MEM ⊹ she's just a girl and she's on fire

(+) londres, le 27 Mai 2002 .
« everything is great when you don't give a shit. »
La voix de Jeremy résonne encore dans le couloir, cela fait la troisième fois qu'il l'appelle et il est déjà évident qu'ils vont encore être en retard à cause d'elle. Seulement le mythe Mandy Morgan ne se construit pas en un claquement de doigt, cela nécessite du temps, de l'anticipation, beaucoup de préparation. Une jeune fille de quinze ans s'observe dans un miroir accroché derrière sa porte avec concentration, tentant d'appliquer son mascara et son crayon de la même façon que les mannequins des derniers défilés arboraient. Sur son lit elle a vidé la moitié de son placard, ce qui en soi révèle là sa routine du matin. Au collège tout le monde est à la mode de la dernière pointe, arborant le nouveau sac griffé, la dernière paire de Levi's sortie et au milieu de cette exposition flagrante d'argent Mandy navigue comme elle le peut. La vie a voulu que sa famille n'ait pas autant d'argent que celles de la plupart de ses copines, quelque chose qu'elle a eu pendant un certain temps du mal à accepter rejetant la faute sur ses parents qui à ses yeux ne faisaient aucun effort et qui ne l'aimaient pas. Car fut un temps où elle pensait que s'ils ne lui achetaient pas ce qu'elle voulait c'était peut-être parce qu'elle avait été adoptée, ou bien encore parce que ses parents n'en avaient rien à faire. Elle s'en est aussi pris à Jeremy son grand frère, qu'elle trouvait favorisé, plus aimé. Une bêtise, une idiotie puisque c'était loin d'être le cas, chose qu'elle aura comprise quelque temps plus tard. Aujourd'hui elle a compris que si elle voulait se faire une place et un nom dans la jungle qu'est la société, elle devait se battre avec ses propres armes et elle a découvert les friperies. Véritable caverne d'Ali baba elle a eu trouvé des sacs en cuir vintage, des foulards à carreaux beige et blanc. Il a fallu qu'elle s'adapte comme elle le pouvait ... Elle dépose sur ses lèvres un rouge qui en ferait pâlir plus d'une de jalousie et attrape son perfecto en cuir avant de dévaler les escaliers. Ce perfecto-là est la pièce maîtresse de la plupart de ses tenues ses derniers temps, il en jette et il a la classe comme il faut, pourtant en général elle ne le porte pas à la maison car elle a bien trop peur que ses parents lui demandent d'où il vient et de se retrouver devant eux muette. Plusieurs fois elle a porté des pièces qu'elle avait volées dans les centres commerciaux et avait réussi à trouver une raison valable à leur présence sur elle, elle prétextait l'emprunt ou bien encore la superbe affaire en friperie ou en solde mais elle savait que pour cette veste-là le mensonge ne passerait pas forcément« Mandyyyyyy ! » cria une nouvelle fois son frère du bas des escaliers. Elle attrapa au vol son sac de cours - qui de toute évidence ne contenait aucuns livres ou bien cahiers - et descendit rapidement avant de trouver son frère qui lui lança un regard noir « Être sublime ça se travaille ! » lança-t-elle avant de lui passer devant et de commencer à marcher. Le lycée et le collège se trouvaient tous deux très près aussi tous les matins prenaient-ils ensembles le même chemin. Loin d'être aussi sérieuse que son frère, les parents faisaient confiance à ce ce dernier pour s'assurer qu'elle allait au collège. Aussi, tous les matins il la regardait avancer jusqu'à l'entrée et tandis qu'elles attendaient patiemment qu'il soit hors de vue elle ressortait rapidement avant qu'on ne la voie à l'intérieur et rejoignait sa bande d'amis qui l'attendaient par si loin que ça en ville. Ils avaient pris l'habitude d'aller acheter de l'alcool à ce commerçant qui les croyait bien plus vieux que leur âge ou bien qui décidait de le croire puisqu'ils étaient ses seuls clients. Une fois le butin récolté ils allaient dans leurs repaires dans les vieilles usines délabrées et se posaient là toute la journée tranquillement avant de finalement retourner au collège en fin de journée et de passer pour des écoliers modernes. Mais pendant ses journées ou elle s'amusait à tenter le diable en buvant de l'alcool ou elle allait voler dans les magasins, ou dans les poches des touristes elle se sentait vivante, elle se sentait imbattable.

