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 Il n'y a pas de hasard ? (Jeanne & Dean)

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MessageSujet: Il n'y a pas de hasard ? (Jeanne & Dean)   Il n'y a pas de hasard ?  (Jeanne & Dean) Icon_minitimeMar 12 Avr - 23:59

« Alors, Julie, on en était où la dernière fois ? » demande-t-il en entrant dans la chambre d'hôpital. La petite fille dans son lit fit la moue, déçue sûrement d'attaquer aussi vite le travail.
« On n'avait pas terminé les conjugaisons... » dit-elle en sortant son cahier d'anglais, espérant rapidement passer à autre chose. Les manches de sa chemise laissaient apparaître un poignet minuscule où l'on pouvait distinguer les veines à travers la peau transparente. Ses yeux étaient cernés, Julie avait l'air épuisé. Dean s'assit près d'elle sur le lit. « Ah oui… les conjugaisons… Tu as fini les exercices ? Très bien. Bon. Allez, range ça. On s'en fiche des conjugaisons ! » La petite fille le regarda comme si elle avait affaire à un vieux sénile échappé du service psychiatrique.
« Et tu sais pourquoi on s'en fiche ? Parce qu'aujourd'hui je t'ai apporté ton nouveau meilleur ami… Un génie si tu veux mon avis... » Devant l'intérêt suscité par cette annonce, Dean attendit quelques secondes afin de dévoiler son cadeau. Lentement il sortit de son sac…« Charlie et la chocolaterie ? Ah... » Bon, la surprise était visiblement ratée. Julie n'avait pas l'air plus emballée que ça. Mais Dean ne s'avoua pas vaincu, et prit un air volontairement outré.       « Comment ça, ah ?! Un peu de respect pour Roald Dahl, jeune demoiselle ! Si c'est comme ça, tu n'auras pas le privilège de rencontrer Charlie, Matilda, James et Georges Bouillon… Tant pis pour toi ! Ce sont mes amis et je les garde pour moi ! Peut-être que d'autres petites filles en voudront, elles ! » Ce dernier argument culpabilisateur eut l'effet escompté, et Julie passa l'heure à glousser devant les exubérances de Mr Wonka et ses oompas loompas. En sortant, il croisa les parents de la fillette qui le saluèrent chaleureusement, ce qui le gêna beaucoup car ils n'avaient même pas terminé les conjugaisons. Dean remarqua qu'ils se tenaient la main. Ce devait être un couple très uni. Peut-être fallait-il tomber très malade pour unir autour de soi les gens dans le malheur ? Un instant, il se mit à penser à ses parents restés aux États-Unis, et se demanda quelle aurait été la réaction de son père s'il était tombé malade étant enfant. Mais il ne parvint pas à imaginer son père tenir la main de sa mère, les larmes au bord des yeux et désireux de serrer son fils dans ses bras. Il y a de ces gens qui sont des égoïstes du malheur.

Avant de quitter le service pédiatrie, il chercha des yeux son meilleur ami et pédiatre mais ne l'aperçut pas. C'était toujours après avoir quitté ses élèves que Dean avait besoin de parler avec des médecins, de leur demander des nouvelles sur l'évolution des enfants, et des suites possibles. Comme un parent il éprouvait la nécessité d'être rassuré. Si l'on peut parler d'instinct paternel, disons que le sien s'était réveillé durant ces derniers mois. Il décida alors de se mettre à la recherche d'une infirmière, et se rendit à l'accueil. La dernière fois qu'il était venu, Dean avait eu l'occasion de discuter avec une jolie brune qu'il aimerait, pourquoi pas, retrouver. Après tout, quel homme n'avait pas en secret le fantasme de l'infirmière ? C'était sûrement son jour de chance, car il en aperçut trois qui s'occupaient de dossiers. Dean était le genre d'homme qui, lorsqu'il s'agissait d'aborder des femmes, se sentait tout à fait à l'aise. On pourrait dire qu'il était conscient de sa propre valeur. Il faut dire, pour sa défense, que rarement les proies sur lesquelles il décidait de jeter son dévolu ne lui résistaient, et qu'en plus il n'était pas rare qu'il se fasse lui-même draguer quand il sortait. Cependant, certaines de ses conquêtes pouvaient lui reprocher de multiplier les aventures ; et Dean ne pouvait faire autrement que de fuir. Dès qu'une histoire devenait dangereusement sérieuse (et par sérieuse j'entends laisser traîner une brosse à dents par mégarde dans sa salle de bain), le désir s'évaporait, la sensualité n'était plus qu'une corvée à laquelle il fallait un tant soit peu se conformer, comme tenu par une obligation tacite. Non, rien à faire, il aimait l'amour des premiers jours. La dernière fois qu'il s'était projeté dans le futur avec une fille, il s'était retrouvé face à la réalité de la sensualité. Chez lui, le désir ne tient pas sur le long terme, mais naît des premières hésitations un peu gauches, des discussions équivoques, puis de la découverte de l'autre comme on découvre un nouveau pays dans un voyage organisé. Le billet de retour était déjà réservé.

