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| Sujet: little talk w/ Rose Ven 12 Avr - 19:36 | |
| « Mademoiselle Foster, je peux vous parler s’il vous plait ? » La classe se vide, et je redresse mes lunettes après avoir sélectionné une scène pour le prochain cours. C’est après avoir relevé les yeux vers mon élève, que je lui indique une chaise en face de mon bureau, afin qu’elle s’y installe, ne lui laissant pas vraiment le choix de refuser mon invitation. « Mademoiselle Foster, je peux vous parler s’il vous plait ? » La classe se vide, et je redresse mes lunettes après avoir sélectionné une scène pour le prochain cours. C’est après avoir relevé les yeux vers mon élève, que je lui indique une chaise en face de mon bureau, afin qu’elle s’y installe, ne lui laissant pas vraiment le choix de refuser mon invitation. « Bien sûr monsieur, à quel sujet? » Je hoche un peu la tête, et me décide à aborder le sujet assez directement, inutile de tourner autour du pot. Je cherche cependant mes mots pour ne pas la braquer, ce n’est évidemment pas le but pourchassé par ma démarche. « Je vous en avais déjà touché deux mots, mais j’apprécierai... » Je prends une inspiration et poursuis. « J’apprécierai vraiment que vous soyez un peu plus gentille avec vos camarades, que ce soit au cours des exercices ou au sein du cours... Mademoiselle Russel a voulu arrêter le théâtre la semaine dernière et vous vous doutez qu’après les...commérages de cette semaine cela ne va pas en s’arrangeant. J’ignore à quel point vous êtes mêlée à cette histoire Rose, mais vous êtes une élève intelligente et j’aimerai sincèrement que tout cela cesse pour le bien être de tous les élèves de cette classe et particulièrement celui de Juliet Russel. Vous n'êtes pas sans savoir que je suis psychiatre, et en tant que professionnel, je ne peux que m'inquiéter lorsqu'une élève me fait part de sa souffrance de la manière dont elle l'a fait. Certaines personnes n'ont pas votre résistance Rose. Parfois ça tourne mal, et des choses regrettables arrivent.» Je lui offre un sourire bienveillant mais concerné, la fixant à travers mes lunettes avec sérieux. De plus je ne suis pas idiot, le baiser que m’a donné Juliet lors des improvisations a suscité les ricanements de beaucoup d’étudiants ici, et ce n’est très certainement pas Juliet qui a ébruité tout cela.
Rose Foster prend le temps de digérer mon monologue avant de répondre sur la défensive, ce qui ne m’étonne pas vraiment, mais je ne pouvais cependant pas rester sans rien faire et l’essai est presque honorable. « Je ne savais pas que Russel s'était mise dans un tel état, ce ne sont que des commérages après tout, si j'avais dû aller pleurer dans les bras d'un psy à chaque fois qu'un bruit douteux avait couru sur moi, votre branche serait encore plus riche. » Elle s’interrompt et je hoche doucement la tête, tandis qu’elle poursuit sans me laisser le temps d’ajouter quoi que ce soit. « Ecoutez, je suis désolée qu'elle le prenne comme ça, mais je n'apprécie pas ce que vous insinuez. Je ne m'entends certes pas très bien avec miss Russel, mais elle me le rend bien. Et puis, vu le nombre de gens qu'elle s'est mise à dos, je ne vois pas ce qui vous pousse à m'accuser plus qu'un autre. Mais bon, si ça vous fait plaisir, je ne commenterai pas plus avant cette rumeur. Et je ferais même de gros efforts pour éviter de lever les yeux au ciel quand elle chouine sur scène. J'arrêterai même de l'appeler Blondie en public si vous voulez. » Les yeux toujours posés dans les siens, je tique légèrement lorsqu’elle se braque en discréditant mon élève et secoue la tête. « Rose. La seule chose que j’insinue c’est que nous ne sommes pas tous égaux devant la souffrance, et que votre camarade pourrait vivre une situation que vous géreriez