❝call me, if you need me❞ ❝i don't need anyone❞ (kaya)

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So if by the time the bar closes
And you feel like falling down
I’ll carry you home tonight [Seuls les administrateurs ont le droit de voir ce lien]

Ses yeux perdus au fond de son verre maintenant vide, Kaya sourit de l'allégresse de l'ivresse. Son coeur se noie à travers le gin et la vodka alors que ses poches dilapident billets par billets son maigre salaire de caissière. Pas de quoi lui causer une inquiétude solitaire. Aujourd'hui, au fond de sa penderie, Kaya cherchait un ruban pour faire tenir à la fenêtre un morceau de verre ambré. Avec la vision des reflets miroitants qui danseraient bientôt sur son mur, elle n'a pas fait attention. Sa main s'est plongée dans le carton interdit qu'elle n'a pas ouvert depuis son arrivée à Oxford. Retirant avec précaution ses doigts crispés sur le papier glacé d'une photographie. Figés à jamais, la narguaient, les sourires juvéniles de Kael et Matthew. Kaya aurait voulu avoir la force de brûler le papier éphémère, mais elle n'a trouvé que le courage de fuir.

Ses pieds ont foulé parcs et ruelles à la recherche d'une distraction digne de ce nom. Se sont enchaînés les passants ennuyant faute d'être tous semblables. Kaya aurait voulu leur arracher la tête. De la force de sa conviction elle a grimpé au sommet d'un arbre, uniquement pour être rappelée au sol par un garde qui lui a mis une contravention. Les bras écorchés de son épopée, Kaya s'est contentée d'un claquement de doigts contre la roulette de son briquet pour faire flamber la chose sous les yeux ahuris du représentant de la loi. Un feu sacré l'anime, celui du déni.

Commandant un autre verre au bar, Kaya a depuis longtemps cessé de compter ses consommations. Entre les glaçons frétille l'oubli liquide qu'elle ingère rapidement. Ses cheveux lui barrent le visage et elle s'en balance. Un fond de musique rock la berce à travers le bruit des conversations. À travers une mèche de ses cheveux, Kaya aperçoit un visage connu. Sachant très bien qu'il désapprouve probablement sa soulerie méthodique, notre demoiselle est partagée entre une envie de voir Dénys et un besoin encore plus fort de le voir dégager. Parce qu'entre deux verres, il risque de trouver le moyen de lui faire savoir qu'elle exagère. Kaya est faite d'excès et de liberté. Attention à celui ou celle qui tenterait de lui prendre un des deux.

❝ Kaya... Quelle bonne surprise... ❞ laisse échapper Dénys sur un ton qui laisse croire à une ironie non dissimulée. Kaya se doute de ses intentions et fronce les sourcils, vacillant à quelques mètres de Dénys. Reprenant pied, Kaya en déduis que Joe en avait marre qu'elle joue avec son briquet, menaçant de faire flamber le bar et son alcool d'un faux mouvement. Ce qu'aucun d'eux ne réalise, c'est que même dans un état pareil, Kaya est toujours la reine des flammes. Il est plus probable qu'elle se fasse réduire à néant par un autobus scolaire que d'échapper son briquet. ❝ Hey, so you came to check up on me. ❞ dit-elle, mécontente. Parfois, elle aimerait bien que Dénys laisse ses humeurs de chevalier blanc au vestiaire pour simplement passer un peu de temps tous les deux, sans se poser de questions. Kaya n'a qu'une envie, lui crier qu'elle n'a pas besoin d'être sauvée. ❝ Don't bother, I'm more than fine.❞