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 josefoker ϟ obviously, we can't avoid each other forever

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MessageSujet: josefoker ϟ obviously, we can't avoid each other forever   josefoker ϟ obviously, we can't avoid each other forever Icon_minitimeVen 2 Nov - 22:55

[Seuls les administrateurs ont le droit de voir cette image]

obviously we can't avoid each other for ever

Jason était pressé, notion manifestement inconnue de la petite blonde qui l'avait harponné alors qu'il était simplement venu chercher quelques documents concernant un éventuel transfert sur Columbia à l'administration. Ce projet de retour à New York, au départ tout à fait abstrait et imaginé sur un coup de tête, se précisait de plus en plus. La seule personne à le déplorer, étrangement, se trouvait être sa mère. Elle trouvait dommage — et ne s'était pas gênée pour le faire savoir — qu'il quitte l'Angleterre après être parvenu à intégrer la fac. Chaque fois qu'elle avait remis le sujet sur le tapis au cours de ses trop nombreux coups de téléphone, Jason lui avait promis qu'il se renseignerait sur la possibilité d'un transfert. Ça s'avérait, certes, compliqué mais il pourrait sans doute compter sur l'aide de son entraîneur. Si toutefois il parvenait à se défaire de la blondinette — Melody, non ? — qui ne manquait jamais une occasion de lui taper le bout de gras, chaque fois qu'ils se croisaient. Ce qui, à la réflexion, arrivait bien souvent. Elle était sympa, mignonne et tout, mais.. man, il s'agissait quand même l'ex-copine de Bennet. Elle se ramenait souvent aux entraînements, le week-end, ou aux compétitions. Probablement cherchait-elle à le récupérer. Brave type, il n'avait pas fini d'en baver avec une fille aussi collante. Et puis bon, ce n'était qu'un bébé. Probablement était-elle plus jeune que Rachel. Ses principales préoccupations étaient sans doute les séries télés et les dernières fringues à la mode. Bref, elle était bien gentille mais aujourd'hui, ça n'était pas le moment. « Ecoute, euh.. » Il se tut, cherchant son prénom. « Melody » souffla-t-elle, enjouée. Jason hocha la tête, hésitant à lui rendre son sourire — sérieux, qu'est-ce qu'elle avait à battre des cils comme ça ? « Ouais, voilà, Melody, reprit-il, vaguement mal à l'aise, faut que j'aille voir Morrisson là, il a des papiers pour moi » Se remettre en marche lui sembla soudain être une bonne idée. Peut-être comprendrait-elle qu'il voulait qu'elle dégage. Enfin, qu'elle dégage, c'était un bien grand mot — sérieux, cette fille était gentille, gentille mais collante... bad combo — mais il n'allait tout de même pas se la taper — façon de parler — pendant cent sept ans. Lorsqu'elle commença à le suivre, Jason faillit jurer tout haut. Manifestement, non, le message n'était pas passé. « Pour votre séjour au Lake District ? » demanda-t-elle, toujours aussi désespérément adorable. God, elle était au courant pour ça aussi ? Il lui jeta un bref regard et eut envie de rire. La petite Melody n'avait décidément pas le physique d'une groupie mais il fallait avouer qu'elle y mettait du sien niveau comportement. Presque flippant. « Nan, nan, répliqua-t-il sans très bien réfléchir, pour mon transfert à Columbia » A la mine surprise qu'elle afficha soudain, Jason réalisa la bourde qu'il venait de faire. Ce n'était qu'un projet, bordel. Il fallait qu'il arrête d'en parler comme si c'était fait. Un projet, rien qu'un stupide foutu projet. « TU QUITTES OXFORD ? s'écria-t-elle soudain, attirant l'attention des étudiants aux alentours. C'EST À CAUSE DE ROSE FOSTER ? PARCE QUE— » Couvrant sa petite bouche d'une main, Jason stoppa net ce qui s'annonçait être un vrai déluge verbal. Ça n'avait bien entendu rien à voir avec le fait que la môme ait quasiment hurlé le nom de l'une des figures de l'université, figure qu'il n'avait absolument, absolument pas envie de voir. Non, vraiment pas. Jason évitait soigneusement de penser à elle et jusqu'ici, il avait plutôt bien réussi. Ça faisait des semaines, non, des mois qu'il évitait avec succès de se retrouver trop longtemps en sa présence et il était hors de question que mini-Blondie, du haut de ses Steve Madden, gâche tous les efforts qu'il avait fourni pour se sortir Rose Foster du crâne. Qui, comme par hasard, magie, whatever — quand on parle du loup, hein... — trouva bon d'apparaître soudainement. AWE-SOME. Instinctivement, Jason recula d'un bon pas, s'écartant autant que possible de la petite blonde. En réfléchissant bien, c'était stupide. Il n'avait aucun compte à rendre à Rose Foster. Il pouvait bien fréquenter qui il voulait, non ? Ouais... mais bon. « J'ai crû entendre mon nom, vociféré avec la douceur d'une crécelle, lança-t-elle avec sa délicatesse naturelle. Ça venait de toi Blondie je présume ? » Pauvre fille. Du coin de l'oeil, Jason la vit se crisper. Par pitié, qu'elle ne réplique pas. Il doutait que voir une pauvre petite se faire piétiner par Foster fusse un spectacle intéressant à regarder et très franchement, il n'était pas non plus d'humeur à défendre qui que ce soit contre elle. Pas après avoir passé trois mois sans la voir. « Parce que d'autant que je me souvienne, tu ne pousses pas de cri si haut perché » C'était à lui que c'était destiné ça, non ? Il tourna la tête dans sa direction et fronça les sourcils devant sa mine presque espiègle. Oh non. Il ne répondrait pas. Il allait les planter là, toutes les deux et se tirer fissa. Il ne pouvait pas lui répondre. Pas alors qu'elle avait presque quitté ses pensées — presque.. key-word. « Oh, parce que tu m'as souvent entendu crier ? Si mes souvenirs sont bons — et après tant de temps, rien n'est moins sûr — c'est plutôt toi qui as toujours aimé donner de la voix, Foster » Et.. si, si, il répondait. Foutue Foster. Devant son petit sourire, il dût faire un effort pour rester stoïque. « Voyons, voyons Baker, pas devant les enfants. D'ailleurs Melody, tu n'as pas quelque chose à faire ? demanda-t-elle avec ce ton faussement avenante et très, très, trèsflippant. Ailleurs ? » précisa-t-elle avec un sourire qui n'avait plus rien de chaleureux. Pauvre fille, elle en prenait pour son grade. « Et à ta place je mettrais une écharpe, tu vas attraper froid comme ça » ajouta Foster qui, à n'en pas douter, prenait son pied. L'espace d'une seconde, Jason fut tenté de venir au secours de la pauvre môme. Elle n'avait, après tout, rien demandé. Toutefois, elle ne lui en laissa pas le temps. Redressant le menton aussi fièrement que possible après avoir essuyé les piques de son aînée, elle se tourna vers lui, un grand sourire aux lèvres. « J'espère que tu ne partiras pas à New York sans me dire au revoir, minauda-t-elle d'un ton qui laissait à entendre qu'ils étaient très bons amis, à plus tard Jason ! » L'intéressé marmonna une réponse inintelligible et la gratifia d'un bref hochement de tête. Merveilleux. Alors qu'elle aurait pu se contenter de se tirer en silence, il avait fallu qu'elle balance haut et fort l'info qu'il avait, lui, malencontreusement lâché. Bref.