parfaitement bien, plus difficilement. Je pense que vous pouvez le comprendre. Et entre nous mademoiselle Foster, je parle surtout des règlements de comptes personnels lors des exercices d’improvisation. Cela vous distrait et nuit à votre jeu qui est pourtant excellent. » Rose Foster sourit finalement acquiesçant, ce qui me laisse optimiste pour les prochaines séances. « J'en suis désolée monsieur, mais c'était beaucoup trop tentant. Et je n'avais rien à prouver de toute façon, je savais très bien qu'Ophelia n'était pas un rôle à ma portée. Je pensais que Pauline l'obtiendrait d'ailleurs, mais il devait lui manquer... certaines qualités. » Je fronce un peu les sourcils, me demandant si la paranoïa joue contre moi lorsque je tente d’interpréter ce qu’elle vient de dire, mais la laisse poursuivre sans ciller ce qui semble une bien meilleure option. « Mais vous avez raison, je devrais laisser mes différents avec Russel hors de la salle de cours. Ca ne se reproduira pas. » Je hoche la tête tout de même rassuré bien que dans l’idéal j’aurais préféré évidemment qu’elle commence par l’appeler Juliet. « Très bien, peut être que cela pourra vous permettre d’apprécier mutuellement votre travail, parce que vous êtes deux élèves brillantes. Différentes mais brillantes. » Je range la pile de photocopies de scènes dans mon sac et me lève pour congédier mon élève après lui avoir adressé un sourire reconnaissant. « Vous pouvez y aller, passez une bonne journée. »
Dernière édition par Henry S. Howard le Sam 13 Avr - 22:13, édité 4 fois |
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| Sujet: Re: little talk w/ Rose Ven 12 Avr - 19:41 | |
| Je ne me remets pas du fait que Blondie se retrouve à jouer Ophelia. Certes, de la palette de rôles féminins chez Shakespeare, ce n'est pas celui qui me convient le mieux, je l'admets parfaitement. Mais Blondie. Littéralement n'importe qui d'autre aurait été mieux. Elle récite platement son texte, les larmes aux yeux, dans une incarnation du personnage qui n'a rien d'original ou d'intéressant. Et je dois en plus subir les regards admirateurs et langoureux que Mr Howard, que j'apprécie vraiment de moins en moins.
« Mademoiselle Foster, je peux vous parler s’il vous plait ? » Perdue dans mes pensées, je n'ai pas fui rapidement la salle de cours comme j'en ai l'habitude. Nonchalante, j'avale une gorgée du Coca Light posé sur ma table puis m'avance vers mon professeur. Finalement, je lâche lourdement mon sac et m'assois d'un air désinvolte et morose sur la chaise qu'il désigne « Bien sûr monsieur, à quel sujet? » A dire vrai, j'ai déjà une petite idée de ce dont il veut me parler, ce qui m'amuse et m'agace d'avance. Et évidemment, ça ne manque pas. Juliet Russel, encore et toujours. Il faudra que je réfléchisse deux minutes à comment Blondie a pu devenir un sujet de conversation aussi central ces derniers temps.« Je vous en avais déjà touché deux mots, mais j’apprécierai... J’apprécierai vraiment que vous soyez un peu plus gentille avec vos camarades, que ce soit au cours des exercices ou au sein du cours... Mademoiselle Russel a voulu arrêter le théâtre la semaine dernière et vous vous doutez qu’après les...commérages de cette semaine cela ne va pas en s’arrangeant. J’ignore à quel point vous êtes mêlée à cette histoire Rose, mais vous êtes une élève intelligente et j’aimerai sincèrement que tout cela cesse pour le bien être de tous les élèves de cette classe et particulièrement celui de Juliet Russel. Vous n'êtes pas sans savoir que je suis psychiatre, et en tant que professionnel, je ne peux que m'inquiéter lorsqu'une élève me fait part de sa souffrance de la manière dont elle l'a fait. Certaines personnes n'ont pas votre résistance Rose. Parfois ça tourne mal, et des choses regrettables arrivent.»
