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  josefoker Ϟ it's all coming back to me now

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MessageSujet: josefoker Ϟ it's all coming back to me now    josefoker Ϟ it's all coming back to me now Icon_minitimeSam 23 Fév - 18:16

Cinq mois. Il avait tenu plus de cinq mois loin de l’Angleterre, de sa sœur, d’Oxford et, well, de Rose Foster. L’heure n’était plus au voilage de face, elle lui avait manqué. Beaucoup. Beaucoup trop. En partant, il avait mis ce manque de motivation à l’idée de la quitter sur le compte de ses prouesses au pieu. Joli petit mensonge qui lui avait permis, pendant trop longtemps, d’éviter de réfléchir à ce qui l’avait vraiment retenu auprès de cette fille-là. Elle n’avait rien de plus qu’une autre au premier abord. C’était une foutue tête de mule, une garce hautaine et elle n’avait rien d’un cadeau. La question était : pourquoi et comment diable était-il parvenu à tomber amoureux d’elle ? Probablement avait-on décidé, en de hauts lieux, de lui pourrir la vie. Non parce que Rose Foster, seriously ? Fuck no.

Et pourtant si. Si, malheureusement si. Il l’avait compris au lendemain matin de New Year’s Eve, lorsqu’Abbey et Maryanne les avaient réveillé, Gillian et lui. Pas besoin de sortir de Yale pour comprendre, même sans se souvenir, ce qui s’était passé entre eux. C’avait été le déclic. Weird but true.

Il s’était écoulé plusieurs mois avant qu’il ne se décide à faire quelque chose. Rachel n’avait cessé, depuis son départ, de le presser de revenir. Il avait finalement cédé, prétextant devoir prêter main-forte à ses anciens coéquipiers de l’équipe d’aviron d’Oxford pour la préparation à la Boat Race. C’était une belle connerie et, soit dit en passant, les gars s’en sortiraient très bien sans lui. Nageur importun ou pas, ils écraseraient sans doute Cambridge cette année. Et quand bien même ça ne serait pas le cas, Jason n’en avait pas grand-chose à faire. S’il revenait en Angleterre, ce n’était pas pour ramer. Du moins pas au sens littéral. Les examens terminés, il s’était aussitôt envolé pour la Grande-Bretagne. Sa frangine l’avait accueillie, presque hystérique, dans leur ancien appartement. Rien, ou presque, n’avait changé. Pas même l’emplacement du vivarium de Figgins que Jason avait laissé aux bons soins de sa cadette. Elle était la première personne à laquelle il se soit confié au sujet de sa, mh, prise de conscience. Dire qu’elle avait été heureuse de la nouvelle était un foutu euphémisme. C’en était presque flippant de voir à quel point elle était joyeuse. Pas franchement rassurant, même si elle passait son temps à lui répéter que tout se passerait bien. Non, sérieusement, il y aurait forcément une couille dans le porridge. Inutile de se mentir, il n’avait aucune idée de la manière dont il allait le lui dire, avouer ou se déclarer, whatever. S’imaginer face à elle était pire qu’angoisser à l’idée de passer un oral qu’on n’a pas préparé. Et Jason n’avait jamais été beaucoup préoccupé par sa scolarité, c’était dire combien il était nerveux. Pourtant, il le lui dirait, one way or another. Il n’avait pas fait tout ce chemin pour rien et surtout, surtout il refusait de souffrir encore son absence en silence. De toute façon, il n’avait pas pu tomber amoureux tout seul, enfin, si mais peut-être n’était-il pas le seul dans cette situation. Et s’il y avait la moindre chance qu’elle ait pour lui ne serait-ce qu’un dixième de ce qu’il éprouvait pour elle… well, ça valait le coup d’essayer. Quitte à se prendre le râteau de sa vie. Il s’en remettrait. Au moins pourrait-il réellement se concentrer sur ses études, cette fois, au lieu de passer son temps à imaginer ce qu’elle faisait, où et avec qui.

