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 i tried i swear i did w/ andrea

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MessageSujet: i tried i swear i did w/ andrea   i tried i swear i did w/ andrea Icon_minitimeLun 6 Avr - 23:41

Elle n'était pas vraiment angoissée, ce n'était pas le bon mot. Nerveuse peut-être, ça oui, mais c'était tout à fait normal. Personne n'aimait vraiment recevoir son relevé de notes, pas plus Grace que le reste de ses camarades. Et, vraiment, elle n'avait pas de souci à se faire. Pas vraiment. Du moins si sa mère avait été encore en vie, elle ne se serait pas inquiétée, ne l'aurait pas réprimandée et n'aurait même pas fait la moindre réflexion sur la mauvaise moyenne dont elle avait écopé en allemand. Mais Megan n'était plus là et Grace ne voulait pas décevoir Andrea. Si la situation n'était jusque-là pas très claire, son inconscient semblait, lui, avoir pris une décision. D'emblée, ce n'était pas à la réaction de son père biologique qu'elle avait pensé en calculant grossièrement ses différentes moyennes avec l'aide de Lizzie mais à celle d'Andrea. Dans le fond, c'était la plus importante ou du moins le pensait-elle. Après tout, c'était avec Andrea qu'elle vivait et c'était Andrea qui s'occupait des moindres dépenses, school related or not. C'était à Andrea qu'elle devait d'aller à Holland Park, d'apprendre le piano et le chant, et de porter de si jolis vêtements. C'était à lui qu'elle devait tout ça, pas à son père. Le moins qu'elle pouvait faire, c'était le rendre fier ou, en tout cas, essayer de ne pas le décevoir. Jusqu'à présent, Grace ignorait tout de la déception. Sa mère ne lui avait jamais vraiment mis la moindre pression, se contentant du minimum. Mais elle était capable de mieux, de plus que d'un simple sauvetage de meubles. Elle avait redoublé d'efforts en entrant à Holland Park, jonglant habilement entre son travail scolaire et les activités diverses et variées qu'elle avait la chance de découvrir. L'organisation n'était pas le problème, ni même la concentration. Malgré toute la volonté du monde, elle peinait à comprendre ce qui se passait lorsqu'elle passait la porte de certains cours. Enfin, certains, non. Un seul. L'allemand n'avait jamais été sa matière préférée, loin de là et depuis sa dernière rentrée, ça n'allait pas en s'arrangeant, pas plus que ses notes, de plus en plus catastrophiques. Au début, ça n'avait pas été faute d'essayer. Elle pensait souvent à Megan ─ souvent meaning all the time ─ mais elle ne perdait pas de vue ses objectifs. Lentement, la peine s'était faite moins imposante, moins oppressante et ses résultats avaient empiré, fait hautement illogique. La mauvaise volonté n'avait pas tardé à pointer le bout de son nez et si elle tentait de garder la tête hors de l'eau en classe, Grace commençait sérieusement à baisser les bras. Le problème, c'est qu'elle ne pouvait plus ignorer ce léger détail puisque son relevé de notes était sensé arriver prochainement. Enfin, pour le coup, il était probablement arrivé, à en croire le sms paniqué que Lizzie lui avait envoyé alors qu'elle était sur le chemin du retour après une intense session de shopping avec January.