(+) londres, 10 mars 2005 .
« I constantly feel like I'm at war with myself. »
Et puis la jeune Mandy est arrivée au lycée, un fait très peu probable ni même imaginable d'ailleurs pour beaucoup. Après tout n'était-elle pas celle qui allait le moins en cours ? Celle qui passait son temps à manigancer, et à manipuler les gens ? À la fin du collège elle avait réussi à avoir sa petite armée de coméres qui laissaient trainer leurs oreilles partout afin de la tenir toujours au courant des derniers potins et des dernières nouvelles. Ses même personnes la couvraient toujours pour les absences, les devoirs, elle n'était jamais seule, elle n'était pas vénérée mais elle était crainte. Après tout ne possédait-elle pas entre ses mains toute les petites histoires qu'on ne voulait pas voir dévoilée ? En bref personne ne croyait possible qu'un jour Mandy Morgan arrive aussi loin, bien sûr ses parents avaient de l'espoir - beaucoup d'espoir- après tout si son frère était aussi intelligent comment Mandy pouvait être autant à l'opposé ? Du coup au fond pour eux ce fut un soulagement de se rendre compte que leur fille pouvait le faire aussi, et qu'elle n'était pas seulement qu'une brunette qui ne cessait de leur tenir tête. Au lycée rien ne changea pour autant dans la routine de la jeune fille, en effet elle ne fit pas grand-chose de plus qu'au collège si ce n'est qu'au début il lui fit compliquer de se construire un nouveau réseau et qu'à présent elle buvait beaucoup d'alcool, un peu trop même. Plusieurs fois elle a frôlé le coma éthylique, trouvant ça remarquablement drôle les premières fois la dernière la beaucoup trop marquée quand elle s'est retrouvée à l'hôpital le regard inquiet de Jeremy posé sur elle. Il était clair et évident que Mandy n'avait plus aucun contrôle sur ce qu'elle faisait. Depuis toujours c'était son frère qui avait le plus d'impact sur elle, certes il n'arrivait pas à grand-chose parce qu'elle avait toujours été têtue comme une mule, mais il arrivait à lui faire entendre des choses qu'elle feignait de ne pas comprendre face à lui et qui pourtant le reste de la journée lui trottait dans la tête. Et quand bien même prônait-elle être complètement fière de la personne qu'elle était, il n'en restait pas moins que de tous elle était la première à l'admirer et en être fier, parfois peut être même plus que les parents ....
(+) londres, janvier 2006 .
« i've made a promise to myself, never falling in love »
L'université ... C'était sympa le temps que ça a duré, clairement elle a passé plus de temps en soirée qu'en cours, et a rapidement pété un plomb et tout laisser tomber. Rester assise dans une salle à ne rien faire d'autre qu'écouter un vieil idiot ça ne la branchait pas, qui plus est elle en avait déjà eu assez les années d'avant alors rien à faire de continuer parce que ce qu'elle voulait faire c'était vivre, hors ce n'était pas en restant plantée là que cela allait se produire. Elle a tout lâché à trouver un boulot en ville, un appartement miteux en collocation et a commencé à vivre cette vie d'adulte qu'elle avait attendu avec impatience pendant si longtemps. Il ne faut pas se mentir où se leurrer, c'était difficile pour elle de garder une certaine stabilité dans le cadre du boulot alors qu'elle n'en avait jamais eu jusqu'à présent. Il lui arrivait très souvent de se faire offrir le dîner ou des repas complets par son frère, il lui arrivait de lui faire ses yeux de chatons affamés pour qu'il craque et l'aide financièrement et ce n'était toujours plus facile que ce qu'elle ne pouvait penser. La facilité, c'est ce qu'elle a toujours connu, maniant avec perfection l'art de la parole et des gestes, de la manipulation et des complots ... Peut-être est-ce pour ça qu'elle a fini dans un commissariat de police ! Quoi de plus ironique pour elle qui quelques années auparavant les avaient en horreur par peur de se faire prendre pour tout le butin qu'elle entassait dans sa chambre d'adolescente ... Débarquant comme une fleur elle a pensé pendant un temps qu'elle pourrait peut-être arriver et faire sa loi, ce qui bien évidemment ne fut pas le cas puisque dans un commissariat on ne rigole pas. Cependant elle a su montrer son tempérament de feu plus d'une fois et se faire une copine parmi tous ses mecs. « Et toi alors t'a un petit ami ? » ça lui apprendrait à faire sa curieuse en posant des questions sur la vie des autres ... La simple notion d'avoir un petit ami lui était inconnu, aucun des gars qu'elle avait connu n'en valait le coup. Et puis qui était-elle pour décider qu'alors âgée de 21 ans elle allait lancer des plans sur la comète, prévoir mariage bébé et maison avec chat ? Ce n'était pas elle, c'était bien loin d'être elle, prête à répondre elle fut pourtant interrompue par un jeune officier « Vous avez le dossier Dilingam s'il vous plaît ? » il ne s'adressait pas à elle puisque c'est sa collègue qui répondit et se précipita d'aller chercher le dis-dossier tandis qu'elle se contentait de regarder ce qui était en train de se passer là devant elle ... Peu de personnes arrivent à reconnaître un moment déterminant de leur vie quand il se passe devant eux, ils ne savent pas alors qu'a cet instant-là précisément ils sont en train de réécrire leurs histoires, ils ne savent pas que leurs actes vont définir le reste de leur vie et c'est avec une confiance certaine qu'ils s'avancent sur un terrain pourtant glissant « Salut moi c'est Mandy, c'est mon premier jour ici ! »

