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 Oliflore ♪ It’s kind of amazing how you found me.

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MessageSujet: Oliflore ♪ It’s kind of amazing how you found me.   Oliflore ♪ It’s kind of amazing how you found me. Icon_minitimeVen 20 Juil - 23:40

OLIFLORE
"IT'S KIND OF AMAZING HOW YOU FOUND ME"
19 juillet 2012, 13 h 30 cimetière d'Oxford.
« Salut maman » je lâche en déposant un bouquet de roses blanches sur sa pierre tombale. « Ça fait un moment que je ne suis pas venue dans le coin, j'imagine que de là-haut, enfin si tant est que cela soit possible, tu dois m'en vouloir, mais j'ai passé ma matinée dans le train rien que pour toi, l'effort n'est pas négligeable je crois » je poursuis en m'asseyant en tailleur devant la sépulture de ma génitrice. « Tu me manques. C'est con parce que je m'étais promis de ne pas pleurer, de ne rien ressentir et je n'avais surtout pas prévu de me déplacer, mais la vérité c'est que tu me manques maman, tous les jours. Aujourd'hui un peu plus. Je me doute bien que de là-haut, » je m'interromps un moment et j'essuie mes larmes. Je déteste me laisser aller. « Non, en fait j'aimerais croire que tu es déçue ou peinée de me voir dans cet état, mais il aurait déjà fallu que de ton vivant tu te soucies un tant soit peu de mon cas. Mais je ne suis pas là pour te faire des reproches t'inquiètes pas » j'énonce en passant mes mains sur mon visage. « De mes deux parents, tu auras été la plus aimante. T'étais maladroite, constamment bourrée aussi, mais quelque part au fond de ton cœur, il y a toujours eu une place pour moi. Alors, que Peter... Peter est fidèle à lui-même. Oh, il s'intéresse aux jeunes filles de mon âge, mais... l'inceste étant prohibé, je ne lui suis d'aucun intérêt » je hoquette nerveusement. Je n'ai pas le cœur à rire, mais j'ai toujours tout tourné à la dérision, c'est plus fort que moi. « Bref. Je voulais que tu saches que je pense à toi ».

Le même jour, Jesus Green Park, 19 h 30.
Aller me recueillir sur la tombe de ma mère a été une expérience particulièrement douloureuse pour moi. D'abord, parce que je n'ai pas l'habitude de me montrer aussi sensible. Je ne pleure que très rarement, j'ai un besoin maladif de tout contrôler alors, quand je me laisse aller, j'ai beaucoup de mal à me calmer. Ensuite, j'ai dû retourner à Oxford, la ville où je suis née, la ville où j'ai grandi, là où tout a commencé. Un tas de souvenirs en tout genre me sont revenus en mémoire et des choses que je refoulais depuis des années sont revenues me hanter. Notamment l'image de ma mère pendue à ce lustre, l'enterrement, la passivité de mon père. Ça fait mal de se rappeler. C'est désagréable et c'est sans doute pour ça qu'en temps normal, je refuse d'y penser. Mais aujourd'hui, ça fait neuf ans qu'elle est partie. Le pire dans tout ça c'est que j'aurai bien aimé en parler à quelqu'un, me confier. Mais la triste vérité c'est que je n'ai pas de véritables amis, d'épaule sur laquelle pleurer. Je ne me plains pas, je ne peux m'en prendre qu'à moi-même, j'ai choisi d'être cette fille détestable. Il n'empêche que je sanglote toute seule depuis des heures. Je suis pitoyable. Le gardien va bientôt s'en aller et je serais à nouveau seule. Je chiale comme un bébé, ça me fout en rogne, mais je ne peux plus m'arrêter. C’est alors que j’entends des pas derrière moi et, sans que j’ai le temps de comprendre ce qu'il se passe, une main se pose sur mon épaule, quelqu’un me serre presque dans ses bras. La voix d’Oliver raisonne. « Flore, ça va aller. Je te le promets ». Je ne comprends pas ce qu’il se passe. J’ai froid, je me sens stupide, j’ai horriblement mal au ventre et les larmes qui ne s’arrêtent plus de couler… C’est affligeant. J'ai honte de moi et de cette faiblesse ridicule. Ça ne me ressemble pas! Si jamais quelqu’un d’autre venait à me surprendre… J’en connais qui paieraient pour me voir dans cet état, j’en connais qui