Les effluves du passé [M.H]

Son sac n’arrêtait pas de frotter contre sa jupe, la faisant dangereusement remonter, dévoilant un peu plus ses jambes, alors qu’elle était déjà courte. Tamara entama une danse disgracieuse, afin de réajuster la lanière de son sac à main, et tira sur le pan de son vêtement pour le remettre en place. Cette tenue était une mauvaise idée, avec mauvaise association de vêtements et d’accessoires constata t-elle avec dépit. Elle était trop loin de son appartement pour faire demi tour et se changer – c’était dans l’ascenseur qu’elle aurait dû prendre la décision, et non pas hésiter, pour se dire que ça irait, comme elle l’avait fait. Elle avait un peu de temps devant elle pourtant, parce qu’elle ne rejoignait pas le bureau tout de suite, mais faire demi tour pour bouleverser son programme, ce n’était pas dans ses projets non plus. Tant pis.

Quelques minutes plus tard, elle poussa la porte du salon de thé, et après un rapide coup d’œil des places disponibles, elle choisit une table libre, dans le fond de la pièce. Elle déposa ses affaires sur la seconde chaise de libre et demanda le thé au litchi framboise au serveur, qui était inscrit sur la carte. Elle n’attendait pas particulièrement quelqu’un, mais elle aimait bien profiter de ce genre d’instants, pour faire le point dans son esprit, travailler un peu, tout en dégustant une boisson chaude. Il n’y aurait ni Tristan pour lui demander des détails inutiles sur la dernière soirée, ni Jared, son copain pour se plaindre qu’ils ne se voyaient pas assez régulièrement ces derniers temps. Et ensuite, se plaindre tout court. Lorsqu’on revint avec sa commande, la jeune femme voulut savoir s’il était possible d’avoir des shortbread en plus, réalisant qu’elle avait bien un petit peu faim et l’on accéda sans plus attendre à sa demande, avec un sourire de rigueur.

Elle laissa ses yeux vagabonder dans le vide, jusqu’à se perdre un peu au loin, au delà de la vitrine, ne voyant que vaguement les passants marcher sur le trottoir, sans mêle s’arrêter, chacun vaquant à son petit train train quotidien. Elle aimait bien le côté chaleureux du salon de thé, ce n’était pas la première fois qu’elle se rendait ici. C’était un peu comme créer une brèche dans sa routine qu’elle s’était construite ses dernières semaines et qui s’en suivaient, avec son petit lot d’imprévus, qui paradoxalement étaient tout à fait contrôlés eux aussi. Elle se dit que ça faisait un moment maintenant qu’aucun événement majeur n’était venu égayer ce rythme. Elle n’était pas malheureuse, mais pas aussi épanouie qu’elle l’aurait d’abord imaginé. Elle avait pourtant le boulot dont elle rêvait, mais il était parsemé malgré tout de gros blocs de pierres qu’il fallait éviter sans cesse. Le reste… Elle préférait ne même pas s’y attarder, elle n’avait pas le temps pour ça de toute façon, alors comme toujours et dans ces cas là, elle le remettait à plus tard. On lui apporta le reste de sa requête elle remercia l’homme qui déjà, partait s’occuper d’un autre client.

Elle attrapa un shortbread pour le tremper dans son thé encore brûlant : mais pour un gâteau, ça ferait l’affaire. Elle croqua dedans, l’esprit toujours un peu ailleurs, et pourtant, il était parasité par plein de pensées d’ordre totalement différents : ses parents qu’elle devait appeler, parce que ça faisait un moment qu’elle ne donnait plus de nouvelles, et qu’elle allait passer pour une enfant ingrate dans le cas contraire, Jared qui lui avait proposé de se voir ce soir pour un ciné, mais après, elle savait qu’il allait absolument vouloir dormir à l’appart, et elle ne savait pas si elle en avait envie. Sans parler du boulot, ça faisait plusieurs jours qu’elle tannait Alexandra qui ne faisait pas son travail, et rien que de penser qu’en arrivant au bureau tout à l’heure, elle allait encore devoir lui passer un savon, ça ne la mettait pas du tout dans de bonnes dispositions. Elle poussa un soupir et balaya toutes ces contrariété en s’emparant de la anse de sa tasse de thé litchi framboise. Au moins cette valeur là, elle était sûre.

Tamara ferma les yeux quelques instants pour laisser ses sens prendre le reste. Il y avait une délicate odeur dans le salon de thé, mais tellement discrète qu’elle n’arrivait pas à reconnaître ce parfum qui lui chatouillait les narines et qui lui était agréable. Elle ne rouvrit pas les yeux tout de suite, pour en percevoir le détail et elle sentit bientôt que si elle restait ainsi, elle pouvait bien s’assoupir, et ce n’était pas vraiment ni l’endroit ni le lieu. A contre cœur elle cligna des paupières et porta sa tasse à sa bouche.

