| Sujet: AJB - and yet we're still breathing. Mer 9 Mar - 0:06 | |
| Annabel June Breckenridge keep holding on.
| introductionAnnabel est la définition même de la vie. Elle est souriante et enthousiaste, elle a tendance à sauter sur des occasions qui feraient hésiter d’autres personnes, elle est fonceuse et résolument optimiste. Son entourage la décrit comme un genre de fusée, pleine de projets et d’idées (souvent) saugrenues. Elle a habité plusieurs capitales européennes, ce qui la place en citoyenne du vieux continent et pleine d’une culture très hétéroclite. Elle se décrit elle-même comme quelqu’un de libre, et pourtant très habitée par son passé qui revient parfois la happer, en général aux moments où elle s’y attend le moins. ▬ âge : vingt-cinq ans (en 2016) - elle est née le 21 février 1991. ▬ nationalité : anglaise, depuis 2005, aux origines italiennes et anglaises. ▬ métier : son métier principal c'est traductrice, mais il lui arrive de donner des cours d'italien particuliers quand elle trouve des élèves potentiels. ▬ quartier : chiswick, en coloc avec gaby grayson. ▬ orientation sexuelle : homosexuelle. ▬ statut : officiellement célibataire, mais encore (beaucoup trop) attachée à son ex, qu'elle n'arrive pas à oublier. ▬ groupe : travel card. ▬ avatar : shay mitchell. |
en 2005en 2009aujourd'huiAnnabel a 18 ans.
Elle a eu dix-huit ans hier, une fête d’anniversaire comme un rituel de passage à l’âge adulte, trop arrosée. Elle a trop dansé, elle a trop ri, elle a tout fait dans l’excès. Elle s’en fiche, elle a dix-huit ans. Et aujourd’hui, armée de son courage qui lui fait défaut de seconde en seconde, et de sa gueule de bois carabinée, encore enveloppée de ces souvenirs de son corps qui frôle le sien sans se toucher vraiment, entourée de son odeur qui viendra la hanter longtemps ; elle se lance et elle dit la vérité à ses parents et à ses sœurs. Gillian s’en foutra éperdument, Clair cherchera à tout faire pour l’aider – elle le sait. Quant à ses parents…Dieu seul sait ce qu’ils diront. Son père risque de péter un câble, sa mère va sûrement pleurer, peut-être qu’ils vont la jeter de chez eux, peut-être qu’ils vont lui dire de partir. Elle est prête. Elle en a marre de mentir et de fuir une relation juste parce qu’elle a peur de l’avenir, de ne pas savoir à quoi il ressemble. Depuis Sara, depuis ses quatorze ans, depuis cette dernière année de collège où elle a découvert qu’elle était attirée par les filles, Annabel a eu l’impression de ne jamais voir le soleil toutes ces années, caché derrière la quantité de mensonges qu’elle a énoncés pour se protéger. Alors tant pis si ses parents la jettent dehors. Au moins elle sera libérée de toutes les idées préconçues que la société a pu lui coller sur le dos sous prétexte qu’elle est une femme et qu’elle doit être hétéro, partant d’un postulat qui s’avère de moins en moins vrai avec le temps.
