espionnait à longueur de journée via twitter et autres réseaux sociaux. Ces gens qu'il avait imaginé, qu'on avait choisit à sa place. Il reconnaissait les acteurs principaux surtout, les super stars ainsi que la réalisatrice évidemment. Tout ce beau monde réunit pour leur faire plaisir, pour remettre le couvert et refaire de la saga quelques choses de neuf, de culte, intemporel comme les autres.
On invita ensuite les participants à poser des questions aux acteurs, chacun s'observait, personne ne disait rien hormis l'intervention d'un homme, avant de se faire taire par la sécurité. Le cousin de l'actrice rousse, apparemment, mais il ne pouvait pas l'apercevoir de là où il était, mais beaucoup ont ri. Puisque personne n'osait se lancer, Cael lui allait le faire. La langue brulant d'une multitude de questions et une impatience à rendre maboule n'importe qui, il leva la main avec une rapidité et une détermination à être interrogé plus vive que celle d'Hermione Granger elle-même. Un des membres et l'équipe technique situé plus haut aperçu le rouquin et lui colla le micro dans les mains, tandis qu'il se leva.

« Bonjour à tous ! Je m'appelle Cael, et j'aurais une question pour l'ensemble du cast » Il marqua une petite pause, tout sourire face à ces gens dont il se sentait proche sans leur avoir jamais parlé. Mais il connaissait les personnages, connaissait les caractères, l'histoire, tragique. Il reprit quelques secondes après afin de pouvoir poser sa première question, surement celle qui lui tenait le plus à cœur. « Qu'est-ce que cela vous a fait, quand on vous a annoncé que vous alliez interpréter et travailler avec les personnages de la grande J.K. ? » Il resta debout avec son micro, attendant sa réponse, trépignant légèrement, ce qui fit rire sa voisine elle aussi en cosplay. On pouvait lire sur son visage le bonheur d'être là, il était tout simplement heureux.

Alors que Jo - je ne m'en remettrais jamais, disons JKR - annonce le début de la Q&A, la salle jusqu'alors pleine de bruits, de rires et de cris enthousiastes se fait bien silencieuse. Chacun scrute son voisin, chuchote entre amis, délibère, hésite. Je les comprends, à leur place je serais sans doute un peu intimidée aussi. Mais bon, c'est une sensation qui durerait environ quatre secondes et je me lancerai bien vite avant que quelqu'un pique ma question. Je ne suis pas du genre à manquer ma chance, comme l'a prouvé mon audition riche en rebondissements. Et bien entendu, c'est de famille. Le premier à s'emparer du micro n'est autre que mon cher cousin, que j'avais déjà repéré en entrant dans la salle. Pourtant, une fois n'est pas coutume, il se fond presque dans la masse aujourd'hui. « Est-ce qu’il y aura des scènes de nu, ou un peu olé olé ? Parce que ma cousine chérie, je ne cautionnerais pas que tu tournes ce genre de trucs avec cet abruti à bouclettes. Avec le succès de fifty shades, je m’inquiète. En plus j’ai lu que vous vouliez faire de cette saga quelque chose de plus adulte, PAS TROP NON PLUS HEIN, je pense qu’Harry Potter doit rester familial. Bon si vous tenez quand même à tourner du hot, je peux doubler un fessier j’ai rien contre, d’ailleurs mon numéro de téléphone c’est 0798..»

Oui bon, il n'est pas exactement comme tout le monde. Je joins mon rire léger à celui de la foule et ignore les regards paniqués de mon attachée de presse en coulisses et choisit de ne pas échanger un regard avec Leo, qui n'apprécie sans doute pas l'appellation d'abruti à bouclettes, qui lui va pourtant comme un gant. Avec un sourire en coin, je glisse une réponse tout à fait politiquement correcte qui saura apaiser les mamans angoissées dans la salle. « Hum non, je ne ruinerai pas l'honneur familial, ne t'inquiète pas Lud ! Tout à fait sérieusement, les films resteront PG comme le reste de la franchise et ce n'est pas parce que Fifty Shades a honteusement vendu plus de livres que notre petit Harry... » Une vague de bouh résonne dans la salle et je hoche vigoureusement la tête en signe de soutien avant de conclure « Ce n'est pas ça qui va nous faire inclure des scènes hot là où il n'y a nul besoin d'en avoir. Ca n'aurait pas sa place je pense... » Je lance finalement un coup d'oeil à Katharine qui opine du chef et, avec un petit air pince sans rire qui n'est pas sans rappeler son neveu, ajoute brièvement « J'ose prétendre pouvoir faire un film à succès sans avoir besoin de vendre du sexe, appelez-moi une indéfectible optimiste. Mais vous me donnerez raison je suis sûre. » La salle rugit à nouveau, prouvant que grandir avec une foule de personnages riches et complexes vaut tout le faux BDSM soft du monde.

