CB - Sometimes I feel my heart will overflow

En 200 mots minimum, dites où en est votre personnage dans la vie en 2009. Peut inclure ce qui se passe entre 2006 et 2009.

   « Et ta sœur, elle fait quoi en ce moment ? »

Cassiopée haussa les épaules, autant que cela soit possible quand on est allongée sur l'herbe. Il n'y avait pas un seul nuage, le ciel était d'un bleu éclatant et le soleil réchauffait sa peau, au point de l'avoir décidé à troquer ses collants pour de simples chaussettes, en cette belle journée de juin.
Cet endroit allait lui manquer. Le parc, le soleil qui lui semblait bien plus brillant qu'en Angleterre, parler quotidiennement une langue étrangère... tout allait lui manquer. Même la sévérité du corps enseignant, même l'abondance de règles, même le niveau scolaire toujours plus exigeant. Elle avait tout aimé de cette scolarité en pensionnat.
Cassiopée terminait sa dernière année à l'Institut Le Rosey. A dix-huit ans, elle allait revenir dans son pays natal, pour y faire des études supérieures. Terminé, l'éloignement avec sa famille, un choix qu'elle avait elle-même fait. Au départ, c'était principalement pour s'éloigner d'une sœur aînée qui voyait en elle, et ce depuis toujours, une potentielle rivale. Cassie n'avait qu'une dizaine d'années et n'avait encore montré aucun talent particulier pour le chant ou la musique, pourtant Sasha semblait se méfier en permanence. Lassée de se disputer avec elle, Cassiopée avait opté pour un départ dans un pays étranger. Elle était toujours la fille de l'ombre, celle qui ne brillera jamais sur scène, elle n'avait pas le charisme ou la voix de sa grande sœur, rien n'avait changé de ce côté. Mais au moins, elle avait évité les conflits. Et ses relations avec Sasha s'était alors grandement améliorée. Les disputes s'étaient faites plus rares, il n'y avait plus de soupçon de rivalité.

« J'ai lu dans un magazine qu'elle avait refusé un super méga rôle une fois.. c'est vrai ? »

Agacée, Cassiopée poussa un soupir exagéré et se contorsionna pour fusiller du regard la brunette qui était allongée à ses côtés. La fille d'un acteur français, peu lui importait en vérité. De toutes les filles que Cassie fréquentait dans son école, celle-ci était la plus... pénible, pour rester polie.

« Si c'était moi, je... »

« Ce n'est pas toi. Ma sœur a un p*tain de talent, et si elle refuse un rôle, c'est parce qu'elle ne veut pas être seulement « la fille de ». Tu ne peux pas comprendre. » conclut Cassiopée d'un ton sec. « Toi, tu n'es qu'une gamine pourrie gâtée. » ajouta-t-elle en anglais.

*

« Bienvenue à Cambridge mademoiselle Bellamy. »

Un sourire arrogant étira les lèvres de Cassiopée, lorsqu'elle se détourna après avoir serré la main d'un professeur -peu lui importait son nom- qui était présent lors de la réunion de pré-rentrée à laquelle elle s'était forcée à assister. Cassie n'avait qu'une hâte, que les cours commencent. Elle avait travaillé si dur, pour se distinguer des autres et entrer dans une prestigieuse université. Alors oui, elle ne savait pas chanter, elle jouait correctement du piano sans exceller, mais quand il s'agissait de décrocher une bonne note, tout était si... facile. Elle était à l'aise, dans les études.
Et plus particulièrement dans l'écriture. L'essai qu'elle avait soumis avec son dossier de candidature pour Cambridge, elle y avait travaillé pendant des mois. Ses efforts avaient payés, et pendant un court moment, elle avait brillé, elle aussi. Ses parents étaient fiers, sa sœur l'avait chaleureusement félicité, Cassiopée était heureuse. Heureuse de voir que, même si elle n'était pas un artiste dans une famille d'artistes de la musique, elle avait sa place au sein de la tribu Bellamy.

Le cœur battant à tout rompre, Cassiopée était prête à se faire une place dans ce monde.

En 200 mots minimum, dites où où en est votre personnage dans la vie aujourd'hui. Peut inclure ce qui se passe entre 2009 et 2016. Si votre personnage est décédé pendant cette période, reportez les mots demandés sur les autres périodes de rp.

   

« Alors ? Tu en penses quoi ? »

Assis devant son écran d'ordinateur, le technicien chargé du montage vidéo fit cliqueter sa souris deux fois avant de se tourner vers Cassiopée. Il avait des cheveux mi-longs, des lunettes -probablement parce que sa vue s'était détériorée à force de fixer son écran- mais c'était un grand nom dans le domaine. Il se chargeait du montage final de nombreux clip vidéo. La peau de son nez luisait.

Pourquoi je remarque ça, moi? songea Cassie en se secouant mentalement. Quelle importance, que ce type ait la peau grasse ? Il gagnait un paquet de pognon en faisant ce qu'il aimait. Il pouvait bien suinter de l'huile d'olive par tous les pores de la peau.
Pour l'heure, il attendait une réaction de sa part, et la jeune femme se força à parler. « J'adore ! » s'exclama-t-elle avec enthousiasme.

Enthousiaste, elle l'était, bien sûr. Elle l'avait été quand on lui avait proposé d'être le visage de ce clip vidéo. Elle l'avait été pendant le tournage, car c'était sa toute première expérience de la sorte. Elle l'était, maintenant qu'elle voyait le résultat finale, avec la chanson du groupe en fond sonore. Elle n'était que le visage, ses lèvres articulaient pendant plus de quatre minutes, et ces quatre minutes risquaient de provoquer un cataclysme dans sa famille.
Cassiopée n'avait fait cela que pour s'amuser. Jouer dans un clip vidéo, pourquoi pas ? Et cela avait été drôle, une expérience riche, très différente de ce qu'elle vivait au quotidien, enfouie dans son travail scolaire. Ses études lui demandaient énormément d'efforts, Cambridge ne laissant pas de place à l'erreur. Il ne lui avait pas fallu longtemps avant de savoir ce qu'elle voulait faire, et l'imposante bibliothèque qui couvrait deux murs -bientôt trois- de son appartement était la preuve qu'elle était faite pour vivre dans les livres. En témoignait son propre manuscrit, qu'elle espérait un jour pouvoir soumettre à une maison d'édition. Jouer dans ce clip avait été une bouffée d'air frais dans sa vie d'étudiante. Elle avait adoré cela, mais n'en ferait sûrement pas sa carrière. En somme, ce n'était pas une grande affaire. Du moins, pour elle.

La rouquine fit la moue, puis haussa les épaules. Et bien, on allait très vite voir si Sasha piquait une crise, ou pas, puisque le clip allait être diffusée le soir-même...