JCL Ϟ read what's on the pancart Granny !

Je dépose mon sac dans la grande pièce vide qui va devenir ma chambre en m’autorisant un léger soupir, non pas lié à une exaspération quelconque mais simplement à la constatation criante que je suis désormais tout seul dans une grande, grande ville qui fait très légèrement peur. Mon université en Irlande n’avait pas grand-chose à voir avec Oxford, sans mentionner mon village de 1500 habitants maximum où il était simple de connaitre les gens.
Je n’ai jamais été du genre expansif. Sans être particulièrement timide, je ne suis pas le genre de mec à faire des rencontres toutes les deux rues et à rencontrer de nouvelles personnes aussi facilement qu’on fait les courses. Ma vie sociale est concentrée en très grande partie sur internet et l’était également dans mes amis, là bas. Mais eux sont restés là bas, et quoi qu’on veuille bien en dire, la distance nous sera sans doute fatale à nous aussi. Reconstruire ici, à Oxford, est bon pour nous, je le sais de conviction intime. Mais ça ne veut pas dire que la tâche va être simple.
« So what do you think about your room ? » Granny depose sa main sur mon épaule et pose à ma droite le sac de ma guitare qu’elle a porté jusqu’en haut. C’est un cadeau de Daddy, pour mon dernier anniversaire, le dernier que nous avons passé ensemble. Je souris, hoche la tête, faisant montre d’un positivisme exemplaire. « It’ll be awesome as soon as I will have developed it ». J’acquiesce et entre, déposant mon sac dans un coin, m’approchant de la fenêtre pour apercevoir la vue sur la ville, moins vaste que la vue sur les montagnes et les paysages d’Irlande. Je soupire un peu, me mords la lèvre et secoue la tête, ça n’est pas franchement le moment de faire dans l’émotion.

Spoiler:

« Jayden Christopher Lynch this is the time called lunch time in the human beings world so you please come and have some lunch like right now ! » Le ton monte d’un cran mais je ne peux pas me lever de ma chaise maintenant, les conséquences seraient bien trop terribles. Pire encore que la voix stridente de Granny qui s’impatiente en bas dans la cuisine, pire que si elle monte pour venir me chercher personnellement. Pire.
J’enfonce la touche ctrl avec une passion caractéristique du fatidique passage au niveau supérieur, le niveau que j’avais quitté de force en quittant mon pays natal, quand tout à coup, elle fait irruption dans ma chambre dans un tourbillon de contrariété qui me force à détacher mes yeux de mon écran pour une fatale seconde de trop. « Jayden please just turn off that computer and come have lunch with me. » La petite musique du Game over dans mon dos me donne une furieuse envie de pleurer mais je me retourne sagement pour éteindre l’écran. « So sorry Granny, I can’t hear you from here ». Elle me lance un regard mi-sceptique mi-amusé tandis que je me lève pour la suivre en bas, lui adressant un sourire et un clin d’œil au passage. Je serre ma main dans ma poche en songeant au douze dernières heures qui ont été intégralement consacrées au jeu et descend en tâchant de retenir l’immense frustration que je ressens. Au passage, je retourne la pancarte accrochée à la porte et dont la mention était pourtant très claire : « Granny, I’m not hungry. » Pour l’abandon en cours du jeu, je vais sans doute devoir passer quelques heures supplémentaires là-dessus.

Spoiler:

« You have to buy food for your pets, don’t forget it. » Elle me regarde avec un air bienveillant, sa liste entre les mains, rayant les mentions que l’on ajoute dans le caddie que je pousse au fur et à mesure des rayons. J’acquiesce et me dirige vers le rayon des animaux pour choisir méticuleusement un sachet de nourriture pour Ben & Nuts, toujours aussi accrochés l’un à l’autre depuis que Nuts a rejoint notre maison. Je choisis une marque pas trop chère mais aussi quelque chose qui a l’air ragoutant, d’avis d’hamster, et le fourre dans le caddie à mon tour. « It’s one done. What do you need Granny ? » Elle secoue la tête et prend mon bras en souriant un peu plus. Elle examine un moment le contenu de nos achats puis hausse une épaule déterminée. « I’m done with all my stuff. But tell me Sweet, don’t you need things ? For your classes, for the house ? You know I’d buy you anything so that you can perfectly fit in here. » Je ris un peu, elle est tellement adorable que parfois, j’ai l’impression que je ne serai jamais en mesure de la remercier de manière suffisante pour tout ce qu’elle fait, a fait, et fera encore longtemps pour moi. Cette sensation parfois m’emplit de frustration, et puis je me rappelle que le fait que nous soyons à nous deux ou presque, une famille, surpasse de loin toutes les autres considérations. « Don’t worry, I’ll fit in. As far as I’m with you. »

