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| Sujet: oh welcome here → Lauren Lun 3 Déc - 16:35 | |
| 1563 personnes. Je secoue la tête, avoir du succès est dur, si vous saviez. Je soupire aussi, pour la forme, parce que parfois j'aime bien que ma vie ait des airs de tragédie digne de ce nom. Joanna me regarde du coin de l'oeil, attendant la remarque qu'elle croit que je vais faire et que je ferai donc quand j'aurais décidé que le suspens a assez duré. Ensuite, elle courra rectifier la chose, quelle qu'elle soit, qui ne va pas, et se répandra en plates excuses, tremblant de trouille à l'idée que je puisse la renvoyer sur le champ. J'aime beaucoup faire ça, parce qu'en réalité je me fiche comme de ma dernière chemise de cette fille et des serviettes qui ne sont pas parallèlement alignées sur la table du buffet apéritif qui est installé là pour les courageux qui viennent tôt - et payent un supplément pour boire du Champagne que je vends trois fois mon cher à des gens douze fois moins idiots. Bref, tout ça est très marrant, et on passe son temps comme on peut quand on possède un endroit comme celui là. Dire qu'il y a quelques six mois, la seule tâche pénible qui m'incombait consistait à faire des allers retours entre le sud de la France et le nord de l'Angleterre pour transporter des caisses de vin et quelques paquets de poudre blanche parfaitement mal dissimulés que personne n'a jamais eu envie de trouver. J'ai pris du galon, pour sûr. Ma pauvre femme, si elle avait vécu assez longtemps pour voir ça, m'aurait sans doute tendu les papiers du divorce. Et puis nous nous serions remariés quelques mois plus tard parce qu'elle aurait réalisé qu'elle aimait trop les bad boys de ses films pour renoncer à en avoir un vrai dans sa vie. Je crois que c'est ce qui a toujours plu à Trish, le contraste frappant entre le mari perfectionniste et travailleur et l'homme hystérique et complètement taré, à la hauteur de sa propre folie. Parfois je me demande si mes enfants assument toujours, et puis je pense que finalement, Blair ressemble trop à sa mère pour que ça passe inaperçu. Nous sommes une famille un peu particulière, à l'image sans doute de ce que ma mère m'a toujours appris. J'ai construit un rempart autour des blessures de mes proches sans même franchement m'en rendre compte, préférant néanmoins laisser mes enfants apprendre de leurs erreurs. C'est sans doute ce qui fait que je suis aussi proche de ma fille que c'est le cas actuellement ; loin des scandales de rapprochement dont on m'a autrefois targué, le fait qu'elle se soit elle même ramassée, qu'elle ait souffert au moins autant que moi d'un amour qu'elle a pourtant vécu plus jeune, tous ces faits l'ont dressé à une force d'âme équivalente à la mienne. Je ne sais pas si c'est une bonne chose, ou pas, mais je crois que parfois, il faut arrêter de voir en bien, ou en mal. Nous sommes juste nous, peu important ce qu'en disent les autres gens.
Je secoue la tête et regarde ma montre, ça fait bien cinq minutes que je me répands en pensées futiles, assez pour avoir stressé Joanna au maximum. Je lui assène un petit ricanement sceptique et pointe la table du doigt. « Vous m'alignerez ces serviettes Joanna, c'est insupportablement asymétrique ici, je ne paye pas des décorateurs intérieurs hors de prix pour que les gens qui travaillent pour moi ruinent tout de leur inattention ». Elle écarquille les yeux et ouvre la bouche pour entamer la phase numéro 2, excuses, mais je la coupe d'un signe de main qui se veut strict. « Et arrêtez de vous excusez, agissez bon sang ! » Elle hoche la tête, lance un magistral : « Désolée » pour illustrer sa connerie et s'élance en courant presque vers la table présentoir litigieuse. Je ricane un peu et me lève, il est 21h et on m'a annoncé la venue d'une cliente VIP, une certaine Lauren Jenesaisplusquoi, actrice, qui vient passer du bon temps et dormir dans une de nos suites. Je me lève et m'avance vers l'entrée pour accueillir, comme à mon habitude, mon hôte dans les meilleures dispositions. Je patiente un peu dans l'entrée, jetant un oeil presque autoritaire aux types de la sécurité qui du coup, se croient obligés de se redresser comme si je leur avais demandé d'arrêter de jouer les bossus. Je ricane, et notre star - que je ne reconnais que parce qu'on me l'a décrite - passe la porte. Je lui offre un sourire charmant et hoche la tête. « Bienvenue dans notre Casino, Mademoiselle... » Merde, j'ai toujours oublié son nom depuis il y a deux secondes. « Laissez donc votre manteau aux Messieurs, ils le monteront avec vos affaires dans votre chambre. » Je souris un peu plus et lui offre mon bras non sans avoir jeter un coup d'oeil intégral à sa... comment dire ? Beauté naturelle ? Hm. « Je vous fais visiter ? » Je n'attends pas franchement de réponse et l'embarque plutôt avec moi. « J'aimerai vous dire que j'ai adoré votre dernier film mais je ne vais plus au cinéma depuis des années, je préfère la musique ». Je l'entraine d'abord au bar, la valeur sure, évidemment. « Un verre ? » |
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| Sujet: Re: oh welcome here → Lauren Mer 5 Déc - 20:21 | |
| La journée de tournage est terminée. Devant son miroir, Lauren se perd dans sa propre contemplation. Seule, toujours terriblement seule. Elle a beau être entourée d'une équipe grandiose tous les jours de tournage, le résultat ne change pas : elle se retrouve seule avec elle-même. Et dès qu'elle quitte le plateau, elle se sent encore plus abandonnée. Mise à nue, elle ne peut plus se cacher derrière un personnage. Alors elle invente une autre Lauren Griffin, cette star tarée et nympho, puisque c'est ce que le public veut, n'est-ce pas ? Lauren se regarde un instant, les lèvres tremblantes, des frissons la parcourent. Toujours cette même angoisse de se retrouver abandonnée. Alors, il lui faut un endroit où il y aura du monde. Ce soir, elle s'offre une virée au casino. Non pas que Lauren aime jouer. Au contraire, pour avoir connu l'extrême pauvreté quand elle était gosse, elle a une sainte horreur de tous ceux qui osent jouer avec l'argent. Bizarrement, elle n'aime pas l'argent, d'ailleurs. Elle se fait offrir des fringues de créateurs, mais n'achète jamais des voitures de luxe hors de prix ou les derniers gadgets électroniques ruineux. Elle ne dilapide pas son compte en banque. Elle se rend au casino pour la première fois. Juste parce qu'elle aime observer ces individus obsédés par le gain, faire un peu anthropologie. Lauren est une contemplatrice née. Elle aime regarder les autres se mouvoir, essayer de lire leurs peines et leurs joies dans leurs regards. Elle serait presque un peu humaniste, la demoiselle. Mais elle espère surtout se faire voir des paparazzi. Lauren joue énormément avec les photographes, et si on la prend dans un état d'ébriété avancé à la sortie du casino, cela alimentera les journaux people, et donc sa popularité. Comme disait machintrucmuche, ce qui importe n'est pas pourquoi on parle de vous mais qu'on parle de vous tout court.
