sur la rouuute (rp libre)

Les participants doivent se rendre à Oxford pour une raison ou pour une autre. Pour faire des économies le conducteur décide de faire appel à une application de covoiturage. Les participants d'horizons divers se rencontrent donc pour la première fois lors du trajet et font connaissance dans la joie et la bonne humeur. D'ici quelques kilomètres, ce ne sera certainement plus aussi guindé et s'égosilleront tous sans honte sur du Bruno Mars !

Casey pianota la confirmation sur son téléphone portable. Au moins, elle ne ferait pas le voyage seule, même si juste après avoir validé le profil de son covoitureur pour Oxford, elle s’empressa de regarder de nouveau sa photo de profil pour imaginer le caractère de l’intéressé. Elle faisait toujours attention au confort de ses passagers, et elle avait l’habitude des voyages animés avec ses frères et sœurs, mais elle espérait toujours ne pas tomber sur une personne qui refusait d’écouter la musique, ou bien qui était aussi loquace qu’un veracrasse. Sauf annulation de dernière minute, la voiture était censée être complète au départ. Si les statistique disaient vrais, il y avait forcément quelqu’un de sympathique parmi ses trois futurs camarades.

En s’installant sur le parking dédié au covoiturage, le temps d’attendre les passagers, elle songea à son week end à venir à Oxford. Cela faisait un moment qu’elle n’avait pas vu ses amis, certains depuis la fin des études, et ces deux jours étaient l’occasion de se retrouver tous. Elle se mit à fredonner sur la chanson en train d’être diffusée sur l’auto radio, sentant toujours cette petite pointe d’appréhension comme à chaque fois qu’elle venait à rencontrer de nouveaux compagnons de route. Elle n’avait encore pas oublié le trajet de la dernière fois ou son unique coéquipier lui avait parlé de la vie et reproduction des hamsters pendant les deux heures de trajet… sans parler de l’odeur des rongeurs qui allait avec !

deuxième poubelle sur son chemin, deuxième paquet de gâteaux balancé dedans, l'air de rien. et troisième ouvert. l'avantage des poches trop grandes d'un trench pourtant à sa taille. il ne prête guère attention a ce qu'il se passe autour de lui, garde juste le rythme. c'est qu'il n'est pas tout seul, que ce n'est pas lui qui gère, et que ce n'était de toute façon pas son idée. puis il ne sait pas utiliser une appli de co-voiturage. pas qu'il ait essayé. il n'en a jamais trop eu besoin. ils auraient très bien pu prendre le train. et il n'est toujours pas complètement certain de pourquoi oxford, mais si jon pense que c'est une bonne idée, après tout, pourquoi pas ? pour une fois qu'il se retrouve à traîner avec des gens, ou plus que traîner, les garder, il ne va pas s'en plaindre. donc il suit, peut-être bêtement, et en ouvrant encore un paquet de chips avec une odeur de vinaigre peut-être trop prononcé. ils ne devraient plus être trop loin.

« elle ressemble à quoi ? » un vague coup d'épaule. s'il a bien compris c'est le parking, mais au final, il n'est pas certain d'avoir tout compris. c'est juste un plus one quelconque qui suit le mouvement. et il tends le paquet à jon, au cas ou, avant de faire quelque signe vers une des rares voitures garées pas bien loin, avec quelqu'un dedans, visiblement. « celle-là, non ? j'te préviens, je me mets devant. » et il ne s'approche pas plus. c'aurait pu être une histoire d'étiquette inconnue à respecter, mais au final, c'est juste que ce serait bête d'ouvrir la portière d'une voiture qui ne les attend définitivement pas.

Party. Jonathan est excité comme une puce. Ce gamin ne tient pas en place, et dans son grand enthousiasme il a réussi à traîner Jonas dans un covoit pour Oxford. Avec le blond, il faut toujours faire un peu de forcing, mais son extrême sociabilité compense souvent les réticences de son ami qu'il arrive toujours à entraîner dans ses plans (parfois un poil foireux il faut l'admettre). Mais quand l'alcool entre en scène, et avec le bon dosage de rhum, l'ambiance est toujours au rendez-vous. Jonathan est rodé, il a l'expertise de l'habitude et il sait pertinemment qu'ils vont passer un bon moment pour peu qu'ils forcent tous les deux sur les mojitos bien corsés, la meilleure boisson du monde, of course. Pourquoi ? Parce qu'il a rencontré ces gens durant son stage et que contrairement à leur réputation de bookworms et d'élite trashy certains d'entre eux savent s'amuser de la meilleure manière qui soit. C'est donc d'une humeur éclatante que le Grayson pousse son ami à s'avancer vers la voiture de ladite Casey qu'il reconnaît sans problème puisqu'il l'a aussi stalkée sur facebook par mesure de sécurité. On est jamais assez prudent, et Jon est doué pour stalker, il a tout appris de sa sœur Lizzie. « Mets toi devant si tu veux, je m'en fiche, je suis bien derrière. C'est elle. Hey Casey ! » Il lance joyeusement en poussant un peu plus Jonas en avant. Ce garçon a vraiment besoin de boire plus et de manger moins de chips for real.