Inutile de préciser qu'elle gagna sa chambre avec la plus grande discrétion sans chercher à croiser le chemin de Tristan. Son cœur cognait fort dans sa poitrine, si fort qu'elle en avait presque la nausée et c'est avec un profond soupir de soulagement qu'elle se laissa tomber, tête la première, sur son lit sans même lâcher ses sacs. Dire qu'elle s'était imaginée passer la soirée sur Skype avec Lizzie, à la noyer sous les robes qu'elle avait acheté ─ enfin, trouvé plutôt, January ayant pris en charge la partie paiement. Ça s'annonçait nettement moins sympathique si son bulletin était bel et bien arrivé. Grace était pourtant rationnelle, réfléchie. Au fond, elle savait très bien qu'elle n'était pas mauvaise et que beaucoup de gens seraient satisfaits devant son relevé de notes, qu'on pouvait s'en contenter. Or, elle n'avait pas l'intention de se contenter de quoi que ce soit, même si en l'occurrence elle ne pourrait s'en prendre qu'à elle si Andrea réagissait mal à la lecture de son bulletin. Et ce serait probablement le cas. Fébrile, elle se débarrassa de son manteau et tenta, tant bien que mal, de se plonger dans ses révisions d'histoire sans grand succès. Les fiches se ressemblaient toutes et les dates dansaient devant ses yeux pour se mélanger allègrement. Ce n'était pas ce soir qu'elle avancerait dans son programme de révisions. Décidée à ne pas laisser la panique l'envahir, Grace reporta son attention sur ses achats qu'elle sortit des sacs avant d'en couper les étiquettes. Elle les abandonna dans le panier à linge mais, vite désœuvrée, se résolut à abandonner la solitude rassurante de sa chambre pour rendre une petite visite à la machine à laver, ce qu'elle fit sur la pointe des pieds. Le manteau d'Andrea, accroché à la patère de l'entrée, l'arrêta sur le trajet du retour. Elle s'immobilisa, gorge serrée et cœur battant la chamade, le panier en mains. Si elle avait appréhendé son retour avant, elle paniquait carrément à présent, prenant conscience qu'elle ne pourrait vraiment pas échapper à la confrontation. Après avoir pris une profonde inspiration et compté jusqu'à dix ─ un truc vraiment bête dont lui avait parlé Violet, quelques mois plus tôt ─ Grace déposa le panier vide sur le sol, à côté de la porte du salon et passa la tête dans l'entrebâillement. Nulle trace de Tristan évidemment ─ ce qui aurait peut-être pu lui sauver la mise, à la réflexion ─ mais Andrea était bel et bien rentré. Et si les enveloppes qui trônaient sur la table basse du salon était d'une quelconque indication, il était probablement allé relever le courrier. « Mh, Andrea ? » bredouilla-t-elle avec la très désagréable impression de manquer cruellement de contrôle. Sur sa voix, sur ses notes, sur sa vie, la liste était longue mais ce n'était pas la question. « Bonne journée ? » s'enquit-elle en entrant finalement dans la pièce. Mal à l'aise, elle s'astreignit à ne pas trop regarder le courrier qui s'étalait là, sous ses yeux, préférant fixer vaguement le sol. Oh, ça s'annonçait mal, très mal. Bien sûr qu'elle avait mis du temps à s'habituer à sa présence, il était entré dans sa vie relativement récemment mais elle n'avait aujourd'hui plus aucun mal à le regarder dans les yeux. Ou à le regarder tout court. Sauf qu'elle avait honte, là tout de suite, honte et peur parce que la dernière chose qu'elle voulait, c'était lire la déception dans ses yeux.


Dernière édition par Grace Leroy-Duchesne le Mer 10 Juin - 18:59, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: i tried i swear i did w/ andrea   i tried i swear i did w/ andrea Icon_minitimeMar 7 Avr - 10:16

Je crois que dès mon plus jeune âge, j'avais été déjà habitué à gérer les situations de crise. Ce qui n'était pas si simple, considérant l'environnement dans lequel j'ai grandi. S'il y a bien une chose dont je me rappellerai toute ma vie, c'est bien ce moment fatidique qui suivent - ou entourait - la fin d'un trimestre et la réception de mes bulletins de notes. J'ai toujours été un excellent élève, le meilleur de sa promotion, et ce du CP à la dernière année de droit. Travailleur, acharné et sérieux, mon sens inné de la compétition m'a aussi mené vers cet extrême dont j'ai fini par devenir tragiquement dépendant. Encore aujourd'hui dans la vie professionnelle, d'ailleurs. Tout ça n'empêche pas que ce goût de la réussite - plus, cet acharnement à la réussite, et pas la réussite modeste, non, la meilleure de tous - me vient sans le moindre doute de mon père. Bien évidemment, ma mère s'est toujours montrée très supportrice et très fière de mes résultats scolaires, bien qu'elle ne me mette aucune forme de pression. Je ne suis même pas sûre qu'elle aurait été déçue si mes résultats avaient été moins bons. Mon père quant à lui était une toute autre forme de problème. Jamais réellement satisfait, il a passé une grosse partie de sa vie à attendre plus, à vouloir plus de moi qui essayais pourtant déjà de lui donner le maximum. Mes notes n'étaient jamais assez bonnes, les commentaires jamais assez élogieux, les professeurs jamais assez contents. En général, toute conversation un peu poussée au sujet de mon bulletin de soldait inlassablement par une gifle, les pleurs dépourvus de fierté de ma mère et une semaine d'enfer. Je n'avais été assez bon que le jour ou j'avais enfin obtenu de me faire transférer de Assas à Oxford, et encore.

Alors oui, j'en connais un rayon sur les bulletins de notes et les moments difficiles qu'ils pouvaient entraîner, de même que les traumatismes qui leur étaient inhérents. Pour autant, je me trouve dans une position assez délicate, debout dans la salle à manger, le bulletin de notes de Grace entre les mains. Tris n'est pas encore rentré, ce qui ne m'arrange pas vraiment parce que lui m'aurait aidé à gérer la situation. Grandeur certain, Tris n'en n'a pas moins excellé lui aussi tout au long de sa scolarité. Le bulletin de Grace est bon cela dit ; la seule moyenne qui pêche - et pas qu'un peu pour le coup - est la moyenne d'allemand. Le problème sera sans doute facile à résoudre, il suffirait de prendre un prof particulier pour l'aider. Grace a perdu sa mère et je ne doute pas que ses repères soient un peu perturbés, pourtant son bulletin est bon et les commentaires vraiment encourageant - en dehors d'une timidité que je mets sans doute sur le compte de traumatismes évidents. Je ne m'imagine de toute façon pas être un tyran comme mon père - même si de toute évidence le débat aurait été plus houleux si ses moyennes avaient été catastrophiques dans l'ensemble des matières. Comme ce n'est pas le cas, je choisis de rester rationnel et pédagogue pour ne pas la brusquer. J'ai toujours voulu construire une famille et avoir des enfants - sans doute trop au goût de Tris - mais ce n'était sans doute pas pour reproduire le schéma familial traumatisant par lequel je suis passé, ne me sentant jamais vraiment en sécurité.

