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MessageSujet: Please open your door, so that I can open your soul.   Please open your door, so that I can open your soul. Icon_minitimeSam 2 Mai - 14:09

    « Grand-Maman, raconte-moi encore Grand-Papa ! »
    Cela faisait un peu plus d’un an qu’ils étaient venus vivre avec Amélia, l’arrière-grand-mère de Jay, dont la maladie affaiblissait petit à petit le corps mais laissait son esprit vif et alerte. C’était une femme formidable, aimée et respectée de tous. La mère de Jay adorait sa grand-mère, elle l’avait toujours soutenue dans ses choix, dans ses envies, même si ceux-ci allaient à l’encontre des idéaux et des valeurs de la famille. Une famille fortunée, issue en partie de la noblesse, la petite noblesse mais la noblesse nonetheless. Amélia avait eu une vie avec certes des limites, respectueuse des traditions, des valeurs que son rang et sa position lui imposaient ; mais une vie heureuse tout de même. Elle avait eu la chance de tomber sur un mari doux et attentionné, un homme qui la respectait et la traitait avec égard, d’égal à égal. George avait été un homme incroyable, soldat, entrepreneur, philanthrope, amoureux de poésie, de nature. Il avait été un père affectueux et présent, et un grand-père généreux et malicieux. Jay ne l’avait pas connu, pas vraiment, il était mort quand Jay était encore un tout jeune enfant. Cependant sa mère lui en avait beaucoup parlé, des week-ends qu’ils passaient chez eux à la campagne, en particulier les incroyables chasses au trésor qu’il organisait pour ses petits-enfants. Même tante Elizabeth, d’habitude si droite et réservée, ne pouvait en parlait qu’avec émotion et tendresse. Cela faisait un an qu’Amélia lui parlait régulièrement de George, ce qu’il avait vécu, leur rencontre, leurs aventures à tous deux. Ces histoires avaient fini par revêtir une aura magique, comme si elles ne concernaient pas quelqu’un qui avait réellement existé, mais étaient lues d’un livre. Cela se transformait un peu en légende, son arrière-grand-père George était devenu pour lui comme une sorte de super-héros, un peu comme le père noël mais en mieux. Jay avait développé une tendresse toute particulière, un attachement profond pour cet homme qui était devenu : Super-Grand-Papa, über-daddy !


Aussi, j’étais tout joyeux, tout excité de rencontrer sa réincarnation ! C’était vraiment un coquin mon vieux granddaddy, il s’est réincarné dans le corps d’une belle irlandaise. Comment est-ce qu’elle s’appelle déjà ? Ashl… ah non Aisling.
Elle aussi elle joue dans le film de Jessie, Juliet et Michelle. Décidément, je ne fais que rencontrer des célébrités. Heureusement que ça me fait ni chaud ni froid.

Quoique si, en fait, cela m’a fait chaud au cœur de la rencontrée cette Aisling. Jessie avait organisé une petite soirée avec quelques membres de l’équipe à la maison, et m’avait permis de rester. C’était une soirée classique, j’observais, un peu distant, j’observais surtout cette jeune femme. J’avais eu une drôle de sensation, une étrange impression lorsque nous avions été présentés. Et plus la soirée passait, plus ce sentiment étrange grandissait.
Et j’avais fini par comprendre, quand j’ai eu le déclic, ça m’a semblait si évident, claire, obvious, comment j’avais pu mettre autant de temps à m’en rendre compte ? Cette fille était indéniablement une vieille âme, il suffisait de voir avec quelle facilité elle s’enfilait whisky sur whisky. Mais ce n’était pas n’importe quelle vieille âme, c’était la réincarnation de George, mon arrière-grand-père.
J’étais comme un enfant, tout excité, j’avais envie de la prendre dans mes bras, de la serrer fort, comme l’on sert un vieux parent que l’on affectionne beaucoup mais que l’on n’a pas vu depuis longtemps. Seulement je n’ai pas voulu l’effrayer, après tout, peut-être que pour elle ce ne serait pas une si bonne nouvelle. Quoique, pourquoi ça ne le serait pas, quoi de plus génial que d’être la réincarnation d’un homme aussi chouette que mon granddaddy ?
J’avais attendu qu’il y ait moins de monde, que la soirée soit plus intimiste. Nous n’étions plus que quelques uns à discuter de choses et d’autres, à rire avec légèreté, j’avais proposé une tournée de tisane, et nous avions même sorti le nargilé.
« Tu sais quoi?, je m’étais adressé à elle à travers la table basse alors qu’il y avait une légère pause dans la conversation générale, comme une respiration. Je crois bien que tu es la réincarnation de mon arrière-grand-père George. »
Tout le monde est parti dans un grand éclat de rire. Moi je la fixais, un grand sourire sur les lèvres, mais je ne riais pas. Je sais ce qu’ils ont pensé, ce qu'ils se sont dit, j’ai l’habitude. Mais je sais ce que je ressens…


Et aujourd’hui, me voilà, devant la porte de mon über-pawp’s. Un grand sac en toile pend à mon épaule. Je me demande par quoi est-ce que je vais commencer ? Qu’est-ce qui marchera le mieux, ou plutôt qu’est-ce qui la braquera le moins ? Cela fait plusieurs jours que je me prépare. J’ai fait des recherches, j'ai imaginé ce que je pouvais faire, j'ai réunis les ingrédients dont j'aurais besoin. Je suis prêt pour la première étape, pour la mise en route de ma mission…

Je frappe à la porte.

Aisling, sois prête !
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MessageSujet: Re: Please open your door, so that I can open your soul.   Please open your door, so that I can open your soul. Icon_minitimeVen 15 Mai - 13:16

Aisling était une fille adorable. Le genre de fille qui peut vous foutre la nausée tant elle peut être gentille. Non ne faisait clairement pas parti de son vocabulaire, et elle se méfiait rarement des gens. Généralement ça payait, elle n’était jamais tombé sur de gros enfoiré. Ou jamais pour plus qu’une nuit, et elle se levait toujours le matin en ayant conscience que c’était une erreur. Non clairement, si elle se permettait de ne pas être méfiante, c’est parce que d’une part elle avait une chance phénoménale - ou un bon karma, vu ça gentillesse ça ne serait pas étonnant - et qu’elle était plutôt bonne juge de caractère. Elle en avait rencontré des cons, et elle savait que ces spécimens existaient. Elle les classait généralement en deux catégories, les cons lucides qui sont rattrapables, et les cons qui s’ignorent… Et là il y avait malheureusement plus rien à faire. Aisling pouvait être féroce face à cette dernière catégorie. Heureusement pour elle, elle estimait que cela concernait une toute petite minorité de personne. Elle pouvait donc se permettre d’être adorable, joviale, attentionnée avec toutes les personnes qu’elle rencontrait. Et comme elle était très naturellement fêtarde et sociable elle rencontrait beaucoup de gens. Heureusement pour elle, et pour les personnes qu’elle rencontrait, elle avait une bonne mémoire - du à sa bonne tenue de l’alcool. Elle était donc généralement capable de se rappeler, des noms, ou au moins des visages des personnes avec qui elle avait discuté. Parfois, elle se souvenait de toute la conversation.

Et en l’occurence elle se souvenait parfaitement de la dernière soirée qu’elle avait passé chez Jessie. Pourtant elle pouvait avoir toutes les raisons de l’oublier. Déjà elle sortait trop, et les soirées, à force, pouvait se noyer dans la masse. Et elle sortait encore plus avec les maraudeurs. Donc d’une soirée sur l’autre, elle n’allait certes pas les oublier mais il pouvait lui arriver de mélanger. De toute façon personne ne lui demandait de garder le compte des soirées et des verres de whisky qu’elle était capable d’avaler. Encore heureux. Quoiqu’il en soit, cette soirée particulière était gravée dans sa mémoire, au fer rouge. Elle n’avait pourtant pas été désagréable. Elle avait simplement été… bizarre. Oh, Aisling n’avait rien contre le bizarre. Elle était irlandaise, et avait grandit avec l’idée qu’il existait des petits lutins appelé leprauchun. Elle avait passé son enfance à attendre sa lettre pour Poudlard. Et vivait dans une basse cours de chien, chat, lapins, hérissons, poules. Non, clairement, Aisling n’avait rien contre le bizarre, et était une fille ouverte à tout. Pourtant lorsqu’on lui disait qu’elle était… Comment est-ce qu’il lui avait dit déjà ? La réincarnation de son arrière-grand-père George. Elle tiquait. Sur tout le coup, tout le monde avait rit, et elle avait cru avoir largement dépassé ses capacités de tolérance au whisky. Mais Aisling ne dépassait jamais sa tolérance au whisky. Les seules véritables cuites qu’elle s’était prise était justement lorsqu’elle avait changé d’alcool. Quoiqu’il en soit, elle avait du réagir bizarrement. En même temps l’approche était bizarre, il n’y avait donc pas de manière normale de réagir. Elle avait néanmoins réagit avec tact et gentillesse. Elle trouvait l’idée follement amusante, quoiqu’un peu perturbante, et avait voulu en savoir plus sur ses histoires de réincarnation et d’arrière grand père.

