MINI RP COMMUN ☼ the sun brought me to the london beach

'Cause I remember every sunset, I remember every word you said. We were never gonna say goodbye, yeah. Tell me how to get back to, back to summer paradise with you SIMPLE PLAN - SUMMER PARADISE

Il faisait beau, il faisait chaud, et je n'avais clairement pas envie de rester enfermé chez moi par une température pareille. Puisque la famille princière avait décidé de ne pas m'inviter à la cérémonie du baptême de la nouvelle recrue familiale - quelle honte - j'avais décidé de me rendre sur cette plage artificielle. Jade, ma petite soeur dont j'avais la garde, dormait profondément dans sa poussette, écrasée par tant de chaleur. Cela ne m'empêchait cela dit pas de la réveiller plusieurs fois pour la faire boire, terrorisée à l'idée qu'elle soit déshydratée. Elle râlait à chaque fois, mais tant pis. Arrivé sur place, je trouvai une place à  l'ombre et proche de l'eau, et je ne tardai pas avant de me débarrasser de mon t-shirt. J'avais déjà un maillot de bain, et les pieds dans l'eau. Je ne savais pas vraiment qui avait eu l'excellente idée d'installer cette plage artificielle, mais j'étais clairement à deux doigts de lui demander de m'épouser.

Gina essuya d’un revers de main les gouttes de sueur qui perlaient sur son front. Elle s’affairait depuis plusieurs minutes à décharger les cartons de canettes pour les placer dans les grands frigos derrière le stand que le Carling avait loué pour l’occasion. Jason l’avait avertie qu’elle y passerait le week end avec un ou une de ses collègues, tandis que les autres resteraient au Carling. Si l’annonce l’avait enchantée au début, elle avait par la suite réalisé qu’elle passerait ses journées au soleil tandis que les autres profiteraient de la climatisation du bar, et qu’elle ne verrait plus sa petite libraire durant deux jours. C’est donc en ronchonnant qu’elle avait enfilé un short et un débardeur au-dessus de son maillot de bain ce matin-là, et qu’elle avait trainé ses baskets jusqu’au métro. Elle était arrivée la première sur les lieux et, malgré sa mauvaise humeur, n’avait pas pu s’empêcher de lâcher une exclamation enthousiaste en voyant le travail qui avait été fait, et elle s’était mise à prier pour avoir de nombreuses pauses pour profiter des divertissements proposés. Puis elle avait ouvert le stand, mis quelques boissons et encas en exposition dans la vitrine réfrigérée et avait attendu les premiers clients qui, elle en était sûre, ne tarderaient pas à arriver.

Je vais mourir. Vraiment. Il fait trop chaud et je suis à peu près certaine que c'est la première fois depuis des années que l'été commence comme ça. La vine de cet anglais qui a fait fureur la semaine dernière est tellement appropriée que c'en est presque alarmant. On aura beau dire que c'est physiquement impossible, je suis convaincue qu'on va finir par se liquéfier. On étouffe à l'intérieur, on cuit à l'extérieur mais je ne m'y suis pas risquée jusque-là, préférant soigner ma toute nouvelle relation amoureuse avec l'un des ventilateurs que Reese a installé. Mais Leo a appelé, annonçant que la ville a décidé de prendre des mesures drastiques pour nous empêcher de griller. L'idée de transformer les bords de la Tamise en plage est plutôt drôle quand on y pense, parce que Londres n'a rien d'une station balnéaire mais j'en suis arrivée au point où ce genre de nouvelles aurait pu me faire pleurer de joie. J'ai fait un saut à la maison pour enfiler un bikini d'habitude réservé aux plages de la Côte d'Azur, sous la robe la plus fine que je possède. Une serviette et une grande bouteille d'eau dans un panier, et je disparais. Leo et Reese étant déjà partis, j'affronte les transports en commun seule, mes écouteurs enfoncés dans les oreilles. L'air est étouffant et je finis par courir en apercevant la foule qui se presse pour rallier la Tamise. Holy fuck, yes.

