Friendship whit benifit in cash and candies w/ Chelsae

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© Queen G & Bedshaped



Jayson Jayson... en retard comme toujours. Ce type arrivera-t-il à l'heure un jour? Je ne pense pas! Il serait capable d'arriver en retard à son propre enterrement. Ou à son propre assassinat, ce qui en fait serait une bonne chose, ça lui éviterait d'être assassiné et donc d'être enterré en retard, et.. enfin vous comprenez. Il enfila son sempiternelle trench-coat, quitta son petit appartement, et s'engouffra dans le métro pour rejoindre Chelsea. Il ne se pressa pas, malgré son retard -déjà une demie heure, et il en a encore pour quinze bonnes minutes agglutiné dans les transports. Depuis le temps que Chelsea et Jay se connaissent et se fréquentent, la jolie blonde doit bien savoir que Jay n'est JAMAIS à l'heure, absolument jamais. Du fait, Chelsea n'arrive jamais à l'heure non plus, et lui fait toujours dix millions de vannes moisies sur le sujet. Il n'appréciait pas particulièrement celles où elles le soupçonnait d'être une fille, de passer trois heures à choisir ses fringues, et encore plus de temps à se faire beau, tout ça pour ses beaux yeux à elle. Il devenait toujours ronchon quand elle le comparait à une fille: il est cent mille fois mieux qu'une fille! La comparaison est tout simplement vexante, et bien en dessous de sa petite personne!
Jay sortit du métro, pour changer de ligne, celle juste en face du 12 bar Club, là où ils s'étaient donné rendez-vous. Non, pas un rendez-vous amoureux. La question n'a d'ailleurs jamais vraiment traversé l'esprit de Jay. Ce qui est assez bizarre, considéré la morale plus que douteuse de Mr Ketnel. S'il se penchait sur la question plus de 5 minutes, il en conclurait sans doute que oui, il se la taperait bien, cette Chelsea. Mais après se serait compliqué, elle ne voudrait plus l'aider -quoi que le mot est assez fort, tant elle lui apporte des ennuis, à trop ouvrir cette grande gueule- ou pire, elle voudrait rendre les choses plus sérieuses. Jayson a horreur des choses sérieuses. A quoi bon quand on peut rester volage, insouciant et libre. Pas uniquement dans les relations amoureuses d'ailleurs: les mêmes règles s'appliquent pour ses "amis" ou son travail, et sa façon de vivre en général. Encore deux stations, avant de rejoindre Chelsea. Mais quelle genre de rendez-vous alors? Pas vraiment un rendez-vous d'affaire, ni un simple rendez-vous amicale. Si je vous dis quelque chose entre les deux, vous me suivez? Disons que Jay et Chelsea... sont en partenariat amélioré. Oui voila, ce terme lui plait bien.

Ils étaient tout jeune quand ils se sont rencontré. Jay ne s'en rappelle plus très bien, mais ils devaient avoir quelque chose comme 9-10 ans. Appelez ça des amis d'enfance si vous voulez, Jay trouve que ça a un côté trop... "mielleux" comme terme. Bon voila, ils se connaissent depuis qu'ils sont mômes, pas la peine d'enjoliver tout ça et d'y rajouter strass et paillettes non plus. A vrai dire se serait plutôt l'inverse. Ils ont du être le cauchemar de pas mal de gamins, à l'époque: Forcer Peter à leur acheter des paquets de bonbons, tout ça pour ne pas crier sur les toits que oui, il en pince grave pour Juliet, ça n'a pas vraiment du faire plaisir à Peter, vous imaginez bien. Ce qu'ils ont pu en avoir des maux d'estomac, à faire du chantage à tout le monde.

Terminus. Jay sortit du métro -il était temps, tout ce monde ça le rend claustro- et marcha à peine une minute jusqu'au fameux 12 Bar. Il repéra vite Chelsea, en train de commander au bar. Il arriva dans son dos, et fit la chose la plus intelligente et la plus agaçante du monde: l'interpeller en tapant sur son épaule droite, alors qu'il se trouvait sur sa gauche. Oui, TRES fin, TRES intelligent: Je vous présente Jayson! Satisfait de sa petite blague, très originale en plus, il afficha un sourire idiot et satisfait. "Seulement 50 minutes. Tu vois je fais des progrès" Evidemment, quand on a parfois deux heures de retard, 50 petites minutes, c'est presque inespéré!
"Viens voir, j'ai quelque chose pour toi" Le quelque chose en question était une belle petite liasse de billet, sa part dans la dernière arnaque de Jay. Elle l'avait bien aidé, alors elle méritait sa part du gateau... certes Jayson est un voyou, mais il est honnête envers Chelsea. La plupart du temps.

