(ps) ★ dites-moi bien quel bel imbécile fais donc confiance à votre justice injuste.

le malaise. c’est fou de te demander à toi phoenix de raconter ce passé lourd qui pèse sur tes épaules. t’aurais bien fait parti des amnésiques condamnés à oublier, ça aurait été beaucoup mieux. du coup, tu pries. tu implores – on ne sait qui – de te libérer de cette vie. et peut-être que dans un autre monde, tu seras un panda, un panda qui n’a pas tant de problèmes irréels. tout le contraire de l’indésirable vie misérable, que tu mènes à contre cœur. et t’aurais aimé être pauvre, si ça t’avais donné ce que tu voulais. qu’est-ce que tu veux ?  la mort ? peut-être bien que t’es fou. d’ailleurs, c’est ce que les gens disent. et tu leur craches dessus. t’aimes bien cracher la vérité sur la gueule des gens qui supposent. qui te regardent et qui disent. en voici un. de ses riches qui se croient tout permis et qui prennent des airs. mais pourtant. ô pourtant. c’est bien tout l’inverse de ce que tu peux être. tu ne fais pas parti des mauvais. loin de là. t’essais de t’enraciner dans le rôle du méchant personnage du conte, celui qui finit par mourir après avoir faire régner le drame autour de lui. mais ça ne te va pas. alors, tu hésites. t’essais de ne plus être l’ancien phoenix. le phoenix qui donnerait sa vie pour n’importe quoi. celui là même qui était le plus serviable des êtres. mais bon. chassez le naturel, il revient au galop. t’as de quoi être reconnaissant. de quoi aimer la vie. parce que souvient toi que t’es pas né riche. t’étais un misérable parmi les misérables. le plus insignifiant des misérables. en même temps, t’étais tellement bien dans ce rôle. et puis ils sont venus te chercher. l’incendie. ce connard qui t’avais pris tes parents que tu n’as pu connaître que pendant sept ans. ce foutu incendie qui a bien failli s’éteindre avec ta vue. mais t’as sauvé tes yeux. du moins. les improvisés sapeurs pompiers qui n’étaient que les voisins ont sauvés tes yeux. ta petite sœur. tu t’en souviens ? elle est partie avec les flammes. et maintenant, c’est une petite cendre perdue. elle était toute maigrelette dans le haut de ses cinq ans. gentille comme tout et mignonne. et pourquoi le feu, ce putain de feu est venu la chercher. violemment. irrévocablement. les cris, tu t’en souviendras toujours. on criait son nom. le tien, on s’en foutait. t’aimais bien qu’on s’en foute. t’étais qu’un bon à rien de toute façon, c’est ce que tes parents disaient. mais tu les aimais bien comme ça. tu trouvais ton bonheur dans la douleur de l’insignifiance. tes parents s’agitaient. elle, elle criait. elle pleurait. t’as attrapé sa main et t’essayais de sortir du maudit taudis qui te servait d’abris avec elle. mais persuadé que tu prenais le mauvais chemin – et la vérité est bien qu’ils n’eurent point tort, seulement si le bon chemin était la sortie, ils te l’arrachèrent et partirent dans le sens inverse, se foutant royalement de ton idiote vie. inconscient et paniqué, tu t’es réfugié. ça, tu ne sais plus trop où. mais tu sais qu’ils sont  venus te chercher. les reconnaissants. ceux que tu connaissais et à qui t’avais rendu le maximum de services que tu pouvais rendre dans la pitoyable force que maintenait tes pieds secs et recouverts d’hématomes que tu te créais volontairement pour prendre encore plus de plaisirs dans la douleur. cette douleur que tu trouvais incroyablement douce. dans la pénombre, le bois qui tombe et le toit qui brûle, tu as fermé tes yeux. fort. la fumée, méchante sorcière, te brûlait les yeux, d’une violence incontrôlable. et tes larmes coulaient. sans sanglots. ce n’est pas que tu pleurais. t’étais déjà parti loin, emporté dans un trou noir qui t’aspirais, ton cœur qui pesait trop lourd, et toi. et tu t’es réveillé dans un hôpital. t’arrivais pas à ouvrir les yeux, mais la douceur des draps te dérangeait, alors tu les froissas avec tes points. t’étais pas habitué à tout ça, les draps doux, c’était pas pour toi. tu étais tellement bien sur ta planche de bois. parce que ton lit avait été légué à ta sœur et puis c’est clair que tes parents n’avaient pas les fonds pour en acheter un de plus. déjà que t’étais une bouche à nourrir, en plus de… ta sœur. ta sœur.  tu te souvenais brusquement. t’aurais aimé ne pas te souvenir d’ailleurs. tu secouais la tête, comme un fou, te démenant pour ouvrir les yeux. t’entendais des bourdonnements. c’était une femme qui parlait. qui te parlait malgré que tu fus persuadé du contraire vu l’inquiétude dans sa voix. qui donc s'inquiétait pour toi ? et puis le son se mêlait à l’agréable bruit du vent qui sifflait de par la fenêtre. mais le mélange était loin d’être agréable. tu voulais ouvrir les yeux, pour voir. pour constater. mais t’y arrivais pas. alors tu secouais la tête. comme un fou. encore. et ta sauveuse vint tirer tes paupières pour te laisser faire face à un nouveau monde. un monde blanc et bleu. un monde flou. fermer les yeux. c’est ce que tu cherchais à faire. les gens s’agitaient, il est