Je retiens à grand peine un soupir et offre à la place une mine pensive à mon professeur. Mais bon déjà, s'il veut que je le prenne au sérieux, il ne faut pas me demander d'être gentille. Je ne suis pas en CM1 et je n'ai pas volé le goûter de Juliet. Et essayer de m'avoir par les sentiments n'est pas non plus une technique qui a fait ses preuves. Surtout s'il espère que je vais me sentir mal pour Blondie. Si elle avait passé un peu plus de temps à étudier et un peu moins à se faire sauter, nous n'en serions certainement pas arrivé là. Je ne tolère pas la débilité profonde et mademoiselle Russel semble vouloir s'illustrer dans ce domaine de toutes les façons possibles et imaginables. Je serais par contre curieuse de savoir comment elle a fait partager sa souffrance au Docteur Howard pour qu'il en vienne à me convoquer. Je me garde toutefois d'exposer ma façon de penser mais ne cache pas pour autant mon exaspération face à cette situation ridicule. « Je ne savais pas que Russel s'était mise dans un tel état, ce ne sont que des commérages après tout, si j'avais dû aller pleurer dans les bras d'un psy à chaque fois qu'un bruit douteux avait couru sur moi, votre branche serait encore plus riche. » Je m'interromps, tâchant de ne pas m'énerver et d'éviter de m'attirer les foudres d'un nouvel enseignant. Même si c'est sans doute compromis. Je calme donc un peu le jeu, sans pour autant céder trop de terrain. « Ecoutez, je suis désolée qu'elle le prenne comme ça, mais je n'apprécie pas ce que vous insinuez. Je ne m'entends certes pas très bien avec miss Russel, mais elle me le rend bien. Et puis, vu le nombre de gens qu'elle s'est mise à dos, je ne vois pas ce qui vous pousse à m'accuser plus qu'un autre. Mais bon, si ça vous fait plaisir, je ne commenterai pas plus avant cette rumeur. Et je ferais même de gros efforts pour éviter de lever les yeux au ciel quand elle chouine sur scène. J'arrêterai même de l'appeler Blondie en public si vous voulez. »
Evidemment, Howard ne manque pas de secouer la tête d'un air attristé et de me balancer un peu de sagesse, Dumbledore style. « Rose. La seule chose que j’insinue c’est que nous ne sommes pas tous égaux devant la souffrance, et que votre camarade pourrait vivre une situation que vous géreriez parfaitement bien, plus difficilement. Je pense que vous pouvez le comprendre. Et entre nous mademoiselle Foster, je parle surtout des règlements de comptes personnels lors des exercices d’improvisation. Cela vous distrait et nuit à votre jeu qui est pourtant excellent. » Un peu de flatterie pour m'amadouer, c'est qu'il commencerait presque à comprendre dis donc. Je lui sers donc un mince sourire, essayant de ne pas le rendre trop arrogant et réplique « J'en suis désolée monsieur, mais c'était beaucoup trop tentant. Et je n'avais rien à prouver de toute façon, je savais très bien qu'Ophelia n'était pas un rôle à ma portée. Je pensais que Pauline l'obtiendrait d'ailleurs, mais il devait lui manquer... certaines qualités. » Mon sourire en coin s'élargit malgré moi, puis j'ajoute « Mais vous avez raison, je devrais laisser mes différents avec Russel hors de la salle de cours. Ca ne se reproduira pas. » Je peux au moins promettre cela, il est vrai que le théâtre est un art qui mérite un peu de respect. Et puis, j'ai bon espoir qu'elle ne se repointe pas l'an prochain.
« Très bien, peut être que cela pourra vous permettre d’apprécier mutuellement votre travail, parce que vous êtes deux élèves brillantes. Différentes mais brillantes. » Excuse me bitch, what? Un instant abasourdie, je fixe mon professeur, à deux doigts de rester bouche bée. Finalement, il poursuit, me permettant de reprendre mes esprits et de peser le fait qu'il vient de me dire que j'étais sur le même niveau que Russel. Dire que je l'aimais bien au début. « Vous pouvez y aller, passez une bonne journée. » Je lui sers mon plus beau sourire hypocrite et me penche pour attraper mon sac, ma main agrippant fermement ma canette. Il ne fait désormais plus aucun doute pour moi qu'il y a anguille sous roche entre Howard et Blondie. Et ce n'est pas cette charmante conversation qui va me faire lâcher l'affaire. « Bonne journée à vous aussi monsieur ! » dis-je finalement en tournant les talons, pour me rendre à la suite de mes cours, contrairement à cette chère mademoiselle Juliet Russel. |
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