LAF - L O A N + Don't let me go

Posé sur le canapé, alors seulement âgé de 8 ans, je regardais un dessin animé auquel je ne m’intéressais pas vraiment. En fait je pensais à mes parents, mes parents qui, bien souvent, me donnaient l’impression d’être de parfait inconnu à mes yeux. Cela faisait huit ans que je voyais plus souvent ma grand-mère que mes propres parents. Certes mes parents m’avaient eu jeune, ils avaient à peine dix-neuf à l’époque, mais depuis qu’ils m’avaient eu ils avaient continué leur étude, et puis c’était mis à bosser. Mon père était un jeune avocat qui commençait avec une belle carrière, quand à ma mère elle avait réussi à devenir mannequin ce qui fait qu’elle voyageait beaucoup. Au final je passais donc la plus part de mon temps chez ma grand-mère, qui n’était pas si vieille que ca. « A quoi penses-tu mon grand ? Tu m’as l’air perdu. » « Dis mamie… Tu crois que papa et maman ils m’aiment ? » Surprise par ma question elle vint se poser à côté de moi. « Bien sûr qu’ils t’aiment Loan. Je sais que c’est difficile pour toi parce qu’ils sont loin, je sais que tu préférerais qu’il soit là, mais ton papa et ta maman ont un travail très prenant. » Je soupirais alors qu’elle me prenait dans ses bras et déposais un baiser sur la dessus de ma tête. « Eh puis tu m’as moi petit singe. Ça te dirait de faire un gâteau ? » Je lui répondis oui et la suivit dans la cuisine avant de l’aider à préparer un gâteau au chocolat. Mamie avait toujours eu le temps pour moi et en plus de ca elle me faisait toujours rire. C’était la meilleure, surement meilleure que ma propre mère. Elle était absolument géniale avec moi et puis je crois que depuis la mort de mon grand-père, mes nombreux, très nombreux, cousins et cousines ainsi que moi étions ce qui comptait le plus pour elle.

Une heure que je faisais les cent pas dans la salle d’attente de la maternité. Bordel mais qu’est ce qu’il foutait ?! Les minutes me semblait longue, tellement longue que je fini par me poser sur un banc et me prendre la tête dans les bras en soupirant. Est-ce que c’était normal que cela prenne autant de temps ? Je veux dire… Il suffit juste de sortir le bébé et puis voilà non ? Il me fallut encore attendre un quart d’heure avant qu’un membre du personnel ne s’approche de moi. « Loan ? » Je relevais la tête vers la femme qui venait de s’adresser à moi. « Tu peux venir si tu veux. » Je me levais sans rien dire et la suivit dans la chambre ou se trouvait mes parents. Lorsque mon regard se posa sur mes parents je ressentis un pincement douloureux au cœur. Ils ressemblaient à une famille heureuse, une famille dont je n’avais pas l’impression de faire partie. Mes parents regardaient le petit être dans les bras de ma mère comme jamais il ne m’avait regardé moi. En même temps… Ils ne m’avaient jamais voulu. J’avais réellement l’impression d’être de trop dans cette famille qui était censé être la mienne. Pendant un instant j’ai hais cette petit chose qui c’était mise à bouger dans les bras de ma mère. Celle-ci leva enfin la tête vers moi, ses yeux brillant. « Viens Lo, viens le prendre. » « Non c‘est bon. » Elle insista et je fini par m’approcher du lit. Dans un geste délicat elle déposa le petit être dans mes bras. Je baissais les yeux vers lui et mon cœur sembla rater un battement. Comment avais-je pu le haïr ne serait-ce qu’une seule seconde ?! Il était si petit, mais si beau. « Comment s’appelle-t-il ? » Mes parents échangèrent un sourire avant de se tourner vers moi. « On a pas choisi, avec ta mère on voulait que ce soit toi qui choisisse. » Je relevais le regard, qui n’avait pas lâché mon petit frère et le posé sur eux. « Moi ? Mais… » Je reposais le regard sur mon petit portrait que je tenais dans les bras. Il passa de longues minutes avant que je finisse par avoir une idée. « Nathéo. Nathéo Jaxon Fawkes. » Je souris à mon petit frère avant de lever le regard vers mes parents qui m’adressèrent un sourire. Ce fut le plus beau cadeau d’anniversaire que l’on ait pu me faire. Pour mes seize j’avais eu un petit frère.