Bref, Lauren sort des studios, habillée sur son 31, dans une robe courte mais très près du corps, décolletée et rouge. Elle ne passera pas inaperçue avec ça. Étrangement, elle fait tout pour être remarquée et appréciée, mais en même temps, elle a la fâcheuse tendance à se renferme sur elle-même. Elle arrive donc devant le casino, prête à y passer une bonne soirée, à se faire draguer par quelques types, et à y dormir. L'appartement de Lauren étant actuellement en travaux, elle se la joue saltimbanque et dort le plus souvent au Claridge's. C'est bien aussi, de n'avoir pas vraiment d'attache, de se laisser voguer au grès de ses envies. Sans domicile fixe, Lauren se sent presque libre. Heureusement qu'elle a un compte en banque à 8 chiffres pour se permettre de mener cette vie. Elle entre dans le casino. On l'y accueille immédiatement. Ce doit être le directeur se dit Lauren. Elle lui fait un petit sourire feint - elle a activé la fonction "rictus automatique" sur ses lèvres. Lauren ne sait pas être totalement sincère et désintéressée avec le gens, à part quand elle a un coup dans le nez. Se sentant terriblement supérieure, elle ne lui répond même pas. Comble de l'impolitesse. Mais Lauren est comme ça, elle a toujours besoin de se démarquer du commun des mortels pour attirer l'attention. Elle tend négligemment son manteau à un groom qui traîne dans le coin. Enfin, l'évocation du mot "chambre" sortant de la bouche du directeur suffit à refaire sourire Lauren, et cette fois-ci, son sourire est nettement plus pervers. Oui, elle a l'esprit mal tourné. Et ne compte pas finir seule dans ses draps ce soir. Quand il commence à lui poser une question, Lauren remarque qu'il vient de lui adresser un regard plutôt suggestif. Ce n'est pas comme si elle n'était pas habituée à ce qu'on la regarde comme cela. Elle accepte son bras et s'apprête à répondre quand il semble apparemment vouloir prendre les directives. Lauren l'écoute lui parler. Sa réplique l'amuse. Elle sent bien qu'il ne sait absolument pas qui elle est. Ce qui aurait pu l'agacer en temps normal a le mérite de la faire sourire plus que d'ordinaire, à cet instant précis. Il a de l'esprit, celui-là, se dit-elle. Lauren aime qu'on ait un peu de répondant. Elle réplique, non sans ironie : « Pourtant, mon dernier film est un franc succès, vous savez. Vous n'avez pas vu ma tête placardée un peu partout dans Londres ? C'est un peu le must-see de l'année. Vous ne savez pas ce que vous avez raté. C'est tout de même plus amusant de suivre mes aventures pendant 2H que d'écouter Bach, je vous assure. » Elle n'avait pas dit un mot jusque là, et elle vient de se lancer dans de longues paroles pleines de verve et de provocation. Évidemment, elle exagére tout ce qu'elle dit, feint d'être imbue d'elle-même. Au fond, Lauren se déteste. Mais cela, personne ne le sait. Par ailleurs, elle adore écouter Chopin en sanglotant sur sa vie - tout à fat pathétique oui - mais ça, le directeur n'a pas besoin de le savoir. Elle n'a donc rien contre la musique. Lauren se retrouve embarquée au bar avec le directeur. Il lui propose un verre, elle répond du tac au tac. Disons qu'elle aime bien la boisson...« Oui, volontiers. Je prendrais bien un verre de champagne. » Oui, pour l'instant, elle est plutôt soft. Lauren plante son regard dans celui du directeur - qui même s'il doit avoir 30 ans de plus qu'elle, a vraiment du charme. Un petit sourire malicieux aux lèvres, elle ajoute : « Au fait, puisque vous semblez l'ignorer, je m'appelle Lauren Griffin. Retenez bien ce nom. Je peux vous assurer que dans quelques années, même les gens du fin fond de l'Ouzbékistan me connaîtront. »
Dernière édition par Lauren E. Griffin le Sam 15 Déc - 16:46, édité 1 fois |
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| Sujet: Re: oh welcome here → Lauren Sam 8 Déc - 1:10 | |
| Sa tête affichée partout dans les rues de Londres ? Comment dire ? Euh... Quand je dis que je ne vais pas au cinéma, je ne mens pas et m'éloigne à peine de la vérité. Le dernier film que j'ai vu était vraisemblablement une oeuvre de ma chère femme décédée, sans être négatif, et ça me va très bien comme ça. Non tiens d'ailleurs, en réalité, la dernière fois que j'ai mis les pieds dans un cinéma, c'était pour aller voir l'avant première du film ridicule de Sacha O'Connor, ce réalisateur qui a raconté la vie de ma fille sur grand écran. L'acteur qui me jouait était un incapable notoire et le film un navet passible des pires critiques, pourtant j'ai enduré bravement la chose histoire de ne pas larguer ma fille sur le territoire ennemi sans défense. Je sais ce que vous vous dites, comme si ma fille pouvait sérieusement être considérée comme une petite chose sans défense, certes mais vous savez comment sont les pères avec leurs enfants, et à tout ceux qui se préparent à me dire que je ne suis pas un père comme les autres, je leur rétorquerai d'aller se faire voir. Ce film donc, Aborted de son titre, s'est avéré être un navet agaçant. Ce qui était encore plus agaçant d'ailleurs, était d'y voir parader Arthur, le gros con qui a justement justifié qu'existe un tel film. Bref une épreuve bien inutile qui ne m'a pas franchement donné envie d'y retourner rapidement. Et les chefs d'oeuvre de ma femme, que je ne reregarde jamais, sont les seuls films qui pour moi valaient la peine d'être regardés. « Pas franchement, mais ne vous en sentez pas offensée je vous en prie, à part quand il s'agit de moi je ne prête que rarement aux visages qui ornent la ville de Londres... » Je lui jette un coup d'oeil de nouveau en attrapant la coupe de Champagne qu'elle m'a demandée, la lui tendant, puis commandant un whisky - sec, et sans glaçons. « Quoi que pour le coup, je vous l'accorde, j'aurais pu faire un effort pour remarquer des traits si charmants... » Je lui adresse un sourire entendu tandis que j'avale une première gorgée de whisky, jetant un oeil rapide et circulaire aux gens qui entrent et sortent. Certains semblent reconnaître ma cavalière improvisée de la soirée mais n'osent vraisemblablement pas interrompre notre entrevue. Je suis connu moi aussi, à ma façon, une façon dépourvue de paillettes et de films ou d'acteurs. Une façon un peu plus effrayante, aussi, je crois. « En tout cas vous devez être particulièrement douée pour oser la comparaison avec ce vieux Bach. Pour avoir passé un certain temps avec lui dans ma vie, je dois dire que la qualité de votre jeu éveille ma curiosité. Je tâcherai de louer un de vos films pour combler le manque de culture qui anime mon être... » Nouveau sourire pour nouvelle gorgée, je l'embête mais en réalité il n'est pas tout à fait impossible que je m'exécute en effet.