Il y a du monde et j'aperçois quelques visages familiers, principalement des gens du lycée. Ugh nope, je ne suis pas prête à saluer des gens qui ont allègrement ricané lorsque Norrington a révélé à tout le monde mes petits secrets. Je remonte mes lunettes de soleil et m'éloigne un peu en direction de la plage. Je pile nette en reconnaissant les tatouages du type assis à quelques mètres devant moi. Oh. « Caleb ? » Je remarque la poussette installée à ses côtés en m'approchant et la gamine assise dedans. Oh. Est-ce que- « C'est ta, euh, ta, ta fille ? » Ok, ce n'est pas vraiment poli de demander ça comme ça mais je suis tellement surprise que je ne réalise qu'une fois que les mots sont sortis. Bon, eh ben, tant pis.

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Les gens semblaient arriver petit à petit, et je devais bien avouer que je me laisserais volontiers tenter par l'une de ces glace ou une de ces brochettes de fruit. Mais pour l'instant j'avais définitivement trop chaud pour bouger, et la flemme pour faire quoique ce soit. Bah oui, ces stands étaient facilement à une dizaine de mètres vous vous rendiez pas compte ce que c'était que de bouger sous une chaleur pareille. Heureusement, avoir les pieds dans l'eau m'aidait à me rafraîchir, et je crois que je ferais faire trempette à Jade un peu plus tard. Quand mademoiselle serait réveillée de sa sieste. J'étais un peu perdu dans mes pensées, et je ne faisais donc pas forcément attention aux gens autour de moi, à ce qu'ils se disaient et aux divers cris d'enfants qui retentissaient autour de moi. Enfin, c'était jusqu'à ce que j'entende une voix féminine appeler clairement mon prénom. Je relevai machinalement la tête sur cette personne, avant de me figer lorsque je réalisai de qui il s'agissait Hannah. Alias la fille avec laquelle je me suis envoyé en l'air il y a quelques jours, et qui ne savait pas l'existence de ma soeur, comme beaucoup d'autres personnes d'ailleurs. « Hannah. Salut » fis-je calmement avant de me relever. Naturellement, la poussette n'était pas cachée et Jade n'était pas transparente ni invisible. Cela dit, je ne m'attendais pas à ce que tu me demandes s'il s'agissait de ma fille. Fronçant doucement les sourcils, je secouai la tête en passant une main dans mes cheveux. « Je... Non » commençai-je en me rapprochant de toi et de la poussette. Jade dormait toujours paisiblement, complètement ignorante de ce qu'il pouvait se passer autour d'elle. Elle avait toujours eu le sommeil particulièrement lourd. « C'est ma petite soeur » finis-je par avouer à voix basse. « Jade. »

Fréquenter les endroits peuplés de monde, sortir de chez moi le soir ne fait plus vraiment partie de mes habitudes. Je passe mon temps en reclus, en bénéficiant la plupart des fois de la présence de mon beau frère que j’ai corrompu à mes désirs sordides, et le reste du temps m’est laissé pour culpabiliser ou dépérir seul, loin de tout contact digne de ce nom. Je suis perdu, confus, mes tentatives pour me sortir de cette situation plus que compliquée ne sont que des échecs qui s’ajoutent encore et toujours à la culpabilité, à la tristesse et aux remords. Pauvre Thomas, s’il me voyait en cet instant, il penserait surement que je ne suis qu’un faux frère, qui l’a oublié aussi vite qu’il est mort. Tout le monde penserait ça. C’est la facilité de le croire. Les choses sont tellement plus compliquées en vrai – ou alors peut être qu’elles ne le sont pas, que ce n’est qu’une façon illusoire de me convaincre que ce que je fais n’est pas mal, n’est pas la pire des atrocités. Oui, peut être que je suis simplement tellement bouffé par l’angoisse que je ne sais plus analyser la situation telle qu’elle est réellement.