Une clope au bec, une chemise froissée, une paire de boots déchirées, un jean troué, des bouclettes sombres désorganisées s’échappant de son chapeau noir, Elliot sortit son téléphone à l’écran fissuré de sa poche pour tapoter « J’arrive » sur son clavier. Ses covoitureurs n’étaient pas à quelques minutes près, quand même. Il avait eu l’idée la veille, pendant la soirée, entre deux shooters de vodka. Aller à Oxford en stop était faisable, mais avec son look et sa dégaine, il était peut-être plus judicieux de réserver son trajet sur un célèbre site de covoiturage que même lui connaissait. Alors il s’était posé sur un escalier, agrippé à la rampe, et avait attendu que l’application se télécharge, suivant les explications alcoolisées de sa conquête de la soirée et sirotant sa pinte. Et puis voilà, le trajet était booké, dans une voiture pleine d’inconnus qui n’allaient pas être déçus de sa requête nocturne.
Dans quelques dizaines de minutes, si la conductrice qui avait l’air très mignonne sur sa photo avait la patience de l’attendre malgré son retard, il serait à Oxford. Ce qui le poussait à dépenser trop d’argent pour une ville de snobs et d’étudiants friqués n’était autre que sa demi-sœur, en visite avec sa classe dans la célèbre école. Elle avait réussi à le prévenir dans un courrier envoyé à la vite, et lui avait pris la décision de tenter le coup. Il était interdit de l’approcher à moins d’un kilomètre et d’entrer en contact avec elle, aussi était-ce un peu compliqué de lui rendre visite.
Quoi qu’il en soit, il arriva à la voiture en trottinant quelques pas pour faire croire qu’il s’était pressé, jetant sa cigarette quasiment terminée dans son dos et montant à l’arrière sans attendre aucune invitation.

« Tu peux avancer ton siège steuplait ? »

Puis redressant son chapeau d’une main, il fit l’ébauche d’un sourire sympathique, révélant ses dents abimées et aussi désorganisées qu’il l’était.

« Salut, Elliot, vous allez bien à Oxford hein ? »

Le suspens prit fin lorsque coup par coup, les portières avant et arrière de sa Polo s’ouvrirent simultanément, laissant ainsi apparaître deux de ses covoitureurs. Elle eut un sourire pour le passager à ses côtés, avant de se retourner vers le garçon, à l’arrière du véhicule. Elle reconnut Jonathan, celui qui avait effectué la réservation pour lui et son ami. Salut ! Je compte sur toi pour être un bon copilote, annonça t-elle en reportant son attention sur le jeune homme sur le siège près du sien. Je suis Casey. Elle attendit de cette façon, que le garçon se présente à son tour. On doit juste attendre quelqu’un, et on pourra partir. Elle n’avait pas trop de nouvelles à vrai dire, elle espérait ne pas avoir de faux plan de la part du dernier type censé les rejoindre. Un silence s’installa qu’elle ne laissa pas traîner longtemps. Heureusement elle connaissait les combines parce que ce n’était pas son premier voyage avec des inconnus, et puis même sans ça, elle était naturellement bavarde. Vous allez régulièrement à Oxford ? Au même moment elle reçut un sms rassurant ; le dernier passager allait arriver.

Lorsqu’il débarqua finalement, Casey l’aperçut dans un premier temps dans le rétroviseur, se qui l’aida mentalement à se préparer, et éviter tout mouvement de recul, lorsqu’elle se retourna pour se présenter. On lui avait appris à ne pas juger sur la première impression ! Mais… trop tard, c’était fait. Désireuse que tout le monde soit malgré tout tout le monde soit bien installé, elle s’exécuta à sa requête sans pouvoir s’empêcher de penser, à ce ton entre l’autorité et l’insolence. C'est mieux comme ça ? Elle était bien trop polie pour le lui faire remarquer ! Il y a un mec creepy dans ma voiture. Vérifie que je reste en vie plz, textota t-elle rapidement à Bryan avant de caler son téléphone sur le support et rentrer l’adresse de destination. Arrivée dans un peu moins de deux heures ! fanfaronna t-elle, puis elle démarra la voiture, fit la manœuvre pour sortir du parking, et rejoindre la route. Elle appuya sur l’autoradio qui se lança directement sur la piste du CD où Aladin était en train de clamer ce rêveuuuuuh bleuuuuuuuu, et d’un geste du doigt bascula sur la radio. Est-ce que ses acolytes allaient avoir assez de compassion pour ne pas relever ?