Je termine finalement mon verre sans rien ajouter de plus, et pousse un profond soupir en observant le barman servir des groupies déjà bourrées. « Enchanté alors, Mademoiselle Griffin ». Je prends sa main et l'embrasse comme un vrai gentleman que bien entendu, je suis. « Bartholomew Hastings-Bass, je suis le propriétaire et le tyran des lieux ». Je souris un peu plus et observe ma montre. « Vous étiez très attendue ici, vos agents sont impitoyables en ce qui concerne les suites et le cadre de votre visite, j'aime ce sens du détail. C'est ce qui fait votre succès, assurément ? » Sourire taquin, en fait à l'époque où Trish était une star - je sais, je rabâche - c'est sans doute ce qui a manqué à la gestion de sa célébrité. Un bon agent, capable de la protéger, en tout cas mieux que son mari. C'est ce qui nous a rendu fou tous les deux, je n'en doute pas et reconnais volontiers mes tords dans l'affaire. « Je suis un habitué du domaine des célébrités. Ma femme, Trish, était actrice elle aussi, et tout aussi douée que vous je pense. Meilleure que Bach » Je fais un peu vieux papi en admiration mais que voulez vous, on ne se refait pas. Vivre tous les jours avec Blair qui ressemble de plus en plus à sa mère au fil des années n'arrange rien. Je soupire, commande un autre verre, l'alcool étant bien souvent très bonne compagne quand les souvenirs reviennent un peu plus nombreux. Il est assez comique, quand on y pense, que je me retrouve ici avec une actrice ce soir, comme si de rien n'était. Cette jeune fille supporte-t-elle sa vie, ou deviendra-t-elle tellement possédée qu'elle finira mal aussi ? La question se pose forcément, surtout quand on connait le monde dans lequel elle va baigner. J'accueille mon verre avec grâce et le soulève à son intention pour trinquer. « Le deuxième verre est toujours meilleur. Est-ce que vous voulez continuer la visite ? » Je reprends son bras sans franchement attendre de réponse. « Les tables de jeux regorgent de gens passionnants à observer, des gens très angoissés qui jouent leurs vies sous les regarde de groupies assez exigeantes. » Je parle énormément, un autre de mes vices cachés, il faut croire. Je l’entraîne vers la table de poker sans attendre d'assentiment. |
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| Sujet: Re: oh welcome here → Lauren Ven 14 Déc - 8:32 | |
| La soirée s’annonce prometteuse. Moi qui vient uniquement pour constater à quel point les joueurs peuvent être pathétiques et abuser de champagne, j’ai bien l’impression d’avoir trouvé un acolyte à ma mesure. Ses paroles ne font que le confirmer. Il semble lui même avouer qu’il est égocentrique. Étant moi-même assez centrée sur mon nombril, sa réplique me fait sourire. Évidemment, je ne suis pas offensée qu’il ne m’ait jamais vue dans les rues de Londres, mais je suis prête à parier qu’il se souviendra longtemps de moi. On n’oublie pas Lauren Griffin. Vous savez bien que je ne suis pas comme le commun des mortels. Bref, je saisis la coupe de champagne qu’il me tend, je lui adresse un sourire en guise de remerciement et porte le verre à mes lèvres. Je prends une gorgée, me délecte de cette boisson délicieuse – et j’imagine que vu le luxe de ce casino, ce n’est pas du champagne premier prix - puis écoute le directeur me parler. Il me fait un compliment, et... il serait presque en train de me draguer d’ailleurs. Ce n’est pas comme si je n’avais pas déjà vécu cette situation. Je me fais constamment draguer, cela va du groom de l’hôtel où je réside à mes partenaires de film à mon coach. En même temps, tant mieux, j’adore ça. Être complimentée et au centre de l’attention, cela me fait toujours énormément plaisir. Ce n’est pas comme si cela avait été le cas quand j’étais petite. Alors maintenant, je rattrape le temps perdu. Je ne juge pas utile de répondre à son compliment, mais par contre, je réponds à son sourire, et je l’avoue, d’une façon quelque peu perverse. Ben quoi, c’est plus fort que moi. Je n’arrive pas à mettre mon mode nymphomane en version « off ». Cela me joue souvent des tours, mais je pense pas que cela ne dérangera pas le directeur. Je reprends une gorgée de champagne, quand je remarque que de nombreuses personnes nous regardent du coin de l’œil. Je suis habituée à ce genre de situation. Contrairement à la populace ambiante, je suis tout à fait à l’aise quand des dizaines de regards sont rivés sur moi. Pourvu qu’on me remarque….J’ai presque fini ma coupe quand le directeur m’adresse une remarque bourrée d’ironie, mais qui a le mérite de me faire sourire – et croyez moi, je ne souris pas souvent, à part pour faire plaisir aux photographes et faire croire au public que la vie de star est palpitante. C’est plutôt un chemin de croix permanent, mais ça, personne ne doit le savoir. Bien décidée à ne pas le laisser s’en tirer aussi facilement avec ses sarcasmes, j’ajoute : « Seriez vous plus convaincu si je vous disais que je suis nommée aux BAFTA pour mon prochain film ? En tout cas, dans quelques années, je vois bien une statuette trôner au dessus de ma cheminée… » Évidemment, c’est pour la métaphore. Je n’ai pas de cheminée et je suis pour le moment loin de l’oscar. Il faut dire que j’ai toujours eu des rôles borderline politiquement incorrects qui ne plaisent pas forcément à Hollywood. Bref, j’ai eu mon moment « je me la joue » de la soirée. D’ailleurs, j’ai toujours la vilaine manie de tout ramener à moi. Et j’ai la vague impression que mon acolyte me ressemble à ce niveau.
Les présentations vont être faites, et le voilà qui me fait un baise main. Je me laisse faire bien évidemment. J’ai toujours apprécié ce geste suranné. Je réponds alors : « Moi de même, Monsieur Hastings-Bass. J’espère que chez vous, les clients sont rois tout de même parce que, voyez vous, je ne suis pas le genre de personne à me laisser tyranniser. » J’ai l’air de plaisanter mais je suis tout à fait sérieuse. Et j’aime plus que tout manier l’art de la provocation, surtout que cet homme m’a l’air également assez bon en la matière. En tout cas, mon intuition était la bonne, il est bien le directeur de ces lieux. Le voilà qui me fait une réflexion toujours assez ironique sur mon « personnel ». C’est vrai que je les mène au doigt et à la baguette. Il faut dire qu’ils ont le don d’être vraiment des incapables, parfois. Je finis ma coupe de champagne et lui réponds, un grand sourire aux lèvres : « Oui, j’aime que tout ce soit tiré au cordeau. J’aime que ma vie soit aussi parfaitement arrangée qu’une séquence de cinéma. Ce n’est jamais vraiment le cas, mais on peut toujours essayer. » Olala, un peu de champagne, et c’est bon, je suis déjà en train de trop me révéler. Il faut que je repense à ce que m’a dit mon psy, et que j’arrête de trop me dévoiler. De toute façon, personne ne serait en mesure de me comprendre. Si ce n’est les autres grandes stars du passé. Alors que je n’arrête pas de parler de moi, le directeur commence lui aussi à se dévoiler. A entendre le ton de ce qu’il vient de prendre, puis son soupir, il me semble bien que sa femme n’est plus de ce monde. Je ne suis pas du genre à m’apitoyer sur le malheur des autres – j’ai déjà le mien à gérer - mais ce soir, je suis d’humeur charitable, et cet homme m’est sympathique. Je souris suite à sa remarque, et je suis assez touchée par ce qu’il vient de dire. Il aime ou a aimé sa femme - tout dépend si elle est toujours vivante-, ça se voit. Mais je choisis de ne pas mettre les pieds dans le plat tout de suite, et me contente de lui dire : « Ah…vous avez donc constaté à quel point les actrices sont impossibles à vivre, mégalomanes, extrêmes et carrément folles ? » Je m’étonne moi-même de tant de lucidité face à notre condition. Mes paroles se veulent purement comiques, mais elles sont criantes de vérité. Je me recommande un verre, je suis avec le patron, j’imagine que tout est free of charge. Je trinque avec lui. Puis, il m’embarque, et nous voilà partis pour une visite du casino. Je me sens parfaitement à mon aise. Et en même temps assez troublée par la situation. Je ne me dévoile jamais autant au début d’une conversation. Je ne peux même pas mettre cela sur le compte de l’alcool, je n’ai presque pas bu. J’accepte son bras et me laisse entraîner à travers le casino. Pour une fois, je suis sous contrôle. Et pas dans la confrontation. C’est parfois reposant, de laisser ses névroses de côté, le temps d’une soirée. Je regarde les tables de jeux, puis une table de poker devant laquelle nous nous postons. Ces jeux d’argent me fascinent et me répugnent à la fois. Néanmoins, je suis toujours assez impressionnée par ces gens qui sont tellement obnubilés par le gain, et qui risquent à tout moment de perdre des sommes faramineuses. Mais je suppose que ceux qui viennent ici sont relativement fortunés. Je parcours du regard les différentes personnes autour de la table, puis réponds à Bartholomew, assez bas : « Ce qui me fascine, c’est à quel point ces gens veulent absolument jouer avec de l’argent qu’ils ont déjà. Ils ont vraiment besoin de risques, n’est ce pas ? » Encore plus bas, j’ajoute : « Entre nous, il y a d'autres façons bien plus excitantes d’occuper ses soirées. » Alala, ma nymphomanie et moi…On ne se refait pas. Ces mots, que j'aurais très bien pu les adresser à Alan Wagner, m’ont échappé. Crap. |
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| Sujet: Re: oh welcome here → Lauren Sam 15 Déc - 23:20 | |
| Aux Baquoi ? Je fronce le nez et la fixe d'un air faussement interrogateur qui se veut assuré, comme si j'avais réellement saisi ce dont elle parlait. Non pas que je sois de mauvaise foi, ou que je fasse montre d'une exceptionnelle mauvaise volonté, simplement je ne suis réellement pas au fait de toutes ces histoires de récompenses variées qui me passent au dessus depuis bien longtemps. La vérité, il est est triste de le réaliser finalement, c'est que le monde du cinéma ne s'est pas arrêté de tourner à la mort de Patricia Hastings-Bass. Elle qui y était pourtant dévouée, corps et âmes, s'est éteinte et l'agitation et le choc du monde du cinéma n'a pas été mineur mais n'a pas duré non plus. Alors, cette conversation, très honnête et très sincère, ne l'est que plus parce que je ne prétends pas être au fait de ce qui a mes yeux n'aurait pas du se poursuivre sans ma femme. Ca, par contre, c'est sans doute de la mauvaise foi forcenée, mais qu'est-ce que j'y peux seulement ? J'ai toujours été guidé par mes tripes, mes instincts, mes sentiments, la mort de ma femme n'a rien tué chez moi, bien au contraire, elle a fait naître un sentiment exacerbé d'injustice. Injustice répugnante, même. Comment étais-je seulement supposé tenir une famille avec une fille blessée par la vie et un fils si distant sans elle ? Je n'avais pas signé pour ça, grands dieux non. Et puis j'ai compris avec le temps que la fille prendrait le relais de sa mère, que Blair deviendrait mon pilier autrement, que l'association changerait mais resterait intacte. La folie nécessaire à ma vie était restituée, et je ne pense pas avoir échoué dans mon rôle de père, pas avec elle en tout cas. Avec Colin, sans doute, mais pas avec Blair. Toutes ces élucubrations me rappellent les dernières semaines de ma femme. Elle aussi, a été primée aux oscars. Un oscar qu'elle a reçu au plus bas de sa forme, déjà à moitié partie dans la folie, et que son agent a récupéré pour elle aux yeux de tous. L'année suivante, une fois qu'elle a été morte, on lui a rendu hommage aussi, et c'était magnifique, mais je n'y suis pas allé. Tous les ans, au mois de janvier, a lieu une exposition commémorative aux Etats Unis où Blair va sans moi. Pourquoi ? Je suis remis de la mort de ma femme, pas des conditions dans lesquelles elle s'est déroulée. J'inspire et avise mon invité de nouveau, lui offrant un sourire jovial. « J'espère que vous aurez votre Oscar, alors. C'est le plus beau cadeau qu'on puisse faire à un acteur je pense, croyez-en mon expérience... » Je lui fais un clin d'oeil et avale une nouvelle gorgée de mon verre.