En s'approchant des infirmières, Dean fut déçu de ne pas revoir la jolie brune de la dernière fois, mais l'une d'entre elles attira immédiatement son attention. La finesse et la douceur qui émanaient de cette femme l'attendrirent, qualités chez une femme qui éveillaient en lui un désir moins bestial mais plus sensible. Les seringues et les produits qu'elle préparait se transformaient entre ses mains en une symphonie de la piqûre. « Excusez-moi de vous déranger alors que vous semblez très occupée dans vos préparations, mais à vous voir travailler ainsi, je tenais à vous dire que vous avez rendu à la seringue toute sa beauté originelle. Jamais seringues n'avaient trouvé plus charmantes mains pour les manier. Des générations de malades  souhaiteront se faire piquer par vous. » Tout cela lui était venu un peu spontanément, il savait sa remarque incongrue, mais il ne se démonta pas pour autant et adressa à la jeune infirmière son plus beau sourire, celui qu'il réservait habituellement au moment où il retirait sa chemise. En général, il préférait séduire dans les bars. En décentrant le jeu de la séduction, il se rendit compte que  l'érotisme à l'hôpital se mélangeait étrangement au vocabulaire médical. Mais très vite il se rappela la vraie raison de sa présence et reprit : « Je donne des cours aux enfants qui séjournent dans votre hôpital. Julie m'a semblé très fatiguée aujourd'hui. Je voulais savoir comment ça allait pour elle…». Puis, comme pour légitimer sa demande, il rajouta : « J'ai pas eu le cœur de lui faire travailler ses conjugaisons. Alors, si les cours la fatiguent encore plus…» Il lui fit un clin d’œil. Le genre de clin d’œil qui signifiait : «  Vous me plaisez, alors qu'est-ce qu'on attend ? ». On n'imagine pas le nombre de significations que peut revêtir un simple clin d’œil.


Dernière édition par Dean J. Harrington le Sam 21 Mai - 23:15, édité 2 fois
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MessageSujet: Re: Il n'y a pas de hasard ? (Jeanne & Dean)   Il n'y a pas de hasard ?  (Jeanne & Dean) Icon_minitimeSam 7 Mai - 8:18

Abigail était absente aujourd’hui et le chef de service de pédiatrie m’a appelée de toute urgence pour savoir si je pouvais venir la remplacer. Ce n’est pas mon service habituel, moi qui suis aux soins intensifs, mais ayant fait certains de mes stages en pédiatrie dans cet hôpital lors de mes études d’infirmière, le docteur Hansen me connaît bien. Il s’est renseigné au préalable pour savoir si j’étais en repos aujourd’hui, ce qui est le cas. Il a beaucoup regretté que je n’aie pas choisi la pédiatrie comme service attitré, tant j’y étais appréciée par le personnel et les patients, et tant il m’appréciait, lui. Ma dévotion au travail et ma gentillesse sont des qualités qu’il recherche. Mais peu importe le service où j’ai travaillé, il n’y en avait pas un seul où l’on ne m’a pas félicitée. J’adore mon métier et je m’applique. Cela me coûte en investissement mais cela m’apporte tellement aussi. J’ai répondu au docteur Hansen que je serais heureuse de pouvoir venir travailler à nouveau dans son service aujourd’hui, et me voilà là, en train de discuter avec mes anciennes collègues.
Jeanne, il paraît que c’est toi qui organises l’anniversaire de Lizzie ! me demande Cecilia. Je hoche la tête avec un sourire. Oui, nous le faisons la semaine prochaine, dans la salle de repos. J’espère que vous pourrez venir ! Nous avons ouvert une cagnotte, aussi, si jamais vous voulez participer. On va lui offrir des Louboutin ! je réponds, toute excitée. Il ne faut pas me parler de chaussures, c’est mon péché mignon, avec les sacs à main. Mon dressing en est rempli, c’est affreux, je ne peux pas me contrôler lorsqu’il s’agit de ces accessoires. Ohhh et tu as invité le nouveau pédiatre ? Le docteur Pearson. Si seulement je n’étais pas déjà mariée !!! Je n’en ferais qu’une bouchée ! me lance Cecilia en me donnant un coup de coude. Je pouffe de rire. J’en entends parler de tous les côtés de ce nouveau docteur. Il parait qu’il est craquant… mais sérieusement j’attends de voir ! Tu devrais tenter ta chance, ma petite Jeanne. Toujours pas d’amoureux à l’horizon ? Je hausse les épaules, me concentrant sur mes préparations. Pourtant je ne comprends pas, tu es jolie comme un cœur, chérie ! Si tu veux, mon neveu est toujours libre, enchérit subtilement Agnes. Je roule des yeux en soupirant, continuant mon travail avec mes seringues. Oh et sinon, il y a toujours Monsieur-le-Professeur, glousse-t-elle en me donnant à son tour un coup de coude, ce qui me fait presque rater ma préparation. Regarde comme il est beau quand il marche ! Hello beau gosse… continue-t-elle d’un ton rêveur. Je vais vraiment finir par demander le divorce ! reprit Cecilia. Ils étaient où tous ces hommes, avant que je me marie ? Je rigole de bon cœur tout en regardant au loin l’homme en question. Il vient dans notre direction et je baisse à nouveau la tête pour regarder ce que je fais. Je suis ici pour travailler, pas pour mater les hommes comme de vulgaires morceaux de viande. Attention, il s’approche ! murmure Celilia qui subitement m’abandonne et va trouver du travail ailleurs avant de me souffler Attaque, Jeanne, attaque ! Mais bien sûr…
Et c’est bien malgré moi que l’homme en question se met à me parler. Je relève les yeux vers lui, le dévisageant un peu. Je me demande bien ce qu’elles peuvent lui trouver à cet homme. Bon, il est loin d’être vilain, mais je ne sais pas… Son assurance me déplaît. Je ne sais pas… Excusez-moi de vous déranger alors que vous semblez très occupée dans vos préparations, mais à vous voir travailler ainsi, je tenais à vous dire que vous avez rendu à la seringue toute sa beauté originelle. J’arque un sourcil, surprise. Il est en train de plaisanter ? Ou alors il est peut-être fou… Jamais seringues n'avaient trouvé plus charmantes mains pour les manier. Des générations de malades  souhaiteront se faire piquer par vous. Je me pince alors les lèvres pour ne pas éclater de rire, mais un rire étouffé s’entend malgré tout. Bon, je dois tout de même lui donner quelques points pour l’effort de la prose. Mais c’est là qu’il se met à sourire, un de ces sourires de dragueurs à deux francs six sous. Euuuh, eh bien merci monsieur pour ces compliments, mes mains vous en sont très reconnaissantes, je finis par répondre. Il ne me semble pas avoir entendu de plainte contre mes piqûres, donc c’est plutôt bon signe et encourageant pour les futures générations de malades ! Je continue de m’affairer, espérant voir ce cher monsieur s’éloigner pour me laisser travailler. Elle s’appelle Jeanne ! annonce Cecilia au jeune homme. Je me retourne pour lui faire les gros yeux. Je commence sérieusement à regretter d’avoir accepté ce remplacement. Je donne des cours aux enfants qui séjournent dans votre hôpital. Julie m'a semblé très fatiguée aujourd'hui. Je voulais savoir comment ça allait pour elle… Ah ! Voilà qu’il a à présent toute mon attention. Je fronce les sourcils à l'écoute de son récit. Je dois admettre que c’est adorable ce qu’il fait, faire ça de façon bénévole, nous manquons cruellement de bons samaritains comme lui en pédiatrie, même si des associations proposent leurs services, fort heureusement. J’aimerais moi-même faire davantage pour les aider, j’essaie notamment de passer le plus fréquemment possible. Tous les jours, Tobias a droit à ma visite, sauf lorsqu’il est trop fatigué et que je suis obligée de le laisser se reposer. J'ai pas eu le cœur de lui faire travailler ses conjugaisons. Alors, si les cours la fatiguent encore plus… Je sens mon cœur se ramollir un peu. Il a l’air adorable avec les enfants. Julie Carter de la chambre 148 ? je demande, toutefois surprise. Je suis passée la voir un peu plus tôt dans la journée et elle avait l’air plutôt en forme. Je me retourne vers mes collègues. Vous pouvez aller voir si elle va bien ? J’aimerais terminer ça, je fais en montrant mes seringues. Les filles me sourient, d’un sourire étrangement espiègle, et je viens de comprendre que je leur donne une excuse toute faite pour me laisser seule avec le jeune homme. Mince ! Je ne l’avais pas venue venir, celle-là.  Bon bon bon… Je me sens un peu dans l’obligation de lui parler à présent. Je le regarde avec un sourire timide, ne sachant trop quoi dire. C’est gentil ce que vous faites pour ces enfants, monsieur… je cherche son badge, mais il l’a accroché à sa ceinture et je ne peux y lire son nom. Je relève les yeux vers lui et je souris de plus belle. Bon, d’accord, il n’est pas vilain et il est gentil. Mais bon, j’ai toujours rêvé d’une belle rencontre, celle qui vous fait battre le cœur, or, là, ce n’est pas le cas. Est-ce que rêver est devenu interdit ?
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MessageSujet: Re: Il n'y a pas de hasard ? (Jeanne & Dean)   Il n'y a pas de hasard ?  (Jeanne & Dean) Icon_minitimeSam 21 Mai - 23:14

