Suite d'anecdotes, extraits de journal intime ou autre, choisissez la manière qui vous convient et vous plaît de nous faire connaître votre personnage. On veut tout savoir! Des moments marquants de sa vie à son caractère, passant par ses goûts ou même manies, tout est bon à être connu. Après tout, ce sont les détails qui font le tout. (Un minimum de 40 lignes complètes est demandé.)
ps: Pensez à vérifier votre texte (ortho, grammaire, fautes d'inattention, cohérence, etc...) avant de déclarer que votre fiche est terminée.
Kin avant c'était plutôt :"Plutôt que d'aller en cours avec des accessoires Chanel ou Prada, on la voit toujours affublée de la même chemise d'homme en denim couverte de tâches de peinture... et de talons hauts. Franchement c'est une honte d'associer des chaussures de créateur avec des fringues aussi grunge ! Elle se prend pour qui, pour Kate Moss ?!" Membre Anonyme du JCC.
"On ne peut pas dire que ce soit une fille toute douce hein ! J'ai découvert qu'elle faisait du catch pendant son temps libre ! Son pseudo c'est la Tornade de Jade et franchement elle est forte hein, moi j'irais pas l'énerver... M'enfin elle est très souple aussi ça donne des idées très intéressantes." Anonymous.
"Moi je trouve ça cool une fille riche qui se prend pas la tête. En vrai au départ je croyais que c'était quelqu'un de normal qui faisait des études d'art et prenait des cours de dessin, enfin pas au compte en banque bien rempli quoi. Elle était marrante avec ses pinceaux dans les cheveux, puis elle pose bien pour les cours de nu de la fac non ? Je pensais qu'elle faisait ça pour gagner de l'argent, mais non elle le fait pour le plaisir." Une camarade de classe stupéfaite.
"C'est trop bizarre, cette fille elle est plutôt canon, elle est sortie avec trois ou quatre garçons pendant l'année scolaire mais apparemment il ne s'est rien passé. Elle est frigide ou quoi ?" Un étudiant sceptique.
"Excentrique Kin ? Carrément, franchement elle a un sacré grain. Elle est persuadé que son chat, Méphisto, lui parle ! Elle lui a même créé un compte facebook, c'est dire à quel point elle est cinglée. La dernière fois elle m'a raconté qu'elle s'était encore battue avec lui pour avoir le dernier sushi et qu'il avait gagné !" Un type désabusé.
"Tu ne peux rien contre moi bipède !" Méphisto, chat psychopathe de Kin.
"La petite m'a dit que son chat la martyrisait et voulait dominer le monde. Je l'ai toujours dit que les chats c'était tous des c*nnards !" Un buveur du dimanche.
"Kin et moi, on adore lire Cosmo. Surtout la rubrique Sexo en fait, ou les compléments bidons. En fait le truc marrant c'est de le faire en écoutant la Flûte Enchantée ou du Lully. Tout de suite voyez, ça donne un genre mondain." Rose M. Foster, la même fille qu'au début, suivez bande d'ignares !
"Elle adore faire du shopping et voue une passion sans borne aux chaussures, elle en possède plus de soixante dix paires, plus que moi la garce. D'ailleurs elle est plus à l'aise en talons aiguilles qu'en baskets, c'est bizarre ça, son centre de gravité doit se trouver dans une autre dimension !" Rose M. Foster, compagne de shopping auto-proclamée.
Mais ça ne pouvait pas durer, c'est comme le beau temps en Angleterre, c'est pas sun forever !Je sors du taxi et je me retrouve devant l'immeuble de Rose, un sac de voyage sur l'épaule, ridiculement petit si l'on considère la fashion victim que j'ai été et suis encore. Disons que j'ai vaguement revu mes priorités en six mois. J'allume une cigarette et je reste un moment devant le bâtiment, sans savoir si je veux entrer ou alors m'enfuir six mois de plus.
Je m'appelle Kin Eastwood et j'ai vingt-quatre ans. Mon père, Jack Eastwood, digne descendant de John Travolta et de Mick Jagger, est un avocat renommé de Londres et légèrement surprotecteur avec moi. Ma mère, Asami Jing, paix à son âme, est décédée deux semaines après ma naissance dans un accident de scooter des mers. Généralement quand je raconte ça, les gens ne peuvent pas s'empêcher de se marrer. C'est mon cas. Enfin bref, ma mère morte faisait partie d'une des richissimes familles de Hong-Kong, autant dire que je suis née avec une cuillère en argent dans la bouche et une couche brodée de fils d'or. Héritière d'une coquette somme à peine née, ça aurait pu être pire. Jusqu'à il y a peu de temps, je vivais à Cambridge où je faisais mes études d'histoire de l'art, et aussi un peu à Londres quand j'allais voir mon père. C'est là que ça se corse, il n'y avait pas que mon père que j'allais voir, mais aussi son meilleur ami et associé Rowan McAlistair. Avec qui je m'envoyais joyeusement en l'air depuis mes vingt-deux ans. Un plan cul très régulier. Sans que j'aille voir ailleurs quoi. Ouais, quand Rose Margaret Foster ma meilleure amie (dont le seul défaut est de faire ses études à Oxford) l'a appris, elle m'a drôlement regardée. 1) parce que ma réputation de jeune fille frigide était finalement usurpée. 2) parce que ça ressemblait foutrement à de l'amour.