Je parcours le bulletin de nouveau en évitant la ligne faisant référence à l'allemand, n'entendant que je ne suis plus seul que lorsque Grace appelle mon nom pour s'enquérir de ma journée. Je pose presque brutalement la feuille de papier sur la console en bois du salon et me tourne pour l'aviser, lui offrant un sourire. Le métier d'avocat a l'avantage de vous permettre une profonde analyse des situations et surtout des gens que vous fréquentez. Je la sens presque instantanément angoissée et me demande si elle sait déjà que nous avons reçu le compte rendu de son trimestre. Je ne me départis pas de mon sourire cela dit et m'approche plutôt pour embrasser sa tempe. Il a été très délicat d'instaurer la moins proximité entre nous pour être franc, étant moi même assez pudique, mais je crois que je m'améliore. « Un peu longue mais ça va », je réponds en hochant la tête doucement. J'essaye de travailler moins ces derniers temps, notamment parce que Tris me manque, mais aussi parce que la fatigue a des effets catastrophiques sur mon organisme depuis quelques semaines, des signes que je ne parviens pas à appréhender, entre maux de tête très violents et tremblements incontrôlés. « Et la tienne ? » je demande en penchant un peu la tête. Comme je suis conscient qu'elle doit être proche de la mort, je décide de ne pas lui faire l'affront de reporter la conversation à dans quelques minutes pour lui montrer d'ores et déjà que je ne suis pas en colère. Je lui montre une chaise et m'assois a mon tour en lui tendant le papier qui vient arriver. « C'est arrivé aujourd'hui » je signale en hochant la tête. « Tu sembles d'être faite assez bien au rythme du Holland maintenant, tes notes sont bonnes. Tu t'y plais toujours ? » Je sais qu'elle parle plus facilement amis et intégration avec Tris - ce qui paraît somme toute assez logique. Mais je veux qu'elle sache que je peux aussi être à l'écoute si besoin. Je ne lance pas le sujet de l'allemand pour l'instant, il peut bien attendre quelques minutes.
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MessageSujet: Re: i tried i swear i did w/ andrea   i tried i swear i did w/ andrea Icon_minitimeDim 12 Avr - 14:10

Réaliser qu'Andrea était déjà rentré fit bondir son cœur et elle songea sérieusement à opter pour la méthode de l'autruche. Remonter dans sa chambre, aussi silencieusement que possible et n'en sortir que lorsqu'on l’appellerait pour manger. Avec un peu de chance, Tristan serait là lui aussi. Curieusement, la perspective de devoir les affronter tous les deux était bien moins effrayante. Peut-être parce qu'elle craignait moins la réaction de Tristan que celle d'Andrea. Sans doute, oui. Mais elle n'était plus un bébé. Et ce n'était qu'un bulletin après tout ─ yeah, right. Elle poussa donc la porte, après un semblant d'exercice de respiration qui ne la calma guère. Le baiser qu'il déposa sur sa tempe n'aida pas non plus à ralentir son rythme cardiaque. Non pas qu'elle n'était pas habituée aux démonstrations d'affection, au contraire. S'il y avait bien une chose que sa mère avait réussi dans sa vie, c'était lui apprendre l'importance d'une poignée de mains ou d'une caresse sur la joue. Ça lui manquait, parfois mais ce n'était pas le genre d'attentions qu'elle s'était imaginée recevoir d'Andrea. Enfin, si, au fond, si, elle les avait espérées mais son installation avait été compliquée, l'été dernier. Et si le contact physique avait toujours été facile avec sa mère, il n'en allait pas de même avec des inconnus. Andrea était, certes, son oncle mais ils se connaissaient peu. Elle avait mis du temps avant d'oser lui adresser plus de trois phrases sans baisser les yeux, alors le toucher ? Ce n'était pas encore tout à fait acquis, loin de là, mais c'était en bonne voie. Aujourd'hui toutefois, elle aurait presque préféré qu'ils n'aient pas fait tant de progrès. « Bien, bien. J'ai passé l'après-midi avec January, c'était, mh, bien » Du moins jusqu'à ce que Lizzie la prévienne de l'arrivée des relevés de notes. Il avait suffi d'un texto pour tout gâcher. Elle glissa un regard peu amène en direction du courrier, espérant naïvement qu'il n'ait pas encore eu le temps de tout ouvrir. Peine perdue apparemment. Grace se figea en réalisant qu'Andrea était très certainement au courant pour ses problèmes en allemand. Les yeux rivés sur le sol, elle se prépara mentalement à la suite, bien consciente qu'elle méritait sans doute ce qu'il lui servirait. Certains de ses professeurs, au fait de sa situation, choisissaient leurs mots avec soin lorsqu'ils s'adressaient à elle, craignant probablement qu'elle n'éclate en sanglots s'ils étaient maladroits. Mais elle n'était pas en classe et elle n'était pas l'orpheline en deuil ici.

