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 Daddy please don't it wasn't his fault, he means so much to me | Gregory

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Daddy please don't it wasn't his fault, he means so much to me | Gregory Empty
MessageSujet: Daddy please don't it wasn't his fault, he means so much to me | Gregory   Daddy please don't it wasn't his fault, he means so much to me | Gregory Icon_minitimeMer 6 Juil - 0:14

Et j'ai accepté. La confrontation paternelle pourrait effectivement être pire, j'ai beau faire dans l'inceste et le trash ces dernier temps, je peux également me targuer d'avoir brillamment réussi mes examens, un point à ne pas négliger pour Gregory Faure, mon père. Il veut me voir, j'en ris d'avance, va t-il me féliciter ou profiter de la situation pour me toucher deux mots à propos de Laureline ? Je parirai n'importe quoi sur le fait qu'elle est allée se plaindre à papa chéri que son frère est un sinistre idiot qui est allé emménager ailleurs sur un coup de tête et qui renie tous ses amis pour aller délirer avec son cousin bizarre et boire trop tout ca chez sur une blonde qu'il a eu le malheur de clamer avoir épousé un soir de déprave hautement philosophique. Si je dresse un bilan de mon existence, c'est plutôt sinistre en effet. Je ne marierai pas avec Calliope Von Brezen la fille de son meilleur ami Matthew, et je n'aurais très probablement pas de labrador, peut il considérer que j'ai déjà raté ma vie à plus de vingt ans ? Assurément. Je soupire, devant la glace, tente d'avoir l'air correct, de jouer dans la sobriété. Je baisse les yeux, je ne sais honnêtement pas ce qui me pousse à y aller. C'est mon père raison suffisante j'imagine. Je tente de dresser une liste presque exhaustive de tous les sujets de conversation que nous pourrions aborder ensemble, évidemment il y a le coup du porno, je ne suis pas vraiment certain qu'il ait digéré la chose, mon départ de Paris, je ne lui ai pas vraiment donné de nouvelles non plus, puis la dispute avec Laureline, il va me faire la morale, pour déboucher sur quelques critiques irritantes sur ma relation avec Andrea au vue de sa nouvelle inscription sur facebook. Je n'y échapperai pas autant me préparer psychologiquement.

Un café juste un café, aucune promesse quant à l'absence d'éventuelles remarques sardoniques sur l'ensemble de notre relation. Le café père fils, je n'y crois que très moyennement, on a beau généralement pouvoir m'acheter avec du café, ca ne remplace pas vingt et un an de lâcheté et d'absence. J'appelle un taxi, quitte mon ermitage de complaisance dans l'appartement d'Andrea. L'avantage de cette relation est probablement qu'on ne pourra plus m'accuser de passer ma vie à courir les filles et les soirées alcoolisées, avec mes soupes déshydratée et son nouveau shampoing je vis sainement. Les gens pourraient cependant effectivement se demander si je suis malade, en pleine dépression, accros aux téléfilms de la sixième ou amoureux de mon cousin. Il n'y a plus qu'à espérer que mon géniteur n'envisage pas la dernière option, quoi qu'en réalité, je ne suis pas certain d'en avoir quelque chose à foutre. Trop lâche pour rester s'occuper de ses enfants, trop lâche encore pour faire part de quoi que ce soit à Charlotte, du moins j'imagine, laissons lui le bénéfice du doute, craignons un peu les foudres paternelles et leurs immenses répercussions. Starbucks de Londres, il est quatre heures de l'après midi, je perd la moitié de ma journée en trajet, mais il faut comprendre, monsieur Faure est un homme occupé et moi un pauvre étudiant n'ayant rien d'autre à faire de ses journées. Tiens il pourrait me parler avenir aussi, Tristan, qu'est ce que tu comptes faire après la fac, t'as des projets ? Oui me marier, avoir un labrador, deux gosses, et reprendre ta boite si il t'arrive un truc pas vraiment cool, on pourrait bosser ensemble aussi, construire un empire, vendre une nouvelle marque de dentifrice, trop Faure. Ultrafaure+blancheur, un dentifrice qui décape, oubliez les détartrages. Autrefois j'avais des ambitions, jamais une seule d'entre elles n'est allé cependant dans le même sens. J'aurais pu devenir scénariste, journaliste, acteur, prostitué, prof de philo, maître du monde, moins con, bouclé...Mais non. Je suis assis là à jouer avec mon téléphone, envoyer des sms tendancieux à mon cousin en attendant que mon père daigne faire son apparition.

