J’enfile une robe noire comme prévu. Peu de clients demandent une tenue spécifique mais quand c’est le cas, je m’applique à venir avec celle qu’ils ont demandée. J’applique une dernière couche de mascara et souris à mon reflet. J’essaie de donner du courage pour la soirée. Ca ne fait pas longtemps que j’ai repris les affaires et je tremble toujours autant en arrivant sur le lieu du rdv. Mais maintenant, je suis parée contre ce genre d’attaque. Je vérifie dans ma pochette si ma bombe lacrymo et mon couteau suisse sont là. Je rajoute mon téléphone, mes clés et mon portefeuille. Je tente de me rassurer comme je peux. Ca m’étonnerait que Lucas apprécie un autre appel de détresse, sans poser de questions. Ou même un simple appel de détresse. J’attrape un trench et claque la porte en sortant de l’appartement. Je resserre les pans de mon manteau et je hèle un taxi. Celui-ci me dépose devant un immeuble que je ne connais pas. Je fronce les sourcils en descendant de la voiture et vérifie bien l’adresse qu’on m’a donnée. Je relève les yeux, légèrement paniquée. Je ne connais pas l’endroit et je m’attendais à un restaurant ou un hôtel mais pas un immeuble commun, qui peut abriter tout et n’importe quoi. Surtout que je ne fais jamais de visite à domicile. Je frissonne et pénètre dans le bâtiment. Je monte les escaliers doucement, prête à dégainer mes armes, si quelqu'un m'attaque. Je trouve finalement une porte, qui semble être la bonne. J'arrange mes cheveux et je sonne, un sourire timide aux lèvres. La porte s’ouvre et j’ai la surprise de découvrir Dante Black, torse-nu. Je fais un pas en arrière, hésitant sur la marche à suivre. Dois-je entrer ou plutôt fuir ? Son sourire gêné fait pencher la balance pour la première idée. Puis s’il tente quoi que ce soit, je suis armée et il sait comment je fonctionne.
"Désolé pour la tenue. Entre je t'en prie. Sherlock !" Il m’abandonne et je fais quelques pas dans cet espèce d’appartement. Je referme la porte derrière moi et je l’observe récupérer son tee-shirt, auprès d’un chaton trop mignon. Je m’empêche d’aller le ramasser de le caresser. Dante se retourne vers moi et sans un mot, il me fait signe de le suivre. J’acquiesce et me concentre sur l’homme qui se trouve devant moi. Je dois avouer que je ne sais pas ce qui m’attend ce soir et je ne suis pas très rassurée. On arrive dans son bureau et le chaton se frotte contre moi. Je me baisse pour le caresser, un sourire aux lèvres. "
Ravi que tu ai pu venir. Tu es absolument parfaite." Je relève la tête et vais m’asseoir en face de lui. «
Merci. En arrivant, j’ai cru que je m’étais trompée d’adresse. Je ne suis pas habituée à venir à domicile. Je préfère les endroits publics. » Le chaton s’installe sur mes genoux et machinalement, je me mets à le caresser, sans quitter des yeux Dante. "
On ne peut pas faire tout ce qu'on veut dans des endroits publics. Et puis Sherlock avait volé mon teeshirt, je ne pouvais pas sortir comme ça." J’acquiesce doucement. Sherlock miaule et je souris encore une fois, le regard sur son petit museau attendrissant. Je ne sais pas trop ce que je fais là et ça me fait un peu peur. "
Pourquoi est-ce que tu fais ça Georgia ?" Je relève la tête, tandis qu’il s’approche de moi. "
Jouer les belles de nuit alors que de toute évidence tu n'es pas faîte pour ça ?" Ma main s’arrête en l’air. Je fronce les sourcils. Il attrape mon poignet et ma bouche s’ouvre dans un cri de surprise. Il s’empare de mon sac, regarde le contenu et le jette dans un coin de la pièce, hilare. "
Tu pense vraiment que tu peux te défendre avec ça ?" «
Je n’ai pas encore eu l’occasion de m’en servir. » Je me penche vers lui, le cœur battant trop vite, effrayée par la situation qui vient de changer en un instant. «
Je vous préviens, si vous me faites quoi que ce soit, je porte plainte. » Mes paroles n’auront aucun effet sur lui, je le sais, mais je ne me laisserai pas avoir comme la dernière fois.