Pourtant nul sermon ni remontrance ne lui tomba sur le coin du nez et elle se redressa vivement, surprise par la question. Que Tristan lui en ait parlé ou pas, Andrea semblait réellement intéressé par son bien-être au lycée. C'était touchant. Quelque chose dans sa gorge se noua et elle acquiesça lentement, un sourire nerveux aux lèvres. « Oui, bien sûr » confirma-t-elle. Lui parler de Callie Norrington n'était peut-être pas une bonne idée. Elle avait vaguement évoqué le sujet avec Tristan, avant de se raviser, préférant ne pas entrer dans les détails ─ en grande partie parce qu'elle n'était pas certaine qu'il approuverait. Alors en parler à Andrea ? Non, probablement pas. Pour d'obscures raisons, elle n'arrivait pas à s'imaginer aborder ce genre de sujets avec lui. Et puis ça ne l'intéresserait probablement pas. Il se souciait de son épanouissement, pas de ses fréquentations. « J'ai juste des problèmes, reprit-elle, la voix un peu tremblante, enfin pas des problèmes, tout va bien mais d'un autre côté ça ne va pas si bien que ça et d'ailleurs ça se voit, tu as dû lire et je suis vraiment vraiment désolée, j'ai essayé au début et, d'accord, après, beaucoup moins parce que c'était décourageant et je n'arrive pas à suivre et comme je n'arrive pas à suivre je suis encore plus larguée quand il faut travailler et vraiment, je ne comprends pas et- » Elle s'arrêta pour respirer, la bouche sèche et les joues rouges. Ridicule, vraiment. Elle imaginait sa mère rire, son bulletin à la main, et lui assurer qu'il ne fallait pas se mettre dans des états pareils pour une mauvaise note en allemand ─ parce que Grace, qui parle allemand à part les Allemands ? Seulement ce n'était pas à sa mère qu'elle faisait face, pour des raisons évidentes, mais à Andrea. « Je suis vraiment désolée, je sais pas, je suis sans doute pas faite pour l'allemand » ajouta-t-elle piteusement. Piètres excuses mais elle n'en avait pas d'autres en réserve. Elle ignorait tout de la marche à suivre dans ce genre de situations parce que Megan s'était toujours satisfaite des résultats scolaires de Grace. Elle aurait tout aussi bien pu ramener un zéro que sa mère aurait trouvé le moyen de la féliciter mais elle craignait que les choses ne se passent pas comme ça avec Andrea. Et s'attirer ses foudres n'était probablement pas le truc à faire si elle voulait rester ici.


Dernière édition par Grace Leroy-Duchesne le Mer 10 Juin - 19:00, édité 1 fois
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MessageSujet: Re: i tried i swear i did w/ andrea   i tried i swear i did w/ andrea Icon_minitimeVen 5 Juin - 12:18

C’est difficile d’assurer un rôle de père à seulement 25 ans. Je n’étais pas préparé, et c’est là sans doute que Tris avait raison quand il se refusait, au départ, à envisager l’adoption comme une solution viable pour nous, notre couple. C’est d’autant plus compliqué que Grace n’est pas un bébé, c’est une jeune femme, une jeune femme qui a sans doute parfois besoin d’une mère. Je fais de mon mieux, cela dit et peut être que ça ne se voit pas suffisamment mais j’aime réellement cette gamine. J’espère qu’elle se sent bien et à son aise entre nous, et si Tris et moi avons traversé des phases un peu compliquées, la stabilité semble avoir retrouvé le chemin de notre maison ces derniers temps. En dehors de mes heures de travail à rallonge, comme toujours, je suis plus serein et donc plus à même de m’occuper d’elle.

Il ne me faut cela dit que quelques minutes pour réaliser l’état de stress dans lequel elle se trouve actuellement. J’ignore si c’est de mon fait ou si c’est parce qu’elle s’est elle-même mis une pression d’enfer concernant son année, mais je grimace un peu parce qu’elle me rappelle un souvenir pas si ancien que ça de moi face à mon propre père. Je soupire en regardant le bulletin d’un œil distrait pour l’écouter parler jusqu’au bout, et me mord un peu la lèvre. Je n’ai pas l’intention de l’engueuler, à quoi cela servirait-il de toute façon ? « Du calme, Grace, tout va bien, pas la peine de t’excuser… » Je lâche finalement sans la quitter des yeux. La pauvre me semble bien trop nerveuse par rapport aux enjeux. Je n’ai jamais aimé l’allemand, d’ailleurs – ce qui ne m’a jamais empêché d’exceller cela dit mais je garderai ce détail pour moi pour des raisons évidentes. « Ton bulletin est excellent, sauf il est vrai en allemand, mais ça ne veut pas dire qu’il n’est pas excellent ».