Encore légèrement trop chaud. Elle pinça les lèvres, afin d’ignorer les picotements sur sa langue.

Ce précédent geste lui permit d’avoir une vue plus générale sur ce qui se passait tout autour d’elle, et bientôt, par là même, elle eu le sentiment d’être observée. Elle ignora cette impression, en se persuadant que justement, ce n’était qu’une impression. Cette gêne ne la quitta pas pour autant, et après un essai plus fructueux sur son thé litchi qui était désormais à la bonne température, elle regarda plus attentivement autour d’elle. Elle comprit rapidement que sa paranoïa était en réalité fondée, parce qu’elle capta la silhouette d’un homme qui lui même ne la quittait pas du regard. Ou plutôt faisait-il des allers et venus entre ce qu’il tenait dans sa main, et elle, grabouillant sur sa feuille au passage. Etait-il en train de… ? Là encore, elle se dit que son imagination lui jouait des tours, alors elle préféra détourner le regard, pour retourner à ses propres occupations.

Dans les faits, c’était néanmoins moins facile, et même si elle même ne le dévisageait pas directement, son angle de vue lui montrait que celui ci était toujours tourné dans sa direction. Pas comme lorsqu’on pose ses yeux un peu au hasard sur les gens sans s’attarder sur eux, mais vraiment comme une idée fixe et le problème, c’est qu’elle ne savait pas vraiment comment le prendre. Est-ce qu’elle devait en être flattée, ou au contraire s’insurger, qu’on puisse apparemment la prendre comme modèle et la dessiner sans lui demander son autorisation, la mettant mal à l’aise par la même occasion. Faire un scandale aurait été ridicule, pensa t-elle avait recul, mais ça ne l’avançait pas plus que ça. Alors, à défaut de faire quoi que ce soit, elle redressa son port de tête à son tour pour observer l’artiste avec insistance, et ça pour signifier qu’elle avait tout à fait compris quel était son petit manège.

Toutefois… voilà que maintenant, elle était perplexe, comme une vieille impression de déjà vu, qui refusait de la quitter. Elle fronça un peu les sourcils pour scruter plus en détails le visage de l’homme, sans réussir à dire si elle le connaissait ou pas. Mais elle l’avait déjà croisé, non ? Il n’y avait qu’un moyen d’en avoir le cœur net, mais déjà que la situation était bizarre, en rajouter une couche, là non plus, elle ne savait pas trop.

L’évidence la frappa tout à coup, lorsque leurs regards rentrèrent en connexion et qu’elle su. Elle ne l’avait pas reconnu tout de suite, ou plutôt s’était persuadée ne pas le reconnaître, parce que c’était trop étrange de le voir dans ce contexte ci, alors qu’elle avait vu son image de façon régulière parce que Micah Henderson s’était fait un nom, depuis tout ce temps. Elle se rendit compte qu’elle avait la bouche légèrement entre ouverte sous la stupeur. Les pièces du puzzle étaient en train de se remettre lentement en place, évidemment que Micah savait aussi qui elle était. Elle ne croyait pas au hasard. Pas un hasard aussi gros que celui ci, bien que c’était celui là même qui les avait fait se réunir aujourd’hui.

Elle eut un geste de la main comme pour lui dire « qu’est-ce que tu fous là, et pourquoi tu ne me le dis pas en plus ?! » hésitant entre se lever elle-même… A moins qu’il ne le fasse ? Elle n’hésita plus, s’empara de sa tasse et des shortbreads, pour gagner sa table, et les poser dessus.

- Ce n’est pas très poli de faire le portrait des gens sans même les saluer, remarqua t-elle, pour introduire leur conversation. Cela masquait à quel point elle était en réalité désarçonnée.

Leur regard se croisèrent soudainement, un instant. Le crayon de Micah se stoppa net sur le calepin, commençant tout juste à entamer le dessin au niveau de ses yeux. Ses yeux verts fixaient intensément le regard de la jeune femme. Comme la première fois qu'ils s'étaient rencontrés. Tamara dégageait une aura qu'il ne comprenait pas pourtant il était in considérablement happé par elle. Elle fit un geste d'incompréhension vers lui. Comme si elle lui demandait déjà ce qu'il faisait ici. Cependant même si ce geste était explicite, Micah voyait très bien qu'elle était tout autant déconcertée que lui.