Il fini par arriver, quelques minutes de retard, je lui administre un sourire positivement forcé, avant de reposer mon téléphone et de croiser les bras. Lorsqu'il s'installe je continue de sourire assez ironique. J'ai envisagé préalablement tout ce qu'il pourrait bien me dire, ainsi c'est avec un amusement non feint que j'entame joyeusement la conversation. « Salut Papa ! Çà fait un moment qu'on ne s'est pas vus tous les deux, beaucoup de travail, t'excuse pas on a l'habitude, et puis c'est pas pour ça que tu veux me voir pas vrai ? Tu veux me parler de mes études, du fait que j'ai lamentablement déserté l'appart et laissé ta petite princesse toute seule et pourquoi pas aussi de ma salope de mère qui a fait de moi un garçon hautement insolent. Je peux me tromper...» Je pousse un expresso que j'ai commandé vers mon géniteur, la seule chose que je dois véritablement savoir de lui en dehors de son goût pour la réussite scolaire, c'est bien ce qu'il prend comme café, à vrai dire, ceux que j'ai pu prendre avec lui étaient tellement rares que les détails n'en sont que plus saisissants. « Mais ça m'étonnerait. » J'avale moi même une gorgée de mon caramel macchiato d'un air distrait, jetant quelques coup d'œil régulier vers mon téléphone. Je reste un moment silencieux à le dévisager, je suis conscient d'avoir lâché une bombe, mais peut m'importe réellement. Je ne m'attend pas à grand chose de sa part de toute évidence. Des excuses minables ? Trop peu pour moi, et je l'espère assez lucide et intelligent pour ne pas se lancer là dedans, je préfère encore qu'il reste le père distant et exigeant qu'il a toujours été pour moi, qu'il me couvre de reproches plutôt que de me servir un plat de remords que je sais faux, il est lui même parfaitement conscient qu'il ne changera pas ce qu'il a fait. Ses petites minauderies avec Laureline sont tout simplement à vomir, parce que faciles. Le fait qu'elle lui pardonne d'avoir déserté aussi facilement me dépasse et me répugne, je peux néanmoins avoir de la rancune pour deux particulièrement aisément.
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Daddy please don't it wasn't his fault, he means so much to me | Gregory Empty
MessageSujet: Re: Daddy please don't it wasn't his fault, he means so much to me | Gregory   Daddy please don't it wasn't his fault, he means so much to me | Gregory Icon_minitimeMar 12 Juil - 15:33

Sa réponse fut positive. Après coup, je commençais à croire que cette idée, qui m'avait paru être une bonne idée sur le moment, n'en était pas une justement. Je savais déjà comment cela allait finir de toute façon. J'allais arriver, m'installer, tenter une quelconque approche, voir même envisager de m'excuser; mais il ne m'en laisserait pas le temps puisque mon fils, fidèle à lui-même, s'empresserait alors de me balancer sa haine et sa rancœur au visage. Pour être tout à fait franc, un fossé nous séparait et, j'étais présentement incapable de dire à quiconque, à quand remontait notre dernière et réelle conversation. Une conversation sans dispute, sans problème, sans reproche en tout genre et sans leçon de moral aussi; un véritable échange père/fils en somme. Mais bien que j'eusse toujours pensé faire de mon mieux, j'avais été mauvais avec eux. J'avais négligé mes enfants et abandonné ma famille au profit de mon entreprise, au moment même où mon fils aurait eu besoin du soutien d'un père dans sa vie. Ce comportement plus que toute autre chose, cette lâcheté, si je puis m'exprimer ainsi, expliquait sans doute pourquoi Tristan me détestait tant aujourd'hui. J'avais bien compris que je ne représentais, à ce jour, que très peu de choses pour lui, un géniteur, un nom, un compte en banque, mais certainement pas un père digne de ce nom. Oh que non ! Encore une fois, à qui la faute ?! La mienne. J'en avais parfaitement conscience et je ne me leurrais pas sur le fait que notre relation était présentement des plus conflictuelles. Nous avions atteint un point de non retour et j'étais parfaitement conscient qu'il était trop tard pour revenir en arrière maintenant et, bien qu'un père normal et désolé puisse l'espérer de tout son cœur, je n'avais pas la naïveté d'esprit de croire que Tristan me pardonnerait un jour. Je pourrais essayer, me donner du mal, être plus présent que jamais et l'étouffer, rien n'y ferai. J'avais raté ma chance. C'était regrettable, mais c'était comme ça. Autant l'accepter.

A défaut de me faire aimer, j'espérais quand bien même pouvoir l'aider. Ou au moins lui faire comprendre que, quoi qu'il fasse je serais toujours là pour l'épauler. Une nouvelle fois, mes pensées se contredisaient. L'épauler ?! Quelle belle intention ! Encore fallait-il être capable de le prouver. Et même dans ce domaine-là, j'avais lamentablement échoué. Il suffisait de penser à cette histoire de film pornographique dans lequel Tristan s'était engagé juste pour ressentir la satisfaction de m'avoir froissé - rien que d'y repenser, j'en avais la nausée - ou bien du fait qu'il se soit enfui pour venir s'installer ici et que faute de nouvelles suffisantes de sa part, je n'ai même pas cherché à le retrouver, ni même à le recontacter. J'étais pitoyable, pathétique, minable et tout ce que vous voudrez ! Toutes les insultes au monde ne parviendraient pas à justifier mon ignominie de toute façon ! Parfois même, je me révulsais moi-même. Me permettre de le juger, prétendre à un droit de véto sur ses choix ou ses opinions, alors que je demeurais moi-même incapable de faire les bons. J'étais risible, véritablement risible. Égoïste ! Au fond, Tristan avait raison sur mon compte. Je n'étais qu'un... Je tairai ses mots.

[...]

