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 LBH + NEL : These violent delights have violent ends.

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MessageSujet: LBH + NEL : These violent delights have violent ends.   LBH + NEL : These violent delights have violent ends. Icon_minitimeMer 9 Oct - 0:58


    Il faisait nuit. Depuis longtemps ? Je n'en savais rien. J'avais perdu la notion du temps, des jours, des heures, des minutes, de tout ça. Cela faisait grosso-modo une semaine que plus rien n'allait. Et puisque plus rien n'allait, je n'allais plus non plus nulle-part. Je restais cloitré, chez moi, pitoyablement. Je fuyais aussi bien la lumière que les êtres humains. Je cherchais le sommeil qui se refusait toujours à moi, alors je le faisais venir à grands coups de pilules blanches. La magie pharmaceutique. C'était ça, le bonheur. Le bonheur n'était pas quelque chose de positif, c'était juste l'absence de malheur, dormir sans rêver, et ne plus penser à Liberty. C'était un luxe, un vrai, qui me coutait cher en pot de vin de ma pharmacienne de quartier. Mais étrangement, quand j'avais enlevé mes lunettes de soleil dans sa pharmacie, et qu'elle avait vu mes yeux rendus vitreux et rouge par le manque de sommeil, elle avait eut pitié, et avait accepté de prendre mon argent. Intérieurement, je l'avais remerciée de ne rien avoir dit sur la marque rouge qui ornait toujours ma pomette. Souvenir cuisant de ce que je voulais oublier. Elle. Ce que j'avais pensé ressentir pour elle. Toute trace d'elle qui était venue empiéter sur ma vie. Je me resservais un verre de whiskey. J'avais découvert que ça la chassait de mes pensées. Qu'en me rendant groggy, je ne pensais plus à elle, mais que je devenais le beauf moyen, accaparé par le télévision. Ma vision était trouble, et alors que je voulais me resservir un verre du brevage ambré, je m'apperçus que la bouteille était vide. Mon état ne me permettait même pas d'hurler mon mécontentement. Je me trainais jusqu'à ce qui me servait de réserver, despéré de ne pas en trouver d'autre, de ne pas en trouver une de secours. Car oui, cela ressemblait bien à ce que je considérais comme mon seul et unique secours.

    J'étais dans ma voiture. Les phares des autres conducteurs m'éblouissaient. D'un geste de la main, celle qui était libre, je vérifiais dans la poche de ma veste, que j'avais bien de l'argent. Je sentis au bout de mes phallanges le contact frêle d'un billet, et d'un autre morceau de papier plutôt épais. Je savais parfaitement ce que c'était, et j'aurais préféré que ça brûle en même temps que ce qui restait de sentiment pour Liberty en moi avant notre dispute. C'était le billet de train à son nom que je lui avait pris le jour de l'attentat. Mon seul et unique moyen de la protéger. Ce qui avait valu ma perte il y avait de ça une semaine. Je passais la cinquième dans une zone pourtant limitée à 30 kilomètres/heures. J'ignorais ostensiblement les chiffres que le compteurs, tout comme la couleur des feux de signalisation. Je repensais à la dispute, à sa main qui s'écrasait contre mon visage, à mes paroles disant que je regrettais que mon père ne l'ait pas tué. Le pensais-je vraiment ? Je n'en savais plus rien, j'avais trop d'alcool et de médicaments dans le sang pour réfléchir clairement à ce qui semblait être ce qui m'était arrivé de plus émotionnellement perturbant depuis la mort de mon père. Je fermais les yeux un instant, oubliant la route, oubliant ces paroles, ces actes, elle me disant de faire ce que mon père n'avait pas réussi à faire. Je déglutis, douloureusement, comme si mon corps entier s'était rattaché à ce souvenir. Et puis je rouvris les yeux. Une demi-seconde trop tard. Un simple petit instant de trop qui était passé. Un moment de rien du tout, qui pourtant allait conditionner le reste de ma vie. On dit qu'on voit sa vie défiler avant de mourir. Ce n'est pas vrai. Je n'ai rien vu. C'est peut être aussi parce que je ne suis pas mort quand ma voiture s'est enfoncée à pleine vitesse dans le mur en pierre du plus vieux tunnel de Cambridge.