Au final, s’il était sur le paillasson de Rose Foster à pareille heure, c’était bel et bien la faute de Gillian. Elle était consciente qu’elle ne tenait pas l’alcool ; elle n’aurait jamais dû boire autant et surtout, elle aurait dû se souvenir qu’il fallait à tout prix éviter qu’ils ne recouchent ensemble. C’avait toujours été source à emmerdes. La preuve, maintenant, il était là, des mois plus tard, devant la porte d’une nana insupportable dont il était amoureux, à se demander s’il s’agissait vraiment d’une bonne idée, à tergiverser encore et toujours au lieu de frapper. Tout ça, c’était la faute de Gillian. Non, celle de Chandler. En fait, c’était à cause de ce neuneu que Jason avait fait la connaissance de Foster. D’ailleurs, il faudrait qu’il pense à prendre des nouvelles de Williams, depuis le temps. Mais ça n’était pas le moment de penser à revoir de vieux potes. Pour l’heure, il fallait trouver un peu de courage et frapper à cette putain de porte. « Allez mec, on y va » marmonna-t-il. Il n’avait toujours aucune idée de ce qu’il s’apprêtait à dire, pas plus de ce qu’il comptait faire. Tout ce qu’il avait en tête, à cet instant précis, était le visage de Foster, le matin, au réveil, avant qu’elle ne prenne ses grands airs et ne le fiche à la porte ― cette même porte qu’il craignait autant de voir s’ouvrir qu’il n’en avait envie. Il retint sa respiration en voyant la poignée tourner doucement. C'est une Rose tout à fait débraillée qui apparut sur le seuil, enroulée tant bien que mal dans une couverture. L'image arracha à Jason un bref sourire avant que la nervosité ne reprenne le dessus. « Entre, entre » bredouilla-t-elle d'une voix assez peu assurée, ce qui ne lui ressemblait pas. La fatigue et la surprise y étaient probablement pour quelque chose. Franchement mal à l'aise, il lui tourna aussitôt le dos une fois entré pour résister à l'envie de ressortir aussitôt. « Hum qu'est-ce que tu fais là ? » demanda-t-elle. Jason jeta un coup d'oeil par-dessus son épaule. Pour ce qui était de s'échapper dans le merdier dans lequel il s'était lui-même fichu tout seul comme un grand ― un grand con ouais ― c'était raté ou il lui faudrait passer sur Foster. Littéralement. Non que l'idée était déplaisante ou quoi mais― argh, c'était pas le moment de penser à ça. « Je... » t'aime. Non. Il ne pouvait pas sortir ça comme ça, c'était trop― non. Pas possible. Pas envisageable. Ridicule. Non, non, non. « C'est― je― faut que j'te parle » parvint-il à articuler avec la foutue impression d'avoir de l'acné et douze ans à nouveau pour demander à la fille de ses rêves d'ado de sortir avec lui. Grow some balls for fuck's sake. Ce n'était pas si compliqué, merde, juste trois mots. Ouais, okay, mais trois putains de mots.

Il inspira profondément avant de se tourner totalement vers elle. « On peut.. aller s'asseoir ? » marmonna-t-il avec un vague geste de la main pour le salon qu'il savait quelque part derrière lui. « Oui, bien sûr » répondit Foster. Il la suivit jusqu'au canapé et la regarda s'affairer ici et là. « Tu, hum, tu veux un thé, un café ? T'as faim ? » s'enquit l'Anglaise avec une sollicitude qui étonna quelque peu Jason. Toutefois, il secoua la tête ; un café était la dernière chose dont il avait besoin, vu l'état de nervosité avancée dans lequel cette idée stupide l'avait plongé. Il prit un nouveau grand bol d'air. Plus ça allait, moins il se sentait de tout balancer. Maintenant qu'il l'avait en face de lui, tout lui paraissait idiot et, surtout, inutile. Après tout, jusqu'ici, il s'était plutôt bien débrouillé pour l'oublier, non ?.. ouais, non. Pas tant que ça mais peut-être qu'avec un peu d'entraînement, avec un peu plus de temps, peut-être que ce serait possible. « Rose, je... merde, c'est― » Il s'interrompit, sachant très bien que cette phrase n'irait nulle part. C'est après un soupir qu'il reprit : « okay, fais pas attention, le décalage horaire, c'est juste une vraie plaie pour les mecs comme moi qui savent pas comment sortir des trucs importants » Et encore, c'était peu dire. Déjà qu'il ne s'était pas préparé, espérant jusqu'au dernier instant que pour une raison x ou y elle ne serait pas chez elle, mais là, c'était une vraie catastrophe. « Je― tu vois, c'est― merde, Foster, je t'aime » lâcha-t-il sans vraiment réfléchir. Sans doute aurait-il dû.