Il se passait en ce moment même quelque chose d'étrange. La jolie jeune fille à laquelle il venait de faire son plus beau sourire ne le regardait pas avec des yeux admiratifs. Elle ne se mordait pas la lèvre ni ne se touchait les cheveux, signes qui, à tous les coups, signifient qu'une femme est intéressée. Aucun des gestes non verbaux, si bien maîtrisés par Dean, ne lui montraient rien qu'un peu d'intérêt. C'était pourtant toujours le même scénario : elles rient, puis lui lancent deux ou trois regards appuyés en se passant la main dans les cheveux. C'est incroyable ce que l'on peut dire sans avoir à parler, et ce même inconsciemment. Pourtant, cette fois, en l'espace de deux minutes, le message était clair : il avait raté son entrée. Son éloge de la seringue n'avait visiblement pas eu l'effet escompté, mais Dean ne s'avoua pas vaincu pour autant. Peut-être n'avait-elle pas compris qu'elle lui plaisait ? Il décida de lui donner une seconde chance.
« Ça ne me dérangerait pas d'être malade si c'était pour être soigné par vous. Imaginez...une belle longue maladie où vous seriez obligée de passer me voir tous les jours. » lui dit-il, un sourire en coin dans l'espoir de créer une connivence entre eux.
Cependant, la jeune femme continuait de s’affairer et ne semblait guère lui prêter attention. Heureusement pour Dean, sa collègue se montra plus avenante. « Elle s’appelle Jeanne ! » lança la  bienveillante infirmière qui, à n'en pas douter, était de son côté. Il lui fit un petit signe de tête pour la remercier. Elle portait un joli prénom français ce qui le fit sourire. Déformation professionnelle oblige, il ne put s'empêcher de penser à Jeanne d'Arc, ainsi qu'à la Reine Jeanne, reine martyre, mariée quatre fois et assassinée par son cousin Charles de Duras. Triste sort pour les Jeanne, mais quelle postérité !
« Vous savez… je pense que les Marie ont injustement devancé les Jeanne. »
Après tout, Marie a peut être reçu la conception miraculeuse de Jésus, mais Jeanne a inversé le cours de la guerre de cent ans ! Il fallait avoir un sacré courage pour porter un tel prénom et s'en montrer à la hauteur. Son analyse n'était peut être pas si éloignée de la vérité que cela, car derrière son apparence douce et réservée, cette jeune infirmière qui l'ignorait presque ne semblait pas du genre à se laisser importuner. Dean était presque prêt à abandonner la partie, quand Jeanne (nous pouvons la nommer désormais) demanda à ses collègues d'aller vérifier l'état de santé de la petite Julie. Il en fut même extrêmement soulagé et se dit qu'après tout il avait peut-être encore ses chances : il avait cru apercevoir une lueur d'attendrissement dans son regard lorsqu'il avait évoqué le nom de la fillette. « C’est gentil ce que vous faites pour ces enfants, monsieur… » Elle le remercia même, ce qui eut pour effet de consoler un peu son amour propre, qui n'avait plus été  mis à mal depuis des années. La dernière femme qui l'avait fait douter de son potentiel charismatique était la seule dont il avait été amoureux. Depuis, il se disait que l'amour ne concernait que les gens faibles qui avaient besoin de se rassurer à deux. Dean savait ce qu'il valait et n'avait pas l'habitude qu'on lui résiste trop longtemps.
« Harrington. Dean Harrington. »
Il lui rendit son plus beau sourire et ajouta :
« Ce n'est pas gentil, c'est juste mon  métier. Que ce soit dans une salle de classe ou dans une chambre d'hôpital, ça ne change rien pour moi. Et puis...c'est une chouette gamine. »
Julie avait été sa première élève lorsqu'il était venu donner ses heures de cours aux enfants du service de pédiatrie. Il se doutait que ce serait moralement difficile, mais il n'avait pas imaginé créer de tels liens avec ses élèves. Chaque fois qu'il passait les portes de l'hôpital, sa gorge se nouait tant il avait peur d'apprendre le décès de l'un deux. Pour cela, il admirait Erwann mais n'osait jamais aborder le sujet avec lui. La peur est une sorte de solitude qu'il faut parfois affronter en silence. Il pensa à son meilleur ami et se demanda s'ils se connaissaient. Après tout, les amis c'était fait pour ça, non ? Avec tous les conseils qu'il lui avaient prodigués en matière de séduction, il méritait bien que son ami lui rende la pareille. Avec Erwann, il pouvait être sûr qu'il ne craignait pas la concurrence : son ami était trop timide pour oser aborder une femme. Cela lui laissait donc toute la place !
« Sans vouloir être indiscret… vous travaillez dans ce service ? En fait, je viens ici au moins une fois par semaine et je ne vous y ai jamais vue… Si ça avait été le cas, je m'en souviendrais. »
Depuis presque un an qu'il enseignait ici, Dean commençait à être connu du personnel, en particulier des infirmières. Il croisait d'ailleurs régulièrement Cecilia et lui adressait toujours des remarques flatteuses auxquelles elle répondait par un petit gloussement gêné. Il ne faudrait pas qu'il oublie de la remercier. Sans elle, Jeanne pourrait encore bien s'appeler Marie.