    Tout ce que j'entendais, c'était le bip bip incessant des machines. Rien de plus. La brume qui trainait dans mon cerveau m'empêchait de réfléchir mais j'ouvris les yeux avec cette résolution d'y voir plus clair. Sur quoi, je n'en savais rien encore. Tout ce que j'appercevais, pour l'instant, c'était la clarté de la lumière, le soleil pénétrait dans la chambre dans lequel je me trouvais. Le seul problème était que je n'avais pas la moindre idée de ce que je faisais ici.
    La lumière passait malgré mes paupières closes. J'aurais aimé plutôt voir de l'obscurité, continuer à dormir. Je frollais du bout des doigts le drap rêche qui me recouvrait, je n'étais clairement pas chez moi. Surtout que chez moi, je me serais affalé sur mon canapé et m'y serais endormi. Et puis il y avait ce bip bip incessant qui maintenant refusait de me laisser retourner dans le profondeurs douces du sommeil. J'essayais pourtant d'y repartir, en vain. Alors, je me décidais à me reveiller. Action qu'un mal de crâne jamais-vu rendait relativement difficile. Pourtant je m'efforçais à ouvrir les yeux, voulant savoir où j'étais. Pourquoi j'étais là. L'odeur qui flottait dans l'air devait me rappeler quelque chose mais je ne savais plus quoi. J'ouvrais faiblement les papières, agressé directement par une lumière trop forte pour être mon amie. J'essayais de distinguer les contours des objets m'entourant, tout comme mentalement j'essayais de localiser la douleur qui passait dans mon corps. Et puis, comme on s'adapte à tout, je m'adaptais à la lumière aussi, l'apprivoisait presque. Je posais les yeux sur cette chambre que je comprenais être une chambre d'hopital, sur cette bande qui entourait mon poignet de ma main gauche, et sur cette personne qui était endormie dans un fauteuil à ma gauche. Elle. Et d'un coup, je me souviens. La dispute. Les somniphères. L'alcool. La voiture. Le choc. Et plus rien.
    Mais qu'est ce qu'elle fait là ? C'était la seule question qui apparaissait dans ma tête, en mode Las Vegas, surpiquée de néons flashants rouges. Apres les mots, et presque les actes, échangés la dernière fois, leur relation avait semblé avoir autant de chance de repartir qu'un trou noir de rendre toute la matière qu'il avait détruite un jour. Autrement dit, aucune chance. Seulement, elle était là. Je n'avais aucun moyen de me rendre compte si j'avais été inconscient pendant longtemps, mais tout ce dont je pensais, c'était à elle, au fait qu'elle était là, assise à coté de moi, comme l'aurait fait un ami. Ou quelqu'un de plus proche. J'avais chassé toute pensée de ce genre de ma tête depuis la dispute, la haissant de chaque brin de mon adn pour le crime qu'elle avait commis, et la manière dont elle s'en était vanté. J'en étais même venu à regretter ce que j'avais fait pour elle, même si au fond, je ne me rendais pas compte que je tenais encore à elle. Je la regardais dormir, seul instant où je savais que perdue dans ses rêves, elle m'était totalement indéchiffrable. Haïr quelqu'un qui a l'air aussi paisible quand il dort est impossible...