« Et t'es fière de toi je présume ? lança-t-il à l'intention de Foster, lorsque la jeune fille se fut éloignée. C'est certainement très gratifiant de s'en prendre aux petits nouveaux, hein ? » Non qu'il ne l'ait lui-même jamais fait au lycée mais venant d'elle, il trouvait ça plutôt... petit. « Oh ça, elle est pas en sucre, répliqua Rose, non sans lever les yeux au ciel. Et elle a une tête de peste, je suis sûre qu'elle est bien pire que moi avec ses petits camarades. Je la sens pas cette gamine » Bien entendu. Keep on telling yourself what helps you to sleep at night. « Mais qu'est-ce qu'elle racontait, à propos de New-York ? » reprit-elle très vite. Trop vite. Jason avait espéré — stupidement espéré — pouvoir changer rapidement de sujet. Pourtant, en parler avec Foster — surtout avec Foster — n'aurait pas dû être un problème. Bien au contraire. Après tout, cette fille, que représentait-elle, hein ? Rien, un bon coup tout au plus. Ouais. Keep on telling yourself what helps you to sleep at night, bis. Il laissa échapper un bref soupir. « Je vais certainement rentrer au bercail sous peu. Plus grand-chose ne m'retient ici en dehors de Rachel et comme elle se débrouille très bien toute seule depuis quelques temps, bah.. voilà » Bizarrement, dans sa tête, cette phrase-là sonnait mieux, elle sonnait vraie, à défaut de l'être. Il leva les yeux, guettant avec appréhension sa mine moqueuse ou son rictus hautain. Le sourire tout à fait convenable qu'elle esquissa le déstabilisa légèrement. C'était si formel, pour le coup. « Oh. Oui, bien sûr » dit-elle simplement. Jason déglutit avec difficulté. Bordel de merde, ça, ce n'était pas très... pas très fostérien. Se pouvait-il que son possible départ la touche ? Il la considéra un instant avec intérêt. « Et bien, il faudra aller faire un bisou à Blondie alors, je suis sûre qu'elle serait très vexée sinon, reprit-elle avec plus de verve — ce qui, déjà, ressemblait plus à l'image qu'il avait de Rose Foster. Et j'espère bien que tu organiseras une fête de départ, Tristan et moi serions ravis de fournir le champagne » Evidemment. L'ombre d'un sourire passa, fugace, sur son visage. Non, elle n'en avait rien à faire. Ou alors elle le cachait bien, très bien même. Et ça n'était pas agréable. Pas du tout. « T'es sans conteste la dernière personne avec qui j'aimerais fêter mon départ d'Angleterre, Rose » lâcha-t-il brusquement, sachant pertinemment qu'elle trouverait le moyen d'interpréter ça de travers. Et tant mieux, à la réflexion. Il ne lui ferait certainement pas le plaisir de lui déclarer sa flamme ou une connerie du genre. « C'est dommage, on est très connaisseurs en champagne » Grands dieux. De cette réponse stupide ou de son sourire idiot, difficile de déterminer ce qui était le plus pathétique en cet instant présent. Peut-être qu'elle se sente obligée de simuler une quinte de toux pour meubler cette fichue conversation. « Hum... Et bien... Haem... Tu diras à Rachel que je serais quand même contente de la revoir à l'occasion » Et puis quoi encore ? Il éclata d'un rire sans joie. « Pour qu'elle me dise ô combien tu t'en sors bien ici, à Oxford, quand j'serai à plus de cinq mille kilomètres ? Non merci » D'autant plus que Rachel n'avait pas besoin qu'on lui dise qu'il était sympa de la voir pour rendre une petite visite aux gens qui l'intéressaient. Et Rose Foster l'intéressait définitivement. Un peu trop au goût de Jason. Il savait très bien qu'elle lui donnerait constamment des nouvelles, ne serait-ce que pour lui faire payer son départ. Elle savait frapper là où c'était douloureux. Et Foster ? Ce serait très probablement le sujet à ne pas aborder. « Non parce que je l'aime bien et que c'est pas parce que tu ne seras pas là qu'on ne doit plus se parler. It's not all about you » Réplique à la con. « Non, ouais, bien entendu, approuva-t-il plutôt maladroitement, résistant mal à la colère cette fois. Depuis tout ce temps, tout ce qui t'intéresse, c'est l'affection de ma frangine. Tu te tapes souvent le frère de tes copines ou c'est juste une approche tordue que t'imagines appropriée parce que selon toi, on est rien d'autre que des Yankees ? » C'était stupide, tiré par les cheveux et un brin hystérique. Mais bordel, ce qu'elle pouvait être horripilante avec ses mines trop polies et ses attentions sympathiques pour Rachel. Et lui, hein ?

