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 LAW & JMB « Damn it! »

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MessageSujet: LAW & JMB « Damn it! »   LAW & JMB « Damn it! » Icon_minitimeMer 24 Juin - 20:16


LOU ALICE WRIGHT & JASON M. BAKER
« Damn it! »

S’il y a un bien un endroit qui me manquait à Notting Hill, c’était Portobello Road. Cliché, n’est-ce pas ? À vrai dire, je flânais rarement ailleurs que dans cette interminable rue, préférant emprunter le métro pour aller à la conquête d’autres endroits plus intéressants à mes yeux. Non pas que je détestais Notting Hill, bien au contraire. Mais l’austérité des immenses maisons blanches l’emportait bien souvent sur le charme atypique des quelques façades colorées. Quant à Portobello Road, j’aimais la dynamique qui y régnait : ce défilé de touristes permanent ; les brocanteurs du samedi matin qui vendaient de la porcelaine ornée de fleurs, des gants de boxe anciens ou des ustensiles qui m’étaient totalement inconnus ; les musiciens qui squattaient les trottoirs dans l’espoir de recueillir quelques pièces ; les tatoueurs à l’esprit vintage, ; le Rought Trade dix fois plus petit que celui de Brick Lane, tellement petit que le gérant est forcé de retirer les vinyles des pochettes pour gagner un peu d’espace dans ses bacs. Mais, surtout, j’aimais le breakfast que servait ce petit restaurant sombre en sous-sol, avec les jus de fruits frais au gingembre et les réservoirs de crème hydratante à la fleur d’oranger qui se trouvaient dans les communs. Oh oui, j’aimais Notting Hill… avant que la naissance de ma fille Charlotte ne fasse de moi une maman obligée de balader une poussette au milieu de cette foule que, certes, j’appréciais tant auparavant. « Hé, faites attention ! » cria un vieil homme après que l’une des roues du carrosse de Charlotte lui écrasa le pied. « Vous n’aviez qu’à vous pousser au moment où je vous l’ai demandé, vieux crouton ! » Je dois bien le reconnaître aujourd’hui, je n’ai jamais été très patiente. D’autant plus que les raisons qui me forçaient à vivre cet Enfer ne m’aidaient pas à rester calme. En effet, mon cher époux dont j’étais séparée depuis trois mois m’avait conviée chez lui pour voir sa fille et profiter de me transmettre quelques affaires oubliées. Premièrement, il avait bien choisi son jour : samedi matin, journée de la brocante. Celle où le nombre de touristes double et où la largeur de la chaussée réduit de moitié. Deuxièmement : en vrai gentleman, il me contraignait de traverser tout Londres en poussette sans penser qu’il aurait été certainement plus simple de venir lui-même chez moi. Troisièmement : je savais ce qu’il mijotait et s’il pensait vraiment pouvoir me reconquérir en me vantant la vie dans notre ancien appartement et en me préparant notre traditionnel breakfast du samedi matin, il se mettait le doigt dans l’œil, et bien profond. Me battant comme une guerrière afin de me frayer un chemin, la situation ne pouvait empirer… jusqu’à ce qu’une vision me fit penser le contraire. L’air bien plus serein que moi, habillée élégamment et avançant telle une biche à travers le chaos, la femme qui avait été ma demoiselle d’honneur il y a deux ans de cela et qui s’était acoquinée avec mon fiancé s’avançait à grands pas dans ma direction. Dans un élan insensé, je décidai de faire marche arrière, emportant avec moi un stand de fripes. Dans la panique, je me fis bousculer par de nombreux passants tandis que le vendeur me criait de faire attention. Les manches d’un chemisier satiné – et particulièrement hideux, soit dit en passant – s’emmêlèrent dans les roues de la poussette, me freinant subitement dans ma démarche. L’à-coup me fit chuter dans un tas de vêtements qui sentaient la poussière et l’humidité et je lâchai la poussette, toujours paralysée par le chemisier. Je parvins à lever la tête, un pull en cachemire kaki sur l’épaule, et lançai un regard au loin. Ma demoiselle d’honneur s’était évaporée, me laissant avec ma honte et ma maladresse.
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MessageSujet: Re: LAW & JMB « Damn it! »   LAW & JMB « Damn it! » Icon_minitimeMer 24 Juin - 20:53