Le moins qu'on puisse dire, c'est qu'il ne s'attendait pas à l'entendre éclater d'un rire aussi... bruyant. Effaré, Jason l'observa sans rien dire, sans rien faire, attendant avec résignation qu'elle se calme. Voilà. Il avait fait tout ce foutu chemin pour se faire foutre de sa gueule. Charmant. C'était cher payer sa déclaration d'amour. « T'es sérieux ? lança-t-elle, parvenant à se calmer peu à peu. T'es putain de sérieux ? » Il fronça les sourcils, ne la reconnaissant pas en pareille vulgarité. « Tu te prends pour qui ? reprit Rose, cette fois aussi calme qu'un iceberg. Hey j'ai disparu six mois, je me suis joyeusement tapé une bimbo blonde si tôt le pied posé à New-York et comme elle m'a largué comme une merde - je présume - je vais frapper chez cette bonne vieille Foster en plein milieu de la nuit. This is not okay. Tu ne peux pas faire ça. Tu ne peux partir et t'attendre à... TU NE PEUX PAS » Ses mots, froids et durs, l'avaient blessé plus qu'il ne l'aurait cru. A force, il avait l'habitude de l'entendre jouer l'ice queen hautaine ; mais pas comme ça. Pas avec cet accent accusateur. D'ordinaire, il avait droit au ton moqueur, un brin condescendant. Pas à des reproches. Or, là, clairement, elle l'accusait d'être en quelque sorte aller voir ailleurs. C'était plutôt gonflé et sacrément hypocrite de la part d'une fille qui avait passé son temps à lui faire comprendre qu'elle ne voulait rien avoir à faire avec un type dans son genre.