Je dépose ma main sur son épaule un instant et tente d’être le plus rationnel et doux possible – l’inverse de mon père que j’essaye de ne surtout pas imiter. « Ecoute, je ne sais pas si tu t’es déjà posé la question de ce que tu as envie de faire après. Si tu veux aller à l’université comme Tris et moi, il faudra peut-être qu’on trouve quelqu’un pour t’aider en allemand. Pour consolider les bases et te conseiller », j’explique en hochant la tête, convaincu par mon propre discours. Je laisse ensuite le bulletin, ne voulant pas me montrer trop intrusif sur ses choix et son avenir. Je serai là pour la soutenir et je ne veux pour elle que l’excellence, la même excellence qui me fait vivre aujourd’hui. Mais là encore, je ne lui imposerai pas mes choix. Je me contenterai de rendre possible ce qu’elle désire faire – moyennant finances – et de lui donner des conseils si besoin. Elle a grandi avec Megan, et si Megan était une fille très intelligente, elle n’a jamais été friande d’études. Je ne veux pas perturber son modèle trop rapidement.

« En dehors de ça, ton bulletin est très bon. Je sais ce que c’est, la pression, mais tu sais, tu peux avancer à ton rythme. Est-ce que tout se passe comme tu veux au lycée ? » je demande, loin de vouloir faire la thérapie. Je crois que c’est un sujet dont elle parle de toute façon plus à Tristan qu’à moi, mais on peut toujours tenter. Après tout, moi aussi j’ai été au cœur de ces combats de popularité au lycée, et ensuite à Oxford – c’était la cause principale de ma venue à Oxford d’ailleurs. « Et ici ? » j’ajoute finalement, presque timide, en penchant un peu la tête.
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MessageSujet: Re: i tried i swear i did w/ andrea   i tried i swear i did w/ andrea Icon_minitimeJeu 11 Juin - 17:12

Elle voulait les rendre fiers, tous les deux. Andrea peut-être plus que Tristan, pour une raison qu'elle ne s'expliquait pas. Andrea était le frère de sa mère, il représentait à la fois l'une des dernières parts, si ce n'était la dernière part, de Megan qu'elle pouvait voir et toucher, et cette nouvelle situation à laquelle elle avait tant de mal à se faire. Elle était habituée à travailler, à mettre parfois les bouchées doubles lorsque c’était nécessaire mais une telle pression à l’arrivée lui était presque inconnue, probablement parce que sa mère n’avait jamais eu la moindre réaction négative devant ses résultats. Elle se contentait d’un grand sourire et la félicitait, disait combien elle était contente et fière de la voir réussir. Elle ne l’avait jamais poussée à quoi que ce soit. Andrea non plus d’ailleurs mais Andrea n’était pas sa mère et Grace ignorait tout de ses attentes. C’était terrifiant, cet inconnu, ce manque de repères. Il avait beau l’avoir rassurée à plusieurs reprises depuis son arrivée chez lui, il lui arrivait encore de se sentir mal à l’aise et complètement perdue, comme en cet instant précis où sa bouche semblait incapable de s’arrêter. Divaguer ainsi ne lui arrivait qu’en cas d’extrême nervosité. Ah, le doux euphémisme. Elle n’en menait pas large devant son oncle. Son coeur tambourinait dans sa poitrine, faisant écho contre ses tympans. Nerveuse, tu parles. Terrifiée, oui. Le nouveau coup d’oeil qu’eut Andrea pour son bulletin, accompagné par un soupir, ne l’apaisa guère et elle baissa les yeux, cherchant désespérément un point d’ancrage. Ses yeux tombèrent sur ses chaussures et elle s’y arrêta pour attendre le sermon qu’elle redoutait tant.