Je souris, elle semble réceptive à mes manières. Si le client est Roi ici ? Plus encore qu'elle ne peut l'imaginer je pense.« Tout est parfaitement contrôlé pour que nos clients passent le meilleur moment possible ici, croyez-moi Miss Griffin, vous n'avez pas grand chose à craindre parmi nous... » Je lui souris et hausse une épaule. « Et puis de toute façon Mademoiselle, si la moindre chose parmi nous vous incommode, vous savez que vous n'avez qu'à me contacter directement ? » Je souris un peu et hausse une épaule. Nous nous promenons de tables en tables, regardant les gros joueurs miser leurs salaires sans réfléchir parce que les riches n'ont pas besoin de réfléchir pour allonger 100 000 £ sur la table. Tant mieux, tant mieux, les plus nuls d'entre eux me laissent toujours un petit pactole derrière eux, et même si ma situation actuelle n'est pas vraiment au besoin, croyez moi c'est toujours agréable d'avoir un peu d'argent de poche supplémentaire. « La folie n'est pas un défaut pour moi vous savez ? Je pense que nous le sommes tous, sinon comment supporter toutes ces choses qui composent la vie ? Et puisque nous sommes dans les confidences, je suis un peu mégalomane moi même. » Je ricane un peu, un peu est une belle figure de style tout à fait inopérante en l'occurrence. Je continue ma visite sans rien ajouter et me promène en observant les gens qui travaillent ici d'un œil sévère, presque dur, comme je sais si bien y faire parfois. Parce que c’est vrai, oui, j’aime bien traumatiser mes salariés, ceux qui ne savent pas ce qu’il se passe aux sous sols, parce que les autres sont moins faciles à effrayer.
Mon hôte baisse soudainement la voix alors que nous marquons un arrêt à une table de jeu, et me murmre quelque chose sur les risques que ces messieurs apprécient particulièrement de prendre. J’hausse un sourcil étonné en me demandant si une quelconque forme de proposition se masque derrière cet air parfaitement innocent qu’elle se donne quand les mots qui suivent franchissent ses lèvres et résonnent autour de nous. Je croise les bras et me redresse un peu, plantant mon regard dans le sien. « Ah oui ? » Je souris légèrement et me frotte le menton comme si je réfléchissais vraiment à la question. « Vous avez des suggestions Miss Griffin ? » Je souris de plus belle et hausse une épaule qu’il est difficile de rendre innocente. J’ai pris l’habitude de m’envoyer en l’air avec des femmes depuis la mort de la mienne, étant donné que l’abstinence n’est pas vraiment une option envisageable pour tout homme qui se respecte. Je sors les clés électroniques de la suite qu’elle a réservée et propose, tout aussi innocemment bien entendu : « Vous voulez visiter votre chambre, peut être ? »
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| Sujet: Re: oh welcome here → Lauren Ven 4 Jan - 22:05 | |
| Comme d'habitude, je ne peux pas m'empêcher de me la ramener. Avec cette histoire de BAFTAs...A vrai dire, les récompenses m'importent peu. Elles ne veulent rien dire. Les cachets monstrueux que je touche pour mes films me passent également au dessus de la tête. Je ne sais pas quoi en faire. On m'offre mes vêtements, on m'invite dans des restaurants. Je n'ai qu'à payer ma chambre d'hôtel en attendant que mon loft soit terminé. L'argent coule à flot dans mon compte en banque, et je m'en fous royalement. Si j'étais une bonne personne, un tant soit peu dévouée, je m'investirais dans des associations, je ferais des dons. Je vais peut être vous choquer, mais au fond, je m'en fous, de la misère des autres. J'y suis presque devenue insensible. J'ai vécu dans une misère innommable quand j'étais gosse. Depuis, la pauvreté d'autrui ne m'atteint plus. Je suis persuadée que personne ne peut vivre une enfance aussi pourrie que la mienne. Pauvre et violée par son père. Qui dit mieux ? Bref, curieux retour du sort : l'argent que je désirais ardemment quand j'étais petite ne me fait aujourd'hui plus aucun effet. Quand j'arriverai à m'intéresser à autre chose qu'à moi-même, peut-être que je pourrais investir tout cela dans des œuvres caritatives. De nouveau, le directeur fait référence à sa femme. Et soudain, j'ai un éclair de génie. Hastings-Bass...Ca me dit quelque chose...J'ai quand même une certaine culture cinématographique. En tout cas assez pour me rappeler de ce nom. Je suis sûre d'avoir déjà vu un film avec la femme de cet homme. C'est décidé : demain j'irai m'acheter un film dans lequel elle a joué. Je réponds au petit sourire du directeur et lui dis : « Merci...Mais vous savez, la meilleure récompense qu'on puisse avoir, ce sont les fans. » J'ai l'air totalement gaga et conventionnelle quand je dis cela. Mais le pire, c'est que je le pense vraiment. Je déteste les journalistes, les producteurs, toute personne appartenant au milieu du cinéma. Par contre, j'adore les fans. Ils sont tellement touchants. Quand je me sens comme une moins que rien, j'ouvre un courrier de fan, et tout de suite, ça va mieux. Mon égo s'en trouve tout chamboulé. Si vous saviez comme c'est grisant d'entendre des milliers de personnes hurler votre nom...
Le patron m'affirme que le client est bien roi ici. Il se comporte de façon tout à fait galante en tout cas. J'aime bien ça. Cela me change de tous ces gros machos qui me sifflent dans la rue, jusqu'à ce qu'ils me reconnaissent. Ah, les hommes ! Je lui réponds donc : « D'accord...Si j'ai envie d'une coupe de champagne à 4 heures du matin, je sonnerai. » Nous circulons tranquillement parmi les tables. Je regarde, intéressée, toutes ces tables, et les gens fascinés par le jeu. Je n'ai jamais vraiment compris cette addiction. Pourtant, c'est une passion comme un autre. Destructrice, certes. Personnellement, j'ai choisi d'être accro au cinéma. C'est peut-être tout aussi destructeur. Mon compagnon de soirée a l'air assez philosophe. Et mégalo de surcroît. Tout pour me plaire. Ce qu'il vient de dire est absolument vrai. J'acquiesce, et lui dis : « Nous naissons tous fous, certains le demeurent, disait Beckett. C'est bien vrai. Bon, et puis, si vous voulez mon avis, il faut être un peu fou pour faire du cinéma, et de l'art en général. La folie permet de créer. Et de vivre, vous avez raison. » Je lui dis un peu plus bas : « La vie est courte. Alors agissons de façon inconsidérée ! » Évidemment, j'ai des idées peu catholiques derrière la tête. Nympho d'un jour, nympho toujours.