Le moment fatidique se présenta bientôt. Quittant le bureau avec précipitation, j'empruntai un taxi et arrivai bientôt au lieu-dit du rendez-vous, constatant que j'étais en retard par la même occasion. Cela nous fera un sujet de conversation comme un autre, pensais-je alors, faussement décontracté en poussant la porte du Starbucks Café. Lui adressant un sourire faussement assuré, je m'installais ensuite face à mon fils et l'écoutais parler. « Salut Papa ! Çà fait un moment qu'on ne s'est pas vus tous les deux, beaucoup de travail, t'excuse pas on a l'habitude, et puis c'est pas pour ça que tu veux me voir pas vrai ? Tu veux me parler de mes études, du fait que j'ai lamentablement déserté l'appart et laissé ta petite princesse toute seule et pourquoi pas aussi de ma salope de mère qui a fait de moi un garçon hautement insolent. Je peux me tromper...». Je n'affectionnais pas particulièrement la manière dont il me regardait; plus encore le ton qu'il employait. Je contenais pourtant mes pulsions réprobatrices et moralisatrices et je le laissais terminer, de fait incapable de décrocher un seul mot. Terminant son monologue accusateur, il me tendit ensuite un expresso. Le saisissant, un sourire se dessina bientôt sur mon visage, à la simple pensée qu'il se souvienne de mon café préféré. Puis je me rappelai que cette chose demeurait la seule et unique que nous ayons jamais partagé, alors je me ravisai. La tension était palpable et quelque chose me disait que cette conversation promettait d'être aussi corsé que mon café. Mais ce n'était qu'un mauvais moment à passer, pas vrai ? Du moins c'est ce que mon fils devait présentement penser.

« A dire vrai Tristan, j'allais simplement commencer par te saluer. Il paraît que c'est ce que font les gens civilisés. Puis j'ai eu le regret de constater qu'en venant ici je m'engageais sur un chemin miné; de toute évidence tes sentiments négatifs à mon égard ne se sont pas calmés. Soit. Je l'ai bien mérité. Les excuses demeurant ici in-envisageables et inutiles, on ne change pas le passé c'est bien connu; j'ai simplement pensé que l'on pourrait parler. Si tu t'entêtes toutefois à être buté et fermé à un quelconque dialogue, j'ai du mal à comprendre pourquoi tu as accepté de me rencontrer. D'autant plus qu'il a fallu te déplacer et que ce n'est tout de même pas la porte à côté. Quant à ta soeur oui, je me demande bien ce qu'il a pu se passer entre vous. Mais si tu refuses d'en parler, de ça ou de toutes les autres choses que tu as cité, je ne vais pas te forcer. Ce qui m'inquiètes d'autant plus, ce sont les rumeurs qui courent à ton sujet. Et au sujet d'Andrea. Je suppose que tu vois de quoi je veux parler ? ».
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MessageSujet: Re: Daddy please don't it wasn't his fault, he means so much to me | Gregory   Daddy please don't it wasn't his fault, he means so much to me | Gregory Icon_minitimeMer 13 Juil - 0:45

Et il sourit, décidément je sais de qui je tiens. Le commercial ça le connait presque aussi bien que moi, pas vraiment efficace quand on en connait les ficelles. Je n'ai pas oublié son café évidemment, goût du détail poussé à l'extrême sans doute. Je soupire après un monologue particulièrement acide, lui prend son temps pour m'ériger une réponse digne de ce nom qui visera tout de même à obtenir les renseignements cités plus tôt. Ce n'est pas réellement comme s'il avait du temps à tuer entre deux rendez vous d'affaires de la plus haute importance. Investisseur d'exception, je m'étonne moi même qu'il n'ait pas encore tenté de déposséder les Fitzalan-Howard de leurs biens en proposant un rachat du Casino familial pour en faire un énième Hotel de Luxe à la mode française. Une question de temps sans doute. Son calme m'irrite, j'ai envie de lui envoyer mon café au visage et de partir d'ici, mais il faut croire que mon envie de rentabiliser le coût du déplacement est plus forte que celle de tâcher sa chemise.

Il parle enfin, et c'est évidemment par un premier reproche sur mon éducation qu'il entame sa tirade. Je lève les yeux au ciel pour finir par les reposer sur lui. Je pourrais bien entendu faire un commentaire sur son absence de présence dans cette dite éducation, mais ce serait voler les répliques de ma mère sans pour autant avoir le privilège de pouvoir aborder la pension alimentaire, de toute évidence, ne faisons pas dans le vu et revu. Soyons méthodiques, clairs et concis, il me pose des questions, je vais y répondre, je ne garantis cependant rien sur mes capacités à garder mon venin pour moi. « Tes excuses sont envisageables, mais c'est effectivement plus prudent de les garder pour toi, parce qu'inutiles, ça oui, elles le sont, et que je préfère te prévenir, en admettant que j'y crois un tant soit peu, ça n'efface absolument pas ce que tu as fait. Tu m'as dis que je comprendrais quand je serais grand, faut croire que t'avais pas tout prévu à l'époque.  » Je souris à nouveau comme pour tenter d'atténuer la dureté de mes propos, mais ne lui crache que de l'insolence teintée de regrets.

J'ai vingt et un an, la seule chose qui me lie vraiment filialement à Grégory Faure c'est la culpabilité que je ressens encore quand mes lèvres viennent chercher désespérément celles du fils de sa sœur. Se barrer avant que j'aie le temps d'imprimer son visage et son goût pour l'expresso aurait peut être constitué une bonne action. Je n'aurais en somme soit, pas connu Andrea, soit pas eu connaissance du fait que le même sang circule aujourd'hui dans nos veines. Quant à ce qu'il y aurait eu à regretter, le bilan est bien mince. « Laureline et moi avons l'habitude de nous disputer, nous sommes frère et sœur, t'as déjà du connaître ça. » Si la dispute a été d'une rare violence, je ne préfère pas en aborder les détails douloureux. Qu'est ce qu'il sait de notre relation au final ? Pas grand chose comme le reste, ses conseils avisés ne me sont donc d'aucune utilité. Je soupire et avale une gorgée de café. « On a l'habitude de tout se dire, et il s'avère qu'actuellement j'ai envie que certains détails de ma vie privée, lui échappe, un peu comme pour le porno et mamie Jacqueline. Pas compatible. » Je consent à lui lâcher une part de vérité, qu'il s'estime heureux, la journée n'est peut être finalement pas perdue pour Grégory Faure. On ne peut pas en dire autant de la mienne, j'aurais pu être ailleurs, et en bien meilleure compagnie.