« Non » Non ? Quoi, non ? « Non, répéta-t-elle, c'est pas ça. Bien sûr que non » Pas ça qu— oho. Pourquoi le regardait-elle comme ça, là ? Merde, ils étaient au beau milieu d'Oxford, elle ne pouvait décemment pas le regarder comme ça sans s'attendre à ce qu'il— Jason arrêta tout net de penser lorsqu'elle s'accrocha à son cou, les lèvres sur les siennes. D'accord. Okay. Okay. Ca, il connaissait, il était capable de gérer. Posant une main dans le creux de son dos, il l'attira légèrement à lui, comme pour être certain qu'elle était bien . Merde, ça faisait bientôt trois mois. Et pourtant, son contact lui paraissait aussi toujours aussi familier. C'était perturbant. « Wow.. à la vue de tous, y'a du progrès Foster, souffla-t-il avec un vague sourire, j'devrais prévoir de partir plus souvent » Pas le truc le plus romantique à dire à la nana dont on est am— wow, wow, wow. Ça sembla toutefois l'amuser. « Tu vas vraiment partir ? » demanda-t-elle tout bas. C'était.. mignon. Presque trop pour elle. Jason replaça l'une de ses mèches derrière son oreille avant de hocher lentement la tête. « L'air de NY commence à me manquer, fit-il dans une faible tentative pour paraître drôle, mais ma mère me réexpédiera vite fait ici pour veiller à ce que Rachel ne fasse pas de connerie » La vérité, c'est surtout qu'Oxford et elle, surtout, finiraient par lui manquer, ouais.