Ensuite, je lui dis quelques mots bourrés de sous-entendus. Je ne suis peut-être pas très subtile dans mes avances. Cela dit, je n'ai jamais été du genre à faire dans la dentelle. D'un air tout à fait innocent, M. Hastings-Bass a l'air ne pas comprendre le message. Mais je sais bien qu'au fond il a tout à fait compris mes sous-entendus. Bizarrement, les hommes ne comprennent jamais rien à rien, mais quand il s'agit de s'envoyer en l'air, ils sont pour le coup très réactifs. Je décide de le torturer un peu, le voyant agiter les clés électroniques de la suite que j'ai réservé sous mon nez, et lui dis, faussement offusquée : « Si vous n'étiez pas aussi professionnel, je pourrais vous croire en train de me faire des avances. » Je me la joue sainte nitouche, uniquement par goût de la séduction. J'aime bien quand les choses se font lentement - mais pas trop non plus. J'adore ce petit jeu, ces petites répliques qui font monter la tension. De façon tout à fait décontractée, j'ajoute : « Parlez moi plutôt des lits de votre hôtel...Dites moi un peu en quoi ils sont faits, s'ils sont aussi confortables qu'on le dit... » Bien évidemment, je suis en train de lui sortir un sous entendu des plus pervers. J'aurais presque pu lui dire le coup de la cloison, lui demander si elle est fine ou épaisse, mais il ne faut pas non plus que j'en fasse trop. Et en plus, il y a de gens autour de nous. Je me rapproche sensiblement de lui, je plonge mon regard dans le sien et lui dis, un sourire taquin aux lèvres : « Sur le nombre de clientes que vous draguez, dîtes moi le pourcentage de celles que vous amenez dans votre lit ? Cela m'intéresse. » J'ai toujours aimé faire dans la provocation.
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| Sujet: Re: oh welcome here → Lauren Dim 20 Jan - 15:15 | |
| Les fans. Hm. Ces espèces d'êtres collants et insupportablement stupides qui se plaisaient à suivre ma femme jusqu'à notre maison. Je suis prêt à parier qu'ils auraient même été prêts à beaucoup plus ne serait-ce que pour avoir un signe de sa part. Admirer les gens est très bien, les aduler et en faire une création divine est autre chose et pour ma part, je n'ai jamais été fan des fans de ma femme. Quoi qu'on en dise, il était sans doute plaisant pour elle de se sentir autant aimée, et sans doute aucune l'est-ce aussi pour cette jeune femme. Mais je suis aussi persuadé qu'avoir un milliards de personnes à vos trousses n'aide pas le cerveau à rester sain - et maintenant, moquez vous parce que je parle de sain esprit ou quelque chose du genre. C'est paradoxal, mais finalement je crois que j'ai toujours été un peu jaloux ; jaloux de ne pas être le seul à aimer ma femme comme un fou, jaloux de ne pas avoir le bénéfice de l'admiration que je lui portais. Savoir qu'il fallait partager, chaque jour, ce rôle avec des inconnus qui prétendaient la connaitre mieux ou au moins aussi bien que moi m'a toujours agacé, et encore aujourd'hui, rencontrer des inconnus qui me parlent d'elle comme de l'amour de leur vie m'arrache des grimaces et des envies de meurtre. On n'y peut rien, j'ai toujours été très conservateur, surtout quand il s'agissait de ma famille, et plus particulièrement de ma femme. Je n'aime pas particulièrement non plus les hommes qui tournent autour de ma fille, soyons clairs à ce sujet. Mais c'est comme ça, quand vous épousez un ange et que vous en faîtes un. S'il y a bien une chose que j'ai réussie, c'est ça. Peut être au fond que je suis finalement un peu allergique à l'amour moi aussi. Je déteste l'idée d'être un jour tombé amoureux, et d'avoir tant de regrets et de tristesse, encore aujourd'hui. La plupart des gens ne comprennent pas, le conflit, la mort de Trish, l'éducation des enfants, notre relation avant ça, les divorces, remariages, les tromperies, les saloperies, l'escalade de la haine. J'ai été accusé de tout mais personne n'est tombé juste. On m'a reproché de ne pas l'aimer, de ne pas la protéger, de l'avoir rendue folle, malade, fatiguée, épuisée, de l'avoir tuée parfois, oubliée d'autres fois, et personne n'a jamais pensé que peut être, c'était elle qui m'avait rendu fou, trop ambitieux, trop sûr de moi, ou pas assez. Personne n'a imaginé que je l'aime trop plutôt que pas assez. Personne n'a supposé que je la délivrais de ses démons et que le sacrifice le plus important que j'ai jamais fait dans ma vie avait été de la laisser partir, ou peut être de la retenir.
Élucubrations personnelles sans rapport aucun avec la conversation, si cette jeune femme me rappelle désespérément les traits de ma femme de par son côté fantaisiste et sa passion d'actrice, la comparaison s'arrête là et il est sans doute temps d'arrêter d'y penser. Ma théorie sur la folie semble en tout cas rallier ses voies et je m'en trouve ravi. Je souris un peu et hausse un sourcil quand elle parle d'agir de manière inconsidérée. Si elle savait ce qui se passe dans les sous-sols de mon casino, elle ne prendrait peut être pas la peine de suggérer la chose, mais ses allusions ont des airs de propositions perverses quand elles s'échappent de ses lèvres. Je ne suis absolument pas du genre à rester insensible à ce genre d'appel, c'est bien naturellement que je souris donc, d'un air profondément entendu. La conversation file et s'habille de sous entendus douteux qui me font doucement sourire. « Moi, des avances ? Voyons, ne soyez pas ridicule, le professionnalisme est ce qui me décrit le mieux... » Je ris un peu et nous abordons un sujet tout à fait délicieux. « Ne m'en parlez pas, les meilleurs lits de tout Oxford. Je n'achète que le meilleur, le but étant que chaque client trouve pleine... satisfaction en venant ici ! » J'acquiesce vivement et hausse un sourcil en continuant de nous balader entre les tables de jeu où les joueurs s'animent, s'agitent, se passionnent. La question qu'elle me pose ensuite me fait rire. Est-ce que je suis du genre à ramener des clientes jusqu'à leur chambre en les ayant charmées ? Définitivement, oui. La mort de ma femme n'a pas signifié la mort de ma vie sexuelle, loin s'en faut. « Je ne m'amuse pas à faire ce genre de statistiques, mais sachez d'ores et déjà que je ne jette pas mon dévolu sur n'importe qui... » Je souris un peu et hausse une épaule. « Et que si les augures sont mauvaises, je préfère ne rien tenter histoire qu'il n'y ait pas ici de quiproquo, je préférerai éviter les procès pour harcèlement sexuel quelconque. Donc à votre question je répondrais... 100%, parce que je suis fin dans les femmes auxquelles je m'intéresse. » Je ris un peu, prétentieux et légèrement pervers, c'est tout moi. |
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| Sujet: Re: oh welcome here → Lauren Dim 27 Jan - 20:15 | |
| Cette soirée prend une tournure tout à fait intéressante. Moi qui m'apprêtais à regarder d'un œil distrait les joueurs puis à aller comater dans ma chambre après avoir abusé de champagne, me voilà surprise. La compagnie du directeur du casino m'est tout à fait agréable. J'aime beaucoup ses façons. Il me parle à la fois avec plein d'ironie et de galanterie. Je me sens vraiment reine de la soirée. Il n'y a pas à dire : j'adore quand toute l'attention est portée sur moi. D'ailleurs, j'ai bien l'impression de n'avoir parlé presque exclusivement que de moi ce soir. Cela dit, M. Hastings-Bass a également l'air du genre mégalo. Nous étions faits pour nous entendre. J'ai une idée tout à fait précise sur la tournure que va prendre cette soirée. Mon petit plan machiavélique est parfaitement élaboré dans ma tête. C'est simple : je ne peux jamais m'empêcher de calculer quoi que ce soit. Ma vie est réglée comme du papier à musique. J'affirme me conduire comme bon me semble, m'autoriser toutes sortes de folies, mais tout est savamment calculé. Je donne aux magazines people ce qu'ils désirent, je fais les pires conneries du monde pile pendant la sortie de mes films pour en assurer la promo, j'ai un plan de carrière tout tracé. Mais ce soir, mon compagnon de soirée a l'air plutôt du genre imprévisible. Pas sûr que tout se passe selon mes désirs. Ce danger, la possibilité que tout ne tourne pas comme je le souhaite, m'intriguent finalement. Voilà pourquoi je prends autant de plaisir à converser avec cet homme. Il est bien plus âgé que moi, certes. Il pourrait être mon père. Cela dit, j'ai toujours apprécié les hommes "mûrs". Tout simplement parce que les hommes (le mot n'est même pas approprié...) de mon âge sont tous plus idiots les uns que les autres. Les stars dans leur vingtaine sont incroyablement futiles. Je me sens bien plus mature qu'eux. En fait, je crois que je suis vieille avant l'âge. Tout le monde me croit parfaitement superficielle. Si les gens savaient tout ce qui se passe dans ma tête...Ils seraient bien surpris. En fait, cela m'arrange bien qu'on me croit un peu idiote et folle. Cette image me protège. La vraie Lauren, peu nombreux sont ceux qui ont l'occasion de la fréquenter. Peut-être que ce cher directeur mérite de la découvrir..qui sait ?
