Hot'N'Cold [HEW & DCH]

Il n'y a rien à faire. Je suis accroc à Starbucks. Salem n'avait pas voulu sortir, elle se reposait. J'étais donc seul, discret pour que personne ne reconnaisse Drew Hastings. Je ne connais pas grand monde à Londres certes, mais les endroits comme Starbucks sont souvent visités par des étudiants en manque de caféine. Le col relevé, j'arrive rapidement et rentre me décontracte, il n'y a quasiment personne dans le café. Je décide donc de rester le temps de boire ma boisson avant de rentrer. Je commande l'habituel Espresso Macchiato et vais prendre une place qui n'est pas trop exposé histoire de ne pas être dérangé. Sortant un ouvrage préalablement rangé dans une manche de ma veste, je commence ma lecture et me plonge dans l'oeuvre. Je ne fais plus attention autour de moi, peu m'importe au final. Qui pourrais-je bien connaitre ici ? Je suis parti depuis sept mois, j'ai légèrement changé depuis la dernière fois que l'on m'a vu ici. Même Bonnie ne m'a pas reconnu directement. D'accord, elle m'a reconnu par la suite mais bref, cela me permet de m'éclipser avant que l'on ne se puisse se rendre compte de qui je suis. Peut-être que je réagis trop violemment, me prenant pour une quelconque star en vadrouille dans les rues londoniennes. Ayant terminé mon premier Espresso, mais voulant encore rester quelques instants avant de repartir dans le cocon familiale - cette expression me fait bizarre -, je recommande un autre Espresso et retourne à ma lecture. Il ne faut pas longtemps avant que ma paisible lecture ne soit troublée par de nouveaux arrivants en quête d'une solution soluble à base de caféine. Je relève les yeux et ne reconnais personne parmi cette foule de gens venant d'entrer. Ma paranoïa retourne à son état de stase et je reprends le livre qui s'avère de plus en plus passionnant.

Je ne sais pas combien de temps s'écoule, mais alors que le groupe qui venait d'arriver repart avec ses cafés, j'entends une voix qui commande. Pas n'importe quelle voix, sa voix. Heather. Je relève les yeux et la vois, toujours aussi rayonnante, en train de saisir sa commande. Elle semble seule mais rien n'est jamais sûr avec elle. J'hésite à aller la saluer, si elle n'avait pas été une aussi grosse déception dans ma vie sentimentale, je l'apprécierais surement, cette petite sans prise de tête, mais avec notre histoire, amplifiée par ma paranoïa, j'exprime envers elle qu'une pseudo-haine. Non pas que je la déteste, mais il m'est difficile de ne pas lui en vouloir. J'hésite et je reste en attente, mais sans vraiment m'en rendre compte, je la fixe depuis tout à l'heure.

