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MessageSujet: what are you looking at ? w/ Paloma   what are you looking at ? w/ Paloma Icon_minitimeJeu 13 Juin - 19:04


Ça y est c’est la fin. La fin d’un trimestre, d’une année, d’une scolarité, d’un tout. Je quitte enfin Cambridge. Enfin, pas vraiment, mais je quitte l’université. Oubliant le fiasco de l’année dernière avec toutes ces histoires d’attaques contre le JCC, j’ai su réussir cette année avec brio et me faire une place sur le banc des diplômés et de ceux qui quittent la fac. Il y a une partie de moi qui n’est pas encore prête à le faire mais la plus grosse est contente de se lancer sur le marché du travail et de se retrouver enfin à la place qu’elle attend. Je soupire et sors mes lunettes de soleil, soudainement illuminé parles rayons de soleil qui se sont décidés à sortir. Parfois, je me demande si le soleil n’est pas une invention, une légende racontée aux enfants pour nous faire croire que s’il pleut pendant dix jours d’affilés, c’est normal. Je secoue la tête pour m’enlever cette idée saugrenue de la tête. C’est le genre d’idée qui me passe par la tête quand je m’ennuie et que je ne sais pas quoi faire de mes journées. Et ce n’est pas le genre de choses que je dois raconter aux enfants. Je soupire et jette un coup d’œil à ma montre. L’heure affichée me fait sursauter et j’accélère mon pas pour arriver un peu en avance. Dans un élan de spontanéité, j’ai décidé d’aller voir le marathon Terminator au cinéma, tout seul comme un grand, parce que je n’avais pas grand-chose de prévu et ça occupe assez bien le temps. J’ai prévu mon paquet de mini-cookies et une bouteille d’eau pour la séance. Je me retourne en fronçant les sourcils et accélère de nouveau le pas. J’arrive au ciné et commande ma place rapidement. Peut-être trop parce que je me retrouve nez à nez avec une figure familière. « Paloma ! » Je fronce de nouveau les sourcils et soupire. « Fan de Terminator toi aussi ? » Son sourire me fait légèrement rougir. Je regarde ailleurs, l’espace d’un instant et me concentre sur ses paroles. « Et bien, je n'irais pas jusqu'à dire que je suis fan, mais j’ai toujours été très curieuse alors mes centres d’intérêts sont variés. » Je lève les yeux au ciel. Paloma a une petite réputation à Cambridge. Outre sa bonne place dans le JCC, elle a tendance à fouiner, à être un peu trop curieuse. Elle me fait parfois penser à Veronica Mars. J’acquiesce et souris à mon tour. « Dommage ! Ca aurait été cool d’avoir une fan de Terminator avec moi. » Je ricane un peu et enchaine. « Tu ne trouves pas qu’on se croise un peu trop souvent ? »

Non pas que ça me dérange de la croiser souvent, c’est juste que c’est bizarre. Moon m’en a déjà parlé et m’a fait des réflexions bizarres là-dessus mais Moon a une imagination débordante alors je n’y ai pas vraiment fait attention. Puis pourquoi Paloma se soucierait-elle de moi ? « Je ne suis sûrement pas aussi fan que toi, en effet, mais je viendrai avec toi avec plaisir. » Je rougis de nouveau et joue avec ma place de cinéma. Pourquoi faut-il toujours que je tombe sur de jolies filles et que je sois incapable de réagir sans devenir rouge comme une tomate ? « Tout dépend de ta définition de "trop" qui reste assez vague. » J’hausse les épaules tandis qu’elle continue avec son sourire. « Certains parleraient sans doute de destin, ou de coïncidences. Peut-être avons-nous seulement des habitudes ou des goûts en commun. Et puis, après tout, Cambridge n'est pas une si grande ville. » Je souris à mon tour et éclate de rire.  Elle n’a pas tout à fait tort mais une part de moi, la part assez paranoïaque qui prend peur très facilement, n’a pas vraiment envie de se contenter de ça. Parce qu’après tout, je ne suis pas sûr qu’on ait tant d’habitudes et goûts en commun. « Le destin ? Parfois j’ai l’impression que tu me suis. » J’hausse les épaules une nouvelle fois. « Enfin, tu y crois toi au destin ? Celui qui fait qu’on se retrouve sur la même route ? » Drôle de question, je sais. Mais je ne peux m’empêcher de la lui poser. Surtout que je ne crois pas aux coïncidences. Enfin avec la famille que j’ai, j’ai appris à ne pas croire aux coïncidences. Et à croire à plein d’autres choses. La réponse à ma question semble la faire réfléchir. « Je ne crois pas vraiment à une force invisible qui pousse certaines personnes à se rencontrer, non. C'est juste une succession d’événements, de décisions prises par elles ou d'autres qui fait que deux personnes se retrouvent au même moment au même endroit, parfois à plusieurs occasions, parfois jamais. Ensuite, elles peuvent ou non décider de prêter attention à l'autre, de se revoir. Mais tout ça, ce sont des choix. Même si l'on peut considérer qu'ils découlent d’événements antérieurs qui ont façonné la perception et la personnalité des personnes en question. »

