I'm gonna tell you something you don't want to hear [Rhapsody]

Maux de tête, gerbe, vertiges. Trio gagnant pour ce lendemain de cuite, j'ai qu'à regarder les petites bouteilles d'alcool éparpillées autour de moi, la porte du mini bar ouverte, complètement dévalisée, et une bouteille grandeur nature de whisky que j'ai dû amener avec moi, peut-être cachée sous le siège passager de la voiture. Mais ça reste un mystère. Comme ce qui s'est passé après avoir vu Blair. Je me souviens ne plus avoir supporté ce reflet dans le miroir, la voix, et... Oui, la voix. Je me souviens, en même temps qu'un violent mal de crâne momentané, des mots que j'ai pu prononcer, face à une photographe. Je - suis - foutu. C'est toujours cool de s'en rendre compte deux fois, comme ça, deux fois plus de bonheur. Je ne suis pas blasé, je ne peux pas l'être, mais je me rends compte tout à coup que tout ce à quoi je tenais s'est effondré. Recherche désespérée d'un cachet d'aspirine, quelque chose qui puisse calmer un peu ces électrochocs dans la tête, et pour aussi m'aider à émerger. En vain, encore habillé mais la chemise froissée, je m'avachis sur les draps, le cerveau embrumé. Et voilà le putain de téléphone qui sonne. A l'autre bout de la pièce, forcément. Dans la veste du manteau, par terre. Étonnant que ça ne m'ait pas tenu éveillé, quand je trouve enfin le courage d'aller le chercher. A peine il s'était tu qu'à nouveau la sonnerie gueulait et agressait mes oreilles. Sans trop savoir comment, je parviens à enclencher le mode silencieux, et soupire. Plus d'une trentaine d'appels, tout autant de messages, de mes collaborateurs, de mon avocat, de mes "amis", et aussi... Rhapsody. Un message qui lui ressemble bien. Il m'arracherait presque un sourire, si j'étais pas à ce point au fond du gouffre. Quelque chose comme "qu'est-ce que t'as encore foutu comme bordel cousin", je ne sais plus, je viens de l'effacer par erreur. Ces putains de smartphones tactiles...

De nouveau assis sur le lit, je jauge la télé du regard. Je n'imagine même pas les reportages et autres flash info qui doivent faire le tour des chaînes, ça me fout encore plus la nausée. Je fronce les sourcils, sentant le téléphone vibrer encore au creux de ma paume. Je sais pas quoi faire. Au final, en restant là, c'est un peu comme si le temps s'arrêtait. J'ai le contrôle sur cette chambre, je peux très bien m'y terrer plusieurs jours, plusieurs semaines, sans avoir à faire face ni à rendre des comptes à qui que ce soit, de toutes façons, j'dois rien à personne, qu'ils aillent tous se faire foutre. Encore un coup d'oeil au téléphone, je repense à ma petite cousine, c'est peut-être bien la seule personne à qui je peux avoir envie de parler, là. Alors je l'appelle. Elle décroche. "J'suis pas mort. Sinon, comment ça va ?"



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