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HOT 'N' COLD
Drew & Heather

hellsangels

Passer au Starbuck est devenu une vieille habitude, un rituel presque, quand je suis de passage à Londres – ce qui, rappelons-le, arrive souvent. Aujourd'hui n'échappant pas à la règle, je pousse la porte du café et commence à faire la queue, perdue dans mes pensées. Elles ne se tourne pas vers James, pour une fois, mais vers la réaction de mon père quand il a apprit que je devais passer les rattrapage pour avoir osé affronter le JCC – rappelons encore une fois que je n'y suis pas pour grand-chose dans cette histoire, mais whatever. Il avait l'air tellement déçu, ça s'entendait même à travers le téléphone. La vérité, c'est que je culpabilise terriblement. Je ne l'avais jamais déçu, avant, même quand je lui ai dit que je partais en Angleterre, il était heureux pour moi, bien que j'ai refusé ma place dans une université très réputée de l'Ivy League. Je ne pensais pas que le jour arriverait ou je l'entendrais dire 'Je croyais pouvoir te faire confiance, Heather.' Ça m'a fait mal d'entendre ça, tellement mal que je n'en ai parlé à personne.
« Mademoiselle... Qu'est-ce que vous voulez? » Je sursaute et me sors de mes pensées pour revenir à la réalité. Je commande sans vraiment réfléchir un chocolat chaud et attends patiemment ma boisson avant de payer, toujours extrêmement distraite, bien qu'un sourire n'ait pas quitté mon visage depuis mon entrée dans le café – je n'aime pas que les gens voient que je suis contrariée, et je suis plutôt douée à dissimuler ce genre de chose – perdue dans les souvenirs du coup de téléphone que j'ai du passer il y a bien deux semaines déjà. 'La prochaine fois que quelque chose de ce genre arrive, tu retourne à New York, et ce n'est pas discutable.' La pire menace qu'il pourrait jamais me faire. Me forcer à quitter l'Angleterre, à revenir aux États-Unis, loin de James, d'Emi, de Timmy et tout les autres. « Ça n'arrivera pas. » je murmure en m'asseyant sans réfléchir à une table près de la fenêtre. Très vite, je sens un regard fixé sur moi, et je relève la tête de mon chocolat que j'ai à peine bu. Je me raidis immédiatement quand je réalise qui est le beau jeune homme qui m'observe depuis tout à l'heure. Drew. Mon ami d'enfance. Celui à qui j'ai brisé le cœur. L'une de mes plus grosse erreurs, l'un de mes plus grand regrets. Et le voilà à présent, devant moi, assis seul à une table du Starbuck. Je ne l'ai pas vu depuis au moins un an. La dernière fois, d'ailleurs, j'étais rousse. Ne sachant pas trop quoi faire, je me contente de le le fixer avant qu'un murmure involontaire échappe mes lèvres. « Drew... »

Mille questions me passaient par la tête. Quelles sont les chances, sérieusement ? Me redressant sur ma chaise, les yeux de Heather croisent les miens et je sens le poids de son regard tomber sur moi. Elle ne dit rien, mais à son regard je vois bien qu'elle semble me connaitre. Je n'ai qu'une envie, déballer mon sac, lui dire toute la vérité, la faire souffrir autant que j'ai souffert à l'époque. Je ne suis pas de ce genre-là pourtant, je ne connais que trop bien l'engrenage de cette souffrance inutile. N'est-ce déjà pas pour ça que je suis parti. Je ne sais pas comment réagir face à elle, cela fait combien de temps ? Presque un an, voir plus encore. Je m'en serais bien passé par ailleurs, laissant le compteur tourner longtemps, très longtemps ! Je peux mettre tromper, dans mes souvenirs, elle est rousse, or la jeune femme qui vient juste de passer est blonde. Bien que les traits du visage ressemble à ceux de Heather, il est possible que ce ne soit qu'une vague farce de mon esprit, toujours en quête de me rappeler que ma première vraie relation fut un échec total et cette façon de me regarder peut venir de mon imagination, si quelqu'un me regardait comme je la regarde actuellement, je chercherais également si je la connais ou non.

« Drew... ». Alors que je m'apprêtais à baisser la tête pour reprendre ma lecture, j'entends sa voix qui me parvient à peine. C’est donc bien elle et elle m'a reconnu, aucun doute n'est plus possible maintenant. J'ai tellement envie de l'ignorer, de me lever et de partir, mais je n'ai malheureusement pas été élevé danse cet état d'esprit. Par moment, je n'envie pas vraiment mon éducation. Affichant un demi-sourire, je referme mon livre et lui réponds, ignorant le temps qui nous a séparé. « Heather ! Ça fait un bail ! » Je ne prends même pas la peine de me lever et lui désigne le siège juste en face du mien. « Je t'en prie, viens t'asseoir avec moi, que l'on discute cinq minutes. ». Qu'est-ce que je fais ? N'y a-t-il jamais assez de monde dans son existence pour devoir aller remuer les plaies du passé. « A moins que tu n'attendes quelqu'un. ». Mon ton reste neutre, je n'ai ni envie de laisser penser que je suis un idiot qui ne se remets pas de la rupture de son premier amour ni de paraître triste ou gêné. Le meilleur moyen de surmonter cette rencontre est de paraître totalement guéri et n'ayant aucun regret de cette époque. Le seul minuscule petit détail dont il faut tenir compte ? Je ne suis pas guéri et est encore tellement de regret de cette époque que revoir Heather maintenant ne peut-être qu'un mauvais coup du destin.