A la voir secouée par des tremblements, on devinait qu'elle était ébranlée, c'était évident. C'était inhabituel, pour l'Américain, de voir Rose Foster dans pareil état, elle qui semblait toujours si forte, si droite. Bizarrement, ça n'apaisait en rien la colère que sa petite crise incisive avait provoqué. « Tu es vraiment une belle garce, grinça-t-il avant de prendre pour la énième fois de la nuit une profonde inspiration, premièrement, je n'ai pas disparu, je suis simplement rentré chez moi. Pardon si je n'ai pas cherché à te donner des nouvelles à toi en particulier mais il me semble que tu m'as bien fait comprendre que je signifiais pas grand-chose à tes yeux. Deuxièmement, Gillian est ma colocataire et avant que tu ne réussisses à détourner ce que je dis de manière complètement stupide et tordue, non, il n'y a aucun double-sens là-dessous. Et oui, oui, OUI, j'me la suis tapé, une fois, ouais et on était tellement bourré qu'aucun de nous n'est foutu de se souvenir d'un truc clair à propos de cette nuit-là. Et tu veux que j'te dise ? Quand je l'ai vue, allongée à côté de moi, j'aurai donné n'importe quoi pour que tu sois à sa place, pour t'avoir avec moi, pour n'être pas rentré à New York parce qu'au final, la seule différence, c'est que t'es ici et moi là-bas. Et tu veux savoir un truc Foster ? Si tu ne veux pas que les gens partent, il faut le leur dire au lieu de te draper dans ta putain de fierté à la con. Tu peux criser, hurler, taper du pied même si ça te chante mais ça change rien parce que je t'aime quand même. T'es pas un cadeau, t'es même un putain de boulet mais c'est pas grave, j'ai fait avec jusque-là et... merde, arrête de trembler comme ça, c'est flippant » maugréa-t-il finalement avant de lui remettre sur les épaules la couverture qu'elle avait abandonné un instant plus tôt sur le dossier du canapé. Ses mains revinrent bien vite le long de son corps lorsque Foster s'écarta. C'était probablement plus prudent, oui. « Tu le penses vraiment ? » fit-elle, plutôt calme. Elle n'avait pas crié, c'était déjà ça. « Baker..., reprit-elle avec ce qui ressemblait à un soupir. Pourquoi ? On se traite comme de la merde et on arrive à peu près à se comprendre que quand on baise, tu détestes une grande part de qui je suis, mes amis, mon argent, tu me mets hors de moi comme personne n'arrive à le faire... Et pourquoi maintenant ? On aurait pu s'habituer, on aurait pu... Je sais pas. Ça n'a pas de sens » Il acquiesça. Après tout, elle avait raison. C'était la stricte vérité, ça n'avait aucun sens. Et pourquoi maintenant ? A cause de Gillian. C'était de sa faute mais le dire à voix haute n'était sans nul doute pas un choix judicieux. « Je suis d'accord, ouais, ça n'a aucun sens, approuva-t-il en reprenant place sur le canapé, à une bonne trentaine de centimètres de son hôtesse, mais, tu sais, j'aime bien Kin » Bon, okay, ça n'était pas la blague du siècle. Mais c'était vrai et c'eut au moins le mérite de la faire rire un peu. « Je suis sérieuse Jason » dit-elle néanmoins et il écopa d'une légère tape sur l'avant-bras. Pas de quoi faire apparaître un bleu. « Mais, tu t'attendais à quoi en venant ici ? » reprit Rose avec sérieux. Il était évident qu'il ne s'en sortirait pas avec une pirouette. Il fallait qu'il explique, qu'il s'explique, qu'il lui explique. « Je sais pas, c'est― il fallait que ça sorte, tu vois. J'pensais qu'en rentrant, ça passerait tout seul et puis... bah, entre Rachel et Maryanne qui passent leur temps à parler de toi et ce qui s'est passé avec Gi― je sais pas, répéta-t-il avant de remettre l'épineux sujet Gillian sur le tapis, j'avais besoin de te le dire, je sais pas » C'était confus et maladroit, certes, mais ça aussi, c'était la vérité. Si elle paraissait quelque peu, mh, perplexe, Rose hocha néanmoins la tête. « Je... Je suis contente que tu sois venu » lui apprit-elle. C'était bon à entendre, un peu trop même. « Ouais, moi aussi » Bizarrement, maintenant qu'il avait tout déballé, il ne se sentait pas plus calme. Soulagé, oui. Moins nerveux, non. Aussi, lorsqu'elle l'enlaça soudainement, Jason ne put-il s'empêcher de sursauter avant de l'entourer de ses bras. Il ferma les yeux en sentant sa tête contre son épaule. Faire plus de cinq mille kilomètres pour ça ? Totally worth it.

Pourtant, il y avait quelque chose... de bizarre. Sa réaction, d'abord. Même s'il ne pouvait se targuer de la connaître aussi bien que Lemon ou Faure, cette espèce de crise de nerfs ne lui ressemblait pas. Quelque chose clochait. « Rose, murmura-t-il contre ses cheveux, l'une de ses mains traçant de grands cercles dans son dos, par-dessus la couverture, qu'est-ce qu'il y a ? Qu'est-ce qui se passe ? » Elle se dégagea doucement et les yeux se croisèrent. Sa jolie petite tête se secoua en signe de négation. « Rien, rien, ça va. Juste je... Je ne m'attendais pas à ça, avoua-t-elle, et je suis un peu... dépassée » Jason ne put retenir un bref éclat de rire. C'était... ouais, mignon, il n'avait plus honte de le penser. Sans compter que ce n'était pas le genre de filles qui se dévoilaient comme ça, du moins pas avec lui. « Je veux bien le croire, fit-il simplement, en lui adressant à son tour un sourire, tu.. tu veux que je te laisse ou..? » Yeah, kinda lame mais après tout, il y avait un bail qu'il n'avait pas été amoureux. « Non » répondit-elle à son plus grand soulagement, d'un ton plus léger. Il n'eut que le temps d'esquisser un vague sourire avant que Rose ne l'embrasse, doucement, presque timidement. Elle le surprit, le déstabilisa presque en crochetant sa nuque mais après tout, si la nana qu'il aimait ― fuck, ça faisait encore un drôle d'effet dans sa tête ― l'embrassait comme si elle devait mourir demain, il n'allait tout de même pas de plaindre. Bien au contraire. Il l'enlaça, égara l'une de ses mains dans ses cheveux bruns tandis que l'autre glissait sur la peau douce de sa hanche, juste au dessus de l'ourlet de son jogging. « Bordel, Foster, tu m'as manqué » lâcha-t-il avant de reprendre son souffle. Il caressa brièvement sa joue avant de reprendre possession de sa bouche. Quelque chose lui disait qu'il serait beaucoup plus difficile de repartir cette fois.