clair que tes yeux étaient trop blancs pour être normaux. et puis. ils étaient trop humides. tes larmes coulaient. mais tu ne pleurais pas. « les hommes ne pleurent pas » disait ton père. mais bon, t’y croyais pas trop. après tout. les soirs, quand il eut été bien bourré et qu’il ne maîtrisait plus son être, il éclatait en sanglots. et puis gare à toi. ou à ta mère. si l’un de vous passait par là, la foudre s’abattait sur lui. c’est là qu’il te battait. au sang. et t’aimais ça. mais t’avais trop peur, au début. après, tu lui riais à la figure. ensuite, tu lui crachais dessus, te démenant pour qu’il lâche ton col et te laisse tomber violemment dans ton trou noir. adam-stokes. se sont les mots qu’on l’on mettra sur ta maladie. peuh. quand tu tombais dans le gouffre de la mort momentanée. qu’est-ce qu’ils faisaient hein ? ‘fin, le premier jour, ta mère, l’impuissante qui à chaque fois surveillait discrètement le théâtre violent, de loin. c’est elle qui a couru. te croyant mort. ton père, lui, il s’est calmé seulement quand ton pouls a ralenti. mais bon. il ne s’inquiétait pas trop pour toi. ta mort serait un soulagement et l’on ira jeter ton corps dans un lac perdu. mais trente secondes plus tard, tu t’es réveillé, confus. c’est ta mère qui a prit les coups. après, c’est devenu normal que tu t’évanouisses au milieu de la scène du crime. ça soulageait ton père de savoir que tu étais venu à bout de ses coups, trop violents pour tes os faibles. après, tu convulsais et tu devenais affreusement pâle, encore plus que tu ne l’es déjà. c’était effrayant pour les autres. les voisins qui se mêlaient de ce qui ne les regardait pas. attirés par les cris stridents. mais chez toi, c’était normal. tu allais te réveiller dans le même corps, sauf qu’il allait porter encore plus de traces rouges et bleues. et puis, la vie continuait. t’as fini par t’en foutre. « phoenix, si tu m’entends, réagis. »  que tu réagisses ? mais comment ? t’as tenté d’ouvrir la bouche. traumatisé. t’avais l’impression traumatisante que le feu était encore là, qu’il te brûlait de partout. alors, quand tu eus essayé d’écarter ta mâchoire, il te semblait qu’elle se déchirait violemment. tu fronças les sourcils, essayant de te rappeler ses mots violents répétés tant de fois. « un homme ne pleure pas, un homme ne pleure pas, un homme ne pleure pas, non. un homme ne pleure pas. » t’avais une maladie p’tit vieux, comment ne pas pleurer ? bof. tu t’en foutais de la maladie de p’tit vieux, une meuf dont tu ne réussis point à lier à un visage à la voix te parlais, agitant sa forme floue au dessus de ta tête. et tu voyais d’autres formes aussi. des cous tirés comme pour les girafes, les yeux fixés sur toi. t’avais peut-être quelque chose sur le visage. oh oui, les douleurs et les hématomes et tout le tralala, ils ont dû s’y faire, ton entourage. ça ne devrait pas être ça. peut-être que tu vois vraiment mal et c’est pas toi qu’ils regardent. c’est ce que tu te disais. bon. à trop vagabonder sur les mots, on oubliera l’essentiel. ça fait déjà un bon pavé sur ton passé. pavé que tu vas tenter d’oublier. encore. en vain. tes yeux. sauvés, ils ne le furent qu’à moitié. ils disaient que t’étais aveugle, mais tu voyais bien les formes, tu ne pouvais pas être aveugle. c’est bien vrai, d’ailleurs aujourd’hui, t’as des lentilles intraoculaires implantées. d’un bleu aussi profond que l’étais celui de tes vrais yeux. t’as un pacemaker. le truc qui t’empêches de tomber n’importe où, à n’importe quel moment. la débilité scientifique implantée dans ta clavicule. ils ne savaient pas que t’aimais bien ces moments là, ces quelques secondes où tu ne vivais plus. ils t’ont pris ce qui était cher à tes yeux pour t’offrir un monde dépourvu de sens, un monde couleur d’or. les shark. ces gens qui ne te correspondent tellement pas. ces riches qui veulent te décrocher la lune. sans être présents. ils étaient trop occupés à ramener des sous, trop de sous. assez pour construire une ville. waouh. si ceux de ton quartier voyaient ça. la moitié du quart suffisait pour rendre chaque foyer heureux. mais on t’ordonnait de l’oublier, ce quartier précaire. il faisait parti du passé. mais t’étais pas lâche au point d’en oublier tes racines. alors. chaque seconde, tu pensais à eux. il ne méritait pas cette vie, mais il est bien chanceux, diront tes anciens voisins, ne se doutant point que tu préférais de loin leur insignifiante compagnie. phoenix, l’enfant enfermé dans un corps trop grand pour lui. phoenix qui ne sait rien de la vie. phoenix le misérable. phoenix l’associable. non. t’aimes pas trop leur parler à ces gens. ceux qui compliquent tout. et puis de toutes façons, ils ne te comprennent pas. ils disent que tu es trop puéril. d’autres mêmes disent que t’es mystérieux, te renfermant avec certaines personnes, puis bavardant comme une pie avec d'autres. ou encore, que t’es une mauvaise fréquentation parce que t’as choisis la drogue. alors, tu restes seul. aimant les imprudents qui s’amuse à t’aimer.