Seulement malgré tout ça, elle n’était pas sûr d’être contente de la nouvelle. Si elle n’était pas du genre à se tracasser la tête avec des choses du genre, elle devait avouer que ça lui avait bien occupé l’esprit pour le restant de la soirée. Déjà, pourquoi serait-elle la réincarnation d’un mec. Enfin, ça c’était la question la plus stupide. Tout ceux qui l’avaient rencontré pouvait dire sans aucun doute, que par moment, elle n’avait de féminin que son corps. Mais pourquoi diable serait-elle la réincarnation d’un anglais ? Parce qu’il n’y avait vraiment pas de toute, Aisling n’était pas anglaise. Elle était irlandaise, et cela jusqu’au bout des ongles. Même au delà parfois. Il n’y avait qu’à entendre son accent, et sa fierté irlandaise. Non clairement, sous aucun moyen elle ne pouvait être la réincarnation d’un anglais. C’était surement un motif pour son père pour la déshériter. Bon et puis bon, peut être que la simple idée d’être une vieille âme, une réincarnation, l’effrayait un peu. Elle n’avait jamais rien eu de religieux. Et elle n’avait jamais vraiment non plus réfléchit à la mort, ou à ses choses là. Et devoir y réfléchir à minuit bien passé, avec beaucoup d’alcool dans le sang… Non c’était définitivement trop bizarre. Néanmoins ils s’étaient bien quitté. Parce qu’Aisling était une fille adorable et qu’elle n’avait pas voulu le froisser. Et puis qu’honnêtement elle était aussi fascinée qu’embrassée. Et au final, s’il avait besoin de croire quelque chose comme ça pour être bien, elle pouvait bien faire ce petit sacrifice. C’était amusant de se faire appeler über-daddy. Perturbant, certes, mais amusant tout de même.

Aujourd’hui était une journée comme une autre, Aisling s’était levée au auror pour aller faire un footing, elle s’était douchée, puis recouchée, et avait somnolé jusqu’à ce que le soleil perce franchement dans son appartement. Baigné de lumière, son appartement était magnifique. Il était minuscule, mais le sol était composé d’un vieux parquet grinçant mais magnifique, et les murs étaient de brique rouge industriel, comme souvent à Londres. Les murs étaient recouvert d’étagère, et de livre, du théâtre principalement, la série des Harry Potter bien sûr et un paquet de vieux vinyles qu’elle avait trouvé dans des brocantes. Tout ce qui n’était pas recouvert de meuble - pourri- était recouvert de plante luxuriante. Son appartement ressemblait à un repère vintage - pour faire plus classe que vétuste - au milieu de la jungle. Elle entendit frapper à la porte alors qu’elle était justement entrain d’arroser ses plantes sur un fond de musique irlandaise. Elle se dirigea vers la porte son arrosoir encore en main. Elle ouvrit, pour tomber nez à nez avec Jay. Elle fit un grand sourire. Elle le connaissait à peine, mais il avait cette apparence particulièrement avenante. Surement que ça découlait un peu de son côté hippie et que ça lui rappelait Sully. « Jay ! Contente de te voir ! » Elle se décala pour le faire rentrer dans son appartement. « Je peux t’offrir quelque chose à boire ? Tu vas bien ? » Elle aurait pu à juste titre demander ce qu’il faisait là, mais ce n’était pas son genre, accueillir d’abord, demander ensuite. « Je m’excuse une seconde, je dois terminer d’arroser les plantes, elles vont me faire la gueule sinon. » Et pour avoir grandit dans une ferme, le peu de nature qu’elle avait chez elle -qui pour la taille de l’appartement était énorme- était plus que nécessaire. « Fais comme chez toi ! » son chez elle n’était pas grand chose, mais elle l’aimait bien comme ça. Malgré son nouveau salaire plus que confortable, elle n’avait toujours pas pris la peine de se racheter un appartement plus grand. A croire qu’elle aimait vivre à moindre coup.
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MessageSujet: Re: Please open your door, so that I can open your soul.   Please open your door, so that I can open your soul. Icon_minitimeMer 20 Mai - 13:57

Il y a un tableau que j’aime beaucoup, que je regardais pendant des heures quand nous avons vécu en Angleterre avec maman pour nous occuper de Grand-Maman. C’était un portrait d’elle et Grand-Papa. Il était de tradition de faire faire des tableaux de famille, tradition remplacée aujourd’hui par les photos de familles. Cependant, ce tableau là n’était pas entièrement conventionnel.
Dans une bibliothèque, dans le fond on peut voir une des étagères emplie de livre et une fenêtre qui donne sur un paysage de campagne anglaise ensoleillée. George et Amélia y sont vêtus de façon élégante et noble comme il sied à leur rang, mais leurs vêtements sont tout de même simples et confortables, sans excès, sans fioriture excessive. Et, ce qui frappe le plus, ils sont assis dans un canapé, l’un à côté de l’autre. Traditionnellement, dans ce type de tableau, l’homme est représenté debout alors que sa femme est assise, ou s’ils sont tous deux assis, ils ne sont pas au même niveau, l’homme est surélevé pour représenter sa supériorité, son ascendance sur sa femme. George et Amélia, eux, sont côte à côté, et, au lieu de regarder droit devant eux dans une posture princière, ils lisent un livre que George tient et dont Amélia tourne les pages. La posture dans laquelle ils sont peints, les couleurs utilisées par l’artiste, la délicatesse et la retenue dont il a fait preuve, donnent à l’ensemble du tableau une impression de douceur, de tendresse. Il y a quelque chose de très intime, de très touchant dans la position de leurs mains, dans leurs regards, dans la façon dont ils se touchent, dont ils touchent le livre. Ce tableau m’émeut beaucoup. Même s’il a été peint par un peintre qui a eu une petite renommée en son temps, mais qui n’a ni perduré, ni véritablement brillé (le tableau de mes arrière-grands-parents était l’un de ses chefs-d’œuvre), il est, pour moi, l’un des plus beaux et plus précieux tableaux que j’ai pu contempler.
J’aimais autant regarder le tableau que d’observer Amélia le contempler. J’aimais voir la lumière dans ses yeux, l’étincelle au coin de ses lèvres. Elle avait été une femme sublime, et elle l’était encore, l’âge lui conférant une autre beauté ; elle avait gardé un port altier et un regard malicieux.

C’est en pensant à elle, en entendant de nouveau résonner en moi sa voix, un peu tremblante quand elle me parlait de son mari qu’elle avait sincèrement aimé, ce qui était relativement rare dans le milieu d’où elle venait, à l’époque où elle a vécu. C’est en pensant à elle, et à ce mari qu’elle a aimé, et dont elle m’a beaucoup parlé, à cet homme que je n’ai pas connu, mais auquel je tiens comme à un vieil ami, comme l’on tient à son grand-père que l’on voit tous les week-ends et qui nous fait sauter sur ses genoux. C’est en pensant à elle, c’est en pensant à lui, que je frappe à la porte. Je remonte la hanse du sac que j’ai à l’épaule, je m’arme d’un sourire. La porte s’ouvre et la ravissante jeune fille en qui mon arrière-grand-père s’est réincarné se retrouve devant moi. Elle sourit elle aussi, c’est bon signe. Elle est de nature avenante et généreuse, elle a le sourire facile. Je l’ai vu et senti à la soirée, Jessie me l’a confirmé. C’est bon signe.
« Salut üb- Aisling ! je ne vais pas commencer tout de suite à l'appeler par des surnoms faisant références à Grand-Papa George, je devrais attendre un petit peu quand même et l'appeler selon l'identité qu'elle considère comme sienne, histoire de ne pas trop la brusquer non plus. »