Je fronce les sourcils et fais une grimace avant d’éclater de rire. « Pourquoi? Toi, tu y crois? » « Franchement ? Je ne me suis jamais posé la question. Autant, je ne crois pas aux coïncidences, mais le destin, je ne sais pas. J’aime l’idée qu’il y a quelque part écrit toutes les actions que l’on fait ou que l’on a déjà faites. Mais d’un autre côté, tout est une histoire de décision comme tu dis. » Cette conversation commence à prendre un tournant inattendu. Mais je ne suis pas venu au cinéma pour ça. Je regarde ma montre. « Vas-tu accepter que le destin t’ait mise une nouvelle fois sur mon chemin ou ne pas me prêter attention et t’asseoir ailleurs ? Je ne sais pas si j’apprécierai la deuxième solution, sachant que je t’ai remarqué sur le chemin en venant au ciné. » Je suis surpris par mon audace mais surtout gêné par ce que je viens de dire. Ce n’est pas mon genre d’exiger quelque chose de quelqu’un et encore moins d’une fille. Je rougis une nouvelle fois et reprends la parole rapidement. « Non pas que ça me gênerait que tu ailles ailleurs, après tout, tu fais ce que tu veux et on ne se connait pas tellement tous les deux. » Je range ma place avant d’en faire des confettis et commence à remonter les manches de ma chemise pour occuper mes mains. Je suis vraiment un cas social quand il s’agit de filles.      

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MessageSujet: Re: what are you looking at ? w/ Paloma   what are you looking at ? w/ Paloma Icon_minitimeJeu 13 Juin - 23:31

Je n'ai jamais compris comment certains pouvaient passer des heures à réfléchir, ou à apprendre, assis sur leur chaise, devant un triste bureau de chambre étudiante, ou de leur appartement. Quand j'essayais, je ne tenais guère plus de quelques minutes. Je ne sais pas si c'est ma nature, qui fait que je ne tiens pas en place et réfléchis bien mieux en marchant; ou si c'est l'habitude depuis des années de résoudre mes énigmes en me promenant, qui me rend incapable - ou presque - de me concentrer vraiment sur des problèmes quand je suis immobile. Je crois que les nombreuses stimulations du mouvement, de la ville, les éclairages, les passants, le bruit, m'aident étrangement à mieux organiser mes idées, les connecter entre elles et trouver des solutions. Ou peut-être est-ce simplement l'air frais, qui sait. Le problème de ce genre de situations est que l'expérimentation est quasiment impossible, et qu'il est donc aisé de multiplier les théories et particulièrement ardu de trouver la bonne. Enfin bon, je réfléchirai à ces insolubles mystères plus tard, j’avais d’autres problèmes à gérer pour l’instant. Les partiels venaient tout juste de se terminer, et j'avais décidé de sortir me balader, espérant qu'un peu de soleil, d'air frais, et de marche me rendraient le sourire et remettraient de l'ordre dans mes idées. J'étais un peu perdue dans mes sentiments. Je savais que j'aurais dû être soulagée, heureuse d'être en vacances, tout ça... pourtant, je me sentais étrangement triste. Je n'avais jamais aimé les fins d'années, et même les fins en général en fait, mais là c'était différent. J'aimais pouvoir à la fin d’une époque, ranger mes affaires, mes souvenirs et tout ce qui se rattachait à l'année terminée dans de petites boîtes étiquetées, réelles ou imaginaires. Avoir l'esprit clair pour l'été et la nouvelle année qui s'annonçaient. Mais aujourd'hui, je ne pouvais pas. Il y avait ce mystère qui restait en suspens, et qui le resterait toujours si je ne parvenais pas à le comprendre dans les jours à venir : Timothy Ethan Scott. Un individu particulièrement intriguant, et donc fascinant, à mes yeux. Alors que je mettais sur le compte de ma détermination – ou plutôt mon obstination – à toujours résoudre un problème énoncé et aller au bout d’une enquête entamée, ma tristesse à l’idée du départ de Timothy, je le vis apparaître au coin de la rue. Je n’étais pas vraiment du