En arrivant à Londres, Jason n'avait pas spécialement eu le temps de s'adonner aux plaisirs de la marche et de jouer les touristes. Après non plus, d'ailleurs. Son job au Bastille puis les travaux du Carling avaient nécessité toute son attention et puis, il fallait l'admettre, il n'était pas vraiment intéressé par les quelconques vues ou visites ou whatever. Il connaissait suffisamment Londres, ou plutôt son métro, pour ne pas s'y perdre trop souvent. Il était même l'heureux détenteur de plusieurs plans et d'une connexion internet mobile tout à fait correcte en cas de carte défaillante. Se promener ici et là avec le nez en l'air et l'appareil photo en main n'était donc pas dans ses habitudes. Au grand dam de sa petite sœur, qui s'était récemment découvert une passion pour la photographie. Jason était à peu près certain que c'était à cause de l'appareil photo que leur mère lui avait offert pour son anniversaire mais lorsque Rachel avait une idée en tête, mieux valait ne pas s'en moquer. Mieux valait ne pas se moquer de Rachel, period.

Peut-être aurait-il dû, en fait, avant qu'elle ne le plante au beau milieu de Notting Hill, en lui laissant son appareil photo et le reste de son déjeuner. Son boss l'avait appelée au dernier moment pour remplacer l'une de ses collègues au café et elle n'avait bien entendu pas su dire non. Pas qu'elle l'aurait pu, de toute manière. Ils n'en parlaient pas mais Jason était plus ou moins au courant des problèmes financiers que rencontrait Rachel. Rien de grave, évidemment mais elle avait décidé de ne plus toucher à l'argent que lui envoyait leur mère et être une adulte responsable se révélait moins fun que prévu. Elle l'avait donc laissé en plan pour aller bosser et Jason, qui n'avait pas à ouvrir le Carling avant quelques heures, avait donc décidé de flâner un peu. Oh, pas pour la beauté du coin. Notting Hill était un quartier sympa mais il n'était pas un grand amoureux d'architecture ou des longues balades. Il avait dans l'idée de trouver une bricole pour Foster, pour cet anniversaire qui arrivait à grands pas. Rien d'extravagant, il n'en avait pas les moyens et elle lui rirait certainement au nez. Méchamment. Non, mieux valait dénicher une connerie qui la ferait ricaner tendrement. Ensuite ils arracheraient leurs fringues et fêteraient ça dignement. Ce plan-là lui plaisait et c'est la tête un peu ailleurs qu'il s'arrêta devant une boutique, attiré par une écharpe proprement immonde que Rose ne porterait jamais s'il osait la lui offrir. Il ne vit pas la rouquine à la poussette avant qu'il ne soit trop tard, autrement dit avant qu'elle n'ait embarqué vêtements et babioles avec elle. La moitié du stand de la boutique était accrochée à sa poussette, laquelle tanguait dangereusement. Jason se précipita, horrifié à l'idée de voir un enfant, à plus forte raison un bébé, tomber, et attrapa les poignées lâchées par la jeune maman. Du moins il présumait qu'il s'agissait de la mère du petit bout couché dans la nacelle de la poussette. « Tout va bien ? Rien de cassé ? » lança-t-il à l'intention de la jeune femme. Oh, il y avait sans doute plus de peur que de mal mais il préférait s'en assurer tout de même. « Salut toi, fit-il, penché sur le bébé, avec sa voix la plus ridicule, il est à vous ce petit bout ? » fit-il, reportant son attention sur la maladroite, à moitié couverte de vêtements. La pauvre n'avait pas l'air d'en mener large, aussi Jason lui offrit-il un grand sourire. Inutile qu'elle ne se sente mal, il n'y avait pas mort d'homme. Il suffirait de ramasser et de replier un ou deux pulls. Tout irait très bien. « Attendez, vous avez un, euh, un pull sur l'épaule » dit-il, se retenant à grand peine de rire. Il s'avança, sans pour autant lâcher la poussette, et récupéra le vêtement qu'il posa sur l'étalage à présent vide. Eh bien, qui eut cru qu'il serait le témoin d'une telle agitation une fois sa furie de sœur partie ?
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MessageSujet: Re: LAW & JMB « Damn it! »   LAW & JMB « Damn it! » Icon_minitimeSam 27 Juin - 19:32

