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 emergency w/ Gabriel

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MessageSujet: emergency w/ Gabriel   emergency w/ Gabriel Icon_minitimeLun 17 Sep - 12:50


J’écarquille les yeux et recule de quelques pas, sentant la patience me quitter. Je croise les bras, l’air sans doute autoritaire qui ne sert qu’à pallier l’agacement chronique que je ressens. Il est rare que je sois énervée contre mon père, mais aujourd’hui est un jour comme ça : un jour de merde. « Je t’en prie, dis moi que c’est une plaisanterie et que tu n’as pas vraiment une nappe comprimée contre ton bras et emplie de sang ». Il ricane un peu et roule des yeux. « Une nappe à six cents livres pièce, même », il répond, comme si tout était tout à fait normal dans le meilleur des mondes. Je grimace et secoue la tête. « Alors là sincèrement tu sais quoi ? Tu te démerdes. » Il tique et secoue la tête, se lève en prenant appui sur la table. « Je vais pas aller à l’hôpital avec un trou de balle dans le bras, sans mauvais jeu de mot évidemment c’est pas mon genre ». Il ricane comme un gosse, visiblement très fier de sa blague. « S’il te plait, est-ce qu’on peut avoir au moins la décence de ne pas en rire ? » Mais il n’a pas l’air prêt à se calmer. Théo me fixe avec son air de chien battu qui veut clairement dire fais quelque chose bon sang et je croise les bras. « Je vais te laisser mourir d’accord ? » Je tourne les talons et claque la porte dans un accès d’agacement que je ne contrôle pas vraiment.

Un père blessé, un ex-politicien-fou dans les parages, un film sur moi, un boulot d’hôtesse dans un casino pour mafieux, tout va bien. Ma vie est en train de devenir un vaste ensemble de n’importe quoi et je suis censée accepter ça sans rien dire, un sourire enjôleur accroché aux lèvres, toujours fidèle à moi-même, séductrice et concernée. Je fais le tour du Casino pour m’assurer que tout va bien, nous sommes un samedi soir et les gens sont venus en nombre. Tout ici me rappelle ma famille. Ma mère a une suite à son nom, une table de poker à son nom, une machine à son nom… des photos s’étalent un peu partout sous couvert de tableaux designs. Je m’appuie sur le bar un instant et commande un gin tonic que le serveur m’apporte rapidement. Je crois qu’il est un peu amoureux, je pourrais me le taper tout de suite, l’emmener dans une chambre et le laisser faire pendant que mon père souffre dans une salle. Il est pas mal, ça ne serait pas difficile de me laisser convaincre. Je lui adresse un sourire enjôleur et avale ma boisson d’un trait, puis décroche mon téléphone portable. Un numéro au hasard, heureusement que j’ai bonne mémoire, l’alcool efface en général les souvenirs de mes rencontres passées. Si Gabriel a fait exception, c’est sans doute parce qu’il ne m’a pas sautée. Soit. Répondeur. « Bonsoiiir Gabriel, Blair à l’appareil, je présume que tu te souviens vaguement de qui je suis… » Je grimace. « Ou peut être pas. Quoi qu’il en soit, j’espère que tu n’es pas trop occupé ». Je raccroche sans ajouter un mot et tape son nom de famille – gracieusement offert avec la sonnerie du répondeur, magique – pour trouver une adresse. Quoi que finalement, l’hôpital n’est peut être pas une option si stupide.

Je range mon téléphone avec mon égo dans ma pochette Dior et file vers le bureau ou je rentre avec un sourire contrarié. Mon père est toujours installé sur une chaise, toujours un sourire aux lèvres. La nappe utilisée pour bloquer le sang a été remplacée par une serviette et Mina, l’hôtesse d’accueil, s’agite en essayant visiblement de trouver une solution. « T’as de la chance, j’ai changé d’avis. Arrêtez de courir partout vous ». Je roule des yeux et tends la main à mon père. « Pas de commentaire sur le choix de la destination, et tu as franchement intérêt à être gentil si t’as pas envie de finir en prison ». « Je suis toujours gentil ». Je ricane un peu en l’emmène avec moi.

Les urgences sont pleines à craquer. Mon père a enfilé deux pulls et s’est fabriqué un pansement de fortune pour bloquer le sang, et nous attendons sagement, comme s’il n’avait pas une blessure sanguinolente au bras. Je ne presse volontairement personne, histoire qu’il retienne la leçon, et lui patiente sans broncher, plutôt mourir que de m’avouer qu’il a mal. Je ris un peu quand une infirmière s’approche de nous. « C’est pour quoi ? » Je secoue la tête et referme le magazine que je suis en train de lire, elle toise ma robe hors de prix et mes talons comme si j’étais folle. «Euh... Un gin tonic ? » Bon, Madame n'est pas disposée à rire. « Mon père ici présent a un petit problème… Mais nous voulons voir quelqu’un en particulier ». Elle hausse un sourcil curieux et croise les bras. « Vous êtes aux urgences ici, pas au super marché ». Je ris, quel humour. « Je vous installe en salle de consultation, le premier médecin disponible vient, c’est comme ça que ça marche ». Je secoue la tête et la suis jusqu’en salle de consultation avec mon père écharpé. « Je veux voir le docteur Morgan, il est interne en chirurgie, dîtes lui qu’une vieille copine veut ses soins experts ». Elle me fixe d’un air mentalement attardé et je l’agite un peu. « J’ai la phobie des médecins et mon père aussi, ajoutée à un gros problème de confiance, si vous voulez nous dispenser les meilleurs soins trouvez Morgan ». Je croise les bras et elle disparaît en soupirant, visiblement en ayant percuté le fait qu’il valait mieux ne pas débattre avec moi. Mon père me fixe et demande d’un air sournois : « T’as couché avec lui ? » Je frappe son bras valide et grogne un peu. « Dommage, il va falloir le soudoyer ». Je croise les bras et lui offre un sourire insolent. « J’espère que tu as pris tes plus beaux arguments, moi j’ai rien à proposer ». Il grimace et attrape son bras qui commence visiblement à le faire souffrir un peu trop. Je tourne la tête quand il fait irruption dans la salle de consultation et offre mon plus beau sourire. « Tu te souviens de moi ? » J’espère que oui, parce que l’heure est plus vraiment aux présentations.
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