genre à croire au destin, mais c’était là un sacré coup de chance pour moi. Je le vis soupirer et regarder l’heure sur sa montre, accélérant alors ses pas. Il était probablement attendu quelque part, ou par quelqu’un. Ce rendez-vous serait peut-être ma seule chance de découvrir la vérité à son sujet. Je réfléchis à toute vitesse, me mordillant la lèvre inférieure et les yeux fixés sur lui, tandis que j’hésitais à le suivre. Mon hésitation fut toutefois de courte durée puisqu’à peine une seconde après, je lui emboîtais discrètement le pas. Avec étonnement, je le vis se diriger vers le cinéma, et le suivis à l’intérieur. L’imitant, je pris une place, et ne pus m’empêcher de continuer à l’observer. Intriguée par son comportement – ses pas déterminés, son empressement à acheter son billet, sans même chercher quelqu’un du regard -, je me demandais s’il était venu ici seul, attitude étrange et antisociale qui n’irait pas à l’encontre de ma théorie initiale, bien au contraire. Lui qui était tellement entouré, pourquoi n’avait-il pas invité une de ces filles qui se pâmait devant lui ou l’un de ses amis ? Je n’eus pas le temps d’y réfléchir plus longuement, puisqu’absorbée par mes réflexions, j’avais oublié de me faire discrète et me retrouvai tout à coup nez à nez avec lui. « Paloma ! » dit-il en fronçant les sourcils et en soupirant. Il avait apparemment des soupçons quant à ma présence ici. Guère étonnant, certes, mais j’aurais préféré constater sa niaiserie cette fois-ci. Je fronçais les sourcils également, l'espace d'un instant, comme étonnée de le voir ici. « Fan de Terminator toi aussi ? » Je lui souris - me félicitant d’avoir fait du théâtre, particulièrement utile dans des situations comme celle-ci, pour cacher sa nervosité et le fait d’avoir été totalement prise au dépourvu par exemple -, avant de répondre. « Et bien, je n'irais pas jusqu'à dire que je suis fan, mais j’ai toujours été très curieuse alors mes centres d’intérêts sont variés. » Lui, par exemple. Un individu particulièrement captivant. Mais bien sûr, je m'abstenais d'ajouter ces derniers mots. J’avais préféré ne pas mentir, et espérais ma réponse suffisamment sincère et évasive pour le convaincre. Etant donné qu'il levait presque aussitôt les yeux au ciel, ce n'était malheureusement probablement pas le cas. Toutefois, ses joues rougissantes et son regard fuyant montraient qu'il était un peu déstabilisé, et je ne pus m'empêcher de lui sourire. Il faut dire qu'il était assez craquant quand il avait pareille attitude, mais sa réaction était-elle sincère ou était-ce un de ses numéros de timidité et de maladresse feintes pour attirer les jeunes étudiantes? Sa tendance à entretenir un harem, fut-il volontaire ou non à l'origine, est l'un des premiers éléments qui m'ont semblé louches. Quand on le croise sur le campus, on a parfois l'impression de voir des planètes qui gravitent tranquillement autour de leur soleil, comme si, si jamais elle s'éloignaient trop, elles allaient geler, mais si au contraire elles osaient s'approcher, elles finiraient brûlées. Mais je n'ai jamais vraiment été le genre de filles à avoir peur du feu. Je suis plus comme les papillons, irrémédiablement attirés par la flamme, jusqu'à être suffisamment proche pour la comprendre et l'identifier au risque de se brûler au passage. De toute évidence, cet aspect n'avait pas échappé à Timothy, mais la question demeurait : essayait-il me manipuler aussi pour m'attirer dans ses filets, ou était-il juste perturbé par ma présence? Cette seconde hypothèse ne semblait pas très logique: s'il était véritablement timide, oserait-il lever ainsi les yeux au ciel et se comporter avec autant de naturel? Décidément, son comportement semblait de plus en plus illogique, incompréhensible et paradoxal, notais-je en mordillant inconsciemment ma lèvre inférieure, comme souvent lorsque je réfléchis à un problème, vous l'aurez probablement remarqué si vous avez le moindre sens de l'observation. « Dommage ! Ça aurait été cool d’avoir une fan de Terminator avec moi. », dit-il en ricanant légèrement. Alors il était en effet venu seul. Cela confirmait ce que j'avais supposé un peu plus tôt, et m'offrait une occasion de me rapprocher et de l'observer isolé pour une fois. Je lui souris, m'apprêtant à lui proposer ma compagnie malgré tout, mais je n'en eus pas le temps. « Tu ne trouves pas qu’on se croise un