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 Collapse, collide. [Blair]

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MessageSujet: Collapse, collide. [Blair]   Collapse, collide. [Blair] Icon_minitimeDim 20 Jan - 19:36

Au fond du verre. Encore, toujours. Au fond du trou, là, c'est assez nouveau. Comme à chaque fois que je suis bourré, je décide de faire une chose conne, très conne. Je décide d'aller voir Blair. En soi, ce n'est pas une idée si conne que ça. C'est surtout que je suis à Londres, elle à Oxford, et que je ne veux pas utiliser de chauffeur. Personne ne doit savoir. Après tout, qu'est-ce que ça peut bien foutre, demain matin, je serais foutu. Oui, quand je suis bourré, notez-le bien, je deviens particulièrement vulgaire, politiquement incorrect, et plus con qu'à l'accoutumée. Ils s'y attendent pas, dans le parti. Il n'y a que mon avocat qui sait. Demain, l'affaire "Aborted" prendra la première page d'un magazine bien connu au Royaume Uni, et ça ne sera pas pour parler du film, non, mais de ma vie, de celle de Blair. Et en un instant, je perdrais tout. Tout ce qui me reste. Bon à me faire oublier, au fond d'un canapé troué, un mauvais whisky dans le verre, et l'âme vide qui erre dans les vapeurs de l'alcool. Je peux pas rester là à rien faire. Faut que je fasse quelque chose. Et c'est son prénom qui vient s'échouer au bord de mes lèvres. Blair. Une heure et demi de route, sur une fine couche de neige, conduisant alcoolisé, oui, bien sûr Arthur, t'as raison ! Quelle riche idée ! Je m'en cogne, j'accélère, je ralentis, je zigzague de temps en temps mais je garde un certain contrôle. J'arrive, au pas de sa porte, je me sens con. Pourquoi elle me laisserait entrer ? Sur un malentendu, certainement. En face de l'interphone, le doigt tendu sur l'interrupteur, prêt à appuyer, je ne sais pas encore ce que je vais bien pouvoir dire. Bonne année ? Hey, devine qui est là ? Surprise ? C'est le livreur de pizza ? C'est le voisin qui a oublié ses clefs ? Pensez-vous. J'entends sa voix grésillante, sortant de l'appareil, un peu lointaine. Et voilà ce qui sort de ma bouche :

"C'est moi."

