The quest of the holy duckling
Riley & Nymphadora feat. Coincoin
Il. Fait. Super. Froid. Depuis que j’ai Coincoin, j’évite l’expression
un froid de canard. Par respect quoi. D’autant plus que ce n’est pas vrai comme expression, la preuve, Coincoin est bien au chaud dans mon manteau et cancane (enfin pousse de petits cris aigus en continu) joyeusement. J’arrive enfin dans le refuge et ferme la porte derrière moi avec soulagement. J’ouvre la fermeture éclair de mon manteau et pose mon caneton par terre pour qu’il puisse se dégourdir les pattes. Il gambade gaiement en décrivant des cercles autour de moi alors que je vais dire bonjour au responsable et voir ce que je peux faire pour aider. Aujourd’hui, livraison de croquettes pour tous les animaux du refuge ! Ce qui signifie en réalité des sacs plus lourds que moi à traîner jusqu’à la réserve. Mais que ne ferait-on pas pour ces adorable bestioles ? D’autant plus que j’ai beau être trop petite à mon goût, peser une cinquantaine de kilos tous mouillés, le fait de bosser dans un magasin de bricolage a très certainement développé mes muscles. C’est donc certes avec un peu de mal mais la tête haute que je commence à traîner deux sacs de dix kilos chacun vers la réserve. «
Sois sage Coincoin, d’accord ? Tu reste à côté de moi, on va déposer les croquettes dans la réserve et ensuite on s’offrira un truc à manger. » «
Coin ! » J’ai beau passer pour une dingue quand je lui parle, je l’adore ce petit gallinacé ! Un sac, deux sac, trois sacs… une quinzaine plus tard, j’ai terminé, je crève littéralement de chaud et je crois que mes bras vont finir par tomber. Comme quand je suis allée jouer au bowling la dernière fois. Je vais aller m’écrouler dans un coin, bouffer un paquet de gâteaux sans le moindre regret et ensuite je passerais faire une visite au vétérinaire pour qu’il mette à jour les vaccins de Coincoin. Note pour moi-même : éviter de prononcer le mot « vétérinaire » devant lui au risque de le faire fuir. C’est au détour d’un couloir que j’aperçois Riley et j’oublie l’espace d’une seconde toute notion de fatigue et me dirige vers lui pour lui dire bonjour, suivie de Coincoin, bien évidemment. «
Salut Riley ! »
«
Bonjour mademoiselle ! Salut Coincoin » «
Coin. » J’étouffe un petit rire et dépose un baiser sur la joue de Riley. Invariablement, il me salue ainsi que Coincoin. Je trouve ça certes un peu ridicule (mais que dire de moi alors qui passe la moitié de mon temps à parler à mon canard ?), mais surtout très mignon. «
Tu sais que tu pourrais te casser l’dos ?! Faut vraiment que t’arrêtes… C’est un travail d’homme, j’te rappelle » Je grimace d’un air faussement réprobateur et lui tire la langue. Il sait que je n’aime pas trop qu’on me dise que telle tâche n’est pas faîte pour moi parce que je suis une fille et il n’hésite jamais à me taquiner sur le sujet ! Je hausse les épaules, dégaine mon plus beau sourire et lui colle un sac dans les bras. «
Alors au boulot, homme ! » J’attrape un nouveau sac. «
Ça va ? » Je hoche la tête alors que nous traînons ces maudites croquettes vers la réserve. «
Ça va, j’avais un peu de temps devant moi alors je suis venue donner un coup de main avec Coincoin. Et toi alors ? Ça faisait un moment que je ne t’avais pas croisé ici, ni même à la fac ! Dis-moi tu ne saurais pas où est le vétérinaire par hasard ? » Je babille joyeusement, légèrement essoufflée peut être alors que Coincoin nous suit toujours avec obstina… «
Coincoin ? » je me retourne, un peu étonnée de ne pas l’entendre pépier comme d’habitude. Oh. My. God. «
Omg, omg , omg !!!!!!!!!! RILEY J’AI DIT VETERINAIRE ET COINCOIN A DISPARU ! » Je lâche mon sac de croquettes et me tourne vers mon ami, complètement paniquée. J’ai l’impression d’être une maman canard qui a fait une grosse boulette en disant à voix haute qu’elle allait faire vacciner son caneton. Rendez-moi mon bébééééé ! «