Lorsqu'elle vint enfin le rejoindre à sa table il s'arrêta totalement de dessiner. « Je me disais que ça allait t'inciter à venir vers moi. » il sourit du coin de ses lèvres et continua « Et je n'ai pas eu tort. » Il lui fit signe de s'asseoir à sa table et il posa son crayon ainsi que son calepin qui montrait déjà une belle esquisse d'elle. Pendant un court instant il resta silencieux de toute façon Micah n'était pas du genre bavard comme garçon, il préférait observer la jeune femme qui était proche de lui dorénavant. Micah brisa le silence « Bonjour Tamara, ça fait longtemps que l'on ne s'est pas vu et pourtant tu n'as pas beaucoup changé. » De nouveau il instaura quelques secondes de silence, glissant son regard sur tout le trait de visage de son interlocutrice « Toujours aussi belle. » Il n'était pas timide dans les compliments et surtout lorsqu'il le pensait.

Il ne savait pas trop dans quoi il allait s'embarquer avec Tamara et pourtant il n'avait pas peur de l'inconnu. Il ressentait même une certaine excitation à l'idée de la rencontrer de nouveau, dix ans après. Il avait hâte de savoir quelle femme elle était devenue maintenant  pourtant c'était très rare pour lui de s'intéresser aux personnes qu'il croisait. Seulement celles qu'il trouvait intéressantes lui importait et Tamara faisait partie de ses personnes là. « C'est quand même fou de tomber sur toi ici après tant d'années. » lança-t-il, ne cachant pas du tout sa joie de la revoir.

- Je me disais que ça allait t'inciter à venir vers moi. Et je n'ai pas eu tort.

A présent elle s’en souvenait. De cette même attitude désinvolte qu’il arborait déjà à l’époque. C’était à la fois comme si c’était hier, et pourtant, le temps s’était bien écoulé depuis leur dernière rencontre.

A une époque, elle l’avait cherché, comme Micah commençait à devenir connu dans la région, fatalement, son nom était revenu jusqu’à ses oreilles, et elle s’était même déjà rendue à l’une de ses expositions, mais sans le croiser, malgré ce qu’elle avait espéré alors. Autant dire que ce n’était pas ici, dans un salon de thé, tout ce qu’il y a de plus banal, somme toutes, qu’elle se serait attendue à revoir un jour l’artiste !

- On prend les mêmes, et on recommence, commenta t-elle en haussant légèrement les épaules, un peu abasourdie encore par la scène qui était en train de se dérouler sous ses yeux. Et ce n’était pas terminé.

- Bonjour Tamara, ça fait longtemps que l'on ne s'est pas vu et pourtant tu n'as pas beaucoup changé. Toujours aussi belle.

Elle tira la chaise, avant de s’installer de façon confortable pour être face à cette ancienne connaissance. Comme quoi, le dicton se vérifiait. C’est toujours lorsqu’on s’y attend le moins qu’on nous offre de bonnes surprises, et Tamara ne pouvait pas nier que c’était plutôt agréable. Toute la tension qu’elle avait ressentie tout à l’heure avait disparu, remplacé par un sentiment à la fois de chaleur et de légèreté. Effectivement, l’agacement paraissait bien loin maintenant.

- Je vois que tu as travaillé ton entrée en la matière, releva t-elle. C’est bien. Elle ponctua tout cela d’un petit sourire. Bien sûr que cela lui faisait plaisir, elle était comme tout le monde, et tout le monde appréciait les compliments. Je pense que je pourrais d’ailleurs facilement m’y habituer.

Ce n’était pas des mots qu’ils se disaient tout à fait souvent avec Jared. Au contraire, elle éprouvait une certaine pudeur pour ces termes là, avec lui, alors qu’il était son copain depuis un certain temps pourtant à présent. Elle se répétait que ça n’avait rien d’alarmant, ils n’avaient pas besoin de s’afficher pour prouver leurs sentiments, et en réalité, ça la mettait plutôt mal à l’aise. C’était tacite, ils le savaient tous les deux, même s’il ne le criait pas sur tous les toits. Jared faisait bien des fois quelques tentatives, plus téméraire qu’elle, mais elle ne parvenait pas forcément à lui rendre la pareille. Ca lui paraissait… surfait à chaque fois, et elle avait rapidement abandonné.

- C'est quand même fou de tomber sur toi ici après tant d'années.

Elle acquiesça brièvement. Il en était probablement arrivé aux mêmes conclusions qu’elle, ce qui se révélait être assez amusant. Pour une fois que le passé la rattrapait, mais d’une bien jolie manière… !

- Tu sais quoi, le hasard fait bien les choses, et on dirait bien qu’il a une idée derrière la tête, fit-elle remarquer. Je le prendrai comme un signe, elle le pointa brièvement du doigt avant de l’abaisser. De chance, bien sûr.

Le contraire ne lui avait pas effleuré l’esprit un seul instant. Elle reprit, car désireuse d’information, ce qui paraissait légitime, une dizaine d’années plus tard !

- Par contre, j’ai eu le temps de voir que tu n’es plus du tout le même que celui que j’ai rencontré dans la rue ! J’imagine que tes portraits n’ont plus du tout la même valeur à présent !