Et on applaudit bien fort ! Oui, j'suis bon à me les geler dehors. A moins que... "Il faut vraiment que je te voie." C'est ça, comme tu es persuasif. Mon pauvre. Un clic se fait entendre, puis sa voix, dans deux mots qui se font gifles, me mettent KO. Merde alors, jamais j'aurais pensé qu'elle m'ouvrirait. Un guet-apens ? Non, je vois pas. Alors je m'engouffre dans l'immeuble, suit ses indications, me retrouve devant chez elle. D'abord l'hésitation, devant sa porte entrouverte, avant de rentrer. "Salut..." Je me mords la lèvre et attends sa réaction, comprendre pourquoi elle a bien voulu me laisser débarquer sans prévenir. C'est peut-être la surprise qui a joué en ma faveur. J'aperçois le gin, la cigarette au bec, la solitude. elle n'a pas l'air de véritablement se réjouir de ma prochaine mise à mort, ou alors sa petite fête n'est pas aussi animée que je l'aurais pensé. "Je sais pas... je sais pas pourquoi je viens là, c'est juste que, voilà, je suis sur le point de tout perdre... Je pensais que ça te réjouirait plus que ça." Le prochain premier ministre ne sera pas un menteur, yay. " Les hommes politiques sont tous des menteurs, Blair. Croire le contraire n'est que pure naïveté. Mais je garde ma réplique acérée pour moi, malgré l'alcool qui désinhibe. L'entraînement, peut-être, ou juste un coup de chance. "Ma réjouissance s'arrête là. Si tu es venu pour que je fasse quelque chose, tu perds ton temps, je n'ai rien demandé." Et quoi, elle va me faire croire qu'elle n'a aucun rôle là-dedans ? Après tout, si elle avait voulu me couler, elle aurait pu le faire bien plus tôt que ça. Je ne suis pas en état d'avoir de raisonnement plus poussé. La brèche s'ouvre. "Merde ! Je sais bien qu'il n'y a rien à faire ! " Voilà, le ton monte, je me laisse aller, l'explosion débute. Pas très joli à voir, tandis que, les yeux brillants et les gestes fébriles, je pars dans mes élucubrations. "Depuis le début tu m'as mené en bateau ! Tout c'que t'as fait c'est pour me foutre en l'air ! Et pourquoi ? J'sais foutre rien pourquoi, j'veux savoir, j'ai besoin de savoir !" « Tu es incroyablement con, Arthur.» Un soupir s'échappe de ses lèvres, Je ne peux qu'approuver, pourtant je comprends toujours pas. « Tout est toujours à propos de toi, hein ? Tu es la victime éternelle de toutes les forces négatives de l'univers, moi l'étudiante de dix huit ans, les médecins de l'hôpital, cette salope de vie, ta femme qui peut pas te faire un gosse, les journalistes qui étalent ta vie dans les journaux, tu es le pauvre homme de l'histoire, celui qui n'a rien fait et qui s'en prend plein la tronche ? » Je fixe son visage, les expressions qui l'animent, la mâchoire serrée. Elle me pousse un peu, excédée, sans pour autant avoir envie de me refaire le portrait. Faut dire que ce serait quand même difficile. « C'est comme ça que tu te vois ? » Son rire sarcastique vrille mes oreilles, comme un bruit insupportable que l'on voudrait voir s'arrêter. « T'es un connard qui a trompé sa femme et qui a jamais assumé que ses actes puissent avoir des conséquences dont il était le seul responsable. T'as jamais grandi et tu seras jamais premier ministre et sincèrement, j'en ai rien à foutre. Tu détruis ta vie tout seul, t'as jamais eu besoin de mon aide.» Et voilà. Tu l'as voulu, tu l'as eu. Pourtant je peux pas admettre qu'elle a raison. "Je sais que je suis pas tout blanc dans tout ça ! Oui, j'ai trompé ma femme. Mais avant toi, j'ai toujours été fidèle, malgré les tentations, je voulais pas être ce genre de type qui va voir ailleurs et revient vers sa femme avec un bouquet de fleur et un "je t'aime" comme si de rien n'était, putain non, j'voulais être intègre... Je sais que j'ai merdé. Mais j'aurais pas dû te faire confiance." La bombe est lâchée, je regrette aussitôt mais impossible de reprendre mes mots et les ravaler. C'est n'importe quoi. Un discours de vieux mec bourré qui sait plus ce qu'il dit, ou tout simplement du gros connard que je suis. Au choix. Pourtant je reste devant elle, droit comme un piquet. Mais je continue, j'enfonce le clou. "Pourquoi t'as pas pris tes précautions ? T'aurais dû être attentive à ça plus que tout ! Tu savais ma position, tu savais qu'il était important... merde c'est ça que j'comprends toujours pas !"

Le souffle de la gifle retentit dans la pièce, soudainement silencieuse. Le temps se fige, comme mon visage, ahuri. Pourtant, je l'attendais cette claque, je la méritais, et je le savais. Je l'ai même cherchée, comme une marque d'attention d'autrui... Comme c'est pathétique. Sauf que cet autrui n'est pas n'importe qui. Elle n'est plus cette gamine de dix-huit ans, cette fille impressionnable, cette jolie poupée intelligente mais naïve. C'est une femme. Une femme qui a du caractère. « Pris mes précautions ? » En témoignent ses gestes, je recule d'un pas sous son assaut, yeux écarquillés fixés sur les siens, brûlant de haine. « J’étais une gamine de dix-huit ans amoureuse d’un homme du monde professionnel des beaux discours » Et moi qui finis par me dire que peut-être, en effet, peut-être que tout cela n'était pas prémédité. Qu'elle n'a pas cherché à me piéger. « C’était à moi de prendre mes précautions ? Pour ton foutu statut ? T’avais qu’à te prendre en charge comme un grand Arthur, y’avait pas que ton PUTAIN DE STATUT QUI COMPTAIT DANS L’HISTOIRE » Quoi penser ? « J’en ai rien à foutre que t’aies risqué quoi que ce soit, moi je ne voyais que par toi, et je t’ai jamais rien demandé, parce que j’étais trop stupide pour voir à quel point t’es con. T’as foutu ma vie en l’air en fuyant comme un lâche alors que si t’avais pris deux secondes pour assumer la situation comme un homme que t’aurais du être on aurait trouvé une solution bien plus simple, et aujourd’hui ça te fait plaisir de penser que j’ai tout fait pour te faire chier parce que ça rend tes échecs moins durs à supporter »

Putain je sais plus.