J’ai décidé de sortir, aujourd’hui. Luttant contre l’envie de rester dans mon lit. Pour prendre le soleil sur les bords de la Tamise, pour raviver les couleurs de ce corps qui a pris celles de la mort depuis qu’il est parti. J’ai un sac, de l’eau, et des lunettes. Un bouquin aussi. Ca fait des semaines, des semaines que je n’ai pas lu une ligne, moi qui passais ma vie à le faire auparavant. Je commande une bière, et m’installe sur un transat pour lequel j’ai du payer bien entendu. Je me sens étranger, presque bizarre, dans cet endroit où je ne devrais surement pas me trouver. Je lutte, sors le livre, évitant de regarder autour de moi les gens qui sont là au cas où je connaisse quelqu’un qui aurait envie de venir me parler de mon frère ou de la difficulté du deuil, et me plonge plutôt dans ma lecture sans ajouter un mot.

HJ:

A bien y réfléchir, je n'aurais sans doute pas dû venir ici. Je me sens mal a l'aise, comme s'il était écrit sur mon front que je suis en deuil, que j'ai couché avec l'âme sœur de mon frère jumeau décédé, que je devrais me cacher plutôt que de m'afficher en public comme si je ne ressentais pas la moindre once de honte. Et puis je pense a mon appartement vide, vide de Thomas, vide d'Isaac maintenant aussi, et je suis pris de nausées, d'angoisse. Je ne veux pas partir. Je dois rester là et me forcer. Je ne supporte plus ma solitude. Je ne supporte plus la douleur, elle me rend fou, et Isaac ne vient plus pour que je puisse l'oublier dans ses yeux. Je reste donc assis sur un bout de serviette, complètement coincé, sans doute, avant qu'une voix ne m'interpelle que je connais et qui m'est familière sans que je ne sache pourquoi. Je relève les yeux et découvre ce type que j'ai payé pour une heure au Casino l'autre jour, qui me reproche de ne pas l'avoir appelé alors qu'il m'avait assez généreusement proposé une autre de ces heures gratuites pour compenser les débuts chaotiques de la dernière fois - même si honnêtement, il s'était bien rattrapé après. Que lui répondre ? Désolé, je couchais avec mon beau-frère parce que mon frère est mort, ils devaient se marier. Non. Définitivement pas. Je soupire et lui offre un sourire presque timide en glissant une main sur ma nuque. « Désolé, j'ai été très occupé..» je réponds en réalisant par la même que je n'ai pas vraiment besoin de m'excuser, en théorie. « Et puis je ne veux pas t'embêter, c'était très bien... » j'ajoute en haussant une épaule, tentant de conserver mon air détaché et mon sourire d'apparence. Le monde autour de nous m'oppresse finalement.

Il insiste alors et je soupire un peu, pas vraiment las. Je n’ai toujours pas eu de nouvelles d’Isaac, en même temps, et j’imagine qu’il y a fort à parier qu’il ne rappellera pas, ni maintenant ni jamais. Je vais me retrouver seul, seul à repartir du début, et à devoir tout recommencer. Pourtant, je ne sais pas pourquoi, mais il me parait difficile de coucher en toute décontraction avec ce type que j’ai payé il y a quelques semaines de ça. Pour une raison que j’ignore, il est en réalité difficile d’envisager coucher avec qui que ce soit qui ne soit pas Isaac. Isaac sait, lui au moins, il sait ce qu’il m’arrive, ce que je traverse, ce que je n’ai pas envie d’expliquer. Je suis triste, en réalité, triste et las. Las de n’avoir été capable de tomber que sur cet homme qui devait épouser mon frère et qui n’est définitivement pas pour moi. Je soupire et offre un sourire. « Désolé, disons que j’ai été trop occupé mais que je vais me rattraper et que je t’appellerai dès ce soir », je réponds dans un sourire sans doute un peu forcé parce qu’il n’existe pas grand-chose qui me fasse sourire ces derniers jours, ces derniers temps. « A moins que l’on n’en discute en direct, je ne sais pas si c’est… tu sais. Contraire aux règles ? » je tente, un peu perdu. « Je n’ai pas tellement l’habitude », je précise comme s’il n’avait pas déjà eu l’occasion de le remarquer lors de notre dernière entrevue, justement, quand je me suis montré si excellent et si bon qu’il a préféré me retourner pour se forcer à être… efficace, dirons nous.