J’accepte son invitation à entrer et lui emboîte le pas. Je pose un regard surpris et ravis sur l’appartement, petit mais bien tenu, bien agencé, agréable. Je suis à peine rentré qu’elle est déjà partie, après m’avoir proposé à boire et m’avoir présenté des excuses afin de finir d’arroser ses plantes. « Oui vas-y, vas-y t’inquiète ! Et je veux bien un peu d’eau aussi, mais tes plantes d’abord. »
Son appartement est réellement agréable. J’aime bien le côté surchargé, surtout chargé de plante, du vert, de la nature. J’aime la nature, c’est toujours de bon augure quand une personne aime les plantes, aime et sait en prendre soin, ce qui semble être le cas voyant la végétation qui s’épanouit ici. Et vous savez qui aimait la nature aussi ? J’aime bien le choix des meubles. Elle aime lire, tiens tiens ! Et en plus elle possède des vinyles, elle a un goût pour la musique, pour la qualité sonore. Je devrais jeter un œil à ce qu’elle a, pour voir s’ils sont récents, en effet, ils sont revenus à la mode et beaucoup d’artistes maintenant sortent leur nouvel album sous ce format qui fut considéré comme désuet pendant de nombreuses années. Je dois vérifier mais selon l'idée que je me fais d'elle, je suppose qu’ils viennent plus de brocantes, de vieux magasins de disques, des vieux classiques, ce qui ne serait que naturel pour une grande buveuse de whisky. J’aime bien le parquet, il est beau. J’ai envie de voir si… « Est-ce que ça te dérange si j’enlève mes chaussures ? » Et, sans attendre sa réponse, ne résistant pas à la tentation, et après tout elle m’a bien dit de faire comme chez moi, je pose mon sac dans un coin près de la porte d’entrée, et j’enlève mes chaussures. Je pose mes pieds nus sur le sol, remue les orteils, heureux d’être libéré de mes chaussures, je fais quelque pas et laisse mes pieds s'enfoncer dans le sol, s'étaler un peu plus, pour sentir le bois, pour sentir les vibrations, les craquements. Il est doux, assez moelleux. J’aime. C’est définitivement bon signe. J’ai bien fait de venir.
Je prend plusieurs grandes respirations, et, un léger sourire encore sur les lèvres, je me dirige vers l’étagère où sont rangés ses vinyles. Je passe de l’un à l’autre du bout des doigts, je lis les titres, les noms, je m’attarde sur certains que je prends et retourne pour observer l’arrière, je les repose et continue, je souris ou je suis surpris, je ris légèrement. Ah tiens ! Je prends un des vinyles en main, le sépare des autres que je replace convenablement. Je cherche rapidement des yeux le tourne disque, et me dirige vers lui. « Est-ce que ça te dérange si je mets de la musique ? »
Et, encore une fois, je n’attends pas sa réponse, oui bon hein elle m’a dit comme chez moi, et chez moi il y a presque toujours de la musique. Avec des gestes précis et délicats j’installe le disque…

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MessageSujet: Re: Please open your door, so that I can open your soul.   Please open your door, so that I can open your soul. Icon_minitimeMer 20 Mai - 22:47

En réalité, Aisling ne se faisait pas tout à fait à Londres. Elle n’était pas sur de s’y faire un jour. Bien sûr elle aimait l’effervescence constante de la ville, la sensation de ne jamais s’y ennuyer. Mais Aisling ne s’était jamais ennuyée, et à l’époque ou elle habitait dans un petit patelin, dans une espèce de ferme, avec seulement quelques pubs et une église pour se divertir, elle ne s’était jamais ennuyée. A Londres, ici, elle avait souvent l’impression de courir. Elle ne se faisait pas totalement à l’absence de nature - et surtout de jardin- et avait enterré son minuscule chez elle, sous un certain nombre de plantes. Elle ne se faisait pas à l’étroitesse de la vue, ni même au manque d’air. Ainsi, elle sortait faire des jogging à l’aube pour pouvoir profiter de la tranquillité ainsi que de l’air vaguement plus frai, moins empoisonné. Aisling n’était pas une citadine. Et si son appartement était toujours bien tenu, c’était notamment parce qu’elle y était rarement. Tout au plus, elle y était pour dormir, et pour se préparer. Sinon elle était à droite, à gauche, avec des amis. Il était clair qu’elle meublait l’absence de la campagne par les gens. Elle meublait aussi l’absence de ses pères, et des soirées irlandaises. Oui, Aisling ne se faisait pas tout à fait à Londres, et ses terres irlandaises lui manquait parfois terriblement.

Néanmoins, elle ne le montrait pas. Elle était toujours souriante, et honnêtement elle avait l’air d’évoluer dans la ville comme un poisson dans son bocal. Elle avait toujours un éternel sourire collé sur le visage, qui lui faisait sans interruption ressentir un intense sentiment de bonheur. Elle se mouvait dans la vie, avec une vivacité dansante et souvent épuisante pour son entourage. Aisling chantonnait, Aisling dansait, Aisling riait, Aisling parlait, Aisling n’était strictement jamais silencieuse ou immobile - si ce n’est lorsqu’elle dormait, et encore, il lui arrivait de parler. Elle était un tourbillon, une pile électrique. Ainsi elle était brouillon, elle faisait constamment plusieurs choses à la fois, jonglait avec un flot constant de pensée.

Ainsi il était presque étonnant que Jay l’ait trouvé chez elle aujourd’hui. Elle n’y était approximativement jamais. Elle passait d’ailleurs presque plus de temps dans l’appartement de Sully que dans le sien, pourtant elle éludait toujours la question de se prendre une colocation avec lui, plus grande. Elle ne savait pas réellement pourquoi elle ne se décidait pas à changer d'appartement. Après tout quiconque était passé chez elle, avait tendance à dire que s'il était particulièrement pittoresque, il était minuscule, et à terme, surement étouffant. Aisling ne donnait tord à personne, mais elle s'y était faite, et ne voyait réellement pas l'intérêt de mettre plus d'argent dans des biens matériels. Oui, si elle pouvait vivre avec un sac à d'eau sur le dos, ou dans une roulotte avec des acteurs et des saltimbanques idéaliste en recherche de beauté, elle le ferait surement.

Elle fronça doucement les sourcils, sans se départir de son sourire, au surnom que Jay venait de lui donner. Elle n'avait aucune idée de ce que pouvait signifier se üb qu'il mettait devant son prénom, elle décida de ne pas s'en formaliser. Elle savait qu'elle allait devoir composer avec la bizarrerie du jeune homme. Si elle était honnête, elle dirait qu'elle n'attendait d'ailleurs que ça, et qu'elle était impatiente de voir ce qu'il était venu lui dire. Jay l'intriguait, et Aisling pouvait être de nature assez peu patiente. Elle aimait les surprises, et aimait être impressionné. Lorsqu'elle regardait Jay, elle se disait qu'il n'était clairement pas un homme qui la laisserait de marbre. Elle n'était honnêtement pas encore sur que cela soit une bonne ou une mauvaise chose, mais elle était prête à lui laisser sa chance.

Elle sourit quand à sa demande pour un verre d'eau. Elle glissa sur son parquet jusqu'à ses plantes et les arrosa avec une certaine maîtrise, avant de se retourner vers Jay et de lui montrer l'arrosoir « Ce verre te convient-il ? Ou on y va pour du plus traditionnel ? » fit-elle en souriant. Elle irait pour quelque chose de plus traditionnel dès qu'elle aurait finit d'arroser les plantes. Elle fut joyeusement surprise par la question des chaussures. Elle ne le vit pas retirer ses chaussure et répondit ainsi en agitant ses doigts de pieds, nus, et libre comme l'air « Non, non vas-y, le sol est propre, je ne met jamais de chaussure à l’intérieur. » Elle finit rapidement d'arroser les plantes, elle ne voulait pas le faire attendre trop longtemps, et il ne fallait de toute façon pas mille ans pour passer un peu d'eau partout. Elle fila ensuite vers la petite cuisinière qui était apposée à l'un des murs, et déposant l'arrosoir dans l'évier, elle attrapa un verre d'eau et le rempli avant d'aller lui apporter. Elle lui glissa le verre dans les mains dans un sourire « Je m'excuse pour la taille de l'appartement, je me suis pas décidée à passer à la taille du dessus, installe toi, tu as le vieux fauteuil un peu fatigué, ou mon lit, comme tu préfère. » Oh, vraiment, chez Aisling, c'était clairement à la bonne franquette, ou quelque chose comme ça.