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HOT 'N' COLD
Drew & Heather

hellsangels

Vous voulez savoir la vérité? Je suis tout simplement morte de peur. Ce qu'il s'est passé entre Drew et moi il y a déjà plus de trois ans est l'une des choses que je regrette le plus au monde. Je n'ai, de toute façon, que peu de regrets, en dehors d'avoir laissé James partir si facilement il y a quatre ans. Mais Drew, ce qui nous est arrivé, est sans doute la chose que je regrette le plus au monde, celle qui me pousse vraiment à me demander si je suis aussi gentille et prévenante que j'aime le croire. Après tout, je savais dès le début que ça ne marcherait jamais, n'est-ce pas? Je le savais, au fond de moi, j'en suis certaine. Alors pourquoi avoir tenté le diable? C'est comme si j'avais délibérément choisi de briser le cœur de ce garçon qui était l'un de mes plus vieux amis, comme si j'avais choisi de détruire notre amitié, et plus encore.
« Heather ! Ça fait un bail ! » Je sens mon corps se tendre brusquement. Clairement, je ne m'attendais pas à ce qu'il me parle, et encore moins à ce qu'il se montre aussi agréable et amical avec moi. Je crois que je pensais plutôt le voir me lancer un regard furibond avant de m'ignorer purement et simplement. Mais je sais bien que ce n'est pas comme ça qu'il est. Et puis, peut-être n'en a t-il plus rien à faire, de moi. « Je t'en prie, viens t'asseoir avec moi, que l'on discute cinq minutes. » Je ne sais pas si mon visage reflète tout mon effarement, en tout cas j'espère que non parce que dans ce cas il pourrait se vexer et se mettre en colère, mais pur le coup, je ne m'y attendais tellement pas que je suis tout bonnement incapable de faire quoi que ce soit, à savoir bouger pour aller m'assoir face à lui ou même lever le petit doigt. « A moins que tu n'attendes quelqu'un. » Cette phrase semble me sortir de ma torpeur, parce que je sens mon corps recommencer à fonctionner correctement et me lève pour aller m'assoir à sa table. « Non... Non, je suis venue seule. » Un petit sourire mal à l'aise étire mon visage alors que je l'observe. « Tu... As beaucoup changé. J'ai manqué ne pas te reconnaître. Tu vas bien? » Question stupide. Je suis entrain de parler au garçon à qui j'ai brisé le cœur, après tout.

La surprise est de mise chez Heather, ce à quoi je m'étais attendu. Elle vient s'asseoir à ma table et mes yeux détaillent la jeune femme vieillie d'un an. Le blond lui va bien, cela la change vraiment, elle est toujours aussi resplendissante, j'en serais presque heureux pour elle. « Non... Non, je suis venue seule. » Je la sens gênée, mal à l'aise. Cet inconfort est présent chez moi aussi, difficile de ne pas se souvenir de notre passé ensemble en même temps. « Tu... As beaucoup changé. J'ai manqué ne pas te reconnaître. Tu vas bien? » Je souris sans me forcer. « De la part de quelqu'un qui a carrément changé de couleur de cheveux, je le prends pour un compliment ! » Marquant une pause, je bois une gorgée avant de reprendre. « Les cheveux blonds te vont bien par ailleurs. » J'hésite quelques secondes avant de répondre à sa question. J'hésite, car je veux lui dire qu'avec Salem, c'est le bonheur, j'ai envie de lui dire et de crier quelque chose du style Dans ta face !