Il ne lui manquait plus que le chapeau et... Parfait ! On aurait presque dit le vrai tiens ! Elle adorait, et savait d'avance qu'il détesterait ! Elle aurait certainement le droit à de nouvelles remarques sur le fait qu'elle attirait vraiment trop, et trop souvent l'attention, mais lorsqu'elle avait vu le costume en vitrine dans la matinée... Il collait simplement trop au personnage pour qu'elle ne puisse résister ! Un nouveau petit tour sur elle-même devant le miroir... Oui, tout était parfait ! Elle avait même trouvé un petit sac qui s'accordait à merveille avec le manteau ! Elle en attacha la sangle à son poignet, saisit sa loupe, sa pipe, et partit enfin.

Elle avait certes l'habitude d'être le centre de l'attention mais c'était le cas aujourd'hui plus que jamais ! Et peut-être pas nécessairement une bonne chose... Elle commençait à douter de sa petite blague lorsque le troisième taxi qui s'arrêta pour elle accepta enfin de la laisser monter à bord. Bien que la décision ait tout de même l'air bien difficile à prendre, le pourboire promis convainquit le chauffeur qu'elle n'était ni trop folle, ni trop éméchée... Et que de toute façon peu importe si c'était le cas car elle avait les poches pleines ! Sa bonne humeur retrouvée, elle monta joyeusement dans le taxi, enfin prête à rejoindre Jay au bar... Ou à aller l'y attendre du moins. Un petit coup d'oeil à sa montre à gousset l'informa qu'elle n'était en retard que de trente-cinq minutes pour l'instant. En en comptant dix de plus pour le trajet... Bon, il ne lui resterait qu'une petite heure à attendre. Elle avait connu pire donc... Comme dans leur jeunesse où toute ravie de retrouver son ami, elle arrivait toujours en avance. Il lui avait fallu des années avant de comprendre que c'était une vraie diva et qu'il n'y avait définitivement plus aucun espoir de le voir un jour arriver à l'heure ! Du coup, elle arrivait toujours en retard à leur rendez-vous... Mais se retrouvait toujours à l'attendre quand même. Bien sur, l'appeler pour lui dire qu'il était aussi beau au naturel qu'avec du mascara ne servait à rien comme ses appels restaient mystérieusement sans réponse à chaque fois qu'il dépassait les trente minutes de retard.

Le taxi s'arrêta finalement devant les portes du 12 Bar Club. Elle glissa dans les mains du chauffeur un billet de dix livres, lui signifiant généreusement que comme promis, il pouvait garder la monnaie comme pourboire, soit à peine plus d'une livre. Le sourire aimable qu'elle lui offrit ne lui fut bien évidemment pas retourné mais hey ! Elle avait dit pourboire, elle n'avait pas dit qu'elle serait extrêmement généreuse avec lui s'il lui venait en aide et saurait lui prouver sa reconnaissance comme il le désirerait blablabla. Elle était déguisée en Sherlock Holmes pas en marraine la bonne fée ! Elle sauta hors du taxi, vérifiant bien de n'avoir rien oublié derrière elle et rentra dans le bar, sentant le regard du chauffeur dans son dos en train de la maudire sur sept générations.

Un petit coup d'oeil à toutes les personnes présentes confirma ses soupçons: il y avait vraiment un gros problème d'alcoolisme en Angleterre (blâmez les pintes de bière à 3.50 pour ça !), elle attirait l'attention de tout le monde... Ah et bien sur Jay n'était toujours pas là ! Du coup pas le choix, pour se fondre un peu plus dans la masse, elle se dirigea directement vers le bar ou elle se commanda un verre. Le barman lui jeta d'abord un regard intrigué avant de lui tendre son verre et sa monnaie, un léger sourire en coin. Elle rangeait ses pièces dans sa petite bourse, sa pipe dans la bouche, lorsqu'on lui tapota l'épaule droite. Elle se retourna directement, prête à mettre des coups de loupe au premier qui oserait se moquer d'elle mais ne vit personne... Il y a dix ans, elle aurait pensé avoir rêvé et se serait retournée vers le bar, mais ça, c'était avant. Elle finit de faire le tour d'elle-même et se retrouva face à un Jay très satisfait de lui-même ! Il y avait de quoi, c'est vrai que même elle était agréablement surprise.

- Élémentaire mon cher Watson !... C'est pour moi ? C'est quoi le trick ?

Ses yeux s'écarquillèrent à la vue des billets. Zut si elle avait su qu'il la payerait cette fois-ci, elle n'aurait pas fait l'imbécile. Elle attrapa rapidement la pipe et la fourra avec sa loupe dans son sac, comme si de rien était. Comme s'il n'avait pas déjà remarqué. Comme s'il ne voyait pas son manteau beige à carreau avec casquette assortie... Avec un sourire aussi innocent que possible, elle tendit la main vers les billets pour les saisir comme si de rien était.