Elle lâcha un petit rire en le voyant s'agiter pour la musique sans avoir attendu sa réponse. Oui, Jay était un drôle de spécimen, beaucoup aurait été surement offensé de sa manière de prendre les devants systématiquement. Aisling devait avouer qu'elle était probablement du genre à faire pareil, et qu'il serait déplacé de lui en vouloir pour si peu. Elle le laissa donc installer le vinyle et vit son sourire s'agrandir en entendant les premiers notes. « Un artiste irlandais ? Tu le connais, ou c'était justement un nom qui ne te disait rien ? » fit-elle en souriant. Oh, elle se doutait que la plus part des personnes n'écoutaient pas de la musique Irlandaise. Et The Pogues n'avait pas un nom particulièrement catégorisé Irlandais, cela pouvait donc être une honnête erreur. Enfin erreur, pour lui, parce qu'elle, elle les écoutait plus souvent qu'elle ne le disait. « Tu devrais te méfier avec ce vinyle, je risque de me mettre à chantonner dans les cinq minutes, et là, tu m’auras définitivement perdu ! » Elle lui offrit son plus beau sourire. Oui, Aisling avait un faible pour les chansons irlandaises. Il fallait dire qu’elles étaient particulièrement entrainante et qu’elles se chantaient très bien. « Je supposes que tu n’es pas venu pour boire ma délicieuse eau du robinet ? » souffla-t-elle souriante et taquine. Oh on allait pas faire semblant, on ne débarquait assurément pas chez elle à l’improviste sans idée derrière la tête. « Je peux faire quelque chose pour toi ? »
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MessageSujet: Re: Please open your door, so that I can open your soul.   Please open your door, so that I can open your soul. Icon_minitimeJeu 21 Mai - 17:46

Il est vrai que cet appartement est plutôt petit, et plutôt chargé. Cependant, cela allait très bien pour une salle de méditation. L’espace restreint, la quantité de meuble créaient une énergie particulière, concentré. L’attention était dirigée, centrée, permettant d’établir une atmosphère, un état d’esprit particulier. Comment expliquer ? Il y a quelque chose de spirituel, mais cette sensation est profondément liée au monde physique, à la vie, au here and now. Ce n’est pas une ambiance éthérée, trop vaporeuse, mais des vibrations qui ramènent à la terre, à la nature, aux éléments. Ce qui n’est pas surprenant si l’on considère que c’est le logis d’une vieille âme. Une âme qui a choisi de revenir sur terre avec une enveloppe charnelle, une âme toujours attachée au monde physique. Cet appartement est comme un cocon qui protège, particulièrement dans une ville comme Londres où il est si facile de se perdre, de se disperser, de s’évaporer. Certes, il est possible qu’à force cela devienne étouffant, mais pour un repos de l’esprit, de la méditation, ou de simples exercices de concentration, cet endroit avait ses qualités : l’absorbance du parquet, l’arrondi des plantes, l’ancien des meubles, la sagesse des livres. Cela dit, elle devrait, à priori, ne pas dormir ici ; trop d’activités, trop d’énergies y sont concentrées.

Un verre d’eau est glissé dans ma main.
« Je m'excuse pour la taille de l'appartement, je me suis pas décidée à passer à la taille du dessus, installe toi, tu as le vieux fauteuil un peu fatigué, ou mon lit, comme tu préfères.  »
Je secoue très légèrement la tête en signe de négation. Ce n’est pas à moi qu’il faut présenter des excuses, ce n’est pas moi qui vit ici, et pour ce que je suis venu y faire, c’est amplement suffisant. Je le pense, mais ne le dis pas, je me contente de lui sourire et de boire une gorgée d’eau avant de reposer le verre sur le coin d’une table.

Cette jeune femme est réellement sympathique. Accueillante, avenante, bienveillante, elle est lumineuse. Elle a une très belle aura, je me dis que j’aurais très certainement fini par être ami avec elle, même si elle n’avait pas été la réincarnation de Grand-Papa ; mais, en même temps, est-ce qu’elle aurait été toutes ces choses si elle n’avait pas été la réincarnation de mon arrière-grand-père ? Elle a grandi dans un monde rural, elle a empli son appartement de plantes pour avoir un bout de nature à elle pour la protéger un peu de Londres, de la city. George adorait la nature, et dès qu’il a été à la retraite, il en a profité pour s’adonner entièrement à l’une de ses passions : le jardinage. Décidément, plus j’y pense, plus j’y fais attention, plus profonde est ma certitude. Je garde un léger sourire sur les lèvres, je suis heureux, je suis curieux.

Je n’ai pas attendu sa réponse pour mettre de la musique, d’un autre côté, j’aurais peut-être déjà dû lui demander l’autorisation de fouiller dans ses vinyles, de consulter ce qu’elle avait. Certes, mais encore une fois, je vous rappelle qu’elle m’avait bien dit « Fais comme chez toi ! » quand je suis entré. Elle ne proteste pas, plutôt, une fois que la musique démarre, elle m’interroge. «Un artiste irlandais ? Tu le connais, ou c'était justement un nom qui ne te disait rien ?  »
Si j’avais été une candidate dans une télé-réalité américaine, ma réponse aurait sûrement commençait par : « bitch, please ! » ; mais je suis Jay, alors je me contente de rire légèrement.
« Oui, oui je connais très bien. Shane est un vieille connaissance de mon père. »
Et puis, je ne voudrais pas dire, il y a quand même plus irlandais comme artiste ou comme groupe, mais soit…

J’aime les musiques traditionnelles, les musiques folkloriques, toutes ces musiques qui racontent une terre, une culture, une tradition, une identité. Ces musiques qui donnent envie de chanter, de danser, mais aussi de parler aux anciens, d’écouter les histoires et les légendes qu’ils ont à raconter ; ces musiques qui donnent envie de voyager, de pouvoir poser les yeux sur les paysages berceaux de ces sons, de ces mélodies, de ces chants, de cette magie.
«Tu devrais te méfier avec ce vinyle, je risque de me mettre à chantonner dans les cinq minutes, et là, tu m’auras définitivement perdu !  
- Mais, vas-y. Cela ne me dérange pas, du moment que je peux chanter avec toi, et puis nous pouvons danser aussi.  »

Je lui rends sourire avec un de mes plus beaux également, un grand, large, avec des dents. Un sourire de gamin malicieux, de gamin devant une sucette, le sourire des gens qui sont assis dans un wagon de montagne russe, un wagon qui s’apprête à partir, qui remonte une pente escarpée…
«Je supposes que tu n’es pas venu pour boire ma délicieuse eau du robinet ? Je peux faire quelque chose pour toi ?  »

Déjà ? Certes, je suis venu pour une raison particulière, mais il est agréable de prendre le temps, de savourer l’instant. Il n’est pas forcément nécessaire de se précipiter, de courir constamment, mais soit…  D’autant plus que rendre visite à quelqu’un juste pour boire un verre d’eau serait amplement suffisant, l’eau est vie, l’eau est essentielle. Quel plaisir plus élémentaire, plus simple et parfait existe-t-il que celui de boire un verre d’eau en cas de soif ? En parlant d’eau, je retourne prendre le verre que j’avais posé plus tôt pour boire une nouvelle gorgée.
« Comme tu le proposes si gentiment, oui, je veux bien du thé, je suis prêt pour en boire maintenant.  »  Je souris, coquin. Je me dirige vers le fameux canapé dont elle a parlé plus tôt, je m’assois, en repliant mes jambes sous moi. Le verre dans une main, je dodeline de la tête en rythme avec la musique, rythme que je bas du bout des doigts de ma main libre sur la surface du verre.

« En ce qui concerne ma venue ici, il ne s’agit pas tant de ce que tu peux faire pour moi, mais de ce que je peux faire pour toi.  » Je souris moins, plus léger, pour donner à mon expression quelque chose de plus sérieux, de plus mystérieux. Oui Aisling, il pourrait sembler que je sois venu pour moi, mais je suis là pour toi aussi et  surtout.