Une fois le calme revenu, c'est au tour d'un jeune homme qui ressemble à s'y méprendre à une version sexy de Ronald Weasley. « Bonjour à tous ! Je m'appelle Cael, et j'aurais une question pour l'ensemble du cast. Qu'est-ce que cela vous a fait, quand on vous a annoncé que vous alliez interpréter et travailler avec les personnages de la grande J.K. ? » On revient à des questions plus traditionnelles, celles que mon publiciste m'a dit de préparer. Incapable de me défaire du sourire qui s'étend sur mon visage, j'esquisse un regard vers mes collègues et me décide de répondre. Quand je vous dis que le besoin compulsif de s'exprimer est un problème familial. « Déjà, j'adore ton cosplay ! Et euh, j'ai eu la seule réaction appropriée je pense. J'ai pleuré, j'ai hurlé, j'ai sauté partout, j'ai paniqué et j'ai appelé ma meilleure amie. Et il s'est avéré qu'elle était à peu près dans le même état que moi. » J'échange un regard complice avec Juliet et ajoute « On est des fans avant d'être des acteurs sur ce projet et c'est vraiment unique... Jo m'a écrit une longue lettre sur sa vision de Lily et on a discuté de ça plusieurs fois, c'est complètement surréaliste. Et c'est un peu angoissant aussi, perso, je n'en reviens toujours pas ! » C'est une réponse un peu cliché, mais il y a certainement une raison pour que les acteurs répètent cette phrase en boucle quand ils obtiennent le rôle de leur vie. Je suis à peu près certaine que quand j'aurais 40 ans et, espérons le, une belle carrière derrière et devant moi, je me sentirai toujours euphorique en écrivant The Marauders Saga sur mon CV.

Les cris des fans hystériques continuent pendant de longues minutes et mes lèvres restent bloquées dans un sourire, dans ce rire silencieux. La main de Katharine trouve la mienne sur la table et je serre sa main un peu plus fort qu’il ne le faudrait, me tournant vers elle pour lui lancer un clin d’œil. C’est un évènement aussi important pour elle que pour nous, même si ce sont les visages des acteurs dont on se souviendrait le plus facilement – mais c’est là l’occasion parfaite pour elle d’être plus qu’une femme de. Les femmes Lawrence et leurs carrières sans l’ombre d’une présence masculine, toute une histoire. Avec un petit rire, et me fichant bien de savoir si quelqu’un prendra une photo à ce moment-là, je me penche pour lui embrasser la joue, ayant un sourire bienveillant en réponse. Cela alimentera sans doute une ou deux rumeurs basées sur nos liens familiaux en passant, mais je n’en ai que faire. Aujourd’hui est notre premier jour de gloire, et je compte bien en profiter comme il se doit.

Enfin… Si l’on peut avoir un minimum de respect et de finesse de la part des fans, bien entendu. Je suis habitué au manque de délicatesse total de certains – cela allait déjà fort à l’époque avec Lara, et tout ce foin autour de Lawzell donne la chair de poule parfois – mais j’avais tout de même espéré que les gens ne fonceraient pas tête la première dans cette direction. Raté. Et un cousin de Jessie, en plus ? Qui se permet de m’insulter effrontément. J’hausse simplement un sourcil, pinçant les lèvres pour ne faire aucun commentaire – on ne choisit pas sa famille, après tout. Heureusement, Jessie répond parfaitement, et ma tante enchaine cela très bien, et le malaise se dissipe rapidement pour faire place aux vrais questions, bien classiques, de fans. Je laisse s’échapper un soupire discret, soulagé.