Cette confidence à peine faîte, j'ai vaguement (énormément) flippé. Moi amoureuse. C'était... pas vraiment gérable. Ou du moins pas par moi. Alors dès que Rose a quitté mon appart', j'ai fait mes valises, déposé mon chat chez mon père et ai sauté dans le premier avion disponible. Tout ça sans emporter ma paire de Jimmy Choo préférée. C'est dire à quel point j'étais mal. Bon l'année scolaire n'avait pas recommencée, et mon inscription avait beau être faîte, grâce à Dieu ou je ne sais qui, j'avais juste un mémoire à rédiger et je devais contacter mon directeur de mémoire aussi souvent que possible par email. Fingers in the nose. J'ai écumé la fashion week (tonton Karl était teeeeellement heureux de me revoir*), les musées, les soirées branchées, bu du champagne, et encore du champagne et toujours du champagne jusqu'à en être dégoûtée. Puis un matin j'ai décidé de m'envoler pour les Etats-Unis.
J'ai bien entendu fait un saut à New York et allez savoir pourquoi j'ai troqué mes escarpins contre une paire de bottes confortables, ma robe vintage contre un jean troué et un teeshirt "Born to be wild", ma jolie petite cape contre un blouson en cuir élimé. So vintage. J'ai loué une voiture et j'ai parcouru les routes en m'arrêtant de temps en temps dans des hôtels luxueux et des motels pourris. Si la plupart des gens ramènent des souvenirs ultra-moches et convenus de ce genre de road-trip (une petite statuette indienne, une mini-cadillac rose, une statue de la liberté miniature ou un tee-shirt "I
NY" (on devrait interdire ce genre de fringues) ou bien des cartes postales d'une laideur consommée), j'ai fait dans l'originalité. J'ai passé presque un mois avec un certain Jimmy Carter (de son vrai nom James), membre d'un gang de motards criminalisés (oui comme les Hell's Angels, mon père aurait une crise cardiaque s'il apprenait ça), pas du tout criminel et très sympa. Rencontré dans un établissement aux merveilleuses tartes aux pommes, un café, un déjeuner et un dîner plus tard et nous nous étions déjà liés d'amitié. Franchement ça m'a changé de fréquenter des types, certes pas très propres, souvent couverts de cambouis et de sueur, qui passent leur temps à bichonner leur moto, au lieu de courir les expositions et de porter des costards Armani. J'ai adoré. Et avant de repartir vers l'infini et au delà, j'ai hérité d'un joli tatouage sur l'intérieur de la cuisse droite. Pas un truc énorme, non un petit tatouage et la promesse de toujours être bien accueillie si je venais à repasser dans le coin.
Je ne sais pas si vous vous rendez compte, mais six mois c'est long. Surtout loin de chez soi. J'avais certes bien avancé dans mon mémoire, donc Cambridge m'accueillerait à bras ouvert (enfin le corps professoral du moins, et cela sans jeu de mot vaseux, je ne me suis jamais retrouvée dans une situation que la morale réprouverait en compagnie d'un de mes profs !). Cependant j'avais vaguement "oublié" de donner des nouvelles à ma meilleure amie, mon père et mon amant. Tout juste avait-je envoyé aux deux hommes de ma vie un message "Je vais bien ne t'en fais pas" (j'ai toujours eu le sens de l'humour) et "Je prends des vacances à durée indéterminée" à Rose. Alors qu'en temps normal je suis plutôt du genre à harceler les gens (enfin Rose) par sms ou email pour leur proposer une sortie ou leur crier mon amour pour ma nouvelle paire de chaussures.
Et me voilà comme une conne, à me faire tremper par la pluie parce que je ne sais pas si je dois sonner ou non, si je dois débarquer chez ma meilleure amie avec un sourire rayonnant malgré mon maquillage qui commence à se barrer, si je dois finir de vider la bouteille de champagne que j'ai acheté en passant, si je ne ferais pas mieux d'aller à l'hôtel histoire d'être un peu plus présentable. Finalement, alcool + décalage horaire + besoin impérieux de me mettre au sec, me font composer le code et j'entre dans l'immeuble. Je monte les escaliers et je dégouline un instant sur le paillasson de Rose. Je tends l'oreille, entends du ABBA résonner et me rends à l'évidence : elle est bien là. Je soupire et frappe à la porte.
Je ne sais pas pourquoi, mais je sens que je vais en prendre plein la tronche.
*hein Rose