Il était l’exemple même de la personne partie de rien, mais assez persévérante, pour prouver que tout était possible, avec un peu de chance certes, mais aussi de la volonté. De ce point de vue, Micah était tout à fait respectable.

Le hasard pouvait jouer des tours parfois mais comme disait Tamara,  il allait prendre aussi comme signe de chance. C'était étrange pour lui de ressentir ça, comme si la présence de la jeune femme l'avait libéré quelque peu de ses maux d'artiste. Micah était une personne complexe, ressentant habituellement de la rancoeur, de la tristesse et de la rage. Un homme tourmenté par son passé et qui ne pouvait être délivré. Tout ses ressentis qui se reflétaient sur ses œuvres montraient les blessures qu'il gardait en lui. C'était pour cela que ce moment là était rare pour lui. Un moment où il se sentait apaisé. Peu de personnes lui faisaient ressentir ce genre d'accalmie. Il en était ravi car ça faisait du bien parfois de cesser de se battre contre soi-même.

Micah sourit du coin de ses lèvres lorsqu'elle sortit qu'elle pouvait s'y habituer à être complimentée. Il était du genre à être franc et à dire ce qu'il pensait. Il ne cachait pas du tout que Tamara ne lui était pas indifférent. Rien que les regards qu'il lui lançait, charmeur, en disait long sur ce qu'il pouvait penser d'elle. Cependant, il se surprenait d'être charmé à son tour par la belle brune sans vraiment qu'elle fasse quoi que ce soit qui lui indiquait qu'elle voulait tout autant le séduire que lui. Personne ne pouvait nier que Tamara était une femme non seulement magnifique mais qui dégageait aussi un charisme de fou.

« Et bien c'est grâce à ton portrait que je suis là où j'en suis tu sais. » répliqua-t-il lorsqu'elle lui sortit qu'il n'était plus le même qu'elle avait rencontré dans la rue dix ans plus tôt. Il lui en était reconnaissant mais Micah était quelqu'un de prude sur ses sentiments et même s'il ne cachait pas ce qu'il pensait, il ne le dira jamais ouvertement, tout en subtilité comme la remarque qu'il venait tout juste de lui faire. « Ça me touche que tu aies suivi mon parcours, moi qui pensais que tu m'avais oublié. » En ce moment on dirait que toutes les personnes qui avaient comptées dans son passé refaisaient surfaces. C'était déconcertant mais en même temps il était quand même content de voir qu'il avait été important pour ces personnes là. « Et toi ? À l'allure que tu as, tu as du évoluer aussi dans ta vie. Ça m’intéresse de savoir ce que tu es devenue, raconte. »

La jeune femme avait du mal à décoller son regard de Micah, comme s’il allait finir par disparaître aussi vite qu’il était finalement apparu dans son champ de vision. C’était drôle d’ailleurs, qu’elle ne l’ait jamais vraiment oublié, alors qu’il ne lui avait peint que son portrait après tout. La rencontre l’avait marqué, elle était différente bien qu’elle n’aurait su mettre le doigt dessus, et dire pourquoi.

- Et bien c'est grâce à ton portrait que je suis là où j'en suis tu sais.

Elle ne s’attendait pas pour autant à avoir eu autant d’impact sur la suite de sa carrière, ni d’avoir jouer un rôle important, sans le savoir. Elle se sentit flattée quelque part, bien qu’au fond elle ne pouvait s’empêcher de croire qu’elle n’y était pas pour grand chose, parce que comme là finalement, leurs chemins s’étaient croisés au bon endroit, au bon moment.

- C’est une lourde responsabilité que tu mets tout à coup sur mes épaules, lui confia t-elle.

Elle dévisagea cet ancien adolescent qui était devenu un homme, et pas n’importe qui, mais elle réalisa en réalité qu’elle ne le connaissait pas plus qu’à travers ses dessins. Elle avait été présente de manière invisible dans son ascension, et toutefois le reste n’était que superficiel. Elle secoua légèrement la tête lorsqu’il lui prêta ses doutes.

- A croire que c’était écrit… dit-elle mystérieusement, bien qu’elle même ne savait pas vraiment ce qu’elle voulait laisser sous entendre par là. Elle reprit ensuite, pour libérer un peu plus d’informations personnelles : ah ça, commenta t-elle, avec un éclat amusé dans la voix. Elle se devait d’être tirée sur quatre épingles dans son métier, où la présentation était essentielle. Je suis chef de projet en événementiels. J’ai eu le job de façon un peu inespérée. Ce n’est pas tout le monde qui peut se vanter d’avoirs déjà de lourdes responsabilités en sortant tout juste des études, je ne m’en plains pas. J’ai d’ailleurs du boulot, là ensuite, lui expliqua t-elle. Elle n’arrêtait pas, jamais. Tu es resté habiter sur Londres ? questionna t-elle. Ca ne lui paraissait pas si évident que cela.