« Est-ce que tu serais intéressée par un massage ? » Je retrouve un sourire de gamin : coquin, malicieux, un sourire un chouïa benêt, un sourire un peu trop large, un peu trop grand, un peu trop denté.
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MessageSujet: Re: Please open your door, so that I can open your soul.   Please open your door, so that I can open your soul. Icon_minitimeMar 2 Juin - 11:41

Aisling était quelqu’un de profondément altruiste. Elle n’avait jamais eu particulièrement l’habitude de laisser les autres prendre soin d’elle. Elle était pourtant fille unique, et elle avait eu toute l’attention nécessaire de la part de ses parents. Elle avait été une petite fille choyée au possible, et noyée sous une affection et un amour débordant. Elle avait ressentit le besoin de le partager. Arrivée à Londres, elle avait eu, au début, l’impression de couler. Le bruit de la ville, la difficulté de la réalité financière - qui était bien différente de celle de la campagne Irlandaise - les gens, tout étaient profondément différents, et ça avait été angoissant. Devant les difficultés, Aisling avait été presque incapable de demander de l’aide. Elle n’avait pas voulu tirer la ficelle parentale. Ils se seraient sans doute saignée pour elle, et à dix huit ans, elle trouvait cette idée intolérable. Sully avait presque du la forcer à accepter son coup de main, et encore, au final, il s’était contenté du strict minimum, de quelques semaines de canapé lorsqu’elle était entre deux appartements. Londres avait rendu Aisling extrêmement indépendante. Elle était celle pour qui tout allait bien, même lorsque ce n’était pas le cas, elle se gérait toute seule, et prenait du temps - beaucoup de temps - pour gérer les autres. Oh, elle n’allait pas mentir, s’occuper des autres, les voir sourires, sentir qu’elle leur fait plaisir, la rendait bien plus heureuse que tout bonheur qu’elle pourrait tirer d’elle même. Mais elle avait du mal à faire l’inverse. Elle avait du mal à se laisser aider, d’une quelconque manière. Le fait est qu’aujourd’hui elle avait quand même assez peu de problème. Elle n’en avait pour ainsi dire pas. Certes, elle avait quelques peines de coeur, elle s’était amourachée des mauvaises personnes. Mais ce n’était rien de très grave. Et à part ça, depuis les maraudeurs, elle allait quand même très bien. Ses problèmes financiers s’étaient largement résorbé, et cela lui permettait de souffler sur tout le reste. Elle s’en sortait bien, très bien, comme elle ne s’en était jamais sortie au paravant.

Quoiqu’il en soit, elle était parfois perturbée de rencontrer des personnes aussi altruiste qu’elle. Surtout quand ces dernières jetaient leur semblant de dévolu sur elle. Elle n’était plus habituée à ce qu’on vienne particulièrement faire attention à ses sentiments - et attention, elle ne s’en plaignait pas, c’était ce qu’elle avait cherché, elle était bien comme ça - et trouvait toujours cela bizarre. Ce qui amenait sans doute à penser à est-ce que les autres trouvaient ça bizarre lorsqu’elle venait vers eux avec le plus grand naturel ? Peut être pas, elle ne savait pas. Jay, en revanche, était clairement bizarre. Et ils ne se connaissaient pas tant que ça. Enfin, en réalité, ils ne se connaissaient pas du tout. Mais il la regardait comme s’il la connaissait, et parfois c’était un brin angoissant. Elle ne s’était jamais demandé si elle était quelqu’un de particulièrement facile à lire ou non. Mais clairement, avec Jay, elle avait l’impression d’être traversée de part en part. C’était perturbant, et honnêtement, assez désagréable.

Elle le regarda avec des yeux ronds comme des billes lorsqu’il parla de connaître le chanteur du groupe. Elle avait beau être une nouvelle célébrité, elle était toujours ébahis que l’on puisse en connaître, en rencontrer, et même être ami avec eux. Oh c’était une idée à la con. Elle savait en réalité que les célébrités étaient des personnes normales, avec une vie - presque - normal, seulement nettement plus médiatisée. Mais tout de même, elle ne s’y faisait toujours pas totalement. « Tu… Oh ! Cool ! Tu l’as déjà rencontré ? » Elle ne voulait pas faire sa groupie, mais elle devait avouer qu’elle était impressionnée. Enfin, impressionné, elle aurait trouvé ça cool de le connaître. Elle fit un sourire à son autorisation-demande, et souffla un lumineux « je n’interdis jamais rien ! » La dessus, on pouvait dire qu’elle n’était pas chiante. Aisling était une femme libre, et elle aimait n’en faire qu’à ça tête. Si elle se pliait très bien aux règles des autres, chez elle, il n’y en avait aucune sinon celle des lois essentielles de la nature. S’il voulait chanter à sa suite, danser, ou peut importe, il était le bienvenue. Son pied à elle tapait déjà sur le planché, et elle fredonnait les paroles avec un accent à couper le couteau. Si elle était capable de se débarrasser de son accent irlandais assez rapidement, elle pouvait aussi en avoir un très fort, particulièrement lorsqu’elle chantait. On ne se refaisait pas.

Trop naturellement, elle demanda la raison de sa visite. Elle ne voulait pas être impolie, ou avoir l’impression de ne pas apprécier sa compagnie, loin de là. Elle était simplement une femme qui allait très vite dans tout, un tourbillon qui prenait rarement le temps de se poser. Il y avait eu un blanc, un creux, elle avait enchaîné. Et c’était ni plus, ni moins, la première chose qui lui était venu à l’esprit. Elle se doutait qu’il n’était pas venu ici pour rien, et quand même, elle préférait en savoir la raison. Elle sourit à sa demande de thé, et partie s’agiter près de la cuisine. Elle fronça les sourcils lorsqu’elle entendit la suite. Etait-elle bizarre d’être profondément perturbée par ce genre de réponse? Qui venait chez les gens avec comme arrière pensée faire quelque chose pour l’hôte ? Elle se sentit extrêmement mal à l’aise, et tapota sur le planché en rythme, tout en étant profondément gênée. « Pour moi ? Je ne suis pas sûr de comprendre. » En soit, la phrase était on ne peut plus clair. Mais elle était pourtant aussi particulièrement flou. Ce qu’il pouvait faire pour elle. Mais qu’est ce qu’il pouvait faire pour elle ? Elle n’avait besoin de rien, elle en était persuadé. Lorsqu’il lui proposa un massage, elle battit une nouvelle fois des cils de surprise. Pardon ? Pourquoi ? Qui venait chez les gens pour faire des massages ? Elle tritura nerveusement ses mains, se pinça la lèvre. « Je suis désolé… Je… Tu me prends de court, et je ne suis pas tout à fait sur d’être à l’aise… » Aisling n’était pourtant pas pudique, et elle était plutôt tactile. Mais elle ne savait pas. Il y avait quelque chose chez Jay, qui la perturbait particulièrement. Surement le faite qu’il soit venu pour faire quelque chose pour elle. « Je… je ne suis pas sûr de comprendre ce que tu veux de moi… et, j’ai pas l’habitude de… » l’habitude de quoi exactement ? Parce qu’est ce qui se passait ? « de ça.. » La bouilloire se mit à siffler à ce même moment et elle remplie deux tasses de thé. Elle lui en apporta une et resta un peu en retrait sa tasse chaude entre les mains. « Voilà, thé vert ! J’espère que ça te va, je dois avouer, je n’ai que ça. »
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MessageSujet: Re: Please open your door, so that I can open your soul.   Please open your door, so that I can open your soul. Icon_minitimeMar 2 Juin - 22:10

Oui, j’ai, quelque part, le syndrome superman, et le syndrome de l’infirmier. Je veux prendre soin des autres, de pouvoir les soigner, les guérir. Et bien plus, je veux pouvoir sauver, soigner, guérir le monde. Beaucoup de mes actions, beaucoup des mes intérêts, des mes hobbies découlent de cette envie de rendre le monde meilleur. J’aimerais que tout le monde soit heureux. C’est pour cela que j’ai rejoins de nombreuses associations, que j’ai fait beaucoup de bénévolat, que je suis souvent volontaire pour aider, pour apporter mon soutien à ceux qui en ont besoin. Mon intérêt pour l’énergétique découle d’un soucis d’équilibre pas que personnel mais universel. Même ma vocation pour la musique, c’est tant un goût profond pour cet art qu’une envie de partager, d’apporter quelque chose aux autres, mon désir d’essayer de toucher au plus profond de leur âme que j’aime jouer de la musique et chanter. J’ai envie d’amener Aisling à se connecter avec cette énergie en elle, avec la vieille âme qui est en elle. Je suis venu pour, d’une part, voir le chemin à parcourir, pour amorcer un processus, un processus qui n’ira peut-être pas aussi loin que je le voudrais, mais qui, j’en suis persuadé, ne pourra pas lui faire du mal. Si elle accepte bien sûr, car, bien évidemment je ne peux la forcer à rien.