(+) londres, 16 avril 2011 .
« I'm the architect of my own destruction. »
Attendant dans cette pièce sombre depuis quelques minutes maintenant, elle joue avec ses doigts. On pourrait prendre ça pour un geste enfantin, mais il ne s'agit là en réalité que d'un simple geste lié à un stress grandiose. La fille qui ce tient là n'est plus une enfant capricieuse comme elle l'a toujours été, tout du moins pas autant qu'elle a toujours eu l'habitude de l'être. Restée au fond une jeune femme enfant, elle à toujours le don d'énerver qui elle veux, de rendre fou ceux qui lui tape sur le système, de manipuler la caissière du supermarché en lui expliquant que le prix n'est pas ce lui qui était indiqué, et que par conséquent elle ce doit de payer le prix le plus bas, capable de faire pleurer une jeune stagiaire en la fixant simplement du regard, capable aussi de faire glisser ce petit haut qui lui plaît temps et de le glisser dans son sac. Des choses qui certainement en elle ne changeront jamais, habituée à vivre ainsi toute sa vie ce ne sont pas des traits de son caractère qui risquent de disparaître de sitôt, mais qui ont été relativement contrôlés. Car sa vie à changé et sa vision de la vie avec, on vous dit tout au long de votre enfance que la rencontre de l'homme parfait pouvait tout changer. Elle déjà dans l'idée de s'opposer au reste de la société, refusait de croire à ce conte de fée inventé par les parents pour que leurs enfants face de beaux rêves. Alors non, Cendrillon, Blanche Neige et les autres ne l'avaient jamais vraiment faîte rêvée, car le grand amour elle n'y croyait pas, un mariage en blanc elle n'en voulait pas et avoir des enfants ne lui venait même pas à l'esprit car elle n'aimait pas ça ... Elle criait à qui voulait bien l'entendre que jamais elle ne changerait d'avis, parce qu'elle n'était pas une fille comme les autres, selon elle, elle dépassait les autres personnes de la gent féminine car elle ne voulait pas se conformer à ce que pouvait vouloir la société. Mais c'était sans compter sur l'arrivée de Mathias Irons dans sa vie. Au début elle avait pensé qu'il ne serait que de passage dans sa vie et qu'au bout d'une semaine elle en oublierait même son existence mais au contraire des autres avant lui, il lui avait envahi le coeur et l'esprit dans ce laps de temps. Il était difficile de ne pas s'attacher à lui, de ne pas vouloir passer chaque seconde de sa journée à ses côtés, de ne pas vouloir sentir ses bras l'enlacer ... Elle qui se moquait de l'amour, c'était mise à le chercher du regard dans la journée, attendre avec impatience de rentrer le retrouver, avait accepté immédiatement d'emménager avec lui, et lui était restée fidèle. Car tous les autres elle ne les voyait pas, il ne l'intéressait plus du tout. C'était impressionnant de voir l'effet qu'il avait sur elle, la capacité qu'il avait à la rendre plus humaine et femme quand elle était avec lui ... Elle l'aimait, elle était amoureuse depuis quatre ans maintenant et cette flamme était bien loin de s'éteindre. Elle jouait de la magnifique bague ornant sa main gauche ... Lorsqu'il l'avait demandé en mariage elle n'avait pas hésité une seconde avant de lui dire oui, elle se voyait déjà passer le reste de sa vie avec lui. Il l'acceptait comme elle était, avec ses folies et ses manigances, il l'aimait autant qu'elle l'aimait et c'était comme vivre dans le pays des bisounours! Elle sentit son téléphone vibrer dans la poche de sa veste et mis quelque temps avant d'arriver à le retirer Je suis à la recherche de la future Madame Irons qui ne se trouve pas dans son appartement et que j'aimerais fortement serrer dans mes bras un sourire ce dessina au coins de ses lèvres. Dans moins d'une semaine ils allaient ce marier, et elle ne s'habituer pas encore à ce qu'il l'appelle avec son nom à lui. Elle voulu lui répondre rapidement mais l'arrivée du médecin l'en empêcha « Bien mademoiselle Morgan, les résultats de vos analyses sont arrivés » l'angoisse qui l'avait quitté un instant revint subitement à l'assaut. Elle était venue faire une prise de sang deux jours auparavant car ses derniers temps elle c'était senti affaiblie, malade, et que par-dessus tout elle avait trois semaines de retard ... Elle avait caressé alors le doux espoir d'être enceinte, elle qui n'avait jamais voulu d'enfant rêvait déjà de fonder une famille avec Mathias. Cependant elle ne lui avait pas parlé de ses doutes, gardant cette euphorie pour elle, prête à serrer le médecin dans ses bras et à rentrer en courant chez elle annoncer la bonne nouvelle à son futur mari. Il était prévu dans leurs projets qu'après le mariage ils commencent à penser bébé, ils en avaient déjà parlé plus d'une fois, avaient tout prévu ensemble et cette nouvelle ne pourrait que le ravir. Ses parents allaient être fou de joie, Jeremy allait devenir tonton ...Elle perdit son sourire cependant quand la voix du médecin devint moins enthousiaste. « Je suis désolé de vous apprendre que vous n'êtes pas enceinte ... » Non, on ne reconnaît jamais les moments qui vont changer notre vie à jamais.