Notre conversation est teintée de sous-entendus pervers qui m'amusent au plus haut point. Je suis une vraie pro quand il s'agit de manier un langage de ce genre. Où ai-je appris tout cela, me direz vous ? L'expérience, il n'y a que ça de vrai. Ce n'est pas la première fois que je drague sans équivoque quelqu'un. Cela dit, ce serait bien la première fois que je pourrais ajouter un directeur de casino plein d'esprit et de cynisme à mon tableau de chasse. Je ne suis pas insensible à ses charmes, c'est le moins que l'on puisse dire : ses mots ne relèvent pas d'une petite drague adolescente mais d'une véritable maîtrise de l'art de la séduction. Je repousse quelque peu le moment où nous nous retrouverons dans un endroit un peu plus confiné, à l'abri des regards, et où nous pourrions nous adonner à des actions peu catholiques. Pourquoi ? Mais parce que je suis fan de cette étape de séduction, ce petit jeu est tout à fait jouissif. Les paroles de Bartholomew me font rire. L'ironie est palpable dans ses mots. Quand il aborde le sujet des lits de son hôtel, un sourire incroyablement pervers se dessine sur mes lèvres. Je ne quitte pas des yeux mon acolyte, et lui dis : « De si beaux lits, grands et confortables, pour une femme aussi seule que moi...C'est d'un triste ! » J'en rajoute bien évidemment, avec un regard apitoyé de surcroît. Bien sûr, je joue la comédie. Ma question tout à fait indiscrète le fait rire. Je ne me gêne pas pour lui poser des questions intimes. De toute façon, vu le ton de notre conversation, je pense que je peux tout me permettre. J'aime parler à bâtons rompus comme cela, mais sans vulgarité. Il s'agit avant tout de trouver le bon mot, à la fois excitant et élégant. En tout cas, ce qu'il me dit me fait sourire. Évidemment, je ne peux qu'être flattée par de telles paroles. Je ne suis donc pas n'importe qui. Je le savais déjà bien sûr, mais cela me fait toujours plaisir de l'entendre de vive voix. Puis, ses paroles prétentieuses mais fort amusantes me font sourire de plus belle. "Harcèlement sexuel"...voilà qui me rappelle quelque chose. Mais loin de moi l'idée d'évoquer mes déboires en la matière. Au lieu de cela, je lui dis : « Me concernant...les augures vous semblent bonnes ? » On ne peut être plus explicite. Je connais bien évidemment la réponse à cette question. Il doit bien avoir vu que je suis loin d'être imperméable à ses avances. Et puis, je lui en fais aussi. Mon regard recroise le sien, je lui fais une petite moue et lui dis, jouant toujours la comédie : « Monsieur Hastings-Bass...Je dois vous avouer que je suis très fatiguée. Pourriez vous me conduire à ma chambre ? » Je n'ai pas résisté très longtemps à sa proposition faite un peu plus tôt dans la soirée. Ce qui ne va pas m'empêcher de le faire languir. A moins que je ne perde quelque peu le contrôle de moi-même... |
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| Sujet: Re: oh welcome here → Lauren Mar 12 Fév - 21:02 | |
| Je ne sais pas trop dans quoi je m’embarque, en réalité, sans doute dans une espèce de fantasme du vieux que j’ai fini par devenir – oui, j’admets volontiers que mes jeunes et florissantes années sont derrière moi, et alors ? Il y a plein de qualité qu’on peut attribuer à un vieux, et croyez-moi, ce jusque dans les compétences de séduction que je me vante volontiers, mais alors bien volontiers, de posséder – et de drague un peu mise en abime, bien que le cas soit en réalité assez effarant. Une jeune actrice d’une grande beauté qui entre dans mes délires de vieux singe, c’est finalement assez flatteur et d’ailleurs, mon égo précisément flatté s’empresse de me faire savoir combien il apprécie la chose en m’incitant à suivre encore plus le jeu installé. La compagnie des femmes ne m’est de manière générale pas désagréable, la compagnie des jeunes femmes encore moins, et quand elles font montre de qualités aussi extérieurement visibles que la jeune femme qui occupe mon bras en ce moment même, je suis le plus heureux des hommes. Evidemment que je ne me suis pas arrêté de vivre quand ma femme est morte, et si jamais je l’ai fait, ça n’a duré qu’un temps. La culpabilité écartée, le remord aussi, j’ai repris ma vie d’étudiant, vacant à droite ou à gauche à mes occupations. En réalité, si je suis tout à fait honnête avec moi-même, je crois que je peux dire sans trop me tromper ou m’avancer que la mort de ma femme, aussi triste m’ait-elle laissé, m’a aussi permis de rendre visite à de vieux démons que j’ai affronté étant plus jeune et que j’ai sans doute résolu. Mais en plus de ça, et malgré les critiques que l’on peut adresser à ma vie professionnelle, elle m’a aussi permis de trouver ma voie. J’ai su rapidement que je n’avais pas grand fait à faire des lois et autres règles pseudo psychologico-morales qu’il aurait fallu suivre au nom de je ne sais quel principe de raison ou que sais-je encore, mais avec une femme folle, ma propre folie, et deux enfants à charge, il a toujours été compliqué d’orchestrer mes petites manigances en toute discrétion. Je me complais particulièrement dans l’univers que j’ai créé au casino, et finalement, ce que j’ai perdu en perdant Trish m’a été apporté autrement dans la vie professionnelle accablante mais satisfaisante que je mène. Le goût prononcé que j’ai pour les illégalismes en tous genres ne vient pas tant d’une prédestination que je me serai donné, mais plutôt d’une volonté de pousser les limites du raisonnable toujours plus loin pour ressentir l’adrénaline vibrante que je ressens chaque soir en venant travailler ici. Le faire me procure une satisfaction qui s’étend au-delà de l’exprimable, je crois, et je me sens parfois comme un drogué auquel on donne sa dose. La phase montant est vivifiante, meilleure qu’un orgasme sans doute, quoi que quand les deux peuvent être concomitants ma satisfaction n’en est finalement que plus grande. Trêve de plaisanterie, j’abandonne mes pensées errantes et de mauvais genre pour reporter toute mon attention sur mon hôte qui est loin d’être un sujet désagréable.
