ROI ◊ this is my design.

Portée disparue depuis cinq jours, le corps de Kirsten Ibsen a été retrouvé le 21 Décembre 2003 dans la forêt d’Helsingor au Danemark. Âgée de trente-trois ans, la jeune femme était mariée au Dr. Ragnar Ibsen, chirurgien maxillo-facial basé à Copenhague, et était la mère d’un jeune garçon de douze ans. Les cheveux blonds, la peau diaphane et le regard d’un bleu perçant, elle était une beauté nordique au caractère paisible et maternel. Architecte et décoratrice d’intérieur, Kirsten avait trouvé le parfait équilibre entre sa carrière et sa vie de famille. Particulièrement appréciée dans le village où elle vivait avec son mari et leur fils, de nombreux habitants se réunirent pour faire avancer les recherches. Son corps fût retrouvé en fin de journée par l’agent Mikkel Jakobsen. Recouvert de terre et de feuilles mortes, ses membres ne présentaient aucun signe de violence apparent, cependant, du sang séché recouvrait la totalité de son visage. Le rapport du médecin légiste dévoila que la jeune femme avait subit une torture encore inédite dans les faits divers de la région : toutes ses dents avaient été arrachées avec un savoir-faire rare, avant d’être réimplantées à la mâchoire de manière désordonnée. Dès lors, son mari devint le premier suspect. Réputé dans sa spécialité et contributeur dans l’avancée de la greffe du visage, le jeune chirurgien avait sur sa profession le regard visionnaire d’un artiste, faisant de chaque patient une œuvre d’art. Originaire de Copenhague, Ragnar Ibsen avait été amené dans sa jeunesse à quitter le Danemark pour vivre dans un pensionnat parisien. Il suivit des études d’hôtellerie et de gastronomie avant de s’envoler pour la Grande-Bretagne où il intégra l’université de Cambridge pour y suivre des études de médecine. « Je n’ai pas choisi de faire médecine, c’est la médecine qui m’a choisi. » racontait-il alors. « Vous savez, l’apprentissage de la gastronomie française est aussi précis que celui de la médecine. On ne prépare pas un seul cochon avant de savoir tirer profit de chaque partie de son anatomie. J’ai appris à manier le scalpel avant même d’apprendre à plier une serviette convenablement. » Ses parents ayant perdu la vie dans un accident de voiture, Ragnar Ibsen fût placé chez sa tante et son oncle à l’âge de huit ans. Le visage à moitié paralysé à la suite d’une rupture d’anévrisme, Michelle Lelong-Ibsen était une jeune française passionnée par la danse et la peinture. « J’étais subjugué par son visage. Il était d’une beauté étrange, aussi fascinant qu’un tableau de Pablo Picasso. Il est évident que c’est elle qui m’a inspiré cette vocation. » Le domaine de prédilection du chirurgien est la reconstruction faciale. Cependant, son métier l’a côtoyé à tous les aspects de sa profession. Il a notamment co-signé plusieurs ouvrages sur la chirurgie de la cavité buccale. Après de nombreuses heures à être interrogé au commissariat d’Helsingor, le Dr. Ragnar Ibsen fût innocenté et relâché. « Dans chaque affaire de meurtre, il est automatique d’interroger et de suspecter les proches… C’est une question de statistiques. Dans le cas de ce dossier, les circonstances n’ont fait que nous conforter dans ce schéma. De plus, le jour présumé de l’enlèvement, le Dr. Ibsen avait accompagné sa femme jusqu’à son lieu de travail avant de prendre la route pour Copenhague où il exerçait. Mais personne n’a vu Kirsten Ibsen au cabinet d’architectes et les témoignages récoltés sur la présence de son mari à l’hôpital sont bien trop vagues pour posséder une quelconque valeur. » Si le Dr. Ragnar Ibsen fût blanchi de toute accusation, cela ne suffit pas à freiner les rumeurs suivant son arrestation. Les récits des habitants prirent une telle ampleur que le surnom de L’Arracheur de dents lui fût attribué. « Je croisais le Dr. Isben tous les matins devant le collège de la ville. Nos enfants étaient dans la même classe. C’était un homme très charmant qui ne manquait jamais de saluer tous les parents d’élèves. Jamais je ne l’aurais imaginé capable d’une telle atrocité... » Condamné à s’enfermer chez lui pour ne pas subir la colère du voisinage, le Dr. Isben finit par fuir le village et emménagea avec son fils dans un appartement du centre de Copenhague. Encore aujourd’hui, l’ancien voisinage de la famille Isben continue de croire en la culpabilité du docteur. Les rumeurs ont finit par transformer le charmant chirurgien en un homme sanguinaire et sans pitié. Des pétitions ont même circulé pour agir en faveur de son fils, afin que celui-ci soit arraché des bras de son père. « C’est l’amour qu’il porte à son fils qui a permis à Ragnar de traverser ces épreuves. Mais n’allez pas croire que cela ne l’atteint pas… Cela va faire dix ans maintenant que la mort de cette pauvre Kirsten hante chacune de ses nuits. L’enquête est encore ouverte, mais il a conscience que la police ne fait plus rien pour la faire avancer. » Nous confiait l’oncle Ibsen. « Il lui arrive fréquemment de traverser des périodes de doutes. Les souvenirs de cette journée sont particulièrement flous dans son esprit. Il ne se souvient pas d’avoir déposé Kirsten au cabinet ni d’avoir fait la route jusqu’à Copenhague. Il fait régulièrement ce rêve où il est seul avec elle dans la forêt, lui infligeant toutes ces horreurs. La culpabilité et le temps ne cessent d’éveiller son imagination, créant des souvenirs qui n’ont jamais existés… » Il y a trois ans, le Dr. Ibsen a été appelé par l’université de Cambridge. Sachant que leur ancien élève avait contribué à la réussite des premières greffes de visage, le chirurgien a été invité à retourner sur les bancs de son ancienne école et d’y donner des conférences afin de partager son expérience aux aspirants chirurgiens. Abordant cette proposition comme une manière de tourner la page sur un passé tortueux, le Dr. Ibsen et son fils emménagèrent à Londres avec l’espoir de commencer enfin une nouvelle vie.