    Et puis, elle se reveilla. Un reveil presque plus attendu que celui de la belle au bois dormant car je voulais savoir pourquoi elle était là. Qui l'avait mise au courant. Et surtout, si elle voulait passer au round 2 car personnellement, je n'en étais pas capable. Une cicatrice courait le long de mon cou, j'avais surement une entorse au poignet, et mon corps était plus douloureux qu'apres une chute du haut de l'Everest. Je la fixais, attendant ses paroles, ses questions, guettant son moindre doute. «  Comment tu te sens ? » Mal. Son attitude semblait loin de celle qu'elle arborait la dernière fois que je l'avais vue, chez moi. Elle semblait... inquiète ? Soucieuse ? Préoccupée ? Je me rendais compte que pour la première fois, j'avais l'impression de ne plus la connaître et de devoir jouer carte sur table. Pas question pour l'instant. «  Je vais pas trop mal! » mentais-je en esquissant une bribe de sourire.
    Je n'avais pas remarqué le ticket, jusqu'à ce qu'elle le dépose sur moi. J'avais espéré que ce truc soit perdu à tout jamais pendant l'accident, mais de toute évidence, non. Ca aurait été bien trop facile. C'était la dernière chose qui me rappelait encore que j'avais ressentit quelque chose pour Liberty, qu'elle n'était pas que mon ennemie jurée. « Tu savais que je me rendais à Londres ce jour là, n'est ce pas ? » Que pensait elle encore avoir compris ? Je me relevais doucement dans mon lit, me mettant plus droit qu'avant. Instinctivement, je me pinçais les lèvres. Ce billet était une preuve, accablante, irréfutable que je savais pour les attentats, et que j'avais voulu la protéger. Mais ce qui me restait de rationnalité, qui pour une fois n'avait plus à se battre avec mes sentiments vu que je les avait enterrés profondément, à coup d'alcool, me disait que la vérité n'était surement pas la meilleure chose à dire. C'était plus que de la rationnalité, c'était de la fierté. Je relevais finalement le regard vers elle, «  Et maintenant, c'est moi qui ne voit pas de quoi tu parles. » Je mentais, de manière peut être honteuse, mais elle m'avait détruit en une soirée. Je ne pouvais pas, de nouveau, me laisser avoir au jeu des sentiments, alors je mentais, mal, surement, mais cela m'apparraissait être la meilleure chose à faire.  « Rien, laisse tomber. C'est tout ce que j'avais besoin d'entendre. » Alors mon petit mensonge avait fonctionné ? Je devais avoir de très bons gênes. Bien sur que j'avais fait exprès de lui prendre, de faire ne sorte qu'elle n'ait aucun moyen d'aller à Londres ce jour là. Pourquoi lui aurais je pris son billet sinon ? J'avais le permis et une voiture, enfin plus maintenant, je pouvais donc y aller comme je le souhaitais, pas besoin de train pour moi. Mais si je n'avais pas gardé ce ticket, si je n'avais pas été aussi sentimental, peut être n'aurait elle pas fait le rapprochement. J'aurais souhaité qu'elle ne le fasse pas. Je l'avais convaincue, elle s'en allait, me laissant à mes douleurs non pas seulement physiques mais également mentales. « Au passage, la prochaine fois évite l'alcool au volant, le pont est fermé à cause de toi pour travaux. » Ah, tiens, j'avais donc fait des dégats ? Hum, je m'en fichais. Tout comme je me fichais de mon état au final. Je la regardais, elle qui semblait de nouveau passer l'encadrement de la porte pour la dernière fois. «  Hum... Puisqu'on en est aux bons conseils, tu devrais dormir ou manger avant de finir dans un lit comme le mien. » Elle était pâle. Ses traits étaient saillants mais je ne savais pas si c'était la fatigue qui lui tirait les traits ou le manque de nourriture. Je devais arrêter de m'en faire pour elle, une bonne foi pour toutes. 