→ Dans la vie, on cherche toujours à atteindre un but, quelque chose de vraiment personnel, un idéal de vie, un rêve, quelque chose qui vous rendrait heureux(se) finalement. Pour vous qu’est-ce que c’est ? la mort. je pense que j'attends la mort depuis que j'ai dix ans, c'est-à-dire trois ans après mon adoption. d'après moi, ce monde plein de luxure où tout est servi sur un plateau d'or, c'est loin d'être amusant. c'est fade et c'est totalement dégueulasse. en fait, ça donne pas envie de... vivre. du coup, j'attends la mort. je l'attendrais pas comme ça si je vivais toujours tranquillement dans ce qu'ils me font appeler "bidonville".

→ Et qu’est ce qui vous bloque en fin de compte ? la seule chose qui me bloque, c'est que je refuse d'être lâche, et puis je n'ai pas tant de raisons que ça de détester autant la vie. de plus, je refuse de lâcher comme ça certaines personnes - assez idiotes - qui pensent plus ou moins m'aimer.

→ Je vois. Est-ce que vous avez des regrets ? je ne sais pas... non. je ne pense pas. pas la peine de regretter, ça sert à rien.

→ Qu’est-ce qui vous rends heureux(se) dans votre vie aujourd’hui. Une personne, une passion ? rien. rien du tout.

→ Et est-ce que vous vous sentez seul parfois ? pas avant. avant, il y avait ma petite soeur, la boulangère, le cordonnier, pleins de personnes qui mouvementaient gentiment ma vie. mais maintenant.... maintenant je pense que je suis constamment seul, intérieurement. même quand je suis avec certaines personnes.

→ Rien d’anormal je vous rassure, mais dîtes moi, qu’est ce que vous attendez des autres, qu’ils vous aiment, qu’ils vous comprennent ou qu’ils vous respectent ? Réponse ici.

→ Et qu’est ce que vous attendez de vous même ? Réponse ici.

→ Et Peut être que vous vous en demandez trop. Qu’en pense votre entourage ? Réponse ici.

→ Est ce que vous sentez soutenu(e) dans vos choix par votre famille et vos amis ? Réponse ici.

→ Bien, nous continuerons la semaine prochaine si vous voulez bien, n’hésitez pas à m’appeler si vous avez un souci d’horaire.