La suite de sa phrase, me plait déjà beaucoup moins, et bien que préparé à l'éventualité d'une telle question, je n'en reste pas moins dérangé. Je lutte contre l'envie d'afficher une grimace assez significative. Je note tout de même que mon intellectuel de père est le seul à me demander entre deux passe moi le sel si effectivement il se pourrait que je me tape Andrea en dehors d'un délire particulièrement marrant. L'envie de répondre la vérité sur un ton absolument moqueur me tanne, mais les répercussions sur mon cousin pourraient être énormes si Grégory venait à y croire et à en parler à Charlotte ou même Henri. Nier en bloc ne me ressemblerait pas non plus, m'énerver montrerait également mon agacement et même Elise Mercier sait que Tristan Faure ne réagirait pas comme ça d'ordinaire. Je sens pourtant mon sang ne faire qu'un tour. Andrea, toujours Andrea, pourquoi faut il que son nom revienne encore et toujours dans la conversation, je voudrais seulement que les gens lui fichent la paix une bonne fois pour toute à Andrea et que surtout on arrête d'en parler comme si brusquement il était d'un intérêt fabuleux pour tout le monde de s'inquiéter de notre relation. J'aimerai tellement lui cracher que je l'aime son Andrea et que je doute qu'il veuille plus de détails à ce sujet, je ne sais juste pas quoi faire. Le ton qu'il emploie pour me dire qu'il suppose à juste titre que je sais de quoi il veut me parler, sonne terriblement accusateur et un instant je vire dans la paranoïa la plus angoissante, j'imagine qu'il sait, me pose mille questions, affiche une mine fermée, ma seule défense. Je dois répondre, maintenant. « Évidemment que je vois de quoi tu veux parler, c'est pas comme si j'essayais de cacher une relation incestueuse et passionnée à mon père en l'affichant sur facebook ! » Rire jaune, c'est exactement ce que je fais, la réplique sonne terriblement ironique, dieu merci. L'énervement s'insinue cependant en moi contre mon gré. Je hausse le ton me fichant éperdument de qui pourrait bien m'écouter. « Qu'est ce que tu vas t'imaginer ? Qu'on se retrouve en cachette pour baiser tous les deux ? Je sais que tu as une piètre estime de moi, mais le fait que tu me poses la question me blesse profondément. Que des gamins le fassent pour expliquer le temps qu'on passe ensemble, je conçois, venant de toi, c'est une insulte. Andrea est là pour moi, c'est bien l'un des seuls, c'est tout. Et va pas pourrir sa vie comme tu pourris la mienne; en allant colporter des ragots d'étudiants décervelés à ses parents, même toi tu vaux mieux que ça. » Je lève les yeux au ciel, ce sujet n'est vraiment pas celui à aborder avec moi. Je prend mon café et me lève décidément froissé. « On va arrêter cette conversation ici, c'était pas une bonne idée. Pour ce que ça vaut je ne sais pas ce que je veux faire de ma vie, je ne compte pas aller ramper aux pieds de Laureline, mais plutôt aller me jeter dans les bras de mon amant présumé. Si t'as toujours pas saisi la plaisanterie, inquiète toi. » Je prends mes affaires, compose le numéro d'un taxi. Je ne resterai pas une minute de plus ici. Je tente de me calmer, je n'ai probablement jamais fait preuve d'autant de sincérité et de mauvaise foi mixées depuis des lustres. La seule personne qui pourrait me calmer à cet instant précis n'est pas là, et je suis forcé d'admettre que mon entourage s'est considérablement réduit en ce qui concerne les personne capables d'appréhender ce que je ressens. La constatation est terrible, il ne me reste qu'Andrea. Même Blair ne saisirait qu'un pourcentage médiocre de ce que je subis. Je suis éreinté et coupable, si cette conversation venait à influer sur mon cousin je ne me le pardonnerais jamais.

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MessageSujet: Re: Daddy please don't it wasn't his fault, he means so much to me | Gregory   Daddy please don't it wasn't his fault, he means so much to me | Gregory Icon_minitimeVen 15 Juil - 21:42