Elle a une réaction amusante quand je mentionne ce bon vieux Shane. J’oublie souvent. Mes parents sont artistes et ont eu un certain succès, et ont connu beaucoup d’artistes et de nombreuses personnes célèbres. Bien souvent je n’en avais pas vraiment conscience quand je les rencontrais, pour moi c’était avant tout des connaissances, des amis de mes parents. Pour certains je suis moi-même quelqu’un de connu, j’ai, après tout, eu mon propre petit succès, et qui sait ce que l’avenir me réserve. Aisling elle-même, devait commencer par être de plus en plus reconnue dans la rue ; elle jouait dans une super-production, à la fin de la trilogie et si sa carrière continuait dans cette direction, ce qui ne semblait pas être outre mesure son objectif ; c’est d’ailleurs une des choses que je trouvais intéressante chez elle, qu’elle soit arrivée sur ces films par hasard, presque par accident. La preuve elle ne réagit pas comme une « célébrité », mais comme une jeune femme qui met les artistes et personnes connus dans un monde un peu part, un monde séparé. « Tu… Oh ! Cool ! Tu l’as déjà rencontré ? » J’acquiesce avec un sourire à sa question. « Oui… » Une réponse un peu évasive. Je ne sais pas si je devrais lui dire que oui je l’ai rencontré, plusieurs fois, que la première fois c’était à un barbecue, que lui mon père et des amis ont passé la nuit à jouer de la musique et chanter.
Mon sourire se fait de nouveau franc et large à sa déclaration de liberté. Il était rare de trouver des endroits où les gens se laissaient réellement aller, où les gens se laisser être et se permettaient de ne pas se soucier des convenances et de l’opinion des autres. Les gens qui s’offraient la liberté de chanter, danser, sauter, jouer quand bon leur semblaient n’étaient malheureusement pas si fréquents.
Je sens moi aussi la musique entrer  en moi, s’insinuer dans mon corps, dans mes membres, mes cellules. Je bats le rythme intérieurement, l’expression extérieure visible de ce rythme est donnée par ma tête et mes doigts, mais en fait tout mon corps vibre de la musique, du chant.

Mince, j’y suis peut-être allé un peu fort. Je sens un changement chez Aisling, je l’ai mise mal à l’aise. Alors qu’elle fait du thé, je sens que mes propos l’ont troublée, l’ont bousculée. La plupart du temps j’arrive à mieux sentir les choses, à prendre les pincettes qu’il faut, les gants adéquats. Aujourd’hui, j’ai voulu aller plus vite que la musique. Etre aussi énigmatique et surtout aussi rentre-dedans n’était pas la solution. Sans doute que mon excitation, mon impatience, ne m’ont pas permis de voir les signes que je devrais y aller plus doucement, plus tranquillement, par une autre approche. Mon sourire se relâche, une expression légèrement soucieuse le remplace.

La vérité est que ce n’est pas que mon altruisme qui m’a amené ici aujourd’hui. Certes, je veux pouvoir apporter quelque chose à Aisling, j’espère lui faire du bien, lui amener une autre vision des choses. Cependant, il y a dans la raison de ma démarche, une part d’égoïsme. En effet, ce qui me motive aussi, c’est l’envie de pouvoir rencontrer mon arrière-grand-père, même si cela doit se faire à travers une autre vie, un autre corps. J’aimerais le rencontré, le connaître, établir une relation avec lui, une relation réelle, concrète, qui ne soit pas juste celle fantasmée que j’entretiens depuis mon enfance. C’est une image, une légende créée, forgée dans mon esprit et dans mon cœur, et j’aimerais lui apporter du concret, du physique. C’est sans doute pourquoi je n’ai pas pris les pincettes, ou plutôt j’ai mal pris les pincettes que je pensais prendre, ou je n’ai pas pris les bonnes. Un peu comme pour les coquillages et crustacés, la nourriture, pas la chanson, à chacun son ustensile.

Je m’en veux. Un peu gêné, je serre, desserre ma main, dont les doigts ne dansent plus avec la musique, sur le verre. Je le pose sur une table non loin. Je vais pour lui répondre, lui expliquer, quand la bouilloire nous coupe tous les deux. Je prends la tasse qu’elle me tend des deux mains. La tasse est chaude, presque brûlante. Je prends une inspiration et décide de reprendre mon sourire. Je mets ma gêne de côté, hey ! advienne que pourra, le mal est fait, rien ne sert de s’attarder dessus. Je lui adresse un très large sourire. J’essaye celui de l’enfant innocent.

« Merci, c’est parfait. Un autre grand sourire. Si je t’ai un peu brusquée, je te présente mes excuses. J’oublie souvent que pour certaines personnes c’est : pas de massage avant le mariage. » Encore un sourire, de gamin idiot celui-ci.

J’approche mon visage de la tasse, pour voir si le thé est assez infusé, et pour sentir la chaleur sur mon visage. J’hume la vapeur qui s’en échappe. Presque bon.

« Et si tu veux vraiment savoir ce qui m’amène ici aujourd’hui… Est-ce que je devrais lui dire maintenant ? Ou, peut-être gagner du temps ? Essayé de rattraper un peu les choses, m’assurer de la bonne approche… oh et puis ! Je voudrais reparler de ce dont nous avons discuté l’autre fois, je voudrais parler avec toi de mon arrière-grand-père. »
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MessageSujet: Re: Please open your door, so that I can open your soul.   Please open your door, so that I can open your soul. Icon_minitimeMer 3 Juin - 23:09

Aisling y était peut être allé un peu fort. Elle n’aurait peut être pas du paraître aussi gênée. Après tout ce n’était qu’un massage. Mais quand même. Qui faisait ça ? Qui venait chez quelqu’un qu’il connaissait à peine. Enfin qu’il ne connaissait pas. Parce qu’honnêtement, ils s’étaient croisés une fois, en soirée, et il lui avait dit qu’elle était surement son grand père, ou arrière grand père. Enfin déjà, leur première rencontre était bizarre. En plus, il débarquait, sans invitation - pas que ça la dérange, mais il fallait le noter - et lui proposait un massage. Qui faisait ça ? Personne ! Personne ne faisait ça. Dans toutes les lois de la création et des relations sociales, personne ne faisait de massage avant de s’être un jour serré la main - au moins. Et ils ne s’étaient jamais serré la main. En même temps personne ne faisait ça en soirée. Et là, Aisling c’était contenté de le laisser entrer et de retourner arroser ses plantes. Ouai. Peut être qu’elle avait un peu merdé en tant qu’hôte, mais elle avait clairement l’invité le plus bizarre de la création. Et elle n’avait rien contre le bizarre. Non généralement elle adorait ça. Mais là, elle devait avouer, elle ne savait pas trop comment réagir. Devait-elle réagir ? Etait-elle supposée dire oui ? Venir s’assoir devant lui ? Voulait-il qu’elle se déshabille pour qu’il la masse? Non, vraiment, c’était trop… Vraiment à ce point là, il n’y avait plus vraiment de mot. Il était surement adorable, et il y avait surement une bonne explication derrière tout ça. Le problème c’est qu’il ne l’avait pas donné. Le problème c’est qu’il était venu, s’était installé - comme chez lui, mais en même temps elle lui avait proposé - et puis avait proposé un massage. Aisling n’était pas la plus au faite des règles de vie sociale, mais elle était sûre qu’ils avaient grillé quelques étapes. Elle avait clairement devant elle un sacré énergumène.
Mais c’était peut être normal. Peut être qu’elle ne devait pas s’en faire. D’ailleurs elle n’était pas véritablement inquiète. Il n’avait pas l’air dangereux. Mais elle était gênée. Et rapidement elle pensa à son père, Hadrien. Alexander aurait surement été du genre à dire oui à un massage. Quoique, c’était peut être même un peu trop bizarre et précoce pour lui. En tout cas, si Hadrien avait vu cette scène, il aurait sans aucun doute sorti le fusil. Hadrien était un anglais adorable, et vraiment profondément sympathique. Mais lorsqu’il s’agissait de sa fille unique, il avait la gâchette facile. Il aurait sans aucun doute être américain. Néanmoins, ce n’était pas à cause de son père qu’elle avait refusé. On ne lui avait juste pas fait de massage depuis une éternité. Aisling ne se mettait jamais en couple, et qu’on se le dise, c’était quand même plus une activité de couple, que de deux amis, comme ça, pour le fun. Enfin en tout cas, l’un était bien fait, sans vêtement, avec toute sorte d’huile etc. L’autre, plus généralement était fait par dessus les vêtements pendant cinq, dix minutes, juste le temps de décoincer un truc, ou de réconforter. Mais elle n’était ni l’un ni l’autre avec Jay. Alors elle avait du agir particulièrement bizarrement. Elle le sent dans l’air. Il y a comme un instant de flottement. Elle ne voulait pas mettre à plat ses plans. Mais le fait est qu’elle ne savait rien de ses plans, et qu’elle ne le connaissait pas. Alors elle ne savait pas comment réagir. Alors elle était monstrueusement gêné. Ce n’était pourtant pas son genre. Elle était légère comme une plume, et on pouvait souvent l’imaginer entrain de voler. Enfin, plus ou moins. Disons qu’elle semblait être conduite par une force extérieur. Elle avait toujours l’air sur d’elle et à l’aise en presque toutes les situations. Elle pouvait accoster n’importe qui, faire rire presque tout le monde. Elle aimait au premier abord. Elle était simple. Mais là, elle était hors service. Là, il venait de taper dans ses failles. Il lui avait parlé d’elle, avait rendu les choses à propos d’elle, et elle ne savait pas comment le prendre. Avait-elle l’air tendu ? Avait-elle l’air d’avoir besoin un massage ? Y avait-il un quelconque problème avec elle pour qu’il puisse vouloir la réparer ? Parce qu’après tout, pourquoi vouloir rendre les choses à propos de quelqu’un si ce n’était pas parce qu’il y avait quelque chose à faire. Pourtant elle agissait toujours comme s’il n’y avait rien à faire sur elle; Parce que tout allait toujours - toujours - bien avec elle. Sa vie était parfaite - si si - elle n’avait aucun - aucun - problème. Alors pourquoi ?