→ Ton heure de gloire est enfin arrivée, un producteur de cinéma vient de te remarquer dans la rue et te propose de devenir la star de son nouveau film. Que lui dis-tu ? Je doute sérieusement que cela puisse arriver un jour mais, si ça devait arriver, j'imagine que je serais particulièrement dubitatif et poserais à ce producteur un tas de questions concernant le rôle en question... Ce serait idiot de se trouver du jour au lendemain sur un plateau de tournage dans une posture inappropriée.

→ Une pauvre fille en pleurs chante All by Myself avec son cornet de glace à la vanille en plein de milieu de la rue retournant tous les regards sur son passage, y compris le tien. Ta réaction ? Je ne peux être indifférent face au regard que les gens peuvent porter sur autrui, notamment lorsqu'il est plein de jugement infondé. Dans cette situation, je m'approche donc de la jeune fille et l'entraine discrètement à l'abris des regards avant de tenter de la réconforter. Il n'est pas mon genre de me mêler de ce qui ne me regarde pas, mais je suis incapable de laisser quelqu'un dans un tel état de lamentations.

→ Ta cousine t'avoue sous l'emprise de l'alcool son attirance pour toi, et tente de t'embrasser. Premières impressions à chaud ? Réactions à froid ? Ma tante n'a malheureusement jamais eu la chance de donner naissance... Ceci dit, si j'avais la chance d'avoir une cousine et que je devais faire face à cette situation, je crois que je la repousserais gentiment tout en gardant cette anecdote dans un coin de ma tête pour la charier à chaque repas de famille.

→ Ton idée du parfait samedi soir : une soirée arrosée au Carling à Oxford, une nuit de folie au Fez Club de Cambridge, une sortie au théâtre de Londres ou une soirée geek avec plat commandé et partie de jeux vidéos avec tes meilleurs potes ? Mon samedi soir parfait se déroule en bonne compagnie avec une excellente bouteille de vin et d'excellents petits plats préparés avec soin. J'adore recevoir et émerveiller mes convives...

→ T'es au confessionnal, tu peux avouer ta pire faute, ou encore un secret particulièrement pesant que tu n'aimerais pas voir révélé. Que dis-tu au père Patrick pour te soulager la conscience ? Qu'une part de moi est persuadée d'être celui qui a tué Kirsten... Que je ne suis pas certain à 100% d'avoir toute ma tête...