« Tu sais quoi ? T’es arrivé là tout seul comme un grand, et crois-moi, tu vas en baver pour sortir du trou que tu t’es creusé, je sais ce que c’est ».

C'était vraiment une idée à la con. J'aurais pas dû venir. Pourtant, pour la première fois, je vois sa détresse, je vois sa souffrance. Ce que je lui ai fait. "T'as foutu ma vie en l'air", un refrain qui résonne dans ma tête, j'ai passé tellement de temps à croire que tout le monde voulait ma peau dans ce monde de requin, que j'ai jamais pu imaginer qu'à ma manière, j'en étais un pour quelqu'un d'autre. Quelqu'un qui n'avait pourtant rien à voir avec le milieu politique, donc désarmé. Quelqu'un qui ne vivait pas dans le même monde, et qui ne suivait pas les mêmes règles. Je reste muet, abasourdi. J'atterris. Un "désolé" se noie dans ma gorge serrée, moi l'homme rompu à l'exercice des beaux discours, capable de parler pour ne rien dire, d'influencer les foules, je me retrouve muet, interdit, face au monstre. Face à ce reflet du miroir, sur l'un des murs de l'appartement de Blair. Une vision que je supporte à peine. Je me retourne, prêt à partir, la main sur la poignée de porte. Une dernière hésitation, avant de la tourner, à peine j'esquisse un mouvement pour me retourner que je m'arrête, j'ai pas le droit, non, aucun droit de faire ça. Je referme la porte, commençant à peine à me rendre compte de tout ce qui vient de se passer. Les pieds restent ancrés au sol, je suis incapable d'avancer. Ou de faire demi-tour.

« Tu peux partir Arthur je ne te demande rien, strictement rien. Mais je peux rien faire pour toi.» Non, t'as raison Blair. Il n'y a rien à faire, de toutes façons. Et ça n'est certainement pas à toi de faire quoi que ce soit. Mes lèvres restent closes, j'ai peut-être expulsé trop de fiel, raconté tant de mensonges, elles ne veulent plus se mouvoir. Je me retourne, finalement, l'apercevant sur le canapé, impassible, le visage fermé. Je croise une dernière fois son regard, s'imprimant au fer rouge dans mon esprit, avant de baisser les yeux. "... pardon." Cette fois-ci décidé, je me retourne et sors de son appartement, en vitesse. J'arpente le couloir, accélère la cadence, me retrouve dehors, sous la pluie glaciale, comme une douche froide qui m'arrête en pleine frénésie. Je reste planté là, fixant le sol, serrant les poings. Je suis la pire immondice de l'humanité. Voilà la prise de conscience, mieux vaut tard que jamais, à l'approche de la quarantaine, sur le point de perdre tout ce que j'avais, ou plutôt, tout ce qu'il me restait, c'est à dire, pas grand chose au final. Un flash me sort de la torpeur, putain, voilà pour m'achever, une belle photo qui illustrera la une de demain. Je me dirige vers l'origine de l'élément perturbateur, menaçant, et me retrouve nez à nez avec un paparazzi. "Vous foutez quoi là ?" C'est une femme, elle balbutie, mais j'entends pas. "Ça y est, vous l'avez votre putain de scoop, non ? Non, vous voulez les détails ?" Plus les secondes s'égrainent et plus je hausse la voix, en proie à un accès de colère incontrôlable, désespéré, à bout. "OUI j'ai trompé ma femme, OUI j'ai couché avec Blair Hastings-Bass, OUI je l'ai mise enceinte, OUI je l'ai faite avorter, et OUI, je l'ai abandonnée, comme le connard que je suis ! Ça y est, c'est bon ?" Je me rends compte que je suis en train de la secouer comme un prunier. Je la lâche, étouffe un juron, et fonce vers ma voiture. Des témoins, bien sûr, j'ai ameuté toute la rue. Parfait.

Je me réveille, péniblement, au beau milieu d'une chambre d'hôtel. Encore habillé, au dessus des draps, le mini-bar vidé par terre. Voilà le jour de ma chute. Voilà la fin de mon monde. Ma fin.