Elle ria un peu nerveusement à sa blague. Bien. Maintenant elle avait l’impression d’être conne et prude avec ça. Oh, elle se doutait que ce n’était pas ça qu’il avait voulu dire. Enfin, en réalité, elle n’en savait rien. Elle ne le connaissait pas. Elle ne savait rien de lui. Il aurait pu vouloir dire exactement ça. Mais c’était tout de même légèrement bizarre de s’excuser et puis de traiter quelqu’un de prude. Parce que clairement, ce n’était pas ses affaires. Elle faisait ce qu’elle voulait. Elle eut l’air tout aussi gêné. « C’est rien… Je supposes… » Ouai. non. Clairement elle ne savait toujours pas comment réagir. Il l’avait vraiment laissé dans un état de perplexité étrange qui ne lui ressemblait pas. « Je peux être franche ? » oui surement. Elle le regarda humer son thé, ouai c’était le bon moment pour être franc. « Je te connais pas… vraiment. Et je ne sais pas ce que tu veux de moi… ou faire pour moi… peut importe dans quel sens ça marche… Mais un massage… Ou toute cette situation… C’est bizarre. » Très bizarre. « Et je ne suis pas du genre à être gênée… » et pourtant elle l’était. Alors mec, fallait faire quelque chose, et vite, et étaler les cartes sur la table. Parce que le fou, c’était bien mignon, mais ça ne résolvait pas les problèmes. Il finit d’humer son thé, et balança le pot au rose. Oh. Hum. Toujours plus bizarre. Mais vaguement plus compréhensible. « hum… Et qu’est ce que tu veux me dire sur ton arrière grand père ? » Elle était disposée à écouter. Pour marquer le coup, elle s’assit même en tailleur dans son gros fauteuil de cuire, trempant ses lèvres dans le thé brulant.
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MessageSujet: Re: Please open your door, so that I can open your soul.   Please open your door, so that I can open your soul. Icon_minitimeSam 6 Juin - 14:59

Il est tard. Crépuscule. Le bleu du ciel se fond dans des mauves, des rouges, des orangés. D’immenses nuages s’étirent. Tout se brouille et se mélange, je ne vois pas clair. Les larmes coulent sur ma joue, contact frais et humide. Le vent fait plier l’herbe du jardin, les fleurs et les branches des arbres s’agitent dans un bruissement mélancolique. Je tremble, mais ce n’est pas de froid. Mon corps est secoué par mes sanglots. Je pleur. Elle est partie. C’est fini. Elle est partie.
Grand-Maman a fermé les yeux, pour la dernière fois. Quelques minutes plus tôt j’étais dans sa chambre. Nous l’avons ramenée à la maison, ce n’est pas tant la maladie qui l’a emportée que l’âge, son heure était venue. Il était temps pour elle, et elle voulait passer ses quelques dernières heures entourées de ce qu’elle aimait, avec pour vue le jardin, un peu sauvage, que le manque d’entretien semblait embellir d’autant plus. Elle est morte, elle est morte alors que le soleil se couchait. Ce soir deux soleils se sont éteints et la nuit qui s’annonce sera sombre, profonde, froide.
J’ai entendu à plusieurs reprises l’expression « belle mort », c’est ce que maman et tatie ont dit. Je ne comprenais pas ce que cela voulait dire, je ne comprenais pas, jusqu’à ce que je ne vois le ciel. Que je ne vois le ciel embrassé, que je ne ressente les jeux du vent, que je ne sente les odeurs de nostalgie ; oui c’est beau. Comme si la nature rendait hommage à l’admirable, magnifique, superbe femme qui s’était éteinte. Cette femme dont les rire résonnait encore dans mon cœur, dont la voix emplissait mes rêves. Mamie Amélia.
Il y a peu j’étais auprès d’elle, nous l’étions tous. Elle m’a demandé de m’approcher, elle voulait me dire un secret. Elle a nouée une de ses mains, ridés et affaiblies, mais encore belles, comme les branches d’un vieux chêne, sur ma main blanche et tremblante ; son autre main s’est posée sur ma joue humide.
« Si un jour, ou plutôt, quand tu reverras Georges, transmets-lui un message pour moi, dis-lui que… » Elle m’a fait signe de m’approcher plus près, elle a collé sa bouche à mon oreille, sa voix, le contact de son souffle encore chaud bien qu’affaibli, ont parcouru mon corps de frissons. De sa voix, devenue rocailleuse, fluette comme un petit ruisseau, elle me confia un secret, un des plus beaux et des plus importants de ma vie…

C’est Mamie Amélia qui m’a parlé pour la première fois de réincarnation. Nous avons eu tous les deux de très longues conversations sur les âmes, sur l’au-delà, sur la vie après la mort. Ma vie débutait, ma vie était devant moi, le sienne touchait à sa fin. Jamais personne n’a cherché à voiler les choses, à les enjoliver ; les adultes dans ma vie m’ont toujours dit les choses telles qu’elles étaient. La mort de mon arrière-grand-mère approchait, et personne n’avait cherché à me le cacher. J’étais heureux de parler avec Grand-Maman de réincarnation, de tout cela, j’avais alors l’espoir de la revoir un jour. Elle, était persuadée qu’elle ne se réincarnerait pas, elle avait une vision un peu différente de cette notion. Pour elle, certaines âmes continuaient leur chemin, alors que d’autres, qui n’avaient pas fini leur travail sur terre, revenaient, ou plutôt continuaient d’être là, dans les parages, et par moment elles s’accrochaient à un nouveau corps, à une nouvelle vie. Elle était persuadée que Grand-Papa George était de ces âmes-là.

Je sais que tous ces souvenirs sont là, au fond de moi, plus ou moins conscient. C’est ce qui me rend maladroit, c’est ce qui me rend un peu brute, un peu trop… Je m’y prends mal, et cela me fait de la peine. Je ne voulais pas lui être désagréable, d’une part parce que si elle ne se sent pas bien, si elle n’est pas à l’aise, rien de marchera. D’autre part, parce que je n’aime pas être désagréable, je n’aime pas faire du tort aux gens. Apparemment, mon trait d’humour n’est pas très bien passé, son rire n’a pas l’air entier.
« C’est rien… Je supposes… » Oui, non, je me suis mal pris. Moi, et mon habitude de parler avant de réfléchir. Je suis, quand je suis excité, impatient et rentre-dedans… « Je peux être franche ? » J’acquiesce de la tête. « Je te connais pas… vraiment. Et je ne sais pas ce que tu veux de moi… ou faire pour moi… peut importe dans quel sens ça marche… Mais un massage… Ou toute cette situation… C’est bizarre. Et je ne suis pas du genre à être gênée… »
Oui, une plaisanterie n’était pas la bonne réponse visiblement. Je perds un peu mon sourire, je regarde un instant sur le côté, l’autre, avant de fixer de nouveau mes yeux dans les siens.
« Je suis désolé, vraiment. En plus, tous les professeurs et maîtres que j’ai eu m’ont souvent répétés que j’étais trop brutale, trop brusque. Je me suis laissé emporter par mon excitation… »

Comment aborder les choses ? Je voulais essayer de préserver du mystère, garder du suspens, enfin façon de parler, pour ne pas la braquer trop vite ; et j’avais réussi l’opposé, c’est-à-dire que je l’avais braquée immédiatement. Il fallait que je fasse marche arrière, que je reprenne au début. Comment faire ? Que dire ? Peut-être que le mieux était encore… oui, essayons l’honnêteté, autant être sincère, je n’ai rien à perdre.