Ma maladresse était connue de tous, au point qu’on m’attribua au lycée le surnom de « chat noir ». Autant vous dire qu’il s’agissait de mon surnom préféré, car je n’en menais pas large avec les autres... Quoi ? Comment ça ? Je ne vous ai jamais raconté ma période « lycée » ? N’ayez pas l’air étonné, moins j’en parle et mieux je me porte. On considère souvent l’adolescence comme l’âge ingrat. Et bien, figurez-vous qu’à cette époque, j’étais l’ingratitude incarnée. J’avais des cheveux bouclés et indécis, ne sachant pas s’ils voulaient virer au blond ou rester roux pour toujours (dur engagement, je les comprends). Je n’avais pas encore découvert la joie des lentilles et arborais une magnifique monture en plastique rose transparent un poil trop épais (si ce n’était que ça). Et, pour magnifier le tout, il y avait autant de ferraille dans ma bouche que dans la fourrière d’à côté. J’ai donc hérité de merveilleux surnoms, trouvés par mes charmants camarades de classe (ah, la gentillesse des lycéens) : la Dame de Fer, le Caniche ou encore la Binocle. Pas très original, n’est-ce pas ? Quoiqu’il en soit, j’étais ce genre d’adolescente un peu introvertie, qui ne tenait pas spécialement à se faire remarquer mais, qui avait le don d’attirer tous les regards vers elle. Comme la fois où, en essayant de dompter ma crinière, l’une de mes pinces à cheveux m’a échappé des mains et a foncé droit dans le front de notre professeur de littérature, lui faisant une telle marque qu’elle fût surnommée « Little Buddha » durant les deux semaines suivantes.
Bien heureusement, il restait encore des personnes dotées d’un cœur sur cette terre et un jeune homme se précipita pour rattraper ma poussette chancelante. Le cœur battant à tout rompre, horrifiée à l’idée que ma fille ait pu être en danger, je fis de grands yeux lorsque l’inconnu me demanda si tout allait bien. Mais, ce n’est que lorsqu’il se pencha sur le landau et qu’il sourit que je me détendis : Charlotte allait bien. « Il est à vous ce petit bout ? »  Il m’adressa un grand et beau sourire et je sentis énormément de bienveillance dans sa manière d’être. Il était rare à Londres de croiser quelqu’un avec qui on pouvait immédiatement se sentir en confiance, bien que les londoniens restaient des gens particulièrement polis et disciplinés. Quoiqu’il en soit, j’avais presque oublié l’aspect burlesque de ma situation jusqu'au moment où je remarquai que mon inconnu tentait de retenir son rire. « Attendez, vous avez un, euh, un pull sur l’épaule » Bon, difficile de lui en vouloir. Je sentis mes joues devenir aussi rouges que des fraises bien mûres lorsque sa main s’approcha de mon épaule pour venir retirer le morceau de laine difforme aux couleurs criardes. Je glissai mécaniquement mes doigts dans mes cheveux, espérant en vain retrouver une certaine dignité, puis me relevai de manière peu adroite. Mon visage fût enfin au même niveau que celui qui m’avait aidée, me permettant ainsi de mieux percevoir ses traits. Je lui adressai un sourire quelque peu gêné, dévoilant à peine mes dents bien alignées, et me rapprochai de la poussette pour vérifier l’état de Charlotte. Ses grands yeux bleus bien ouverts, la bouche baveuse, elle ne semblait n’avoir d’yeux que pour son sauveur. « Je ne saurais comment vous remercier… » dis-je en me retournant vers ce dernier. Je vis les vendeurs commencer à tout remettre en état et fût prise d’une honte démesurée. « Pouvez-vous veiller encore un peu sur elle ? » Je ne lui laissai pas le temps de répondre et me précipitai à aider le couple à ramasser les vêtements que j’avais saccagés. « Toutes mes excuses, je… je suis extrêmement désolée ! » Le vendeur m’arracha la chemise en satin que j’avais dans les mains et me lança un regard doté d’une peur surprenante. « N’y songez même pas ma petite dame ! Tout va bien, éloignez vous maintenant, s’il vous plait… » Pendant un instant, je me sentis de retour dans la cour du lycée, petit mouton noir que j’étais.
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