Voyant que la jeune femme avait cessé ses préparations médicales, et les collègues ne revenant pas, Dean jugea le moment opportun pour tenter une invitation. Il n'avait pas l'habitude d'inviter les femmes à boire un café, ce qu'il jugeait plutôt trivial, préférant ne les inviter que le soir pour les mettre plus rapidement dans son lit. La journée, tout était différent. On hésitait entre l'invitation timide du café à celle plus gonflée d'un déjeuner. Dans les deux cas, aucune ne lui convenait. Le café est vraiment la boisson la moins séduisante qui puisse exister. D'abord, c'est tout petit, à l'opposé du convivial. C'est tout juste si l'on ose quelques timides gorgées. Les anglais nous conseilleront le thé, que nous refuserons également sans en donner la véritable raison. Enfin, l'invitation à déjeuner est la plus compliquée de toutes : pour partager un déjeuner en semaine, il faut d'abord trouver un lieu qui ne soit ni trop loin ni trop prêt du lieu de travail de chacun. Pas trop loin car l'horaire du salarié l'impose, ni trop prêt au cas où l'on ne souhaite pas faire davantage connaissance, il ne faudrait pas se faire raccompagner par la personne indésirable qui connaîtrait, dès lors, notre lieu de travail. Et puis un déjeuner c'était forcément sur le pouce. On est pressés. En pleine journée, les faux semblants sont plus facilement dévoilés alors que le soir, la pénombre dissimule avec élégance.
Le contexte était donc tout ce que Dean pouvait détester : un lieu de travail aseptisé, où l'on frôle la mort à chaque couloir, et une cafétéria où la nourriture proposée était aussi semblable à la nourriture de tous les autres hôpitaux. Insipide. Faute de mieux, ne sachant pas s'il arriverait à la revoir de nouveau, il se lança :
« Vous avez une pause ? Peut-être que vous pourriez prendre une pause ? On pourrait aller boire un café, si ça vous dit ? Au nom de toutes les Jeanne, vous ne pouvez pas me refuser ça. »
Dean se dit que tout de même, l'infirmière de la dernière fois aurait été plus facile à convaincre. Il suffisait d'un petit hasard pour changer le cours de choses.
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MessageSujet: Re: Il n'y a pas de hasard ? (Jeanne & Dean)   Il n'y a pas de hasard ?  (Jeanne & Dean) Icon_minitimeDim 29 Mai - 17:42

Ça ne me dérangerait pas d'être malade si c'était pour être soigné par vous. Imaginez...une belle longue maladie où vous seriez obligée de passer me voir tous les jours. Il n’a pas dit ça ! Je retiens un soupir… Et puis non, je ne le retiens pas, bien malgré moi. Je ne lève même pas les yeux vers lui à ce moment-là et je continue de m’affairer. Très subtile comme technique de drague… j’annonce sans ménagement. Honnêtement, je ne vous souhaite pas « une belle longue maladie », il y a bien plus drôle dans la vie, et puis surtout, il y a d’autres moyens d’avoir ma compagnie tous les jours. Je lève alors les yeux sur lui, un petit sourire aux lèvres. A vous de les trouver ! Et mon sourire s’accentue. Je suis en train de rentrer dans son jeu. Allez, un peu d’espoir ne fait pas de mal…

Ma chère Cecilia lui dévoile mon prénom, et ça m’agace. Je suis capable de me débrouiller toute seule, je pense. Je suis à deux doigts de le congédier mais il m’intrigue. Je me demande jusqu’où il est prêt à aller…
Vous savez… je pense que les Marie ont injustement devancé les Jeanne. Je le regarde avec un petit air curieux, fronçant même les sourcils. Que voulez-vous dire par là ? Je n’en avais aucune idée, mais il m’a suffisamment intriguée avec cette réplique, réplique qu’on ne m’a jamais dite auparavant.