riraient aux éclats. Mais pas Oliver. Il n'est pas comme ça. Je lève finalement les yeux vers lui, il a l’air contrarié. Ou bien est-ce de l’inquiétude que je lis dans son regard? Peu importe, ça n’a aucune importance compte tenu la manière dont les choses se sont terminées la dernière fois. D’ailleurs, ça fait près d’un mois qu’il m’évite alors, qu’est-ce qu’il fait là? « Fiche moi la paix Oliver » je murmure presque malgré moi. Fidèle à moi-même, je sors les crocs. A chaque fois que quelqu’un essaie de creuser sous la surface, à chaque fois qu’on cherche à me venir en aide parce que je suis au plus mal, je ne peux m’empêcher de repousser les autres, c’est plus fort que moi. Pourtant, je n’ai aucune envie qu’il s’en aille. La douleur, la solitude plus encore, c’est insupportable. « Ce n'est même pas la peine d'y penser, surtout vu l'état dans lequel tu es. Je ne vais pas te laisser alors que tu es en pleure. Non, tu vas m'expliquer ce qui te mets dans cette état, on va sécher tes larmes et ensuite on ira boire un bon chocolat chaud, okay ? » Je ne peux m'empêcher d'esquisser un sourire. Oliver sait parfaitement que ça ne me ressemble pas. Je ne suis pas du genre à raconter ma vie et lorsque j'ai un problème j'ai plutôt tendance à boire jusqu'à la déraison. Il n'empêche que je suis au bout du rouleau et malgré notre altercation de l'autre jour, malgré la manière dont je l'ai traité, il semble déterminé à m'aider. Alors oui, je suis touchée. Touchée qu'il se sente aussi concerné par mon cas, agréablement surprise, bluffée même de constater qu'il a été capable de mettre sa rancœur de côté et d'oublier tout ce qui s'est passé. Je reste muette d'admiration quelques secondes. Je suis loin d'avoir sa noblesse d'esprit, par ailleurs j'ai parfaitement conscience de ne pas mériter son amitié ou peu importe ce qu'il essaie de m'offrir. « Pourquoi tu fais tout ça? Pourquoi tu t’intéresses autant à moi? Je passe mon temps à te repousser et pourtant tu es toujours là. Tu ne devrais pas te donner autant de mal, sérieusement je détruis tout ce que je touche. Naveed a raison, je ne suis qu’une garce, un monstre d’égoïste. Une fille insupportable » je reprends quelques secondes plus tard en tâchant de retenir mes larmes «Même mon père refuse de s’intéresser à moi. J’ai beau faire les pires conneries possibles et imaginables, rien n’y fait. Je ne compte pas. Quant à ma mère… ça fait neuf ans qu’elle n’est plus là. Et tu veux que je te dise? » Pour toute réponse, Oliver acquiesce d’un signe de la tête et m’incite à poursuivre « Le plus triste dans tout cas c’est que je n’ai aucun ami véritable. Aucune personne sur laquelle je puisse réellement compter, aucune personne à même de me consoler, ne serait-ce qu’une journée. Et ça me met hors de moi! Je suis en colère parce que ça fait mal. Ça me tue de réaliser tout ça. J'ai beau me donner de grands airs, jouer à la fille intouchable, au fond je suis comme tout le monde, j'ai juste besoin qu'on m'aime, qu'on soit là pour moi, j'ai...  » Je m’interromps de manière brutale. C'est la première fois que je parle à cœur ouvert, c'est la première fois que je me laisse réellement aller. Mes mots ont clairement dépassé ma pensée. S'il fallait que ça sorte? Sans doute, mais je sais déjà que je vais le regretter. J’ai toujours la tête baissée quand il effleure ma joue d‘un geste délicat. Restée totalement interdite, je finis par lever les yeux vers lui. Sa peau n’a pas rougi, il a l’air confiant, je ne sais plus quoi dire. En tant normal, j’aurai surement plaisanté sur le fait qu’il fasse preuve de courage et prenne des initiatives, mais je n’ai aucune envie de me payer sa tête. « Hey, regarde moi » poursuit-il en m‘adressant un sourire qui se veut rassurant. Je tente de lui rendre la pareille, mais le cœur n’y est pas vraiment. « Je suis là, moi. C'est peut-être un peu compliqué entre nous, et tu ne me fais peut-être pas confiance, ce qui est normal, ce que je comprends