and even after all this time I'm into you - bonnias

Oxford a gagné ! Cette phrase trotte dans ma tête depuis tout à l’heure. Je prends la direction du Carling avec Gemma, échangeant une nouvelle fois nos impressions sur la course et les membres de notre merveilleuse équipe. Gemma ne peut s’empêcher de lâcher un commentaire sur Elias. Je lève les yeux au ciel. Le voir sur ce bateau m’a surprise. Au départ je n’y croyais pas mais retrouver toute l’équipe sur la terre ferme m’a confirmé que c’était bien lui. Je tire la langue à Gemma et change de sujet en lui demandant comment elle a trouvé Alex ou Axel, un des autres rameurs. La conversation devient rapidement n’importe quoi le temps d’arriver au bar. Nous entrons et prenons place à une table qui vient de se libérer. On passe commande et nous trinquons à la réussite de notre équipe. Les tournées s’enchainent et nous racontons la course de notre point de vue à qui veut l’entendre. Celle-ci devient de plus en plus épique au fur et à mesure que les verres se vident. Puis l’équipe tant attendue fait son apparition. Je me lève pour les applaudir et repère Elias dans la foule. Dans un élan de spontanéité, aidé par l’alcool et l’euphorie de cette journée, je traverse la foule pour le rejoindre. « Je ne savais pas que tu faisais parti de l’équipe d’aviron. » « Tu sais bien que je ne suis pas du genre à me vanter. » Je rigole mais mon cœur se serre. Une part de moi aurait aimé savoir qu’il faisait parti de l’équipe. Une autre est en train de me dire que ce n’est pas le moment de se prendre la tête pour ça, que je dois profiter de cette soirée et que ce qui arrivera, arrivera. « Je t'aurais bien dis de m'offrir un verre pour récompenser mes efforts mais je suis un gentleman, alors, laisse-moi t'en offrir un.» « Ouh quelle chance, je vais faire des jalouses ! Mais juste le premier, parce que les membres de l’équipe ont droit à un traitement spécial ce soir. » Je regarde autour de moi et essaie tant bien que mal de compter le nombre de rameurs présents ce soir. Le nombre de verres déjà bus ne m’aidant pas, j’abandonne et me rapproche d’Elias. « Enfin, ceux que je connais personnellement. » Je lui fais un clin d’œil avec un sourire, oubliant une nouvelle fois Gemma.

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Plutôt fier d'avoir contribué à la victoire de sa ville, l'équipe s'était un peu attardée dans les vestiaires pour se féliciter. Elias était assez content, c'était la première fois qu'il participait à la fameuse et grande course intervilles, et voilà qu'ils avaient gagné. Il était encore loin de s'imaginer la grande fête qui allait se dérouler pour fêter l'évènement, encore plus important suite à la défaite douteuse de l'an dernier. Après s'être changé, il était temps d'aller récolter les lauriers, même si ce n'était pas vraiment le genre d'Elias. Il était du genre modeste voire trop modeste, à dénigrer son travail. Ils allaient quitter Londres pour retourner à Oxford, et le Carling allait devenir à nouveau le QG pour la soirée. Les autres membres de l'équipe étaient déjà assez chauds dans le bus qui les ramenait chez eux. Pourtant la soirée ne commencerait que dans quelques heures. Il n'y avait aucun doute sur le fait qu'une before et un after auraient lieu. Pour l'instant, les écouteurs vissés, il soupira lorsqu'il lut le statut Facebook d'un de ses amis grâce à son smartphone. « Saperlipopette ! cria Barnabé le centurion, amoureux fou des cacatoès, des ornithorynques et des cucurbitacées, après être tombé de son trampoline. Après la conjonctivite, c'est au tour de la septicémie, elle m'occirera, provoquera mon trépas, et je rejoindrais ma femme morte d'un cancer de l'endomètre ! Encore un coup des Illumati, je vous le dis ! Ce sont eux qui ont inventé les funiculaires, ces diables de machines, tout comme ces foutus trampolines ! Plutôt mourir que de vivre dans un tel monde. » Apparemment, il était en train de lire quelque chose de totalement absurde, ou lui-même avait du manger quelques space cakes et était en plein délire. Il ne put s'empêcher de laisser un petit commentaire interrogatif, se disant que s'il s'agissait d'un livre, il fallait à toux prix qu'il ne le lise pas. Le trajet passa relativement rapidement.

(...)

C'était enfin l'heure de se retrouver au Carling et Elias entra en même temps que tous les autres membres de l'équipe d'aviron. Acclamés comme des héros, Elias était un peu grisé par tout ça. Il faisait de grands sourires, répondaient aux tapes sur l'épaule et se rappela l'époque où il était dans son équipe de hockey, en Norvège. « Je ne savais pas que tu faisais parti de l’équipe d’aviron. » Il tourna la tête pour découvrir Bonnie, qui avait l'air enthousiaste. Un peu surpris, il n'en fit paraître. « Tu sais bien que je ne suis pas du genre à me vanter. » Il avait hésité à lui dire que de toute façon, vu le peu de véritables échanges qui avaient eu, il aurait été difficile de la mettre au courant. Mais Elias comptait bien essayer de profiter du premier pas de Bonnie pour essayer de réamorcer un certain dialogue entre eux deux. Alors il se contenta de sourire, toujours aussi content de pouvoir lui adresser quelques mots. C'était sans doute idiot de sa part, de continuer à croire qu'ils avaient encore des choses à vivre tous les deux. Après tout avant qu'il n'arrive ici, ils ne s'étaient plus revus pendant des années. « Je t'aurais bien dis de m'offrir un verre pour récompenser mes efforts mais je suis un gentleman, alors, laisse-moi t'en offrir un.»


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