Elle s'écarta un peu, serrant ses bras autour d'elle-même. « De toute façon, je doute que les choses changent beaucoup par ici pendant ton absence » Jason ne put retenir un nouveau sourire, plus affirmé celui-là. « J'espère bien » Il était certain de pouvoir compter sur sa jeune soeur pour l'avertir du moindre, mh, mouvement, qu'il ait envie de savoir ou non. « Bon, fit-elle en lui renvoyant son sourire, je suppose que tu as des choses à faire alors... Bon voyage et... prends soin de toi » Ça avait un sale goût de fin, cette recommandation. Un goût de définitif. Merde, c'était juste un projet, rien qu'un foutu projet. Ou pas. « Ouais, merci » bredouilla-t-il, pas certain de ce qu'il convenait de dire en pareille. Merci pour ces sympathiques parties de jambes en l'air ? On s'appelle et on s'fait une bouffe ? « Faut que.. faut que j'aille voir Morrisson, pour New York justement, reprit-il, baissant les yeux pour éviter de la regarder, c'était.. » C'était agréable de te revoir, salut. « Merde, j'crois que tu vas m'manquer, Foster » ne put-il s'empêcher d'ajouter. What a nice way to say goodbye.

Le sourire qui se joua soudain sur ses lèvres, lorsque Jason releva la tête, avait un petit quelque chose d'inattendu, de surprenant. « Pff, mais non, répliqua Foster avec ce qui, bizarrement, ressemblait à de la nervosité — sérieux ?. New York City, c'est plein de jolies filles en quête du rêve américain non ? » Le rêve américain, tu parles. Plein de gourdes écervelées dans le genre de Gillian, ouais, ça, c'était certain. « Ouais, ouais, bien sûr, marmotta-t-il, bon.. j'vais y aller, hein, et tu dois avoir pas mal de choses à faire aussi.. traumatiser les novices et tout ça » Il s'accorda le droit de lui décocher un grand sourire, auquel elle répondit par un éclat de rire bref, avant de conclure : « fais attention à toi Rose » Elle hocha la tête avec sérieux avant de s'approcher. « Toujours » souffla-t-elle. Sa bouche effleura brièvement la joue de Jason avant qu'elle lui tourne le dos et ne s'en aille. Sans mot dire, l'Américain la regarda partir. C'était foutrement désagréable mais ça, c'était son problème. « Au revoir Jason » lança-t-elle par dessus son épaule, à quelques mètres de là. Il lui offrit un vague hochement de tête pour toute réponse. Les mots qu'il aurait aimé dire, les mots qu'il aurait dire, restèrent bloqués dans sa gorge. Jamais il n'avait eu aussi peu envie de rentrer à New York. Home is where the heart is, hein.


Dernière édition par Jason M. Baker le Mer 7 Nov - 18:40, édité 17 fois
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MessageSujet: Re: josefoker ϟ obviously, we can't avoid each other forever   josefoker ϟ obviously, we can't avoid each other forever Icon_minitimeVen 2 Nov - 23:13

L'administration. Vous avez beau payer une fortune et fréquenter une des meilleures écoles du pays - hell, du monde - ça n'en reste pas moins un joyeux bordel dont vous êtes la victime directe. Heureusement que je ne suis pas pauvre et que je n'ai pas à faire au service de bourses, sinon je pense que je commettrai un meurtre. Déjà que cette idiote de secrétaire est incapable de comprendre que je suis mon cours d'histoire de l'art dans un autre département, mais que oui il fait partie de ma formation, parce que ma vie ne se résume pas aux civilisations antiques, à l'histoire moderne et à l'histoire avancée de l'Orient. Je suis une fille polyvalente. Même si je vais devoir sérieusement songer à une spécialisation, bien que ce ne soit absolument pas la question du moment. Non, là, je dois m'évertuer à faire comprendre à une rouquine écervelée, incompétente et étonnamment illettrée pour une secrétaire qu'il est possible de prendre des cours ailleurs que dans son département d'origine. Notion complexe à appréhender, j'en ai sans doute pour un moment.