peu trop souvent ? » Apparemment, je n'étais pas la seule des deux à faire preuve d'observation et de curiosité, pensais-je légèrement étonnée, et le regard brillant d'une nouvelle petite lueur. L'après-midi allait être beaucoup plus intéressante que prévu finalement. « Je ne suis sûrement pas aussi fan que toi, en effet, mais je viendrai avec toi avec plaisir. » dis-je en souriant, comme s'il m'avait véritablement invitée. Certes, ce n'était pas à proprement parler le cas, mais il l'avait plus ou moins envisagé dans sa phrase précédente et c'était une occasion rêvée, et tout le monde sait que quand une occasion se présente, il faut la saisir. Ne lui laissant pas le temps de répondre - on ne sait jamais, mieux vaut ne pas lui laisser le temps de réfléchir à une excuse pour s'esquiver -, je poursuivis. « Tout dépend de ta définition de "trop" qui reste assez vague. » Me doutant qu'il ne se contenterait pas d'une telle réponse - qu'il ne qualifierait probablement même pas de réponse d'ailleurs - je continuais, en le regardant dans les yeux. « Certains parleraient sans doute de destin, ou de coïncidences. Peut-être avons-nous seulement des habitudes ou des goûts en commun. Et puis, après tout, Cambridge n'est pas une si grande ville. »  Je ne pouvais tout de même pas lui répondre que je l'avais suivi jusqu'au cinéma, et puis c'était vrai, nous nous étions croisés... juste un peu plus tôt dans la journée que ce qu'il supposait. « Le destin ? Parfois j’ai l’impression que tu me suis. » répondit-il en haussant les épaules. Cette réponse m'étonna; non pas que je ne l'ai jamais suivi, en fait, ça m'est déjà arrivé à l'occasion, voir assez souvent en fait, mais son cas est intéressant et j'ai peu de temps alors c'est une méthode comme une autre pour en apprendre plus sur lui, non? Ce qui me surprenait, c'est plutôt qu'il l'ait remarqué. Je n'avais pas dû faire suffisamment attention, ou alors il n'est pas si niais que ça. Élément qui serait plutôt mauvais s'il se révélait bien être sociopathe; après tout, les plus dangereux sont souvent les plus intelligents. Toutefois, il ne semblait pas réellement croire que je le suivais. Heureusement pour moi d'ailleurs, parce que j'aurais eu quelques difficultés à m'expliquer à ce sujet. En tout cas, sa capacité à émettre de telles suppositions - beaucoup n'apprécieraient pas franchement qu'on les accuse de nous suivre -, alors qu'il ne peut s'empêcher de rougir, m'étonnera probablement toujours. « Enfin, tu y crois toi au destin ? Celui qui fait qu’on se retrouve sur la même route ? » Une question intéressante. Je réfléchis un instant, avant de me retourner vers lui et de lui répondre. « Je ne crois pas vraiment à une force invisible qui pousse certaines personnes à se rencontrer, non. C'est juste une succession d’événements, de décisions prises par elles ou d'autres qui fait que deux personnes se retrouvent au même moment au même endroit, parfois à plusieurs occasions, parfois jamais. Ensuite, elles peuvent ou non décider de prêter attention à l'autre, de se revoir. Mais tout ça, ce sont des choix - tout comme j'ai choisi de te revoir toi pour te comprendre par exemple, mais là encore, je me contentais de le penser -. Même si l'on peut considérer qu'ils découlent d’événements antérieurs qui ont façonné la perception et la personnalité des personnes en question. » Je m'arrêtais là, sachant qu'avec un sujet aussi vaste, j'aurais pu poursuivre pendant des heures, et après un court instant, et le regardant dans les yeux avec un sourire, je lui demandais à mon tour : « Pourquoi? Toi, tu y crois? » Je haussai légèrement les sourcils quand je le vis froncer les siens, faire une expression étrange et éclater de rire, le tout en à peine quelques secondes. Ses réactions étaient parfois troublantes, mais je décidai de ne pas chercher à analyser cela pour le moment. En effet, je préférais me concentrer sur sa réponse qui m'intéressait sincèrement. Les avis sont tellement partagés sur le sujet, et puis l'opinion de chacun est assez révélatrice de sa personnalité. Après tout, si le destin existe réellement, si tous nos actes sont écrits, nous ne sommes pas libres de nos actes, de nos choix, et nous n'en sommes donc pas responsables. « Franchement ? Je ne me suis jamais posé la question. Autant, je ne crois pas aux coïncidences, mais le destin, je ne sais pas. J’aime l’idée qu’il y a