Je finis par envoyer mes deux collègues auprès de la petite Julie qui semblait mal, d’après les dires de Monsieur Harrington, donc. Il me sourit encore, toujours ce sourire assuré mais auquel je commence à m’habituer. Ca m’énerve maintenant de penser qu’il n’est pas si mal. Eh oui, je n’ai pas envie d’être comme toutes les autres, à s’amouracher pour lui. Je vaux mieux que ça, bon sang !
Ce n'est pas gentil, c'est juste mon  métier. Que ce soit dans une salle de classe ou dans une chambre d'hôpital, ça ne change rien pour moi. Et puis...c'est une chouette gamine. Je souris à cette dernière remarque et j’acquiesce. Julie est une petite adorable. Ils sont tous chouettes, ici. Quand je pense à tout le courage dont ils font preuve, chaque jour… Mon cœur se serre un peu. Le service de pédiatrie est l’un de mes services préférés, mais ça fait aussi mal au cœur de voir ces pauvres enfants lutter contre les maladies, plus ou moins graves, mais ceux qui ont la malchance d’en avoir des graves et longues, ce sont eux qui vous marquent le plus.
Sauf qu’ici, vous n’êtes pas payé, même si c’est votre métier. Alors merci de consacrer de votre temps à ces enfants. Vous n’imaginez même pas combien votre présence leur est précieuse. J’ai une soudaine envie de le prendre dans mes bras, dans un élan de sympathie et de reconnaissance, mais je me retiens. En contrepartie, je lui envoie un beau sourire plein de sincérité et je l’observe furtivement. J’imagine que cet homme a un succès monstre auprès des femmes, surtout s’il joue les bons samaritains comme ça.

Sans vouloir être indiscret… vous travaillez dans ce service ? En fait, je viens ici au moins une fois par semaine et je ne vous y ai jamais vue… Si ça avait été le cas, je m'en souviendrais. Un autre sourire – le traitre ! – vient étirer mes lèvres à sa dernière remarque. Mince, je ne veux pas lui montrer qu’il me fait de l’effet. Mais bon, c’est tout de même agréable d’entendre des choses comme ça… Surtout lorsque cela fait longtemps qu’on n’en a pas entendu. Mais après réflexion, peut-être que ce n’était même pas un compliment, juste qu’il me dit qu’il a une bonne mémoire et que je ne fais simplement pas partie de ses souvenirs. Et si cette dernière solution est vraie, je suis encore plus agacée de ressentir cette légère déception au fond de moi. Parce que non, il ne me fait pas autant d’effet que ça, n’est-ce pas ? Non, je suis ici exceptionnellement. L’une des infirmières est malade et le chef de service m’a appelée pour la remplacer. J’ai travaillé dans ce service avant d’être transférée aux soins intensifs il y a quelques années. C’est pour ça que vous ne m’aviez encore jamais vue. Je termine mes préparations et je regarde au bout du couloir, dans l’espoir de revoir mes collègues pour prendre le relai face à ce monsieur Harrington. Et je vois une tête passer, celle de Cecilia, à travers l’encadrement de la porte de la chambre de Julie. Elle me sourit et retourne à l’intérieur. Soupir… Elles le font exprès. Et comme si le destin avait décidé qu’aujourd’hui je devais absolument parler avec ce cher monsieur, je me dresse comme un piquet alors qu'il m'invite. Vous avez une pause ? Peut-être que vous pourriez prendre une pause ? On pourrait aller boire un café, si ça vous dit ? Au nom de toutes les Jeanne, vous ne pouvez pas me refuser ça. Mes yeux se fixent sur mon plateau devant moi et je réfléchis. Devrais-je me lancer ? Moi qui n’ai personne depuis très longtemps, trop longtemps… Et puis si je ne fais rien, je sens que mes collègues vont venir m’enquiquiner, forçant le destin. Et puis bon, ce Dean n’est peut-être pas si mal, hormis son assurance démesurée. Il est gentil, il vient aider les enfants ! Peut-être que mon rêve de rencontrer l’homme idéal avec un coup de foudre ne deviendra jamais réalité et que Dean est celui que j’attends, mais que je vais devoir apprendre à l’apprécier ? Argh, trop de pensées se bousculent dans ma tête et je me rends compte que ça fait déjà un petit moment qu’il attend ma réponse. Alors je lève les yeux dans les siens et je souris gentiment, sans non plus l’encourager à outrance. D’accord pour un thé, je ne bois pas de café, jamais. Machinalement, mes mains viennent aplatir le tissu de ma tenue d’infirmière, le défroissant de haut en bas, je crois que je suis stressée et que j’ai besoin de faire ça. C’est une habitude étrange. Vous m’attendez une minute ? je demande sans même attendre de réponse, et je file vers la chambre de Julie. Une fois à l’intérieur, je vois mes deux comparses se marrer. Non mais sérieux, les filles ?! Bon, vous avez gagné, je vais boire un thé avec lui à la cafétéria. Et en chœur, elles se mettent à glousser. Je suis certaine que Dean les entend d’où il est. J’ai honte, tellement honte… Allez ma belle, ça va aller ! Dean est absolument craquant et adorable. Profite ! Cecilia me donne une tape dans le dos et me pousse vers la sortie. Je vous déteste ! je fais en sortant contre mon gré. Même si ce n’est pas vrai. Je suis incapable de détester qui que ce soit, et certainement pas elles. Tu nous remercieras plus tard, chérie, me fait Agnes en rigolant. Elle est avec moi dans le couloir et se met à parler très fort pour que Dean entende. Vous en prenez bien soin, hein ? Je roule des yeux en m’avançant vers Dean. J’ai trop honte et je ne dis rien, je passe devant lui et je vais à la cafétéria sans un mot, il n’a qu’à me suivre. Je suis un peu fâchée. Par les filles et leur coup monté, et par moi aussi parce que mine de rien, je crois que j’apprécie ce tête à tête alors que je me refuse de tomber sous le charme de cet homme comme n’importe quelle autre. Grrr !!!