parfaitement, mais je suis là, okay ? Et je n'irais pas raconter à tout Cambridge que je t'ai trouvé entrain de pleurer dans un parc en plein été, ou que tu es en fait une jeune fille sensible et fragile. T'inquiète pas, je n'irais pas « ruiner » ta réputation. » J’esquisse un rire amusé lorsqu’il prononce ces mots. Sa présence me fait du bien, l’écouter m’empêche de penser. J’ai même l’impression que les larmes se sont arrêtées de couler. Il y a du progrès. « Mais je suis là, Flore. Et je suis tout à fait disposé à devenir ton ami, malgré tout, et si tu as besoin de parler, tu peux te tourner vers moi sans hésiter, et je pense que tu le verrais si tu arrêtais de faire sans cesse ta tête de mule ». Je détourne à nouveau le regard. Combien de fois allons nous avoir cette conversation? Combien de temps allons nous nous disputer à ce propos? Je n’ai rien contre le fait de me rapprocher de lui, c’est un garçon agréable et sympathique, maintenant nous sommes trop différents pour être amis. Il le sait, je le sais alors, à quoi bon prendre le risque? « Je t’arrête tout de suite, je ne suis pas bornée. Je me contente de voir la vérité en face, nuance! Et crois-moi, quand j’irai mieux, je te ferais payer ton impertinence » je réplique quelques secondes plus tard, l’air faussement menaçant. « En attendant, je te remercie pour toutes ces choses que tu as dis, je te remercie pour tous les efforts que tu fais. Je te remercie d’être là, tout particulièrement aujourd’hui. Ça représente beaucoup pour moi et, je suis certaine que tu ferais un ami formidable. C’est juste que… je ne suis pas sûre d’en être capable. Je veux dire, l’amitié avec un gars... » j’explique en posant ma tête sur son épaule « Quoi qu'il en soit, je t’interdis de raconter ça à qui ce soit, d'accord?! Et c'est parfaitement inutile de faire la moue jeune homme, ça ne prend pas avec moi » je conclus en lui frappant légèrement le bras. Moi passer du rire aux larmes? Et alors? Ce n'est pas encore un crime à ce que je sache! « J'espère que tu as compris que je ne suis pas du genre à faire ça, quand même. Je sais que tu peux être extrêmement têtu quand tu t'y mets, ça je l'ai compris, mais quand même ! » J’ai un mouvement de recul. Moi? Têtue comme une mule? Avouez qu’il n’est pas mal dans son genre, lui non plus! « Je sais parfaitement que tu ne feras jamais une telle chose. Tu es bien trop gentil pour ça, mais… on est jamais trop sûr » je réponds en détournant le regard. Je n’ai jamais eu confiance en qui que ce soit alors, ce ne sont pas quelques mots gentils qui vont me faire baisser les armes. « Et si on oubliait tout ça? » je demande en me grattant le haut de crâne. Je suis affreusement mal à l’aise, je n’ai plus envie de parler de tout ça. Même si quelque chose me dit que le sujet reviendra forcément sur le tapis, tôt ou tard. « Je peux pas, Flore. C'est pas le genre de truc que je peux oublier comme ça ». Sa voix s'éteint dans un murmure. Je relève les yeux vers lui, il détourne son regard de moi. J'aurais dû me douter que tout ne serait pas effacé en un claquement de doigt. Oliver est bien trop gentil et prévenant pour ça. « Mais qu'est-ce que tu veux que je te dise? Il y a neuf ans jour pour jour, ma mère s'est suicidée, c'est normal que j'ai un coup de déprime! Mais demain tout sera oublié. Ça me le fait tous les ans, crois-moi je sais de quoi je parle et je t'assure que ça va aller alors, à quoi bon continuer d'en parler? » Je l'entends soupirer. Je sais bien que je suis bornée et qu'il ne cherche qu'à m'aider, mais ça me tue qu'il m'ait vu aussi désemparée. « Et puis d'abord, qu'est-ce que c'est que cette manie de vouloir me sauver en permanence? Et puis c'était quoi cette apparition tout à l'heure? Tu te prends pour un chevalier? ». L'image est intéressante. Si vive dans mon esprit que je ne peux m'empêcher d'y sourire. J'espère qu'il ne va pas monter sur ses grands chevaux et se vexer, j'ai juste dit ça pour plaisanter.