Dernière édition par Arthur D. Beckett le Jeu 31 Jan - 22:43, édité 6 fois
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MessageSujet: Re: Collapse, collide. [Blair]   Collapse, collide. [Blair] Icon_minitimeDim 20 Jan - 20:48

Je ne sais même pas si je le vis mal. Je pourrais être comme le condamné à mort qui attend la sentence, pourtant, je vais sans doute moins souffrir de ça que lui. Non pas que j'ai une quelconque pitié à son égard, sa souffrance m'importe autant que son potentiel discours de demain. Les états d'âme d'Arthur Beckett, à l'instar des états d'âme d'une bonne partie de la planète, me passent des milliards de kilomètres au dessus. J'allume une cigarette et me sers un verre de gin, pour célébrer. La nouvelle année, mes vingt six ans, ma célébrité future, tous les connards qui vont défiler pour me demander comment je vais, l'inquiétude de mon père, les questions. Je célèbre comme j'en ai envie, seule, terrée dans mon appartement en inspirant les derniers instants de tranquillité et en m'imprégnant du secret qui meurt demain. Le silence, que je garde depuis plus de 6 ans maintenant. Comme si j'avais envie de m'en défaire aujourd'hui. Je connais l'avis de nombre de personnes sur la question, des gens qui m'encouragent souvent, sans doute, à me laisser aller, à parler, pour me vider, me venger, le faire souffrir autant que j'en ai bavé. Mais la vérité, c'est que le deuil effectué, j'ai appris à vivre dans cette bulle de secret que personne ne traverse. Je sais l'effet déstabilisant des gens qui savent. Je soupire et avale mon verre cul sec, tirant de longues taffes sur ma cigarette. Et comme si j'avais besoin de ça, évidemment, la sonnette retentissante de mon appartement vient troubler le calme tranquille qui y règne. Je décroche l'interphone et lance un vague oui, peu convaincue. « C'est moi ». Bien entendu. Je m'apprête à raccrocher immédiatement et à retourner somnoler en indiquant que "c'est moi" n'est clairement pas une information que vous réclamez quand vous ouvrez votre porte à quelqu'un, mais il enchaîne : « Il faut vraiment que je te voie » Je roule des yeux, puis les ferme, secouant la tête. Je ne réplique rien, appuie sur le bouton qui déverrouille la porte et siffle, agacée par avance : « Cinquième gauche ». J'ouvre ma propre porte et le laisse se débrouiller, regagnant mon canapé en attrapant le paquet de cigarette et le gin au vol.

Il finit par apparaître dans l'encadrement de la porte et je ne bouge pas, me contentant de fumer en attendant de savoir ce qu'il veut franchement. Venir ici était la dernière chose que je m'attendais à ce qu'il fasse, il doit être persuadé que j'ai fait rédiger ce maudis article moi même juste pour le plaisir de le torturer. « Salut... » Salut ? J'ai envie de rire tellement c'est absurde, mais je pince les lèvres, dédaigneuses sans route, rancunière au delà de tout. « Je sais pas... je sais pas pourquoi je viens là, c'est juste que, voilà, je suis sur le point de tout perdre... Je pensais que ça te réjouirait plus que ça ». Je ricane un peu et secoue la tête. Est-ce que je me réjouis ? Je ne sais même pas, ce serait donner beaucoup d'importance à un destin qui n'est plus croisé au mien. « Le prochain premier ministre ne sera pas un menteur, yay. » Je lui offre un sourire doucement ironique et inspire. « Ma réjouissance s'arrête là. Si tu es venu pour que je fasse quelque chose, tu perds ton temps, je n'ai rien demandé ». Mais plutôt que de se taire et de jouer l'humilité, évidemment, il décide de s'énerver. « Merde ! Je sais bien qu'il n'y a rien à faire ! » Est-ce qu'il est sur le point de pleurer ? Je grimace, secoue la tête et allume une nouvelle cigarette. « Depuis le début tu m'as mené en bateau ! Tout c'que t'as fait c'est pour me foutre en l'air ! Et pourquoi ? J'sais foutre rien pourquoi, j'veux savoir, j'ai besoin de savoir ! » Je me lève et inspire, terminant mon verre cul-sec et plantant mon regard dans le sien. « Tu es incroyablement con, Arthur.» Je soupire et dépose mon verre vide sur la table. « Tout est toujours à propos de toi, hein ? Tu es la victime éternelle de toutes les forces négatives de l'univers, moi l'étudiante de dix huit ans, les médecins de l'hôpital, cette salope de vie, ta femme qui peut pas te faire un gosse, les journalistes qui étalent ta vie dans les journaux, tu es le pauvre homme de l'histoire, celui qui n'a rien fait et qui s'en prend plein la tronche ? » Je le pousse un peu, agacée. « C'est comme ça que tu te vois ? » Cette fois, je ricane, incapable de comprendre ou croire ce qu'il est en train de me mettre sous les yeux. « T'es un connard qui a trompé sa femme et qui a jamais assumé que ses actes puissent avoir des conséquences dont il était le seul responsable. T'as jamais grandi et tu seras jamais premier ministre et sincèrement, j'en ai rien à foutre. Tu détruis ta vie tout seul, t'as jamais eu besoin de mon aide.»