« Tes excuses sont envisageables, mais c'est effectivement plus prudent de les garder pour toi, parce qu'inutiles, ça oui, elles le sont, et que je préfère te prévenir, en admettant que j'y crois un tant soit peu, ça n'efface absolument pas ce que tu as fait. Tu m'as dis que je comprendrais quand je serais grand, faut croire que t'avais pas tout prévu à l'époque. ». Le juste revers de la médaille. Je ne m'apitoierai pas sur mon triste sort, je ne me plaindrai pas, je ne broncherai même pas. Comme je l'ai déjà dit, ces propos, sa rancœur ainsi que sa haine apparente sonnaient juste. Je n'étais pas du genre à regretter de toute façon. Ni même à éprouver du remord, à m'excuser ou à pleurer. Je pourrais essayer, j'aurai pu, ce sont des caractéristiques propres à tout homme, mais je n'en voyais pas l'intérêt. Ce qui était fait était fait et j'avais pour philosophie qu'on ne revenait pas en arrière. On pouvait essayer d'arranger les choses ou simplement passer son chemin; ce que j'avais souvent fait. Seulement il s'agissait de mon fils et quoi qu'il puisse en penser, je tenais à lui. Plutôt difficile de se contenter de l'ignorer, donc. Si Tristan avait pu s'immiscer dans mes pensées, il aurait probablement ajouté, avec dédain, que j'aurais pu m'en contenter, que j'aurai contenté tout le monde, car après tout c'est ce que j'avais toujours fait, il s'y était habitué. Je voyais les choses différemment. Il est vrai, j'en convenais tout à fait, que je m'étais montré particulièrement égoïste ces vingt-et-unes dernières années, mais... comme tout le monde je vieillissais et que ce fusse par le biais d'une sagesse nouvelle et non-désirée ou par un accès de conscience, je réalisais désormais quelles avaient été mes erreurs, comme elles avaient pu blesser. Ce n'était pas le genre de choses qui vous ravissait. On se les prenaient plutôt en pleine tête, sans même s'y attendre, elles nous surprenaient, nous montrant à quel point nous avions pu être abjecte. Tristan, sans même le savoir ne faisait qu'accentuer ce sentiment déplaisant. Comme si je ne me sentais pas suffisamment mal à l'aise, voilà qu'il en rajoutait en couche, se montrant particulièrement... Je ne trouvais même pas les mots pour exprimer l'ampleur de ses propos ou l'insolence, la peine, le dégoût et même les regrets qui les teintaient. Jamais encore cet état d'esprit ne l'avait traversé, du moins pas en ma présence et, j'avais comme l'impression qu'il s'adressait à un étranger. Un étranger qu'il détestait, qu'il maudissait, qu'il aurait préféré ignorer, ne pas connaître peut-être ? Mais en tout cas, le lien filial me semblait véritablement et définitivement brisé. Difficile à assumer, même pour un sale type riche, forcené et borné. Si même mon fils venait à m'ignorer, alors que me restait-il ? J'aurais aimé penser que Christine, - l'affreuse Christine -, n'était pas étrangère à ce comportement, à cette insolence apparente et à ce déchainement ahurissant, mais encore une fois, cela aurait été nier ma part de responsabilités. Certes, la vipère ne devait pas se gêner pour me dénigrer, mais tout ça ne venait pas d'elle; la blessure était bien plus profonde.

Mais cesse de tergiversations intérieures, la conversation dégénérait considérablement, à présent. « Évidemment que je vois de quoi tu veux parler, c'est pas comme si j'essayais de cacher une relation incestueuse et passionnée à mon père en l'affichant sur facebook ! ». Tristan se faisait de plus en plus vif et violent dans ses intonations. De toute évidence, il avait pris mes propos comme une accusation, il s'était mépris sur mes intentions. Mais trop tard la machine était déjà lancée et il apparaissait désormais impossible de faire taire son agressivité. Pourtant, sur le coup, cela m'avait paru parfaitement anodin comme sujet de conversation; d'ailleurs je n'avais pas cru une minute à ses élucubrations délirantes. Mon fils, entretenant des rapports peu catholiques avec son cousin ?! Voilà autre chose. Laissez-moi rire. A mon tour, je m'étais cependant mépris sur sa potentielle réaction. Il était de toute évidence, bien plus offusqué que moi, par la question. Devais-je prendre cela en considération ? « Qu'est-ce que tu vas t'imaginer ? Qu'on se retrouve en cachette pour baiser tous les deux ? Je sais que tu as une piètre estime de moi, mais le fait que tu me poses la question me blesse profondément. » Après l'humour douteux, voilà qu'il devenait coléreux et grossier par-dessus le marché. Non, vraiment, ce type de comportement ne lui ressemblait pas, du moins du peu que je m'en souvenais. Ou alors avait-il bien changé... Comment pouvais-je avoir raté tout ça ? Il avait grandi si vite, il avait pris tant d'assurance que... BON ! on verra plus tard pour le cas de conscience ! me sonnais-je intérieurement. Ce qui se passait ici était d'autant plus important. Surtout qu'avant même que je n'ai eu le temps d'assimiler ses propos, qui sonnaient à leur tour comme des accusations, Tristan attrapait son café et se levait déjà, bel et bien déterminé à écourter cette confrontation. Qu'il se permette de hausser le ton et de se montrer désagréable avec moi passait encore; mais qu'il démarre au quart de tour, qu'il me manque de respect à ce point et qu'en plus il se permette de nous donner en spectacle, ça, ça ne passait pas ! Je n'étais vraiment pas disposé à supporter tout ça. Furieux, j'enfilais donc ma veste et quittais alors le café, le rejoignant dehors avant de l'attraper fermement par le bras, tandis qu'il hélait tant bien que mal un taxi, énervé comme jamais.

« Alors quoi ? Tu vas simplement t'en aller, comme ça ? Sans même prendre le temps de m'expliquer ce que signifiait tout ce cinéma ? ». "Ce n'est pas comme si je venais de t'expliquer pourquoi, très cher papa", me faisait-il comprendre au moyen d'un sourire faussement ravi. S'en était trop, je commençais sérieusement à en avoir ma claque de ses petits caprices. Décidément, j'avais une bien piètre influence sur mon fils. M'ignorant déjà, ce dernier s'apprêtait d'ailleurs à entrer dans un taxi, profitant de mon absence pour s'enfuir. C'était sans compter sur ma détermination et mon air décidé. Monsieur avait voulu lancer le débat et se disputer ? PARFAIT ! Me voilà, parfaitement échauffé, maintenant ! bouillais-je intérieurement tandis que je lui fermais la porte du taxi au nez.