Dernière édition par Jason M. Baker le Sam 30 Mar - 23:19, édité 11 fois
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MessageSujet: Re: josefoker Ϟ it's all coming back to me now    josefoker Ϟ it's all coming back to me now Icon_minitimeSam 23 Fév - 20:02

« Aouch... » Je secoue la tête et m'enroule un peu plus dans ma couette, observant avec une grimace les mésaventures des jolies filles dans Death Proof. Cet accident de voiture en quatre fois, avec les blessures de chacune des protagonistes est certes très bien réalisé cinématographiquement, mais n'en demeure pas moins assez trash. J'avale quelques gorgées de thé, admirant le travail du maître Tarentino. Ca ne vaut pas Pulp Fiction ou Reservoir Dogs, mais c'est un film tout à fait sympathique. Surtout à regarder seule chez soi à minuit passé. Je suis donc totalement absorbée par le film quand j'entends frapper à ma porte. Allons bon. Je fronce le nez, me demandant qui ça peut-être. June ne s'embêterait pas à frapper. Mais comme cet endroit demeure un fichu hall de gare malgré mes efforts, ce pourrait honnêtement être n'importe lequel de mes amis. Comme toujours, la porte n'est pas verrouillée. Et si c'est Lemon, elle me fera une réflexion en entrant, comme toujours. Mais j'en doute, elle m'aurait appelée. Un peu suspicieuse, je pause le film et décide d'aller ouvrir moi-même, au lieu de hurler à mon visiteur d'entrer, comme je le fais souvent. Ma couverture autour de mes épaules, je remonte mon jogging et tire sur mon débardeur, histoire d'être un tant soit peu décente. Je ne prends pas la peine de m'intéresser à l'espèce de chignon que j'ai sur la tête, c'est peine perdue. Et puis quiconque frappe à 00h09 ne peut pas s'attendre à être reçu en tailleur Chanel.

Mais ma surprise est bien plus importante que je n'aurais pu l'imaginer. What the fuck? Les yeux ronds, la bouche entre-ouverte, je reste plantée comme une idiote devant Jason. Jason Baker, en chair et en os, visiblement tout droit débarqué des Amériques. What the actual fuck? Mon visage exprime différentes choses, de la surprise, à l'incompréhension, à la curiosité, pour revenir à la surprise. Finalement, je m'écarte un peu et lâche d'une voix blanche « Entre, entre. » Je referme la porte derrière lui et m'y appuie, ne prenant même pas la peine d'allumer la lumière. Je le fixe donc dans la faible lumière que procure l'écran de télévision et finis par demander. « Hum qu'est-ce que tu fais là? » Ce n'est pas forcément l'entrée en matière la plus polie qu'il soit, mais je crois qu'on a passé le stade de la politesse vu l'heure et... les circonstances. Je ne sais pas vraiment si je suis contente de le voir, je suis encore un peu sous le choc. La dernière fois que nous nous sommes parlés, je n'ai pas franchement eu l'impression qu'il avait le coeur à revenir à Oxford. Et je n'ai pas eu vent de son retour par Rachel. Voilà encore une discussion prometteuse... « Je... » Oui? Je l'observe, sourcils froncés, craignant et espérant une foule de choses. « C'est― je― faut que j'te parle » Uh uh. Cette phrase est rarement de bon augure. Je fais tout de même un signe de tête, l'invitant à poursuivre. « On peut.. aller s'asseoir ? »