quelque part écrit toutes les actions que l’on fait ou que l’on a déjà faites. Mais d’un autre côté, tout est une histoire de décision comme tu dis. » Alors il ne croyait pas aux coïncidences? Cela expliquait probablement en partie qu'il prête autant attention à nos rencontres, même brèves, et qu'il les trouve trop récurrentes. Et il aime l'idée d'un grand livre du destin. Étrangement, et bien que je n'y crois pas moi-même, cette révélation ne m'étonne pas. Je pense qu'il y a deux grandes raisons qui peuvent nous pousser à y croire. D'une part, la naïveté, l'innocence enfantine, qui pousse certains à croire qu'un prince charmant les attend quelque part, qu'ils rencontreront forcément le temps venu, aux âmes sœurs etc. Et d'autre part, ceux qui ont conscience d'une part importante d'ombre en eux, et qui ont envie de croire que c'est leur destinée d'agir comme ils le font, même si cela signifie commettre des atrocités. J'espérais sincèrement que Timothy ne faisait partie que de la première catégorie, mais j'en doutais beaucoup. Il avait lui-même montré quelques fois déjà qu'il n'était pas si niais que ça, et ce trait de sa personnalité n'était peut-être finalement qu'une façade qui participait à son jeu d'innocent et inoffensif séducteur. Il se mit alors à regarder sa montre, l'air quelque peu agacé. Peut-être n'appréciait-il pas la tournure presque philosophique que commençait à prendre cette conversation, auparavant des plus banales. Et puis, la séance n'allait probablement pas tarder à commencer. « Vas-tu accepter que le destin t’ait mise une nouvelle fois sur mon chemin ou ne pas me prêter attention et t’asseoir ailleurs ? Je ne sais pas si j’apprécierai la deuxième solution, sachant que je t’ai remarqué sur le chemin en venant au ciné. » Je souriais à cette référence à ma précédente réponse, qui lui permit de très joliment changer de sujet. La deuxième partie me prit au dépourvu en revanche, et j'eus un instant peur de me mettre à rougir moi aussi. Décidément, il avait beau le prétendre, il ne faisait pas preuve d'une grande timidité à mon égard. Et malgré toutes les remarques qu'il avait pu faire au sujet des nos rencontres suspectes, il me proposait clairement de m'installer avec lui - en fait, même plus que proposait, puisqu'il soulignait qu'il n'apprécierai pas que j'agisse autrement -. De toute évidence, cette offre le mit encore plus mal à l'aise que moi puisque ses joues rougirent à nouveau. L'idée me traversa l'esprit qu'à ce rythme là, il pourrait bientôt se prendre pour une guirlande de Noël, et je ne pus m'empêcher de sourire. Il reprit la parole à toute vitesse, ce qui trahissait sa nervosité, cherchant à justifier ses dernières allégations. « Non pas que ça me gênerait que tu ailles ailleurs, après tout, tu fais ce que tu veux et on ne se connait pas tellement tous les deux. » Je ne pus m'empêcher de le trouver adorable, tout rougissant et nerveux parce qu'il avait osé parler ouvertement quelques instants plutôt. Ses mains s'agitaient, rangeant sa place et jouant avec ses manches. Sans réfléchir, je posai ma main sur son bras avec un sourire rassurant et cherchant à rencontrer son regard fuyant. « Ne t'inquiète pas, Timothy » commençais-je à répondre, avant de réaliser mon geste et de retirer assez précipitamment ma main. Sûrement n'apprécierait-il pas mon geste, après tout, il l'avait lui-même dit, nous nous connaissions pas tellement. Et puis, j'étais là pour chercher à le comprendre, c'était une enquête légitime, je n'étais pas là pour le rassurer, et jouer à la nounou, encore moins pour intégrer sa cour. Tentant de reprendre le contrôle sur mes pensées agitées, et le rythme perturbé de mon cœur, je continuais en toute mauvaise foi et avec un brin d'impertinence, des domaines que je maîtrisais bien mieux : « Je ne t'y ai pas vu pour ma part, mais nous avons probablement dû emprunter la même route. » Détournant les yeux, j'hésitai un instant à changer d'avis et décider d'ignorer sa présence, encore un peu perturbée par mes propres réactions vis-à-vis de lui, mais l'occasion de le comprendre risquait de ne jamais se représenter, je ne pouvais décidément pas lui tourner le dos. Aussi mon regard revint sur lui et je répondis finalement avec un sourire : « Puisque le destin nous a réunis, ne le contrarions pas et allons-y ensemble. »
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