(+) londres, 01 juin 2013 .
« all i know since yesterday is everything as changed »
« Tu ne vas pas me dire que Cabo n'était pas assez bien pour toi tout de même ?» un sourire aux lèvres, Jeremy attrape sa bière fraîchement servie tandis que Mandy déguste son cocktail à base de fruits rouges. « J'ai eu de la chance de tomber sur un patron qui m'appréciait vraiment et qui ne pouvait pas ce passer de mois pendant quelque temps ... » lança-t-elle avec un petit clin d'oeil qui voulait tout dire. Elle était de retour d'un voyage de trois mois dans cette merveille ville du Mexique ou elle avait suivi son patron de façon officielle en tant que secrétaire/gestionnaire, mais officieusement en tant que maîtresse. Une façon comme une autre de passer du temps ensemble loin des yeux de la femme de ce dernier! Mandy Morgan était redevenue celle que tout le monde avait connu, profitant de ce que la vie avait à lui offrir, ne prenant rien au sérieux à nouveau. Un changement que certains avaient trouvé soudain un an auparavant, après tout elle qui semblait si épanouie et si heureuse avait fini par se renfermer sur elle-même, quittant la ville au bras d'un inconnu le jour même de son mariage. Elle avait enfilé sa robe, avait renvoyé tout le monde de la pièce et c'était observée un instant avant de se rendre compte qu'elle n'était en aucun cas la personne qu'il fallait à l'homme qui l'attendait devant l'autel, qu'elle ne pouvait pas correspondre à ses désirs et ceci même si elle était folle amoureuse de lui. Ce rendant compte de cela, elle avait quitté l'église, tous les invités, l'homme de sa vie et s'en était allé ruiner sa vie comme elle l'avait toujours fait au bras du premier inconnu qui passait par là. Elle n'avait pas revu Mathias, ne voulant pas lui infliger plus de peine encore et né ce sentant de toute évidence pas capable de lui faire face. C'est Jeremy qui c'était occupé de récupérer toutes ses affaires, de tout régler, comme toujours il avait été le frère parfait, il avait volé au secours de sa petite soeur une fois de plus ... C'était lui qui lui avait trouvé un nouvel appartement, un nouveau boulot et qui pendant quelque mois l'avait financée. Sans lui elle n'aurait peut être pas pu garder la tête droite, elle aurait certainement plongé dans les bas fonds. Elle le regarda attraper une pistache dans le bol mis à disposition et sans le regarder lui posa la même question qu'a chaque fois « Comment il va ? » aussi étrange que cela puisse paraître, elle n'arrivait pas à prononcer son nom sans que ça lui fasse mal, du coup elle se gardait bien de nommer son ex-fiancé. Et quant à beaucoup elle cachait la vérité sur son passé, ou encore continuer à dire qu'elle allait très bien puisque après tout c'était elle qui avait mis fin à toute cette mascarade, Jeremy lui savait qu'elle mentait.« Il est sur une affaire importante, je ne l'ai pas beaucoup vu ses derniers temps ... » elle acquise alors un faible sourire sur le visage et attrapa son cocktail. Depuis qu'elle avait pris la décision de rester à Londres, elle avait soigneusement tout fait pour éviter de le croiser n'importe où, elle n'allait pas dans les endroits qui lui étaient familiers, faisait en sorte de ne jamais fréquenter leurs anciens amis, faisait tout pour laisser cette vie qu'elle avait connue au passé, et ne pas s'infliger la haine qu'elle lirait certainement dans ses yeux si jamais elle avait un jour le malheur de le croiser. Peu fier de l'avoir abandonné devant l'autel, cela avait été selon elle la meilleure des décisions qu'elle a eu prises, et le restait aujourd'hui. Car elle n'aurait jamais été la fille qu'il lui fallait, et comptait sur son frère pour lui trouver celle qui comblerait la vie du jeune homme de bonheur ... Une fois qu'elle eut fini son verre elle prit congé de son frère, prête à aller danser alors jusqu'au bout de la nuit. Attrapant les clefs de son appartement à l'aveuglette dans son sac à main, elle sentit sous ses doigts un paquet assez gros retenu par un élastique et eu un sourire en pensant à son frère qui avait dû glisser ses billets dans son sac peu de temps avant qu'elle ne le quitte.