« Oui, bien sûr. » J'avance vers lui et lui indique la direction du canapé, le laissant s'installer. J'allume la lampe à côté du canapé et éteins la télévision, puis reste plantée là, le regardant se poser, nerveux. « Tu, hum, tu veux un thé, un café? T'as faim? » Si ça se trouve, il revient juste de l'aéroport et n'a pas eu le temps de manger ou quoique ce soit. Je sais que c'est un peu ridicule de jouer à la bonne hôtesse de maison et je crois que je cherche un peu à repousser l'échéance de la conversation. « Rose, je... merde, c'est― » Il s'interrompt et cherche ses mots. Je m'assois au bord du canapé, abandonnant ma couverture sur le dossier. Je le regarde et j'attends. « okay, fais pas attention, le décalage horaire, c'est juste une vraie plaie pour les mecs comme moi qui savent pas comment sortir des trucs importants » J'ai la désagréable impression de savoir où il veut en venir. « Je― tu vois, c'est― merde, Foster, je t'aime » Well fuck. Je détourne le regard, fixant le poste de télévision éteint devant moi. Brusquement, j'éclate d'un rire nerveux et sonore. Je ris, sans pouvoir m'arrêter, à gorge déployée. J'entre dans un véritable fou rire, au point où je mets à moitié à pleurer. Je ne me reconnais pas vraiment dans cette crise d'hystérie mais quand je parviens à reprendre un peu mon souffle je lui lance un regard et lâche finalement , entre deux ricanements « T'es sérieux? T'es putain de sérieux? » Je me calme aussi brutalement que ça a commencé et ajoute, le regardant droit dans les yeux « Tu te prends pour qui? Hey j'ai disparu six mois, je me suis joyeusement tapé une bimbo blonde si tôt le pied posé à New-York et comme elle m'a largué comme une merde - je présume - je vais frapper chez cette bonne vieille Foster en plein milieu de la nuit. This is not okay. Tu ne peux pas faire ça. Tu ne peux partir et t'attendre à... TU NE PEUX PAS. » J'étais restée superbement calme et glaciale - comme il m'aime tant - jusqu'à la fin de mon petit laïus. Je me mets alors à crier d'une voix aiguë et à trembler comme une feuille, à moitié en pleurs, pas tant à cause de lui qu'à cause de tout ce que sa présence et ses mots font ressurgir. Je suis devenue hautement intolérante aux départs, aux retours et aux abandons. Calixte. Kin. Voire Olivia et June. Ils s'en vont puis frappent un beau matin à ma porte, sachant que Rose sera là, Rose ne bouge pas, Rose leur pardonnera, Rose les accueillera. Et bien non. Pas cette fois. Ceci n'est pas un putain d'hôtel et ma présence et ma confiance ne sont pas garanties. Elles se méritent putain de merde.

« Tu es vraiment une belle garce. » Je sers les dents, encore secouée par la colère mais le laisse s'expliquer « Premièrement, je n'ai pas disparu, je suis simplement rentré chez moi. Pardon si je n'ai pas cherché à te donner des nouvelles à toi en particulier mais il me semble que tu m'as bien fait comprendre que je signifiais pas grand-chose à tes yeux. Deuxièmement, Gillian est ma colocataire et avant que tu ne réussisses à détourner ce que je dis de manière complètement stupide et tordue, non, il n'y a aucun double-sens là-dessous. Et oui, oui, OUI, j'me la suis tapé, une fois, ouais et on était tellement bourré qu'aucun de nous n'est foutu de se souvenir d'un truc clair à propos de cette nuit-là. Et tu veux que j'te dise ? Quand je l'ai vue, allongée à côté de moi, j'aurai donné n'importe quoi pour que tu sois à sa place, pour t'avoir avec moi, pour n'être pas rentré à New York parce qu'au final, la seule différence, c'est que t'es ici et moi là-bas. Et tu veux savoir un truc Foster ? Si tu ne veux pas que les gens partent, il faut le leur dire au lieu de te draper dans ta putain de fierté à la con. Tu peux criser, hurler, taper du pied même si ça te chante mais ça change rien parce que je t'aime quand même. T'es pas un cadeau, t'es même un putain de boulet mais c'est pas grave, j'ai fait avec jusque-là et... merde, arrête de trembler comme ça, c'est flippant » Il pose la couverture sur mes épaules et je me dégage avec douceur de ses bras, resserrant le tissu contre moi. Je lui lance un regard dénué de toute agressivité, je ne veux simplement pas qu'il me touche pour l'instant. « Tu le penses vraiment? » Je fronce les sourcils puis le regarde plus intensément. « Baker... Pourquoi? On se traite comme de la merde et on arrive à peu près à se comprendre que quand on baise, tu détestes une grande part de qui je suis, mes amis, mon argent, tu me mets hors de moi comme personne n'arrive à le faire... Et pourquoi maintenant? On aurait pu s'habituer, on aurait pu... Je sais pas. Ca n'a pas de sens. »