Contre toute attente, son oncle ne haussa pas la voix et il ne paraissait pas plus déçu que ça. Surprise, Grace se redressa en sentant une main se poser sur son épaule. Elle ne chercha pas à se dérober comme elle avait déjà pu le faire, ne s’éloigna pas non plus, ouvrant de grands yeux devant tant de tranquillité. La culpabilité engendrée par son désintérêt pour ses cours d’allemand avait mis du temps à s’installer mais elle était bien là à présent, surtout face à tant de calme. Elle hocha lentement la tête, soufflant un bref « d’accord » même si elle restait persuadée que des excuses étaient nécessaires. Il était prêt à l’aider sans même lui reprocher son manque de motivation. De nouveau, elle baissa les yeux et se mordit la lèvre. Bien sûr qu’elle avait pensé à son avenir. C’était encore tôt selon certains de ses amis, Lizzie et Colin en tête, mais elle y pensait. C’était en partie pour ça aussi qu’elle se donnait tant de mal au lycée alors qu’elle aurait tout à fait pu se reposer sur ses lauriers. Se contenter du strict minimum n’était plus exactement dans ses options si elle voulait un jour suivre les traces d’Andrea ─ et de son père biologique, parce qu’il y avait de ça aussi, même si elle n’était pas prête à l’avouer de vive voix. « Ça pourrait peut-être, ça pourrait être utile. Parce que je veux aller à l’université » murmura-t-elle, sans oser lever les yeux. Avec un peu de chance, d’ici là, elle aurait trouvé le courage de faire ce genre d’aveux en le regardant. Elle avait beau se répéter que c’était parfaitement normal, ça n’empêchait pas Grace de se sentir idiote devant sa propre gêne. Ils étaient de la même famille après tout, elle était sensée pouvoir lui parler de ce genre de choses sans mourir d’angoisse à l’idée qu’il ne soit pas d’accord avec elle. Même un refus ou une remontrance de Chloe ne l’effrayait pas tant, pourtant Dieu seul savait combien Chloe pouvait être effrayante. Andrea ne lui faisait pas peur au sens premier du terme, elle ne se sentait pas en danger, loin de là. C’était l’inconnu, plus qu’autre chose, qui était cause de panique chez elle. Elle ignorait comment gérer cette situation-là depuis le début et chaque jour apportait son lot de nouveautés. D’ailleurs, entendre Andrea s’inquiéter de son bien-être à Holland Park en était une. D’habitude, seule Tristan se préoccupait de savoir comment les choses se passaient au lycée, hors des salles de clase. Elle se fendit d’un sourire bref et acquiesça, décidée à lui montrer qu’elle était capable de s’adapter à son univers. « Oui, ça va, c’est… ça va. Je fais partie du comité d’organisation du bal de fin d’année maintenant et il y a la chorale aussi. C’est différent de mon ancienne école mais je, je crois que ça va. Oui, ça va » C’était presque devenu un mantra qu’elle se répétait chaque fois que Chloe Norrington affichait une moue mitigée devant l’un de ses travaux. Ses dernières propositions ne l’avaient guère enchantées mais Grace avait tenu bon, toute en sourire et en attention. Non, le lycée, elle gérait. Le reste, un peu moins.

Dire qu’elle fut étonnée de l’entendre demander était un euphémisme. Elle se figea, le regard encore plus fuyant qu’avant. « Je- » Et qu’allait-elle bien pouvoir lui dire ? Qu’elle commençait à se sentir à sa place et que ça l’effrayait au plus haut point ? Elle déglutit avec difficultés, triturant l’ourlet de son blazer. « C’est, c’était compliqué au début, reprit-elle en se corrigeant maladroitement, mais ça commence à, je sais pas, ça va. Ça va, non ? » Sa voix se cassa sur la question, rendant le tout encore plus faiblard à son grand désespoir. Elle trouva néanmoins la force de relever la tête pour croiser son regard. Il fallait qu’elle arrête d’être si mal à l’aise avec Andrea. Elle vivait ici à présent et elle était sous sa responsabilité. Elle devait apprendre à lui faire un peu plus confiance.
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MessageSujet: Re: i tried i swear i did w/ andrea   i tried i swear i did w/ andrea Icon_minitimeMer 29 Juil - 22:41

Je pourrais feindre de ne pas être soulagé quand elle confie vous aller à l’université, mais une partie de moi l’est. Je lutte, très souvent, contre la nature de mes parents qui parfois prend le dessus de mes angoisses. J’ai l’impression de voir mon père dans certaines de mes aspirations pour Grace, une chose que je ne voudrais pas du tout lui infliger, au contraire. Je veux vraiment qu’elle trouve sa voie et qu’elle fasse ce qu’elle aime faire. Nos deux familles, à Tristan et à moi, ont de toute façon assez d’argent pour qu’elle puisse vivre d’à peu près n’importe quoi. Mais je sais aussi ce qu’est cet immense sentiment de satisfaction lié à la réussite personnelle. C’est une chose que je veux qu’elle ressente, elle aussi, et puisqu’elle est ma fille désormais, j’imagine que c’est légitime. Je ne pense pas que Tristan et moi aurons d’autres enfants, elle sera sans doute la seule, et elle est déjà tellement grande. Je veux honorer ma parole à Megan, faire mon possible pour rendre Grace heureuse. Mais faire ses débuts avec une fille de 16 ans n’est pas une tâche facile, et si j’ai l’impression d’occuper avec prestance la place du père qui paye pour les études et surveille les bulletins du coin de l’œil, je dois bien admettre que j’envie un peu, parfois, la place de Tristan. Il a toujours été le plus cool de nous deux, dans tous les domaines. Moins coincé, moins insupportable, plus accessible peut être, avec les gens qui méritaient d’accéder à son estime, bien entendu. Ces gens dont je n’ai, pendant longtemps, pas eu l’honneur de faire partie. Je crois qu’il m’a apporté beaucoup de ce côté-là, il n’empêche qu’encore aujourd’hui, les gens qui nous voient tous les deux n’ont aucun mal à analyser nos personnalités respectives.

