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 You say goodbye and I say hello (faudra revoir le titre oui) w/ Faith

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MessageSujet: You say goodbye and I say hello (faudra revoir le titre oui) w/ Faith   You say goodbye and I say hello (faudra revoir le titre oui) w/ Faith Icon_minitimeVen 8 Juin - 21:26

Trois semaines. Ca fait trois foutues semaines que je n’ai plus de nouvelles de Faith. Depuis que je l’ai vu suivre ce brancard, direction l’hôpital, elle ne m’a plus répondu. Je ne suis pas accro à elle et je n’ai pas besoin de l’avoir tous les jours au téléphone mais il n’est pas rare qu’une ou deux fois par semaine, elle m’envoie un texto ou elle m’appelle pour parler de tout et de rien, enfin surtout de Karl. Un silence de sa part est très, trop même, étonnant. Je n’en ai pas l’habitude, ce qui est d’autant plus inquiétant. Je n’arrête pas d’appeler à son bureau mais ça sonne dans le vide alors j’ai décidé d’aller faire un tour et de la confronter si elle s’y trouve. Je sors de l’ascenseur et me dirige vers le bureau de son assistant, qui n’a toujours pas changé depuis des semaines. Ok, là c’est vraiment très bizarre. « Machin, j’ai rdv avec Faith aujourd’hui. » Il hausse un sourcil. « Ne me regarde pas comme ça. Elle est dans son bureau ? » Je fais quelques pas vers la porte mais la voix de son assistant m’arrête. « Ca fait trois semaines, qu’elle n’est pas venue au bureau. » A mon tour d’hausser un sourcil. « Comment ça ? » « On ne l’a plus vue, elle a appelé un jour pour dire qu’elle était en vacances mais elle n’a pas dit où, ni avec qui. » « Et c’est maintenant que vous le dites ? Vous trouvez ça normal qu’elle disparaisse comme ça ? » Il se met à bafouiller mais je suis déjà de retour dans l’ascenseur. Il est grand temps qu’elle remplace cet incapable.