« Si tu crois que tu vas t'en sortir comme ça, mon cher c'est mal me connaître ! Et puis ce serait trop facile ! Premièrement, je n'ai jamais insinué quoi que ce soit quant à ton cousin et toi ! Des rumeurs circulent simplement sur internet, j'ai vu cette conversation de mes propres yeux et des gens ne cessent de m'en parler. Pour tout te dire, ta tante se pose elle aussi, des questions. Elle aurait en effet eu vent de ces élucubrations délirantes ! Au risque de te décevoir, ça ne venait pas de moi. N'oublies pas qu'elle à un compte facebook, elle aussi. Elle m'en a parlé, j'ai simplement répondu que je n'étais pas au courant, il faut dire que la qualité de nos rapports est bien piètre en ce moment tu ne vas pas le nier! De même je n'accorde absolument aucun crédit à tous ces gens qui diffament sur votre compte ! Tu es quelqu'un de reconnu et d'apprécié dans ta faculté et dans cette ville, de toute évidence, ça déplaît à certains. Mais soit, je préfère les ignorer, ils se lasseront bien avant moi. Alors maintenant que tu te permettes de m'accuser de je ne sais quoi » je commençais désormais à hausser le ton, hors de moi « et que tu t'octroies le droit de me faire une scène publique et de nous donner en spectacle, ça je ne cautionnerai pas ! Tu entends ce que je te dis ? Je ne cautionnerai pas ce type de comportement Tristan ! Tu te comportes peut-être comme tu l'entends avec ta mère, mais pas avec moi ! Jusqu'à nouvel ordre et que ça te plaise ou non, je suis encore ton père, alors pour être tout à fait franc, je préfère encore que tu refuses de me voir, plutôt que tu ne me fasses ce que tu m'as fait là-bas ! Enfonces toi ça, dans le crâne ! » concluais-je en montrant le Starbucks Coffee du doigt « D'ailleurs qu'est-ce que c'était que ça ? ! Vraiment Tristan, je ne te comprends pas. Tu te comportes comme un véritable enfant à te buter comme ça. A croire que ça te plaît qu'on se chamaille ? Et après ça tu voudrais que je te prenne au sérieux et que je ne m'en fasse plus pour toi ? Je sais ce que tu vas me dire » agacé, il ouvrait la bouche, prêt à m'interrompre « Laisse-moi finir s'il te plaît ! Alors je sais ce que tu vas dire, tu ne m'as rien demandé, c'est vrai, mais tu ne m'empêcheras pas de me faire du soucis pour toi. En attendant, il serait grand temps que tu te prennes en mains et que grandisse un peu ! Bon sang ! Quand vas-tu enfin te décider à te comporter en adulte ?!! Parce que franchement, je commence à en avoir ma claque de tes crises ridicules et incessantes ! Ceci étant dit, va t'en si tu veux. Je ne te retiendrai pas. De toute façon, on ne peut pas discuter avec toi ».
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Daddy please don't it wasn't his fault, he means so much to me | Gregory Empty
MessageSujet: Re: Daddy please don't it wasn't his fault, he means so much to me | Gregory   Daddy please don't it wasn't his fault, he means so much to me | Gregory Icon_minitimeLun 18 Juil - 18:14

Un taxi s'arrête, mais mon paternel se saisit de mon bras, ferme violemment la porte du taxi, qui soupirant probablement, se charge déjà qu'un autre voyageur. J'ai envie de hurler, de lui cracher ma haine au visage, son acharnement m'est insupportable. Comprend il seulement que son avis ne compte absolument plus dans ma vie depuis plus de dix ans déjà ? Je n'ai qu'une envie m'échapper de cette rencontre , et rentrer chez moi. J'ai été con, lui aussi, ce n'est pas un père, mais un étranger revendiquant de quelconques droits qu'il n'a pas. Je retire violemment son bras du mien et lui fait face avec toute l'insolence dont je peux faire preuve. La gifle devrait logiquement suivre, mais je m'en contrefiche. Je pose un doigt accusateur sur son torse et le pousse un peu. « Si tu n'y accordes aucun crédit je ne vois pas ce que tu fiches à lire mes élucubrations délirantes sur facebook et même ces « rumeurs » sur internet, t'as peur que j'ai une mauvaise influence sur le fils que t'aurais toujours voulu avoir à ma place ? Désolé de briser ton rêve en l'entraînant dans mes délires qui soit dit en passant ne te concernent que lorsqu'il entachent ta réputation et ton petit monde parfait ! » e hurle, décharge un certain nombre de choses, il n'a rien dit de tout cela, je sais pourtant qu'il le pense, que je le pense, qu'Henri le pense ainsi que toute la famille proche d'Andrea. La vérité c'est que je m'en veux sans pour autant être capable d'arrêter la machine. Qu'il n'en croit rien devrait me rassurer, mais savoir qu'il a toutes les raisons d'y croire rend la chose profondément risible. Je ne supporte plus cette situation, le visage de mon père ne fait que me rappeler à quel point tout part en vrille.