« Vraiment ? » je demande, d’un ton que je tente détaché, lorsqu’elle confie vouloir aller à l’université. Nous n’en n’avons encore jamais vraiment parlé, et pourtant j’imagine qu’il est sans doute temps ? Je ne me souviens pas à quel moment exactement j’ai décidé de mon avenir, des études que j’allais suivre, et de l’université que j’allais fréquenter, mais il me semble que c’était très tôt. Pour mettre toutes les chances de mon côté, en partie. « Tu sais déjà ce que tu as envie d’étudier ? Et dans quelle fac ? » je demande, curieux, sans doute trop curieux d’un coup, mais ce n’est pas de ma faute si les conversations sur les études réveillent ma curiosité et mon intérêt. Non pas que je ne m’intéresse pas au reste, loin de là, mais force est d’admettre que c’est un domaine dans lequel je pourrais l’aider, sans aucun doute. J’ai passé mes plus belles années à Oxford, mais mes amis ont aussi parfois choisi Cambridge – quoi qu’ils se soient tous reconvertis, finalement. Tristan aussi a connu de belles années à Oxford. Si elle voulait… Je respire et secoue la tête. Il faut vraiment que je me concentre sur cette conversation, et pas sur mes propres aspirations pour elle. Je suis prêt à entendre qu’elle veut aller à Londres si c’est ce qu’elle veut, même si ce dossier, en dehors de l’allemand bien entendu, l’enverrait directement sur les bancs de ma propre fac. « Quoi qu’il arrive, je chercherai un professeur d’allemand pour la prochaine rentrée, et tout devrait s’arranger rapidement ». Je lui offre un sourire que j’espère réconfortant, avant de zapper sur le sujet du lycée où elle est apparemment très investie. Mais ni ce sujet ni la maison ne semblent la mettre à l’aise et je n’ai pas tellement envie d’insister, Tristan est sans doute meilleur que moi à ce genre de conversation. Elle m’interroge, cela dit, comme si le déroulement de nos vies reconstituées ici ne pouvait être bon que dans l’hypothèse de mon approbation. Je suis un peu le tyran de la famille, finalement. L’idée me fait sourire, moi qui ai tellement toujours voulu me différencier de mon père, j’ai parfois de ne renvoyer que son image. « Ca se passe bien, oui. Pour moi, en tout cas. Ca prend du temps, la situation est… Délicate, mais ça se passe bien ». Je suis affirmatif, et le plus doux possible, ne souhaitant que la mettre à l’aise. « En tout cas, ne t’en fais pas pour le bulletin. Je suis sûr que ça ira mieux l’an prochain en allemand, et tout le reste, c’est… Ca t’ouvrira les portes des grandes universités ». Bravo, Andrea, c’était vraiment très délicat. Je roule un peu des yeux, agacé par ma propre incapacité à tenir ma langue avant de balancer mes ambitions avec lesquelles je lutte pourtant depuis un bon quart d’heure. La nervosité, sans doute. « Oh… » je m’interromps, soudain. « Et la musique ? » Je lui offre un sourire et jette un regard vers le piano, plein de nostalgie. Je n’ai plus tellement le temps de jouer aussi régulièrement que je le voudrais, avec le boulot. Ni même de chanter, d'ailleurs, je le fais rarement seul et Jane... Je ne la vois plus vraiment.
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MessageSujet: Re: i tried i swear i did w/ andrea   i tried i swear i did w/ andrea Icon_minitimeJeu 8 Oct - 3:07

S'ajuster à cette nouvelle situation n'avait rien d'aisé. L'absence de sa mère se faisait chaque jour sentir un peu plus, semblait-il et même si elle était parvenue à sécher ses larmes, son cœur se serrait chaque fois qu'elle ouvrait la bouche pour lui parler. Elle n'était plus là, elle ne sourirait plus en entendant Grace lui raconter sa journée et la jeune fille éprouvait encore des difficultés à surmonter ça. Tristan et Andrea se montraient patients, personne ne pouvait leur reprocher de ne pas prêter attention à ses besoins. C'était précisément la raison pour laquelle elle se donnait du mal pour s'adapter. Après tout, ils lui avaient ouvert les bras, l'avaient accueillie chez eux et ce n'était que justice de les remercier en faisant tout son possible pour les rendre fiers. Son nouveau lycée était bien différent de l'ancien, c'est vrai, et elle ne se sentait toujours pas vraiment à sa place mais là non plus, elle n'était pas seule. Violet l'aidait, même si elles n'étaient plus aussi proches qu'au premier jour et Lizzie était un soutien précieux. L'arrivée de ce premier bulletin, en revanche, était une source d'angoisse plus grande qu'elle ne l'avait imaginé. C'était le premier test, confirmation ou non du travail fourni jusqu'à présent. Grace n'était pas une mauvaise élève, au contraire, mais il était hors de question de se contenter d'un bon travail. Elle devait, elle voulait être excellente et c'était loin d'être le cas en allemand. Cependant Andrea ne paraissait pas alarmé outre mesure et même si son cœur continuait de battre la chamade, elle s'autorisa un petit soupir de soulagement. Elle n'avait pas encore vraiment trouvé ses marques à la maison et elle continuait de choisir ses mots avec soin pour s'adresser à son oncle. C'était certainement ridicule pour un observateur étranger mais leur situation familiale n'était pas exactement ordinaire.