Spoiler:

Les premiers accords. Les premières notes. Les touches de voix. Les souvenirs des voix qui se mêlent, encore présentes dans mon souvenir et pourtant sur le point de s’en aller. Mon cœur cogne au rythme de la musique que je joue, des paroles que je chante sans ne même plus réaliser que je suis vraiment en train de le faire. Je tremble un peu, ferme les yeux, les rouvre et les porte à la fenêtre ouverte. J’écris les paroles sur une feuille devant moi en même temps qu’elles me viennent sans trop savoir ce que j’en ferai ou pas, tandis que la musique elle me vient toute seule, imprimée dans mon esprit à chaque nouvel accord joué. J’oublie où je suis, j’oublie Oxford, le déménagement, j’oublie les gens, les jeux, les limites de la chambre, j’oublie l’heure, tout s’en va. Je m’oublie moi-même pour ne plus que penser à la musique qui s’élève, à la justesse des notes, à la justesse des mots. Mettre un mot sur les sentiments, mettre un mot sur une note. Une note sur un sentiment. Se concentrer sur les sensations, les odeurs, les sons. Le rendu. Les yeux fermés et le cœur ouvert aux choses qui viennent d’elles-mêmes, musique ou paroles, sons ou mots. « Jayden ? » Je sursaute et rouvre les yeux, sortant de mon état passablement secondaire pour aviser Tommy dans l’encadrement de la porte. « That was awesome. Can you do it again ? » Il se précipite vers ma chaise et ouvre les bras. Je souris, un peu embarrassé même pas une telle jeunesse. Je pose la guitare et me redresse, le soulevant du sol pour le prendre dans mes bras. « No I can’t. You just got there ? » Il hoche la tête et applaudit en riant un peu, indiquant la porte avec une malice que les années qu’il prend ne lui enlèvent décidément pas. « Mum & Dad are downstairs waiting for us so that we can wait for Santa. » Je souris un peu et sors de la chambre pour descendre dire bonjour, Tommy toujours dans les bras.

→ Ton heure de gloire est enfin arrivée, un producteur de cinéma vient de te remarquer dans la rue et te propose de devenir la star de son nouveau film. Que lui dis-tu ? Je le remercie, d'abord. Ensuite je lui demande si c'est une blague. S'il me répond que non, je lui explique que je suis désolé mais que l'écran, c'est pas vraiment mon truc et que je serai paralysé de trouille de devoir tourner dans un film sous la direction d'un type connu avec toute la pression qui s'ensuit. Ensuite je lui dirai au revoir et je retournerai à ma vie simple qui me va très bien.

→ Une pauvre fille en pleurs chante All by myself avec son cornet de glace à la vanille en plein de milieu de la rue retournant tous les regards sur son passage, y compris le tien. Ta réaction ? Je suis un peu sceptique d'abord, et puis en voyant les autres que ça fait visiblement rire, j'achète moi même une glace, lui tend un mouchoir et me joinds à elle pour que l'ensemble ait l'air moins suspect, moins gênant. Et je fais des vocalises pour tenter de lui redonner le sourire ?

→ Ton(ta) cousin(e) t'avoue sous l'emprise de l'alcool son attirance pour toi, et tente de t'embrasser. Premières impressions à chaud ? Réactions à froid ? Mes cousins étant tous âgés de moins de douze ans, je doute que l'un d'entre eux agissent ainsi sous le coup de l'alcool. Et en admettant que ce soit le cas, ça n'est pas mon genre de crier, donc je tenterai plutôt d'expliquer que c'est vraiment pas possible.