Je regarde Jessie avec un petit sourire alors qu’elle se jette sur la question du Ron Weasley en herbe. J’attends qu’elle finisse pour me pencher vers mon micro, bras croisés sur la table. « J’ai pleuré. » Mon ton sérieux dans ces brefs mots en fait rire plus d’un alors que je me remets à sourire après quelques secondes. « Non, très sérieusement, comme Jessie, j’ai réagi au quart de tour. Je crois que ma mère a perdu deux points d’ouïe dans une oreille quand je lui ai téléphoné pour lui annoncer la nouvelle. » Nouveaux rires alors que je ne peux m’empêcher un petit pouffement moi-même à ce souvenir. « On est tous des Potterheads avant d’être des acteurs, on a tous grandi avec les bouquins, c’est vraiment quelque chose qui nous tient à cœur, et ça se voit… Perso, je me souviens encore avoir fait la queue à minuit pour chaque bouquin, être allé à la première de chaque film… On est des fans avant tout, en train de faire un film pour d’autres fans, avec tout l’honneur et la pression qui s’en suivent. » Je jette un coup d’œil vers JK par dessus la tête de ma tante, et cette grande dame m’offre un sourire bienveillant qui fait battre mon cœur plus vite. Je me demande ce qu’elle voit en nous, si elle nous a déjà trouvé un surnom digne des Big Seven qui nous ont précédé – si l’on arrivera à leur hauteur dans son esprit un jour.

« Et puis, c’est l’occasion rêvée de jouer à nouveau avec certains vieux potes… » Mon regard se porte vers Charlie alors qu’une voix hystérique et féminine crie Camdeeeeeen ! J’éclate de rire, avant de redevenir faussement sérieux. « Non. Tourner avec Lara est un cauchemar, j’en ai marre qu’elle me colle autant. » Les réactions des fans ayant regardé ma série ne se fait pas attendre, me faisant rire légèrement. Cette remarque me vaudra sans doute un coup de pied bien placé de la part de Lara la prochaine fois que l’on se voit – rien d’insurmontable, donc. Je me rends alors compte qu’il est plus que temps pour moi de laisser la parole aux autres, et je conclue donc par un : « Bref, c’est énormément de pression mais aussi la chance d’une vie, et j’en profite autant que ça dure en espérant que ce n’est pas un rêve dont je vais me réveiller brusquement dans quelques minutes. »

Sentimental, le Lawrence ?

Depuis longtemps, c'est à dire depuis 1998, Sonje était fane d'Harry Potter. Et oui elle avait lu tous les livres, vu tous les films et fangirliser pendant des années -avant de se faire une raison- sur Tom Felton comme tout bon fan qui se respecte. Alors, quand elle avait vu qu'il y avait un concours qui permettait de gagner des places VIP pour une conférence de presse sur l'oeuvre de sa jeunesse, elle n'avait pas hésité et elle avait cliqué. Imaginez juste les cris hystériques de la jeune femme quand elle eut  appris qu'elle avait gagné sa place ... Une vraie mandragore ! C'était donc avec une joie mal contrôlée qu'elle se rendit à cette conférence avec au programme, rencontre avec les acteurs du film des maraudeurs, visite des lieux du tournage et surtout rencontre avec la mythique JK. Rowling ... Elle ne pouvait pas mieux espérée !

« Vous avez l'air bien excitée, vous avez mangé du lion ce matin ? » Plaisanta une femme à côté d'elle. C'est vrai qu'elle avait du mal à tenir en place et cela malgré sa fatigue apparente. Elle avait le teint un peu ternes et des cernes sous les yeux car elle avait eu du mal à s'endormir la veille. « Oh oui je suis super impatiente, ça m'a fait tout drôle quand j'ai reçu l'invitation car je ne pensais pas vraiment gagner à cause des chances qui sont minces mais bon j'ai eu un ticket ! » La femme lui sourit chaleureusement, elle avait un teint resplendissant et semblait en pleine forme. « Vous avez réussi à vous endormir vous ? » L'inconnue acquiesça. « Oh moi il en en faut peu pour m'empêcher de dormir ! » La file avança et bientôt ce fût le temps de Sonje. Elle présenta son ticket à l'agent de sécurité et enfin elle put entrer. Elle suivit les autres very important person. « Bienvenue à Cambridge ! » Elle ne put s'empêcher de littéralement sauter sur place. Elle écouta attentivement les paroles de l'auteure en ayant toujours du mal à croire qu'elle était seulement à quelques mètres d'elle. « Mais pour l'heure, je vous prie d'accueillir les Maraudeurs ! » Elle applaudit comme les autres invités et écouta les diverses questions qui étaient posées avec attention avant de se faufiler un peu plus vers les acteurs. « Merci. » Dit-elle qu'on on lui tendit le micro. « Bonjour tout le monde également, moi c'est Sonje. » Commença-t-elle avec son petit accent d'allemande. « Et j'ai aussi une question, pour l'interprète de James et ensuite pour celle de Lily, quel a été le meilleur moment de cette aventure ? » Et elle attendit, toute contente qu'on réponde à sa question.