Une fois mon café avalé et le chewin-gum jeté - pour l'haleine voyez, quitte à s'expliquer pendant de longues minutes autant sentir la menthe fraîche - je traverse le parvis de l'université d'un pas décidé. Je peux en découdre. J'ai foi. Tout à coup, j'entends quelqu'un plus ou moins hurler mon nom un peu plus loin et me retourne, interloquée. Rare sont ceux qui me donnent du Rose Foster. Une gamine de première année m'a appelée Madame Foster, ce que je n'ai pas franchement apprécié mais mon nom complet, on me l'avait encore jamais faite. Je m'avance vers l'origine du bruit, une petite chose blonde et visiblement agitée, et reconnaît bien vite la silhouette de cette pimbêche de Melody Roberts. En train de se pavaner devant Jason. Of course. Et bien, ma secrétaire incapable attendra. Je me pare de mon sourire le plus arrogant et le plus hautain, celui que je sais être grandement apprécié par l'américain, et interpelle la pauvre fille « J'ai crû entendre mon nom, vociféré avec la douceur d'une crécelle. Ca venait de toi Blondie je présume? » Je regarde malicieusement Jason et ajoute « Parce que d'autant que je me souvienne, tu ne pousses pas de cri si haut perché. » Je lance un regard insistant à la gamine, qui est visiblement un peu longue à la détente alors que Jason se décide à répliquer « Oh, parce que tu m'as souvent entendu crier ? Si mes souvenirs sont bons — et après tant de temps, rien n'est moins sûr — c'est plutôt toi qui as toujours aimé donner de la voix, Foster » J'esquisse un sourire en coin, amusé de cette conversation presque banale. Ca pourrait être comme si rien n'avait changé. Sauf que nous ne nous sommes pas parlés depuis... l'hôpital, grosso modo. Ce qui fait que je ne sais pas trop quoi penser de cet échange spontané et presque naturel. Ce que je sais par contre, c'est que si Blondie reste plantée là avec ses yeux de poisson mort, je ne vais pas pouvoir retenir mon envie de lui en coller une « Voyons, voyons Baker, pas devant les enfants. D'ailleurs Melody, tu n'as pas quelque chose à faire? Ailleurs? » Mon sourire se fait plus froid et un rien plus flippant, tandis que je ne peux que m'amuser intérieurement de sa mine déconfite. Traumatiser les gamines qui se baladent en décolleté en plein mois de novembre est un passe-temps des plus plaisants. « Et à ta place je mettrais une écharpe, tu vas attraper froid comme ça. »

Elle réussi à se reprendre assez vite néanmoins et nous sert un sourire angélique presque crédible avant de s'éloigner en lançant « J'espère que tu ne partiras pas à New York sans me dire au revoir, à plus tard Jason ! » Wait, wuuut? Je reste stoïque et vais jusqu'à la gratifier d'un petit signe de la main et d'un sourire hypocrite quand la voix de Jason interrompt mon manège. « Et t'es fière de toi je présume ? C'est certainement très gratifiant de s'en prendre aux petits nouveaux, hein ? » Je lève les yeux au ciel et réplique sans attendre « Oh ça, elle est pas en sucre. Et elle a une tête de peste, je suis sûre qu'elle est bien pire que moi avec ses petits camarades. Je la sens pas cette gamine. » Allez savoir pourquoi. « Mais qu'est-ce qu'elle racontait, à propos de New-York? » Je prends mon air le plus désinvolte et fais de mon mieux pour que rien de plus qu'une vague curiosité ne transparaisse dans ma voix. Mais force est de constater que l'idée qu'il s'en aille perturbe légèrement mes palpitations cardiaques. « Je vais certainement rentrer au bercail sous peu. Plus grand-chose ne m'retient ici en dehors de Rachel et comme elle se débrouille très bien toute seule depuis quelques temps, bah.. voilà » Je déglutis et garde une expression neutre, alors que je suis à peu près certaine qu'une tempête interne est en train de ravager mes organes. Une douleur brûlante tord mes intestins, ma cervelle tourne encore plus vite que pendant mon dernier partiel d'histoire du Royaume-Uni et je pense que c'est mon coeur que j'entends palpiter dans mes oreilles. Mais rien ne transparaît. Parler s'avère un peu difficile mais je parviens à esquisser un sourire poli et à lâcher un vague « Oh. Oui, bien sûr. » le temps de me trouver une répartie un peu plus élaborée. « Et bien, il faudra aller faire un bisou à Blondie alors, je suis sûre qu'elle serait très vexée sinon. Et j'espère bien que tu organiseras une fête de départ, Tristan et moi serions ravis de fournir le champagne. » Mon sourire peine à se faire plus cinglant, plus vif et mon ton n'est pas franchement aussi mordant que je l'aurais voulu. J'ai l'impression d'être une version édulcorée de moi-même. Une version ternie.