→ Ton heure de gloire est enfin arrivée, un producteur de cinéma vient de te remarquer dans la rue et te propose de devenir la star de son nouveau film. Que lui dis-tu ? OF COURSE YES ! Je veux dire franchement, qui n'a jamais voulu être une star de cinéma ? Franchement je crois que personne ne pourrais répondre non à ce genre de proposition. Et puis voilà la garde robe qui s'ouvrirait à moi tout à coup !

→ Une pauvre fille en pleurs chante All by myself avec son cornet de glace à la vanille en plein de milieu de la rue retournant tous les regards sur son passage, y compris le tien. Ta réaction ? Première pensée ? La pauvre ... Vraiment c'est pas cool de finir comme ça, je crois bien que j'irais la voir lui proposant de ce calmer, peut être même d'aller boire un café. C'est franchement pas bon d'être dans cet état et encore moins de ce faire remarquer comme ça parce que au moment ou tu reprend tes esprits tu à vraiment honte de toi. Je pense que je l'écouterais, essaierais de l'aider au mieux parce que si j'avais été dans le même cas qu'elle j'aurais aimé que l'on prête attention à moi.

→ Ton(ta) cousin(e) t'avoue sous l'emprise de l'alcool son attirance pour toi, et tente de t'embrasser. Premières impressions à chaud ? Réactions à froid ? Une baffe direct sur la joue, le genre de baffe qui te reste bien collée sur la joue et bien visible, peut être un petit "sale con" dans la foulée aussi. Serait ma réaction à chaud, parce qu'en plus de ça je serais certainement sous l'emprise de l'alcool aussi! Ma réaction à froid serait une lamentable excuse déguisé et un "on en parle plus tokay ?" avant d'enfiler un autre verre et de partir.

→ Ton idée du parfait samedi soir : une soirée arrosée au Carling à Oxford, une nuit de folie au Fez Club de Cambridge, une sortie au théâtre de Londres ou une soirée geek avec plat commandé et partie de jeux vidéos avec tes meilleurs potes ? Choix compliqué et difficile! Ca dépend des jours en fait, et surtout de mon humeur. J'aime autant aller boire jusqu'à plus soif et danser toute la nuit, que de rester tranquillement dans mon canapé à regarder une comédie romantique avec un bon pot de glace en guise de compagnon ... Vraiment je ne pourrais pas dire mon idée parfaite du samedi soir !