« Je suis d'accord, ouais, ça n'a aucun sens... Mais, tu sais, j'aime bien Kin » Je ris légèrement et lui administre une petite tape sur le bras. « Je suis sérieuse Jason. » Mais je comprends qu'il ne puisse pas me répondre. Je ne saurais faire sens de tout cela non plus. Alors je demande « Mais, tu t'attendais à quoi en venant ici? » Mon ton n'est pas agressif et accusateur comme tout à l'heure, je m'interroge vraiment. S'attendait-il à une déclaration passionnée en retour? A ce que je le jette dehors? J'essaie de rationaliser autant que possible, de chercher le comment, le pourquoi, le quand. C'est assez infructueux jusqu'ici mais je ne sais pas quoi faire d'autres et c'est le seul moyen pour ne pas repenser à ce qu'il a dit et surtout, ne pas en affronter les conséquences. Il essaie toutefois de me répondre en toute franchise « Je sais pas, c'est― il fallait que ça sorte, tu vois. J'pensais qu'en rentrant, ça passerait tout seul et puis... bah, entre Rachel et Maryanne qui passent leur temps à parler de toi et ce qui s'est passé avec Gi― je sais pas, j'avais besoin de te le dire, je sais pas » J'hausse un sourcil perplexe en entendant que cette chère Maryanne parle de moi. Je préfère ne pas savoir ce que miss Ste Nitouche a à dire sur mon compte. Je me contente d'abord de hocher un peu la tête, histoire de montrer que j'ai écouté et compris. « Je... Je suis contente que tu sois venu. » C'est vrai en un sens, je préfère qu'il soit là, je préfère savoir qu'il a retraversé l'océan Atlantique parce que « il fallait que ça sorte. » je préfère qu'il ne soit pas en train de s'envoyer en l'air avec Gillian, ou une quelconque autre pétasse aux faux seins. « Ouais, moi aussi. »

Je souris doucement, ne sachant guère quoi ajouter, mordillant légèrement ma lèvre inférieure. Finalement je m'approche de lui et le prends dans mes bras et le serre contre moi, enfouissant ma tête contre son épaule. C'est un peu étrange, disons que ce n'est pas le genre de contact que nous avons habituellement, mais pour une raison obscure c'est ce qui me semble juste. Il répond à mon étreinte avec tendresse puis chuchote doucement « Rose, qu'est-ce qu'il y a ? Qu'est-ce qui se passe ? » Je me dégage un peu de ses bras, juste assez pour le regarder et secoue la tête en affirmant « Rien, rien, ça va. Juste je... Je ne m'attendais pas à ça et je suis un peu... dépassée. » Voilà une belle litote. Je tente tout de même un sourire et essaie de me remettre les idées en place comme je peux. « Je veux bien le croire, tu.. tu veux que je te laisse ou..? » répond-t-il avec un sourire. La tranquillité de ce moment est étonnamment agréable. Et je me rends compte que je ne veux pas qu'il s'en aille. Du tout. Mon sourire se fait donc plus espiègle et je me penche vers lui et chuchote. « Non. » avant de l'embrasser doucement, puis plus franchement, tandis que ma main passe derrière sa nuque et l'attire contre moi. Il répond non sans ferveur à mon étreinte et un soupir franchit mes lèvres, alors que je sens le contact familier de ses mains contre moi, sa bouche sur la sienne, son odeur. « Bordel, Foster, tu m'as manqué » Je souris discrètement, le nez blotti dans son cou et l'embrasse de nouveau, le serrant un peu plus contre moi. Toi aussi tu m'as manqué Baker, toi aussi.
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