« Omg omg omg !!!!! GIIIIIIIIIIIIN ! » Je me souviens de chaque seconde qui ont suivi l’ouverture de mon courrier ce jour-là. Notamment le fait que j’ai percé les tympans de mon frère en hurlant de joie, atteignant sans nul doute les ultrasons. Une place VIP pour la convention du premier film des Maraudeurs. O. M. G. Je me suis écroulée sur le canapé en hurlant alors que Gin me regardait d’un air légèrement blasé. Il faut dire que malgré mon côté snob, élitiste et victime de la mode, j’ai grandi avec Harry Potter. J’ai pleuré à la mort de Sirius (je ne m’en suis jamais vraiment remise d’ailleurs), j’ai compati pour Severus (un grand incompris et Alan Rickman a achevé de me donner l’envie de me retrouver seule en retenue avec lui), détesté James Potter et son crétin de fils et ai eu une tendresse toute particulière pour Ron, cet éternel second rôle qui selon moi méritait plus que d’être le pote du Survivant. Malgré tous les défauts que j’ai pu trouver à ces bouquins que j’ai lus et relus, il s’avère qu’il s’agit d’une de mes sagas préférées. Et que même si j’ai de grosses préférences pour les mangemorts et les personnages secondaires (Luna, je t’aime, si tu lis ces lignes, épouse-moi, on sera heureuses et on portera des boucles d’oreilles radis assorties), je me suis attachée à tous les personnages. Et comme toute anglaise qui se respecte, j’ai failli faire une crise cardiaque en apprenant que les Maraudeurs allaient être adaptés en film. A Cambridge. Grands Dieux merci, vous venez de prouver que Cambridge vaut mieux qu’Oxford. Bref je m’égare, tout ça pour dire que lorsque j’ai reçu cette lettre, j’ai baigné dans l’euphorie la plus totale pendant plusieurs heures. Jusqu’à cette question fatidique.

« Qu’est ce que je vais mettre ? »

Finalement la question vestimentaire a vite été éclipsée lorsque je me suis retrouvée à la convention. Au milieu de tous ces gens fans de l’univers Harry Potter, je me suis sentie un peu comme à la maison. (Il n’empêche que je portais ce jour là une magnifique robe émeraude parce qu’il faut pas déconner non plus, j’ai ma fierté et elle va tellement bien avec ma petite cape noire non ?) C’est en commençant à VRAIMENT me croire à Poudlard que je regarde entrer Joanne Rowling. Son « Bienvenue à Cambridge ! » nous fait hurler de joie et je ne suis pas la dernière à crier mon enthousiasme. (Qui a dit que je retombais en enfance ?) Nos cris résonnent encore à l’arrivée de Katharine Lawrence et il ne serait que trop vrai de dire que l’attente de ce film est juste insupportable. C’est avec un sourire un peu crétin et niais que je regarde les acteurs arriver et prendre place. Et… omg Sevy-chouuuuu ?! Je pique un fard monstrueux en voyant arriver Charlie et me félicite d’être perdue au milieu de la foule et surtout pas au premier rang. Ce qui me permet de reprendre le contrôle de moi-même et de pouffer de rire quand un blondinet survolté intervient en posant une question complètement déplacée. Je crois que c’est Ludwig, mais je suis trop loin pour pouvoir confirmer d’un contact visuel. En même temps, c’est sûrement Ludwig, personne d’autre que lui n’irait poser une telle question avec un tel enthousiasme. Oxford style. Les questions se suivent et je ne peux que m’extasier sur les costumes des autres fans. Notamment ce Ron plus vrai que nature absolument parfait. La réponse de Jessie me fait sourire d’un air attendri, celle de Leo un peu moins, allez savoir pourquoi, je n’ai rien contre ce type mais je n’ai jamais pu supporter James Potter. Et il lui ressemble trop. Je crois que j’aurais dû me ramener avec un teeshirt Team Severus au point où j’en suis non ? Je regarde la blondinette à deux pas de moi poser sa question et note son ADORABLE ACCENT tandis que mon attention se reporte sur les acteurs.