J'aurais voulu être parfait pour lui, être le genre de fils qu'on a pas envie d'abandonner promis à un grand avenir qui puisse faire la fierté de la famille entière, mais non ce serait trop demander à Tristan Warren Faure. A se demander si je peux seulement utiliser son nom sans culpabiliser de ce que j'en fais. Et pourtant je l'aime, plus que je ne m'aime moi, au prix de mes rêves et du reste, je ne le quitterais pas, parce que je n'en aurais jamais le courage, parce que je ne peux pas ignorer l'intensité de mes sentiments, ni même ce qu'elle pourrait me pousser à faire. Je suis effrayé, terrorisé, chaque jour, luttant jusqu'à l'épuisement contre cette peur qui me déchire, tentant tant bien que mal de leur servir ce qu'ils attendent tous de moi. Je suis Tristan Faure, elle me l'a dis tellement de fois, c'est censé représenter quelque chose, c'en est rien. Je décroche, sa haine bat crescendo, je n'écoute plus que des bribes de mots. « Je suis ton père Tristan. » Je souris malgré moi, je pourrais même éclater de rire. Oui j'ai dépassé les limites, grandement. « En fait la seule raison qui te pousse à venir me faire une scène moraliste, ce sont les gens qui peuvent bien te parler de moi et de mes frasques, le reste tu en as absolument rien à foutre. Charlotte et Andrea en on déjà parlé, tout comme j'en ai déjà parlé à maman. Je ne suis pas du genre à m'épancher sur l'épaule d'un inconnu, et c'est ce que tu es pour moi. Fais toi à l'idée, car ça changera pas même avec tous les expresso du monde.» Je ne sais même pas pourquoi je me suis calmé, mon humeur est décidément variable. Je préfère à nouveau le sarcasme et la froideur à l'hystérie, peut être la tristesse à la crainte. Ma vie est peut être déjà fichue, rester ici ne sert plus à grand chose si ce n'est contempler le désastre qui s'amoncèle. Lorsqu'il me demande d'être adulte, je perds mon sang froid, ce n'était définitivement pas la chose à me dire à moi qui ait élevé et protégé sa fille à sa place pendant toutes les années ou il nous a laissé avec une mère seule et irresponsable. « Tu me demandes vraiment d'être adulte ? Qui jouait l'adulte quand fallait ramasser maman complétement défoncée et faire la bouffe le soir, imiter ta signature pour signer les autorisation de sorties de l'école, quand elle se barrait une semaine complète à St Trop pour le boulot ? Faire les lessive, le repassage ? Tu vois j'ai plus de respect pour elle que pour toi qui t'es toujours contenté de critiquer, sans jamais rien faire. Elle, elle était là. On a essayé de te dire que ca n'allait pas, t'en avais rien à foutre, me fait pas la morale, si j'ai envie de faire ma crise d'adolescence maintenant, laisse moi faire, ca te donnera peut être l'impression d'avoir pu participer un tant soit peu à la vie de ton fils. » Je jette un coup d'œil à tous les gens qui nous regardent et souris insolent. Je me fiche de ce que ces abrutis pensent, il devrait le savoir.

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MessageSujet: Re: Daddy please don't it wasn't his fault, he means so much to me | Gregory   Daddy please don't it wasn't his fault, he means so much to me | Gregory Icon_minitimeDim 24 Juil - 23:12

Hors de lui, il commençait par attraper mon bras, qu'il repoussait violemment par la suite. C'était à prévoir, son geste ne me surpris donc pas. Je ne m'en formalisai pas non plus. La situation comme les relations complexes que nous entretenions depuis très longtemps, expliquaient parfaitement pourquoi il réagissait de cette façon. Non, ce qui me mis davantage hors de moi, furent le geste et les mots qui suivirent. Plus haineux que jamais, il se mit subitement en rogne, posant un doigt accusateur sur mon torse. S'en suivirent des reproches en tout genre : blessants, insolents, dépourvu de tout sens, selon moi. Parce que oui, je ne comprenais pas ce que le lien que je pouvais entretenir avec Andrea venait faire là. Tout d'abord, nous ne nous voyions plus ces derniers-temps, je n'avais plus de nouvelles de ce dernier depuis un petit moment maintenant, de même je n'avais jamais voulu que mon propre fils en vienne à croire que je l'aimais plus que lui. Bien évidemment, j'appréciais beaucoup Andrea, c'était un jeune homme bien élevé, charmant, serviable, intelligent et prometteur. Il avait de l'avenir et j'aimais beaucoup échanger avec lui, d'autant plus qu'il était mon neveu. Alors oui je l'aimais, bien sûr que je l'aimais, mais certainement pas plus que je ne pouvais aimer ma chair et mon sang, pas plus que je ne pouvais chérir mon fils ! C'était impensable, fictif, risible. Et bien que je n'ai jamais nié m'être montrer maladroit avec mes enfants, bien que je n'ai jamais prétendu être un bon père, jamais je n'aurai imaginé qu'il lui vienne en tête de pareilles idées. J'en restais tout simplement bouche-bée, dépité. Il ne m'en avait jamais parlé. « Le fils que j'ai toujours voulu avoir ? » répétais-je, abasourdi « le fils que j'ai toujours... » Assimilant finalement la portée de ses mots, je m'interrompis de nouveau, avant d'ajouter d'un rire hésitant et hoquetant, qui peignit alors et mieux que toute autre chose, mon incompréhension et ma surprise « Non, mais tu te rends compte de ce que tu dis ? ».