Une fois assise à l’une des tables, je me sens mal de réagir ainsi. J’envoie un sourire confus à Dean et je lui dis d’une voix douce Désolée… Je n’aime simplement pas qu’on me force la main. Je me lève brusquement et je lui demande ce qu’il veut boire. Je vous dois bien ça, laissez-moi vous inviter. Je lui souris gentiment, l’encourageant presque. Autour de nous se trouvent quelques collègues et d’autres personnes venues pour rendre visite à des proches. La cafétéria est un peu glauque, je trouve. Quand on regarde les gens qui sont là pour voir des proches malades, ça me rend triste. Ils ont l’air triste et fatigué, et j’aimerais pouvoir leur apporter du bonheur pour soulager leur peine. A vrai dire, j’aurais préféré un réel rendez-vous avec Dean, tant qu’à faire. Ailleurs, loin d’ici.
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MessageSujet: Re: Il n'y a pas de hasard ? (Jeanne & Dean)   Il n'y a pas de hasard ?  (Jeanne & Dean) Icon_minitimeJeu 9 Juin - 20:28

Le soupir exaspéré de la jeune femme l'avait terriblement vexé, mais il n'en montra rien. Dean n'avait guère l'habitude que l'on réagisse avec autant d'indifférence à ses avances. Il se sentait troublé, et surtout démuni. Il pensa capituler et à ne jamais parler à personne de cette cuisante défaite, surtout pas à son ami Erwann. Il avait une réputation à tenir, tout de même. Pourtant, -et il n'y croyait plus- la jolie infirmière finit par lui répondre de manière subtile mais suffisamment évidente pour lui faire comprendre que tout n'était pas perdu. Il ne savait plus comment interpréter son attitude qui devenait finalement tout à fait agaçante. En général, c'était lui qui jouait avec les femmes, et non l'inverse ! Les règles du jeu étaient décidées d'avance et il gagnait toujours ! Cela ne rendait la partie que plus attrayante encore, et la jeune femme d'autant plus attirante, malgré son dédain un peu trop évident.
« J'en déduis donc que vous êtes seule tous les jours… ? » Il lui rendit un sourire amusé, la regardant droit dans les yeux. Ses relations avec les femmes étaient souvent beaucoup plus simples et directes. Les paroles implicites et pleines de mystère, ainsi que les jeux de regards furtifs ne faisaient pas partie de sa panoplie de séducteur. Dean est franc et direct, et n'aime pas beaucoup tergiverser. Son « rentre-dedans » culotté plaît aux femmes qui aiment se faire bousculer dans leurs habitudes routinières et rassurantes. Il ne savait pas dans quelle catégorie placer la jolie infirmière. Aux premiers abords, il l'avait tout de suite classée parmi celles, faciles, qui cachent leurs réels désirs sous des airs prudes et non intéressés, mais qui, dès les premiers compliments, se ramollissent et deviennent malléables à souhait. Mais maintenant il hésitait, et se disait qu'elle devait bien cacher son jeu. Était-elle de celles qui aiment se faire désirer sans le montrer ? Qu'importe, voilà qu'elle l'invitait à poursuivre sagement ses avances.
« Ne me défiez pas… Je suis très joueur. »
Curieusement, Dean avait envie de chercher à connaître cette femme, même si cela signifiait prendre le temps qu'il faudrait. Aucune ne parvenait généralement à garder son attention plus d'une journée, il aimait aussi vite qu'il se débarrassait. C'était sans douleur et on ne retenait que le plaisir.

Que voulez-vous dire par là ?
Ravi que sa réplique ait attiré l'attention de Jeanne, ce si joli prénom qu'il venait de découvrir avec admiration, il en profita pour la complimenter de nouveau, tentant bien que mal d'adoucir le caractère sauvage de la jeune femme.
« Pas grand-chose. Simplement que l'on devrait rendre aux Jeanne le mérite et la considération auxquels elles ont droit. »

Technique qui semble marcher, car Jeanne le remercie de sa présence à l'hôpital et lui renvoie un sourire ayant tout l'air d'être sincère. Dean est flatté, bien qu'il n'ait pas l'impression de mériter ces remerciements. Il n'avait d'ailleurs jamais eu le sentiment d'être un tant soit peu utile jusqu'à maintenant. Si souvent dénigré par son père, jugé lâche à cause de son entêtement à vouloir consacrer sa vie aux études, à travers ses élèves, c'est un peu de l'enfant terrorisé qu'il était dont il s'occupe. Il adorait les enfants et souhaitait les protéger, ne l'ayant pas été lui-même. Ne sachant que répondre à cette gentillesse inespérée, il demanda à l'infirmière si le service pédiatrie avait la chance de la compter parmi ses infirmières, et apprit avec déception que la présence de Jeanne était exceptionnelle. Il aurait voulu lui exprimer sa déception, lui dire qu'il souhaiterait pouvoir la voir toutes les semaines dans cet hôpital, mais se ravise : les coups d'un soir, c'est toujours mieux de ne pas avoir à les recroiser par la suite...pas le même service, pas de préjudice ! Il préfèra alors opter pour une invitation, se montrant insistant, mais décidé à ne pas lâcher l'affaire. La gêne de la jeune femme est palpable, et Dean est amusé de la sentir si mal à l'aise, d'un coup. Peut-être n'était-elle pas si indifférente que cela, finalement ? Ou espérait-t-elle se débarrasser de lui ? Il ne lui était encore jamais arrivé de douter de l'effet qu'il procurait à une femme. Tellement gênée qu'elle s'enfuit chercher ses collègues et se dérobe à son regard interrogateur. Il les entend pouffer de la chambre de Julie, et se dit que Cecilia doit y être pour quelque chose. Les collègues de Jeanne étaient de son côté, c'était un très bon point pour lui ! « Merci encore, Cecilia, je te le revaudrai... » marmonne-t-il entre ses dents, les mains dans les poches, regardant à droite et à gauche en attendant que la jeune femme se décide à accepter son invitation. Quand elle sortit, poussée -c'était flagrant- par Agnes, il ne put se retenir de rire.
Vous en prenez bien soin, hein ?
« Évidemment, mesdames, allons ! J'ai essayé de lui dire qu'elle n'a rien à craindre, mais elle refuse de me croire ! » répondit-il tout aussi fort aux infirmières, amusé de voir Jeanne lui passer devant sans même l'attendre, en direction de la cafétéria.
« Vous m'avez l'air bien contrariée ! » dit-il en essayant de la rattraper, sans cacher son hilarité.