    « Prends soin de toi, Noam. Désolé pour le dérangement, ça.. n'arrivera plus. » Même si je me battais intérieurement pour la haïr, je n'y arrivais pas totalement. Même si ses paroles résonnaient encore dans ma tête, je n'arrivais pas à la considérer comme une ennemie. Etait-ce à cause de la morphine qui courait dans mes veines, grâce à l'intraveineuse située dans mon bras ? Bonne question, je n'étais pas totalement lucide mais je l'étais assez pour comprendre qu'elle était venue. Elle, qui m'avait dit les pires choses au monde, qui avait assassiné mon père, que j'avais souhaité morte, était venue me voir à l'hopital. « Liberty... Merci d'être venue. » Je n'avais plus de famille, et elle avait été la seule personne que j'avais fréquenté recemment. Je ne sortais plus des masses dans les clubs, et je la voyais sur le campus. Elle avait répondu présente plus rapidement que ceux étant censés être mes vrais amis. Alors qu'elle semblait franchir la porte, j'ajoutais un mot, la fixant, me battant de tout mon corps pour que ce mot ne tremble pas, ou qu'il ne semble pas sincère. J'articulais chaque syllabe : «  Désolé. »

    Une nouvelle fois, elle était partie. Je n'en pouvais plus. Plus de la voir partir, plus de la douleur qui me lançait à travers chacun de mes muscles, plus de ce questionnement perpetuel. Je ne pouvais pas la rattraper, je ne savais même plus quoi lui dire. Là, je choisissais la solution de facilité, je choisissais de faire l'autruche. J'appuyais sur la pompe à morphine, pour obtenir quelques minutes de paix intérieure, priant pour que celles-ci durent une véritable éternité.


Dernière édition par Noàm e. Lewis le Mer 9 Oct - 18:57, édité 6 fois
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MessageSujet: Re: LBH + NEL : These violent delights have violent ends.   LBH + NEL : These violent delights have violent ends. Icon_minitimeMer 9 Oct - 1:35

J'avais dit que je quitterais l'université, que je quitterais même ce foutu pays. Et au final, une fois rentrée chez moi, je n'avais même pas eu la force de quitter mon propre appart, voir même ma propre chambre. Je m'en extirpais simplement quand j'étais au bord de la déshydratation, ou quand j'avais véritablement faim. En l'espace d'une semaine, j'avais bien du perdre trois kilos tant je mangeais peu. Mon oncle m'a appelé une quinzaine de fois, et je n'ai répondu qu'une, quand il a menacé de débarquer à l'université. Je n'avais vraiment pas besoin de ça en plus, comme si mon face à face avec Noam ne m'avait pas suffit. Les choses étaient claires, désormais. Il savait qui j'étais, et moi qui il est, ce qu'il a fait. Je me souvenais encore douloureusement de ses paroles, lorsqu'il a dit qu'il aurait voulu me voir tuée par son père ou par la bombe.. Ces paroles avaient laissé une marque au fer rouge dans mon esprit, si bien que ce soir là, en rentrant, j'avais pleuré durant des heures. Puis, à l'aube, j'ai voulu l'oublier. Alors j'ai veillé la nuit jusqu'à m'épuiser, et le jour, je dormais, répétant inlassablement ce schéma durant des jours. Comme ça au moins, je n'entendais plus le téléphone sonner, mes camarades, inquiètes, qui me demandaient pourquoi je ne venais plus en cours. Jamais ça ne m'étais arrivé depuis mon arrivée à Cambridge. Je regardais mon téléphone au bout de cinq jours, grimaçant en voyant un sms d'un ami commun à moi.. Et lui. « Hey vous jouez à quoi avec Lewis, vous vous êtes exilés ensemble sur une ile ? Vous avez disparu en même temps putain. » Bizarrement, mon téléphone traversa la pièce à ce moment, s'écrasant au pied d'un meuble. Et j'ai continué à vivre en dormant le jour, errant dans mon appart la nuit. Je me suis refait l'intégrale du Seigneur des anneaux, stoïque, pas même ébranlée par un seul passage de la saga. Plus rien ne me touchais, j'étais insensible, et ça dura comme ça jusqu'à ce que, une semaine plus tard.. Un message vocal m'interpelle, toujours de cette même amie. « Liberty... Ou es tu ? J'ai appris pour l'accident de voiture de Noam.. Je .. Donnes moi de tes nouvelles, par pitié. » Je crois que je n'ai jamais recomposé un numéro aussi vite de mon existence. Le coeur battant, je n'avais dit qu'une phrase: « Qu'est ce qui lui est arrivé ? »