« Je suis désolé Flore, je ne voulais pas t'embêter, vraiment. Mais je ne sais pas, quand j'entends quelqu'un sangloter dans un parc alors que la nuit tombe, je vais voir ce qu'il se passe parce qu'il se trouve que j'ai un cœur. Et pardon, je ne savais pas que je n'avais pas le droit de faire un tour au parc. » ‘Ce qu’il peut être susceptible’! Si Monsieur n’est même plus capable de plaisanter, je ne vois pas pourquoi je me fatigue à parler avec lui. Et puis merde il commence à me connaître, non? Je ne suis pas du genre à raconter ma vie, point à la ligne! « Désolé, j'aurais pas dû te parler comme ça. C'est juste que... » QUOI?! S’il y a bien une chose qui me met hors de moi, c’est qu’on ne finisse pas ses phrases. Ça me stresse, je vous jure, c’est pas croyable! « Non, mais t’en a pas marre de t’excuser et de t’écraser devant moi en permanence?! » Il me fixe, hébété. J’imagine qu’il ne s’attendait pas à ça. «  Parce qu’en ce qui me concerne, j’en peux plus de tout ça! Je te parle comme un chien, je passe mon temps à t’envoyer chier alors que toi t’es adorable avec moi! Tu sais, si tu veux qu’on devienne amis, va falloir t’affirmer! Enfin… voilà quoi! Tout ce que je dis c’est que si t’as merde à me dire, et ba vas-y, je ne vais pas me mettre à pleurer, je ne suis plus une gamine ! » Déterminée à changer de sujet, je me relève brusquement et ajoute en lui tendant la main «  Ceci étant dit, va peut-être falloir qu’on trouve un moyen de sortir d’ici. Et ne recommences pas, je sais que t’as pas envie d’oublier ce qui s’est passé, j’ai bien compris que tu pouvais pas et, franchement je te remercie d’avoir été là. Ça m'a fait du bien. C’était sympa. Mais t’attends pas à ce que je te saute dans les bras ou à ce qu’on en reparle, en tout cas pas dans l’immédiat; parce que ça me ressemble pas ». Il ne réagit pas à ma tirade et se contente de répliquer un bref « Suis-moi » avant de se lever et de commencer à avancer. Où va-t-il? Je n’en ai pas la moindre idée. Oliver ne prend même pas la peine de regarder si je suis derrière lui, j’ai l’impression qu’il s’en fiche, qu’il a abandonné. Comment l’en blâmer? I can be such a pain in the ass quand je m’y mets! « Tu vois le muret là? Tu monte dessus, et ensuite tu escalade le grillage. Simple. » Je détaille ma tenue et lui lance un regard des plus incrédules. Il se moque de moi?! J’ai tout sauf la tenue adéquate pour faire de l’escalade. Je suis perchée sur douze centimètres de talons et je porte une jupe extrêmement courte, genre « à ras de la salle de jeux » si vous voyez ce que je veux dire! Mais à part ça, tout va bien! Je suis partante pour faire de l’accro-branche! « Tu sais, si tu voulais regarder sous ma jupe, suffisait de le dire ! » je lâche histoire de détendre l’atmosphère. Mais monsieur a choisi de jouer les schtroumpfs grognons et fronce les sourcils, avant de soupirer longuement une fois qu’il a compris la nature de ma plaisanterie. « Pour info, j’essayais juste de faire de l’humour! Pas la peine de monter sur tes grands chevaux! » je râle pour la forme en grimpant sur le fameux muret. « Ça te dérangerait de m’aider? » je finis par demander, sachant pertinemment que je vais avoir du mal à passer de l’autre côté. « S’il te plaît? » Un grand sourire accompagne mes propos et je m’amuse du ridicule de la situation. Il s'agenouille à quelques centimètres de moi et ajoute en baissant la tête: « Vas-y, grimpe sur mes épaules ». Je réprime une énième remarque sur sa timidité et lui souris. Oliver est un gentil garçon, il sort du lot. J'ai toujours pensé que cette espèce avait disparu, mais le blondinet est comme qui dirait l'exception qui confirme la règle - il va bien falloir que je l'accepte. Le seul problème, c'est que je ne suis pas rassurée - encore mois quand monsieur décide de se lever. « Si tu me fais tomber Stylison, sache que je me vengerai » je