→ Le père Patrick était en fait un vrai sociopathe fan de Pretty Little Liars, et t'envoie un sms anonyme où il vous demande de choisir entre un secret révélé qui pourrait anéantir ta réputation ou briser ta famille, et de voler la bague de fiançailles Cartier d'un de vos amis. Après mûre réflexion, qu'est-ce que tu choisis ? Je ne sais pas ce qu'est Pretty Little Liars mais si je devais recevoir cet SMS, mon choix serait vite fait. Je ne supporterais pas que mon fils ait connaissance de mes doutes. Ce qu'il a vécu alors qu'il était encore enfant est déjà bien lourd à porter... De ce fait, je volerai la bague, sans aucun doute.

→ C'est la fille de tes rêves, tu en es persuadé et pourtant, celle-ci est en couple avec quelqu'un d'autre. Tu te la joues résigné, stratégique, ou éploré ? On veut les détails ! J'ai toujours été un fin stratège et je ne suis pas du genre à me résigner face à un obstacle. Certes, briser un ménage n'est pas très élégant... Mais si cette fille est vraiment celle qui est faite pour moi, je serais capable de déplacer des montagnes.

→ Dans dix ans, je me vois bien ouvrir un resto spécialité moules frites avec Camille Jules Martin, marié, six gosses et à l'origine d'une toute nouvelle sauce roquefort-épinards et toi, des projets pour l'avenir ? Je serai certainement en train de manger des moules frites dans ton restaurant ! Honnêtement, c'est difficile à définir... Je me suis attaché à l'Angleterre, peut-être que j'y serai encore. Surtout que mon fils y fait désormais ses études et, qui sait, peut-être y restera t-il. L'avenir est entre ses mains, pas dans celles d'un vieux ringard comme moi.

→ Et enfin, honnêtement, entre truth ou dare, qu'est-ce que tu préfères ? (oui ça rime !) Dare, car il faut toujours préserver son jardin secret.

→ En pleine soirée baby-sitting, l'adorable petite fille aux cheveux blonds que vous gardez s'installe sur vos genoux et vous demande, d'un air suppliant : « Moi plus tard, je veux être la Reine d'Angleterre. Papa m'a dit que pour pouvoir le faire, il fallait aller à l'université. Mais il a dit aussi qu'il fallait choisir entre Oxford et Cambridge, parce que ce sont elles les meilleures d'Angleterre. A ton avis, il vaut mieux apprendre à devenir Reine à Oxford, ou à Cambridge ? » Ces deux universités sont parmi les plus prestigieuses du monde... J'admets qu'il est difficile de trancher. Ceci étant, tu seras bien chanceuse si tu as l'opportunité de faire ta difficile. Concentre toi sur tes tables de multiplications, dans un premier temps.

→ Après avoir écouté votre argumentaire, elle s'interrompt une seconde et fronce étrangement le nez. « Mais, au fait, qu'est-ce que c'est, le Judging Cambridge Club ? » Oh, je les connais bien... Ce sont des étudiants de Cambridge qui font en sorte que l'héritage de cette université reste intacte. Même si leur jugement peut être blessant pour les plus marginaux de leurs camarades, c'est bien que certains se dévouent pour préserver les valeurs de cet incroyable endroit.

→ « Aaaah, d'accord. Je comprends mieux. Et les TroubleMakers, alors ? C'est la même chose ?» Leur rôle est en quelque sorte le contraire de celui du JCC. Ce sont des jeunes d'Oxford qui s'amusent à semer la panique autour d'eux. Cela peut aller de la simple blague à des faits plus graves. Mais tu n'as pas à t'inquiéter... D'ici à ce que tu rentres à Oxford, ce mouvement n'existera certainement plus.

→ « C'est bien compliqué tout ça. Mais alors, si je choisis Cambridge et que finalement je préfère Oxford, j'ai le droit de changer en cours de route ? » Il faut toujours assumer ses choix et ses actes, petite fille. Si tu t'engages à Cambridge ou Oxford, tu te dois d'honorer cet engagement.

→ « Hm... Bon. Ca m'avance pas beaucoup. Mais en même temps, j'ai le temps. »