Malheureusement, j'ai trop de courtoisie et de savoir vivre pour m'abandonner à ce genre de pitrerie et puis, je trouve cela un petit peu immature, mais ça, c'est moins grave. « Je vais bien, merci de demander. Toi, par contre, tu as une petite mine. Est-ce que ça va ? » Oui, c'est bien, je n'ai qu'à prendre des nouvelles de celle qui a détruit ma confiance en moi pour un stupide anglais totalement inconnu. « Tu n'as toujours pas retrouvé James ? ». J'ai beau essayer de passer l'éponge sur cette histoire, rien n'y fait, il faut que ça revienne dans mon esprit. Je la pardonnerais peut-être un jour, mais pas pour le moment, pas tout de suite. Je remarque qu'en parlant, j'ai tordu les coins de mon livre, serait-je nerveux ? Je n'ai aucune raison d'être nerveux, je gère totalement la situation. Du moins, je la gère, car Salem a décidé de ne pas venir, sinon, cela aurait été la panique la plus complète dans mon esprit. En y repensant, je dois beaucoup à Heather, si elle ne m'avait pas plaqué, je n'aurais été aussi introvertie, je n'aurais pas foiré ma relation avec Candice et Bella, ne serait pas reparti en catimini et n'aurais pas rencontré Salem. Ouais, non, c'est trop gros, je n'arrive pas à croire que je pense ça.

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Drew & Heather

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Si Drew est mal à l'aise, il cache ça bien mieux que moi. Là où je suis hésitante, timide même, incertaine de ce que je devrais dire ou faire, lui s'en sort plutôt bien, se comportant d'une façon toute à fait normale et détendue. « De la part de quelqu'un qui a carrément changé de couleur de cheveux, je le prends pour un compliment ! » Un petit rire m'échappe. C'est vrai que j'ai viré blonde depuis quelques temps, une décision dont je suis plutôt satisfaite. Pas que je n'aime pas être rousse, au contraire, j'ai toujours été très fière de mes reflets rouge-orangés, mais j'aime le changement, et la blondeur en est un. « Les cheveux blonds te vont bien par ailleurs. » Je souris et remercie rapidement mon ami d'enfance. Ça me fait plaisir de voir que non seulement, je ne suis pas la seule à aimer ma nouvelle couleur, mais aussi que lui et moi arrivons à discuter sans trop de problème. Qui sait, peut-être qu'on arrivera à recoller les pièces, avec le temps ? Peut-être que j'arriverais à me faire pardonner, un jour, même si je ne le mérite pas vraiment. Peut-être que j'arrêterais de me sentir coupable, aussi. Même si ça, je le mérite pleinement. Je l'ai fait atrocement souffrir, et qu'il me parle est déjà un miracle.

« Je vais bien, merci de demander. Toi, par contre, tu as une petite mine. Est-ce que ça va ? » Je prends une gorgée de ma boisson, réfléchissant à la question. J'imagine que oui, ça va. Ça pourrait aller mieux, bien sûr, mais bon, au moins, mes examens sont derrière moi. « Juste les partiels qui m'ont un peu fatigué, c'est tout » je murmure finalement en avalant une nouvelle gorgée de mon café. Il hoche la tête, et la question qui vient ensuite me prends complètement au dépourvu. Pourquoi me demander ça ? Est-ce qu'il veut vraiment en parler, ou est-ce qu'il est juste polie ? En quoi parler de l'homme qui a ruiné notre relation – pas qu'il ne soit vraiment responsable, c'est entièrement de ma faute, après tout – pourrait être une bonne chose pour Drew ? Je ne suis pas sûre de comprendre. « Tu es sûr de vouloir... enfin... » Je me tortille sur mon siège, mal à l'aise. Parler de James avec lui est juste trop... bizarre. Ça ne devrait pas, mais ça l'est. « Je veux dire... » J'inspire un grand coup et me lance. « Oui, je l'ai retrouvé » je murmure finalement, mon regard se tournant vers la fenêtre. Je suis, à vrai dire, complètement incapable de le regarder dans les yeux actuellement.