Sa propre confession à propos du futur la surprit un peu elle-même et ses joues prirent une teinte rosée tandis qu'elle fixait ses pieds avec gêne. Un jour, peut-être, n'aurait-elle plus peur de parler si ouvertement mais il s'agissait d'un sujet sérieux, bien plus que ses résultats en langues ou ses camarades de classe. Après la disparition de sa mère, elle avait eu le plus grand mal du monde à envisager l'avenir, même le plus proche. Il lui avait été difficile de voir plus loin qu'un simple lendemain mais emménager ici, retrouver un rythme normal, aller en classe et travailler lui avaient fait du bien. Son deuil ne l'empêchait plus de faire des projets, même si les projets en question ne dépendaient pas uniquement d'elle. Grace se redressa, ravie de l'intérêt d'Andrea. Elle s'était presque attendue à ce qu'il évite le sujet, le remette à plus tard, ignorant encore comment anticiper ses réactions mais il paraissait sincèrement intéressé. « Je pensais peut-être, éventuellement, peut-être au droit ? répondit-elle très vite, un peu maladroite. Comme mon- » Elle grimaça brièvement, encore peu habituée à ce mot-là. « Père. Et comme toi aussi. Mais pas pour cette raison-là, c'est, ça m'intéresse et j'ai fait quelques recherches et Oxford, Tristan m'en a un peu parlé et j'ai regardé leurs cursus mais de toute façon, j'ai encore un an pour me décider. Enfin, moins mais je ne suis pas encore en terminale alors j'imagine que ça peut attendre encore un peu » Toutefois le temps passait vite, elle avait l'impression de faire sa rentrée à Holland Park hier encore et aujourd'hui on parlait déjà du bal de fin d'année. Sa dernière année approchait à grands pas, ce qui n'était pas pour la rassurer mais au moins, elle n'était pas démunie. Ses plans n'étaient pas encore bien définis, rien n'était décidé mais elle avait encore quelques mois devant elle avant de prendre la moindre décision. Pour l'instant, tout ce qu'elle avait à faire, c'était présenter des idées de décoration pour le bal en question et s'employer à ne pas sombrer en allemand, ce qui était suffisamment stressant comme ça. Une fois encore, Andrea la rassura et elle lui rendit son sourire sans avoir à réfléchir. Peut-être qu'ils étaient sur la bonne voie finalement, malgré le malaise initial. Son oncle semblait de cet avis lui aussi, ce qui acheva de la rassurer. Tout irait bien, même si elle ignorait comment commander autre chose qu'une Kartoffelsalat si par hasard elle se retrouvait dans un restaurant allemand. Andrea n'avait pas l'air inquiet, au contraire, et sa confiance était plus touchante qu'elle ne l'avait imaginé ─ peut-être précisément parce qu'elle ne l'avait pas envisagé. Elle s'était préparée au pire parce que c'était ce qu'elle faisait systématiquement ces derniers temps, s'attendre au pire. Il était peut-être temps de baisser sa garde et de faire preuve d'une once d'optimisme. « Merci » souffla-t-elle, rougissant à nouveau. Embarrassée par l'image qu'elle avait de son oncle ou ravie des perspectives qui s'offraient à elle, Grace n'aurait su le dire et elle préféra ne pas s'attarder là-dessus, un peu honteuse.

Elle suivit le regard d'Andrea et sourit devant le piano. C'était l'une des rares choses de cette nouvelle vie qu'elle avait immédiatement accepté avec joie, la musique. Son ancien lycée ne prêtait que peu d'intérêt à l'art, quelle qu'en soit la forme et même si les cours que dispensait Holland Park restaient sommaires, ils étaient probablement les seuls qu'elle attendait avec impatience chaque semaine. La chorale, en revanche, well. « C'est horrible » lâcha-t-elle avant de comprendre combien ce genre d'interventions pouvait sembler étrange à qui ne suivait le fil de ses pensées ─ autrement dit, tout le monde sinon elle. « La chorale je veux dire. Au lycée. Ils sont mauvais. Non, on est mauvais » Yeah, team work et tout ça. « Non, ils sont mauvais. Ou peut-être que c'est à cause du prof, j'en sais rien. Je veux pas dénigrer ce qu'il fait mais il est incapable de jouer quoi que ce soit sans faire une bonne dizaine de fausses notes, alors évidemment on fait des fausses notes. N'importe qui pourrait faire mieux, même moi, avec un peu d'entraînement. Maman m'a dit que tu jouais » ajouta-t-elle, les yeux rivés sur l'instrument. Elle réalisa après quelques secondes que pour la première fois depuis l'été passé, elle avait mentionné sa mère sans bégayer ni fondre en larmes, presque naturellement. C'était étrange, presque comme si elle avait accepté le fait que Megan était réellement partie. Or, Grace était quasiment certaine qu'elle n'en était pas encore là. Et si c'était le cas ? Si sa peine était reléguée au second plan ? Est-ce que ça signifiait qu'elle était en train d'oublier sa mère au profit d'une nouvelle maison et d'une existence bien plus chic que ce qu'elles avaient connu toutes les deux ? Confuse, elle baissa une nouvelle fois les yeux, priant presque pour que le parquet l'engloutisse.
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