« T'es sans conteste la dernière personne avec qui j'aimerais fêter mon départ d'Angleterre, Rose » Hum. Je ne saurais dire que de mon ego ou de moi est le plus blessé. et je n'aime décidément pas qu'on m'appelle par mon prénom. Qu'il m'appelle Rose. Mais soit. Je ne peux pas exactement lui tenir rigueur. La dernière fois que je l'ai vu, je venais de faire une overdose et je l'ai forcé à avoir une conversation sérieuse avant d'avoir la réaction la plus inefficace du monde et après ça on ne s'est pas parlés pendant trois mois. Rien de surprenant à ce que je ne sois pas en haut de la guest list. Je lui sers donc un sourire pâle et réponds doucement « C'est dommage, on est très connaisseurs en champagne. » Awkward silence. Je toussote. Dieux que c'est ridicule. « Hum... Et bien... Haem... Tu diras à Rachel que je serais quand même contente de la revoir à l'occasion. » On dit parfois des choses étranges pour meubler la conversation. Et il est vrai que j'apprécie assez la petite Baker - surtout en comparaison avec son insupportable soeur aînée - mais ça sortait vraiment de nulle part. J'essaie, maladroitement, de passer à autre chose mais ne trouve rien pour embrayer. Parfait, il ne nous reste donc qu'à nous regarder en chien de faïence. How nice. « Pour qu'elle me dise ô combien tu t'en sors bien ici, à Oxford, quand j'serai à plus de cinq mille kilomètres ? Non merci » Evidemment. J'aurais beau faire tous les efforts du monde pour être aimable, il finira toujours par m'exploser à la figure. Agacée et agitée, je rétorque du tac au tac « Non parce que je l'aime bien et que c'est pas parce que tu ne seras pas là qu'on ne doit plus se parler. It's not all about you. » Enfin si, justement.

« Non, ouais, bien entendu. Depuis tout ce temps, tout ce qui t'intéresse, c'est l'affection de ma frangine. Tu te tapes souvent le frère de tes copines ou c'est juste une approche tordue que t'imagines appropriée parce que selon toi, on est rien d'autre que des Yankees ? » De quoi? Mais qu'il est con. Et franchement, même pour moi, c'est tordu comme théorie. Et comme s'il ne savait pas. Bien sûr, Rachel est une gamine sympathique. Mais ce n'est pas exactement mon soucis premier. Mais qu'est-ce que j'étais sensée dire hein? Les gens partent toujours de toute façon, si ça n'est pas maintenant, ce sera plus tard. Mais je réponds quand même, doucement, bêtement, simplement « Non. » J'inspire brièvement « Non, c'est pas ça. Bien sûr que non. » Je lève les yeux vers lui et soutiens son regard, comme pour essayer de lui faire comprendre quelque chose. Quelque chose que je suis moi même bien incapable de définir. Je déteste cette situation, je le déteste. Je finis par dire des choses stupides et me comporter comme une débile de série Z. Putain, j'ai l'impression d'être Bella Swan. Bonjour, je suis incapable d'exprimer mes pensées en paroles et je laisse un homme obnubiler mes pensées. Je le déteste. Je l'embrasse subitement, me dressant d'un geste vif sur la pointe des pieds et attrapant sa nuque, non sans une certaine ferveur. Fuck it then.