Et au lieu de se taire sagement pour encaisser, le voilà qui réplique, sans doute persuadé de la logique et de la véracité de ses propos : « Je sais que je suis pas tout blanc dans tout ça ! Oui, j'ai trompé ma femme. Mais avant toi, j'ai toujours été fidèle, malgré les tentations, je voulais pas être ce genre de type qui va voir ailleurs et revient vers sa femme avec un bouquet de fleur et un "je t'aime" comme si de rien n'était, putain non, j'voulais être intègre... Je sais que j'ai merdé. Mais j'aurais pas dû te faire confiance. » J’écarquille les yeux et recule un peu, le temps de comprendre ce qu’il vient de me dire. Mais le pire est à suivre et les paroles qu’il lâche répandent mon agacement dans l’intégralité de mes muscles. « Pourquoi t'as pas pris tes précautions ? T'aurais dû être attentive à ça plus que tout ! Tu savais ma position, tu savais qu'il était important... merde c'est ça que j'comprends toujours pas ! » J’ouvre la bouche puis la referme, trop hallucinée pour parler tout de suite. Au lieu de ça, je m’approche à pas rapides et envoie valser ma main contre sa joue sans la moindre retenue. « Pris mes précautions ? » Je ricane et le pousse, hors de moi. « J’étais une gamine de dix-huit ans amoureuse d’un homme du monde professionnel des beaux discours ». J’applaudis et monte d’un ton, encore. « C’était à moi de prendre mes précautions ? Pour ton foutu statut ? T’avais qu’à te prendre en charge comme un grand Arthur, y’avait pas que ton PUTAIN DE STATUT QUI COMPTAIT DANS L’HISTOIRE ». J’ai envie de le tuer, de lui en coller une, encore, de le secouer, de hurler, frapper, insulter. « J’en ai rien à foutre que t’aies risqué quoi que ce soit, moi je ne voyais que par toi, et je t’ai jamais rien demandé, parce que j’étais trop stupide pour voir à quel point t’es con. T’as foutu ma vie en l’air en fuyant comme un lâche alors que si t’avais pris deux secondes pour assumer la situation comme un homme que t’aurais du être on aurait trouvé une solution bien plus simple, et aujourd’hui ça te fait plaisir de penser que j’ai tout fait pour te faire chier parce que ça rend tes échecs moins durs à supporter ». Je ricane, de nouveau, intarissable. « Tu sais quoi ? T’es arrivé là tout seul comme un grand, et crois-moi, tu vas en baver pour sortir du trou que tu t’es creusé, je sais ce que c’est ». J’hausse une épaule et fais volte face pour m’allumer une autre cigarette que je glisse négligemment entre mes lèvres, lui tournant le dos, tremblant légèrement.

Et il reste planté là comme un con, comme un idiot qui ne comprends pas ce que je viens de hurler et qui pourtant, ne manque pas de clarté. Il marmonne, esquisse un geste vers la porte dont il entreprend de tourner la poignée et je cligne des yeux, pour chasser l'image que j'ai. Est-ce qu'il va partir, sans avoir rien ajouté, rien lâché ? Je roule yeux et tire une longue taffe de ma cigarette en sentant la pression retomber légèrement. Et puis finalement il referme la porte pourtant ouverte et une fois de plus, j'ignore complètement ce qu'il fait. Je ne suis même pas sûre de vouloir savoir ce qu'il se passe dans sa tête. « Tu peux partir Arthur je ne te demande rien, strictement rien. Mais je peux rien faire pour toi.» Je me laisse tomber dans le canapé et m'arme du visage impassible que je suis facilement capable d'arborer. Et effectivement, cette option lui semble la plus envisageable. Il se retourne de nouveau, complètement schizo, et entreprends de sortir, non sans avoir jeté un lamentable "pardon", au passage. Je ricane tandis qu'il claque la porte et me redresse, prise d'un accès de fureur incontrôlable. Pardon, vraiment ? Je ris, de plus en plus fort, et envoie mon verre contre la porte blindée. « CONNARD», j'hurle, en insultant ma porte, innocente.
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