Cette ambiance, cette adrénaline presque palpable, c'était du pur bonheur. Et ces visages, plus ou moins grimés, affichant tous ce grand sourire ! Bordel, c'était merveilleux. Charlie aurait probablement mal aux joues le lendemain mais pour le moment, il était au septième ciel et n'était pas prêt à descendre de son petit nuage. La première question vint, posée par un jeune homme blond manifestement très enthousiaste et apparenté à Jessie. En l'écoutant, Charles ne put s'empêcher d'éclater de rire. Toutefois, c'était, il fallait bien l'avouer, une bonne question. Laquelle appelait une réponse tout aussi bonne et ferme. Il allait sans dire que le succès de Fifty Shades of Grey avaient soulevé quelques interrogations mais Les Maraudeurs, aussi mature que fut son approche, s'insérait dans un univers, comme l'avait précisé le blondinet, familial. Et puis bon, Joanne ― Queen Rowling, holy shit ― était très impliquée et elle, plus que les autres, savait que ça ne collerait pas. C'est donc avec un vague sourire qu'il écouta Jessie puis Katherine expliquer, sans surprise, que le succès de la saga érotique n'influerait en rien celui de leurs films.

C'est un Ron Weasley excellemment bien habillé qui prit ensuite la parole. « Bonjour à tous ! Je m'appelle Cael, et j'aurais une question pour l'ensemble du cast. Qu'est-ce que cela vous a fait, quand on vous a annoncé que vous alliez interpréter et travailler avec les personnages de la grande J.K. ? » demanda-t-il. Ce jour-là, Charlie s'en souviendrait toute sa vie. Comme chacun des acteurs, il avait grandi, mûri avec Harry Potter. Il avait dévoré les bouquins étant môme, il avait fait le pied de grue devant les portes d'un cinéma pour acheter un ticket le jour même de la sortie de chacun des films. Il avait baigné dans cet univers depuis toujours, alors lorsqu'on lui avait annoncé qu'il allait reprendre le rôle de Severus Rogue après ce grand monsieur qu'était Alan Rickman, il n'en avait pas cru ses oreilles. C'était un souvenir qu'il avait bien entendu déjà partagé avec ses camarades mais c'est avec plaisir qu'il écouta Jessie puis Leo raconter leurs expériences une nouvelle fois, non sans échanger un regard avec Lawrence lorsque celui-ci fit allusion aux tournages qu'ils avaient partagé auparavant. « Je pense que mes parents ont sérieusement considéré l'éventualité de m'envoyer à l'asile quand on a appris la nouvelle, fit-il à son tour, ils ont fait la même tête que le jour où je leur ai annoncé que je voulais être acteur. Non, plus sérieusement, j'étais persuadé d'avoir mal compris ce que m'avait dit mon agent et il a dû me répéter une bonne douzaine de fois que j'allais jouer Severus. Encore aujourd'hui, je suis pas certain d'avoir réalisé » conclut-il avec un grand sourire. Sa réflexion souleva quelques rires tandis que le micro était passée à une jeune femme, une jolie blonde qui, comme tout le monde dans cette joyeuse masse de potterheads, arborait un sourire qui fendait son visage d'une oreille à l'autre. « Bonjour tout le monde également, moi c'est Sonje, lança-t-elle avec ce qui ressemblait à un accent allemand, et j'ai aussi une question, pour l'interprète de James et ensuite pour celle de Lily, quel a été le meilleur moment de cette aventure ? » A ces mots, Charlie ne put s'empêcher de pouffer. Ce n'était certes pas le grand amour entre Leo et Jessie mais il était indéniable qu'en tant que James et Lily, ils étaient parfaits. « Certainement leur première rencontre.. même s'il faut bien avouer que chaque scène qu'ils tournent tous les deux est exceptionnellement.. géniale » intervint Charlie, feignant vaguement d'être sérieux. Pour tout dire, il adorait les observer, tous les deux. C'était très drôle et plutôt divertissant, même si Jessie n'était probablement pas du même avis.