Jason réponds à mon étreinte - encore heureux - et me serre contre lui. L'instant semble durer mais s'envole très vite et brutalement j'ouvre les yeux et me rends compte de ce que je viens de faire. « Wow.. à la vue de tous, y'a du progrès Foster, j'devrais prévoir de partir plus souvent » Quel con. Je souris, toujours si près de lui. Il ne peut pas partir. Pas sans... Pas comme ça. Je tâche néanmoins de rire légèrement et enfoui ma tête contre son torse, pour le serrer contre moi. Mais aussi pour me cacher, de lui plus que du regard des autres. Je lui lance finalement un regard, hésitant, presque timide et demande « Tu vas vraiment partir? » Je me dois de lui poser la question, qui m'affecte plus que je ne veux bien l'admettre. Mais bon, même si je n'ai rien dit, mes actions parlent plus ou moins d'elles mêmes. Je ne peux pas continuer. Je suis fatiguée. Et j'ai déjà perdu si longtemps à tourner en rond et à m'enfermer dans ma propre tête. Wow. Je crois que mon cerveau avance trop vite et que je n'ai pas eu le temps de suivre tout ce qui vient de se passer. Il remet en place une mèche de mes cheveux avec délicatesse puis réponds à voix basse « L'air de NY commence à me manquer, mais ma mère me réexpédiera vite fait ici pour veiller à ce que Rachel ne fasse pas de connerie » Je hoche la tête, m'éloigne un peu. Je pense que je comprends. Evidemment ça laisse beaucoup de questions en suspens. Enfin, disons que ça n'aide pas à les résoudre, ce n'est pas comme si tout ce fouillis était nouveau. Je serre mes bras contre ma poitrine, comme pour me réchauffer et réponds avec un sourire en coin « De toute façon, je doute que les choses changent beaucoup par ici pendant ton absence. »

« J'espère bien » dit-il avec un sourire. J'y réponds, le plus naturellement du monde. Je ne sais pas vraiment ce que j'ai voulu dire par là. Suis-je en train d'essayer de lui faire comprendre que je serais fidèle à moi-même et qu'il ne doit pas avoir de trop grandes attentes? Au contraire, veux-je le persuader, me persuader, que tout ce que contient cet instant précis restera intact? Que toutes les choses dites et non dites, faites, ressenties, ici et maintenant, ne changeront pas? Peut-être les deux. Je ne suis pas connue pour être prévisible. Ce qui est normal, étant donné que je suis moi-même bien incapable de savoir à l'avance ce que je vais faire. Comme je viens d'ailleurs de l'illustrer. Le silence qui s'installe cette fois est moins oppressant, mais toujours chargé d'un tas de questions, de souvenirs. Tout ce qui s'est passé, dit entre nous paraît flotter dans l'air. « Bon, je suppose que tu as des choses à faire alors... » Evidemment, je ne saurais lancer la discussion, pas encore, pas maintenant. « Bon voyage et... prends soin de toi. » Je me contente de lever les yeux vers lui, sans vraiment sourire, puis baisse la tête, semblant éprouver des difficultés à tourner les talons. « Ouais, merci » dit-il faiblement, avant d'enchaîner sans vraiment me regarder « Faut que.. faut que j'aille voir Morrisson, pour New York justement, c'était.. » Oui? « Merde, j'crois que tu vas m'manquer, Foster » Oh. J'esquisse un sourire malgré moi, je ne m'attendais pas à ça. Je passe une main un peu nerveuse dans mes cheveux et réplique « Pff, mais non, New York City, c'est plein de jolies filles en quête du rêve américain non? » Qui le feront sûrement moins perdre patience que moi et qui lui plairont plus.

« Ouais, ouais, bien sûr, bon.. j'vais y aller, hein, et tu dois avoir pas mal de choses à faire aussi.. traumatiser les novices et tout ça. » Je ris légèrement et la mine réjouie qu'il me renvoie me met du baume au coeur « Fais attention à toi Rose » Mon rire s'estompe et je prends un air un peu plus sérieux, avant de hocher la tête et de répondre « Toujours. » Je fais un petit pas, lui dépose un rapide baiser sur la joue puis tourne les talons avec un dernier sourire, à la saveur douce-amère. Je me retourne néanmoins après tout juste quelque pas pour lancer à mi-voix « Aurevoir Jason. »
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