Les sous-entendus s’enchainent à un rythme dément et je n’en peux plus de stimulations diverses. Elle fait une allusion quelconque sur la qualité des lits et sa solitude et je secoue la tête, presque désolé. « En effet, c’est vraiment une honte que vous n’ayez personne avec qui partager le bonheur de mes lits… » Je ris légèrement, pas assez pour que l’ironie soit perceptible, juste pour rester dans la légèreté. Son regard apitoyé me prendrait presque en pitié s’il n’ajoutait pas à l’envie que j’ai de pousser le jeu encore plus loin vil que je suis. « Demandé comme ça… » Je me frotte un peu la barbe et hoche lentement la tête, accompagnant ma gestuelle théâtrale d’un mouvement d’épaule des plus nonchalants. « Les augures me semblent excellentes en ce qui vous concerne, Mademoiselle Griffin ». Je continue à l’appeler Mademoiselle de manière honteusement volontaire, pour maintenir l’illusion de la distance qui, j’en suis maintenant convaincu, aura bien rapidement fait de ne plus nous séparer, aussi bien mentalement que surtout physiquement. Je ris un peu mais les choses redeviennent bien rapidement sérieuses tandis qu’elle me demande de lui montrer sa chambre. L’Homme en moi déchiffre le signe comme un appel au vice – ou presque, soyons plus poétique peut être, un appel à la passion des corps. Sa moue est assez explicite comme ça, et la proposition confirme bien évidemment ses pensées. « Mais bien entendu, si vous avez besoin de vous reposer, je me ferai un plaisir de vous montrer ». Je lui tends mon bras de nouveau et l’entraine vers les ascenseurs. « J’espère que les lits seront à votre goût, même si de toute évidence, quand on dort, on s’en rend moins bien compte que quand on en profite ». Je lui fais un clin d’œil tandis que l’ascenseur nous accueille. Je presse le bouton du 3e étage et me laisse emmener sans faire de commentaire supplémentaire, me contentant de rire à l’occasion, discrètement, légèrement. Quand nous arrivons au bon étage, je me permets d’imiter le ting ! clinquant de l’ascenseur et descend en entrainant la jeune femme avec moi, la dirigeant d’un bras expert jusqu’à la chambre 352, une suite vraiment très très luxueuse pour laquelle elle n’est pas payée mais un peu de surclassement parfois, ne fait pas de mal. Je sors la clé de la chambre et ouvre la porte, libérant son bras : « Je vous en prie, Mademoiselle. Vous voulez que je vous laisse dormir ? » Je lui assène un clin d’œil et croise les bras, dans l’encadrement de la porte.
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| Sujet: Re: oh welcome here → Lauren Ven 22 Fév - 20:55 | |
| Voilà. Il y a de grandes chances que je puisse ajouter un nouveau nom à ma longue liste de conquêtes. A chaque fois que j'y ajoute quelqu'un, j'ai toujours à la fois un mélange de satisfaction et de remords. Comme si je volais de conquêtes sen conquêtes pour rien, pour éviter quelque chose, pour échapper à la vie. Après tout, c'est absurde de sauter sur tout ce qui bouge comme ça. J'ai déjà eu une discussion à ce propos en compagnie de mon psy. Il m'a dit de vilains mots à cette occasion : "nymphomanie", "narcissisme". Et quant à mon enfance...N'en parlons pas. En tout cas, ce soir, je suis assez contente d'avoir fait la connaissance du directeur du casino. Je ne suis pas habituée à me séduire des hommes mûrs, ni des gens qui exercent de hautes fonctions comme la sienne. Enfin, pas si haute que ça sûrement...Je suis persuadée qu'il y a des choses louches dans ce casino. A croire que j'ai trop regardé de Scorsese. En tout cas, ses manières me plaisent, ce côté vieux jeux et ses traits d'esprit. Et j'avoue avoir été assez touchée quand il m'a parlé de sa femme. J'ai bien compris qu'elle n'était plus de ce monde, vu le regard qu'il avait quand il m'en a parlé. Oui, parfois j'ai de la compassion pour mes semblables. Bref, il y a quelque chose qui me touche chez lui et je suis en même temps particulièrement séduite par toutes ses paroles. Nos attentions sont tout à fait claires, et nous ne faisons pas dans le suspense. Cela dit, j'ai décidé d'augmenter sensiblement la température. J'ai plus d'un tour dans mon sac pour cela. Bref, je lui ai demandé quels étaient les augures me concernant. Je souris en voyant ses petites mimiques. Encore plus en l'entendant m'appeler Mademoiselle. Puis, il accepte de monter avec moi et de me montrer ma chambre. Je saisis son bras et voilà que nous nous dirigeons vers l'ascenseur. Sa petite remarque perverse me fait de nouveau sourire. J'ai trouvé un partenaire à ma taille en matière de répliques pleines de sous entendus. Je lui dis d'un ton qui se veut innocent : « Cela me ferait très plaisir d'en profiter avec vous. » Une façon détournée de dire que je le veux dans mon lit. Mais ça, il l'avait déjà compris. En tout cas, si les mots peuvent faire monter l'excitation, autant en profiter. Nous arrivons à l'étage, il m'ouvre la porte et me fait un second clin d’œil. Je lui réponds par un grand sourire et entre dans la pièce. Je jette un coup d’œil furtif autour de moi. C'est évidemment hyper luxueux. Encore plus que la chambre que j'occupe actuellement, dans mon hôtel de Kensington. Mais pour le moment, le luxe de la chambre est le cadet de mes soucis. Bartholomew me demande s'il doit me laisser dormir. Je me retourne et avance vers lui. Je le saisis par le col de sa chemise, et le fait avancer, tandis que je recule, en lui disant : « Une fois que vous m'aurez épuisée par vos coups de reins, là je pourrai dormir. » Pour le coup, j'ai été très explicite. Cela m'a totalement échappé. Mais je ne vais pas m'en plaindre.
En tout cas, j'ai décidé de ne pas suivre le protocole. Je suis du genre à faire dans la fantaisie. Et j'ai bien envie de surprendre le directeur du casino. Ah, il va s'en souvenir de Lauren Griffin ! De toute façon, si je me lance dans des choses légèrement extravagantes, il pourra mettre ça sur le compte de la star complètement tarée que je suis. Je le tiens toujours par le col - voilà comment on traite les hommes - et lui dis : « Mais avant tout cela, je vais tester la salle de bain. » Cela peut lui sembler tout à fait bizarre, mais il va vite comprendre ce que je veux dire. Je lui fais un petit clin d’œil puis le lâche de mon emprise pour me diriger vers cette fameuse salle de bain. Elle est très grande, et d'un luxe incroyable. Je ferme la porte derrière moi et commence à faire couler l'eau dans la baignoire. Pendant qu'elle se remplit, je mets un peu de bain moussant dans l'eau puis déshabille totalement et envoie mes vêtements valdinguer aux quatre coins de la pièce. Je monte ensuite dans la baignoire. L'eau est brûlante. Je m'allonge et ferme les yeux un instant. Voilà, je suis encore sur le point de me laisser aller aux plaisirs charnels. Mais cette fois-ci, on peut dire que c'est assez différent de ce à quoi je suis habituée. C'est bien la première fois que je me baigne pour séduire que que ce soit. J'ai toujours des idées saugrenues. Je dis, assez fort pour que Bartholomew m'entende : « Monsieur Hastings-Bass ? Venez là...J'ai besoin de vous. » Même si nous allons devenir très proches ce soir, je décide de toujours le vouvoyer et l'appeler Monsieur. Je l'entends qui arrive et le vois ouvrir la porte. J'ai posé ma tête contre le rebord de la baignoire, je la tourne légèrement vers lui et lui dis, provocante et amusée : « Qu'attendez vous pour me rejoindre ? » |
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| Sujet: Re: oh welcome here → Lauren Dim 24 Fév - 12:37 | |
| = Le chemin jusqu'à la chambre semble passer vraiment lentement, à croire que l'arrivée est synonyme d'autres choses. Cela dit, sa remarque sur comment elle aimerait profiter du lit avec moi me fait sourire de plus belle et la soirée prend une tournure qui commence réellement à beaucoup me plaire. Je m'adosse contre la paroi de l'ascenseur jusqu'à en entendre le ding! clinquant, et l’entraîne avec moi. La chambre est superbe, parce que je ne donne pas n'importe quoi à mes clients, bien entendu. Elle semble en tout cas lui plaire et l'idée me satisfait d'autant plus qu'elle refuse mon invitation à la laisser se reposer d'une phrase pleine d'affirmations et de promesses. Je ricane un peu et entre, claquant la porte d'un coup de pieds derrière moi. Au début de notre bien heureuse collaboration, Blair et moi avions décidé que nous ne coucherions pas avec la moitié du Casino de soirs en soirs, et qu'on éviterait, dans la mesure du possible, de s'imposer la vision de la famille claquant une porte de la chambre d'hôtel avec des intentions obscures. Mais finalement, voyant dans cette résolution un exercice trop difficile, nous avons abaissé les limites du marché, nous contentant, autant que faire se peut, d'éviter de nous croiser quand on monte. C'est terrible comme ma fille me ressemble et comme je suis un père totalement inadapté ; n'importe lequel tenterait de la raisonner et de la garder comme une sainte vierge à la maison, mais à vrai dire, j'en suis incapable, parce que je connais les raisons qui poussent à chercher les plaisirs charnels plutôt que d'affronter les problèmes de la vie. Je les connais par coeur, ils motivent mes desseins, à moi aussi. Alors voilà, comment je me retrouve dans la chambre d'une actrice sublime qui a au bas mot vingt ans de moins que moi et qui a déjà tout d'une grande femme du monde, de ces tombeuses que l'on ne fait plus je crois. J'inspire, et hoche la tête en lui indiquant la salle de bain d'un geste quand elle dit vouloir la tester, et je m'assois sur le lit, retirant ma cravate et ma veste. La vue aussi, est superbe, et je dois dire que je suis assez fier de ma manipulation sur ce coup-là. Racheter le Casino était la meilleure chose que j'ai faite de ma vie, et tout ce qui se passe ici est très bien orchestré. Pour l’instant, je n’ai pas rencontré la moindre once de problème, en dehors d’une petite balle dans l’épaule rapidement retirée, finalement.