Je ne sais pas si cela était dû au fait que je me sois exprimé moins ouvertement ou au fait que, de part sa colère et son engouement, sa voix ne porta plus fort, mais il ne me répondit pas sur le moment. Préférant continuer sur sa lancée. De toute évidence, il fallait que ça sorte. N'en supportant plus que je ne pouvais d'ordinaire le faire, je le laissais poursuivre, silencieux, sans jamais l'interrompre. J'encaissai tout. Sa rancœur, son dégoût, ses reproches, mon absence, la peine que j'avais pu lui affliger, mes manquements, sa tristesse, son désarroi, tout. J'encaissai absolument tout, sans broncher. L'avais-je bien mérité ? Je ne saurai me prononcer. Tristan s'était montré dur, particulièrement blessant; comme à son habitude en fait ! Pourtant, je ne m'y étais jamais habitué. Jamais. Brûlant littéralement, je gardais pourtant ma rancœur intérieure, me refusant à rétorquer quoi que ce soit ou à agir de manière inconsidérée. Je fis de mon mieux pour rester calme et posé, je fis de mon mieux pour ne pas déraper. Me mordre les lèvres, serrer les poings, les dents, tenter de passer outre... Tout. J'avais vraiment, j'avais tout essayé. Mais je n'ai pas pu me contrôler bien longtemps. Malheureusement.

« Tu en as absolument rien à foutre [...] Je ne suis pas du genre à m'épancher sur l'épaule d'un inconnu, et c'est ce que tu es pour moi [...] ça changera pas ». Ces mots que je me repassais en boucle, commandèrent probablement mon acte. Mine de rien, il m'avait fait mal, beaucoup de mal. Ce n'était pas tant ses mots ou sa haine qui me blessèrent alors, mais plutôt le fait que je pris enfin conscience de celui que j'étais vraiment. Alors oui j'ai perdu les pédales et, c'est subitement et sans que je ne le voulu vraiment que ma main alla s'écraser sur sa joue, créant un bruit particulièrement déplaisant dans le même temps. « ÇA SUFFIT MAINTENANT ! TAIS-TOI ! J'en ai plus qu'asse de tous tes serments ! Non, mais qu'est-ce que tu crois ? Que je ne suis pas au courant de tout ça ? Que je n'ai pas conscience d'avoir tout raté avec toi ? Tu penses que je suis fier de moi, c'est ça ? Alors laisse-moi te dire une bonne chose mon cher Tristan, quoi que tu puisses en penser, je ne suis pas suffisamment naïf pour croire que tu puisses un jour me comprendre ou me pardonner. J'ai merdé, c'est un fait. On ne reviendra pas la-dessus. Mais j'essaie de me rattraper maintenant. Alors oui c'est peut-être un peu tard et peut-être bien que tu n'en as rien à faire et que tu ne veux plus me voir, mais à ce moment-là il suffisait de te montrer honnête avec moi, en déclinant mon invitation, tout simplement ». La gifle que j'avais assené à mon fils, avait attiré les regards et, les passants se passionnaient désormais pour notre échange, comme ils auraient dévoré un téléfilm rediffusé l'après-midi. Ils étaient pathétiques, absolument pathétiques. Et je n'allais pas me laisser influencer, ni même démonter par leurs regards méprisants. Parce qu'ils ne savaient rien de notre vie, de notre histoire, de nous ! Ils ne savaient rien du tout ! « Et si tu crois que je porte un quelconque intérêt aux quant-dira-t-on ou aux imbéciles qui n'ont présentement rien de mieux à faire que de nous écouter nous quereller, tant leur vie est minable; à ton tour tu me déçois beaucoup ». Les curieux s'éclipsaient désormais « Je sais que tu as souffert, je le sais pertinemment ! Je m'en rends bien compte et tu me l'as fait suffisamment comprendre. Que tu sois gay, hétérosexuel ou peu importe, moi je m'en fous royalement ! Bien sûr, j'ai un peu de mal à accepter tes penchants, mais au fond, tout ce que veux moi, c'est que tu sois heureux. J'aurai du m'y prendre autrement avec toi, tans pis j'ai loupé ma chance. Mais entre toi bien ça dans le crâne; jamais, jamais je n'ai aimé quiconque plus que mes propres enfants. Je m'y suis mal pris ? J'ai été absent, maladroit, égoïste ? Peut-être bien. Mais je regrette je n'ai pas tous les torts dans cette histoire; ta mère à elle aussi sa part de responsabilités la-dedans. Maintenant, nos problèmes passés ne vous concernent en rien et je ne veux pas la blâmer, je ne veux plus, elle m'est indifférente. Crois ce que tu veux, mais à mes yeux, ta sœur et toi, vous êtes tous les deux importants. Alors... » Je soupirais longuement, peu certain de ce que j'allais dire alors, pas vraiment sûr que ce fusse la bonne chose à faire sur le moment « Tournes un nouveau film pornographique, maris-toi ivre une nouvelle fois et fricote même avec ton cousin si ça te chante, je ne m'en mêlerai pas. De toute évidence tu ne veux plus de moi dans ta vie et je comprends pourquoi. Saches cependant que quoi que tu fasses, je serai toujours là pour toi. Je ne cautionnerai jamais tes débordements, jamais, sois en sûr. Mais quoi qu'il arrive, je serai toujours ton père, même si tu me considères différemment. Même si je te suis indifférent ». Hélant ensuite un taxi qui s'était garé un peu plus loin sur l'accotement, j'entrais dedans, ajoutant sèchement
« Maintenant l'inconnu, égoïste, stupide et barbant fiche le camp ! J'espère que tu es content ? ». Fermant rapidement la porte, je demandais ensuite au chauffeur de me conduire à mon appartement. Si je fuyais, encore une fois ? Probablement. Mais de toute manière je ne voyais pas comment faire autrement...
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