Il la rejoignit à table, calmement, et écouta ses excuses sans quitter son expression amusée. Il la trouvait beaucoup plus drôle qu'elle n'en avait l'air, avec un caractère bien affirmé qui se heurtait à une douceur extrême, en somme, un mélange détonant.
« Asseyez-vous, il n'est pas question que ce soit vous qui m'invitiez ! Vous avez déjà fait un énorme effort en acceptant de subir ma compagnie quelques minutes de plus... » Il lui fit un clin d’œil -encore !- pour lui signifier qu'il l'attaquait volontairement.

Quelques minutes après, il revint avec un thé et un lait fraise un cappuccino, faute de mieux. Il se sentait plutôt minable avec ces pauvres boissons pas drôles du tout dans un décor encore moins attrayant, et qui sentait le médicament par-dessus le marché. Il était beaucoup plus à l'aise avec un verre d'alcool, dans un bar, pour draguer la gente féminine. Tout était une question d'ambiance.

Assis en face d'elle, il l'observa quelques secondes et déclara, d'un air détaché :
« J'accepte vos excuses. Mais je vous préviens : il se pourrait que vous trouviez que, en fin de compte, me côtoyer est une activité très agréable et que vous en redemandiez. Je suis un homme très occupé, mais je pourrais trouver le temps de me libérer pour vous. Nous verrons. »
Dean lui fit un signe pour trinquer, et but une gorgée. Il ne la quittait pas des yeux.
« Vous n'êtes pas sortie avec un homme depuis si longtemps que ça ? » Sa question était risquée, Jeanne pouvait la juger beaucoup trop déplacée, mais Dean avait envie de voir quelle pourrait être sa réaction.
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MessageSujet: Re: Il n'y a pas de hasard ? (Jeanne & Dean)   Il n'y a pas de hasard ?  (Jeanne & Dean) Icon_minitimeLun 25 Juil - 0:23

J'en déduis donc que vous êtes seule tous les jours… ? Mince, ça se voit tant que ça ? Je souris, légèrement déconcertée. Je pense que vous vous méprenez… Et puis quoi encore ! Je ne vais pas lui faire croire que je suis seule tous les jours… D’accord je n’ai pas de petit-ami, mais j’ai des amis, de formidables amis ! Et ceci exclut ces deux traitres derrière moi qui veulent sans aucun doute me caser avec cet homme. Je disais simplement que nous pourrions nous croiser ici tous les jours sans que vous soyez malade, je n’aime pas voir les gens malades, c’est pour ça que je fais tout mon possible pour les soigner. Et… d’autres ont la joie d’avoir ma compagnie tous les jours, n’en vous déplaise… Rester mystérieuse, c’est bien, non ? En tout cas, je déclame ça souligné d’un de ces jolis sourires polis que je maîtrise à la perfection. Et je crois bien que je l’encourage suffisamment puisqu’il me répond Ne me défiez pas… Je suis très joueur. Un sourire sincère fend mon visage, je le trouve amusant ce jeune homme. Enfin « jeune », je ne sais pas quel âge il a, mais il est définitivement plus vieux que moi. Je pense à la chanson de Taylor Swift où elle chante « Cause you know I love the players, and you love the game » et ça me fait sourire de plus belle. Je me sentirais presque d’humeur joueuse aussi.

Je l’écoute me répondre au sujet de mon prénom, ce que je n’avais pas bien saisi plus tôt. Je ne sais pas vraiment pourquoi il dit ça – mais je pense simplement qu’il sait très bien envoûter les femmes avec ses paroles – et bien malgré moi, me voilà comme les autres à apprécier ce qui sort de sa bouche. Au fond, je continue de m’en méfier, mais mon dieu, cet homme sait embobiner les filles. Je ne sais toujours pas si ses avances sont sincères ou s’il s’agit pour lui d’un simple jeu, puisqu’il est joueur. C’est le genre d’hommes dont on devrait toutes se méfier, sérieusement ! Et je ne compte pas me laisser amadouer, je refuse !