En effet, il éclate de rire. Je fronce les sourcils encore une fois. Qu’ai-je dit d’aussi drôle ? «
Chérie, mon frère est flic et ce serait ma parole contre la tienne. D’autant plus que si je voulais faire disparaître ton corps une fois mon forfait accompli, ça ne devrait pas me poser trop de problème. » Mes yeux s’écarquillent sous la surprise et je ne sais pas trop quoi penser de ses paroles. Je n’aime pas ce qu’il raconte. Il commence à me faire peur. Cependant, il me lâche et retourne s’asseoir derrière son bureau. Je soupire, croise mes jambes et me redresse. «
Est-ce que tu comprends qu’un jour tu tomberas sur un type comme moi mais qui n’essayera pas seulement de te faire peur ? Tu n’es pas faîte pour ce boulot Georgia, tu ressemble à un petit oiseau tombé du nid. Je veux que tu arrêtes de jouer les escorts-girls. » J’éclate de rire, presque soulagée de voir qu’il se soucie de moi finalement. «
Parce que vous croyez que ça m’amuse ? Que je rêve depuis longtemps de faire ce métier ? Bien sur que je ne suis pas faite pour ce boulot, bien sur que je veux arrêter mais comment vais-je faire pour payer mon loyer ? Mes études ? Et ne me dites pas que travailler à Starbucks est la solution pour mes problèmes d’argent. » Le chaton quitte mes genoux pour retrouver son maitre. La scène qui se joue devant moi est inédite, presque incroyable. «
Bosse pour moi Georgia. » Je sursaute légèrement. Ai-je bien entendu ? Je relève les yeux. «
B-bosser pour vous ? Pour faire quoi ? » C’est vrai, qu’est-ce qu’un détective privé voudrait faire avec moi ? Je ne suis qu’une pauvre étudiante en sciences politiques et une escort-girl. Je ne vois pas en quoi ça pourrait lui servir. Je réfléchis une seconde avant de commencer à m’énerver. «
Non. Je ne servirai pas d’espion pour vous, vos clients ou qui que ce soit. Je ne suis pas Mata Hari ! » Je me lève et récupère ma pochette et son contenu. «
Assieds-toi. » Je sursaute et lui lance un regard mauvais. «
Je n’ai aucune intention de te mêler à mes affaires de manière directe et si je veux que tu abandonne le métier d’escort-girl ce n’est pas pour t’envoyer jouer les Mata Hari comme tu dis. » Je soupire en levant les yeux au ciel. Il n’est pas vraiment le genre d’homme à se préoccuper des autres. «
J’ai désespérément besoin d’une secrétaire. L’ancienne est partie pour travailler avec son père et je suis incapable de garder cet endroit en ordre. Je sais qu’il y a plus excitant comme boulot mais ce n’est pas aussi dangereux que ce que tu fais actuellement. Et je ne couche pas avec mes employés. » Etonnée, je croise les bras et fronce les sourcils, à la recherche de ce qu’il me cache. Une proposition de job aussi simple ne lui ressemble pas. Je retourne à mon siège et m’avance légèrement. «
Vous êtes sérieux ? » Je souris malgré moi. J’ai l’impression que tout ça n’est qu’une grosse blague. «
Vous voulez vraiment que je sois votre secrétaire ? Je n’ai aucunes qualifications ! » «
La précédente n'était pas vraiment qualifiée mais elle était efficace. Les seules qualifications que je demande sont le sens de l'organisation et s'entendre avec Sherlock. Le reste tu l'apprendras petit à petit. » Il sourit à son tour et je ne sais toujours pas quoi penser de cette proposition. «
Ne m'oblige pas à te supplier, je suis incapable de m'occuper des papiers et ce foutu chat me rend dingue ! » Il gémit et je me mords la joue pour ne pas exploser de rire. On dirait un petit garçon. Je suis tout à coup tentée par accepter mais avant je voudrais savoir quelque chose. Je reprends un air sérieux. «
Pourquoi moi ? C’est vrai, on se connait à peine, vous auriez pu embaucher n’importe quelle secrétaire qui s’y connait vraiment alors pourquoi m’avoir choisie ? »
UC