fulmine, faussement menaçante en essayant de passer par dessus le grillage. C'est alors qu'un chien se met à aboyer. Surprise, je pose mes mains sur la tête d'Oliver et m'accroche à ses cheveux. Il riposte véhément (j'imagine que je lui ai fait mal), semble perdre l'équilibre quelques instants, mais finis par recouvrer sa posture initiale. On a évité le pire, je crois. « Je suis désolée de t'avoir tiré les cheveux, mais c'est à cause de cet abruti de chien!. Il est sorti de nulle part, j'ai été surprise» j'ajoute quelques secondes plus tard alors que je viens d'atterrir de l'autre côté du grillage. « Tu as besoin d'aide?». « Nan » réplique-t-il du tac au tac avant de commencer à escalader le grillage. Je le regarde faire sans rien dire, mais étouffe difficilement un rire quand son pied dérape. Un peu plus et il se retrouvait les quatre fers en l’air. « N'essaie même pas de te foutre de mon absence totale de talent en escalade » ajoute-t-il en arrivant à côté de moi. « Je… je n’oserai pas » je réponds en me pinçant les lèvres. Je pense que ce pauvre Oliver a eu son compte pour la soirée, je n’ai pas envie de l’énerver davantage. C’est déjà un exploit qu’il ait accepté de m’aider à traverser. Beaucoup à sa place m’auraient laissé me débrouiller. « Bon… et maintenant? J’imagine que c’est pas la peine que je te propose d’aller boire un verre? » je poursuis en grimaçant. « Enfin… à moins que t’en aies envie, mais après tout ce qui s’est passé, j’en doute » je conclus en fouillant dans mon sac. J’ai une envie irrépressible de m’en rouler un, mais je me retiens. « Je… Non. Il est tard, je vais rentrer  » réplique-t-il sans surprise. « A plus tard, Flore » ajoute-t-il en tournant les talons. « Bye » je lâche, presque… déçue? Non, mais qu’est-ce qui ne tourne pas rond chez moi?! Je passe mon temps à l’envoyer sur les roses, pas étonnant qu’il en ait marre. Il va vraiment falloir que je me fasse une opinion sur Oliver et que j’arrête de souffler le chaud et le froid. Ça devient fatiguant, même pour moi.


FIN. Oliflore ♪ It’s kind of amazing how you found me. 424623794 Oliflore ♪ It’s kind of amazing how you found me. 907793


Dernière édition par Flore E. Breckenridge le Lun 19 Nov - 21:42, édité 22 fois
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MessageSujet: Re: Oliflore ♪ It’s kind of amazing how you found me.   Oliflore ♪ It’s kind of amazing how you found me. Icon_minitimeVen 20 Juil - 23:56

Je ne sais même pas ce que je fous là. Dans ce parc, encore. Depuis que je suis revenu d'Irlande – où je viens de passer trois semaines avec mon cousin – il y a trois jours, j'ai passé mes journées dans ce parc. Pourquoi ? J'aimerai croire qu'il n'y a pas de raisons particulières. Mais je ne suis pas stupide, et je me connais. La raison, elle est simple. Flore me manque. C'est con, parce qu'on était même pas amis. Mais je me sens tellement coupable. Ça doit faire un mois qu'on ne s'est plus vus, maintenant. Un mois et j'ai toujours cette sensation de vide en moi, comme si quelque chose me manquait. Ce qui est con, tellement con, je suis tellement trop con. Je ne devrais même pas me sentir triste ou coupable. On était même pas amis, pas vrai ?
Et pourtant, je ne cesse de revenir dans ce parc, d'y rester un peu plus longtemps chaque jours. J'y ai passé presque cinq heures, aujourd'hui, à observer les enfants, le ciel, le petit bois dans le fond. Je devrais partir, le gardien vient d'annoncer la fermeture. Je m'apprête à me lever et à me diriger vers la sortie quand j'entends un bruit. Je tends l'oreille, et me dirige vers le bruit qui résonnerait presque dans le parc maintenant silencieux. Mes pas me conduisent jusqu'à un bosquet, et je découvre derrière une jeune fille roulée en boule, sanglotante. Je la reconnais sur le champs. Flore. Entrain de pleurer, seule dans un parc, en pleins mois de juillet. Pourquoi ?