→ T'es au confessionnal, tu peux avouer ta pire faute, ou encore un secret particulièrement pesant que tu n'aimerais pas voir révélé. Que dis-tu au père Patrick pour te soulager la conscience ? Que je suis une idiote, une vraie de vraie ? En fait je pense qu'il en aurais pour des heures avec moi, peut être serais-je d'ailleurs la seule à parler faisant une psychanalyse à deux balles sous forme de monologue tournant cela parfois à la rigolade. Mais plus sincèrement, je dirais que j'ai quitté l'homme que j'aimais, que je l'ai abandonné le jour de notre mariage afin qu'il ne finisse pas par gâcher sa vie avec moi ... La décision la moins égoïste que j'ai pu prendre, la décision la plus difficile aussi.

→ Le père Patrick était en fait un vrai sociopathe fan de Pretty Little Liars, et t'envoie un sms anonyme où il vous demande de choisir entre un secret révélé qui pourrait anéantir ta réputation ou briser ta famille, et de voler la bague de fiançailles Cartier d'un de vos amis. Après mûre réflexion, qu'est-ce que tu choisis ? Je volerais la bague de fiançailles Cartier d'un de mes amis, il est hors de question que je brise ma famille.

→ C'est le mec (la fille) de tes rêves, tu en es persuadé(e) et pourtant, celui(celle)-ci est en couple avec quelqu'un d'autre. Tu te la joues résigné(e), stratégique, ou éploré(e) ? On veut les détails ! Je pourrais miser sur la stratégie en premier lieu, juste pour avoir le coeur net que pour lui ce couple est bien, je veux dire qu'il est heureux tout ça. Mais ma stratégie serait si fine qu'il ne s'en rendrait même pas compte. Pas bête la guêpe hein ? Enfin, si tout vas bien pour lui j'abandonnerais finalement ...

→ Dans dix ans, je me vois bien ouvrir un resto spécialité moules frites avec Camille Jules Martin, marié, six gosses et à l'origine d'une toute nouvelle sauce roquefort-épinards et toi, des projets pour l'avenir ? J'en sais fichtre rien ! Je ne sais même pas ce que je vais faire dans deux heures !

→ Et enfin, honnêtement, entre truth ou dare, qu'est-ce que tu préfères ? (oui ça rime !) Dare, la vérité c'est pas toujour cool.

→ En pleine soirée baby-sitting, l'adorable petite fille aux cheveux blonds que vous gardez s'installe sur vos genoux et vous demande, d'un air suppliant : « Moi plus tard, je veux être la Reine d'Angleterre. Papa m'a dit que pour pouvoir le faire, il fallait aller à l'université. Mais il a dit aussi qu'il fallait choisir entre Oxford et Cambridge, parce que ce sont elles les meilleures d'Angleterre. A ton avis, il vaut mieux apprendre à devenir Reine à Oxford, ou à Cambridge ? » Ecoute ma chérie, pour être Reine il faut surtout que tu sache ce que tu veux et que tu te donne tout les moyens d'y arriver, Oxford et Cambridge ne sont qu'une mince étape pour y arriver ! Tu n'aura alors qu'a écouter ce que te dis ta conscience !

→ Après avoir écouté votre argumentaire, elle s'interrompt une seconde et fronce étrangement le nez. « Mais, au fait, qu'est-ce que c'est, le Judging Cambridge Club ? » Pardon ? Le Club de quoi ?

→ « Aaaah, d'accord. Je comprends mieux. Et les TroubleMakers, alors ? C'est la même chose ?» Ecoute poupée j'en sais rien moi, je ne suis pas allée à l'université assez longtemps pour le savoir.

→ « C'est bien compliqué tout ça. Mais alors, si je choisis Cambridge et que finalement je préfère Oxford, j'ai le droit de changer en cours de route ? » Tu à le droit de faire ce que tu veux dans la vie ma belle, il suffit que t'en donne les moyens une fois de plus ne compte que sur toi même et jamais sur les autres !

→ « Hm... Bon. Ca m'avance pas beaucoup. Mais en même temps, j'ai le temps. »