Une heure plus tard, à l'ouverture de l'hôpital, j'entrais, sourcils froncés, demandant à quel étage je trouverais Noam Lewis à l'accueil. Puis, je reformulais ma phrase: Quel médecin s'occupait de lui? J'avais simplement besoin de comprendre la cause de son accident.. Pas de le voir. Dix minutes plus tard, je me retrouvais dans le couloir, avec l'infirmière s'occupant de lui. Quand je me présentais, elle sembla interloquée, avant de m'inviter du regard à la suivre. « Monsieur Lewis avait absorbé une forte quantité d'alcool et de somnifères avant de prendre la route.. Nous supposons qu'il était inconscient au volant, ce qui aurait provoqué l'accident. » Mon souffle se coupa. Pourquoi..? D'accord, Noam boit de temps en temps, mais il était raisonnable, et pas suicidaire pour un sou. Alors pourquoi avoir pris des médocs ? Je ne comprenais pas. Une fois arrivés dans un bureau réservé au personnel, l'infirmière fouilla dans un tiroir. « De plus.. Nous avons trouvé ceci dans sa poche. Il me semble que ça vous appartient ? Vous êtes proche de monsieur Lewis ? » J'attrapais le papier, découvrant mon billet de train. Et quand je vis la date, mon coeur manqua un battement. Tout me revint en mémoire. C'était le jour de l'attentat que je devais me rendre à Londres, et Noam m'avait pris mon billet de train quelques jours avant, le dernier disponible ce jour là. S'il savait que j'y allais ce jour là.. Pourquoi m'avoir pris mon billet ? L'exemple d'Apollon me revint comme une claque au visage. S'il avait vraiment voulu ma mort, pourquoi m'avait-il aussi sauvé ce soir là? Une seule phrase sorti de ma bouche à l'intention de l'infirmière. « Dans quelle chambre se trouve-t-il ? »

Une heure plus tard, j'étais assoupie sur une chaise, près du lit de Noam, le billet de train serré entre mes mains. On m'avait prévenu qu'il ne sortirait peut-être pas de son inconscience tout de suite. Mais j'avais besoin de réponses maintenant. Alors j'attendrais. Lorsque je finis par m'extirper de mon court sommeil, la nuque endolorie à cause de ma position inconfortable, je croisais immédiatement son regard, posé sur moi. Mon coeur ratant un battement, je me calais au fond du siège, serrant contre moi le billet de train, source d'une bonne partie de mes questions. « Pourquoi.. » Commençais-je, mais par où commencer ? Une part de moi voulait se précipiter vers lui, savoir comment il se sentait, puis pourquoi.. Pourquoi avait-il fait ça ? Il est intelligent, il sait que medocs et alcool au volant font tout sauf bon ménage. Mais aussi.. Pourquoi avait-il pris ce billet de train? Pourquoi m'avoir sauvé d'Apollon si il me détestait tant? Je posais le billet sur mes genoux, me risquant à relever mon regard vers le sien en demandant sans parvenir à masquer mon inquiétude: « Comment tu te sens..? » J'avais déjà une idée de son état, et le regarder plus de quelques secondes à la suite me demandait un effort surhumain. Je ne l'avais jamais vu aussi.. Mal en point. «  Je vais pas trop mal! » me répondit il en feignant un sourire. Je pinçais les lèvres, préférant ne pas relever. Je n'étais pas venue pour profiter de