Je ne réfléchis pas une seconde. Je m'agenouille à ses côtés et entoure ses épaules de mon bras. Je sais qu'elle va me repousser, quand elle réalisera que c'est moi, mais je m'en fous. « Flore, je murmure doucement, ça va aller. Je te le promets. » Elle est dans un état pas possible, et je suis incroyablement inquiet. La voir dans cet état me fait oublier toutes les raisons pour lesquelles je lui en voulais. « Fiche moi la paix Oliver » Sans grande surprise, elle m'envoie bouler, et ça ne me fait ni chaud ni froid. Je m'y attendais, pour tout dire. « Ce n'est même pas la peine d'y penser, surtout vu l'état dans lequel tu es. Je ne vais pas te laisser alors que tu es en pleure. Non, tu vas m'expliquer ce qui te mets dans cette état, on va sécher tes larmes et ensuite on ira boire un bon chocolat chaud, okay ? » Je sais que ce n'est pas le genre de Flore de faire ça. Je sais qu'elle va probablement me rire à la figure, mal me parler, mais je m'en fiche. Que ce soit elle ou le pape, je n'abandonne pas quelqu'un qui pleure à chaud de larmes. Même si je demande si ce que je viens de dire ne l'a pas choqué au point d'en faire une crise cardiaque. Parce que franchement, la façon dont elle me regarde pour le moment commence à m'inquiéter sérieusement – enfin je suis déjà inquiet, mais bon, vous m'avez compris. « Pourquoi tu fais tout ça? Pourquoi tu t’intéresses autant à moi? Je passe mon temps à te repousser et pourtant tu es toujours là. Tu ne devrais pas te donner autant de mal, sérieusement je détruis tout ce que je touche. Naveed a raison, je ne suis qu’une garce, un monstre d’égoïste. Une fille insupportable. » Je fronce les sourcils, prêt à la contredire, mais elle ne m'en laisse pas le temps. « Même mon père refuse de s’intéresser à moi. J’ai beau faire les pires conneries possibles et imaginables, rien n’y fait. Je ne compte pas. Quant à ma mère… ça fait neuf ans qu’elle n’est plus là. Et tu veux que je te dise? » Je me mords la lèvre, mais la laisse continuer. Je ne savais pas tout ça. J'ignorais que Flore n'a plus de mère, ou que son père ne s'intéresse pas suffisamment à elle, pas comme il le devrait. Je comprends mieux d'où viennent ses problèmes maintenant. Elle veut juste qu'il l'aime, qu'il lui montre qu'il tient à elle. Et tant qu'il ne fera pas ça... elle n'ira pas mieux. Tant que son père ne fera pas un pas vers elle, Flore continuera à se dénigrer, à se traiter de garce, de fille insupportable.
Je ressens soudain un violent élan de haine envers cet homme qui m'est inconnu, dont j'ignore même le prénom, une haine si violente à vrai dire qu'elle me déstabilise, me laisse perplexe. Je ne pensais pas pouvoir ressentir une telle chose un jour. Et pourtant, l'idée qu'il existe quelqu'un d'assez monstrueux sur Terre pour détruire sa propre fille comme cela me révulse. Pour un peu, je me rendrais chez elle et je lui remettrais les idées en places, à ce connard. Enfin, je le ferais si je savais où elle habite. « Le plus triste dans tout cas c’est que je n’ai aucun ami véritable. Aucune personne sur laquelle je puisse réellement compter, aucune personne à même de me consoler, ne serait-ce qu’une journée. Et ça me met hors de moi! Je suis en colère parce que ça fait mal. Ça me tue de réaliser tout ça. J'ai beau me donner de grands airs, jouer à la fille intouchable, au fond je suis comme tout le monde, j'ai juste besoin qu'on m'aime, qu'on soit là pour moi, j'ai...  » Flore évite mon regard, et je sens immédiatement à quel point elle regrette d'avoir dit ces mots. Mais moi, je sais très bien qu'elle n'a pas à s'inquiéter ou à avoir de regrets, et c'est pourquoi je n'hésite pas une seule seconde quand je lui frôle la joue du dos de la main, et le contact ne me fais même pas rougir, pour ma plus grande fierté. « Hey, regarde moi » je murmure en plantant mon regard océan dans ses yeux bleus. Je lui souris, un sourire qui se veut rassurant mais qui est, je le sais, emprunt de tristesse. « Je suis là, moi. C'est peut-être un peu compliqué entre nous, et tu ne me fais peut-être pas confiance, ce qui est normal, ce que je comprends parfaitement, mais je suis là, okay ? Et je n'irais pas raconter à tout Cambridge que je t'ai trouvé entrain de pleurer dans un parc en plein été, ou que tu es en fait une jeune fille sensible et fragile. T'inquiète pas, je n'irais pas « ruiner » ta réputation. » Je murmure, mimant des guillemets