Je sors du taxi et pénètre dans l’immeuble où Faith habite. Je monte les escaliers qui mènent jusqu’à son étage, avec une légère appréhension. Si elle n’est pas là, je ne sais pas où elle a disparu et ça m’inquiète. Je rêverai de pouvoir allumer une cigarette juste là. Je sonne chez la voisine d’en face. « Bonjour, je suis un ami de Faith et je voulais savoir si elle était là, je voudrais lui faire la surprise et si je l’appelle, elle va savoir que je vais passer. » J’offre un sourire à mon interlocutrice, afin qu’elle ne me prenne pas pour un fou, un pervers, un harceleur, ou je ne sais quoi d’autre. Quoi qu’avec Karl, elle a peut-être l’habitude de ce genre de demande. « Ca fait plusieurs jours, qu’elle n’est pas sortie. L’autre jour, elle est même devenue folle, je crois. Elle s’est mise à hurler. J’ai essayé de lui parler mais elle n’ouvre à personne. » Je la remercie et attends qu’elle est fermée sa porte pour aller à celle de Faith. Je tambourine dessus, en hurlant. « Faaaaaaaith ! Je sais que tu es là. Ta voisine vient de confirmer. Bouges tes jolies fesses pour venir m’ouvrir. » Je tends l’oreille mais aucun bruit ne me parvient. Je tambourine de nouveau. « Dépêches-toi, j’ai envie de fumer et j’ai faim ! Si tu ne m’ouvres pas, j’appelle un serrurier. Tu me connais, je serai capable de lui faire enlever ta porte tout ça parce que je suis un imbécile, amoureux qui a oublié ses clés et qui souhaite faire une surprise à sa femme, quitte à payer des centaines de livres juste pour remplacer une porte. » Je m’appuie contre le mur et continue la conversation. « Ou alors j’appelle Karl pour lui raconter tout tes petits secrets qui lui serviront dans cette petite guerre que vous vous menez. Comme tu veux. » Je sens que mes arguments vont faire effet. En effet, la porte s’ouvre rapidement et une main m’attrape par le col. Je me fais emporter dans l’appartement. J’avais sous-estimé sa force. Et j’avais aussi sous-estimé l’influence que Karl pouvait avoir sur elle. Elle me fait face, les bras croisés sur sa poitrine, le visage furieux. J’hausse un sourcil sceptique et un demi-rictus apparait sur mon visage. Tu m’étonnes que ses assistants soient effrayés. « Je peux savoir POURQUOI tu es venu ici ? Et tant qu’on y est, comment OSE-TU me faire un CHANTAGE AUSSI VICIEUX !!! Tu devrais avoir honte ! » Elle hausse le ton et je la laisse faire. Je pense que ça fait un moment qu’elle n’a pas hurlé sur quelqu’un. « Le seul moyen de te faire bouger, c’est d’invoquer Karl. » J’hausse les épaules et pénètre dans le salon. C’est un véritable bordel. J’enlève ma veste, sors une cigarette que j’allume et m’affale sur le canapé. « Je suis venu parce que ça fait trois semaines que tu n’as pas montré tes fesses au bureau. Trois semaines que tu ne donnes pas de nouvelles. Je ne le montre peut-être pas, mais j’étais inquiet. Faut dire, tu es tellement obsédée par le travail, que c’est un miracle que tu ais pris des vacances. » Je tire sur la cigarette et fais un aller-retour rapide jusqu’à la cuisine, pour attraper un bol, qui fera office de cendrier. Cendrier qui disparait bien vite, puisqu’elle me l’arrache des mains. « Pas de ça chez moi » Elle prend ma cigarette aussi et met tout ça sur la terrasse. Bon, ça ne va pas être facile de discuter avec elle. J’aurai peut-être dû réfléchir avant de l’énerver. La porte-fenêtre claque et elle se retrouve de nouveau devant moi. « Je vais bien. Fin de la discussion. Et ne fais plus mention de Lui devant moi. » Je regarde autour de moi et découvre des chemises lacérées et d’autres objets qui n’ont rien à faire dans la pièce. « Tu vas bien ? Sérieusement ? » Je la regarde dans les yeux. « Pas de ça avec moi s’il-te-plaît. » Elle maintient mon regard. « Tout ça ne te regarde pas. »

Puis elle ne s’occupe plus de moi et commence à ranger son salon. Mais elle abandonne bien vite. Un soupir s’échappe de sa bouche. « J’aimerais que tu partes Alexander. Je suis fatiguée. » Elle ramasse un plaid et se place dans un fauteuil, face à la fenêtre. Je n’aime pas la voir dans cet état. Enfin, c’est la première fois que je la vois comme ça. Où est passée la Faith que je connais ? Celle qui hurle sur les gens ? Celle qui est hyperactive ? Je m’approche d’elle et reste derrière son fauteuil. Je pose une main sur son épaule. « Je ne veux plus que tu restes seule. Surtout après ce qu’il s’est passé au Claridge’s. » Un silence s’installe entre nous. Je ne suis pas doué pour les moments de crise. Teddy n’a jamais eu de coup de blues et je ne suis jamais tombé sur quelqu’un qui pétait un câble. « Je veux que tu comprennes que je suis là pour toi, Faith. Tu peux me parler quand tu veux. Tu peux m’appeler au milieu de la nuit. » Elle serre ma main qui se trouve sur son épaule. « Tu es là… pour une pauvre folle comme moi ? Tu es vraiment gentil. » Elle rit et je souris. Faith n’est pas folle. Enfin, d’accord elle hurle sur des gens pour rien, mais c’est sa façon d’être et parfois pour avoir le meilleur de certaines personnes, il faut les pousser dans leurs retranchements. Puis sérieusement, il y a des personnes parfaitement banales qui pètent des plombs et tuent tout le monde. Donc Faith n’est pas folle. « Je sursaute dès qu’une porte claque. La nuit je me réveille en sursaut à cause des coups de feu. Alors que sur le moment, je n’étais pas si effrayée que ça. » Je resserre ma main sur son épaule. « C’est normal. L’adrénaline arrive à donner beaucoup de courage sur le moment, mais dès qu’elle retombe, on réalise ce qu’il s’est vraiment passé. » Je fais quelques pas pour me retrouver face à elle. « Tu n’aurais pas du rester seule. Et tu devrais surtout arrêter de te morfondre et reprendre le boulot. Penser à autre va te faire le plus grand bien. Et hurler sur tes assistants aussi, tu verras. » « Je ne peux pas… » Elle ferme les yeux et je grimace. Ca ne va vraiment pas et je ne sais plus quoi faire. « Tu ne sais pas ce qu’il s’est passé. Tu ne comprends pas. » Elle attrape ma main à tâtons et continue. « J’ai eu l’impression de revenir plusieurs années en arrière. Tu ne comprends pas… »