sa faiblesse et me disputer à nouveau. « Je vois.. » Soufflais-je en baissant de nouveau les yeux sur le billet que je gardais toujours serré entre mes doigts. Je me relevais de mon siège, peut-être un peu trop vite, vacillant un peu. Le manque de nourriture ajouté au manque de sommeil ne m'avait pas arrangé, alors ajoutez à ça l'inquiétude et la confusion. « Noam.. » Commençais-je, m'approchant de lui. Je déposais le billet contre son torse, du bout des doigts, délicatement. « Tu savais que je me rendais à Londres ce jour là, n'est ce pas ? » Je voulais savoir s'il s'agissait d'un pur hasard, ou d'une véritable volonté. Une volonté qui m'échapperait totalement, puisqu'il m'aurait donc sauvé la vie. Noam se redressa dans son lit, et, croisant les bras, je le suivais du regard jusqu'à ce qu'il me réponde : «  Et maintenant, c'est moi qui ne voit pas de quoi tu parles. » Je baissais les yeux en hochant la tête. Bien sur, qu'est ce que j'ai cru moi, qu'il tenait à moi et avait fait exprès de me prendre ce foutu billet ? « Rien, laisse tomber. » Dis-je en récupérant le billet et en le déchirant, une lueur d'amertume dans le regard. « C'est tout ce que j'avais besoin d'entendre. » Dis-je en me dirigeant vers la poubelle pour y jeter les morceaux de papier émiettés. J'étais ridicule. Epuisée par le simple fait d'avoir été jusque la poubelle, je m'appuyais contre le mur en prenant un air naturel. « Au passage, la prochaine fois évite l'alcool au volant, le pont est fermé à cause de toi pour travaux. » Et surtout, il aurait pu y passer, mais ça, ça restait une pensée cachée bien au fond de moi.«  Hum... Puisqu'on en est aux bons conseils, tu devrais dormir ou manger avant de finir dans un lit comme le mien. » Je m'arrêtais sur le pas de la porte, riant nerveusement. « On verra ça. » Bien que ce soit déjà tout tracé dans ma tête: J'allais retourner à l'appart, m'y enfermer, et m'y laisser pourrir jusqu'à ce que mon oncle décide de venir me chercher pour me ramener à Londres. J'étais revenue au point de départ, celui ou j'avais juste envie de rien, ou je n'avais plus rien à quoi me raccrocher. « Prends soin de toi, Noam. Désolé pour le dérangement, ça.. n'arrivera plus. » Balbutiais-je enfin un fois sur le pas de la porte, la gorge serrée. Hors de question de pleurer devant lui, je tiendrais jusqu'à la voiture. J'étais bien partie pour avoir besoin d'une séance chez un psy si je continuais.

« Liberty... Merci d'être venue. » Je m'arrêtais à nouveau sur le pas de la porte, la mâchoire serrée, me demandant un instant, si j'avais halluciné ses paroles. Non.. Non Noam ne me dit pas ça, tu rends plus difficile encore l'idée même de t'effacer de ma vie. Je tournais la tête vers lui, rencontrant son regard au moment même ou il ajouta un « Désolé. » Qui cessa de m'abattre sur place. J'inspirais profondément, me concentrant pour ne verser aucune larme, évitant ainsi de cligner des yeux, ces derniers étant brillants. Je me mordais la lèvre inférieure, déglutissant avant de dire simplement; « Pas autant que moi.. » Désolé de t'avoir arraché ta famille même si elle m'a pris la mienne, désolé d'être si différente de toi, désolé d'avoir voulu entrer dans ton université pour te détester.. Désolé d'être tombée amoureuse de toi. Désolé simplement d'être entré dans ta vie, mais j'étais désormais bien résolue à la quitter. « Bonne continuation. » Dis-je enfin, la voix tremblante, avant de m'enfuir dans le couloir, pour me laisser aller à ce maelstrom d'émotions qui me traversait, fondant en larmes pendant que j'attendais l'ascenseur qui me ramènerait à la voiture, et à ma vie sans lui.
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