Je me dirige vers le café où j’ai rdv avec Roxanne. J’avoue que depuis ce matin, je prends mon temps et j’y vais même presque à reculons. Elle est gentille Roxanne, mais elle a cette idée en tête qu’elle ne veut pas lâcher et qui a tendance à m’effrayer. Enfin effrayer est un grand mot. Mais je suis sûr qu’on pourrait bien s’entendre ou travailler dans une bonne ambiance si seulement elle ne voulait pas à tout prix me mettre dans son lit. Elle est jolie comme fille et je sais que beaucoup en auraient déjà profité mais elle a quelqu’un dans sa vie et surtout ce n’est pas mon genre. Mais bon, on doit travailler ensembles et je ne me laisserai pas avoir. J’entre dans le café et la cherche du regard. Elle n’est pas encore arrivée. Je soupire et commande un café puis m’installe à une table. Je sors un livre en l’attendant. Comme d’habitude, je suis à un moment critique et la tension est à son comble. Je me plonge dans l’histoire, croisant les doigts pour qu’elle ait un peu de retard. Je suis à un moment critique du roman où le héros découvre que son meilleur ami est en fait un gros psychopathe quand Roxanne débarque. Elle me fait la bise, en profitant pour s’approcher de mes lèvres. «
Salut » Je la laisse faire, surpris, tandis qu’elle s’installe en face de moi. «
Je suis désolé du retard. » Je secoue la tête et referme mon livre, oubliant momentanément l’intrigue. «
Je… hum, ce n’est pas grave. Ça va ? Tu veux quelque chose ? » Je désigne le comptoir.
«
Hum non pas spécialement. » Elle s’appuie sur la table, faisant ressortir ses atouts féminins. Je détourne le regard et me demande pourquoi ce genre de choses n’arrive qu’à moi. Beaucoup seraient heureux de se retrouver dans cette situation. Même si j’apprécie le fait qu’elle me trouve à son goût, je ne peux me résoudre à la laisser aller au bout de son plan. «
Je suis contente de pouvoir retravailler avec toi. » J’acquiesce et souris. Puis je tente de reprendre mon sérieux, en oubliant qu’elle essaie de me charmer. «
Moi aussi. Tu as toujours de bonnes idées. D’ailleurs, tu en as pour notre projet ? Je suis à court d’inspiration et ça ne me plait pas trop. » Une grimace apparaît sur son visage. Je fronce les sourcils tandis qu’elle se montre honnête avec moi. «
Etant donné que je ne sais pas sur quoi porte le projet, j'avoue reconnaître avoir des difficultés à avoir des idées. Je pensais que nous en parlerions maintenant, devant un bon verre. » Je détourne le regard et me mords la lèvre. Je sors un paquet de feuille dans mon sac et cherche le sujet noté quelque part, dans cet amas de notes prises en cours. Je soupire en me demandant pourquoi elle me harcèle comme ça. «
Je trouve qu’il est un peu tôt pour un verre et aux dernières nouvelles, tu as un copain, je ne suis pas sûr qu’il apprécierait qu’on passe la soirée tous les deux. » J’affronte un instant son regard, assez surpris par le ton que je viens d’employer et mon audace à lui répondre. «
Ma relation de couple est particulière et plein d'autorisation spéciale et surtout elle ne te regarde pas. Il fera avec car je fais ce que je veux. Mon couple n'est pas un frein à ma vie. » Sa réponse me gêne. Je regrette immédiatement de l’avoir affronté, d’avoir parlé de son copain alors qu’il le fallait. Maintenant je sais au moins, qu’elle ira jusqu’au bout. Elle fera tout pour m’avoir et ça m’effraie. Encore plus que Flore qui a décidé de faire de ma vie un enfer. Vivement que je m’éloigne de tout ça. Je finis par trouver le sujet et le lui dicte donc. «
Nous devons tourner un petit film d’une dizaine de minutes qui dévoile notre vision de la vie étudiante à Cambridge. » Elle se recule sur sa chaise et sa jambe me frôle. Je tousse et me redresse. «
Nous pouvons mettre en conflit notre vision. Je doute que tu es la même que la mienne. Ainsi cela serait une sorte de combat ? Enfin je sais pas, moi je dis cela comme ça. » J’acquiesce et fronce les sourcils. Se concentrer sur le travail, c’est oublier ses propositions douteuses et ne pas y céder. «
C’est une bonne idée ! Il faudrait qu’on se mette d’accord sur la vision de l’autre pour vraiment être en opposition. » Je lâche un soupir. Ca annonce d’autres séances de travail tous les deux. Ça va devenir difficile de la repousser.
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