Elle se tait et un ange passe. Je pose mon regard sur son visage et j’ai l’impression qu’elle va pleurer ou qu’elle pleure déjà. Je détourne les yeux. Faith est presque indestructible. Elle ne pleure pas, elle est impassible, voire sans cœur. Je ne dis rien, j’ai peur de dire une connerie qui ne fera qu’aggraver la situation. Si elle a besoin de pleurer, qu’elle pleure, j’arriverai peut-être à retrouver la Faith que je connais. « Cet accident m’a fait repenser à mon défunt mari » Je sursaute presque et tourne la tête vers elle. Je savais qu’elle avait été mariée, mais on n’en avait jamais vraiment parlé. « Au jour où l’on m’a appris que j’étais veuve. Je ne peux pas retourner travailler. Pas comme avant. Je me suis rendue compte que j’aspirais à davantage qu’à me tuer à la tâche. J’aime ce que je fais. Mais parfois cela me pèse de n’être qu’une patronne tyrannique et rien d’autre. » Je retiens un rictus moqueur et réfléchis. Je ne peux pas la laisser se morfondre encore longtemps et elle ne veut pas retourner au boulot. Il ne reste pas beaucoup de solutions. Je crois qu’il reste une seule solution. Je la lâche et me retourne pour faire face à la pièce en désordre. Je cherche des yeux les appareils photos de Faith. Je soulève les chemises, que je jette sur le canapé, je range les ciseaux et découvre un objectif sous un coussin. Je l’attrape et retourne auprès d’elle. « Tu veux arrêter d’être une patronne tyrannique ? Reviens à ce que tu sais faire en premier. » Je montre l’appareil photo. « Pose pour moi. Redeviens un simple mannequin, qui écoute les instructions qu’on lui donne. » Elle ne dit rien. J’ai l’impression que l’on a plus communiqué en gardant le silence, qu’en disant quelque chose. Mais je commence à paniquer. Et si elle refuse ? Après tout, elle peut trouver que je ne suis pas à la hauteur. Je ne suis qu’étudiant. Bon, je travaille pour deux journaux célèbres mais quand même. Je mets la main dans ma poche à la recherche d’une cigarette. J’en attrape une, que je repose dans le paquet. Interdiction de fumer. « Je n’ai jamais été un simple mannequin » Je souris. Voilà la Faith que je connais. « Et je ne suis pas facile à diriger. » J’hausse une épaule. Je la connais suffisamment et tourner un film porno, en étant réalisateur n’est pas de tout repos. « Mais d’accord. Jamais je n’aurais accepté une telle proposition de quelqu’un d’autre que toi. » Elle attrape de nouveau ma main et j’ai l’impression d’apercevoir un sourire ou une ombre, sur son visage. Je viens d’avoir l’idée du jour. Et Faith Von Drake va poser pour moi.


Dernière édition par Alexander MacAllister le Jeu 14 Juin - 22:25, édité 3 fois
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MessageSujet: Re: You say goodbye and I say hello (faudra revoir le titre oui) w/ Faith   You say goodbye and I say hello (faudra revoir le titre oui) w/ Faith Icon_minitimeSam 9 Juin - 15:22


