| Sujet: Re: INTRIGUE : MORTELLE SAINT-VALENTIN Mar 19 Mar - 21:05 | |
| La soirée est magnifique, et le Champagne m’enivre l'esprit et la tête. Je tournoie sur moi même, déçue que mon cavalier de la soirée se soit écarté pour me laisser seule, mais qu'importe, je trouverai bien quelqu'un. Par contre, il me faut me remaquiller, sans quoi personne ne risque de venir à moi. Avec toutes ces heures de boisson, de danse, de discussions passionnées avec tous ces gens qui m'aiment et ne voient que moi, il faut absolument que je me refasse une beauté. Ni une, ni deux, je me dirige vers les toilettes du Casino, armée de mon sac. Une fois à l'intérieur, je m'enferme, profitant de la glace pour me repoudrer le nez et me remettre du rouge sur les joues. Ma robe me va définitivement à merveille, et je ne vois pas ce que qui que ce soit pourrait avoir à redire sur ma superbe allure naturelle ce soir. Le monde, je peux avoir le monde à mes pieds, quoi qu'en pense Calypso, ce monde qui m'aime et m'adule. Mes talents de comédienne, mes talents d'artiste, ma vie, l'amour que mes fans me portent. Un jour, je serai mariée à Andrea, folle de bonheur et riche, et belle, et admirée. Oh, je ne peux pas attendre, si tout ça pouvait m'arriver dès maintenant, que je leur montre à tous, que je ne suis pas folle, que le bonheur, le vrai, je peux l'avoir moi aussi. Tiens, prends ça, Calypso ! Je tourne sur moi même en riant aux éclats, et puis sursaute. Il y a quelqu'un derrière moi. Oh ! Mon inconnu. Il m'a suivie ? J'avais pourtant fermé la porte, pour que personne ne me voit dans cet état d'ivresse avancé.
« Qu'est-ce que vous faites ici ? » Je ris un peu, mais finalement, ce n'est pas très drôle. Il m'a vue dans un état d'abandon avancé, le summum pour une grande actrice comme moi, en dehors de toute retenue. Mais il se contente de me sourire, me privant de toute réponse concrète à une question qui n'a pourtant rien de bien difficile. « Vous me suivez ? » Je secoue la tête et pose mes mains sur mes hanches. Toujours pas de réponse, et ce sourire qui grandit, me déclenchant un frisson fortement désagréable. « On vous a volé votre langue ? » Il s'approche et je récupère mon sac, abandonné sur le lavabo, pour le serrer contre moi et tenter de gagner la porte. « Si on retournait à la soirée? Vous voulez danser? Boire un verre ? » Je ris un peu, mais il secoue la tête sans s'arrêter de sourire. Alors que ma main rejoint la poignée, il pose la sienne sur le battant de la porte, continuant de secouer la tête à la négative. « Je voudrais sortir », je lui fais remarquer, toujours courtoise bien qu'un peu pressée. « Il faut me laisser sortir, on m'attend là-bas, dehors ! » Je grimace et essaye d'ouvrir, un peu plus pressée encore. J'ai un terrible pressentiment et la peur gagne du terrain dans mon organisme. « S'il vous plait... » Et là, je la vois. Une lame, gigantesque, dans laquelle se reflète ma propre peur, une lame et un couteau dans sa main libre. Je grimace et tente d'arracher la porte, en vain. « Qu'est-ce que... » Je tambourine sur la porte des toilettes, tandis que la peur m'achève, je crois, me privant de forces, rendant l'exercice atrocement difficile. « JE VEUX SORTIR S'IL VOUS PLAIT » Je tape, tape encore, mais personne ne vient, la lame brille toujours, et... « AU SECOURS AIDEZ MOI » La douleur qui me mord les tripes est insupportable. Je hurle, posant mes mains sur la plaie qu'il vient de créer là, en plein milieu de mon ventre, mais avant que je n'ai le temps de réagir, de crier de nouveau, la lame mord ma chair une seconde fois, m'arrachant un second cri que pourtant, personne ne semble entendre. Et alors qu'il poursuit cet assaut infernal, le sol glacial des toilettes accueille mon corps tout entier, et dans un dernier hurlement de douleur, je perds pieds sous ses coups meurtriers. |
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