Nous voilà à présent propulsés à la cafétéria de l’hôpital où plusieurs de mes collègues me côtoient assise en face de cet homme. Au loin, Marianne me fait signe de s’éventer en pointant du doigt Dean, qui ne peut pas la voir puisqu’il se trouve dos à elle. Je crois comprendre qu’elle le connait et qu’elle me souhaite bonne chance. Ou alors elle le trouve simplement beau, je ne sais pas. Quoi qu’il en soit, je n’aime pas être épiée sur mon lieu de travail en grande conversation avec un parfait inconnu, aussi beau soit-il. Vive les commérages !
Asseyez-vous, il n'est pas question que ce soit vous qui m'invitiez ! Vous avez déjà fait un énorme effort en acceptant de subir ma compagnie quelques minutes de plus... Je fronce les sourcils, j’aurais aimé l’inviter, je dois lui paraître complètement instable, une seconde je l’invite à continuer ses avances, la seconde d’après je suis une vraie furie… Je ne suis pas comme ça d’habitude, en plus, je ne comprends pas. Enfin j’essaie de comprendre. Peut-être que c’est simplement le fait que je me sens fautive d’être encore seule depuis tout ce temps. Mais c’est que… avec Will, ça n’a pas fonctionné. Je ne vois pas pourquoi ça fonctionnerait avec quelqu’un d’autre. Et surtout un homme comme lui, trop sûr de lui. Au fil des années, je me suis persuadée que l’homme de ma vie était bel et bien Alex, mon meilleur ami aujourd’hui décédé. Ma chance a passé, je ne l’ai pas saisie, tant pis pour moi. Voilà, the end. C’est un peu nul, non ? Où sont les paillettes, les coeurs qui tambourinent ? Les regards brûlants et les auras qui vous saisissent et vous transportent ?

Je me rassoie alors, puisque Dean a décidé de m’inviter. « Subir »… Je suis désolée si je vous donne cette impression de « subir » votre compagnie. Ce… ce n’est pas du tout le cas. Bon, si, un peu, mais je ne vais pas le lui avouer parce que ce serait impoli. Un bon thé rendra mon "supplice" plus supportable, je lui réponds en souriant gentiment.

Quand il revient, il m’observe quelques instants sans rien dire, ce qui a le don de me mettre sacrément mal à l’aise. Je suis à deux doigts de lui demander si j’ai quelque chose sur le nez ! Heureusement, il prend la parole avant moi, et je me relaxe un petit peu. Je touille mon thé après avoir versé mon nuage de lait. Mais je touille un peu frénétiquement, je ne suis pas à l’aise ici, sous ces regards, sous son regard à lui. J'accepte vos excuses. Mais je vous préviens : il se pourrait que vous trouviez que, en fin de compte, me côtoyer est une activité très agréable et que vous en redemandiez. Je suis un homme très occupé, mais je pourrais trouver le temps de me libérer pour vous. Nous verrons. Je me mets à rire – mais avec style ! – à sa remarque. Oooh vous me feriez cette fleur ? je demande, en exagérant le ton. Oui, peut-être que sa compagnie serait très agréable, mais il a encore tant à me prouver pour que je me retrouve sous son charme. Parce que bon… encore une fois, ce n’est pas comme ça que j’imaginais rencontrer l’homme de mes rêves. Et d’ailleurs, il n’y ressemble pas du tout ! Sauf le côté « je viens aider les enfants malades », là il marque un gros point.

Nous « trinquons » avec nos boissons chaudes. C’est original, oui. Et je souffle rapidement sur mon thé pour en refroidir la surface afin d’en avaler une petite gorgée. Mais je manque de m’étouffer quand j’entends sa question. Vous n'êtes pas sortie avec un homme depuis si longtemps que ça ? Je stoppe tout geste, je reste là, à le regarder avec mes grands yeux étonnés. Pourquoi cette question ? Je pose mon gobelet de thé chaud et je ne le lâche pas des yeux, au cas où il voudrait prendre la fuite. Mon cerveau réfléchit à toute allure sur la réponse que je pourrais apporter à ça. Je relève les yeux sur Dean, avec dignité. Eh bien… disons que c’est compliqué. Je laisse planer le mystère encore une fois. Compliqué de faire des rencontres ou compliqué dans ma relation avec un éventuel petit-ami, je le laisse choisir la solution qu’il voudra. Et comme je n’ai pas envie d’en parler davantage, à mon tour de le questionner.
Très occupé par quoi alors, Dean ? A jouer votre numéro de charme à toutes les demoiselles que vous croisez ? Wow. Je m’étonne moi-même. Pardon, je m’empresse de dire, confuse. Si ma mère m’entendait, je ne sais pas si elle me reconnaîtrait. C’est que… vous me paraissez si… sûr de vous. Et elles ont l’air d’être toutes folles de vous, alors ça… interpelle, si je puis dire. Je lui lance un sourire encourageant afin qu’il me réponde avec le plus de sincérité possible. C’est que ce personnage, là, et je fais des mouvements dans les airs avec mes mains pour désigner son être, ne va pas avec le gentil monsieur qui vient donner de son temps aux pauvres enfants malades. Sauf si… bien évidemment… ceci n’est qu’un stratagème pour agrandir votre tableau de chasse au sein du personnel de l’hôpital. Mon dieu, j’espère que ce n’est pas ça. Dis-moi Dean que ce n’est pas ça.

Je me sens d’humeur légèrement agressive comparée à la Jeanne habituelle. Je me rends compte que cela n’est pas forcément très poli et je commence à m’en vouloir. Un peu. Ce Dean me déstabilise complètement, en réalité. Et j’en suis contrariée. Vous avez l’air sympathique, je vous rassure. Je lui renvoie un nouveau sourire tout gentil. Mes doigts tripotent le gobelet de thé et mes yeux sont rivés dessus à nouveau. Sinon je ne serais pas là en face de vous. J’essaie simplement de comprendre… Je serais curieuse d’entendre les raisons de votre choix. Je relève alors les yeux dans les siens, avec un certain défi. Pourquoi moi ? Et s’il me sort son numéro à deux balles, je pense que dans la seconde qui suit, je me lève et je lui dis adieu. Je n’ai pas de temps à perdre avec des hommes qui n’aiment que s’amuser. J’ai des malades qui m’attendent à l’étage, des gens qui ont réellement besoin de moi.
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