Trois semaines. Trois semaines que je n’ai pas mis le nez dehors. Je n’ai pas réussi. Tout juste ai-je réussi à ouvrir la porte à Daniel qui est passé me voir peu après l’accident au Claridge. Je dois bien me rendre à l’évidence : si au départ je pensais que cet événement ne m’avait que très peu marquée, il n’en est rien. Une porte qui claque me fait sursauter. La nuit je rêve de ce gamin au regard si triste et le bruit de la détonation me réveille en sursaut. Je suis incapable de gérer cela autrement qu’en restant cloîtrée chez moi. D’autant plus que ce ne sont pas les seules conséquences de l’accident. Cela m’a obligée à faire le point sur ma vie. Et le constat n’est pas des meilleurs. Mariée trop tôt, veuve trop tôt, célibataire depuis trop longtemps, j’ai trente-cinq ans et je suis incapable d’avoir une relation stable. Je me drogue littéralement au café et au boulot et à part Hector je n’ai pas énormément de vie sociale. Mon dernière baiser remonte à quelques semaines, échangé avec Daniel pour que Karl me fiche enfin la paix, autant dire que même si c’était très agréable, je n’ai pas remis le couvert depuis. Et puis il y a eu ce gamin. Le mari de Tristan, Andrea je crois. Je n’aurais jamais pensé que de rencontrer ce gosse m’aurait tant chamboulée. Il m’a mise face à tous mes échecs. Si ma vie professionnelle est une réussite incontestable, ma vie personnelle n’est qu’un immense fiasco. Je suis terriblement seule et je me suis rendue compte que je ne me suis jamais vraiment remise de la mort de mon époux. Je ne l’aimais pas sans doute comme il aurait fallu, il était davantage ami qu’amant, mais je l’aimais sincèrement. Et même si en public je n’ai jamais laissé une larme couler, ça ne veut pas dire qu’une fois seule je ne l’ai pas pleuré. Bien au contraire.

Ma robe de mariée, mon alliance, tous les souvenirs que j’avais de « lui », j’ai tout jeté sur un coup de tête. J’ignore encore si c’était une bonne idée ou non, j’ai encore des accès de regret, deux semaines plus tard. J’ai l’impression de complètement perdre pied, de ne plus rien contrôler. Malgré mon caractère emporté, il n’est pas dans mes habitudes d’agir sur des coups de tête justement. Ni de me laisser aller à des sentiments pour le moins… dépressifs, on pourrait dire cela ainsi. Karl a appelé, une fois. Je n’ai pas réussi à me contrôler. Je lui ai hurlé dessus, me fichant pas mal de ce que les voisins pourraient entendre. J’ai fini par débrancher le tout, ne rebranchant l’appareil que pour commander quelques plats au traiteur du coin. Et me voilà allongée sur le tapis du salon après avoir passé trois heures à m’occuper de moi pour de stupides rituels beauté pourtant fort agréables, uniquement destinés à me changer les idées, une heure passée dans mon dressing pour simplement attraper un pull trop grand qui glisse jusqu’à mes genoux. Tout ça pour rien, je ne compte pas sortir de chez moi aujourd’hui. « Faaaaaaaith ! Je sais que tu es là. Ta voisine vient de confirmer. Bouge tes jolies fesses pour venir m’ouvrir. » Je sursaute. Qui peut bien… Alexander. Evidemment. Je ne bouge pas. Je n’irais pas lui ouvrir. Il finira bien par partir. Je n’ai envie de voir personne. « Dépêches-toi, j’ai envie de fumer et j’ai faim ! Si tu ne m’ouvres pas, j’appelle un serrurier. Tu me connais, je serai capable de lui faire enlever ta porte tout ça parce que je suis un imbécile, amoureux qui a oublié ses clés et qui souhaite faire une surprise à sa femme, quitte à payer des centaines de livres juste pour remplacer une porte. » Qu’il continue à déblatérer des sottises. Je m’en fiche, je ne viendrais pas lui ouvrir. Et s’il fait venir un serrurier je porte plainte. « Ou alors j’appelle Karl pour lui raconter tous tes petits secrets qui lui serviront dans cette petite guerre que vous vous menez. Comme tu veux. » Oh le… le salaud ! Oser se servir de Karl pour me forcer à… Je ne doute pas un seul instant qu’il le fera. Et s’il le fait, non seulement Karl viendra camper devant ma porte, mais en plus il serait tout à fait capable de me faire céder. Je me relève d’un bond et cours lui ouvrir. Je l’attrape par le col, absolument furieuse, et le tire à l’intérieur avant de refermer tout aussi rapidement. Enfin je me tourne vers lui et croise les bras, pas vraiment dans d’excellentes dispositions pour une discussion mère-par-procuration/fils-adoptif-indigne. « Je peux savoir POURQUOI tu es venu ici ? Et tant qu’on y est, comment OSE-TU me faire un CHANTAGE AUSSI VICIEUX !!! » je fais d’un ton outré. « Tu devrais avoir honte ! »