Ce qui est le plus agréable -ou agaçant, ça dépend du point de vue- avec Chelsea, c'est que même quand on croit avoir tout vu et tout entendu elle arrive encore à vous surprendre. Sherlock Holmes, mais quelle idée?! A croire qu'elle voulait absolument attirer l'attention sur elle. Comme si son extravagance ne le faisait déjà pas assez naturellement comme ça! Alors que Jay essaie tant bien que mal de ne pas trop attirer l'attention sur lui, et de rester discret, il se coltine une folle, qui se déguise comme pour un mardi gras, juste pour le plaisir. C'est un panneau vivant qui crie, ou qui hurle "regardez-moi! regardez-moi!" On retentera pour la discrétion. Heureusement, après un rapide tour du bar, qu'il avait balayé du regard en moins de temps qu'il n'en faut pour l'écrire, il se décréta sans danger. Personne n'allait lui fracasser le crane, ou lui réclamer deux trois mille livres. Appelez ça l'instinct de survie si vous voulez, mais Jayson était devenu plutôt doué dans l'art de repérer les personnes à éviter, et à s'éclipser en deux temps trois mouvement quand il repérait un visage familier. Pas du type amical.
Mais Chelsea étant Chelsea, il lui ferrait un reproche que ça n'y changerait rien. La semaine prochaine, elle se ramènera en Wonder Woman, Doctor Who, Hermione Granger, ou Elizabeth Bennet. Enfin vous savez, le truc que font toutes les femmes passé la trentaine. Oui toi aussi tu as vieilli Chelsea! Le temps ne t'es pas passé au dessus!

"Élémentaire mon cher Watson !" Jay se commanda une pinte, et s'installa avec Chelsea à une table plus loin, un peu à l'écart, plus agréable pour discuter. "Watson? Je suis Sherlock Seashell!" Oui, Seashell, vous avez bien entendu. Non, il n'a pas trouvé mieux. Ca fait tellement longtemps qu'il la surnomme ainsi, il serait incapable de se rappeler le pourquoi du comment. Certainement car il trouve ça drôle qu'elle ait un prénom de coquillage, ce qui est toujours plus ou moins le cas. Il devrait recommencer, il trouverait sans doute le même jeu de mot pourri. Il n'y a pas que Chelsea qui n'a pas grandi. "Tu as peut-être le déguisement, mais j'ai la classe!" Accompagnez cette réplique magistrale d'un grand sourire de con, et vous aurez devant vous le type le plus arrogant au monde. Il en deviendrait presque insupportable... si ce sourire magnifique, et ce regard ravageur ne faisait pas leur petit effet (et ce n'est pas Chelsea qui va me contredire n'est-ce-pas?). Il but une grande gorgée de sa pinte.

"C'est pour moi ? C'est quoi le trick ?" Jayson sourit. Un trick? Mais non, pas du tout! Rien de malhonnête, de frauduleux ou d'illégal là-dedans. Cet argent a été gagné honnêtement à la sueur du front... de quelqu'un. Pas du jeune homme effectivement, mais hey! Il faut bien le dépenser d'une façon ou d'une autre cet argent, alors pourquoi il n’atterrirait pas dans la poche de ce bon vieux Jay. "Pas de trick, rien du tout. C'est pour toi! Après si tu n'en veux pas, ça ne me dérange pas de le reprendre tu sais." Il marqua une pause. "Mais sérieusement, tu m'as bien rendu service sur ce coup là. Donc merci. Considère ça comme une prime de risque." Et effectivement, on pouvait bel et bien dire, qu'elle lui avait sauvé le derrière. Remontons deux petites semaines en arrière. Jayson avait arnaqué un gros poisson. Du genre vraiment gros, pour une belle somme. Mais qui dit grosse somme, dit également gros danger la plupart du temps. Jayson n'est plus au coup de poing près. Je vous dirais même qu'il n'est plus à la batte de base-ball près, mais quand un caïd, 120 kilos au bas mot, vient vous hurler à la mort, en bas de votre immeuble en plein milieu de la nuit, qu'il va vous buter, il y a de quoi en perdre le sommeil, et devenir un peu parano. Rien qu'un peu. Les voisins aussi, mais ça, ce n'est pas le genre de chose qui soucie Jay. Surtout quand on menace sa propre vie. Normal.
Ainsi, il avait appelé Chelsea, tôt dans la matinée, pour lui demander de passer devant son immeuble, et de surveiller les alentours. Il voulait savoir si quelqu'un surveillait le quartier, les entrées et sorties. Bref, si un type pas très net rodait dans le coin, près à casser la tête du premier apollon aux yeux bleus à trench-coat. Allez savoir comment, mais Chelsea avait un don pour repérer ce genre de chose.