→ Ton idée du parfait samedi soir : une soirée arrosée au Carling à Oxford, une nuit de folie au Fez Club de Cambridge, une sortie au théâtre de Londres ou une soirée geek avec plat commandé et partie de jeux vidéos avec tes meilleurs potes ? La soirée geek me semble une excellente option. Dîner commandé, pizza par exemple, guitare, jeux vidéos entre amis et le tour est joué, pas besoin de beaucoup plus pour me faire passer une bonne soirée, vraiment.

→ T'es au confessionnal, tu peux avouer ta pire faute, ou encore un secret particulièrement pesant que tu n'aimerais pas voir révélé. Que dis-tu au père Patrick pour te soulager la conscience ? J'ai fini le paquet de cornflakes hier soir après le dîner.

→ Le père Patrick était en fait un vrai sociopathe fan de Pretty Little Liars, et t'envoie un sms anonyme où il vous demande de choisir entre un secret révélé qui pourrait anéantir ta réputation ou briser ta famille, et de voler la bague de fiançailles Cartier d'un de vos amis. Après mûre réflexion, qu'est-ce que tu choisis ? Aucun secret ne peut briser ma famille et je ne suis pas capable de voler quoi que ce soit à qui que ce soit. Révèle donc pour secret, Père Patrick.

→ C'est le mec (la fille) de tes rêves, tu en es persuadé(e) et pourtant, celui(celle)-ci est en couple avec quelqu'un d'autre. Tu te la joues résigné(e), stratégique, ou éploré(e) ? On veut les détails ! Je la laisse, si elle est heureuse comme ça alors je n'ai pas mon mot à dire et c'est ce qui compte à vrai dire, qu'elle soit heureuse, elle. Même si ça n'est pas avec moi.

→ Dans dix ans, je me vois bien ouvrir un resto spécialité moules frites avec Camille Jules Martin, marié, six gosses et à l'origine d'une toute nouvelle sauce roquerfort-épinards et toi, des projets pour l'avenir ? Sincèrement, je refuse de répondre à cette question parce que c'est une vraie colle. Je n'ai pas envie de savoir où je serai dans dix ans, ni ce que je ferai, qui je serai, où. J'ai envie de vivre le présent avant de songer à plus tard. Pour l'instant, je me contente de mes études et d'une vie calme et tranquille en attendant de voir ce qu'il m'arrivera.

→ Et enfin, honnêtement, entre truth ou dare, qu'est-ce que tu préfères ? (oui ça rime !) Truth !

De vous à nous, dîtes-nous. Votre personnage a-t-il déjà entendu parler des Trouble Makers ? Si oui, qu'en pense-t-il ? Désapprouve-t-il de leurs actions ou bien serait-il prêt à tout faire pour qu'ils le remarque ? Rêverait-il même d'en faire partie? Ou serait-il prêt à rejoindre le premier anti-fanclub de ces chers TM? À moins qu'il ne s'en foute complètement de leurs activités (raison à préciser)?
Et le Judging Cambridge Club alors, le connaît-il? Si oui, l'audace dont fait preuve ce groupe l'impressionne-t-il ou le révulse-t-il ? Et leurs critiques alors, les prend-t-il en compte ou pense-t-il plutôt qu'elles ne vous servent à rien ? Votre personnage serait-il du genre à vouloir impressionner cette élite et voire même la rejoindre ou aimerez-t-il au contraire la voir disparaître ?

Oulala, doucement je viens juste d’arriver. En ce qui concerne les TroubleMakers, je suis tombé sur le blog – hacké d’ailleurs, ils sont visiblement pas très très doués – en cherchant des informations sur la fac pour la rentrée, de liens en liens. Je vois à peu près le genre donc, mais rien d’effrayant pour le moment, j’ai l’habitude de passer relativement inaperçu dans les endroits où je me rends et particulièrement dans les établissements scolaires de tous genres que je fréquente ; je doute donc d’être une potentielle cible des TroubleMakers à un quelconque moment de ma tranquille et calme vie.
Concernant le JCC en revanche, j’en ai pas entendu parler, mais maintenant que vous soulevez la question, je vais sans doute me renseigner.
.