« Le seul moyen de te faire bouger, c’est d’invoquer Karl. » Je frémis de rage et manque de lui coller la gifle de sa vie. De quel droit… !!!! Il n’a pas à invoquer Karl justement, nul ne devrait faire mention de ce salaud devant moi ! Je m’apprête à lui hurler dessus mais Alex est déjà entré dans le salon, qui n’est pas aussi bien rangé que d’habitude. Oui bon d’accord, déchirer les chemises de feu mon très cher époux et dans le living-room n’était pas la meilleure des choses à faire je le reconnais. Je reporte toute mon attention sur mon crétin de fils adoptif qui, sans gêne, s’installe tel un pacha et sort une cigarette. « Je suis venu parce que ça fait trois semaines que tu n’as pas montré tes fesses au bureau. Trois semaines que tu ne donnes pas de nouvelles. Je ne le montre peut-être pas, mais j’étais inquiet. Faut dire, tu es tellement obsédée par le travail, que c’est un miracle que tu ai pris des vacances. » Je lui arrache le bol des mains et lui prends sa cigarette. « Pas de ça chez moi » je déclare d’un ton catégorique avant de tout mettre sur la terrasse. Je referme la porte fenêtre d’un geste vif et quelque peu agacé. « Je vais bien. Fin de la discussion. Et ne fais plus mention de Lui devant moi. »

« Tu vas bien ? Sérieusement ? » Je soutiens son regard crânement et hoche la tête. « Pas de ça avec moi s’il-te-plaît. » Je jette un coup d’œil au bazar ambiant et hausse les épaules d’un air que je veux détendu. « Tout ça ne te regarde pas. » Je commence à ramasser les bouts de tissus histoire de m’occuper. Mais au bout d’à peine dix secondes un soupir m’échappe et je laisse tomber les lambeaux de chemise. « J’aimerais que tu partes Alexander. Je suis fatiguée. » J’attrape un plaid et le jette sur mes épaules avant de m’asseoir dans ce fauteuil que j’adore, face à la fenêtre. Je n’ai aucune envie de parler ou qu’on me materne. Je suis trop fière pour cela. C’est sûrement ma plus grande faiblesse d’ailleurs.

Je l’aimais profondément. Pas comme un amant. Mais comme l’ami le plus précieux que j’avais. Beaucoup ont jasé à notre sujet. J’étais si jeune et lui tellement plus âgé que moi. Pourtant rien n’était plus vrai que notre complicité. Je crois que si je me défie maintenant des relations amoureuses, c’est parce que je suis persuadée qu’un lien fondé sur la passion ne fera que s’étioler. Je le déteste de m’avoir laissée. Alors que j’ai tellement besoin de… « Je ne veux plus que tu restes seule. Surtout après ce qu’il s’est passé au Claridge’s. » Je sursaute. La main d’Alexander s’est posée sur mon épaule et la serre doucement. « Je veux que tu comprennes que je suis là pour toi, Faith. Tu peux me parler quand tu veux. Tu peux m’appeler au milieu de la nuit. » Je ferme les yeux. « Tu es là… pour une pauvre folle comme moi ? Tu es vraiment gentil. » Un petit rire sans joie m’échappe et j’ouvre à nouveau les yeux. Ils sont désespérément secs. « Je sursaute dès qu’une porte claque. La nuit je me réveille en sursaut à cause des coups de feu. Alors que sur le moment, je n’étais pas si effrayée que ça. »