Calme-toi, il ne doit pas être loin… » Je fixe Riley d’un air mi-blasé, mi-paniqué. Me calmer ? ME CALMER ?!!!!! MON COINCOIN A DISPARU, LA NOTION DE CALME AVEC LUI ! Pourtant je m’oblige à respirer lentement, profondément, pour ne pas céder totalement à la panique, chose que je fais très bien quand il s’agit de Coincoin ou d’Erik (mais lui c’est parce qu’il me colle gravement la trouille ce grand malade). Un peu plus calme, j’essaye d’avoir des pensées cohérentes et logiques mais… «
Euh… écoutes, ne paniques pas surtout, mais… il est possible que l’un des chiots que j’ai accueilli ce matin se ballade lui aussi en liberté… Rien n’est moins sûr, il n’a peut-être pas réussi à sortir de sa cage, mais comme on manque de box, je l’ai mis dans celui qui ferme mal et… » SBAM. Ceci est le bruit de mon calme venant de gravement se casser la gueule. Je me tourne vers Riley et le saisi par le col avant de le secouer comme un prunier. «
MON COINCOIN EST EN DANGER ET TU VEUX QUE JE SOIS CAAAAAAAALME ?! JE TE PREVIENS SI CE CHIOT LUI A FAIT DU MAL JE LE MORDS !!!!! » Ok, on repassera pour le calme, la maîtrise de soi et tout le tralala hein. J’aime trop mon Coincoin, je crois que je fais un transfert sur lui, je devrais retourner voir le psy qui avait de beaux cheveux. Mais avant… J’attrape mon compagnon par le bras et me précipite dans le couloir. «
COINCOIIIIIN ? OÙ ES-TUUUUUUUUUUUUU ! »
«
C'est quand même pas possible! Où il a été se fourrer?! » Je fusille Riley du regard et serre les dents. Je ne peux que l’approuver, CoinCoin a tendance à se cacher un peu de partout, mais je suis inquiète, comme une maman canard. Soudain, un bruit. Mon Coincoin ! Et des aboiements ? OMFG ! Je cours jusqu’à la salle de pause et reste figée. Le chiot coincé sous une boîte couine à qui mieux-mieux et mon Coincoin pépie joyeusement, bien installé sur la boîte. «
Tu m'expliques comment ça a pu arriver ? » Priorité numéro 1 ? Récupérer mon caneton. Je ne réponds pas à Riley (à vrai dire, je ne sais absolument pas comment un truc pareil a pu se passer) et attrape mon bébé canard, le serre dans mes bras et lui frotte doucement la tête. «
Ce doit être une espèce de super canard, c'est pas possible...» Je laisse échapper un rire nerveux. «
Je crois qu’Erik ne m’a pas tout dit en m’offrant cette bestiole… » Je fixe Coincoin d’un air méfiant. «
Ça doit être un canard berserker ou un truc comme ça… » C’est calmée et un peu honteuse de ma petite crise de panique que je m’approche de Riley. «
Désolée d’avoir paniqué, j’ai réagi de manière disproportionnée non ? » Evidemment. Il rit. Je me liquéfie de honte, rougissant comme une tomate, si fort qu’on pourrait faire cuire des o-eufs sur mes oreilles qui brûlent littéralement. «
Non, bien sûr que non ! Qu’est-ce que tu vas chercher ?! » Ok pas la peine d’en rajouter, je me sens minable et totalement ridicule. Coincoin le vit très bien apparemment, il cancane, il pioupioute joyeusement et je trouve soudainement un intérêt très passionnant à mes chaussures. «
J’ai bien cru que t’allais me tuer, mais à part ça, tout va bien ! Tu as géré la situation de manière tout à fait rationnelle » Je relève la tête et lui jette un regard malheureux. «
Je suis désolée Riley, pardooooooooooooon ! » Je n’hésite pas une seconde avant de me jeter sur lui et de le serrer dans mes bras en pleurnichant. Coincoin en profite pour grimper sur sa tête, appréciant comme toujours les perchoirs les plus incongrus. «
Tu me pardonne Riley ? Hein ? Tu sais, je ne t'aurais pas vraiment tué, je sais que je suis un peu bizarre mais je me sens un peu comme une maman canard. OUI JE SAIS C'EST TRES BIZARRE NE RIGOLE PAS !»
U.C