i'm gonna teach you how to do → lolita

Les examens approchent, aussi vite que la fin de l'année elle-même. L'an prochain sera ma dernière année de formation à Oxford, après quoi je n'aurais plus qu'à travailler un an pour être enfin diplômé et qualifié. Pour plaider, s'entend, parce qu'il est presque inutile de préciser que je suis déjà qualifié pour tout le reste, étant donné la quantité de boulot et de recherches que j'ai à faire pour Alan qui m'emploie. J'ai passé le premier semestre sans trop de difficultés mais contraint de céder ma première place à un autre major de promo disposant sans aucun doute de plus de temps, et il me semble qu'il va être difficile de rattraper cet écart ce semestre, où mes divers problèmes conjugaux plus ou moins résolus m'ont incité à travailler encore plus, au dépend sans doute de mon cursus universitaire. Je n'ai pas constaté une chute catastrophique de mes résultats, bien entendu, mais il m'a toujours été primordial d'être le meilleur et abandonner ce poste me laisse quelque peu amer. Quoi qu'il en soit, j'ai abandonné mes révisions quelques heures pour aller camper la salle de musique d'Oxford comme il m'arrive régulièrement de le faire. Aucun autre endroit ne me permet de faire de la musique d'aussi bonne qualité, et aujourd'hui est un jour un peu particulier, puisqu'une gamine de première année est censée me rencontrer ici pour que je puisse lui démontrer les bienfaits de la pratique d'un instrument, à la fois sur la technique vocale, la facilité d'accompagnement, la beauté de la musique mais aussi et surtout, sur l'égo. Elle semble encline à penser que les pianistes ne sont pas indispensables à la musique et que le chant est la valeur sûre. J'affectionne particulièrement les deux mais inutile de préciser que je réfute totalement cette théorie. Je m'installe donc au piano, attendant d'être interrompu par son entrée sans aucun doute fracassante.


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