L’hôpital, qu’est-ce que je déteste cet endroit… Depuis deux ans c’était un peu devenu mon quotidien en réalité, et c’était loin de me plaire. La seule chose positive de cet endroit c’était peut-être simplement que c’était là que j’avais rencontré Oswyn, une super amie. Attendez, je vais commencer par le commencement. Après la naissance de mon petit frère les choses étaient devenus mieux, beaucoup mieux, j’avais enfin l’impression de voir mes parents de temps en temps, de pouvoir profiter de mon petit frère. Les choses m’avaient presque paru trop belles pour être vrai. Puis quelques mois plus tard nous avions appris que Nathéo était atteint d’une leucémie. Ça avait été vraiment difficile pour mes parents et moi d’apprendre ça, surtout que Nathéo avait toujours été un bébé souriant et qui riait beaucoup. Les premiers temps, avec la chimiothérapie, les traitements avaient semblait faire effets, les nouvelles des médecins avaient été bonnes. Mes parents venaient donc régulièrement voir mon frère. Mais avec le temps le cancer avait repris le dessus, les médecins avaient dû essayaient une chimio beaucoup plus forte, qui rendait mon petit frère dans un état horrible. Plus le temps avancé, plus j’attendais que les médecins nous donne de bonnes nouvelles mais ce n’était pas le cas. La greffe était la dernière option qu’il restait. J’avais fait le test de compatibilité et lorsque j’avais su que je l’étais je n’avais pas hésité. Seulement la greffe avait raté, ça avait le coup fatal pour moi. Les médecins nous avaient alors annoncé que Nathéo allait mourir. Depuis ce moment-là, mes parents étaient abonnés absents. Ils ne venaient plus voir Nathéo, ils se contentaient de payer les frais d’hospitalisation. Quant à moi je venais tous les jours. Mes notes avaient littéralement chuté et mes absences au lycée étaient très nombreuses, mais je refusais d’abandonner Nathéo. La vie était injuste avec lui. Ce jour-là j’étais donc avec lui, lui ayant promis de passer le week end avec lui. J’étais assis dans son lit d’hôpital, Nathéo était blotti contre moi, dormant calmement. Il était tellement pale… J’aurais fait ou donner n’importe quoi pour le voir allaient mieux mais je savais que je ne pouvais rien faire. Le pire dans tout ça c’est que Nathéo, malgré son jeune âge, savait qu’il n’allait pas bien, il se doutait qu’il allait mourir, même si à deux ans il ne voyait pas la mort comme moi. Je soupirais et fermais les yeux. Depuis qu’il était passé en soin palliatif, les médecins avaient stoppé la chimio, ce qui lui évitait de vomir à chaque fois qu’il était réveillé, et il m’avait même fait remarquer qu’il avait de nouveau des cheveux. J’aurais préféré que ce soit moi à sa place…

Nathéo avait tenu un peu plus de un an. Il c’était encore battu un an avant de finir par mourir. Le jour de sa mort avait été horrible pour moi, mais il était parti sans douleur, et surement heureux que je sois là. Ce jour-là il c’était simplement assoupi dans mes bras, comme il l’avait fait des centaines de fois, mais cette fois ci il ne c’était jamais réveillé. En m’en rendant compte j’avais pleuré en silence, mais j’avais souhaité rester un peu auprès de lui. Et aujourd’hui c’était l’enterrement, il venait d’avoir lieu et nous étions rentrés pour le repas. A croire que la plus part des gens qui venait à l’enterrement était venu pour bouffer et non pas pour mon petit frère. Allongé sur mon lit, les larmes roulaient en silence, je m’étais retenu durant toute la cérémonie, alors que mes parents et mes grands-parents avaient le visage inondés de larmes. Soudain en pensant à mes parents la colère sembla monter d’un seul coup en moi, comment pouvait-il assister à l’enterrement, pleuré alors qu’il avait laissé tomber Nathéo. Il avait laissé tomber leur fils à seulement deux ans quand ils avaient su qu’il était condamné. Je me redressais sur mon lit, tenant, tant bien que mal de calmer la colère en moi. Mais à peine quelques secondes plus tard je m’étais levé et hurler en jetant tout ce qui me passait sous la main à travers ma chambre. Les larmes se mirent à rouler encore plus alors j’écrasais lourdement mon poing contre le miroir qui se brisa en morceau. La porte de ma chambre s’ouvrit à la volée sur un faux blond, aux yeux bleu habituellement pétillant, Oliver. « Loan… » Sa voix avait été une simple murmure mais elle me calma et je m’assis sur mon lit, ignorant la douleur de mon poing en sang. Il se glissa dans la salle de bain et revint quelque secondes plus tard avec de quoi me désinfecter la main. Il commença en silence, me connaissant suffisamment pour savoir que les mots n’étaient pas nécessaires. Il me banda la main avec sa douceur habituelle avant de laisser retomber ses mains. « C’est tellement injuste… » Murmurais-je alors que les larmes roulaient toujours en silence le long de mes joues. Il m’attira contre elle. « Je sais Lo… Je sais mais ça va aller… Je suis là… » S’allongeant sur mon lit, crevé j’avais fini par m’endormir en tenant sa main alors qu’il caressait mes cheveux. Entre nous ca avait toujours été comme ca.