Elle prend son temps pour descendre, elle sait qu’ils sont tous les cinq dans la cuisine. Ses parents, Clair, et puis Gillian et Blake, son copain absolument parfait que ses parents vénèrent comme la huitième merveille du monde. Annabel pousse la porte, elle dit bonjour, sourit, mais elle n’est pas vraiment là. Et puis soudain, sans préambule, elle dit sa vérité, sans artifices, au beau milieu d’une énième discussion sur le coût de la vie à Londres, une discussion futile qui n’a aucune importance pour elle parce qu’elle ne peut pas se retenir plus longtemps. La scène qui suit est exactement conforme à ce qu’elle pensait. Gillian lui accorde un regard mi-compatissant, mi-blasé. Blake n’a pas vraiment d’expression sur le visage. Clair lui envoie un baiser de la main, et Annabel sent son cœur se gonfler d’amour pour sa petite sœur. Son père est rouge comme une tomate, il ne dit rien et il a l’air d’avoir avalé quelque chose de trop gros qui lui bloque la gorge. Sa mère est livide, elle pleure tout doucement, presque sans bruit. Les jours qui suivent sont étranges. Gillian et Blake sont repartis dans leur nid d’amour à côté de Hyde Park, Clair a entouré sa sœur d’une vague d’amour – elle ne la lâche pas d’une semelle. Elle lui pose des questions adorables, elle reste avec elle jusqu’à ce qu’elles s’endorment dans le trop grand lit de princesse de la chambre d’Annabel. Son père ne la regarde plus, sa mère s’est plongée à corps perdu dans le travail. C’est dans cette atmosphère pesante, insupportable, qu’Annabel confie son envie de partir, de voyager, à Clair, un soir alors qu’elles sont couchées, presque endormies. « Comment tu vas faire ? T’as pas d’argent… » « Je vais trouver du boulot. » Deux semaines plus tard, Annabel est embauchée comme serveuse au Starbucks, et elle y restera une année entière, en parallèle de ses études de langues qu’elle suit à l’université de Cambridge. Et puis tout doucement, l’ambiance se dégèle, sans même qu’elle ne s’en rende compte. Elle rencontre une jolie Française, en vacances à Londres, dans le Starbucks où elle travaille. Une certaine Dorine, une belle brune aux yeux bleus, la peau légèrement trop blanche, la bouche presque trop expressive, un peu plus petite qu’elle. Annabel ne connaît presque pas la langue française à cette époque, mais elle y travaille presque toutes les semaines, dans le seul but de l’aborder. Dorine a une tante qui vit à Londres, et elle recherche du travail ici, alors elle passe régulièrement au café, histoire de profiter de la Wi-Fi. Un latte gratuit, un Earl Grey offert…Annabel finit par l’aborder, au summum de sa timidité. Elles vont au cinéma, au théâtre, et plus le temps passe, plus Annabel se sent irrésistiblement attirée par cette jolie étrangère au prénom presque exotique. Jusqu’à cette fameuse soirée, en août 2009, en plein cœur de l’été. Elles sont parties en boîte, elles rient trop et elles dansent trop près, trop, collées l’une à l’autre. Elles ont tellement chaud que leurs corps pourraient fondre sous la température, mais elles balancent leurs cheveux en rythme et se sentent trop bien pour s’arrêter. Dorine rit encore une fois, lui murmure quelque chose à l’oreille et elles sont beaucoup trop proches pour qu’Annabel résiste plus longtemps. Elle passe la main dans son cou, et l’embrasse doucement, se faisant violence pour ne pas l’effrayer, même si elle a envie de la plaquer contre un mur et d’envoyer valser ses fringues. Dorine n’est pas du genre à se coller une étiquette, et le charme d’Annabel ne l’a jamais laissée indifférente. Elles entament donc une relation…Qui dure jusqu’au départ d’Annabel pour l’Italie. Elle qui mourrait d’envie de voyager, sans devoir dépendre du bon vouloir de ses parents, a mis un terme à son emploi au Starbucks et elle met le cap sur le reste de l’Europe, sans se fixer de date de retour, au gré de ses péripéties et de ses rencontres. Elles se séparent bien malgré elles, Dorine ayant trouvé un poste bien placé, bien payé dans une entreprise renommée de Londres. Annabel termine son année 2009 le cœur lourd, et pourtant prête à tourner la page londonienne, le regard fixé sur son avenir européen.
Annabel a 25 ans.