avec mes doigts. « Mais je suis là, Flore. Et je suis tout à fait disposé à devenir ton ami, malgré tout, et si tu as besoin de parler, tu peux te tourner vers moi sans hésiter, et je pense que tu le verrais si tu arrêtais de faire sans cesse ta tête de mule » j'ajoute avec un petit rire, essayant tant bien que mal de détendre l’atmosphère. « Je t’arrête tout de suite, je ne suis pas bornée. Je me contente de voir la vérité en face, nuance! Et crois-moi, quand j’irai mieux, je te ferais payer ton impertinence » Un petit rire m'échappe à ces mots. On reconnaît déjà mieux la Flore que je connais. « En attendant, je te remercie pour toutes ces choses que tu as dis, je te remercie pour tous les efforts que tu fais. Je te remercie d’être là, tout particulièrement aujourd’hui. Ça représente beaucoup pour moi et, je suis certaine que tu ferais un ami formidable. C’est juste que… je ne suis pas sûre d’en être capable. Je veux dire, l’amitié avec un gars... » Je ne réagis pas quand elle pose sa tête sur mon épaule. Je ne suis pas du tout habitué aux contacts physiques – surtout avec les filles – mais là, ça me semble normal. Naturel, même. « Quoi qu'il en soit, je t’interdis de raconter ça à qui ce soit, d'accord?! Et c'est parfaitement inutile de faire la moue jeune homme, ça ne prend pas avec moi » J'éclate de rire, avant de me rembrunir un peu, très sérieux. « J'espère que tu as compris que je ne suis pas du genre à faire ça, quand même. Je sais que tu peux être extrêmement têtu quand tu t'y mets, ça je l'ai compris, mais quand même ! » je lui dis, faussement amusé. « Je sais parfaitement que tu ne feras jamais une telle chose. Tu es bien trop gentil pour ça, mais… on est jamais trop sûr » Je retiens un soupire agacé. J'ai l'impression qu'on tourne en rond, et qu'on en revient toujours au même point : Flore, malgré tout, ne me fait pas confiance. Et je dois avouer que ça me vexe un peu. Mais je dois garder en tête que ce n'est pas moi le problème, et qu'elle a toutes les raisons du monde pour ne pas accorder sa confiance. Ça s'arrangera avec le temps – en tout cas j'espère. « Et si on oubliait tout ça? » Je lui fait un petit sourire et secoue la tête, le regard triste. « Je peux pas, Flore. C'est pas le genre de truc que je peux oublier comme ça. » je murmure sans la regarder, parce que je sais qu'elle va m'en vouloir de dire ça au lieu de faire comme si cette soirée n'était jamais arrivée. « Mais qu'est-ce que tu veux que je te dise? Il y a neuf ans jour pour jour, ma mère s'est suicidée, c'est normal que j'ai un coup de déprime! Mais demain tout sera oublié. Ca me le fait tous les ans, crois-moi je sais de quoi je parle et je t'assure que ça va aller alors, à quoi bon continuer d'en parler? » Je me contente de soupirer. J'aimerais juste qu'elle me fasse confiance. Et je pensais que... que aujourd'hui, ça aiderait d'une certaine façon. Mais apparemment, elle va juste se refermer comme une huitre et prétendre que ce n'est jamais arrivé. « Et puis d'abord, qu'est-ce que c'est que cette manie de vouloir me sauver en permanence? Et puis c'était quoi cette apparition tout à l'heure? Tu te prends pour un chevalier? » Je lui lance un regard incrédule. Sérieusement? « Je suis désolé Flore, je ne voulais pas t'embêter, vraiment. Mais je ne sais pas, quand j'entends quelqu'un sangloter dans un parc alors que la nuit tombe, je vais voir ce qu'il se passe parce qu'il se trouve que j'ai un cœur. Et pardon, je ne savais pas que je n'avais pas le droit de faire un tour au parc. » Mon ton est acerbe, et je me sens aussitôt coupable. Je ne devrais pas m'énerver pour si peu, je le sais. « Désolé, j'aurais pas dû te parler comme ça. C'est juste que... » Je ne finis pas ma phrase. Je ne sais pas quoi dire, pour être honnête. « Non, mais t’en a pas marre de t’excuser et de t’écraser devant moi en permanence?! » Je la fixe la bouche grande ouverte. Je n'en crois pas mes oreilles. «  Parce qu’en ce qui me concerne, j’en peux plus de tout ça! Je te parle comme un chien, je passe mon temps à t’envoyer chier alors que toi t’es adorable avec moi! Tu sais, si tu veux qu’on devienne amis, va falloir t’affirmer! Enfin… voilà quoi! Tout ce que je dis c’est que si t’as merde à me dire, et ba vas-y, je ne vais pas me mettre à pleurer, je ne suis plus une gamine ! » Je pince mes lèvres pour m'empêcher de parler, ne voulant pas dire quelque chose que je regretterais