« Comme je disais, je me suis laissé emporter par mon excitation. Si, je suis excité, c’est parce que, comme je te l’ai dit l’autre fois, j’ai l’impression, non, plutôt, le sentiment profond que tu es la réincarnation de mon arrière-grand-père. Peut-être pas dans le sens conventionnel, pas dans le sens que les occidentaux en ont. Je ne l’ai jamais connu, mais mon arrière-grand-mère m’a énormément parler de lui. De ne pas l’avoir rencontré, ne m’a pas empêché d’avoir un lien, une connexion avec lui. Si je t’ai proposé un massage, un peu brusquement certes, je t’en présente une nouvelle fois mes excuses, c’est parce que je voulais t’aider à te détendre. Si je suis venu chez toi, aujourd’hui, c’est parce que j’espérais te proposer plusieurs petites expériences, petits jeux, qui pourraient t’aider d’une part à te détendre et te relaxer, et d’autres part à, éventuellement, réussir à sentir, à percevoir, ou, au moins, entrapercevoir la présence de l’âme de Georges en toi. »

Voilà, c’était dit. Je ne sais jamais comment les gens vont réagir quand j’aborde ce type de sujets, ce type de détails… je lui laisse le temps d’absorber, je porte la tasse à mes lèvres et moi une gorgée de thé. Je sens sa chaleur parcourir ma gorge et descendre jusqu’à mon estomac.
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MessageSujet: Re: Please open your door, so that I can open your soul.   Please open your door, so that I can open your soul. Icon_minitimeMar 30 Juin - 18:57

Voilà, Aisling avait été rendue muette. Elle ouvrait, et fermait la bouche, comme un poisson hors de l’eau. Il fallait savoir un truc, Aisling n’était jamais muette. La plus part du temps il n’y avait d’ailleurs pas moyen de lui faire fermer sa gueule. Elle était une insupportable bavarde, et il lui arrivait même trop souvent de parler pour ne rien dire. Elle aimait les mots, elle aimait le bruit. Elle avait toujours un mot gentil, ou une anecdote à raconter. Quoiqu’il en soit, elle ne se la fermait jamais - ou alors c’était pour écouter les gens, tout de même. Ceux qui avait réussit à rendre Aisling muette était très peu nombreux et généralement ce n’était pas une bonne chose. Cela signifiait qu’elle n’était plus suffisamment à l’aise. Cela voulait dire qu’on l’avait repoussé bien plus loin que sa zone de retranchement. Elle était muette parce qu’elle ne savait plus comment réagir, parce qu’elle ne savait plus quoi dire.

Son appartement était soudainement devenu minuscule. En réalité il l’avait toujours été, elle l’avait trop décemment meublé pour la superficie, et il y avait peut de mètre carré laissé disponible pour marché. Mais cela ne l’avait jamais réellement mélangé. Ce n’était qu’une chambre. C’était son cocon, son petit microcosme au milieu de la ville parfois étouffante. Cela ne l’empêchait pas d’aller chercher l’air et l’espace dès qu’elle le pouvait, mais dans l’ensemble, elle aimait son petit espace. Elle l’aimait parce qu’il y avait sa marque un peu partout, parce que depuis qu’elle habitait là, elle avait finit par y faire son ni. Cet endroit respirait comme elle, réagissait comme elle. Elle se sentait ici chez elle - ça l’était - et c’était depuis longtemps devenu sa zone de confort. Et pourtant elle rétrécissait drôlement rapidement. Ses orteils se crispaient sur le plancher, elle se pinçait la lèvre, elle avait l’impression de pouvoir toucher les murs avec les doigts. Elle n’était définitivement pas à l’aise.

Sur beaucoup d’aspect, Aisling aurait adoré vivre dans les années 70. Elle aurait bien portée les fleurs dans les cheveux, et les gros bracelets, elle aurait aimé tous le monde, elle aurait pu se déhancher sur des musiques absolument merveilleuses, elle aurait oeuvré pour la paix, elle aurait rêvé le monde. Sur beaucoup d’aspect elle l’avait fait. Sa troupe de théâtre avait toujours un côté résolument hippie - et un peu communiste - ils partageaient beaucoup de chose, fonctionnait comme une association c’est à dire sans faire aucun bénéfice. Ils faisaient tous parti d’un certain nombre d’association, étaient de toutes les manifestations et défilées. Ils rêvaient en grand, en beau, et en meilleur. Ils voulaient changer le monde, avoir un impact, mais au final, ils ne réalisaient pas forcément grand chose. Parce que tu sais, rêver sa prend du temps, et qu’après tout devient compliqué, et qu’il faut choisir ses batailles. Et ils s’éparpillaient un peu partout parfois. Mais elle avait ça dans le sang, la tolérance, l’amour, le rêve, et l’envie de faire les choses bien.

En revanche, elle comprenait coac à la réincarnation. Elle s’était toujours foutue de la religion, n’avait jamais voulu s’attacher à aucune d’elle, avait quelque part du mal à saisir pourquoi il y en avait autant. Oh elle s’était renseignée, parce que ça l’intéressait, tout de même, ça l’étonnait, ça la fascinait, elle avait besoin de comprendre. Mais elle n’y avait rien trouvé d’intéressant, rien qui lui parlait. Elle s’attachait à son propre système de pensées. Elle croyait en l’homme. Il paraissait que c’était stupide, mais ça lui suffisait bien. Elle ne comprenait pas grand chose de ses vies après la mort. Elle ne savait pas ou allait son âme et elle s’en foutait. Elle savait juste que lorsqu’on mourrait, on ne revenait pas, et qu’il fallait faire son deuil. Quoiqu’il en dise, Jay n’allait pas trouver son arrière-grand-père en elle - ni en personne d’autre. Ou qu’il soit, il n’était plus là, et Jay ne le connaîtrait pas. S’il voulait, il pouvait croire qu’il pourrait le rencontrer après sa propre mort. Il pouvait encore le sentir, ou avoir l’impression de le connaître. Mais il ne le sentirait pas à travers elle. Il ne pourrait pas le ramener. Elle pensait qu’elle avait été claire la première fois. Mais en réalité, elle n’était jamais vraiment très claire lorsqu’elle avait bu. Donc en quelques sortes, ce n’était pas étonnant.

Mais elle ne comprenait pas ce qu’il faisait là. Enfin si, maintenant elle avait compris, il avait expliqué, il avait été plutôt clair, il s’était même excusé. Mais est-ce que les excuses suffisent ? Est-ce qu’il se rendait compte que ça demande pouvait être gênante et peu agréable. On naissait quelqu’un, ne trouverait-il pas cela désagréable si quelqu’un lui annonçait qu’il était en faite quelqu’un d’autre. Aisling ne voulait pas vivre avec quelqu’un à l’intérieur d’elle. Elle était la fille d’Alexander O’Leary. Elle ne pouvait pas avoir reçu une âme qui n’avait rien à faire avec elle. Elle ne savait pas si les âmes avaient le droit de se balader comme ça et de prendre possession des gens, mais c’était pas cool. Pas cool du tout.

« pas le sens occidental ? Je suis désolé… Je ne suis pas sûr de comprendre de quel sens de réincarnation tu parles alors… » finit-il par lâcher vraiment ennuyé. Non, elle ne voulait pas du tout avoir l’âme de some old dude à l’intérieur d’elle. Elle était elle, Aisling O’Leary, fille d’Alexander O’Leary et Hadrien O’Leary. Elle était personne d’autre. Appelez là égoïste, mais elle tenait à sa propre personnalité. Elle se mordit la lèvre plus fort. Pourquoi avait-elle l’impression d’être une horrible personne ? Elle n’avait pas le droit de dire non une fois dans sa vie ? « Et je… désolé… Mais il faut que je poses la question… Pourquoi est-ce que je voudrais apercevoir l’âme de George en moi ? Enfin supposons que je l’ai… Et pour être honnête je n’y crois pas, et je n’ai pas particulièrement envie d’avoir plusieurs âme à l’intérieur de moi… Je suis bien avec la mienne… » Ouai, vraiment pas croyante. Elle était presque trop terre à terre il fallait croire.
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