Elle est rentrée deux ans auparavant de ce tour complètement dingue de l’Europe, du pan de sa vie dont elle est la plus fière à ce jour. Elle a terminé ses études de langues, qu’elle avait commencées à peine sortie du lycée. Il lui a semblé qu’une vie entière s’était écoulée entre sa première et sa deuxième année d’études, comme si les années remplies de fêtes, de rencontres, de galères impossibles et de souvenirs doux-amers, avaient rempli deux fois de temps et d’espace sur l’échelle de sa vie. Elle claque la porte de la coloc’ qu’elle partage avec Gaby et deux autres nanas qu’elle ne voit pas beaucoup, balance son sac sur sa chaise dans l’entrée, et en sort son portable, où elle découvre que Clair et Gillian lui ont envoyé respectivement chacune un message, pour la « supplier de venir manger avec les parents mardi prochain ». Annabel esquisse une grimace à peine réprimée, et lève les yeux au ciel. Ses sœurs n’ont pas l’air de vouloir comprendre qu’elle ne veut plus leur adresser la parole. Depuis son retour d’Europe, ses parents n’ont fait aucun effort pour la contacter ou lui dire de venir manger avec eux – elle en conclut donc qu’ils n’ont toujours pas digéré son homosexualité. Tant pis pour eux. Elle n’a aucune envie de se plier en quatre pour leur faire plaisir, surtout à l’âge auquel elle arrive. Vingt-cinq ans, a-t-elle décrété, c’est l’âge de raison adulte. Elle ne fera donc aucun effort pour leur pardonner. Elle se laisse tomber sur le canapé du salon, et par automatisme, elle fait défiler les photos sur son smartphone. Le visage d’Elena lui revient en pleine face, et elle réprime un hoquet qui dissimule un sanglot, juste à la surface de ces émotions qu’elle a soigneusement refoulées. Depuis son retour de Madrid, deux ans auparavant, elle n’a pas réussi à tourner la page. Partout, elle a l’impression de croiser les yeux noirs d’Elena, sa bouche éternellement maquillée d’un joli rouge, son parfum qui la rendait dingue. La capitale espagnole l’a happée dans son tourbillon de fêtes jusqu’aux petites heures du matin, elle l’a conduite dans des endroits totalement incongrus, avec des inconnues qui l’ont fait boire, qui l’ont embrassée, avec qui elle a couché…Mais personne, pas même Dorine, ne lui a retourné l’estomac ou fait chavirer comme Elena. Ca a été intense, beaucoup trop passionnel, ça a été le grand amour. Pendant son année espagnole, Annabel a eu l’impression de vivre hors du temps. C’était fort, et c’était sûrement un gros cliché, mais le retour à la réalité a été plus que dur. Entre deux contrats freelance de traductrice, Annabel a une envie constante de retourner embrasser son ex, même deux ans plus tard.
Elle hésite deux micro-secondes avant de supprimer la photo de la jolie Espagnole qui a gardé son cœur, et se lève du canapé. Demain, elle ira faire les boutiques, ou boire un café, ou se faire un cinéma avec Gaby. Elle a un besoin urgent de se changer les idées et d’arrêter de penser à cette satané Espagnole qui ne veut pas la laisser tranquille. Elle a besoin d’un nouveau départ. Annabel a 14 ans.