plus tard. Je me mets très rarement en colère. Jamais, pour être honnête. Mais là, je suis tellement énervé par son comportement que... Ugh, je ne sais même pas ce qui pourrait sortir de ma bouche actuellement. «  Ceci étant dit, va peut-être falloir qu’on trouve un moyen de sortir d’ici. Et ne recommences pas, je sais que t’as pas envie d’oublier ce qui s’est passé, j’ai bien compris que tu pouvais pas et, franchement je te remercie d’avoir été là. Ça m'a fait du bien. C’était sympa. Mais t’attends pas à ce que je te saute dans les bras ou à ce qu’on en reparle, en tout cas pas dans l’immédiat; parce que ça me ressemble pas ». Je me lève sans lui répondre. J'en ai ma claque. « Suis-moi » je lui dis simplement, et me détourne sans prendre la peine de vérifier si elle m'a obéis ou pas. Je m'arrête devant un endroit du grillage qui entoure le parc. « Tu vois le muret là? Tu monte dessus, et ensuite tu escalade le grillage. Simple. » Pas simple du tout, en réalité. Mais je ne vais pas montrer à Flore que je ne suis pas quelqu'un de très sportif, pas vrai? « Tu sais, si tu voulais regarder sous ma jupe, suffisait de le dire ! » Je fronce les sourcils. Qu'est-ce qu'elle racon... oh. Oh. Okay. D'accord. Ah. J'aurais dû me douter qu'elle trouverait le moyen de faire une allusion d'une manière ou d'une autre. « Pour info, j’essayais juste de faire de l’humour! Pas la peine de monter sur tes grands chevaux! » elle râle en commençant à grimper, et je dois me mordre l'intérieur de la joue pour ne pas pouffer à la vue de mademoiselle Breckenridge, escaladant un grillage. « Ça te dérangerait de m’aider? S’il te plaît? » Je pousse un soupire mais ne dis pas non. Après tout, c'est ça ou passer la nuit ici, pas vrai?
Je grimpe sur le muret, juste à côté de Flore, et me met à genoux. « Vas-y, grimpe sur mes épaules » je lui lance, prenant bien garde de ne pas regarder vers le haut – il est hors de question qu'elle me prenne pour un pervers dégueulasse, même si je ne suis pas certain qu'elle en aurait réellement quelque chose à foutre, si je la matais. Elle m'obéit sans trop poser de questions - ce qui est plutôt étonnant - et une fois qu'elle est sur mes épaules, je me relêve. Elle ne pèse pas bien lourd, heureusement. « Si tu me fais tomber Stylinson, sache que je me vengerai » Je lève les yeux au ciel, mais ne réponds pas, quand elle attrape brusquement mes cheveux. Je pousse une petite exclamation de douleur, et essaie de la faire me lâcher les cheveux, ce qu'elle finit par faire. Quelques secondes plus tard, elle est de l'autre côté du grillage. « Je suis désolée de t'avoir tiré les cheveux, mais c'est à cause de cet abruti de chien!. Il est sorti de nulle part, j'ai été surprise » Je cache mon étonnement - depuis quand elle s'excuse?! - et me contente de fixer quelques instants le grillage, me mordant la lèvre. Ca va pas être une partie de plaisir. « Tu as besoin d'aide?» Je rougis, prie pour que Flore n'ai rien vu, et secoue la tête de droite à gauche. « Nan » je réponds en commençant à escalader. Si au début tout semble se passer bien, mon pieds dérape vers le milieux de l’acensions, et je manque me casser la figure. Je me rattrape de justesse, et termine en vitesse avant d'atterrir de l'autre côté, appuyant mes mains sur mes genoux et relevant la tête vers Flore. « N'essaie même pas de te foutre de mon absence totale de talent en escalade » je lui lance d'un ton qui se veut menaçant. « Je… je n’oserai pas » Je souris et secoue la tête. Je vois bien qu'elle se retient de pouffer, mais ça ne me vexe pas. Je suis le premier à clamer haut et fort que moi et l'effort physique, ça fait quatre. « Bon… et maintenant? J’imagine que c’est pas la peine que je te propose d’aller boire un verre? » Je pince les lèvres, et mon corps se tend imperceptiblement. Pour être honnête, je ne me sens pas d'attaque à essuyer de nouveaux reproches. « Enfin… à moins que t’en aies envie, mais après tout ce qui s’est passé, j’en doute » Elle commence à fouiller dans son sac, et je me demande si elle cherche vraiment quelque chose où si elle veut juste éviter mon regard. « Je... Non. Il est tard, je vais rentrer. » J'inspire un grand coup et lui fait un pauvre sourire. « A plus tard, Flore » je murmure avant de fourrer mes mains dans mes poches et de tourner les talons, disparaissant au coin de la rue.
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