Je me perds dans mes réflexions quand j'entends sa voix, qui provient de la salle de bain. Je n'ai même pas entendu l'eau couler, et je me sors de mes rêveries en sursaut quand elle me dit avoir besoin de moi. Curieux, je le suis, sans aucun doute. D’après ce que j’ai compris, cette femme-là n’a pas vraiment froid aux yeux, ce qui risque de changer d’autres que je ramène parfois et qui jouent les prudes sur fond d’hésitation. J’ai passé l’âge de devoir jouer les petits amis rassurants, tu es la plus belle du monde, et autres conneries sans le moindre sens. Toutes les femmes sont belles, certaines plus que d’autres parce qu’elles ont, comme ma compagne de ce soir, quelque chose dans l’attitude qui vous donne envie de les suivre au bout du monde. Rien ne sert de se complaire dans le complexe, il suffit de le vouloir pour pouvoir. Dans une autre vie, j’aurais pu être un expert en séduction, je crois que ce rôle m’aurait beaucoup plu. Je rejoins donc la salle de bain, plein de bonnes intentions, et la trouve dans la baignoire elle-même emplie de bain moussant, la tête penchée contre l’ivoire blanc. Je souris à cette vue et m’en empreigne un peu comme toujours, car il ne faut pas croire que j’enchaine les conquêtes sans m’en soucier. Je sais encore reconnaître et apprécier la beauté d’une femme quand j’en séduis une. Elle m’incite à la rejoindre et je retire mes chaussures d’un coup de pieds, puis ma chemise. Bien sûr que je vais la rejoindre. Je souris de plus belle quand je me suis débarrassé de l’intégralité de mes vêtements, et m’approche de la baignoire pour me glisser juste derrière elle, l’invitant ensuite à se rallonge contre moi. Ma main redessine la ligne de son épaule à son cou, et je glisse mes lèvres à proximité de son oreille. « Vous êtes décidément une femme pleine de surprises, Mademoiselle Griffin ». Je ris un peu, tandis que ma main descend son bras lentement. Mes lèvres, elles, gagnent son cou que j’embrasse avec douceur, laissant finalement mes deux bras l’encercler pour la ramener contre moi. « Ça me plait », je lance encore en riant de plus belle.
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| Sujet: Re: oh welcome here → Lauren Lun 4 Mar - 0:07 | |
| Je pense que j'ai toujours été prédestinée à mener une vie dingue. Quand j'y pense, il n'y a rien de normal, de banal dans mon existence. J'enchaîne les films, les promos, les mecs avec la plus grande désinvolture qui soit. Je profite de tout ce qu'on m'offre, toujours le sourire aux lèvres. La planète entière me croit heureuse, sauf quand les gens découvrent, quand ils achètent le dernier torchon de la presse à scandale que je suis une "droguée" ou une "alcoolique". Mon image ne m'appartient plus. Ma vie est devenue une vaste pièce de théâtre, un truc absurde à la Beckett, je n'ai plus vraiment de contrôle sur ma propre existence. Mais cette soirée, au casino est une parenthèse infiniment agréable, où je suis bien loin de mes soucis quotidiens, des journées harassantes de tournage, de la plainte récemment déposée contre moi et j'en passe des vertes et des pas mûres. Être ici, dans ce casino, avec le directeur, prêts à s'adonner à des choses peu catholiques, c'est s'offrir un instant béni, loin de tous mes problèmes habituels. Évidemment, il ne le sait pas, tout cela. Il doit croire que tout cela est une petite routine pour moi. C'est vrai que je suis habituée à ramener des hommes dans les chambres d'hôtel où je crèche. Mais c'est bien la première fois que je cible quelqu'un qui aurait l'âge d'être mon père. Bien heureusement, il ne ressemble en rien à l'ordure qu'est mon père, la comparaison s'arrête là. En tout cas, j'ai bien conscience que j'ai agi de manière totalement inconsidérée. Ce n'est pas trop dans l'ordre de choses que de prendre un bain avec le directeur d'un casino, que l'on connaît à peine. Mais je n'ai jamais suivi le protocole et la timidité est un sentiment qui m'a toujours été inconnu. De toute façon, il sera toujours temps de regretter plus tard. Je n'ai qu'un seul credo : profiter. La vie est bien courte, autant jouir de chaque instant sur terre, n'est ce pas ? Suite à ces considérations hédonistes, je me demande bien ce qu'il fabrique dans la pièce d'à côté. Quand je le vois entrer et me sourire, je ne peux m'empêcher de lui sourire à mon tour. Il doit quand même être surpris de me voir comme ça, pour le coup je ne suis absolument pas prude. A quoi bon jouer les saintes nitouches ? Depuis le début de la soirée et nos insinuations toujours plus perverses, nous avons tous les deux bien compris que l'issue de la soirée serait lascive et voluptueuse. Je n'ai jamais été du genre hypocrite à ce niveau, donc autant annoncer la couleur. Je crois que mon petit numéro dans la baignoire a parfaitement rempli son rôle à ce niveau.
Je ne le quitte pas des yeux et le regarde se déshabiller puis rentrer dans l'eau. Je m'allonge contre lui, mon dos contre son torse, le tout avec un grand sourire aux lèvres. Je ne pouvais espérer meilleur déroulement de cette soirée. Voilà qu'il me dit que je suis une femme pleines de surprises. Il est vrai que je suis totalement imprévisible. Il faut croire que c'est ce qui fait mon charme. En tout cas, en matière de séduction, j'ai toujours maintes et maintes idées. Je suis née pour ça, que voulez vous. Il y a du gens doués pour le piano, d'autres pour le chant, moi je ne vise qu'en dessous de la ceinture. Je pousse un petit soupir en sentant ses lèvres contre ma peau et son étreinte se resserrer sur moi. Il est doux et cela me plaît. A vrai dire, j'ai toujours aimé le romantisme et la langueur dans ces choses là, même si je ne le dis jamais de vive voix. Je déclare alors : « J'espère que vous saurez me surprendre, Monsieur Hastings-Bass ». Oui oui, nous aurions pu abandonner ces formules de politesses pour nous appeler par nos prénoms, et surtout nous tutoyer, mais je ne peux résister à l'envie de parler toujours avec cette distance assez cocasse. Je tourne légèrement la tête vers lui et dépose un baiser très chaste sur ses lèvres - pour mieux tromper l'adversaire. Mais je ne peux me la jouer prude très longtemps, cela me va si mal. Je me retourne brusquement face à lui, mon corps cette fois ci collé contre le sien et je lui fais poser la tête contre le rebord de ma baignoire. J'ai toujours aimé voir les hommes à ma merci comme ça. Mes lèvres rejoignent de nouveau les siennes dans un langoureux baiser. Je joue lentement avec sa langue et me délecte de ce brusque baiser. Je finis par détacher mes lèvres des siennes pour lui susurrer à l'oreille :« Il est fort possible que je revienne faire un tour dans votre établissement...». Autre manière de dire que cette future partie de jambes en l'air ne sera sûrement pas la dernière.
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| Sujet: Re: oh welcome here → Lauren | |
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