Elle n’est pas née ici, ses parents ont déménagé il y a deux ans, à Londres. La formidable capitale anglaise où elle a longtemps rêvé de s’installer, là à ses pieds. Littéralement, puisque ses parents ont acheté un appartement immense qui longe la Tamise. La nuit, Annabel, éblouie par la beauté et les lumières de la ville, s’asseoit sur la banquette qui borde sa fenêtre et elle ramène ses genoux sous son menton, contemplative. Elle est absorbée, des heures durant, par la magnificence de la vue qui s’offre à elle, comme un cadeau dont on se lasse pas, soir après soir. Le London Eye en amont de sa fenêtre, de l’autre côté de la rive, et le London Bridge dans le lointain, qui fait office de ligne d’horizon. Elle n’y croit pas vraiment, elle se réfugie dans sa bulle anglaise pour éviter de trop penser à sa vie qui ne la fait pas rêver, et elle se plonge avec ardeur dans les livres qui expliquent l’architecture de la plus belle capitale européenne. L’histoire de Londres, ses monuments, son rayonnement dans toute la Grande-Bretagne… C’est une occupation un peu étrange pour une adolescente de quatorze ans, n’importe qui le reconnaîtrait. Mais ses parents n’ont pas vraiment le temps de s’occuper d’elle, et sa sœur de douze ans lui semble complètement hors d’intérêt. Sa sœur de dix-sept ans, en revanche, lui paraît bien plus intéressante, mais il faut croire que le contraire n’est pas vrai. Gillian regrette d’avoir quitté Venise et sa splendeur à l’italienne, mais surtout ses amis. Annabel ne sait pas comment remplacer sa bande de copains, et Gillian n’a aucune intention de croire que sa sœur peut pallier au manque qui la ronge. Elle n’a que quatorze ans. Elle est trop petite. Devant ce qualificatif, et n’ayant pas vraiment d’amis elle-même, Annabel se plonge donc dans les livres qui racontent l’histoire de cette ville qu’elle ne connaît pas vraiment. Leur mère est italienne, leur père est anglais, ils sont avocats tous les deux. Ils gagnent extrêmement bien leur vie, mais ils ont pallié à la grande absence dans l’éducation de leurs trois filles, par la présence presque oppressante d’une gouvernante. A Venise, elle s’appelait Gabriella et était acariâtre et revêche. A Londres, elle s’appelle Elizabeth, et elles la connaissent à peine. En trois semaines, depuis leur déménagement, Annabel a donc changé d’école, elle a dû s’habituer à parler anglais tous les jours, mais l’Italie lui manque et elle se languit de parler sa langue maternelle. Ses accents et ses mélodies chantants, en particulier, qui lui font tant défaut dans la langue de Shakespeare. Dans sa classe, cela dit, il y a une Italienne, qui est arrivée à Londres deux ans avant elle. Elle s’appelle Sara, elle a de longs cheveux noirs, et elle la regarde presque avec surprise lorsqu’Annabel vient la voir et ose quelques mots en italien, presque soulagée de pouvoir s’exprimer dans la langue qu’elle connaît le mieux. En quelques jours seulement, elles deviennent inséparables et bien que la maîtresse s’énerve facilement lorsqu’elle les entend parler italien, elles apprennent à se faire discrètes et polies, respectueuses des coutumes si différentes de l’Italie. Rapidement, Sara prend une grande place dans la vie d’Annabel. Celle-ci ne s’y trompe pas, elle est sûre d’avoir dégotté sa meilleure amie londonienne, mais si celle-ci est originaire de Turin. C’est l’année du changement, pour Annabel. Avec l’adolescence qui s’installe progressivement sur la peau de son visage, et dans son corps même, elle se pose un milliard de questions. Elle qui n’avait jamais auparavant douté de ses attirances romantiques envers les garçons, se trouve en proie à un doute affreux qui la travaille pendant l’année de ses quatorze ans. Mal à l’aise de cacher ses questionnements les plus personnels à Sara, elle finit par lui en parler. Le froid s’installe entre elles, et Annabel est perdue sans son repère principal. Elle laisse cependant passer les mois, et fin septembre, alors que la famille Breckenridge est installée depuis bientôt six mois à Londres, Sara finit par revenir vers elle. A la fin de l’année 2005, alors qu’elles vont voir le dernier Harry Potter au cinéma, Sara fond en larmes. Ses parents divorcent et elle va devoir quitter Londres, laissant Annabel derrière elle. ─ pseudo/prénom : VIOLEEN./juliette. ─ âge : vingt-sept ans dans un mois...où s'est enfuie ma jeunesse ? ─ fréquence de connexion : every day baaaaby !. ─ comment avez-vous découvert ticket to ride et qu'en pensez-vous ? je l'ai connu y'a quelques années avant qu'il ferme, j'étais fan du concept bilingue en rp, et je suis super contente qu'il ait réouvert du coup ! ─ inventé ou pévario ? inventé, tout droit sorti de mon imagination ! ─ code : okay by laure ─ crédits : Silverfox pour l'avatar de la fiche, Ecstatic Ruby pour l'icon. | |
Dernière édition par Annabel J. Breckenridge le Mer 9 Mar - 20:40, édité 17 fois |
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