« C’est normal. L’adrénaline arrive à donner beaucoup de courage sur le moment, mais dès qu’elle retombe, on réalise ce qu’il s’est vraiment passé. » Ce qu’il s’est passé. J’aurais pu mourir. J’aurais pu perdre des personnes auxquelles je tenais. Voilà ce qui aurait pu se passer. Ce qu’il s’est passé… je me suis retrouvée les mains couvertes de sang à compresser la blessure de ce garçon. Je me suis retrouvée à l’hôpital, craignant pour la vie de Diane-Sophie et de son enfant, mais aussi à essuyer les larmes de cet autre garçon. « Tu n’aurais pas du rester seule. Et tu devrais surtout arrêter de te morfondre et reprendre le boulot. Penser à autre va te faire le plus grand bien. Et hurler sur tes assistants aussi, tu verras. » « Je ne peux pas… » Ma voix se brise et je ferme les yeux. « Tu ne sais pas ce qu’il s’est passé. Tu ne comprends pas. » J’attrape sa main à tâtons et la serre faiblement dans la mienne. « J’ai eu l’impression de revenir plusieurs années en arrière. Tu ne comprends pas… » je répète, complètement perdue et sur le point de me mettre à pleurer. Faith Von Drake ne pleure pas, jamais. Elle est un roc inflexible. Elle est une garce sans cœur. Mais Faith, juste Faith est juste une femme aux failles bien réelles.

Quelques larmes s’échappent de mes yeux pourtant clos mais pas un son ne s’échappe de mes lèvres. Je sais rester d’une dignité rare dans ces moments-là. Fort heureusement d’ailleurs, puisque le ridicule s’invite un peu trop souvent dans ma vie. Les gouttes d’eau roulent sur mes joues et finissent leur course sur ma couverture. J’ouvre enfin les yeux et regarde Alexander, muette, ne sachant pas si j’ai réellement le droit de me confier ou non. « Cet accident m’a fait repenser à mon défunt mari », je fais simplement. « Au jour où l’on m’a appris que j’étais veuve. » Je soupire. « Je ne peux pas retourner travailler. Pas comme avant. Je me suis rendue compte que j’aspirais à davantage qu’à me tuer à la tâche. J’aime ce que je fais. Mais parfois cela me pèse de n’être qu’une patronne tyrannique et rien d’autre. » Il ne dit rien et je soupire, baissant les yeux. J’avais raison, il ne peut pas comprendre. J’ai envie, j’ai besoin de changement. J’ai besoin qu’on me guide. J’ai besoin qu’on m’entoure. J’ai envie d’une famille, j’ai envie de ne plus douter en permanence de mes choix. J’ai besoin de ne plus être seule. Alexander fouille de partout et je le laisse faire, lasse et complètement déprimée. Je sursaute lorsqu’il revient vers moi, j’étais si absorbée dans mes pensées que je l’avais oublié. « Tu veux arrêter d’être une patronne tyrannique ? Reviens à ce que tu sais faire en premier. Pose pour moi. Redeviens un simple mannequin, qui écoute les instructions qu’on lui donne. » Je reste muette d’étonnement. J’ai abandonné le métier il y a longtemps et même si j’ai gardé quelques habitudes telles que m’occuper soigneusement de mon apparence et adopter un rythme de vie très sain exception faite de mon addiction au café, je ne suis pas certaine de vouloir le reprendre. Le stress des défilés, cette course effrénée que je menais, ne dormant que quelques heures, la pression qu’on me mettait, qu’on nous mettait à toutes !, concernant notre poids…Pourtant c’est tentant. Poser pour Alexander ? Renouer avec cette période difficile où j’ai pourtant été la plus heureuse du monde ? Où j’ai rencontré mon époux… « Je n’ai jamais été un simple mannequin » je me contente de répondre. « Et je ne suis pas facile à diriger. » j’ajoute en lui souriant faiblement. « Mais d’accord. Jamais je n’aurais accepté une telle proposition de quelqu’un d’autre que toi. » Ma main trouve la sienne et j’entremêle mes doigts aux siens, presque timidement. J’ai besoin d’un nouveau Pygmalion. Et Alexander sera parfait dans ce rôle.

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